Stratégies pédagogiques Flashcards

1
Q

Plusieurs caractéristiques sont nécessaires pour que les stratégies pédagogiques soient efficaces en santé sexuelle. Quels sont des exemples de caractéristiques dont on doit tenir compte?

A
  1. —Analyse des besoins spécifiques des apprenants:
    • ​​Prérequis, maturité intellectuelle et affective, intérêts, besoins, etc.
    • Cette analyse permet de prendre des décisions judicieuses sur le matériel à utiliser, le niveau de difficulté des sujets traités, la grandeur de la tâche à accomplir et la composition des équipes au besoin.
  2. —Pertinence du choix de la formule utilisée:
    • Style, préférences, aptitudes personnelles de l’intervenant, caractéristiques de la clientèle choisie, contrainte matériel (horaire, locaux disponibles, matériel informatique), objectifs visés, exigences propres au contenu traité, mode d’évaluation envisagé.
  3. Contenu de l’information:
    • Qu’elle provienne de la clientèle cible, de l’intervenant ou bien des lectures faites, l’information doit être adaptée aux objectifs visés par l’intervention et à la compétence de la clientèle.
    • L’information doit être exacte, utile pour le travail à faire, suffisamment complète, détaillée et nuancée pour toucher aux différentes facettes de la question traitée et permettre à l’apprenant de faire des liens, de discerner les aspects les plus importants, etc.
  4. Définition des objectifs à atteindre:
    • Conforme aux objectifs de l’activité globale, adaptés aux compétences et intérêts de la population cible, respectueux des normes en vigueur et du temps disponible.
  5. Utilisation du matériel pédagogique:
    • Selon les besoins
  6. Constitution des équipes:
    • ​​Les équipes qui se forment spontanément produisent généralement de bons résultats si l’équipe est petite (2 à 4 pers.), si les personnes sont motivées et bien informées.
  7. Rôle de l’intervenant:
    • Disponibilité, information, aide, supervision, évaluation formative et/ou sommative, attention accordée aux commentaires, critiques, suggestions de la clientèle cible.
  8. Rôle de la clientèle cible:
    • Capacité de participer utilement à un travail individuel ou d’équipe, contribution efficace à ce travail, une certaine discipline, ouverture.
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2
Q

Quelles sont des étapes qu’on doit faire avant de décider de notre stratégie d’intervention?

A
  1. —Avant de choisir la stratégie pédagogique adaptée à la clientèle, il est important de fixer les objectifs désirés en fonction de votre analyse des besoins spécifiques en santé sexuelle.
  2. Afin de fixer un ou des objectifs, vous devez vous demander ce que doit apprendre votre population cible.

Définir concrètement un objectif n’est pas toujours facile (observable, mesurable, etc.). Le but ici n’étant pas d’apprendre à définir différents objectifs mais bien simplement d’être capable de se fixer un ou des objectif(s) dans le cadre d’une intervention en santé sexuelle. Par exemple:

  • Identifier les conceptions de la sexualité infantile qu’ont les éducatrices en C.P.E.
  • Identifier les comportements adéquats pour l’âge
  • Identifier/démystifier les mythes reliés aux relations sexuelles
  • Discuter de la perception de l’image de soi
  • Nommer et reconnaître les limites de leur corps (déficience intellectuelle)
  • Sensibiliser aux notions d’érotisme et de sensualité
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3
Q

Qu’est-ce qu’un atelier ou un travail en équipe?

A
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4
Q

Quelles sont les caractéristiques d’un atelier ou un travail en équipe?

A
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5
Q

Quels sont les avantages d’un atelier ou un travail en équipe?

A
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6
Q

Quelles sont les limites d’un atelier ou un travail en équipe?

A
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7
Q

Qu’est-ce que l’étude de cas?

A
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8
Q

Quelles sont les caractéristiques de l’étude de cas?

A
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9
Q

Quels sont les avantages de l’étude de cas?

A
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10
Q

Quelles sont les limites de l’étude de cas?

A
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11
Q

Que sont les discussions (débats, panels, buzz-group) ?

A
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12
Q

Quels sont les avantages des discussions (débats, panels, buzz-group) ?

A
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13
Q

Quelles sont les limites des discussions (débats, panels, buzz-group) ?

A
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14
Q

Qu’est-ce que la plénière?

A
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15
Q

Quelles sont les caractéristiques de la plénière?

A
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16
Q

Quels sont les avantages de la plénière?

A
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17
Q

Quelles sont les limites de la plénière?

A
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18
Q

Qu’est-ce que l’exposé informel?

A
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19
Q

Quelles sont les caractéristiques de l’exposé informel?

A
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20
Q

Quels sont les avantages de l’exposé informel?

A
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21
Q

Quelles sont les limites de l’exposé informel?

A
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22
Q

Qu’est-ce que l’exposé formel?

A
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23
Q

Quelles sont les caractéristiques de l’exposé formel?

A
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24
Q

Quels sont les avantages de l’exposé formel?

A
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25
Q

Quelles sont les limites de l’exposé formel?

A
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26
Q

Quels sont des conseils pour avoir un exposé formel efficace?

A
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27
Q

Qu’est-ce que le jeu de rôle?

A
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28
Q

Quelles sont les caractéristiques du jeu de rôle?

A
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29
Q

Quels sont les avantages du jeu de rôle?

A
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30
Q

Quelles sont les limites du jeu de rôle?

A
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31
Q

Qu’est-ce que la clarification de valeurs?

A
32
Q

Quelles sont les conditions d’efficacité de la clarification de valeurs?

A
33
Q

Quels sont les principaux avantages de la clarification de valeurs?

A
34
Q

Quelles sont les limites de la clarification de valeurs?

A
35
Q

En quoi consiste la taxonomie de Bloom?

A
36
Q

Quels sont les buts des lignes directrices canadiennes pour l’éducation en matière de santé sexuelle?

A
  1. aider les professionnels concernés à concevoir et à mettre en oeuvre des interventions, des programmes et des services nouveaux et efficaces qui renforcent les comportements qui sont favorables à la santé sexuelle et au bien-être personnel;
  2. proposer un cadre de travail détaillé afin d’évaluer les programmes et les politiques d’éducation en matière de santé sexuelle ainsi que les services connexes qui sont mis à la disposition des Canadiens;
  3. permettre aux éducateurs et aux administrateurs d’acquérir une plus grande compréhension des buts et des objectifs de l’éducation générale en matière de santé sexuelle.
37
Q

Qu’est-ce que la santé?

A

Comme la définit l’Organisation mondiale de la Santé, la santé est « un état de complet bien-être physique, mental et social et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité »

Cette définition saisit bien la notion de « santé positive » qui suppose non seulement l’élimination de problèmes de santé concrets, mais également « l’amélioration de la qualité de la vie, le fonctionnement efficace, la capacité de fonctionner à des niveaux plus productifs ou plus satisfaisants et la possibilité de vivre toute sa vie avec vigueur et énergie. »

La recherche démontre que des facteurs extérieurs au système de soins de santé peuvent avoir une incidence importante sur la santé et le sentiment de bien-être d’une personne. Cette notion plus générale de la santé tient compte des interactions très variées et complexes entre les facteurs sociaux, économiques, physiques et environnementauxqui contribuent à la santé et au bien-être individuel. Souvent ignorée, lasanté sexuelle constitue pourtant un aspect du sentiment d’être en santé et de bien se porter d’un individu qui revêt une importance capitale.

38
Q

Qu’est-ce que la promotion de la santé?

A
  • « La promotion de la santé est le processus qui confère aux populations les moyens d’assurer un plus grand contrôle sur leur propre santé, et d’améliorer celle-ci. »*
  • « La promotion de la santé s’impose comme une composante centrale de la santé publique contemporaine qui vise à promouvoir la santé physique, sociale, [sexuelle, reproductive] et mentale de l’ensemble de la collectivité. »*
  • « La promotion de la santé représente un processus social et politique global, qui comprend non seulement des actions visant à renforcer les aptitudes et les capacités des individus mais également des mesures visant à changer la situation sociale, environnementale et économique, de façon à réduire ses effets négatifs sur la santé publique et sur la santé des personnes. »*
39
Q

Qu’est-ce que l’éducation pour la santé?

A

« L’éducation pour la santé concerne non seulement la communication d’informations, mais également le développement de la motivation, des compétences et de la confiance en soi, tous nécessaires pour agir en vue d’améliorer sa santé. L’éducation pour la santé comprend la communication d’informations concernant les conditions sociales, économiques et environnementales de base qui ont des effets sur la santé, ainsi que sur les différents facteurs de risque et comportements à risque, et sur l’utilisation du système de santé. »

40
Q

Qu’est-ce que la sexualité?

A

« La sexualité est un aspect central de la personne humaine tout au long de la vie et comprend l’appartenance sexuelle, l’identité et les rôles sexuels, l’orientation sexuelle, l’érotisme, le plaisir, l’intimité et la reproduction. La sexualité est vécue et exprimée sous forme de pensées, de fantasmes, de désirs, de croyances, d’attitudes, de valeurs, de comportements, de pratiques, de rôles et de relations. La sexualité peut inclure toutes ces dimensions, qui ne sont toutefois pas toujours vécues ou exprimées simultanément. La sexualité est influencée par l’interaction de facteurs biologiques, psychologiques, sociaux, économiques, politiques, culturels, éthiques, juridiques, historiques, religieux et sprituels. »

En proie à toutes ces influences, la sexualité est comparable à un ensemble complexe, fluide et dynamique de forces qui constituent un aspect essentiel au sentiment d’identité, de bien-être social et de santé personnelle de l’individu.

41
Q

Qu’est-ce que la santé sexuelle?

A
  • « La santé sexuelle est un état de bien-être physique, émotionnel, mental et social relié à la sexualité. Elle ne saurait être réduite à l’absence de maladies, de dysfonctions ou d’infirmités. La santé sexuelle exige une approche positive et respectueuse de la sexualité et des relations sexuelles, ainsi que la possibilité d’avoir des expériences plaisantes et sécuritaires, sans coercition, discrimination et violence. Pour atteindre la santé sexuelle et la maintenir, il faut protéger les droits sexuels de chacun. »*
  • « La santé sexuelle est influencée par un réseau complexe de facteurs, allant du comportement sexuel aux attitudes et aux facteurs sociétaux, en passant par les risques biologiques et la prédisposition génétique. Elle englobe les problèmes du VIH et des infections transmises sexuellement (ITS) ou des infections de l’appareil génital (IAG), les grossesses non désirées et les avortements, l’infertilité et le cancer attribuables à des ITS ainsi que la dysfonction sexuelle. La santé sexuelle peut également être influencée par la santé mentale, par les maladies aiguës et chroniques et par la violence. »*
42
Q

Qu’est-ce que l’éducation en matière de santé sexuelle?

A

La santé sexuelle est le processus qui consiste à procurer aux personnes, aux couples, aux familles et aux collectivités les renseignements, la motivation et les habiletés comportementales nécessaires pour améliorer l’épanouissement sexuel et pour éviter les problèmes d’ordre sexuel.

L’éducation en matière de santé sexuelle est un processus général, axé sur la collectivité, qui exige la pleine participation des établissements d’éducation, de santé publique, de bien-être social, médical et judiciaire de notre société.

Elle fait appel aux valeurs personnelles, familiales, religieuses et sociales qui entrent en ligne de compte pour comprendre un comportement sexuel, pour prendre des décisions à cet égard et pour les appliquer.

Une éducation efficace en matière de santé sexuelle assure un dialogue ouvert et non discriminatoire qui respecte les croyances individuelles. Elle est sensible aux différents besoins des individus, quels que soient leur âge, leur race, leur origine ethnique, leur identité sexuelle, leur orientation sexuelle, leur milieu socio-économique, leurs capacités physiques et cognitives et leur appartenance religieuse.

43
Q

Que sont les droits sexuels?

A

« Les droits sexuels incluent les droits de la personne qui sont déjà reconnus dans les lois nationales, les documents internationaux sur les droits de la personne et dans d’autres énoncés de consensus. Ils comprennent le droit de toutes les personnes, sans coercition, ni discrimination et ni violence à :

  • atteindre le plus haut niveau de santé sexuelle, y compris l’accès à des services de santé sexuelle et reproductive;
  • chercher, à recevoir et à communiquer de l’information sur la sexualité;
  • une éducation à la sexualité;
  • être respectées au niveau de l’intégrité corporelle;
  • pouvoir choisir leur partenaire;
  • décider d’être sexuellement actives ou non;
  • des relations sexuelles consensuelles;
  • un mariage consensuel;
  • décider ou non d’avoir des enfants et du moment de les avoir;
  • avoir une vie sexuelle satisfaisante, sans risques et agréable.

L’exercice responsable des droits de la personne exige que toutes les personnes respectent les droits d’autrui. »

44
Q

Quelles sont trois approches différentes qui peuvent être envisagées pour définir la santé sexuelle?

A
  1. Éviter de définir l’expression « santé sexuelle » parce que notre compréhension de la sexualité est tributaire des normes sociales et que, de ce fait, il est impossible d’en formuler une définition qui ne soit ni entachée d’idéologie, ni normative.
    • Selon cette approche, élaborer une définition de la santé sexuelle à l’usage des programmes éducatifs risque de transmettre des messages percutants qui indiquent ce qui est considéré être une sexualité ou un comportement sexuel « convenable » ou « normal ». Ces messages peuvent être présentés comme des faits « scientifiques », alors qu’en réalité, ils montrent les points de vue normatifs bien établis qui correspondent aux perceptions qu’a l’éducateur ou le grand public de la sexualité.
    • Dans cette optique, les programmes d’éducation qui traitent de la sexualité devraient éviter de faire des références directes aux définitions de la santé sexuelle.
  2. Définir l’expression et l’employer avec circonspection. Garder à l’esprit que les définitions de la santé sexuelle peuvent changer et qu’elles ne devraient pas être considérées comme des règles de conduite rigides.
    • Cette approche tient compte du fait que les croyances à l’égard de la santé sexuelle varient d’une personne à l’autre et qu’elles peuvent changer au fil du temps selon des contextes culturels ou confessionnels différents. Même si les expressions comme « santé sexuelle » peuvent être problématiques, l’atteinte d’une « santé » globale est généralement acceptée comme un résultat souhaitable.
    • Les professionnels devraient donc employer des expressions comme « santé sexuelle » avec prudence. Sous cet angle, les définitions de la santé sexuelle devraient s’en tenir à des questions de droits individuels, de besoins, de désirs et d’obligations individuels plutôt qu’à des codes de conduite prescriptifs ou à des systèmes de croyances rigides.
  3. Considérer l’expression comme une vision optimiste. Avec cette approche, l’expression « santé sexuelle » sert à établir une gamme d’« indicateurs de la santé sexuelle » qui sous-entend un ensemble préconisé ou idéal d’attitudes et de comportements sexuels qui ne portent aucun jugement.
    • Par exemple, une telle approche pourrait préciser qu’en ce qui concerne leur sexualité, les personnes devraient tenter d’atteindre et de maintenir un certain niveau de fonctionnement sexuel exempt d’anxiété et de culpabilité et de s’orienter vers des relations intimes agréables afin de parvenir à une santé sexuelle optimale.
45
Q

La santé sexuelle est un aspect important et positif de la santé personnelle et d’un mode de vie sain. L’éducation en matière de santé sexuelle devrait être offerte à tous les Canadiens comme un élément important des programmes et des services de promotion de la santé. Mais quels sont les buts de l’éducation en matière de santé sexuelle?

A
  1. aider les gens à obtenir des résultats positifs, tels que l’estime de soi, le respect de soi-même et d’autrui, des relations sexuelles sans exploitation, des relations humaines épanouissantes, la décision libre et éclairée quant à la reproduction;
  2. éviter les conséquences négatives, comme les ITS ou le VIH, la coercition sexuelle et les grossesses non désirées.
46
Q

Quels sont les besoins en matière d’éducation en santé sexuelle des minorités sexuelles?

A

En ce qui a trait à la diversité sexuelle, la recherche contemporaine indique qu’entre 2 et 10 % des individus de la société canadienne se disent non hétérosexuels.

En raison d’une combinaison complexe de circonstances, comme le milieu culturel et religieux, la situation géographique, la pression exercée par les pairs, et autres, encore plus d’individus peuvent se livrer à des activités sexuelles entre personnes de même sexe, sans pour autant s’afficher comme étant lesbienne, gai, bisexuel, transgenre, bispirituelle ou allosexuelle (LGBTBA). À titre d’exemple, un sondage réalisé auprès de 1 358 jeunes canadiens âgés de 13 à 29 ans a révélé que, même si 3,5 % des répondants s’identifiaient comme des membres d’une minorité sexuelle, 7,5 % des jeunes hétérosexuels interrogés reconnaissaient avoir fait des expériences sexuelles avec des personnes de même sexe.

Devant de telles statistiques, il est important de se rappeler que comportement sexuel et identité sexuelle ne sont pas toujours synonymes lorsqu’il s’agit d’éducation. Cette prise de conscience a des implications importantes pour les éducateurs et les professionnels de la santé qui sont concernés par l’éducation et par la promotion en matière de santé sexuelle auprès des différentes populations.

Quant aux besoins sanitaires des minorités sexuelles, il a été suggéré que « les soins adéquats pour [les jeunes et les adultes LGBTBA] ne nécessitent pas de compétences particulières ni de formation approfondie, mais plutôt de savoir reconnaître que tous les jeunes [et tous les adultes] ne sont pas hétérosexuels, de savoir être sensible lors des entrevues de routine et de comprendre les facteurs stressants qui touchent [les jeunes et les adultes LGBTBA]. Ceci permettra aux fournisseurs de soins de savoir mieux évaluer leurs besoins et d’en tenir compte. »

Les principaux facteurs de protection qui sont importants pour les jeunes qui appartiennent à une minorité sexuelle sont notamment une famille indulgente, des pairs et des réseaux sociaux positifs, un accès à de l’information neutre sur la santé sexuelle, ainsi que des soutiens communautaires et des services de santé qui n’excluent personne. Un soutien qui encourage et qui tient compte de ces facteurs est indispensable et devrait être offert à tous les jeunes et adultes, peu importe leur orientation et leur identité sexuelles. Offrir une éducation en matière de santé sexuelle qui s’applique aux besoins individuels constitue l’une des étapes essentielles pour assurer des soins de qualité et des services ouverts à tous incluant les minorités qui passent souvent inaperçues et qui ne reçoivent pas suffisamment de services dans la société canadienne.

47
Q

Quels sont les besoins en matière d’éducation sexuelle chez les personnes âgées?

A

L’éducation en matière de santé sexuelle est primordiale peu importe l’âge. Cepandant l’éducation concernant les besoins des personnes âgées en matière de santé sexuelle est parfois négligée ou évitée. Le vieillissement entraîne des changements naturels au point de vue physique et mental, qui peuvent influencer l’intimité et la réaction sexuelles. Une communication ouverte avec un professionnel de la santé et l’accès à des renseignements pertinents à leurs besoins peuvent aider les personnes âgées à s’adapter aux changements qui touchent leurs relations personnelles et sexuelles.

Les pratiques sexuelles sans risque sont aussi de mise puisque les ITS touchent les personnes de tous âges. Les besoins personnels des personnes âgées en matière de santé sexuelle peuvent devenir plus complexes lorsque les relations intimes surviennent ou se développent en milieux institutionnels comme les établissements de soins prolongés où un manque d’intimité ainsi que les rôles et responsabilités du personnel peuvent s’avérer inquiétants. Dans ce contexte, l’éducation et la sensibilisation aux besoins personnels en matière de santé sexuelle sont toutes deux importantes, autant pour les personnes âgées que pour les professionnels de la santé.

48
Q

Quels sont les besoins en matière d’éducation sexuelle chez les personnes handicapées?

A

Les personnes qui ont un handicap physique, une maladie chronique ou une déficience liée au développement doivent avoir accès, elles aussi, à une éducation en matière de santé sexuelle qui répond à leurs besoins particuliers. Même si les besoins des personnes handicapées reçoivent une plus grande attention que par le passé sur le plan de l’éducation et des services en matière de santé sexuelle, pour de nombreuses personnes, le genre d’éducation qui favorise l’expression de leur sexualité est souvent insuffisant. Les personnes qui ont une déficience développementale risquent donc d’être moins bien informées et d’avoir moins d’occasions de se renseigner sur la santé sexuelle que l’ensemble de la population.

Les besoins particuliers des personnes handicapées sont très variés, et cette distinction devrait également être considérée au moment d’élaborer des plans d’études ou des programmes d’éducation. Comme l’indiquent les recherches : « Non seulement la population handicapée a-t-elle besoin des mêmes renseignements fondamentaux sur la santé sexuelle et des mêmes possibilités pour acquérir des habiletés que la population qui n’est pas handicapée, mais les personnes qui ont une déficience physique ou développementale ont également besoin d’informations et d’aptitudes liées à la sexualité qui sont spécifiques à leur déficience. »

49
Q

Quels sont les besoins en matière d’éducation sexuelle chez les jeunes de la rue?

A

La plupart des jeunes bénéficient d’une éducation en matière de santé sexuelle en milieu scolaire et à la maison. Cela dit, les jeunes qui vivent dans la rue et qui ont abandonné leurs études ou ont été renvoyés de leur école, n’ont souvent pas accès à l’éducation générale en matière de santé sexuelle.

Les résultats d’études canadiennes menées sur les jeunes de la rue ont révélé que ces derniers sont plus susceptibles d’avoir des rapports sexuels à un plus jeune âge et qu’ils sont plus à risque de contracter plusieurs infections transmises sexuellement que les jeunes de l’ensemble de la population. Les jeunes de la rue n’ont souvent pas l’avantage d’avoir un milieu familial ou scolaire positif et, de ce fait, font partie des populations les plus vulnérables au Canada.

Il est important que des initiatives de sensibilisation et des milieux sécuritaires, comme des centres d’hébergement et de dépannage, soient en mesure de fournir de l’information et des services en matière de santé sexuelle à ces jeunes qui n’y auraient peut-être pas accès autrement. L’accessibilité et l’intégralité de l’éducation en matière de santé sexuelle sont deux principes importants d’une éducation efficace en matière de santé sexuelle qui sont clairement exprimés dans les Lignes directrices. Il appartient aux éducateurs, aux professionnels de la santé et à leurs organisations respectives d’aborder les besoins particuliers d’éducation en matière de santé sexuelle des personnes qui peuvent être isolées ou rejetées en raison de leur diversité.

La connaissance de ces besoins distincts peut favoriser l’éducation inclusive, impartiale et générale en matière d’éducation sexuelle à laquelle toutes les personnes, y compris les jeunes, devraient avoir accès.

50
Q

Quelles doivent être les caractéristiques de l’éducation sexuelle afin que celle-ci soit efficace?

A

L’expression de la sexualité humaine et son intégration à la vie d’une personne exigent une interaction dynamique entre :

  • les aptitudes et les désirs personnels;
  • les besoins et les droits d’autrui;
  • les exigences et les attentes de la société.

Une éducation efficace en matière de santé sexuelle devrait être adaptée à l’âge, tenir compte des antécédents culturels qui respecte la diversité sexuelle ainsi que les capacités et les choix individuels. En outre, une éducation efficace en matière de santé sexuelle doit :

  1. éviter toute discrimination fondée sur l’âge, la race, l’origine ethnique, l’identité sexuelle, l’orientation sexuelle, le milieu socio-économique, les capacités physiques et cognitives et l’appartenance religieuse en ce qui concerne l’accès à de l’information pertinente, adéquate, précise et complète;
  2. mettre l’accent sur l’estime de soi, le respect et la dignité de la personne;
  3. aider les personnes à devenir plus sensibles et conscientes des effets que leurs comportements et leurs gestes peuvent avoir sur les autres et sur la société;
  4. insister sur le fait que la santé sexuelle est un processus diversifié et interactif qui exige le respect de soi et d’autrui;
  5. intégrer les aspects de la sexualité humaine qui sont positifs, qui améliorent la vie et qui sont enrichissants, tout en cherchant à prévenir et à diminuer les conséquences négatives sur le plan de la santé sexuelle;
  6. intégrer une approche continue qui procure de l’information, un soutien motivationnel et des occasions d’acquérir des compétences qui correspondent aux besoins des individus au fur et à mesure qu’ils vieillissent, qu’ils acquièrent des habiletés et qu’ils franchissent des étapes dans leur vie;
  7. être structurée de façon à amener les personnes à modifier leurs comportements et à avoir confiance en elles en les incitant à faire des choix éclairés sans porter de jugement;
  8. favoriser une pensée et une réflexion critiques sur l’identité sexuelle et sur les stéréotypes sexuels. Elle reconnaît la nature dynamique des rôles assignés à chacun des sexes, du pouvoir et du privilège ainsi que l’incidence des questions liées à l’appartenance sexuelle dans la société. Elle reconnaît également la variété grandissante des choix qui s’offrent aux personnes et de la nécessité de mieux comprendre et de mieux communiquer afin d’apporter des changements positifs pour la santé des personnes et pour la société;
  9. remettre en question la dynamique plus globale et souvent invisible de la société qui privilégie certains groupes, comme les hétérosexuels, et cerner les dynamiques qui marginalisent ou qui désavantagent d’autres groupes, comme les minorités sexuelles, les personnes handicapées et les jeunes de la rue;
  10. aborder les raisons pour lesquelles il est souvent difficile de pratiquer une éducation en matière de santé sexuelle qui dénonce l’oppression;
  11. reconnaître les besoins particuliers de certains groupes, notamment les aînés, les nouveaux immigrants, les communautés des Premières nations, des Inuits et des Métis, les jeunes, y compris ceux qui sont « difficiles à atteindre » (comme les personnes de la rue, les personnes incarcérées), les minorités sexuelles (comme les lesbiennes, les gais, les bisexuels, les transgenres, les bispirituels, les intersexués et les allosexuels) ainsi que les personnes qui ont un handicap physique ou de développement ou qui ont été victimes de coercition ou d’abus sexuels;
  12. assurer une éducation en matière de santé sexuelle fondée sur des données probantes qui s’inscrit dans le contexte de l’âge, de la race, de l’origine ethnique, de l’identité sexuelle, de l’orientation sexuelle, du milieu socio-économique, des capacités physiques et cognitives et de l’appartenance religieuse de la personne et d’autres caractéristiques similaires.
51
Q

Que permet l’éducation en matière de santé sexuelle?

A

Une éducation générale et efficace en matière de santé sexuelle fait appel à une combinaison d’expériences d’apprentissage qui permettent aux personnes :

  1. d’acquérir une meilleure compréhension des préoccupations et des besoins qui touchent leur propre santé sexuelle;
  2. d’acquérir la confiance, la motivation et le discernement nécessaires pour mettre ces connaissances en application;
  3. d’acquérir les aptitudes nécessaires pour améliorer leur santé sexuelle et pour éviter les conséquences négatives sur le plan de la santé sexuelle;
  4. de participer à la création d’un milieu sûr, sécuritaire et inclusif qui favorise la meilleure santé sexuelle possible.

Les recherches démontrent invariablement que l’éducation en matière de santé sexuelle aura plus de chances de donner de bons résultats si elle permet d’acquérir une compréhension, une motivation et des habiletés et si elle est donnée dans un milieu propice à la santé sexuelle.

52
Q

Quels sont des éléments importants de l’éducation en matière de santé sexuelle, soit les comportements favorisant la santé sexuelle?

A
  1. Amélioration de la santé sexuelle
    • Valorisation de l’image de soi positive et de la confiance en soi en tant qu’aspects de l’acceptation de sa propre sexualité
    • Intégration de la sexualité dans des relations mutuellement satisfaisantes
    • Atteinte et conservation de la santé sexuelle et reproductive
  2. Acquisition et compréhension des connaissances
    • Renseignements pertinents à la santé sexuelle personnelle
    • Compréhension des différences personnelles et culturelles des croyances liées à la santé sexuelle
    • Informations sur les moyens d’atteindre ou de maintenir une santé sexuelle
  3. Motivation et discernement personnel
    • Acceptation de sa propre sexualité
    • Adoption d’attitudes positives à l’égard d’un comportement favorisant la santé sexuelle
    • Stimulation de la conscience critique en ce qui à trait aux questions liées à la santé sexuelle
  4. Aptitudes favorisant la santé sexuelle
    • Aptitude à établir des objectifs de santé sexuelle appropriés selon l’âge
    • Aptitude à adopter des comportements favorisant la santé sexuelle dans le but d’atteindre ces objectifs
    • Aptitude à pouvoir animer, discuter et négocier sur des questions de santé sexuelle avec ses partenaires
    • Aptitude à évaluer et à modifier son plan personnel de sa propre sexualité s’il y a lieu
  5. Milieux propices à la santé sexuelle
    • Prise de conscience personnelle des influences du milieu sur la santé sexuelle
    • Acquisition de compétences permettant de cerner et d’influencer les pratiques, les politiques et les structures qui influent sur la santé sexuelle
  6. Prévention des problèmes de santé sexuelle
    • Prévention des grossesses non désirées
    • Prévention des infections transmises sexuellement, y compris le VIH
    • Prévention du harcèlement/de l’exploitation/des abus sexuels
    • Prévention de la dysfonction sexuelle
53
Q

Comment l’acquisition et la compréhension des connaissances aide-t-elle les gens en matière de santé sexuelle?

A

Cet élément aide les personnes à :

  1. acquérir les connaissances et la compréhension qui conviennent à leur niveau de développement et à leur capacité et qui s’appliquent directement à leurs propres besoins en matière de santé sexuelle, y compris de l’information sur les stades de développement, la prévention des problèmes d’ordre sexuel et le maintien ou l’atteinte d’un niveau optimal de santé sexuelle;
  2. intégrer des renseignements pertinents dans leurs propres valeurs afin de concevoir un plan personnel de santé sexuelle;
  3. reconnaître les comportements, les ressources et les systèmes de soutien qui peuvent les aider à atteindre une santé sexuelle positive et satisfaisante, ainsi qu’à résoudre les obstacles personnels, culturels et/ou sociétaux parfois expérimentés face à la santé sexuelle;
  4. apprendre à mettre leurs connaissances et leur compréhension en application en adoptant un comportement qui les aidera à atteindre une santé sexuelle positive et satisfaisante et d’en éviter les conséquences négatives;
  5. apprendre à transmettre leurs connaissances et à encourager l’échange de renseignements sur la santé sexuelle avec leur famille, leurs amis, leurs partenaires et leur communauté.
54
Q

Comment la motivation et le discernement personnel aident-ils les gens en matière de santé sexuelle?

A

Cet élément aide les personnes à :

  1. adopter des attitudes personnelles positives vers l’atteinte d’une santé sexuelle et d’agir de manière à favoriser la santé sexuelle;
  2. saisir des occasions d’éclaircir leurs propres valeurs;
  3. favoriser l’acceptation de leur propre sexualité et l’estime de soi comme un appui pour atteindre, maintenir et améliorer leur santé sexuelle;
  4. prendre conscience des bienfaits personnels d’agir pour améliorer sa santé sexuelle et d’en prévenir et/ou d’en réduire les conséquences négatives en faisant autrement. Ceci aide les individus à réaliser qu’il existe un système de support social, tel que l’approbation des pairs, pouvant les encourager à agir afin de favoriser la santé sexuelle.
55
Q

Comment des aptitudes favorisant la santé sexuelle aident-elle les gens en matière de santé sexuelle?

A

Cet élément aide les personnes à :

  1. acquérir des compétences adaptées à leur développement qui leur sont nécessaires pour atteindre leurs objectifs personnels en matière de santé sexuelle. Il s’agit d’un processus décisionnel personnel dans le cadre duquel les personnes intègrent et évaluent l’information et les connaissances en fonction de leurs propres valeurs afin de prendre des décisions réfléchies sur leurs besoins et préoccupations en matière de santé sexuelle;
  2. profiter des occasions pour apprendre comment soulever, discuter et négocier des questions de santé sexuelle avec leurs partenaires. Par exemple, les personnes apprendraient à négocier et à fixer des limites sexuelles, notamment en choisissant de ne pas s’adonner à des activités sexuelles qu’elles ne désirent pas; à exprimer clairement leurs préoccupations, à négocier et à toujours observer des pratiques sexuelles sécuritaires; à éviter une situation ou à se sortir, sans danger, d’une situation où la santé personnelle et sexuelle est compromise; et à créer des liens réconfortants, affectueux et respectueux;
  3. apprendre à identifier les défis possibles en matière de santé, à évaluer les conséquences éventuelles de leurs pratiques en matière de santé sexuelle et à modifier leurs comportements au besoin;
  4. apprendre à se servir de matériel et à accéder à des ressources favorisant la santé sexuelle, comme utiliser des condoms ou autres méthodes de protection, se soumettre régulièrement à des tests de dépistage d’ITS ou du VIH, et, savoir rechercher le support d’un conseiller ou d’un professionnel suite à une agression ou une coercition sexuelle;
  5. avoir confiance en leur capacité d’obtenir des résultats positifs sur le plan de la santé sexuelle. Ceci aidera les personnes à négocier plus efficacement des rapports et des comportements sexuels sains avec leur partenaire. Le but recherché consiste à encourager l’adoption de comportements conséquents qui amélioreront la santé sexuelle et qui les aideront à acquérir des moyens appropriés pour communiquer leurs objectifs face a leur santé sexuelle.
    Les personnes qui se sentent rassurées lorsqu’elles font des choix positifs à propos de leur santé sexuelle, sont portées à le faire de manière plus constante. Elles peuvent également avoir la confiance nécessaire pour évaluer elles-mêmes leur relation et pour demander une aide professionnelle afin d’avoir accès à des soins, des traitements et du soutien en vue d’améliorer leur situation.
56
Q

Comment des milieux propices à la santé sexuelle aident-ils les gens en matière de santé sexuelle?

A

Cet élément aide les personnes à :

  1. comprendre de quelles façons le milieu peut favoriser ou entraver les efforts individuels investis pour atteindre et maintenir une santé sexuelle;
  2. créer une ambiance dans laquelle elles se sentent en confiance pour poser des questions, discuter de leurs valeurs et partager leur point de vue avec les autres;
  3. respecter des opinions, des normes et des valeurs diverses, soutenir les décisions qui favorisent la santé sexuelle et contester celles qui ne le sont pas;
  4. s’assumer en acquérant les connaissances, la compréhension et les compétences nécessaires pour accéder aux ressources en matière de santé sexuelle disponibles dans leur communauté, et pour agir individuellement et collectivement dans le but de créer des milieux propices à la santé sexuelle;
  5. évaluer les besoins d’un groupe en matière de santé sexuelle et à noter l’existence ou le manque de ressources ou de soutien pour y répondre;
  6. organiser, appuyer et promouvoir les programmes d’éducation en matière de santé sexuelle ainsi que les services cliniques et les services de counselling qui sont nécessaires;
  7. accroître l’impact de l’éducation en matière de santé sexuelle par le biais de messages cohérents et coordonnés et de campagnes de sensibilisation de la santé, communiqués par les autorités gouvernementales, les organismes de services sociaux, les employeurs, les médias, les organisations religieuses et confessionnelles, les dirigeants communautaires et les modèles ainsi que par d’autres établissements, individus et organismes pertinents.
57
Q

Quels sont les cinq principes qui caractérisent un programme efficace d’éducation en matière de santé sexuelle?

A
  1. L’accessibilité
    • L’éducation en matière de santé sexuelle devrait être accessible à toutes les personnes, peu importe leur appartenance.
  2. L’intégralité
    • L’éducation en matière de santé sexuelle devrait aborder différents objectifs de promotion de la santé sexuelle et de prévention des maladies et être une action concertée entre les particuliers, les organisations, les organismes et les gouvernements.
  3. L’efficacité des approches et des méthodes éducatives
    • L’éducation en matière de santé sexuelle devrait intégrer les principaux éléments suivants :
      • l’acquisition et la compréhension des connaissances;
      • la motivation et le discernement;
      • les habiletés qui favorisent la santé sexuelle;
      • la prise de conscience critique et les compétences nécessaires pour créer des milieux favorables à la santé sexuelle.
  4. La formation et le soutien administratif
    • L’éducation en matière de santé sexuelle devrait être présentée par des personnes qui sont à l’aise avec le sujet solidement formées, bien renseignées et neutres qui bénéficient d’un bon soutien administratif de la part de leur organisme ou de leur organisation.
  5. La planification, l’évaluation, la mise à jour et le développement social
    • L’éducation en matière de santé sexuelle exerce la plus grande influence lorsqu’elle est :
      • planifiée soigneusement, en collaboration avec les publics visés;
      • évaluée en fonction des résultats des programmes et des commentaires des participants;
      • mise à jour régulièrement;
      • renforcée par des milieux qui sont propices à l’éducation en matière de santé sexuelle.
58
Q

Une éducation efficace en matière de santé sexuelle est accessible à des groupes variés et tient compte des différents besoins d’information, de motivation et du développement des compétences. Elle assure l’accessibilité de services éducatifs et l’aménagement de milieux d’apprentissage favorables et neutres. Quelles sont les autres caractéristiques de l’accessibilité afin d’assurer une éducation efficace?

A
  1. Une éducation efficace en matière de santé sexuelle doit disposer du soutien financier et administratif nécessaire pour offrir une vaste gamme d’activités éducatives en matière de santé sexuelle, notamment la formation du personnel et les ressources matérielles qui seront utilisées dans des cadres formels et informels. L’accès à une éducation efficace en matière de santé sexuelle exige un soutien constant dans des cadres formels, comme les écoles, les groupes communautaires, les organismes de services de santé et de services sociaux, ainsi que dans des cadres informels où l’éducation est assurée par les parents, les fournisseurs de soins, les pairs ou autres intervenants.
  2. Une éducation efficace en matière de santé sexuelle doit tenir compte de l’âge, de la race, de l’origine ethnique, de l’identité sexuelle, de l’orientation sexuelle, du milieu socio-économique, des capacités physiques et cognitives et de l’appartenance religieuse des individus et refléter des situations sociales et des milieux d’apprentissage variés.
    Par exemple, les jeunes, les aînés, les minorités sexuelles, les communautés des Premières nations, des Inuits et des Métis, les minorités ethnoculturelles, les personnes qui ont un handicap physique, mental ou développemental, les gens qui habitent dans des régions isolées, les personnes qui sont marginalisées sur le plan économique et les individus incarcérés sont au nombre des groupes qui ont besoin d’un accès amélioré et neutre quant à l’éducation en matière de santé sexuelle.
  3. L’école est l’une des organisations les plus propices à l’éducation en matière de santé sexuelle. Elle peut être une voie de cheminement majeure pour s’assurer que les jeunes aient accès à une éducation efficace et inclusive en matière de santé sexuelle. Les écoles, qui sont les seuls établissements d’enseignement formels à établir des contacts significatifs (et obligatoires) avec presque tous les jeunes, occupent une place de choix lorsqu’il s’agit de donner aux enfants, aux adolescents et aux jeunes adultes les connaissances, la compréhension, les compétences et les attitudes dont ils auront besoin pour prendre des décisions qui favorisent leur santé sexuelle ainsi que pour agir en conséquence tout au long de leur existence.
59
Q

Une approche globale d’une éducation efficace en matière de santé sexuelle aborde différents objectifs de promotion de la santé sexuelle et de prévention des maladies et fournie de l’information, des concepts de motivation ainsi que des possibilités d’acquérir les habiletés nécessaires permettant d’atteindre ces objectifs.

Cette approche considère également que l’éducation en matière de santé sexuelle est une responsabilité qui doit être partagée par les parents, les pairs, les établissements d’enseignement, les systèmes de soins de santé, les gouvernements, les médias ainsi que par un éventail d’établissements et d’organismes sociaux. Le principe de l’intégralité suggère que les programmes d’éducation efficaces en matière de santé sexuelle sont :

  1. Envergure
    • Toutes les disciplines ou tous les sujets qui concernent la sexualité humaine sont abordés.
  2. Intégrés
    • L’apprentissage en milieu formel, notamment dans les écoles, les communautés, les systèmes de soins de santé et les organismes de services sociaux, est complété et renforcé par l’éducation acquise en milieu informel, par l’entremise des parents, des familles, des amis, des médias ou d’autres sources d’influence.
  3. Coordonnés
    • Les divers intervenants du domaine de l’éducation en matière de santé sexuelle collaborent les uns avec les autres et avec les services de santé, les services cliniques et les services sociaux connexes pour accroître l’incidence de l’éducation en matière de santé sexuelle.

Que suggèrent les lignes directrices par rapport avec l’intégralité de l’éducation en matière de santé sexuelle?

A
  1. Une éducation efficace en matière de santé sexuelle dans les écoles primaires, intermédiaires et secondaires est assurée par le truchement de classes et de programmes éducatifs précis. Elle est donc liée à des champs d’études apparentés qui traitent de la sexualité, des relations et du développement personnel.
  2. Pour être plus efficaces, les programmes d’éducation en matière de santé sexuelle doivent être combinés à l’accès à des services cliniques, à des services de counselling et à des services sociaux et bénéficier du soutien offert par la famille, les pairs et la collectivité. Ces programmes tiennent compte des ressources nécessaires pour appuyer les efforts individuels qui amélioreront la santé sexuelle et qui préviendront les mauvais résultats sur le plan de la santé sexuelle.
    Par exemple, les préoccupations en matière de santé sexuelle des personnes âgées dans les maisons de retraite ou dans les établissements de soins nécessiteront peut-être une approche intégrée qui prend en compte l’accès à l’information et au counselling, les attitudes et la formation du personnel, les politiques des établissements, de même que les aménagements physiques, garantissant le droit à la vie privée.
  3. Pour assurer l’intégralité d’une éducation efficace en matière de santé sexuelle, il faut s’attarder aux besoins de différents groupes et réfléchir aux différentes questions liées à la santé sexuelle des particuliers au sein de tout groupe.
  4. Une éducation en matière de santé sexuelle en fonction de l’âge doit être assurée dès les premières années des études primaires et jusqu’à la fin des études secondaires. Elle devrait être offerte dans les écoles en tant que partie intégrante d’un programme général d’éducation en matière de santé sexuelle et se poursuivre en dehors de l’école grâce à l’action concertée des organismes et des services communautaires auxquels les adultes sont susceptibles de faire appel toute leur vie.
  5. L’adolescence n’est qu’une étape d’un processus continu de développement et d’apprentissage sexuels au cours d’une vie. La sexualité est une partie centrale et positive du bien-être général des jeunes et, par conséquent, une éducation générale en matière de santé sexuelle qui cible les enfants, les adolescents et les jeunes adultes ne doit pas se limiter qu’à la prévention des grossesses non désirées et des renseignements sur les ITS et le VIH.
    L’éducation en matière de santé sexuelle devrait inclure une compréhension des changements à travers les différentes étapes de leur vie comme la puberté, les relations interpersonnelles gratifiantes, l’acquisition d’aptitudes à communiquer, l’établissement de limites personnelles, l’étude des médias, une remise en question des stéréotypes, la prévention des ITS et du VIH, les méthodes de contraception efficaces, de l’information sur les agressions ou la coercition sexuelles, l’orientation et l’identité sexuelles ainsi qu’un examen critique de l’évolution des rôles assignés à chacun des sexes et des attentes à leur égard.
  6. Une éducation efficace en matière de santé sexuelle prévoit de l’information et des possibilités d’acquérir le discernement, la motivation et les habiletés qui se rattachent au développement actuel et futur de la santé sexuelle dans un milieu sécuritaire, bienveillant, inclusif et impartial.
  7. Une éducation efficace en matière de santé sexuelle exige une collaboration multisectorielle entre les ministères de l’Éducation et de la Santé et d’autres organismes pertinents à l’échelle fédérale, provinciale, territoriale et municipale afin d’aider à coordonner la conception, la mise en place et l’évaluation des programmes d’études en matière de santé sexuelle dans les écoles.
60
Q

Une éducation efficace en matière de santé sexuelle augmente les connaissances, la compréhension, le discernement, la motivation et les compétences nécessaires à la santé sexuelle. Elle doit donc être adaptée aux besoins, aux expériences et aux circonstances de divers groupes, ainsi qu’à ceux de chaque membre de ces groupes.

Que suggèrent les lignes directrices quant à l’efficacité des approches et des méthodes éducatives?

A
  1. Une éducation efficace en matière de santé sexuelle intègre quatre grands éléments :
    • l’acquisition et la compréhension de connaissances;
    • la motivation et le discernement;
    • des aptitudes qui sont favorables à une santé sexuelle;
    • des milieux propices à la santé sexuelle.
  2. Il existe toute une gamme d’approches formelles, informelles et non formelles de l’éducation efficace en matière de santé sexuelle qui est disponible pour satisfaire les différents styles d’apprentissage, les possibilités et les besoins des personnes de tous âges et à des étapes différentes de leur vie.
  3. Les programmes efficaces d’éducation en matière de santé sexuelle doivent disposer du soutien financier et administratif qui leur permettra d’élaborer, de mettre en place et d’évaluer des programmes qui sont adaptés à l’âge et à la société.
    Les écoles peuvent être une source majeure de créativité et d’innovation dans l’élaboration et la prestation d’une éducation en matière de santé sexuelle qui tient compte de l’âge. Il faut, cependant, trouver des approches nouvelles et différentes pour atteindre les jeunes de la rue, les décrocheurs ou les jeunes qui sont en milieu institutionnel ou qui sont pris en charge.
    Il faudrait également déterminer et employer des approches pédagogiques qui permettraient de répondre plus efficacement aux besoins d’autres groupes de la population, notamment les minorités sexuelles, les immigrants, les collectivités des Premières nations, des Inuits et des Métis, les aînés et les personnes handicapées.
  4. Une éducation efficace en matière de santé sexuelle donne aux individus des occasions d’explorer, de contester et de remettre en question les attitudes, les sentiments, les valeurs et les coutumes qui peuvent influencer leurs choix en matière de santé sexuelle. Le but, en fait, est d’encourager l’atteinte d’une santé sexuelle positive et de sensibiliser davantage les gens au soutien social susceptible de les aider à atteindre cet objectif.
  5. Les programmes efficaces d’éducation en matière de santé sexuelle prévoient l’accès à des services de santé cliniques et à des services sociaux qui peuvent aider les gens à combler leurs besoins en matière de conseils ou de soins liés à la santé sexuelle. Des exemples de services de ce genre comprennent:
    • les services de consultation sur la contraception et la grossesse;
    • de counselling en matière de prise de décisions dans le domaine sexuel (y compris les décisions de pratiquer ou non certaines activités sexuelles);
    • les cliniques de santé sexuelle et de dépistage des ITS ou du VIH;
    • les consultations adaptées aux préoccupations des adolescents qui font partie d’une minorité sexuelle;
    • les regroupements d’enfants abusés sexuellement ou de survivants d’agressions sexuelles;
    • les groupes d’entraide pour les parents monoparentals;
    • les services de santé sexuelle accessibles aux personnes handicapées;
    • le traitement des personnes qui ont commis des infractions sexuelles;
    • la thérapie sexuelle pour un éventail de dysfonctions ou de paraphilies sexuelles.
  6. Une éducation efficace en matière de santé sexuelle reconnaît que des personnes responsables peuvent choisir des voies diverses pour parvenir à une santé sexuelle. En conséquence, chaque personne devrait avoir le droit d’obtenir de l’information précise et neutre qui correspond à ses besoins culturels et sociaux particuliers.
  7. Une éducation efficace en matière de santé sexuelle encourage la prise de décisions éclairée en donnant aux personnes la possibilité d’acquérir la connaissance, le discernement, la motivation et les habiletés comportementales qui respectent leurs valeurs et leurs choix.
    Par exemple, certains adolescents ont des rapports sexuels avec des partenaires, tandis que d’autres prendront la décision de retarder ces activités sexuelles en connaissance de cause.
  8. Comme les médias jouent un rôle important dans l’éducation sexuelle des gens, une éducation efficace en matière de santé sexuelle prévoit une formation en étude critique des médias afin d’aider les personnes à repérer et à déconstruire les messages et les stéréotypes sexuels dissimulés et évidents. Plus important encore, une éducation générale en matière de santé sexuelle aide les personnes à comprendre les effets de ces messages sur leur santé sexuelle.
  9. Une éducation efficace en matière de santé sexuelle identifie et assiste à l’aide de services de références et de soutien, les personnes qui ont été traumatisées par des abus sexuels dans leur enfance, par de la coercition sexuelle et des agressions sexuelles ou par de la violence et de l’exploitation. Les personnes qui assurent une éducation efficace en matière de santé sexuelle devraient créer un milieu où règne la compassion, la confiance, l’intégration et la sensibilité qui leur permettra de venir en aide à tous les participants, y compris à ceux qui ont été abusés ou traumatisés sexuellement.
  10. Une éducation efficace en matière de santé sexuelle repose sur un soutien élargi, plus fréquemment retrouvé chez les parents et les fournisseurs de soins, de façon à renforcer l’apprentissage des élèves ainsi qu’une communication parent-enfant positive.
  11. Une éducation efficace en matière de santé sexuelle favorise et renforce le rôle de l’éducation et du soutien par les pairs. Ces pairs devraient posséder une formation adéquate, être supervisés de façon attentive et être tout à fait conscients des distinctions qui existent entre un rôle de soutien de ce genre et du counselling ou de la thérapie professionnelle.
61
Q

Une éducation efficace en matière de santé sexuelle implique un engagement et un soutien institutionnels et administratifs. Ce soutien favorise la formation officielle des personnes qui travaillent dans des milieux professionnels ainsi que la création de possibilités éducatives pour les parents, les dirigeants de groupes et les autres personnes qui assurent une éducation plus informelle.

Que suggèrent les lignes directrices en ce qui concerne la formation et le soutien administratif en éducation en santé sexuelle?

A
  1. Les personnes qui assurent une éducation dans un milieu formel ou informel ont besoin de préparation et de soutien. Les compétences que doivent posséder les personnes qui assurent une éducation en matière de santé sexuelle dans un milieu formel, que ce soit dans une école, une unité de santé publique, une clinique ou un foyer de groupe, devraient être mandatées par les autorités scolaires et administratives qui régissent leurs professions.
  2. Les éducateurs en matière de santé sexuelle devraient acquérir les caractéristiques et les aptitudes suivantes dans le cadre de leur formation préparatoire à l’emploi, de leurs études collégiales ou universitaires et des possibilités de formation en cours d’emploi et de formation continue :
    • une compréhension de la sexualité humaine et la capacité de discuter de la santé sexuelle de façon positive avec sensibilité et sans porter de jugement;
    • une compréhension des questions de santé sexuelle qui se rattachent à leur profession et aux besoins de leur public cible;
    • les aptitudes à enseigner ou les compétences cliniques nécessaires pour mettre en place l’éducation en matière de santé sexuelle dans leurs milieux professionnels. Dans le cas des éducateurs, par exemple, ces habiletés se traduiraient par leur capacité à fournir aux élèves l’information dont ils ont besoin et à leur donner des occasions d’acquérir du discernement, de la confiance, une motivation et une estime de soi, ainsi que par leur capacité à faciliter l’acquisition des habiletés nécessaires pour parvenir à une santé sexuelle optimale;
    • la capacité d’identifier et de comprendre les diverses croyances et les valeurs des élèves, des clients ou des groupes. Cette attitude repose sur la capacité d’être sensible aux normes culturelles, aux croyances, aux attitudes et aux objectifs variés à l’égard de la sexualité humaine des différents groupes raciaux, ethniques, socio-économique, sexuellement identifiés ou minoritaires, religieux ainsi qu’aux personnes handicapées. Cette sensibilité implique souvent la capacité de savoir gérer et résoudre des conflits;
    • la déconstruction des présomptions personnelles et des préjugés afin de créer un milieu d’apprentissage neutre;
    • une compréhension des questions contemporaines et historiques qui entourent l’orientation et l’identité sexuelles ainsi que les compétences pour offrir une éducation efficace et intégratrice dans ce domaine;
    • une sensibilité aux questions d’appartenance sexuelle qui concernent la prestation et le contenu de l’éducation en matière de santé sexuelle;
    • des stratégies pédagogiques qui aident les gens à aborder efficacement des questions délicates et controversées. Par exemple, les éducateurs qui sont mal à l’aise d’enseigner la santé sexuelle, la sexualité ou d’autres matières connexes devraient pouvoir, au moins référer les personnes à des professionnels compétents;
    • le discernement et les compétences nécessaires pour amener les gens à réfléchir et évaluer les diverses influences que les médias peuvent avoir sur la santé sexuelle, que ce soit par l’intermédiaire de la télévision, de Internet, de la musique, du cinéma, de la presse, des médias numériques, de la littérature ou des arts;
    • la compréhension et l’engagement à observer un code de déontologie qui traite de l’éducation en matière de santé sexuelle ainsi que des services de counselling et cliniques apparentés.
  3. Une éducation efficace en matière de santé sexuelle nécessite un soutien administratif et suffisamment de temps pour permettre aux éducateurs de pouvoir satisfaire leurs besoins de perfectionnement professionnels et académiques. Ceux qui forment les éducateurs en santé sexuelle devraient également bénéficier de ce soutien et avoir suffisamment de temps pour le faire dans le cadre du programme d’études de la matière en question (p.ex. éducation, médecine, soins infirmiers, travail social, counselling en réadaptation, gérontologie, psychologie et services bibliothécaires).
  4. Une éducation efficace en matière de santé sexuelle requiert une formation continue à l’interne permettant aux éducateurs de régulièrement parfaire leurs connaissances. Cette formation devrait être élaborée par les organisations et les associations impliquées pouvant offrir des mécanismes formels, informels et non formels de communication, de partage de l’information et d’éducation.
  5. Une éducation efficace en matière de santé sexuelle donne accès aux parents, aux tuteurs et aux principaux fournisseurs de soins à une foule de possibilités de se renseigner sur la sexualité et la santé sexuelle leur procurant, à leur tour, les connaissances, les compétences et la confi ance nécessaires pour les aider à s’entretenir avec leurs enfants de manière efficace sur la sexualité saine. Les parents ont une énorme influence sur le développement et le bien-être de l’enfant, surtout pendant les premières étapes de sa vie. Les parents, les tuteurs et les principaux fournisseurs de soins sont donc des sources importantes d’éducation positive en matière de santé sexuelle. Tous les organismes concernés par l’éducation en matière de santé sexuelle devraient rechercher, soutenir et autoriser des méthodes efficaces pour leur donner les outils et le soutien dont ils ont besoin à ce titre.
  6. Une éducation efficace en matière de santé sexuelle favorise les possibilités de formation et d’éducation pour les personnes qui font de l’éducation par les pairs, du counselling et de la défense des droits dans tous les domaines liés à l’éducation en matière de santé sexuelle.
62
Q

Les programmes efficaces d’éducation en matière de santé sexuelle doivent être planifiés soigneusement, évalués de façon réaliste et mis à jour régulièrement.

Que suggèrent les lignes directrices concernant ce principe?

A

Planification des programmes

  1. Les programmes efficaces d’éducation en matière de santé sexuelle se basent sur une évaluation et une analyse générales des besoins individuels, communautaires et sociétales. Ce processus exige une collaboration entre les personnes visées par les programmes.
  2. Le contenu, la prestation et la méthodologie des programmes efficaces d’éducation en matière de santé sexuelle sont le fruit d’une évaluation des besoins communautaires appuyée par des données probantes qui font appel aux membres de la collectivité, aux éducateurs et aux chercheurs qui évoluent dans des disciplines variées.

Évaluation

  1. Les programmes efficaces d’éducation en matière de santé sexuelle sont évalués sur une base régulière. La planification des programmes devrait comporter une évaluation dès les premières étapes. Une évaluation attentive du programme permet de s’assurer que les résultats d’apprentissage sont clairement définis dès le début, qu’ils seront respectés après un certain temps et qu’ils pourront, à leur tour, guider la prestation et la modification du programme.
  2. Les programmes efficaces d’éducation en matière de santé sexuelle sont évalués selon leurs objectifs énoncés, et non à partir d’opinions sur ce qu’ils devraient accomplir.
  3. Les personnes qui reçoivent une éducation efficace en matière de santé sexuelle ont régulièrement l’occasion d’en évaluer l’utilité et la pertinence. Les outils d’évaluation devraient servir à déceler des résultats que l’on risque d’ignorer en se concentrant que sur des résultats précis ou prédéfinis.

Mise à jour et développement social

  1. Les objectifs des programmes efficaces d’éducation en matière de santé sexuelle sont guidés par une prise de conscience réaliste selon laquelle l’éducation fait partie de plusieurs autres facteurs qui contribuent à l’acquisition de connaissances, d’attitudes et de comportements liés à la santé.
  2. Une éducation efficace en matière de santé sexuelle détermine et renforce les circonstances sociales et les comportements qui améliorent la santé sexuelle. Par exemple, les médias exercent une forte influence sur la perception qu’ont les gens d’eux-mêmes, des autres et du monde qui les entoure. Les images qui y sont véhiculées sont des facteurs importants qui façonnent l’idée que l’on se fait de sa propre image et des normes sexuelles. Ces images peuvent être irréalistes quant aux attentes communiquées des attraits et de la performance sexuels. L’influence des médias peut donc être néfaste, surtout dans sa façon de présenter les stéréotypes sexuels et les questions de santé sexuelle.
    Par conséquent, les organisations et les individus devraient être encouragés à appuyer les efforts médiatiques et de marketing social destinés à aider les personnes à améliorer leur santé sexuelle et à en éviter les conséquences négatives.
63
Q

En quoi consiste la théorie sociocognitive en matière d’éducation en santé sexuelle?

A

Les études d’évaluation indiquent que les interventions sanitaires éclairées par la théorie sociocognitive peuvent contribuer à modifier positivement le comportement d’une personne dans plusieurs domaines, dont la prévention des ITS et du VIH24.

Selon cette théorie, les gens peuvent apprendre les uns des autres en observant, en imitant et en prenant exemple. La théorie sociocognitive procure un cadre qui permet de comprendre, de prédire et de modifier le comportement humain. Elle identifie le comportement humain comme l’interaction de :

  1. facteurs personnels, p. ex. les connaissances, la compréhension, les attentes, les attitudes, la confiance;
  2. facteurs comportementaux, p. ex., les compétences, l’expérience, l’auto-efficacité;
  3. facteurs environnementaux, p. ex. les normes sociales, l’accès dans la collectivité, l’influence des autres.

La théorie sociocognitive peut s’appliquer à l’éducation en matière de santé sexuelle de plusieurs façons. Par exemple, une étude récente l’a appliquée dans le cadre d’un programme de prévention du VIH destiné aux pères et à leurs fils. Les activités du programme visaient les pères et étaient conçues pour encourager le développement de l’auto-efficacité, des attentes positives avec l’intention de discuter de sujets d’ordre sexuel avec leur fils. Le programme comportait des renseignements pertinents et à jour sur les aptitudes à écouter et à communiquer, le développement des adolescents, la puberté et les pratiques destinées à diminuer les risques de contracter le VIH et des ITS. Conformément à la théorie sociocognitive, le programme a montré que, lorsque les pères comprennent les mesures de prévention contre le VIH et les ITS et qu’ils améliorent leurs aptitudes à communiquer, les résultats sont beaucoup plus positifs, augmentant notamment les niveaux d’auto-efficacité dans la prise de décision de leurs fils.

64
Q

En quoi consiste le modèle transthéorique en matière d’éducation en santé sexuelle?

A

Le modèle transthéorique a également été à la base d’interventions de prévention efficaces contre les ITS et le VIH. Ce modèle voit la modification du comportement comme un processus plutôt que comme un événement isolé. Selon ce modèle, les personnes qui participent à des interventions destinées à modifier les comportements devraient être guidées dans un continuum qui comporte cinq étapes :

  1. la pré-contemplation
    • a peu ou n’a pas l’intention de modifier le comportement dans un proche avenir;
  2. la contemplation
    • ​​a l’intention de modifier le comportement dans un proche avenir, p. ex. au cours des six prochains mois;
  3. la préparation
    • ​​a l’intention de prendre des mesures pour changer, p. ex. dans le mois qui vient;
  4. l’action
    • a adopté le comportement de santé depuis les six derniers mois;
  5. le maintien
    • pratique régulièrement le comportement de santé désiré et s’efforce d’éviter une rechute, p. ex depuis six mois jusqu’à cinq ans.

Le modèle transthéorique s’est révélé prometteur dans une clinique vouée à la santé sexuelle des adolescents ainsi qu’à la prévention des ITS et du VIH. Dans une étude, le fait d’avoir un partenaire positif et d’être plus âgé rendait le client plus susceptible d’entreprendre les étapes vers le changement. Il a également été noté que le modèle transthéorique aidait les membres du personnel de la clinique à structurer et à personnaliser leurs séances de consultation.

65
Q

En quoi consiste la théorie de l’action raisonnée et théorie du comportement planifié en matière d’éducation en santé sexuelle?

A

La théorie de l’action raisonnée et la théorie du comportement planifié constituent un modèle éprouvé qui a jeté les fondements théoriques d’interventions efficaces axées sur la prévention des ITS et du VIH et d’utilisation du condom.

La théorie de l’action raisonnée est centrée sur l’intention de la personne de se comporter d’une certaine façon. Cette intention est déterminée par l’un des deux principaux facteurs suivants ou par les deux :

  1. L’attitude
    • les sentiments positifs et négatifs d’une personne à l’égard d’un comportement précis à mettre en pratique;
  2. La norme subjective
    • associée au comportement. La perception qu’a la personne de l’opinion des autres concernant le comportement défini influencera son intention comportementale.

La théorie du comportement planifié est un prolongement de la théorie de l’action raisonnée, qui considère, en outre, que l’intention comportementale est une fonction des attitudes à l’égard d’un comportement, des normes subjectives par rapport à ce comportement et de la maîtrise comportementale perçue ou de l’impression que la personne peut effectivement adopter le comportement en question.

Une étude guidée par la théorie de l’action raisonnée a montré l’applicabilité de cette théorie lorsqu’elle est axée sur l’utilisation du condom auprès des étudiants universitaires. L’étude a révélé que les étudiants avaient davantage l’intention d’employer des condoms lorsque l’intervention éducative était ciblée sur :

  1. des attitudes positives à l’égard de l’utilisation du condom et son effet protecteur contre les ITS, y compris le VIH
  2. la conviction des étudiants que leurs partenaires sexuels et que leurs pairs étaient susceptibles d’approuver l’emploi du condom.
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Q

En quoi consiste le modèle information, motivation et habiletés comportementales (IMHC) en matière d’éducation en santé sexuelle?

A

Des données probantes sont favorables à l’inclusion d’éléments d’information, de motivation et d’habiletés comportementales dans les programmes d’éducation en matière de santé sexuelle, y compris dans les programmes éclairés par d’autres modèles. L’information, la motivation et les habiletés comportementales sont des notions fondamentales qui sont facilement comprises par les éducateurs et les publics visés par les programmes. Le modèle IMHC est bien corroboré par la recherche, qui prouve qu’il est un fondement efficace d’interventions de promotion de la santé sexuelle fructueuses sur le plan comportemental.

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Q

Même s’il y a plusieurs très bons modèles théoriques qui se prêteraient à l’élaboration d’un plan d’études et de programmes d’éducation en matière de santé sexuelle, les Lignes directrices s’appuient sur le modèle IMHC, car son efficacité a été confirmée par des preuves empiriques importantes.

L’efficacité du modèle IMHC dans le domaine de la diminution des risques sexuels a été prouvée au sein de diverses populations, dont les jeunes hommes adultes, les femmes à faible revenu et les jeunes qui font partie des minorités dans les écoles secondaires. Par ailleurs, une métaanalyse corrobore fortement la nécessité d’inclure des éléments d’information, de motivation et d’habiletés comportementales aux interventions qui visent à modifier les comportements sexuels à risque.

Comment fonctionne le modèle IMHC?

A

Les éléments fondamentaux de l’éducation en matière de santé sexuelle proposés par les Lignes directrices peuvent être facilement intégrés à un modèle IMHC. Selon ce modèle, les programmes d’éducation en matière de santé sexuelle doivent reposer sur les trois éléments essentiels suivants :

  1. l’information
    • aide les personnes à devenir mieux informées et à mieux comprendre les renseignements qui concernent leurs besoins en matière de promotion de la santé sexuelle et se traduit facilement par des actions ou des gestes;
  2. la motivation
    • incite les personnes à faire appel à leurs connaissances et à leur compréhension afin d’éviter les comportements négatifs à risque et de maintenir des pratiques et une confiance cohérentes et saines;
  3. les habiletés comportementales
    • aident les personnes à acquérir les aptitudes comportementales pertinentes qui contribueront à diminuer les conséquences négatives et à améliorer, par le fait même, la santé sexuelle.

Le modèle IMHC peut aider les personnes à diminuer les comportements à risque, à prévenir les résultats négatifs sur le plan de la santé sexuelle et les amener à améliorer leur santé sexuelle. Les programmes qui sont fondés sur les trois éléments du modèle procurent des expériences d’apprentissage théoriques qui peuvent se traduire d’emblée en comportements favorables à la santé sexuelle et reproductive.

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Q

L’INFORMATION

Pour qu’un programme d’éducation en matière de santé sexuelle soit effi cace, il doit offrir de l’information fondée sur des données probantes qui soit pertinente et facile à traduire en comportements susceptibles d’aider les personnes à améliorer leur santé sexuelle et à éviter les conséquences négatives à cet égard.

Quelles devraient être les caractéristiques de l’information contenue dans les programmes d’éducation en matière de santé sexuelle?

A

L’information contenue dans les programmes d’éducation en matière de santé sexuelle devrait être :

  1. Directement liée au résultat comportemental souhaité et permettre d’améliorer la santé sexuelle ou d’éviter les conséquences négatives sur le plan de la santé sexuelle
    • Exemple : Il est essentiel, dans le cadre des programmes destinés à prévenir les grossesses non désirées, d’obtenir de l’information sur le fonctionnement d’une méthode de contraception particulière et sur la bonne manière de s’en servir, y compris sur la façon de se la procurer et d’en discuter avec un fournisseur de soins de santé et avec son partenaire, ainsi que d’obtenir des renseignements sur l’utilisation en tant que telle de la méthode de contraception. L’acquisition de renseignements de ce genre peut contribuer directement à réduire le nombre de grossesses non désirées.
  2. Facile à traduire en comportement désiré
    • Exemple : La création d’un répertoire de tous les centres de santé sexuelle et reproductive qui sont facilement accessibles dans la région peut amener un comportement positif souhaitable lorsqu’elle conduit les personnes à repérer des ressources de soins de santé accessibles, adéquates et conviviales et à consulter un centre de santé ou une clinique plus souvent.
  3. Pratique, souple, sensible à la culture et inclusive en société
    • Exemple : Les programmes destinés à des groupes issus de différents milieux doivent offrir des renseignements qui sont clairs, pratiques et qui tiennent compte du contexte social et du milieu dans lequel la population cible évolue. Par exemple, un programme qui encourage des pratiques sexuelles mieux protégées doit cerner les comportements à risque visés par les mesures de prévention, plutôt que les membres d’une minorité sexuelle ou ethnique.
  4. Adaptée à l’âge, au sexe et au développement
    • Les programmes devraient être adaptés de manière à répondre aux besoins psychologiques, physiques et émotionnels des personnes à des âges différents et à des étapes différentes de leur vie.
    • Exemple : Les programmes conçus pour prévenir les ITS ou le VIH et les comportements à risque chez les adolescents handicapés doivent tenir compte de leurs besoins particuliers.
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Q

LA MOTIVATION

Même les personnes très bien renseignées qui ont reçu de l’information sur la santé sexuelle qui peut facilement les mener à faire des gestes concrets doivent être suffisamment motivées pour mettre en application ce qu’elles ont appris afin de favoriser leur santé sexuelle. Par conséquent, pour qu’un programme d’éducation en matière de santé sexuelle atteigne ses objectifs, les planificateurs devraient tenir compte des facteurs motivationnels qui sont nécessaires pour modifier le comportement.

Lorsqu’il est question de comportements associés à la santé sexuelle et reproductive, la motivation prend trois formes. Quelles sont ces trois formes?

A
  1. La motivation émotionnelle
    • Les réactions émotionnelles d’une personne à la sexualité (le degré d’aisance ou de malaise d’une personne à l’égard des questions qui entourent la sexualité et la santé sexuelle) et aux comportements particuliers associés à la santé sexuelle pouvant l’inciter fortement à prendre ou non les mesures nécessaires pour éviter les conséquences négatives en matière de santé sexuelle et pour améliorer sa santé sexuelle.
    • Exemple : Les hommes qui ont des réactions émotionnelles négatives par rapport à la sexualité pourraient être moins portés à profiter des programmes éducatifs destinés à les encourager à faire un auto-examen des testicules.
  2. La motivation personnelle
    • Les attitudes et les croyances d’une personne à l’égard d’un comportement lié à la santé sexuelle et reproductive déterminent dans une très large mesure si elle adoptera ou non ce comportement.
    • Exemple : Une personne qui a une forte aversion contre une méthode de contraception (« les condoms sont nuls, car ils diminuent le plaisir » ou « j’ai horreur de la pilule, car elle me fait engraisser ») n’est pas susceptible d’adopter la méthode de contraception en question, à moins qu’elle finisse par accepter de compenser son attitude négative par une croyance positive.
  3. La motivation sociale
    • Les croyances d’une personne à propos des normes sociales, ou ses perceptions du soutien social qui se rattache aux comportements associés à la santé sexuelle et reproductive sont également susceptibles d’influer sur la modification du comportement.
    • Exemple : Une personne qui se questionne sur son orientation sexuelle est plus susceptible de chercher un soutien et de s’ouvrir aux autres si elle est dans un milieu où toutes les orientations sexuelles sont acceptées. Dans un tel milieu, elle peut s’apercevoir en effet qu’il y a beaucoup de personnes qui sont à la recherche de soutien similaire et être motivée à chercher de l’information ou des services adaptés à ses besoins.
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Q

LES HABILETÉS COMPORTEMENTALES

Les personnes devraient prendre connaissance des habiletés comportementales précises dont elles ont besoin afin de les aider à adopter des comportements favorables à la santé sexuelle et s’exercer à les reproduire.

Même si l’adoption de comportements favorables à la santé sexuelle nécessite une information et une motivation pertinentes, l’acquisition d’habiletés comportementales appropriées qui permettent d’agir de manière efficace est également indispensable à la modification du comportement. C’est pourquoi une formation sur les habiletés inhérentes à la santé sexuelle et reproductive constitue un élément clé des programmes efficaces d’éducation en matière de santé sexuelle.

Quels éléments doit-on aborder dans les habiletés comportementales?

A
  1. les habiletés pratiques pour adopter le comportement (p. ex., savoir comment négocier);
  2. l’auto-efficacité pour se l’approprier (p. ex. la confiance personnelle en ses capacités à négocier efficacement).
    • Exemple : Une personne qui a appris à se servir d’un condom et qui est motivée à le faire doit également savoir comment le mettre correctement et comment amener sa ou son partenaire à accepter de l’employer ou à accepter son utilisation.

L’apprentissage d’habiletés comportementales destinées à prévenir les ITS ou le VIH et, s’il y a lieu, les grossesses non désirées, devrait inclure les aptitudes à négocier des pratiques sexuelles plus sécuritaires, comme l’emploi du condom, ainsi que la capacité et la confiance nécessaires pour fixer des limites sexuelles, en retardant, par exemple, les premières relations sexuelles. Il est aussi essentiel, à long terme, d’acquérir des habiletés comportementales qui renforceront le comportement de la personne et celui de son partenaire afin de maintenir les comportements qui favorisent la santé sexuelle.

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Q

L’application générale du modèle IMHC aux programmes d’éducation en matière de santé sexuelle implique un processus fondamental de trois étapes. Quelles sont ces étapes?

A
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Q

Que doit comprendre l’évaluation et la planification de l’intervention?

A

Déterminer le niveau d’information, de motivation et d’habiletés comportementales que possède la population cible à l’égard de comportements et de résultats particuliers en matière de santé. Pour évaluer cette information, former des groupes de discussion et réaliser des entrevues ou un sondage auprès d’un sous-échantillon représentatif de la population cible.

Exemple : Au cours de la phase d’évaluation d’un programme d’éducation en matière de santé sexuelle destiné aux préadolescents dont un des objectifs consiste à retarder la première relation sexuelle, un sous-échantillon de préadolescents peut être sélectionné pour remplir un questionnaire qui vise à mesurer :

  1. leur connaissance des implications de la première relation sexuelle (information);
  2. leurs attitudes et leurs perceptions à l’égard des pressions exercées par les pairs et des normes sociales liées à l’activité sexuelle (motivation);
  3. leurs compétences ainsi que leur confiance en leurs propres capacités à s’en tenir à la décision de retarder la première relation sexuelle (habiletés comportementales).

Prendre des décisions fondées sur des données probantes en ce qui concerne la planification des programmes en s’appuyant sur les recherches en cours, les évaluations d’autres programmes ainsi que sur l’analyse des besoins.

L’évaluation des programmes fait partie intégrante de la gestion des programmes. Il y a plusieurs sortes d’évaluations de programmes, tant à l’étape de la planification des programmes qu’à l’étape de la mise en oeuvre des programmes. Les planificateurs des programmes devraient songer à effectuer une analyse des besoins ou une étude de faisabilité. Les renseignements qui proviendront d’une analyse des besoins et d’une étude de faisabilité renseigneront les planificateurs sur le type de programme requis et sur la pertinence du programme en ce qui concerne les échéanciers, les ressources et le public cible.

L’évaluation de la mise en place des programmes prend deux formes, soit l’évaluation des processus et l’évaluation des résultats. L’évaluation des processus vise à améliorer le fonctionnement d’un programme existant et se concentre sur la fonction et les bénéficiaires du programme. L’évaluation des résultats a pour but de mesurer l’incidence d’un programme. Elle s’attarde à examiner si le programme a provoqué des changements et s’il a les effets escomptés.

Le plan dressé pour l’évaluation des processus et des résultats devrait être intégré au plan général des programmes avant le lancement en tant que tel. Cette intégration est particulièrement importante dans le cas de l’évaluation des résultats. Afin de déterminer si un programme a des résultats concrets ou non, il faut comprendre comment étaient les choses avant la mise en place du programme, c’est-à-dire quelles étaient les connaissances, les attitudes, les croyances, etc.

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Q

Que doit comprendre la phase d’intervention en matière de santé sexuelle?

A
  1. Concevoir et mettre en oeuvre le programme d’éducation en matière de santé sexuelle conformément à l’analyse des conclusions.
  2. Pour chaque groupe cible, intervenir là où il y a des écarts au point de vue de l’information, de la motivation et des habiletés comportementales par rapport aux objectifs du programme et des besoins des individus.
  3. Profiter des atouts que possède le groupe dans le domaine de l’information, de la motivation et des habiletés comportementales. Ces atouts devraient servir à réaliser les objectifs du programme.
    • Exemple : La phase d’intervention d’un programme d’éducation en matière de santé sexuelle est destinée à augmenter l’utilisation du condom chez les adolescents qui sont sexuellement actifs. Cette intervention pourrait pallier le manque de connaissances au sein du groupe cible (information), renforcer les perceptions des membres du groupe au sujet de l’emploi du condom, les aider à personnaliser les risques de grossesse chez l’adolescente ou de transmission d’ITS et/ou du VIH (motivation) et comporter des jeux de rôles afin de montrer aux participants comment négocier l’emploi du condom avec les partenaires sexuels tout en leur apprenant comment s’en procurer gratuitement (habiletés comportementales).
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Q

Que doit comprendre la phase d’évaluation d’un programme en matière de santé sexuelle?

A
  1. Une évaluation est requise pour déterminer si le programme a eu l’effet escompté sur l’information, la motivation et les habiletés comportementales du groupe cible par rapport aux objectifs du programme. La recherche d’évaluation permet aux planificateurs des programmes de cerner les forces et les faiblesses du programme afin d’y apporter, s’il y a lieu, des modifications qui en augmenteront l’efficacité.
  2. Une évaluation doit également comporter un mécanisme de capture de tout résultat imprévu qui ressort des objectifs énoncés du programme. De tels résultats imprévus peuvent également déterminer les forces ou les faiblesses particulières du programme qui ne sont pas relevées par la simple analyse des objectifs énoncés.
  3. Il est important que les planificateurs des programmes étudient et abordent les facteurs qui sont susceptibles d’avoir une incidence sur la validité des résultats de l’évaluation. L’évaluation doit comporter un groupe témoin, dans la mesure du possible, afin de s’assurer que les changements observés sont bien attribuables au programme en tant que tel et non le résultat d’influences externes.
    Le recours à divers types de mesures peut augmenter la confiance dans les données recueillies dans le cadre de l’évaluation.
    • Exemple : La phase d’évaluation d’un programme d’éducation en matière de santé sexuelle qui est centrée sur la prévention et le dépistage du cancer du col de l’utérus peut comporter les étapes suivantes :
      • Au début du programme, les participantes sont invitées à remplir un questionnaire qui évalue leurs connaissances de la prévalence, des causes et des mesures préventives associées au cancer du col de l’utérus (information), leurs attitudes personnelles à l’égard des mesures de précaution nécessaires pour réduire leurs risques de contracter le cancer du col de l’utérus (motivation) ainsi que leurs capacités et leurs aptitudes perçues à modifier les comportements à risque et à faire appel à des services de dépistage ou de vaccination pour réduire le risque de cancer du col de l’utérus (habiletés comportementales).
      • Le questionnaire devrait évaluer directement l’occurrence et la fréquence des comportements à risque. Dans ce cas-ci, le questionnaire déterminerait quel est le niveau de risque comportemental de la participante pour le cancer du col de l’utérus, si elle a été immunisée contre le virus du papillome humain, si elle a subi un dépistage du cancer du col de l’utérus et, dans l’affirmative, à quelle fréquence.
      • Séparer au hasard les personnes qui ont répondu au questionnaire en deux groupes, c’est-à-dire un groupe témoin qui ne suit pas le nouveau programme d’éducation en matière de santé sexuelle et un groupe d’intervention qui le suit.
      • Dans le cadre du processus d’évaluation, inviter de nouveau les deux groupes à remplir le questionnaire, une fois le programme terminé, afin d’en mesurer le degré d’efficacité.
      • Déterminer les parties du programme qui nécessitent une modification.
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Q

Selon les Lignes directrices, la création d’un « milieu favorable à la santé sexuelle » est le quatrième élément clé de l’éducation en matière de santé sexuelle.

Divers facteurs environnementaux ont été reconnus comme des déterminants de la santé sexuelle et reproductive. Quels sont ces facteurs?

A
  1. les circonstances sociales et économiques (p. ex., le revenu, l’instruction, l’emploi, le statut social, le soutien social);
  2. l’accès à des services de santé ou la connaissance des services de santé;
  3. les normes, les valeurs et les attentes de la collectivité à l’égard de la sexualité, de l’identité sexuelle, de l’orientation sexuelle et de la reproduction.

Les programmes fondés sur le modèle IMHC ont la capacité d’influer sur la modification de comportements afin de favoriser la santé sexuelle. Cela dit, ces programmes doivent également aborder l’influence des facteurs environnementaux sur les efforts investis par les personnes pour acquérir et mettre en application les connaissances, la motivation et les habiletés nécessaires pour maintenir ou améliorer la santé sexuelle.

Exemple : Une étude réalisée à Winnipeg a révélé que les taux de natalité chez les adolescentes sont fortement liés à la situation socioéconomique (les circonstances sociales et économiques qui comprennent des facteurs comme le chômage, l’achèvement des études secondaires et les familles monoparentales). Le taux de natalité chez les adolescentes était plus de 13 fois supérieur dans les régions défavorisées sur le plan sociéconomique à celui des régions favorisées sur ce plan.

Dans le même ordre d’idées, une étude de la carte des secteurs de recensement de Toronto a établi un lien entre les taux plus élevés de natalité, de chlamydia et de gonorrhée chez les jeunes adultes et les faibles revenus. Le revenu et l’accès aux services ne sont que deux des nombreux exemples des différentes incidences du milieu social, et en particulier de l’iniquité sociale, sur la santé sexuelle.

Comparaisons internationales.

Une étude comparative approfondie sur la santé sexuelle et reproductive des adolescents réalisée dans cinq pays développés, c’est-à-dire au Canada, aux États-Unis, en France, en Grande-Bretagne et en Suède, a illustré de façon probante l’effet des facteurs environnementaux sur la santé sexuelle.

Exemple : Les pays qui ont obtenu une note élevée ou très élevée sur le plan de l’équité économique, qui avaient accès à des services de santé reproductive et à une éducation en matière de santé sexuelle, et qui encourageaient des comportements sexuels responsables dans les médias étaient plus susceptibles d’avoir des taux inférieurs de grossesses chez les adolescentes et d’ITS que les pays qui ont obtenu une note faible ou très faible pour ces indicateurs. Les données recueillies pour le volet canadien de l’étude donnaient à entendre qu’au Canada, les taux de grossesses précoces et d’ITS chez les adolescents variaient en fonction de l’emplacement géographique et de la situation économique. En outre, l’âge au moment de la première relation sexuelle varie également selon la situation économique et sociale et selon le lieu de résidence.

Aux États-Unis, une analyse approfondie de la recherche sur les grossesses chez les adolescentes a permis de constater que les facteurs environnementaux, comme la faiblesse économique et la désorganisation d’une collectivité, la structure et la situation économique de la famille ainsi que les attitudes des pairs, des partenaires et de la famille à l’égard de la sexualité et de la contraception sont directement liés aux déterminants du comportement sexuel des adolescents, à l’emploi de méthodes contraceptives, à la grossesse et aux attitudes par rapport à la maternité.

Médias.

Les médias, notamment la télévision, le cinéma, la musique, les magazines et Internet, exercent une influence de plus en plus grande sur la communication des normes liées à la sexualité et au comportement sexuel. Par contre, ces messages font souvent obstacle à la création de milieux favorables à la santé sexuelle.

Exemple : De nombreuses études ont suggéré que l’exposition à du contenu sexuel dans les médias est l’un des nombreux facteurs qui est susceptible d’avoir une influence sur le déclenchement des comportements sexuels. Des programmes efficaces d’éducation en matière de santé sexuelle devraient aborder les messages véhiculés dans les médias et aider les personnes à analyser sous un angle critique ce qu’elles voient, ce qu’elles entendent et ce qu’elles lisent dans les médias de masse en établissant simultanément des rapports avec les diverses normes et pratiques sexuelles.

L’évaluation critique de l’impact des médias et du milieu que ce genre d’informations contribue à créer devrait jouer un rôle clé dans l’éducation en matière de santé sexuelle, tant dans le secteur public que dans le secteur à but non lucratif.

Adaptation communautaire et culturelle.

La recherche sur l’évaluation des programmes démontre comment les programmes d’éducation en matière de santé sexuelle qui sont adaptés à la culture et qui tiennent compte des besoins communautaires sont plus susceptibles d’être efficaces.

Exemple : Un programme efficace de réduction des risques de contracter des ITS ou le VIH destiné aux femmes à faible revenu qui habitent dans des complexes de logements sociaux peut être adapté à ce milieu particulier grâce à une analyse des besoins de ces résidentes. Cela peut également se faire en trouvant des organisateurs dans les complexes de logements sociaux qui agiront à titre d’éducateurs et en profitant des événements qui y sont organisés pour assurer une éducation efficace en matière de santé sexuelle. Les professionnels qui reconnaissent que les participants aux programmes éducatifs sont probablement mieux informés des impératifs pour modifier leur comportement peuvent fort bien se tourner vers les participants et leur demander ce qu’il faudrait faire pour que le changement se produise.

76
Q

Quels sont les critères d’efficacité de la mise en œuvre des interventions intégrées visant la promotion et la prévention en matière de sexualité saine et responsable en contexte scolaire?

A

Pour être efficaces, ces stratégies doivent :

  1. découler d’une planification concertée,
    • la concertation entre le personnel de l’école, la famille et les partenaires de la communauté permettant de planifier et de réaliser des interventions cohérentes, complémentaires et coordonnées. On évite ainsi le morcellement des actions et l’essoufflement des ressources;
  2. être globales,
    • les interventions s’inscrivant simultanément dans quatre niveaux – jeune, école, famille et communauté – et visant plusieurs facteurs clés du développement des jeunes, tels que l’estime de soi, les compétences sociales, les habitudes de vie, les comportements sains et sécuritaires, les environnements favorables et les services préventifs;
  3. avoir un contenu approprié et adapté,
    • les interventions étant donc déployées au moment opportun, c’est-à-dire en fonction du développement psychosexuel des jeunes (il faut ici prendre en considération l’âge et les étapes de développement), et en tenant compte de leurs références sociales et culturelles, le but étant de ne pas imposer à ces jeunes des préoccupations qui ne leur appartiennent pas encore. De plus, ces interventions seront cohérentes avec les recommandations d’experts et exemptes d’effets paradoxaux, c’est-à-dire qu’elles n’entraîneront pas d’effets contraires à ce qui est escompté.
  4. favoriser l’engagement actif des jeunes,
    • que ce soit dans la classe ou à l’extérieur de celle-ci, les interventions ne se limitant pas à la transmission d’informations. Ces interventions ont comme point de départ les connaissances et les conceptions des jeunes, et tiennent compte de leurs intérêts et de leurs motivations. Elles amènent le jeune à faire des choix, à prendre des responsabilités, à participer à l’élaboration de projets, à utiliser sa créativité, à développer son initiative, à se questionner et à s’autoévaluer;
  5. être intenses et continues,
    • l’ensemble des interventions étant menées par les divers acteurs à un rythme soutenu et pendant une longue période. Les interventions ne se limitent pas à une activité ponctuelle et doivent être offertes tout au long du cheminement scolaire (continuité et progression d’un niveau scolaire à l’autre) pour favoriser l’acquisition et le développement de compétences;
  6. être souples et réalisables,
    • les interventions ayant des caractéristiques qui en facilitent l’implantation en contexte scolaire, telles que la souplesse (possibilité de reproduire l’intervention dans plusieurs contextes), l’accessibilité (facilitant l’utilisation de l’intervention) et la faisabilité (favorisant l’implantation de l’intervention);
  7. favoriser le développement des compétences chez les jeunes,
    • les interventions leur donnant l’occasion de s’exercer à reconnaître, à combiner et à mobiliser les ressources personnelles (ex. : savoirs ou connaissances, savoir-faire ou habiletés, savoir-être ou attitudes, talents, qualités) et les ressources externes se trouvant dans leurs milieux de vie (ex.: services de la clinique jeunesse, distributrice à condoms, personne-ressource compétente, parent) qui leur permettront de résoudre les situations difficiles, notamment les questions de santé, se posant à eux. Il s’agit donc de donner sens et cohérence aux savoirs, à les enrichir de façon à ce qu’ils soient utilisables dans toutes sortes de situations de la vie