Compétences numériques chez l'enfant préverbal Flashcards

1
Q

(7) Décrivez les différentes techniques expérimentales utilisées pour sonder les compétences numériques du
tout jeune enfant

A
  1. Paradigme d’habituation
    On expose l’enfant à une suite de stimuli semblables. On observe que le bébé, au départ curieux, s’intéresse de moins en moins aux stimuli familiers à force de les présenter (moins de regards, d’orientation vers le stimulus, de succion non nutritive, …).
    Mais si on présente un stimulus considéré comme différent par l’enfant, alors son intérêt remonte.
    Si on observe ce regain d’intérêt, c’est la preuve que l’enfant discrimine le nouveau stimulus de ce qui a été présenté (qui pouvait être un stimulus répété ou plusieurs stimuli appartement à une même catégorie).
    1.1. Technique de discrimination visuelle
    On peut utiliser ce paradigme pour habituer des enfants (6 mois) à des séries de 2 ou 3 points, présentés chaque fois avec un nombre de points égal mais une distance différente entre ceux-ci. Ils s’habituent et perdent en intérêt. Si on présente un nombre de points différents (3 ou 2), ils regardent à nouveau + longtemps, preuve qu’ils savent discriminer 2 et 3, mais ça ne marche pas avec 4 et 6.
    1.2. Discrimination de numérosité avec la parole
    Des bébés de 4 jours ont été soumis à un flux de mots, soit de 2 syllabes, soit de 3 syllabes. On mesure le taux de succion. Après habituation, pour le groupe expérimental, on change de set de stimulus. Les résultats montrent une augmentation du taux de succion à la suite du changement
    1.3. Détection de numérosité dans une séquence d’événements
    Principe d’habituation avec une poupée qui saute un certain nombre de fois. Puis pendant le test, elle saute un nombre de fois différent (contrôle : on modifie la durée ou le tempo).
    1.4. Abstraction et catégorisation intermodale
    Deux slides avec 2 ou 3 points. Son joué (un certain nombre de coups de tambour). Regardent plus longtemps la slide correspondante. Chez 6 à 8 mois.
    Autre expe : choisir carte avec des points. En même temps l’expérimentateur tape des mains un certain nombre de fois. L’enfant doit choisir la carte correspondante. Moins de résultats, peut-être parce qu’on demande maintenant un jugement conscient plutôt qu’un processus automatique.
    Egalement des expériences avec des marionnettes et des situations congruentes ou incongruentes entrainant un effet de surprise (voir slides).
  2. Tâche d’appariement
    Chez des enfants plus grands (par exemple entre 2 et 4 ans). L’expérimentatrice place des disques sur la table ou claque des mains (entre 2 et 4) et l’enfant doit choisir la carte qui correspond au nombre (n ou n ± 1). Procédure d’induction par des exemples : “on va jouer un jeu”.
    Les résultats peuvent être moins concluants car la tâche demande la mise en place de processus contrôlés, plus difficile à mobiliser surtout si la compétence n’est pas encore totalement développée.
  3. Paradigme de surprise
    On commence par familiarise l’enfant à une scène (des marionnettes apparaissent, un panneau se lève puis se rabaisse, …). Puis pendant le test, la scène et jouée et le résultat peut être attendu ou non (exemple : on a enlevé une marionnette mais elle est réapparue -> inattendu, ou on a joué 2 sons mais il n’y a qu’une marionnette). Les enfants regarderont plus la situation inattendue que la situation attendue.
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Q

(8) Quels sont selon vous les principaux arguments qui appuient l’idée que les compétences numériques de
l’enfant pré-verbal sont réellement numériques, et non basées sur les propriétés visuelles continues des
stimulations utilisées ?

A

Dans les différentes études faites on a fait varier le type de stimulus pour vérifié ce point
1.1.Technique de discrimination visuelle
On peut utiliser ce paradigme pour habituer des enfants (6 mois) à des séries de 2 ou 3 points, présentés chaque fois avec un nombre de points égal mais une distance différente entre ceux-ci. Ils s’habituent et perdent en intérêt. Si on présente un nombre de points différents (3 ou 2), ils regardent à nouveau + longtemps, preuve qu’ils savent discriminer 2 et 3, mais ça ne marche pas avec 4 et 6.
1.2. Discrimination de numérosité avec la parole
Des bébés de 4 jours ont été soumis à un flux de mots, soit de 2 syllabes, soit de 3 syllabes. On mesure le taux de succion. Après habituation, pour le groupe expérimental, on change de set de stimulus. Les résultats montrent une augmentation du taux de succion à la suite du changement
1.3.Détection de numérosité dans une séquence d’événements
Principe d’habituation avec une poupée qui saute un certain nombre de fois. Puis pendant le test, elle saute un nombre de fois différent (contrôle : on modifie la durée ou le tempo).
1.4.Abstraction et catégorisation intermodale
Deux slides avec 2 ou 3 points. Son joué (un certain nombre de coups de tambour). Regardent plus longtemps la slide correspondante. Chez 6 à 8 mois.
Autre expe : choisir carte avec des points. En même temps l’expérimentateur tape des mains un certain nombre de fois. L’enfant doit choisir la carte correspondante. Moins de résultats, peut-être parce qu’on demande maintenant un jugement conscient plutôt qu’un processus automatique.

Egalement des expériences avec des marionnettes et des s

Celles-ci montrent que l’enfant sait discriminer les nombres également en stimulation auditive, dans une séquence d’événement où on a contrôlé la durée et le tempo et savent transférer les informations d’une modalité à l’autre. On a en outre testé les stimulation visuelle en présentant des slides représentant des objets chaque fois différents plutôt que des points pendant la phase d’habituation. L’habituation peut d’ailleur de manière générale se faire en variant différentes caractéristiques visuelles (distance entre les points, …) sans faire varier les nombres, le test montrera dans tous les cas une discrimination du nombre sans lien avec les caractéristiques visuelles. Voir également plus bas pour les grandes numérosités.

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3
Q

(9) Quels sont les éléments empiriques qui appuient l’idée que la perception et la discrimination de la
numérosité dans la modalité visuelle sont conformes à la loi de Weber ?

A

La Loi de Weber (Fechner) : le seuil de discrimination est proportionnel à la grandeur. Chaque fois que l’intensité physique double, la grandeur perçue augmente d’une même quantité
La différence entre 1 et 2 parait ainsi beaucoup plus importante qu’entre 11 et 12.
Izard et al ont habitué les enfants à un certain nombre de syllabes associées à des collections d’objets. Les bébés regardent plus longtemps les associations non congruentes, mais uniquement quand le ratio est grand (4vs12 mais pas 4vs8).
Dans des grandes numérosités, Xu et Spelke ont habitué l’enfant à des collections de 8 ou 16 points en variant la surface totale et la taille des points. Tout le long de l’habituation, la numérosité, l’espace occupé et la densité étaient fixes alors que les autres éléments variaient. Test avec des images de 16 ou 8, seule la numérosité est différente entre les 2 conditions. (Ainsi, le regain d’intérêt peut être causé par n’importe quelle dimension qui a changé, mais ça devrait être le cas que l’on change la numérosité ou non). Or, seul le changement de numérosité a un impact.
Ils savent discriminer 8 et 16 MAIS ça ne marche pas avec 8 et 12. Savent discriminer 4 et 8, 16 et 32 mais pas 16 et 24. Pareil en modalité auditive.
C’est donc bien le rapport entre les 2 nombres et non pas la différence qui est pertinente. (Avec l’âge, la discrimination se précise un peu : enfants de 10 ans savent discriminer les rapports 2:3 mais pas 8:10).

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4
Q

(10) Quel rôle pensez-vous qu’on peut attribuer au subitizing pour rendre compte des compétences numériques
des nourrissons ?

A

Les nourrissons savent très tôt discriminer les petites quantités.
une étude à étais faite ou il y a une phase d’habituation ou on présente une planche avec 2 ou 3 points a un bébé pour ensuite le tester sur 3 ou 2 en fonction de la phase d’habituation. il regarde un peu plus longtemps quand c’est l’autre chiffre. mais lorsqu’on augmente la quantité de points cette effet disparait.
Ils sauraient donc discriminer les très petites numérosités, 2vs3, avant même l’acquisition de compétences verbale. Le mécanisme de subitization pourrait être l’explication de cette discrimination précoce. Celui-ci permet de discriminer des petites quantités (jusque 3 ou 4) de façon rapide et automatique. Le ratio n’a donc pas d’impact pour les très petites quantités, ils savent différentier 2 de 3 mais pas d’autres rapports de 2:3, suggérant un mécanisme différent, plus précis, pour les petites numérosités. Mais des études récentes ont montré une discrimination pour des plus grandes numérosités chez les nourrissons. Ainsi, même si le processus de subitization semble précoce, il n’explique pas totalement les compétences numériques des nourrissons.

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