Chapitre 2: L’attribution causale 1 Flashcards

1
Q

Définition de l’attribution causale :

A

L’attribution causale désigne l’attribution d’une ou plusieurs causes à un comportement ou un événement
Domaine de la perception sociale
Différence entre «auto-attribution» et «hétéro-attribution»
Objets: comportements, événements (+ et -), états émotionnels

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Q

À quoi sert l’attribution causale?

A

A) Elle donne un sens à notre environnement.

HEIDER (1958): grâce à l’attribution causale, l’individu «appréhende la réalité et peut la prédire et la maîtriser»

B) Elle oriente nos décisions et nos comportements

Ex: Mon meilleur ami ne me parle plus
Exp 1: Il ne s’est pas remis de la fête d’hier = je ne fais rien
Exp 2: Ce que je lui ai dis ne lui a pas plus = j’essaie de régler le problème

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Q

Quelles sont les deux catégories d’attributions?

A

Attributions internes:
Elles renvoient à l’acteur du comportement ou à la personne à qui s’applique le renforcement
Elles font référence à un trait de personnalité (disposition) ou à une intention
Exemple: «hier, je suis allé au ciné»..: (a) pcq j’aime le ciné (disposition); (b) pcq je voulais me distraire(intention)

Attributions externes:
Elles peuvent faire référence à la situation et ses contraintes, à l’action d’autres personnes ou aux circonstances (= facteurs externes ou «environnementaux»). Egalement la chance et le hasard.
Exemple: «hier, je suis allé au ciné»..: (a) pcq des amis m’ont invité; (b) pcq c’était la fête du cinéma; (c) sinon mon ami aurait fait «la gueule»

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4
Q

Expliquer les processus (comment ça marche? )


A
  1. Les modèles du raisonnement («rationnel»)
    1.1. Le principe de la COVARIATION des causes et des effets
    Un effet est attribué à une cause si 2 conditions sont satisfaites:
    lorsque la CAUSE est présente, l’effet se produit
    lorsque la cause est absente, l’effet ne se produit pas
    Cette position fut défendue essentiellement par Fritz Heider (1958) puis par Harold Kelley (1967)

1.2. Le modèle de Kelley
Le processus de l’attribution causale reposerait alors sur 3 critères: le consensus, la distinctivité, et la consistance.

Exemple: un ami vous vante avec enthousiasme une cafétéria située près de l’Université.
Selon le modèle de Kelley, l’explication d’une telle conduite ne pose pas trop de problèmes si elle est consistante: chaque fois que votre ami vous parle de cette cafétéria, il se montre aussi enthousiaste. Il faut néanmoins prendre en considération les deux autres critères:

Dans le cas où:
il y a faible consensus(aucune autre personne ne vous vante cette cafétéria),
et une faible distinctivité (votre ami vous vante en général toutes les cafétérias),
alors, vous serez porté à conclure qu’il y a quelque chose de particulier chez votre ami qui explique son comportement: par exemple, il n’est pas difficile. Comme nous le verrons un peu plus bas, il s’agit d’une attribution interne.

Dans le cas où:
il y a fort consensus(tout le monde vous vante cette cafétéria),
et une forte distinctivité (votre ami ne vous vante pas toutes les cafétérias),
alors, vous serez porté à conclure qu’il y a quelque chose de particulier dans cette cafétéria qui explique le comportementde votre ami. Comme nous le verrons un peu plus bas, il s’agit d’une attribution externe.

Ce modèle logique et séduisant reflète-t-il vraiment le processus que nous suivons lorsque nous élaborons des explications. Certains psychologues ont émis quelques doutes. La principale limitation à ce modèle de processus d’attribution causale réside dans le fait que de nombreuses informations sont nécessaires pour aboutir à une explication (ce que dit votre ami à propos de la cafétéria dans d’autres circonstances, ce qu’en disent les autres, etc…). Par ailleurs, ce type de raisonnement réclame des efforts et de l’attention. Un tel processus est en effet coûteux car il faut se remémorer de nombreuses informations, les garder à l’esprit un certain temps, les comparer, les combiner, etc… Or, dans la vie courante, nous ne disposons que très rarement de toutes les informations exigées par ce modèle. De plus, nous devons toujours penser à beaucoup de choses à la fois, de sorte que nous ne disposons que très rarement du temps et de l’attention nécessaires.

  1. Le modèle des inférences correspondantes
(Jones & Davis, 1965)
    L’INFERENCE EST LE MECANISME PAR LEQUEL NOUS ALLONS AU-DELÀ DE L’INFORMATION OBTENUE PAR LA SIMPLE OBSERVATION
    =
    A PARTIR DE L’OBSERVATION D’UN COMPORTEMENT, NOUS INFÉRONS QUE LA PERSONNE POSSÈDE UN (OU DES) TRAIT(S) DE CARACTERE SUSCEPTIBLES D’EXPLIQUER LE COMPORTEMENT

L’inférence est un mécanisme par lequel nous allons au-delà de l’information obtenue par la simple observation. Les expériences menées dans les années 1920 par Kouletchov, un cinéaste russe, permettent d’illustrer ce mécanisme. Kouletchov s’intéressait à la technique du montage de film. Il utilisa deux plans fixes: le premier plan montrait le visage d’un acteur dans une expression tout à fait neutre, le second plan montrait une assiette de soupe fumante. Il monta alors une courte séquence en alternant les deux plans fixes plusieurs fois de suite. Il fit de même pour d’autres séquences, remplaçant le plan de la soupe par un autre plan, par exemple l’image d’un cadavre. Après avoir fait visionner les différentes séquences à des spectateurs différents, il demanda à ceux-ci de décrire ce qu’ils avaient vu. Les premiers déclarèrent avoir vu un personnage qui avait faim, les autres un personnage qui éprouvait du dégoût, etc… Les spectateurs avaient pourtant tous vu le même personnage et, de surcroît, un personnage qui n’exprimait rien! Seulement, ils lui avaient attribué des sentiments différents, selon le contexte. Les spectateurs étaient donc allé au-delà de ce qu’ils avaient vu, au-delà de la stricte information qui leur était délivrée. Ils avaient inféré que le personnage avait faim, ressentait du dégoût, etc… Autant d’éléments non directement observables.

Selon Jones et Davis, lorsque nous observons le comportement d’une personne nous sommes portés à aller au-delà de cette information. Plus précisément, nous sommes portés à inférer que cette personne possède un ou des traits de caractères susceptibles d’expliquer ce comportement.

ON DIT QUE NS ETABLISSONS UNE CORRESPONDANCE ENTRE:
- LE COMPORTEMENT OBSERVÉ
et
- UN TRAIT DE CARACTERE QUI N’EST PAS OBSERVABLE, MAIS INFÉRÉ

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5
Q

Quels sont les déterminants de l’attribution causale?

A

Les psychologues sociaux ne s’intéressent pas de savoir si une personne a raison ou non d’expliquer un événement comme elle le fait. Ils essaient simplement de comprendre ce qui la pousse à avancer telle explication plutôt que telle autre. En d’autres termes, ils essaient de cerner ce qui détermine le choix, par un individu, d’une explication donnée. Or, entre les années soixante et les années quatre-vingts, une recherche très active dans ce domaine a permis de réaliser que ces déterminants s’avéraient très nombreux. A des fins de présentation, ils seront classés selon qu’il relève d’un niveau :
intra-individuel (ce qui détermine le choix pour telle ou telle explication est à rechercher chez l’individu qui explique),
situationnel (ce qui détermine le choix pour telle ou telle explication est à rechercher dans la situation ou la place qu’occupe celui qui explique),
positionnel (ce qui détermine le choix pour telle ou telle explication est à rechercher dans la position sociale ou le statut qu’occupe celui qui explique, ou celui dont on explique le comportement),
culturel (ce qui détermine le choix pour telle ou telle explication est à rechercher dans la culture de celui qui explique).

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6
Q

Qu’est ce que le niveau intra-individuel?

A
  1. La perception de contrôle
    Pour ROTTER (1966), le choix pour une explication (interne ou externe) serait une question de personnalité, de disposition.
    ROTTER postule un enracinement du style attributionnel au niveau de la perception de contrôle des événements:
    - Croyance en un contrôle = style attributionnel de type interne
    - Croyance en l’absence de contrôle = style attributionnel de type externe
    
2. Le biais d’auto-complaisance
    L’étude des explications fournies dans les cas particuliers de la réussite (renforcement positif) et de l’échec (renforcement négatif) a montré l’existence de réponses complaisantes de la part des individus. Plus précisément, les individus tendent à expliquer leurs réussites de façon interne et leurs échecs de manière externe. Cette propension aux explications complaisantes envers soi-même a été nommée biais d’autocomplaisance («self-serving bias») et mise en évidence initialement par Bradley (1978).

Ainsi, il a été montré que les élèves ou les étudiants expliquent généralement leurs bons résultats scolaires ou universitaires en évoquant leurs efforts ou le fait qu’ils soient naturellement doués (explications internes) et, en revanche, qu’ils tendent à mettre leurs mauvais résultats sur le compte des circonstances, de la malchance ou de la sévérité du correcteur (explications externes). De la même façon, il a été montré que les gens expliquent plutôt leur bonne santé en mentionnant le fait qu’ils font du sport, qu’ils surveillent leur alimentation, ou qu’ils sont dotés d’une robuste constitution (explications internes) et expliquent leur ennuis de santé en mentionnant des agents externes comme les changements de temps, la pollution, ou les microbes véhiculés par leur entourage.

CE BIAIS AURAIT UNE ORIGINE MOTIVATIONNELLE
= BESOIN FONDAMENTAL DE PROTEGER, MAINTENIR, VOIRE REHAUSSER NOTRE ESTIME DE SOI

(Ex. les chômeurs qui expliquent leur situation avec des causes externes ont une meilleure ES)

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7
Q

Qu’est ce que l’échelle LOC de Rotter & al. ?

A
Création d’une échelle permettant d’estimer la tendance à percevoir ou non un contrôle des événements:
Echelle LOC (Locus Of Control) : degré de contrôle perçu

Dans ce but, un questionnaire (dit Echelle de LOC) fut élaboré. Pour chaque item de ce questionnaire, le répondant devait choisir entre deux propositions, l’une «externe», l’autre «interne». Par exemple, pour l’item 2: a) «la plupart des malheurs qui arrivent aux gens sont en partie dus à la malchance», b) «les ennuis qu’ont les gens proviennent des erreurs qu’ils commettent». Le nombre total d’explications internes fournissaient ainsi un indicateur de son degré de contrôle perçu.

Par la suite, on a pu établir une relation, chez les mêmes personnes, entre leur croyance plus ou moins marquée en un contrôle sur les événements et leurs comportements effectifs dans la vie quotidienne. Ainsi, il est apparu que les personnes ayant un fort degré de contrôle perçu étaient également celles qui, plus que les autres, bouclaient leur ceinture de sécurité, se brosser les dents, ou, chez les femmes, recourraient à des méthodes contraceptives. La croyance des individus en une certaine responsabilité dans ce qui leur arrive les conduit donc à adopter des comportements logiquement qualifiés de «responsables».

Devons-nous en conclure rapidement que les gens à fort degré de contrôle perçu sont les seuls gens «biens»? La partie, sur le niveau culturel) apportera quelque éclairage sur la question et permettra de relativiser notre réponse. D’autant plus que, à l’inverse, le sentiment de contrôle perçu par les individus en de nombreuses circonstances s’est souvent révélé peu réaliste. Dans le domaine du jeu, par exemple, de nombreux travaux ont montré que les individus développaient un sentiment de contrôle parfaitement illusoire. Il a ainsi été observé que cette illusion de contrôle amenait les joueurs à lancer les dés avec plus d’énergie lorsqu’ils espéraient un score élevé que lorsqu’ils espéraient un score faible!

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