Epistémologie Flashcards

1
Q

Qu’est ce que la déduction ?

A

C’est le fait de partir d’un énoncé qui est vrai pour en déduire des explications particulières qui sont vraies (inverse de l’induction)

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2
Q

Qu’est ce que l’épistémologie ?

A

Etude qui se fait sur la validité des savoirs scientifiques, c’est l’étude des modalités de production du savoir scientifique

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3
Q

Dans quel contexte né la sociologie ?

A

En 1780, le terme sociologie est créé par Emmanuel-Joseph mais la discipline s’affirme au milieu du 19ème siècle :
- industrialisation, exode rural et urbanisation
- condition ouvrière : question sociale
- régime politique et droit évoluent
- modification des liens sociaux : marchandisation
- montée de l’individualisme
- recul des religion : laïcisation de la pensée

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4
Q

Quel est le principale problème de la sociologie ?

A
  • Les sociologues appartiennent à leur objet d’étude
  • Difficulté de la partialité et mise à distance des faits sociaux

cf : neutralité axiologique de Weber

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5
Q

Qu’est ce que l’objectivation ?

A

Choisir un objet d’étude et le construire scientifiquement

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6
Q

A quoi renvoit la notion de science citoyenne ?

A

La diffusion des informations est une démarche utile pour tous, particulièrement sur un sujet universel tel que la santé

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7
Q

Qu’est ce que le paradigme scientifique ?

A

La science n’est pas seulement une affaire de démonstration abstraite, elle a des usages, elle suppose de respecter ce que les pairs attendent que l’on fasse → Thomas Kuhn

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8
Q

Que peut on dire au sujet de la tradition sociologique ?

A

Le terme vient de R.Nisbet

1) R. Connell, « Why is classical theory classical », 1997
Avant, la sociologie s’intéressait à la « grande différence » entre les sociétés du centre et les traditionnelles → hypothèse du progrès, porosité avec l’ethnologie. C’est en 1930 que les sociologues US (cf: Merton) redéfinissent vers une branche du savoir voué aux sociétés avancées. → glorification de la socio de Durkheim (anomie), Simmel (conflit) et Webber (rationalisation). L’histoire enseignée est doncreconstruite et tronquée. Les questions qui étaient centrales dans la sociologie vont revenir en marge qu’à partir des années 60-70 avec des études culturelles aux États Unis.

2) La tradition sociologique de Nisbet
manières de penser, de faire transmises d’une époque à l’autre
Des théories, analyses et méthodes vont être gardées et d’autres tombent dans l’oubli. Définir une tradition intellectuelle c’est faire le bilan de ce dont on à hérité, supposant de repérer les éléments essentiels, le leg. Mais ce n’est pas une opération neutre : construction rétrospective qui comporte des enjeux intellectuels, symboliques, institutionnels (histoire prestigieuse). Dans les 60’s (entrée de la socio à l’université).Aron, Les étapes de la pensée sociologique remonte à Montesquieu mais pas à Spencer bien que dominant en Europe (>Durkheim et Weber) car spécial (imprégnés par le darwinisme/eugénisme). Une tradition disciplinaire implique de faire une sélection. Ce n’est pas une découverte mais une invention à partir d’éléments que l’on replace dans un cadre pour établir une légitimité de l’histoire de la discipline.

3) La construction d’une tradition procède d’une sélection qui laisse dans l’ombre
Ce sont les fils qui font naître les pères. Choix de ce dont nous voulons être descendants (filière inversée). Si la tradition sociologique est un réservoir d’idée de doctrine, c’est aussi un cimetière d’études, de savoirs recouverts par ces fondations
- L’épistémlogie classique dit que l‘esprit scientifique permet de produire des vérités dont la validité est contrôlée donc de la distinguer de l’erreur. Le succès des uns fait le tort des autres. Ils ont été légitimement écartés → accent sur les structures de pensée
- Kuhn ou D.Bloore, 1976 « Sociologie de la logique ou les limites de l’épistémologie » dit que la science ne sert pas seulement à assurer le triomphe de la raison, il y a des rapports de force dans la production des connaissances (financement…)→ accent sur les structures sociales

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9
Q

Quelles sont les deux facettes de l’épistémologie ?

A
  • La normative donne les critères d’un savoir vrai, les méthodes et fixe le cadre de la “bonne science” → Hume, Mill, Popper
  • La description s’intéresse moins à la qualité du raisonnement, critères, mais plus au comportement réel des savoirs → Kuhn
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10
Q

Quel auteur sont à mobiliser autour de la question de modèle scientifique pour la sociologie ?

A

Durkheim : monisme épistémologique (science naturelle et discipline nomothétique) traiter les faits sociaux comme objets. Retravaillé par Bourdieu et Chamboredon dans Le métier de sociologue qui réaffirme le statut scientifique, “cette science comme les autres que voudraient être la sociologie” → explicative

Weber : Dualisme épistémologique (science naturelle diffère des sciences de la culture). Les phénomènes naturelles peuvent être expliqués alors que les phénomènes sociaux sont compris (à partir du sens que les acteurs portent sur l’action) → compréhensive

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11
Q

Quels sont les deux types d’énoncé de science ?

A
  • Logico-mathématique : développé par la force de la pensée, n’explique rien sur le monde extérieur, véracité en fonction de la réflexion logique, se vérifient par la démonstration
  • Empirique : explique comment le monde extérieur fonctionne, véracité en fonction de l’observation qui les fonde, se vérifie par l’expérimentation
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12
Q

Quel est l’homogénéité de la démarche scientifique ?

A

1) Vise à comprendre le réel : se distingue de l’imagination → produit des concepts menés vers la description de la réalité

2) Vise à faire comprendre les objets qu’elle traite, rendre compte du réel . Autres visions (religion) concurrencées par les explications scientifiques. Evolution décrite par A.Comte :
- Etat théologique : volonté des dieux
- Etat métaphysique : abstractions philosophiques
- Etat positif : sciences pour comprendre le monde

3) Cherche à vérifier les connaissances qu’elle élabore par des critères de validation → problème fondamental de l’épistémologie.

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13
Q

Que vise la science ?

A

La science ne visait pas à intervenir sur le monde. Selon Descartes, la science doit produire des connaissances désintéressées. De plus en plus, on considère l’activité scientifique orientée vers la résolution de problèmes. La frontière entre science et technique est poreuse mais la science qui cherche à agir est intéressante car on pourrait considérer qu’une théorie est valable si opérationelle. Le critère de validation n’est plus la vérité, mais la réussite.

Sauf que, tous les résultats scientifiques ne donnent pas lieu à des applications directes qui pourrait en valider le contenu. Même si cet objectif d’intervention à pu être fort en sociologie avec le positivisme (Durkheim « la sociologie ne vaudrait pas la peine si elle ne permettait pas d’améliorer le fonctionnement de l’organisme social »). Au 21eS on retrouve cette intention positiviste, mais la plupart des travaux échappent aux formes d’interventions sociales.

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14
Q

Qu’est ce qui soutient la thèse que dans les sciences empiriques, les résultats ne peuvent pas être vrais ?

A

Alan Chalmers « Qu’est ce que la science » 2019.
Elles sont appuyés sur 2 piliers principaux et aucun ne garantit la solidité de l’édifice :

1) L’induction (inductivisme) : la science résulte de l’expérience (Galilée, Newton). L’observation va produire des énoncés pour une portée générale : des théories. Le problème réside dans le passage de l’énoncé simple vers l’énoncé général. Il y a 3 critères :
- Des observations nombreuses
- Observations dans contextes et conditions variées
- Aucune observation ne contredit l’énoncé général

*Mais les éléments inductifs ne sont pas des arguments logiquement valides, Hume et Russell le montrent (cygnes blancs)
- Combien d’observations faut-il pour confirmer ?
- Quelle variété de contexte ?
- Appui sur l’observation donc sur l’usage des sens *

Cette limite est souligné par Mill, 1843, Système de logique déductive et inductive. Les phénomènes socio-économiques résultent d’un enchevêtrement de causes. La méthode inductive est inapplicable.

2) Le falsificationnisme de K.Popper, 1944, « Misère de l’historicisme ». Il renverse l’induction. Les observations n’apportent rien de valide, mais peuvent invalider des théories → Pour être scientifique, une hypothèse doit être réfutable
Popper critique des travaux jugés scientifiques (psychanalyse freudienne, matérialisme historique de Marx…) → Il faut s’intéresser à de petites questions, dégager des résultats plutôt. La science avance par essais et erreurs. On ne peut jamais dire qu’une théorie est vraie, une théorie est meilleure qu’une ancienne car résiste à d’avantage de réfutation.
→ Ainsi on peut dire qu’une théorie est fausse, mais jamais qu’une théorie est vraie.

Le critère poppérien est difficile à mobiliser pour les sciences empiriques. Si l’on arrive pas a démontrer par l’observation que les théories sont vraies, ni à démontrer le contraire, les théories sont ni vraies ni fausses.

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15
Q

Que dire au sujet du relativisme ?

A

rien ne distingue la science de la métaphysique, la croyance de la science est idéologique (cf David Blore)

Un certain nombre d’auteurs ont dit que la science n’a aucune caractéristique intrinsèque ce qui la rendait supérieure aux autres branches du savoir. P.Feyerabend promeut une théorie anarchiste de la connaissance : aucune caractéristique de la science ne permet de la distinguer du mythe, sorcellerie. La confiance dans la science est une forme de religion moderne. Son argument repose sur 3 idées :
- L’histoire montre qu’aucune méthode scientifique explique la cumulativité des connaissances, tout est bon pour avancer
- Comparaison impossible de théories rivales car observations distinctes. Ce qui reste : choix, goûts, préjugés → loin de l’objectivité revendiquée
- Le privilège accordé à la science (vs croyance) est la restriction de liberté. On peut choisir sa religion, mais la société impose aux enfants d’étudier la science. Il y a une séparation entre église et état, mais pas entre état et science

Schaffer travaille sur les controverses
Exemple Boyle veut prouver que le vide existe et Hobbes le contraire. Boyle gagne alors que son expérience est irréaliste. Victoire due au contexte politique → un résultat vrai ne prend pas toujours le dessus sur le faux, c’est aussi une question d’environnement et d’enjeu.

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16
Q

Quelles remarques peut on faire sur le raisonnement sociologique ?

A

N.Heinich montre que les raisonnements sociologiques sont biaisés et ne peuvent prétendre aux statuts de science
Ces travaux filent une posture intellectuelle que l’on appelle le « sociologisme » : tendance (hérité de Bourdieu) a tout expliqué par des facteurs sociaux, insister sur le système plus que sur les acteurs (liberté individuelle) Les raisonnements sont faux mais acceptés parce que dans l’air du temps.

Cahuc et Algan montrent que les individus sont moins efficaces socio-économiquement du fait de la défiance entre eux. Dû à l’Etat providence avec ses différents régimes traitant les individus différemment. Raisonnement post hoc ergo propter hoc → peu réaliste

La sociologie est diverse dans ses modes opératoires mais elle partage avec les sciences sociales un statut épistémologique particulier qui la tient à distance des sciences de la nature. La sociologie est peut être comme le disait Thomas Kuhn une discipline pré-paradigmatique

17
Q

Quelles sont les démarches démonstratives en sociologie ?

A

1) La démarche compréhensive de Weber
Comprendre pour expliquer, se saisir du sens subjectif que les acteurs donnent (ex : chasseur). Ne cherche pas à expliciter la conduite des gens mais à expliquer comment telle manière de penser va déterminer une manière d’agir. Cette démarche qui ne renonce pas à l’explication causale est dite idéal type
« L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme » : le capitalisme en occident s’explique par les valeurs protestantes (ascétisme moral).

2) La démarche explicative inspirée de Durkheim
Considérer les faits sociaux comme des choses de manière à rapprocher la sociologie des sciences de la nature. Sauf qu’en sociologie, l’expérience ne peut être qu’indirecte. Comparer les cas où les phénomènes sociaux étudiés sont présents, et lorsqu’ils sont absents (ex : le suicide). Il y a des co-variations, des « variations concomitantes », si ces phénomènes dépendent les uns des autres. On ne mobilise pas le coefficient de corrélation, qui est inventé en 1895 par K.Pearson utilisé pour l’eugénisme. Souvent critiquée, quand elle prend la forme d’un déterminisme social.

L’opposition Durkheim/Weber à relativise, Weber essaie aussi d’expliquer causalement les choses, et Durkheim ne renonce pas à la compréhension des phénomènes (ex : religion)

3) La pratique Bourdieusienne suit la durkheimienne
Bourdieu, Passeron, Chamboredon,Le métier de sociologue, 1968 Contexte d’institutionnalisation dans l’université. Bourdieu veut asseoir la sociologie en la durcissant (paradoxe car les sciences dures se ramollissent) → Réaffirmer les exigences et ambitions épistémologiques de la sociologie (particulierement celles de Durkheim → Gaston Bachelard). La sociologie :
- A l’apparence de facilité → “illusion de la transparence”, or, “L’homme n’est pas ipso facto de l’Homme”, Durkheim
- Doit opérer une rupture avec les “prénotions”, les idées reçues et le fait qu’elles peuvent tenir lieu de science.
- Doit construire un raisonnement rendant compte des phénomènes observés (ex : Bourdieu et reproduction sociale)
- Doit mettre à l’épreuve son raisonnement, Bourdieu dit “il faut l’expérimenter par les faits
- Doit apporter la précision dans la démarche analytique. “Non conscience” : la vérité des sujets ne se révèlent pas dans ce qu’ils disent mais dans leur situation objective / comportement

Le cœur conceptuel c’est “l’habitus”, l’intériorisation de l’extérieur. Le sociologue dépossède l’individu de la vérité de son expérience → agent comme “idiot culturel” (Boudon)

4) Le recours à la description (Interactionnisme ethnométhodologique)
Le sens d’un phénomène social n’est pas à construire par le chercheur mais est endogène à la situation. Le sens de ce qui advient préexiste donc on doit privilégier le terrain pour en faire la description précise. L’objectif n’est pas de reconstruire le sens mais de décrire → Jean Peneff, L’Hôpital en urgence, 1992.

On reproche parfois des résultats très contextualisés et difficiles à généraliser. Les choses semblent plus compliqués pour comprendre ce qui fait l’essence du travail du sociologue

18
Q

Quelles sont les accointances et infirmité de la sociologie ?

A

1) La diversité d’analyse sociologique qui ne doit pas masquer :
- Il existe des éléments de proximité entre ces différents styles
- Toutes ces démarches présentes une même limite, pointé par Passeron → L’infirmité épistémologique de la sociologie

2) Tous sont soumis au mode de production du vrai que la discipline reconnaît
Si il peut être difficile de faire la preuve, dans Les vertus de l’incertitude, 2004, JM Berthelot parle “d’un espace de la preuve” qui fait consensus. C’est un espace qui est balisé par :
- L’enracinement empirique
- Le contrôle méthodologique du recueil des données, des mesures
- Lien démontré et cohérent construit entre données et analyses

La qualité vient de la justesse avec le lien empirique. Ce que Bernard Lahire nomme un “effet de preuve” (consensus sur le résultat dégagé) → la preuve est une activité sociale.

3) Jean Claude Passeron, Le raisonnement sociologique, 1991
Bannit l’idée que la sociologie produit des vérités. Elle dispose d’une “prédiction spécifique” → la vérité dans les sciences de la nature est une affaire de tout ou rien (vrai ou faux). Dans les sciences sociales, on est dans le plus ou moins.
Pourquoi cette probable infirmité de la sociologie:
- Sa mise à l’épreuve empirique ne prend jamais la forme de réfutation poppérienne (impossible de reproduire les conditions initiales). Empêchant la mise en place d’un laboratoire réfutatoire.
- La généralisation relève du “raisonnement naturel” (raisonnement non logique) → procéde par comparaison de constat dont l’équivalence n’est justifiée que par la typologie que le chercheur à construit. La sociologie ne peut pas se détacher de la “méthodologie de la présomption” (ex : bureaucratie = OMS, univ…) On reste volens nolens du raisonnement naturel.
- Les disciplines inscrites dans le coût historique du monde de Passeron, reste en deçà épistémologiquement des sciences expérimentales avec visé nomologique. La sociologie ne dégage pas des résultats d’une universalité logique mais d’une “universalité numérique”. Plus les énoncés illustratifs sont nombreux, plus les propositions théoriques seront robustes.

Conclusion de Passeron : la sociologie se situe dans l’espace non poppérien du raisonnement naturel → infirmité épistémologique

19
Q

Que peut on dire au sujet du paradigme ?

A

Thomas Kuhn, La structure des révolutions scientifiques, 1962
Caractère révolutionnaire du progrès scientifique comme cumulatif (non linéaire), les progrès passent par des révolutions, ruptures et l’abandon de structures scientifiques. C’est dans cette perspective la qu’il faut comprendre la notion de paradigme :
- 1) La science normale se développe toujours à l’intérieur d’un paradigme (hypothèses, techniques adoptés communément). Cadre admis par tous et à l’intérieur duquel les chercheurs vont valider les résultats qui vont se cumuler.
- 2) Le paradigme ne permet plus de rendre compte. Les anomalies sont trop nombreuses pour que le paradigme sorte indemne → crise de paradigme
- 3) La crise se résout lorsqu’un autre paradigme émerge gagnant l’adhésion d’une majorité de chercheurs jusqu’à l’abandon du paradigme initial.

“Bien que le monde ne change pas après un changement de paradigme, l’Homme de science travaille désormais dans un monde différent”

Pour Kuhn un paradigme c’est une vision du monde que partagent les savants car le paradigme relève du cognitif mais aussi du social. C’est ce qui va faire consensus entre les chercheurs.

  • Hypoyhèse que la sociologie manque de paradigme → stade de pré-science / pré paradigmatique. Elle n’est pas normée par des normes rigoureuses et consensuelles et ne produit pas un savoir qui s’inscrit dans la science normale, un savoir cumulatif
  • Hypothèse que la sociologie est pluri paradigmatique, pluralité de la vision du monde

Théories qui ne se réfutent pas mutuellement mais qui donnent des aperçus différents sur la vision du monde, sur les objets

20
Q

Que peut on dire au sujet de la relation entre la science et la société ?

A

Selon Merton (fonctionnaliste), pionnier dans la sociologie des sciences, la science se développe progressivement au sein de la communauté des savants : différenciation entre le monde de la science et la société au sens large. L’activité scientifique est celle qui consiste à rechercher la vérité qui relève typiquement de la production de connaissances (analyse de moins en moins pertinente)

Gibbons et alii The new production of knowledge, 1994
Mouvement puissant de dédifférenciation entre science et société
Perte d’autonomie : les objets de recherches sont de plus en plus définis en échange avec l’extérieur du monde de la science depuis les années 50. Il y a trois dimensions :
- Etanchéité des frontières de l’université marqué par la mobilité des chercheurs qui montre cette plus grande porosité
- Autonomie de la recherche et se substitue de plus en plus à la demande économique et sociale
- Relative érosion de l’identité des disciplines scientifiques. Combiner les savoirs pour résoudre les problèmes pratiques

Dans ce nouveau mode de production de savoir, la science est dépouillée de ce qui a fait sa spécificité. Elle apparaIT comme une activité hétéronome, extravertie et indissociable de son contexte d’application. Par rapport au panorama brossé par Merton, le gap est immense. Cette évolution se traduit par le fait que la pratique scientifique se réduit à sa partie technique et instrumentale, on glisse vers un certain technologisme, une orientation pragmatique.

21
Q

Que peut on dire de la sociologie comme technologie politique ?

A

Cette évolution n’est pas inédite, cela fait longtemps que les sociologues cherchent à comprendre le monde social avec pour tropisme de documenter, d’outiller l’activité politique.

*“Les mailles du pouvoir“ *M. Foucault, 1981
Pendant longtemps, l’exercice du pouvoir avait deux caractéristiques :
- Distant : le gouvernement se “tambouille” de ce qu’il se passe dans les villages
- Violent : car pour l’essentiel un pouvoir d’extorsion, de raping “c’est un pouvoir prédateur et percepteur”

C’est un pouvoir de soustraction, de capture, mais cela change avec le développement économique à partir du 17-18ème siècle qui va accoucher d’un pouvoir plus détaillé et plus proche avec d’autres types de préoccupations. “Mutation technologique du pouvoir” par l’invention de 2 technologies du pouvoir :
- Les disciplines : instruments de contrôle des conduites individuelles ( technique carcérale, système scolaire…)
- Les régulations : instruments de gestion des populations appuyées sur le savoir des sciences sociales (santé, vie , mort , monde urbain, prisons, sexualité, crime, délinquance…) Savoirs outillant l’État moderne conduisant à la découverte des lois du monde sociale donneant naissance à tous les instruments d’action sociale (assurance sociale, santé sociale, travail social…) → J Donzelot, L’invention du social, 1984 sur cette double avancée, l’avance du savoir sociologique et en parallèle la mise en place des instrument de la gestion public