Module 3 Flashcards

1
Q

Définir alexithymie?

A
  • Littéralement l’absence de mots pour décrire ses émotions
  • Fut créé pour désigner un déficit affectif et cognitif dans la reconnaissance et l’expression émotionnelle chez les sujets atteints de pathologies d’ordre psychosomatique.
  • Dans une approche étiopathogénique, les sciences neurocognitives ont intégré l’alexithymie comme un trouble de la régulation émotionnelle dont la composante primaire pourrait être sous-tendue par des facteurs neurobiologiques (mauvaises connexions des régions limbiques et néocorticales) tandis que les théories psychodynamiques proposent une approche développementale et adaptative de l’alexithymie
  • Faute de pouvoir repérer leurs états émotionnels, lors de situations de stress, les sujets alexithymiques présenteraient une réactivité physiologique et comportementale altérée.
  • Approche biopsychosociale : Les facteurs neurophysiologiques et comportementaux (fréquence de l’agir impulsif, des conduites addictives) auraient un retentissement direct sur le soma, tandis que les facteurs cognitivoexpérientiels (méconnaissance des sensations corporelles ou amplification des signes fonctionnels) et sociaux (relation interpersonnelle limitée, isolement social) favoriseraient les comportements pathogènes à risque pour la santé (adhésion inadéquate aux soins, inobservance thérapeutique, etc.).
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2
Q

Définir dysthymie?

A
  • Est une forme de dépression atténuée et chronique produisant une souffrance significative.
  • Auparavant, ces troubles ont été tantôt considérés comme des troubles de l’humeur, tantôt comme des troubles de la personnalité : on a parlé par exemple de « névrose dépressive ».
  • La dysthymie peut être liée à une structure peu favorable au développement positif de l’enfant : violences, incestes, guerres, carences affectives importantes, timidité extrême.
  • Signes avant-coureurs : sentiment de tristesse, abattement, vision très pessimiste de l’avenir, isolement…
  • Pour l’enfant il est conseillé une assistance éducative, un environnement assaini, un espace d’expression, des longues périodes de loisirs, un soutien moral, un suivi scolaire et un suivi thérapeutique.
  • Pour l’adulte un suivi médical est absolument nécessaire : les anti-dépresseurs et somnifères de dernière génération sont fortement conseillés durant les périodes de crise ainsi que les thymorégulateurs de seconde génération. Prise en charge importante
  • La chronologie n’est pas un signe de guérison, mais consolidation aide.
  • Les rechutes sont possibles
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3
Q

Définir trouble de dysrégulation émotionnelle et comportementale?

A
  • Nouveau diagnostic peu connu
  • Isolée à partir des travaux anglo-saxons sur les troubles bipolaires de l’enfant prépubère.
  • Ces enfants souffrent de symptômes thymiques d’allure hypomaniaque ou dysphorique accompagnés de réactions de colères explosives ayant un retentissement important sur leur environnement familial et scolaire.
  • Ce trouble apparait précocement et évolue de façon chronique et non épisodique.
  • Mauvais contrôle émotionnel, incapacité à accéder à euthymie et à un attachement sécure chez les enfants
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4
Q

Nommer les similitudes entre ados agresseurs sexuels et adultes agresseurs sexuels?

A
  1. La grande majorité des AAS sont des garçons. On retrouve cette même suprématie du mâle chez les adultes commettant des abus sexuels.
  2. L’environnement familial dysfonctionnel dans lequel évoluent la plupart des AAS est comparable à l’environnement familial qu’ont connu plusieurs abuseurs adultes durant leur enfance.
  3. De façon générale, on remarque que les AAS présentent les mêmes caractéristiques personnelles que les abuseurs adultes.
  4. Les caractéristiques des victimes et la nature des abus perpétrés par les AAS sont semblables à celles des abuseurs adultes.
  5. La majorité des agresseurs sexuels, qu’ils soient juvéniles ou adultes, ont perpétré au moins un délit (passage à l’acte sexuel) avant celui pour lequel ils ont été référés aux autorités.
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5
Q

Nommer les différences entre ados agresseurs sexuels et adultes agresseurs sexuels?

A
  1. Les AAS ont un registre de moyens de persuasion un peu plus limités que les adultes abuseurs.
  2. Les AAS ont habituellement un palmarès plus restreint de victimes que les abuseurs adultes.
  3. Les AAS sont évidemment moins enracinés dans leur délinquance sexuelle que les adultes abuseurs au moment de la prise en charge.
  4. De façon générale, les AAS d’aujourd’hui ont un peu plus de connaissances sur la sexualité que les abuseurs adultes d’un certain âge.
  5. L’implication de la famille (parents) dans le processus thérapeutique est une pratique courante dans le traitement des AAS. Pour des raisons évidentes, cette procédure n’est pas d’usage dans le traitement des abuseurs adultes, qui ne sont généralement plus sous la charge de leurs parents.
  6. Contrairement aux adultes qui relèvent d’une seule loi, les AAS peuvent relever de deux lois différentes, soit de la Loi sur le système de justice pour adolescents (LSJPA) ou encore, de la Loi sur la protection de la jeunesse (LPJ).
  7. En ce qui concerne les sentences, on constate que le système de justice serait plus clément à l’égard des adolescents.
  8. Contrairement aux adultes, on remarque une certaine crainte à étiqueter les adolescents qui commettent des abus sexuels.
  9. L’accessibilité à un traitement spécifique des troubles du comportement sexuel est beaucoup plus limitée pour les AAS.
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6
Q

Cerner les quelques réalités des AAS?

A

 Les AAS commentent un nombre important d’agressions.
 Les intérêts sexuels déviants s’installent dès le début ou avant l’adolescence.
 L’adolescence est une période critique dans l’apparition des comportements sexuels atypiques et criminels.
 Les jeunes qui commettent leur premier abus au début de l’adolescence ont plus de chance de devenir des agresseurs chroniques.
 Plus de la moitié des AAS auraient commis un ou plusieurs délits sexuels avant celui pour lequel ils ont été dénoncés.
 La gravité des agressions commises par les adolescents semble connaître une progression avec l’âge et le temps.
 Les abus sexuels perpétrés par les adolescents représentent un début de carrière, une étape dans l’acquisition des modèles d’intérêts sexuels déviants plutôt que des comportements d’exploration sexuelle.
 Il est préférable d’intervenir au début de la carrière criminelle pour la contenir et réduire du même coup le nombre de victimes.
 Le pourcentage de jeunes pouvant bénéficier d’une intervention spécifique pour leur problématique sexuelle est très restreint.

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7
Q

Expliquer et nommer les 3 facteurs qui distinguent les adultes des ados dans le contexte d’évaluation?

A
  1. Les changements majeurs relatifs à la maturité se produisent à l’adolescence. Ils commencent à intégrer davantage les normes sociales dans leur personnalité et leurs comportements.
  2. Les jeunes contrairement aux adultes ne manifestent pas de modèle évident de déviance. Donc, la présence de fantasmes non déviants chez les jeunes est plus grande que la présence de fantasmes déviants.
  3. Les facteurs familiaux jouent un rôle crucial dans le développement du jeune délinquant. Il est donc important de cibler les facteurs familiaux lors de l’évaluation.
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8
Q

Définir délinquance sexuelle?

A

DÉLINQUANCE SEXUELLE (LÉGAL): Le terme délinquance sexuelle peut être employé d’une manière descriptive pour désigner les individus qui ont commis une infraction sexuelle au sens de la Loi et qui, habituellement, ont vu des accusations judiciaires portées contre eux.

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9
Q

Définir paraphilie?

A

PARAPHILIE (CLINIQUE): Le terme paraphilie fait référence à un comportement sexuel qui est différent ou atypique, qui n’est pas conforme aux modèles prévalents sanctionnés par la Loi ou les mœurs d’une société spécifique.

  • Dans certaines classifications actuelles (DSM surtout), ensemble de troubles de la préférence sexuelle caractérisés par la recherche du plaisir sexuel auprès d’un partenaire ou d’un objet inadapté, ou dans des circonstances anormales.
  • Ce terme générique recouvre des anomalies telles que l’exhibitionnisme, le fétichisme, le frotteurisme, la pédophilie, le masochisme et le sadisme sexuel, le transvestisme fétichiste ou le voyeurisme.
  • Les paraphilies doivent être distinguées notamment des problèmes psychiques et comportementaux associés au développement sexuel et à l’orientation sexuelle (homosexualité p. ex., qui n’est pas, en elle-même, à considérer comme un trouble), ou des dysfonctionnements sexuels.
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10
Q

Les caractéristiques essentielles d’une paraphilie sont…

A

Des fantaisies imaginatives sexuellement excitantes.
Des impulsions sexuelles ou des comportements survenant de façon répétée, intense et impliquant :
 Des objets inanimés.
 La souffrance ou l’humiliation de soi-même ou de son partenaire.
 Des enfants ou d’autres personnes non consentantes.
De plus, les comportements, impulsions sexuelles ou fantaisies imaginatives doivent être à l’origine d’un désarroi, cliniquement significatifs ou d’une altération du fonctionnement social, familial ou tout autre domaine important dans la vie de l’individu.

Les fantaisies imaginatives, les comportements ou l’utilisation d’objets sont paraphiliques que lorsqu’ils conduisent à un désarroi cliniquement significatif ou à une perturbation du fonctionnement :
 Lorsqu’ils sont obligatoires
 Lorsqu’ils sont à l’origine d’une dysfonction sexuelle
 Lorsqu’ils exigent la participation d’individus non consentants
 Lorsqu’ils mènent à des complications légales
 Lorsqu’ils interfèrent avec les relations sociales.
Certaines fantaisies imaginatives et certains comportements associés aux paraphilies peuvent débuter durant l’enfance ou au début de l’adolescence, mais elles se précisent et deviennent plus élaborées au cours de l’adolescence et chez le jeune adulte, d’où l’importance d’intervenir le plus rapidement possible avant que les fantaisies et les comportements ne s’enracinent trop chez l’individu.

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11
Q

Expliquer les 2 cas de figures possibles des paraphilies?

A

1er Une paraphilie peut inclure un ou plusieurs comportements de sorte que l’agir délictuel peut varier beaucoup, même dans un seul type de délit (ex. : un individu pédophile peut faire des attouchements sexuels, faire des pénétrations vaginales ou anales, avec son pénis, son doigt, un objet, etc.).
2e Un abuseur peut avoir une ou plusieurs paraphilies, de sorte qu’un même individu peut avoir plusieurs types de délits, c’est ce que l’on appelle une délinquance sexuelle polymorphe (ex. : un individu peut commettre des agressions sexuelles, faire du voyeurisme et être un adepte du sadisme sexuel).

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12
Q

Expliquer brièvement le profil psychologiques des AAS?

A
  • Les adolescents agresseurs sexuels constituent un groupe hétérogène aux profils psychologiques très divers.
  • Beaucoup d’entre eux ressemblent aux autres adolescents puisqu’ils n’en divergent, au point que de nombreuses études n’ont pas pu les différencier nettement.
  • La littérature a abouti à un consensus relativement homogène autour d’une série de troubles souvent observés dans cette population clinique.
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13
Q

Expliquer les troubles développementaux des AAS?

A

Troubles développementaux
Ces adolescents présentent fréquemment un retard de développement observable à travers une série de symptômes témoignant de leurs difficultés à dépasser certaines étapes de maturation et d’autonomisation :
• Énurésie primaire jusqu’à la préadolescence,
• Retard de croissance,
• Apparition tardive des premiers signes pubertaires,
• Difficulté de repérages spatiaux temporels qui les rendent incapables, par exemple, de prendre les transports en commun sans la présence d’un adulte.
Ils présentent aussi :
-Isolement
- Des troubles du lien social
- Des difficultés relationnelles :
- Timidité excessive
- Conduite d’évitement phobique face aux personnes étrangères à leur environnement habituel.
- Difficulté de communication émotionnelle.
- Sur le plan cognitif, on constate souvent une forme de pensée syncrétique (se dit de la perception, de la vision globale d’un ensemble) qui engendre des troubles de la pensée logique.
- Ils ont des difficultés scolaires généralement en lien avec des troubles d’apprentissage.

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14
Q

Expliquer les trouves affectifs sexuels des AAS?

A

Troubles affectifs et sexuels :
Ces adolescents présentent des troubles émotionnels importants souvent marqués par l’inhibition, allant de la simple difficulté à exprimer ses affects jusqu’au syndrome alexithymique (relatif à la difficulté à exprimer ses sentiments, ses émotions).
Ils présentent des difficultés d’attachement et ont du mal à avoir des attitudes de tendresse envers autrui.
Hall et coll. (2002) ont observé que les adolescents ayant commis les agressions sexuelles les plus violentes, avec recours à la coercition, exprimaient très peu d’affects.
Ils sont plus projectifs, présentent moins d’insights et ont une vision du monde plus négative.
Un lien entre solitude et hostilité, colère et agression sexuelle a aussi été établi empiriquement.
Les troubles dépressifs et dysthymiques (Définition) sans qu’il soit toujours facile d’en comprendre l’étiologie.
Pour une partie d’entre eux, le signalement a entraîné une séparation brutale avec leur environnement familial qui peut provoquer des décompensations dépressives évidentes.
Enfin, pour d’autres, les dysrégulations émotionnelles (Définition) sont anciennes et généralement associées à une histoire jalonnée d’expériences psycho traumatiques.
Ces adolescents présentent une estime de soi très basse, associée à un sentiment de moindre valeur personnelle. Leur difficulté d’affirmation entraîne une crainte anxieuse des relations à autrui.
Le développement de la vie sexuelle post pubertaire est conflictuel, le sexe étant souvent perçu comme quelque chose de menaçant, de dégradant ou de sale.
L’évitement de la vie sexuelle pour les uns contraste cependant avec la précocité des autres.
Dans certains cas, l’acte sexuel semble utilisé de façon compulsive afin de dissiper l’angoisse.
D’autres aussi peuvent avoir recours à l’acte sexuel comme moyen d’exercer un pouvoir, afin de dégrader, de blesser ou de punir autrui.

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15
Q

Expliquer l’empathie des AAS?

A

Empathie :
Les résultats des études sur l’empathie sont contrastés.
Certaines recherches n’ont pu mettre en évidence de déficits empathiques parmi cette population.
D’après d’autres travaux, les adolescents auteurs d’agression sexuelle présenteraient un déficit général d’empathie qui pourrait être dû à une immaturité du jugement moral, des conceptions de soi et d’autrui.
Si ces travaux sur l’empathie étaient confirmés, les adolescents se distingueraient des adultes dont le déficit empathique semble plutôt spécifique à certaines situations ou à certaines caractéristiques des victimes.
Par exemple, un agresseur de femmes adultes pourra ne présenter de déficit empathique qu’à l’encontre des femmes portant des tenues saillantes ou lorsqu’il ressent de la colère.

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16
Q

Expliquer la classification des AAS selon les typologies

A
  • la création d’une typologie consiste en une opération cognitive par laquelle, à partir de critères spécifiques, des sujets qui partagent des caractéristiques communes, sont identifiés, décrit et classifiés. Cette procédure nous permet de mieux comprendre l’éthiologie et d’améliorer les prédictions.
  • EN raison des formations diversifiées (sexo, psycho, t.s) ainsi que les attentes variées des intervenants (pressions sociales, patho et attentes du client) il importe de développer un langage commun réflétant des priorités identiques en regroupant dans une même famille les divers types d’abuseurs.
  • Cette procédure favorise une meilleure connaissance de l’évolution de leur carrière criminelle pour ainsi améliorer l’efficacité de la prise en charge et du traitement de ces individus et par conséquent de prendre des décisions plus éclairées pour réduire efficacement la récidive.
17
Q

Similitudes/différences typologies de l’adulte?

A

Points communs :
 De nombreux abuseurs adultes ont débuté leur carrière alors qu’ils étaient mineurs.
 Nous pouvons présumer qu’il existe des sous-groupes d’agresseurs et de pédophiles chez les AAS, tout comme chez l’adulte
 De même qu’il existe des sous-groupes quant à l’âge et à la préférence sexuelle.
Malgré certains points communs, il y a des traits distinctifs qui caractérisent la typologie juvénile.
En contrepartie :
Le sous-groupe d’abuseurs dont le taux de récidive est bas et dont l’agir délictuel ne persiste pas une fois l’âge adulte, doit nécessairement montrer des différences significatives avec l’autre sous-groupe dont l’agir délictuel persiste une fois à l’âge adulte pour être bien différencié, ce qui insère des biais de classification, car chaque cas est très différent des autres.
Le fait que ces présomptions soient basées sur les typologies adultes ne nuit aucunement au diagnostic posé chez le mineur, puisque celui-ci est toujours établi en terme de pronostic, c’est-à-dire que l’enfant tend vers des troubles plus sérieux et structurés.

18
Q

Typologie de BREER (1987)

A

Cette typologie permet à l’évaluateur de faire des distinctions entre les types de délits sexuels.
Elle propose modèle hiérarchique pour permettre à l’intervenant d’identifier chez les AAS :
 Le niveau de contrôle des pulsions
 Le niveau de développement moral et d’empathie envers la victime
Elle est uniquement basée sur la nature du délit et peut être un bon complément à la typologie de Groth grandement utilisée pour les adultes.

19
Q

TYPOLOGIE PHASE: O’BRIEN ET BERA (1986)
Cette typologie relativement complexe ne semble cependant pas très exploitable en clinique dans la mesure où de nombreux sous-types se superposent partiellement.

A

Typologie établie à partir de caractéristiques de la personnalité. La typologie d’O’Brien et Bera a été établie sur les bases d’une expérience clinique empirique. Bien que non vérifiée par des études systématiques, elle présente une certaine validité, confirmée par d’autres analyses. O’Brien et Bera ont développé une typologie des adolescents ayant commis des infractions sexuelles. Cette dernière, bien que remise en question par certains chercheurs en raison de sa faible validation, demeure une référence très utilisée dans divers programmes d’évaluation et de traitement des adolescents ayant des comportements sexuels agressifs.
Il est certain qu’il ne s’agit pas d’une typologie avec des catégories exclusives. L’intérêt demeure cependant de pouvoir situer rapidement un adolescent dans une majeure permettant d’orienter les modalités thérapeutiques les plus susceptibles d’influencer son comportement.
Type 1 : L’adolescent naïf ou inexpérimenté:
 Relativement jeune (11-14 ans), peu d’antécédents de délinquance ou troubles de comportement;
 Possède de bonnes habiletés sociales et relations adéquates avec les pairs;
 Inexpérimenté sexuellement, l’abus semble relié au contexte, une situation facilitante;
 Histoire familiale sans dysfonction particulière, ainsi que le portrait psychologique;
 D’ordinaire engagé dans quelques événements isolés d’exploration sexuelle. Opportuniste avec une victime plus jeune;
 Généralement, pas d’utilisation de force, de menace;
 D’abord motivé par l’exploration et l’expérimentation d’une sexualité émergente.
Type 2 : L’adolescent sous-socialisé
 Plutôt affecté par une isolation chronique et une faible acceptation par les pairs, gravite autour d’enfants qui l’admirent et l’acceptent;
 Envahi par un sentiment profond d’être inadéquat et sentiment d’insécurité;
 Évaluation psychologique souligne l’isolement social, l’insécurité, une faible estime de soi;
 Peut avoir une histoire de délinquance ou de troubles de comportement;
 Figure paternelle absente ou distante;
 Agression sexuelle peut s’inscrire dans un pattern répétitif qui inclut : manipulation, fausses représentations, promesses de récompenses;
 Victime habituellement jeune et disponible : contexte incestueux, gardiennage, jeux avec enfants du voisinage;
 Motivation : volonté d’intimité, d’autonomie, d’identité ou d’estime de soi, affirmation de soi.
Type 3 : L’adolescent pseudo socialisé :
 Adolescent de 16-17 ans, qui possède de très bonnes habiletés sociales, confortables dans ses relations avec les pairs, mais n’entretient jamais de rapports intimes avec les autres
 peu d’antécédents de troubles de comportement ou de délinquance.
 Tests psychologiques ressortent normaux en grande majorité.
 Peut avoir subi différents abus dans l’enfance : physique, sexuel ou émotionnel.
 Parentification est une caractéristique fréquente.
 Adolescent doué, qui travaille fort à l’école, à la maison.
 Comportement sexuel s’inscrit dans un pattern qui peut durer des années.
 Rationalise beaucoup, ne montre ni remord, ni culpabilité.
 Tendance à percevoir la relation comme étant désirée mutuellement.
 Motivation des gestes apparaît liée à l’exploitation narcissique d’un enfant vulnérable, pour répondre à ses besoins sexuels.
 Souvent sous identifié en raison de son intelligence et ses habiletés sociales.
 A le potentiel pour atteindre un statut social qui le placera à l’âge adulte dans une position de confiance ou d’autorité auprès des enfants et adolescents.
Type 4 : L’adolescent agressif et sadique
 Souvent issu d’une famille abusive et désorganisée.
 Il a de bonnes habiletés sociales et influence beaucoup les autres, séducteur et grégaire (aime vivre en groupe).
 Longue histoire de comportements antisociaux et faible contrôle pulsionnel.
 Fréquemment impliqué dans des bagarres.
 Tendance à consommer des drogues.
 L’agression implique souvent la force, les menaces, la violence.
 Victimes peuvent être des pairs, des adultes ou des enfants.
 Évaluation psychologique présente un adolescent antisocial ayant un désordre du caractère ou de la conduite.
 Motivation de l’agression : utilisation du sexe pour obtenir du pouvoir ou exprimer sa colère.
Type 5 : L’adolescent sexuellement compulsif
 Généralement issu d’un milieu familial rigide au niveau des frontières et désengagé émotionnellement.
 Parents souvent réservés émotionnellement et ont de la difficulté à démontrer de l’intimité
 Adolescent démontre un manque d’habileté à exprimer ses émotions négatives d’une manière adéquate.
 S’engage dans des comportements sexuels déviants d’une manière compulsive (peut inclure exhibitionnisme, voyeurisme, fétichisme, téléphones obscènes).
 Une minorité fera un passage à l’acte dirigé vers les enfants.
 Comportement habituellement décrit comme auto-érotique, sans relation apparente avec la victime.
 Individu habituellement en contrôle, autodéterminé et absorbé par lui-même de manière narcissique.
Agression procure une diminution de l’anxiété ou un vague sentiment de mieux-être.
Type 6 : L’adolescent impulsif et perturbé
 Cet adolescent a une histoire de problèmes psychologiques importants, de sévères problèmes familiaux ou de problèmes d’apprentissage significatifs.
 Peut aussi être relié à des problèmes d’abus de substances
 L’abus s’accomplit d’une façon impulsive et/ou reflète une distorsion de la réalité.
 Le geste peut être unique, imprévisible, atypique ou faire partie d’un cycle compliqué et/ou ritualisé.
 L’agir délictuel peut être aussi une conséquence d’un fonctionnement anormal des mécanismes d’inhibition en raison d’un désordre quelconque ou des suites d’une consommation abusive.
 Motivation est complexe et propre à chaque cas.
 Évaluation psychologique exhaustive est requise.
Type 7 : L’adolescent influencé par le groupe
 Habituellement, un jeune adolescent n’ayant pas connu de démêlé avec la justice.
 L’agression sexuelle est réalisée avec la présence d’un ou des membres du groupe. Victime généralement connue par les membres du groupe.
 L’abuseur a tendance à projeter le blâme sur la victime ou sur un membre du groupe.
 Geste souvent motivé par la pression, les attentes du groupe, par le désir d’attirer l’attention des autres, ou encore d’acquérir du leadership au sein du groupe.
Mise au point concernant la typologie de O’Brien et Bera.

20
Q

Typologie de Becker (1988)

A

La typologie de Becker est une des rares descriptions de l’abuseur sexuel mineur, basée essentiellement sur des recherches de plusieurs années d’expertise auprès du jeune abuseur.
Elle a l’avantage d’être simple et succincte en plus de montrer la nature hétérogène de l’agir délictuel.
Elle précise la différence d’âge requise pour qu’il y ait agression sexuelle.

21
Q

Typologie de Working

A

La typologie de Worling établit une classification assez simple distinguant une population d’adolescents proche de la normale* d’une population psychopathologique** :
• Les adolescents réservés/contrôlés;
• Les adolescents confiants/agressifs
;
• Les adolescents antisociaux/impulsifs;
• Les adolescents phobiques/isolés
.

22
Q

Typologie de Prentky

A

La typologie de Prentky est établie à partir de variables criminologiques.
Prentky et coll. ont développé une typologie leur ayant permis de valider une échelle actuarielle d’évaluation du risque (Juvenile Sex Offender Assessment Protocol) J-SOAP.
Ils ont dégagé six sous types d’adolescents agresseurs à partir d’un échantillon de quatre-vingt-seize (96) individus.
Plus de la moitié de ces adolescents ont agressé des membres de la famille proche ou élargie, 41 % ont agressé des enfants de l’entourage familial et 4 % seulement ont commis des agressions sur des victimes inconnues.
Leur typologie est la suivante :
Les adolescents agresseurs d’enfants : les victimes ont généralement moins de 12 ans et sont généralement cinq (5) ans au moins plus jeunes que leurs agresseurs;
Les violeurs : les victimes ont généralement plus de 12 ans et la différence d’âge entre les victimes et leurs agresseurs est inférieure à 5 ans;
Les adolescents sexuellement réactifs : ils ont autour de 11 ans et les victimes sont généralement plus jeunes;
Les « attoucheurs » : auteurs et victimes ont généralement le même âge;
Les agresseurs paraphiliques : ils ont commis des actes sexuels ostentatoires (publics) sans contact physique; Les « inclassables ».

23
Q

Typologie de Richardson, Kelly, Graham et Bhate (2004)

A

Après avoir étudié l’utilité de l’âge et du lien abuseur-victime pour comprendre les adolescents abuseurs sexuels, Richardson, Kelly, Graham et Bhate (2004) ont opté pour une analyse taxinomique de la personnalité des auteurs d’abus sexuels. À partir d’un échantillon de 112 adolescents abuseurs sexuels référés en évaluation ou en traitement, les auteurs ont opté pour une solution à cinq types, dont plusieurs correspondent, du moins en partie, à ceux proposés par Worling (2001).

  1. L’adolescent abuseur dit normal (N = 28) est celui ne présentant pas de scores élevés aux éléments de personnalité.
  2. L’antisocial (N = 12) ne souffre pas de psychopathologie ou de troubles de santé mentale, bien qu’il s’approche du trouble de la conduite. Il a très souvent une vision négative de sa famille qui résulte d’un rejet parental et de conflits intrafamiliaux. Il désobéit souvent aux règles sociales et ne considère pas les droits d’autrui, ni les conséquences de ses actions. Il peut être impulsif et excessif dans l’expression de ses émotions et désirs.
  3. Le profil d’abuseur soumis (Submissive; N = 11) dépend de la façon passive des autres, se conforme excessivement aux règles et privilégie les besoins d’autrui au détriment des siens. Il manifeste des niveaux élevés d’anxiété généralisée et d’anxiété sociale. Il vit des problèmes au niveau de l’humeur plutôt que des problèmes de comportement.
  4. L’abuseur du profil dysthymique-inhibé (Dysthymic/Inhibided ; N = 39) est un adolescent socialement isolé. On attribue ce retrait en bonne partie à son apathie relationnelle et à son manque de motivation à socialiser avec ses pairs. De plus, il est enclin à être de modérément à gravement dépressif. Il vit un sentiment d’échec en lien avec ses pairs. Il peut également manifester un manque de confiance en soi et de l’anxiété sociale.
  5. Le dernier type, le dysthymique-négativiste (Dysthymic/Negativistic ; N = 22), manifeste des niveaux sérieux de psychopathologie et de troubles de l’humeur qui peuvent être chroniques et incapacitants, un tel adolescent est prêt à intimider les autres afin d’obtenir ce qu’il désire. Il peut également vivre de forts sentiments d’amertume quand on impose des limites à son comportement. Son profil indique une certaine indifférence aux sentiments et aux droits d’autrui et une faible capacité à se contrôler. Il vit de la détresse dans ses relations familiales, a une image de soi très négative et une faible estime de soi.
24
Q

LA TYPOLOGIE BASÉE SUR LE RISQUE DE SMITH, WAMPLER, JONES ET REIFMAN (2005)

A

Smith, Wampler, Jones et Reifman (2005) ont évalué le risque de développer des comportements plus graves chez des adolescents abuseurs sexuels (N = 161). Des données issues des dossiers judiciaires et de questionnaires autorévélés ont permis de mener des analyses. À partir de six variables (historique délinquante à haut risque, antécédents de délits sexuels, abus de substance, abus sexuel, problèmes de comportement et instabilité familiale), trois groupes ont été formés : les groupes à faible risque (de 0 à 2 facteurs de risque, N = 46), à moyen risque (3 facteurs de risque, N = 48) et à haut risque (de 4 à 6 facteurs de risque, N = 67).
Les individus à haut risque présentent plus de comportements agressifs, ont moins d’habiletés sociales, ont une plus faible estime de soi et s’engagent davantage dans des fantasmes sexuels, qui sont plus impersonnels et à tendance sadomasochiste. Le portrait type de l’adolescent à haut risque est celui d’un jeune timide, maladroit, qui a de la difficulté à contrôler ses pulsions agressives et dont la famille est moins adéquate et chaleureuse que celle des autres groupes. Il a souvent des victimes plus jeunes que lui, qu’il peut dominer et avec lesquelles il se sent plus à l’aise.
Les adolescents à faible risque ont une meilleure cohésion familiale, moins d’agressivité, une plus haute estime de soi, manifeste moins d’évitement social et moins de fantasmes sexuels que les individus dans les groupes à risque plus élevé.