TD 9-10 : Imagérie des méchanismes cérébraux de la lecture Flashcards
(5 cards)
Qu’est-ce que la lecture et quels sont les caractéristiques en commun des langages écrits?
La lecture est l’activité mentale qui vise à donner un sens à des signes graphiques (ex. les lettres) qui sont organisés en mots et en phrases. C’est un processus sériel rendu possible par des saccades oculaires. Quand on lit, on doit effectuer trois étapes:
- reconnaître les lettres/mots (perception)
- accéder au son des mots (conversion graphème-phonème)
- accéder au sens des mots/des phrases (accès sémantique)
Même si les langues ont des orthographes et de lettres différentes, elles partagent beaucoup d’aspects :
- Elles ont un système de formes de base.
- Les lettres sont toujours les mêmes, même si elles sont écrites en majuscule ou minuscule, ou s’ils sont présentés dans l’hémichamp visuel gauche ou droit.
- Les graphèmes ont une certaine relation, plus ou moins transparente, avec le son. Plus la langue est transparente, plus les enfants apprennent vite à lire.
Quels sont les bases neuronaux de la lecture?
La lecture implique l’aire de la forme des mots, le visual word form area (VWFA), qui est situé dans le gyrus fusiforme gauche. Le VWFA est impliquée dans l’identification des lettres et des mots. L’activation du VWFA est identique quelque soit la taille ou forme des lettres/mots.
Cette région est activée lorsqu’une personne lettrée lit un mot, indépendamment de la direction de la lecture ou l’alphabet. La latéralisation VWFA est corrélée avec l’aire de Broca (donc si aire de broca est à HD, alors VWFA est plus probablement à HD).
Une lésion cérébrale au niveau de la VWFA induit une alexie pure. Chez les individus aveugles, le VWFA est impliqué dans la lecture des brailles.
Parmi les régions impliquées dans la lecture, on trouve aussi le planum temporale, contribuant aux représentations phonologiques. En outre, la partie postérieure du faiseau arqué est impliquée dans l’intégration de la VWFA et d’autres régions.
Des études en IRMf montrent une activation du VWFA dans l’hémisphère gauche, peu importe le champ visuel. On trouve une activation du VWFA (HG) chez les patients split-brain uniquement pour les mots présentés dans l’hémichamp visuel droit.
Des expériences en EEG montrent un pic d’activité (négative) plus fort pour les mots que les non-mots. Elle est plus tardive pour les mots présentés dans l’hémichamp visuel gauche.
Des expériences en PE montrent un potentiel évoqué (négative) plus forte pour les mots que les non-mots et les symboles, cela uniquement au niveau du lobe occipital-temporal gauche. Au niveau du lobe occipito-temporal droit, nous ne trouvons aucune différence d’activité entre les stimuli.
Des expériences en IRMa montrent que les participants avec un sillon occipital-temporal interrompu sont des meilleurs lecteurs, par rapport aux sujets ayant un OTS continu. La longueur de l’interruption de l’OTS corrèle avec les capacités de lecture; plus l’interruption est importante, plus le nombre de mots lus par minute est élevé.
- Cette impacte est pourtant très petite, et ne représente que 4% des variabilités inter-individuelles. Le SES (statut socio-économique) a une impacte plus importante sur la lecture et explique 60% des différences inter-individuelles.
sillon occipital-temporal latéral gauche = où se trouve le VWFA
Explique la théorie de recyclage neuronal dans la lecture
Avant d’apprendre à lire, la VWFA fait partie de la FFA. Une fois qu’on apprend à lire, les neurones du gyrus fusiforme gauche cencé pour les visages changent de pour reconnaître les mots. Quand on n’apprend pas à lire, ces neurones se spécialisent dans le traitement des visages et des objets.
Qu’est-ce que la dyslexie?
La dyslexie désigne un trouble du langage écrit affectant la lecture, l’orthographe et l’écriture. La reconnaissance des mots écrits pose plus de problèmes que la compréhension du langage. Des anomalies de traitement phonologique sont fréquemment observées chez les sujets dyslexiques.
Quels sont les dysfonctionnements cérébraux de la dyslexie?
Des études en IRMf où on présente des mots, des visages et des objets constantent une activité plus importante chez les normolecteurs au niveau de l’VWFA gauche (stimuli mots) et au niveau de l’FFA droite (stimuli visages) par rapport aux sujets dyslexiques.
IRMf : Lorsqu’on apprend à lire, on trouve une latéralisation de l’activité cérébrale vers l’hémisphère droit. Cette latéralisation est moins efficace chez les sujets dyslexiques. On observe aussi une activité plus faible chez les sujets dyslexiques au niveau le planum temporal (aire de Wernicke, impliqué dans la représentation phonologique des mots) et au niveau de VWFA. Ces effets se trouvent quelque soit le SES de l’enfant.
IRMa : On observe des anomalies de la matière grise chez les sujets dyslexiques par rapport aux sujets sains. On observe également chez les sujets dyslexiques une diminution de matière blanche au niveau du faisceau arqué.
PE : Les sujets dyslexiques prennent plus de temps pour lire les stimuli (TR plus long) par rapport aux sujets sains, surtout pour les pseudomots. On trouve également chez eux un taux d’erreur plus important. De plus, on trouve un potentiel évoqué (N170) plus fort chez les sujets sains pour les mots et les pseudo-mots par rapport aux symboles à l’HG (pas de spécialisation à HD). On ne trouve aucune spécialisation chez les sujets dyslexiques (potentiel évoqué identiques pour tous stimuli). On trouve moins de spécialisation chez les lecteurs débutants, mais cette spécialisation est mise en place au fur et à mesure chez les normolecteurs.
