V. Une paix controversée et fragile (1918-1929) Flashcards
Le traité de Versailles :
s’ouvre le 18 janvier 1919 en présence des 27 délégations participantes. Très vite, les représentants des différents pays ont à choisir entre deux conceptions antagonistes de la paix, celle proposée par Wilson et celle choisie par Clemenceau et Lloyd George
Pour John Maynard Keynes, qui publie :
Les conséquences économiques de la paix en 1919, aucune disposition n’a été prise en faveur d’un redressement économique de l’Europe; aucune organisation de coopération européenne n’a été créée (y compris entre alliés) afin de relancer la production industrielle et accélérer l’effort de reconstruction dans les pays qui ont été le théâtre des affrontements militaires. La seule solution retenue est celle des réparations qui constitue, à ses yeux, une grave erreur de calcul et porte en germe une catastrophe future.
Création d’une Société des Nations en marge des discussions de paix à Versailles entre
janvier et juin 1919.
La normalisation des relations politiques en Europe se réalise donc tardivement, à partir de :
1924, au fur et à mesure que s’opèrent à la fois:
1°) le règlement du problème des réparations;
2°) le redressement des grandes monnaies;
3°) la lente croissance des économies européennes
L’occupation de la Ruhr ne fait que précipiter la crise monétaire en Allemagne qui plonge le pays dans la récession la plus terrible de son histoire avec une hyperinflation qui dévalorise dans des proportions inimaginables la monnaie allemande. Ce n’est qu’avec l’acceptation du plan :
Dawes, l’évacuation des troupes françaises et surtout la stabilisation du mark par le Dr Schacht d’octobre 1924 à juillet 1925 que s’achève la crise, mais au prix de l’endettement massif de l’Allemagne, qui absorbe près de la moitié des exportations de capitaux en 1928 et emprunte entre 20 et 30000 milliards de marks, pour l’essentiel à court terme.
La conférence de Gênes (avril-mai 1922) est une conférence économique internationale qui marque le retour de :
l’Allemagne sur la scène internationale, ainsi que l’intégration de la Russie soviétique (URSS depuis cette année), qui conclut un traité de coopération avec l’Allemagne en marge de la conférence, le traité de Rapallo du 16 avril 1922, signé par Rathenau et Tchichérine, qui permet à l’armée allemande de pouvoir s’entraîner en Russie à l’abri des commissions de contrôle alliées en échange d’un soutien technique à l’Armée rouge
Si les choses changent cependant dans le nouveau contexte des années 1924-1925, on le doit avant tout à l’arrivée aux Affaires étrangères d’hommes plus ouverts au dialogue :
Aristide Briand au Quai d’Orsay (1925-1932), qui défend l’idée d’une entente avec l’Angleterre et d’un rapprochement avec l’Allemagne; Gustav Stresemann à la Wilhelmstrasse (1923-1929), qui s’efforce de refaire de l’Allemagne une puissance diplomatique; Austen Chamberlain au Foreign Office (1924-1929), qui se veut proche de la France et de l’Allemagne.
En Hongrie :
la tentative de révolution bolchevique dirigée par Bela Kun est écrasée grâce à l’intervention de l’armée roumaine, entraînant la déchéance de la République des Conseils et l’affirmation d’une monarchie sans souverain sous la régence de l’amiral Miklós Horthy (von Nagybánya) en janvier 1920. On assiste alors à une véritable «terreur blanche», qui répond à la «terreur rouge», sous l’impulsion d’un puissant mouvement national anticommuniste composé des anciens combattants, de la petite bourgeoisie, des professions libérales et de la gentry, c’est-à-dire des propriétaires terriens, et à l’instauration d’un régime résolument conservateur, très différent cependant du fascisme, en raison du rétablissement du pluralisme et du parlementarisme en 1921 par le comte Bethlen, durant dix ans le président du gouvernement hongrois.
La seule exception à cette dérive autoritaire et antidémocratique est :
a Tchécoslovaquie qui jusqu’en 1938 au moins fait figure de démocratie parlementaire authentique et exemplaire sous la présidence de Tomáš Garrigue Masaryk, de 1918 à 1935, puis d’Edvard Beneš, de 1935 à 1938.
L’assassinat du député socialiste Matteoti, qui a dénoncé les fraudes et les violences fascistes, suscite une crise grave qui menace le nouveau gouvernement, mais Mussolini :
revendique l’assassinat en janvier 1925 et annonce une réforme de l’État qui traduit sa volonté de mettre un terme à la politique de compromis: la presse encore libre est muselée et les ministres non fascistes sont renvoyés.
