T3 : L'affirmation des empires. Chap 3 : La mission civilisatrice. Flashcards
La mission civilisatrice.
La mission civilisatrice est une colonisation présentée comme un progrès impliquant une responsabilité d’exporter de grands principes politiques (contre l’absolutisme) et religieux afin de transformer matériellement et moralement les sujets coloniaux.
Les fondements sont donc de l’ordre du religieux avec l’idée que la christianisation est un prérequis parfois à nuancer comme en terre d’Islam. Mais elle comporte également un versant laïc qui implique qu’elle soit commune émancipation et la continuation de la Révolution.
“The white Man’s Burden’ (Apologies to Rudyard Kipling)” (1899) Victor Gillan.
Nations / missions sur la colonisation.
Fin du XIXe siècle, les Européens sont prêt à vivre en colonie et cela est nécessaire à la mise en œuvre d’école et d’hôpitaux.
Les colonies se tiennent à l’écart des querelles anticléricales car elles ont besoin des missionnaires. Gambetta : “L’anticléricalisme n’est pas un article d’exportation”.
Les missionnaires ne se mêlent pas au colonialisme qu’il voit comme un frein à l’évangélisation.
P. Prudhomme : “Ma qualité de missionnaire doit passer et passera toujours avant celle des Français” 1888.
L’Eglise va promouvoir le clergé autochtone et l’autonomie progressive des nouvelles Eglises. On parle d’autochtonisation de la religion et cela se reflète dans la composition par exemple au Travancore où on y trouve 882 autochtones missionnaires.
Nuance, les missionnaires parfois s’opposent quand cela ne va pas dans l’intérêt de la religion.
Le siècle des missions chrétiennes.
Les missions d’évangélisation existent depuis le Moyen-Age pour propager le message chrétien. Elles sont déléguées aux souverains et repris par le Saint-Siège en 1622 avec la Congrégation pour la propagation de la foi (Propaganda Fide). Elle se distingue des projets coloniaux et en 1901, on estime que sur le terrain sont envoyés 10 000 religieuses et 4 000 hommes dont 2/3 sont Français. D’autres missions se créent comme les spiritains de la congrégation des Pères du Saint-Esprit (1848), en Afrique également les Pères blancs (1868) et les Sœurs blanches (1869).
Du côté des protestants, on peut compter sur la Baptist Missionary Society de 1792 ou la London Missionary Society de 1795.
Œuvres missionnaires.
Les missionnaires agissent et s’installent à l’Eglise, à l’école et dans leurs résidences. Elle développe des services scolaires et hospitaliers comme les dispensaires qui correspondent à des lieux où la médecine pour les autochtones était rudimentaire.
Il y a également des hôpitaux pour soldats européens ou alliés et des léproserie qui sont des lieux où prier et donner de l’argent pour des missions humanitaires. C’est par exemple également des maternités pour les mères en difficulté comme celle de Saint-Joseph.
La persistance des systèmes scolaires précoloniaux.
Le système éducatif diffèrent de l’Occident. La culture orale très présente en Afrique subsaharienne ou en Océanie permet le développement de l’enseignement par le rituel avec les parents. Dans les pays de culture écrite comme en Asie ou au Moyen-Orient, l’éducation est liée à la religion comme dans les écoles coranique ou les Madrassa.
Les écoles ne sont pas de fait réservées aux élites. Le taux d’alphabétisation est important en Ethiopie par exemple avec 20% fin XIXe.
Laisser le système à la religion permet l’allègement des charges de l’administration.
Education coloniale.
L’ouverture d’école coloniale permet au fils d’administrateur de pouvoir être éduqué comme en métropole. Les élites autochtones veulent apprendre dans le système colonisateur. Cela créer des catégories intermédiaires embauchés par l’administration coloniale comme infirmier ou clerc.
En zone rurale ou dans les quartiers populaires l’école est très rudimentaire et le savoir très pratique afin de permettre de trouver un emploi. Les hommes ont des enseignements sur l’agriculture et les femmes sur le ménage.
L’éducation et la formation : facteurs d’ascension sociale.
L’impact est très limité en Indochine, le taux de scolarisation avoisine 10%. Cela ne rend pas compte des promesses missionnaires et civilisatrices. Les écoles permettent le développement de certaines professions comme auxiliaire médical ou professeur de primaire.
Au contact des missionnaires, les élèves s’assimilent et espèrent l’ascension sociale notamment pour les minorités. Exemple : dans les années 1920, en Egypte, 1/3 des étudiants sont des coptes (10% population égyptienne). L’école renouvelle les élites et améliore la condition féminine. Les élites indiennes et vietnamiennes qui ont permis l’indépendance sont pour la plupart passés dans les écoles coloniales. Il y a un plafond de verre que les élites cherchent à briser par l’indépendance.
La médecine traditionnelle.
En Asie ou dans le monde arabe, la médecine traditionnelle est très ancienne et celle-ci persiste lorsque le médicament ne fait pas effet, puisqu’on se tourne alors vers le marabout ou le remède de grand-mère. La biomédecine =ne remplace pas la tradition.
Médecine insuffisante : 1/3 des hommes meurent dans la campagne de Madagascar de dysenterie, les milieux coloniaux sont hostiles car les autochtones sont sales.
Le système de santé colonial.
Au XIXe en Europe, afin de préserver les administrateurs et militaires coloniaux, les médecins hygiénistes répandent des préconisations afin d’éviter les maladies sociales et assurer une force de travail nombreuse et en bonne santé.
Comme les Européens découvrent les médicaments, ils ont le devoir d’envoyer des soins en colonie. “Envoyer moi quatre médecins, ça fera quatre compagnies de moins” Lyautey, général durant la conquête du Maroc. Des campagnes de vaccination sont lancées pour les colonisés. Bacille de Koch découvre le choléra à Calcutta en 1883, Yersin la peste en 1897 à Hong-Kong, Ross la malaria en 1897 en Inde. Les écoles de médecine tropicale sont ouvertes en métropoles.
Les instituts pasteur s’installent en colonie en 1891 pour faire campagne contre la variole.
Alors quel bilan à la mission sur la santé.
Certaines maladies ont reculé telles la peste noire voire ont disparues comme le pian. L’hygiène s’améliore avec une hausse globale de l’espérance de vie.
La médecine a une pénétration inégale entre la ville et la campagne.
Le taux de médecin est faible : Indochine, un pour 160 000 habitants.
Michel Foucault parle de savoir médical qui donnt le pouvoir sur les corps, la vaccination est intrusive et traumatise. Elle permet un contrôle social.
Limites de la mission civilisatrice.
L’action sanitaire et scolaire comporte des limites et n’est pas désintéressée. Elle ne permet pas également de briser les plafonds de verre.
