Critères Flashcards
Quels sont les 9 critères du DSM-5 pour le TPB ?
- Efforts effrénés pour éviter les abandons réels ou imaginés
- Mode de relations interpersonnelles instables et intenses caractérisées par l’alternance entre des positions extrêmes d’idéalisation excessive et de dévalorisation
- Perturbation de l’identité: instabilité marquée et persistante de l’image ou de la notion de soi
- Impulsivité dans au moins deux domaines potentiellement dommageables pour le sujet (ex. dépenses, sexualité, toxicomanie, conduite automobile dangereuse, crises de boulimie)
- Répétition de comportements, de gestes ou de menaces suicidaires, ou d’automutilations
- Instabilité affective due à une réactivité marquée de l’humeur (ex. dysphorie épisodique intense, irritabilité ou anxiété durant habituellement quelques heures et rarement plus que quelques jours)
- Sentiments chroniques de vide
- Colères intenses et inappropriées ou difficulté à contrôler sa colère (ex. fréquentes manifestations de mauvaise humeur, colère constante ou bagarres répétées)
- Survenue transitoire dans des situations de stress d’une idéation persécutoire ou de symptômes dissociatifs sévères
Quels sont les théories à la base du critère 1 ?
Dans le DSM-III, il était défini comme une intolérance à être seul. Dans les DSM-IV-TR et DSM-5, le critère est plus spécifique
Selon Gunderson, l’intolérance à la solitude est au cœur du TPB (d’où sa présence en tant que 1er critère du TPB)
Lié principalement à des enjeux développementaux
On parle d’un manque de constance d’un bon objet interne, ou de la capacité à s’autocalmer, qui permet habituellement une autonomie psychologique
La solitude est vécue comme une perte de soi, car l’autre est vécu comme un complément de soi à qui revient d’assumer la fonction psychologique qui n’a pas été intériorisée
Comment apparait le critère 1 classiquement ?
Classiquement, après une rupture amoureuse:
- Le borderline supplie son partenaire de ne pas le quitter
- Il le menace, le retient physiquement
L’abandon peut être imaginé:
- Une crise de rage après un rendez-vous oublié par l’autre, ou un téléphone attendu mais pas reçu
- L’annonce des vacances d’été du psychologue
Ne pas inclure les menaces suicidaires ou d’automutilation (critère 5)
N’inclut pas les réactions contra-abandonniques, comme rejeter avant d’être rejeté
Quel est la différence entre le critère 1 et la personnalité dépendante ?
Le borderline réagit à l’abandon avec des sentiments de vide affectif, de rage et des revendications
Alors que la personnalité dépendante réagit en devenant plus soumise (va surtout pas faire de vague) et elle recherche de façon urgente une relation de substitution
On peut imaginer des enjeux abandonniques semblables
Cependant, les 2 troubles semblent présenter des facettes différentes de la dépendance:
- TPB: besoin d’un autre car peut pas réguler ses émotions tout seul
- TPD: besoin d’être pris en charge car peut pas se débrouiller (ex. prendre des décisions) tout seul
Comment se manifeste le critère 2 ?
Les autres sont toujours méchant dans le trouble paranoïde. Dans borderline, il y a des montagnes russe. Le clivage va partir et revenir.
Coup de foudre au début, idéalisation, puis pitre. Clivage. Les extrêmes peuvent ne pas être nécessairement aussi extrême. Très positif vs très négatif. Juste du positif vs juste du négatif.
Malgré que ça passe d’un à l’autre, l’abandon est pire, donc elle ne peut pas flusher. Il y a un chaos.
Pourquoi l’intimité est-elle compliqué pour le borderline selon le critère 2 ?
Si une personne devient importante, elle est perçue comme pouvant combler les manques précoces et elle est idéalisée
Puisqu’elle ne peut combler les manques, la personne devient décevante et le borderline devient enragé, faisant basculer le clivage vers le mauvais
Malgré la frustration, le borderline ne peut quitter le proche: le chaos, répétition de relations passées, est préférable à l’abandon… et le cycle recommence
Quels sont les trois composantes nécessaires au critère 2 ?
A) Pattern de relations instables, caractérisées par des conflits et menaces de séparation (ou périodes de séparation)
B) Ces relations doivent être intenses, c’est-à-dire que des émotions fortes doivent être présentes (euphorie, infatuation, colère, ressentiment, désespoir)
C) La personne doit vivre la relation en l’idéalisant à certains moments et en la dévalorisation à d’autres moments
Selon les travaux de Kernberg, qu’est-ce qui différencie une OPB d’une OPN ?
OPB: organisation de la personnalité borderline;
OPN: Organisation névrotique
- Une identité normale et consolidée correspond à l’expérience subjective d’un sens stable et réaliste de soi
- La forme pathologique de l’identité consiste dans un sens instable, polarisé et irréaliste de soi
- Peut être subtile et requiert l’utilisation de la clarification et la confrontation pour l’évaluer
Ex. contradictions dans la perception de soi en entrevue: été enfant sage – plus tard, rapporte des souvenirs de crises intenses et répétées
Comment se manifeste le critère 3 ?
Instable, polarisée, irréaliste = important! On pourrait ajouter simpliste, lacunaire (sais pas qui suis, pas de personnalité)…
Montrer le décalage entre les différences subtiles soulignées par K (révélées par la confrontation) et celles, assez massives, évaluées par le DSM.
Inspirer de Winnicott et surtout de Kernberg. C’est lui qui parle de l’effet du clivage sur l’identité. Quand il y a un extrême présent, on ne peut pas voir l’autre. Dur d’avoir une vision d’ensemble de soi.
Perception de soi pas réaliste puisque c’est extrême. Critère 2 est la représentation de l’autre et 3 c’est de soi.
C’est ce qui fait surtout la différence entre l’organisation mentale de la personnalité borderline et névrotique puisque les gens névrotiques se voit de façon réaliste.
Vont se décrire d’une façon modèle puis avec un peu d’exploration vont aller à l’autre extrême.
Comment est-ce que le critère 3 se différencie entre le DSM-III et le DSM-5 ?
Dans le DSM-3, le trouble de l’identité est définit par ce qui est stable habituellement qui est changeant, instable et de façon douloureux. On ne parle pas de processus normaux, comme à l’adolescence.
Dans le DSM-5, on parle du fondamental qui est vécu de façon douloureuse, change de façon drastique, pas de stabilité.
La personne passe d’une position émotionnelle entière clivée et contradictoire à l’autre.
Est définie dans le DSM par une instabilité marquée et persistante de l’image ou de la notion de soi
Doit être différente de l’identité incertaine attendue à certains âges ou niveaux de développement
Ou de la fluidité assumée d’éléments de l’identité (≠ pathologique)
Quels seraient des exemples du critère 3 ?
- Retournements brutaux et dramatiques de l’image de soi: objectifs, valeurs, convictions religieuses, désirs professionnels, identité sexuelle, type de fréquentation, etc.
- Peut toucher le sentiment fondamental de soi (ex. bon ou mauvais)
- Peut changer en fonction des personnes que le TPB fréquente (personnalité «as if»)
- Peut avoir l’impression de ne pas avoir d’identité, surtout lorsque seul ou dans une situation ambiguë et peu structurée
- Ex. du DSM: ces individus peuvent passer brutalement d’une position où ils quémandent de l’aide – à l’idée qu’ils ont le droit de se venger pour les mauvais traitements reçus dans le passé
Quel est l’élément central du critère 4 ?
L’élément central de ce critère est l’incapacité à exercer un contrôle sur l’impulsion de se comporter de façon «gratifiante» à court terme mais potentiellement destructive à long terme
L’impulsivité peut être chronique ou en réaction à certains stresseurs
Revient au même finalement: est une façon de réguler une souffrance plus ou moins chronique
Ne pas faire une application mécanique du critère: ce ne sont pas des comportements qui sont évalués (comme conduire en état d’ébriété), mais l’impulsivité à faire des choses pour s’auto-réguler
Quel serait des exemples du critère 4 ?
- dépenser sans pouvoir se le permettre
- avoir des relations sexuelles avec des personnes que l’on ne connaît pas ou des relations non protégées
- boire trop ou consommer des drogues (même sphère)
- conduire dangereusement
avoir des épisodes de boulimie
Cette liste n’est pas exhaustive:
- jouer compulsivement
- épisodes de kleptomanie, etc.
L’automutilation peut être impulsive également – mais elle est évaluée par le critère 5
Quel critère est la «spécialité comportementale» du borderline selon Gunderson ?
Critère 5: comportements ou menaces suicidaires ou d’automutilation
Quels sont les caractéristiques du critère 5 ?
L’autoagression est présente chez 75% des patients borderlines
Les gestes autoagressifs servent plusieurs fonctions psychologiques (voir notes de cours), mais ils sont souvent renforcés par des réactions de «sauvetage» de l’entourage
Ces comportements sont souvent précipités par des menaces de séparation ou de rejet
Ces comportements aident à identifier une comorbidité borderline chez des patients dépressifs ou anxieux