Tuto 1-AVC Flashcards
Qu’est-ce qu’un AVC et quels sont les types d’AVC existants?
DÉFINITION :
Un AVC est une perte soudaine des fonctions neurologiques par l’interruption de la circulation sanguine au cerveau. L’AVC peut être :
• Ischémique : Plus commun et affecte 80% des personnes avec AVC. Se produit lorsqu’un caillot de sang bloque la circulation et empêche le cerveau de recevoir oxygène et nutriments.
• Hémorragique : Se produit lors d’une rupture d’un vaisseau sanguin amenant un épanchement de sang au cerveau. Généralement plus grave.
Qu’est-ce que la théorie réflexe comme théorie du contrôle moteur?
Les mouvements complexes résulteraient des actions combinées de réflexes individuels s’enchaînant les uns avec les autres. Une chaîne de réflexe produirait donc un comportement complexe.
Quelles sont les limites de la théorie réflexe?
- Les réflexes ne peuvent pas être considérés comme l’unité de base des comportements si les mouvements spontanés et volontaires sont considérés comme des comportements ; les réflexes doivent être activés par un agent externe.
- La théorie n’explique pas :
o et ne prédit pas les mouvements se produisant en l’absence de stimulus sensoriel.
o Les mouvements rapides, soient les séquences de mouvements se produisant trop vite pour permettre au feedback sensitif du mouvement précédent de déclencher le mouvement suivant.
o le fait qu’un même stimulus puisse résulter en plusieurs réponses différentes selon le contexte et les commandes descendantes.
Ex : se brûler avec un plat sortant du four, mais ne pas le lâcher, car un enfant est à côté.
o la capacité de produire de nouveaux mouvements qui combinent ensemble des stimuli et des réponses de règles précédemment apprises.
Ex : une violoniste sachant jouer du violoncelle et connaissant une pièce au violon peut être capable de jouer cette même pièce au violoncelle sans l’avoir pratiqué.
Quelles sont les implications cliniques de la théorie réflexe?
- Si les réflexes enchaînés ou combinés sont à la base des mouvements fonctionnels, les stratégies cliniques visant à tester les réflexes devraient permettre aux thérapeutes de prédire la fonction.
- Le mouvement du patient devrait être interpréter en termes de présence ou d’absence de réflexes de contrôle.
- Le réentraînement du contrôle moteur devrait se concentrer sur l’augmentation ou la diminution de divers réflexes pendant une tâche motrice.
Qu’est-ce que la théorie hiérarchique comme théorie du contrôle moteur?
Le système nerveux serait organisé en hiérarchie. Le cerveau aurait des niveaux de contrôle supérieurs, moyens et inférieurs, assimilés à des aires d’association supérieures, au cortex moteur et aux niveaux spinaux de fonctions motrices.
- Cette théorie suggère que le contrôle moteur provient de réflexes imbriqués avec les niveaux du SNC organisés hiérarchiquement.
- Le contrôle hiérarchique est défini en général comme un contrôle organisationnel pyramidal ; chaque niveau supérieur exerce un contrôle sur le niveau sous lui. Le contrôle se fait de haut en bas, il n’y a jamais de croisement ou de sens inverse.
- Les réflexes contrôlés par les niveaux inférieurs de la hiérarchie sont présents seulement lorsque les centres corticaux sont endommagés. Lorsque tout est sain, les centres supérieurs inhibent habituellement les réflexes des centres inférieurs (qui sont pathologiques).
- La progression de la mobilité chez les humains viendrait de l’apparition ou de la disparition d’une progression de l’organisation hiérarchique des réflexes.
Les pathologies du cerveau pourraient donc résulter en une persistance des réflexes primitifs des niveaux inférieurs.
La compréhension complète de tous les réflexes permettrait de déterminer l’âge neural d’un enfant ou d’un patient avec des problèmes de contrôle moteur.
L’amélioration de l’équilibre avec l’âge viendrait d’une maturation des réflexes, permettant de s’asseoir, se tenir debout, marcher, etc. - Des chercheurs ont établi une description de la maturation de l’enfant : le développement normal de l’enfant a été attribué à l’augmentation de la corticalisation du SNC, résultant en l’émergence de niveaux de contrôle plus hauts sur des réflexes de niveau plus bas.
Cette théorie assume que la maturation du SNC est au centre du développement de l’enfant et minimise d’autres facteurs tel les changements musculosquelettiques durant le développement.
Quelles sont les limites de la théorie hiérarchique?
Limites :
- Ne peut pas expliquer la dominance de comportements réflexes dans certaines situations chez des adultes normaux.
Ex : marcher sur une aiguille entraine un retrait immédiat du pied même si c’est un réflexe de très bas niveau dans la hiérarchie.
- Faire attention à ne pas toujours assumer que les réflexes de bas niveau sont primitifs, immatures et non-adaptés alors que ceux de haut niveau sont matures, adaptés et appropriés.
Quelles sont les implications cliniques de la théorie hiérarchique?
Implications cliniques :
- Les anormalités de l’organisation des réflexes sont utilisées pour expliquer les désordres de contrôle moteur chez les patients avec des troubles neurologiques.
- Décrire le mouvement problématique suite à une lésion du cortex : si les centres supérieurs sont atteints, les réflexes normaux sont exagérés et les réflexes pathologiques apparaissent.
Quel est le concept du contrôle hiérarchique actuel?
- Les neuroscientifiques modernes ont confirmé l’importance d’éléments de l’organisation hiérarchique dans le contrôle moteur, mais le concept d’une hiérarchie stricte a été modifié : chaque niveau du SN peut agir sur d’autres niveau, supérieurs ou inférieurs, selon la tâche.
- Les réflexes ne sont plus considérés comme les déterminants du contrôle moteur, ils font seulement partie des processus importants pour générer et contrôler le mouvement.
Qu’est-ce que la théorie des systèmes comme théorie du contrôle moteur?
Prend en considération les facteurs externes et le corps, mais moins l’action du SNC. Le corps en entier est un système mécanique avec une masse et des forces externes (gravité) et internes (inertie et forces dépendantes du mouvement). Le mouvement existe en réponse aux systèmes. Une même commande centrale peut résulter en des mouvements différents ou un même mouvement peut provenir de commandes différentes à cause des forces externes et des variations des conditions initiales.
Le contrôle de mouvements intégrés serait distribué entre plusieurs systèmes interagissant et travaillant en coopération pour produire un mouvement.
Différentes synergies servent à éliminer les degrés de liberté multiples des articulations.
Un contrôle hiérarchique ferait en sorte que les niveaux plus hauts du SN activent les niveaux plus bas, qui eux activent des synergies (groupes de muscles agissant ensemble comme une seule unité). Certaines synergies simples sont la locomotrice, posturale et respiratoire.
La variabilité est nécessaire à une fonction optimale : le mouvement peut s’ajuster aux changements. Cette flexibilité dépend de la stabilité du mouvement, car il est plus facile de changer un comportement instable, pas imbriqué.
Quelles sont les limites de la théorie des systèmes?
- On pourrait présumer que le rôle du SNC est moindre dans la détermination du comportement, donnant un rôle plus dominant aux formules mathématiques et aux principes mécaniques du corps, ce qui rend son analyse pour la pratique clinique difficile.
Quelles sont les implications cliniques de la théorie des systèmes?
- Prédit beaucoup mieux que les théories précédentes ; implique le SNC, le système musculosquelettique et les forces de gravité et d’inertie.
- Importance de comprendre le corps comme un système mécanique ; le mouvement résulte des commandes du SNC filtrées par le système mécanique qu’est le corps.
En travaillant avec un patient avec une atteinte du SNC, le thérapeute doit examiner la contribution des atteintes neurologiques et musculosquelettiques sur la perte générale du contrôle moteur.
Tester si le patient utilise des synergies pour produire ses mouvements. - L’évaluation et l’intervention ne doit pas seulement focusser sur les atteintes des différents systèmes individuels contribuant au contrôle moteur, mais aussi sur l’effet de l’interaction des atteintes dans les différents systèmes.
- En connaissant mieux les propriétés dynamiques et physiques du corps humain, nous pourrions utiliser ces propriétés pour aider les patients à regagner du contrôle moteur.
- Importance de voir le mouvement comme une conséquence de l’interaction de multiples éléments et utiliser les propriétés mécaniques du corps pour regagner le contrôle moteur.
Qu’est-ce que la théorie écologique comme théorie du contrôle moteur?
Les systèmes moteurs permettent d’interagir avec l’environnement pour performer dans des comportements spécifiques. La personne détecte l’information sur l’environnement et elle l’utilise pour contrôler les mouvements.
Le contrôle moteur évolue pour pouvoir s’ajuster à l’environnement autour, pour y être plus efficace.
Des informations perceptuelles sont nécessaires pour produire une action avec un but précis dans un environnement précis.
L’organisation de l’action est spécifique à la tâche et à l’environnement à un moment précis.
La perception de l’environnement est importante (la détection de l’information va guider les actions nécessaires pour atteindre le but).
La perspective écologique permet de comprendre que les systèmes nerveux, moteurs et sensoriels s’adaptent alors aux variables environnementales pour atteindre des buts.
La perception des facteurs environnementaux utiles à la tâche nous amène à bouger, et non les sensations. L’organisation de l’action est spécifique à la tâche et à l’environnement.
- *Avant : SNC est un système sensoriel/actif qui réagit aux variables.
- *Après : SNC est un système perceptuel/d’action qui explore activement son environnement.
Quelles sont les limites de la théorie écologique du contrôle moteur?
- Moins d’emphase sur l’organisation et la fonction du SN qui mènent à l’interaction entre l’individu et l’environnement.
Quelles sont les implications cliniques de la théorie écologique?
- Permet de décrire la personne comme un explorateur actif de son environnement, ce qui permet à l’individu de développer des façons multiples d’accomplir la tâche.
- L’adaptabilité est importante, non seulement dans la façon qu’on organise les mouvements pour accomplir une tâche, mais aussi dans la façon d’utiliser la perception.
Quels sont les particularités des approches de réadaptation basées sur la neurofacilitation?
Approche basée sur la neurofacilitation
- Ces approches dominent encore la façon dont les cliniciens traitent le patient avec un déficit neurologique.
- Elle inclut les approches suivantes : Bobath. Approche Rood. Approche Brunnstrom. PNF. Thérapie de l’intégration sensorielle.
- Elle vient des théories des réflexes et hiérarchique.
- La neurofacilitation est centrée sur le réentraînement du contrôle moteur avec des techniques désignées pour faciliter et/ou inhiber différents patrons de mouvements.
La facilitation est une technique d’intervention qui augmente la capacité du patient à faire des mouvements jugés appropriés par le clinicien, alors que les techniques inhibitrices diminuent l’utilisation des patrons de mouvements considérés anormaux. - Il y a retour de la fonction chez les patients avec une lésion du cortex moteur si les centres supérieurs du SNC reprennent le dessus sur les centres inférieurs.
- Il y a retour de la fonction si les mouvements anormaux sont inhibés et les mouvements normaux facilités.
Quelles sont les hypothèses sous-jacentes d’une approche basée sur la neurofacilitation?
- La neurofacilitation suggère que le mouvement normal vient d’une chaîne de réflexes organisée en hiérarchie dans le SNC. Le cortex contrôle le tronc cérébral et la moelle épinière ; le contrôle du mouvement est un système descendant.
- Une lésion du cortex crée une désinhibition des réflexes inférieurs empêchant la personne de bouger normalement. Ceci entraine des patrons de mouvements anormaux.
- Le retour à la fonction normale pour une personne ayant une lésion du cortex moteur survient lorsque les centres supérieurs du SNC reprennent le contrôle sur les centres inférieurs.
- Les capacités fonctionnelles reviennent automatiquement lorsque les patrons de mouvements anormaux sont inhibés et que les bons patrons sont facilités.
- La répétition des patrons de mouvements normaux se transfert automatiquement à la tâche fonctionnelle.
Quelles sont les implications cliniques d’une approche basée sur la neurofacilitation?
- Commencer par identifier la présence de réflexes anormaux et normaux. L’intervention devrait se baser sur la modification de ces réflexes qui contrôlent le mouvement.
- Le but du traitement est de regagner le contrôle moteur du SNC.
- Présentement, avec l’approche basée sur la neurofacilitation, il y a une emphase importante sur l’entraînement de la fonction et moins sur l’inhibition des réflexes et le réentraînement des patrons normaux de mouvement.
Quelles sont les particularités des approches orientées vers la tâche?
Approche basée sur les nouvelles théories concernant le contrôle moteur. Elle s’inspire donc de la théorie des systèmes qui dit que le contrôle moteur est influencé par l’interaction des systèmes ainsi que de la théorie écologique qui dit que le contrôle moteur est influencé par l’environnement. Chacun des systèmes intervenant à différents endroits dans le contrôle moteur.
Quels sont les hypothèses sous-jacentes des approches orientées vers la tâche?
- Le mouvement normal provient de l’interaction entre plusieurs systèmes, chacun contribuant à différent aspect du contrôle.
- Le mouvement est organisé autour d’un but comportemental et est contraint par l’environnement. La sensation normale du mouvement est essentielle pour prédire et adapter le contrôle du mouvement (elle n’est pas limitée par un stimulus/réponse réflexe).
- Les problèmes de mouvement seraient causés par un problème dans un ou plusieurs systèmes qui contrôlent le mouvement.
- Les mouvements observés chez les patients ayant une lésion au cortex moteur correspondent à une combinaison de comportements, un mixte des systèmes restants non endommagés. Ce qui est observé n’est pas seulement le résultat de la lésions, mais un effort des systèmes restants pour compenser pour la perte et être encore fonctionnel. Cependant, les compensations ne sont pas toujours optimales.
Quelles sont les implications cliniques d’une approche orientée vers la tâche?
- Améliorer les stratégies de compensation pour performer dans les tâches fonctionnelles.
- Encourager le patient à utiliser ses membres atteints dans la performance répétée de tâches fonctionnelles.
- Quand on réentraîne le contrôle du mouvement, il est essentiel de travailler sur les tâches fonctionnelles identifiables plutôt que sur le patron de mouvement seulement. Le patient apprend activement à résoudre des problèmes inhérents dans des tâches fonctionnelles plutôt que de pratiquer de façon répétitive les patrons de mouvements normaux.
- Il est crucial d’intégrer des changements dans le contexte environnement du patient pour favoriser une adaptation. Les patients apprennent plusieurs façon d’accomplir des tâches.
Quelle est l’épidémiologie de l’AVC comme cause de mortalité et d’incapacité chronique?
- 5ème cause de décès aux USA ; plus de 143 000 morts annuellement ; 1 mort sur 18 est causée par un AVC.
- 1ère cause d’incapacité sérieuse chronique aux USA.
- 7,2 millions d’Américains de plus de 20 ans auraient déjà eu un AVC.
- 795 000 personnes ont un AVC chaque année ; 610 000 sont une 1ère attaque, 185 000 sont des AVC récurrents.
- Touche davantage les hommes que les femmes, sauf au-dessus de 85 ans où les femmes sont plus touchées.
- Afro-américains ont 2x plus le risque de premier AVC. Le taux est aussi plus élevé chez les mexicains américains, indiens américains et alaskien natifs.
- Entre 5 et 8% des gens survivant à un premier AVC en auront un autre dans l’année suivante ; en 5 ans, 16% va se reproduire.
- L’incidence double après 65 ans. L’incidence augmente dramatiquement avec l’âge.
- 10% des AVC surviennent chez les gens entre 18 et 50 ans.
- L’incidence des AVC décline dans les années récentes dans une cohorte d’adultes blancs.
- L’incidence de morts causées par un AVC est plus grande que 133 000 par années et les AVC compte pour 1 mort/20 au USA. Par contre, le taux de mort causé par un AVC décline depuis 2007.
- Les survivants aux AVC représentent le plus gros groupe admis en réhabilitation à l’hôpital et près du 1/3 reçoit des services de réhabilitation en externe.
- 26% des patients avec AVC sont institutionnalisés dans un établissement de soins de longue durée.
- Si des atteintes neurologiques résiduelles persistent > 3 semaines, il y a des risques élevés d’incapacités permanentes.
Comment le type d’AVC affecte le taux de survie?
AVC ischémique : 14,7% de morts à 1 mois.
- Un thrombus, un embole ou une condition qui produit une diminution de pression (causée par une insuffisance cardiaque ou une perte de sang massive) entraine un infarctus du tissu cérébral ou la mort tissulaire.
AVC hémorragique : Plus souvent fatal ; 37-38% de mort à 1 mois. Le début est souvent soudain.
- Saignement dans le tissu cérébral –> augmentation de la pression intracrânienne –> blessures tissulaires (compression, herniation) et diminution de l’apport sanguin au cerveau.
Autre que le type d’AVC, quels sont les facteurs pouvant affecter négativement le taux de survie à la suite d’un AVC?
Le taux de survie est grandement diminué par :
- Âge, HTA, problèmes cardiaques, diabète, hypercholestérolémie.
Aussi importants prédicteurs de mortalité : Une perte de conscience lors de l’AVC Site de la lésion Persistance de l’hémiplégie sévère Déficits neurologiques multiples Histoire d’AVC (précédent)
Quelle est l’impact de la thrombolyse intra-veineuse sur les séquelles d’un AVC et quelle est la période de temps optimale pour l’administrer?
- Période de temps pour administrer la thrombolyse : Dans les 3 à 4.5h suivant le début des symptômes d’AVC.
- Impacts de la thrombolyse intra-veineuse : Si administré dans les 3.5 premières heures suivant un AVC ischémique seulement (si hémorragique, risque d’empirer l’hémorragie), il y a 33% plus de chances de récupérer avec peu ou pas de déficiences dans les 3 mois comparativement aux patients ne recevant pas le traitement. (voir p.595 Osullivan)
- Utilise différents médicaments, administrés directement dans le caillot par un cathéter (petit tube flexible en plastique ou en caoutchouc) pour le dissoudre.
- Le cathéter est guidé par des rayons X.
- Le cathéter est maintenu en place durant tout le traitement pharmacologique (24 à 48 heures).