Iatrogénie en néphrologie Flashcards

1
Q

Iatrogénie en néphrologie : les différents mécanismes ?

A

=> Un même médicament peut avoir un effet rénal délétère par plusieurs mécanismes : AINS…
=> Certains médicaments ont une toxicité aiguë et une toxicité chronique : ciclosporine…

Insuffisance rénale fonctionnelle
= Hypoperfusion rénale par hypovolémie ou d’origine vasculaire
- Diurétiques
- Inhibiteurs direct de la rénine
- AINS
- Anti-calcineurine : ciclosporine, tacrolimus
- IEC/ARA2

Toxicité tubulaire directe aiguë
= Nécrose tubulaire aiguë par toxicité tubulaire directe du médicament
- Aminoside 
- Ifosfamide
- Produit de contraste iodé 
- Dextran
- Anti-calcineurine : ciclosporine, tacrolimus 
- Immunoglobuline IV
- Cisplatine

Toxicité tubulaire indirecte aiguë

  • Cristallurie : sulfamide, Méthotrexate, Aciclovir, foscarnet, indinavir
  • Hémolyse : Quinine, Rifampicine
  • Rhabdomyolyse : Statines, Fibrate
Néphrite tubulo-interstitielle aiguë 
= Allergique 
- AINS 
- Allopurinol 
- Rifampicine 
- AVK 
- Cimétidine
- β-lactamine 
- Ciprofloxacine 
- Diurétiques 
- IPP

Atteinte glomérulaire Immunologique

  • AINS
  • D-pénicillamine
  • Interféron
  • Sels d’or

Microangiopathie thrombotique

  • Ciclosporine - Clopidogrel
  • Gemcitabine - Mitomycine

Toxicité tubulaire chronique -
Lithium - Antalgiques
- Ténofovir, cidofovir
- Anti-calcineurine : ciclosporine, tacrolimus

Fibrose rétropéritonéale
- Ergotamine - β-bloquant

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2
Q

Iatrogénie en néphrologie : facteurs de risque ?

A

Surdosage évitable

  • Diurétique : déshydratation extracellulaire
  • Toxicité tubulaire directe : aminoside, anti-calcineurine…
  • Toxicité tubulaire chronique : anti-calcineurine, lithium…

Mésusage sur terrain à risque

  • IRC préexistante : favorise le surdosage de néphrotoxiques à élimination rénale (aminosides…)
  • IR fonctionnelle (par hypovolémie vraie ou relative) : altère l’activité métabolique rénale et favorise la toxicité tubulaire (produits de contraste iodé…)
  • Age > 60 ans
  • Comorbidité : diabète, myélome
  • Posologie trop prolongée (dose cumulée) : fibrose rétropéritonéale aux ergotamines
  • Association de plusieurs médicaments néphrotoxiques

Intolérance imprévisible

  • Atteinte immuno-allergique : indépendante de la dose administrée, après une 1ère exposition
  • Intolérance non allergique : rhabdomyolyse sous statines, glomérulopathie sous AINS…
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3
Q

Iatrogénie en néphrologie : IRA fonctionnelle ?

A
  • Principales molécules : diurétiques, AINS, IEC/ARA2, inhibiteur direct de la rénine, ciclosporine A
    => Risque aggravé en cas d’association de plusieurs médicaments
  • Souvent déclenché par une pathologie intercurrente : déshydratation (troubles digestifs, fièvre…)

CAT

  • Arrêt du médicament en cause
  • Expansion volémique => réversibilité sans séquelle
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4
Q

Iatrogénie en néphrologie : nécrose tubulaire aiguë toxique ?

A
  • Phénomène dose-dépendant : surdosage et/ou FdR (âge > 60 ans, IR préexistante)
  • Principales molécules : aminoside, produits de contraste iodé, anti-calcineurine, cisplatine
  • Pronostic : morbi-mortalité de l’IRA sévère, séquelles sous forme d’IRC

Diagnostic

  • IR en quelques jours/semaine, souvent oligo-anurique, sans protéinurie ni hématurie
  • Cisplatine : fuite urinaire de calcium et magnésium
  • Amphotéricine B : hypokaliémie et acidose tubulaire distale

Prévention

  • Eviter les associations de produits néphrotoxiques
  • Adapter les doses à la fonction rénale

CAT

  • Arrêt de tout médicament potentiellement néphrotoxique
  • Maintien d’une hydratation normale et traitement symptomatique de l’IRA
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5
Q

Iatrogénie en néphrologie : néphropathie tubulo-interstitielle aiguë immuno-allergique (NTIA) ?

A

= Sans relation avec la dose, réapparition des mêmes symptômes après administration

  • Principaux médicaments responsables : β-lactamine (pénicilline A et M, céphalosporine), sulfamide, rifampicine, fluoroquinolone, AINS, allopurinol
  • Plus rarement : AVK, diurétique, IPP, antihistaminique
  • Séquelles fréquentes : IRC avec fibrose interstitielle et atrophie tubulaire

Signes rénaux

  • Elévation rapide de la créatininémie
  • Protéinurie faible < 1 g/L tubulaire (α et β-globulines)
  • Hématurie inconstante
  • Eosinophilurie : rare, évocatrice

Signes extra-rénaux (inconstant)

  • Prurit, éruption cutanée, rash
  • Arthralgie
  • Cytolyse hépatique
  • Eosinophilie

PBR
=> Non indispensable si amélioration rapide à l’arrêt du médicament
- Infiltrat interstitiel, riche en éosinophiles ± granulomateux

CAT

  • Arrêt du médicament en cause et contre-indication à la réintroduction
  • Corticothérapie (discutée)
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6
Q

Iatrogénie en néphrologie : néphropathie tubulaire chronique ?

A

Néphropathie au lithium

  • Diabète insipide néphrogénique avec SPUPD, réversible puis irréversible
  • Evolution secondaire vers une IRC terminale

Néphropathie au ténofovir

  • Tubulopathie proximale : hypophosphatémie, voire syndrome de Fanconi (acidose, glycosurie euglycémique)
  • Evolution secondaire vers une IRC terminale

Néphropathie aux analgésiques
= En cas de consommation de grandes quantités, surtout en association (dose cumulée de plusieurs kilos) : aspirine, paracétamol, AINS…
- Episodes de nécrose papillaire : colique néphrétique, hématurie macroscopique, parfois asymptomatique
- TDM rénale sans injection : diminution taille, contours irréguliers, séquelles calcifiés de nécroses papillaires

Néphropathie aux anti-calcineurines
= Quasi-constante en cas de traitement prolongé, peu réversible
- Histologie caractéristique : artériolopathie oblitérante, fibrose interstitielle en bande avec atrophie tubulaire

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7
Q

Iatrogénie en néphrologie : atteinte glomérulaire ?

A

Syndrome néphrotique idiopathique

  • Médicament impliqué : AINS, interféron
  • A l’arrêt du traitement : chute rapide de la protéinurie (jours/semaines)

Glomérulonéphrite extra-membraneuse

  • Médicament impliqué : AINS, sels d’or, D-pénicillamine
  • A l’arrêt du traitement : chute lente de la protéinurie (plusieurs mois)
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8
Q

Iatrogénie en néphrologie : lithiase ?

A
  • Cristallisation du médicament : indinavir
  • Effet métabolique induit : hypercalcémie sous vitamine D, hyperoxalurie sous fortes doses de vitamine C, hyperuricurie après un syndrome de lyse
  • CAT : arrêt du médicament et maintien d’une diurèse abondante
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9
Q

Iatrogénie en néphrologie : fibrose rétro-péritonéale ?

A
  • Médicament impliqué : dérivé de l’ergot de seigle, bromocriptine, exceptionnellement traitement prolongé par β-bloquant
  • CAT : arrêt du médicament, PEC urologique
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10
Q

Iatrogénie en néphrologie : règles de prescription des médicaments néphrotoxiques ?

A
  • A éviter chez les sujets à risque : patient âgé, insuffisant rénale, diabétique
  • Posologie adaptée à la fonction rénale et aux dosages sanguins
  • Surveillance stricte de la tolérance : créatininémie, protéinurie…
  • Maintien d’un état d’hydratation optimal
  • Ne pas associer plusieurs médicaments néphrotoxiques
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11
Q

Iatrogénie en néphrologie : produits de contraste iodés ?

A
  • Arrêt des AINS et arrêt ou diminution des diurétiques (l’arrêt des IEC n’est pas nécessaire)
  • Arrêt de la metformine : réintroduit à 48h en l’absence d’insuffisance rénale aiguë
  • Hydratation alcaline abondante (1 à 2L d’eau de Vichy) la veille de l’examen
  • Sujet à risque élevé : hydratation IV par NaCl 9‰ ou bicarbonates 14 ‰, débuté avant l’examen et poursuivi 6 à 12h après
  • Utilisation de produits de contraste iso-osmolaire, en quantité la plus faible possible
  • N-acétyl-cystéine : 600 mg x 2/j la veille et le jour de l’examen (controversé)
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12
Q

Règles de prescription : bloqueurs du système rénine-angiotensine ?

A

= IEC, ARA2 et inhibiteurs direct de la rénine

Complication
= Risque d’IRA en cas d’hypoperfusion rénale :
- Sténose des artères rénales
- Néphroangiosclérose évoluée
- Hypovolémie vraie : déshydratation (diurétique, fièvre, diarrhée…)
- Hypovolémie relative avec hypotension artérielle : hypoalbuminémie,
décompensation oedémato-ascitique, bas débit cardiaque

Prévention
Avant de débuter le TTT : 
- Hémodynamique stable
- Aucune prise d’AINS
- Elargir une restriction sodée stricte
- Diminuer les diurétiques
  • Augmentation progressive des posologies : paliers de quelques jours en hospitalisation ou 1 à 2 semaines en ambulatoire
  • Surveillance de la créatininémie et kaliémie avant chaque changement de posologie
  • Surveillance de l’état d’hydratation sous traitement : apparition de signes d’IR fonctionnelle, arrêter les IEC/ARA2 en cas de fièvre ou de troubles digestifs
  • N’introduire un autre médicament modifiant l’hémodynamique rénal (AINS…) que s’il est indispensable, sous surveillance rapprochée de la fonction rénale
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13
Q

Règle de prescription : AINS ?

A

Complication
= Atteintes rénales multiples :
- IR fonctionnelle : surtout si hypovolémie vraie ou relative, sténose d’artère rénale, néphroangiosclérose avancée ou glomérulosclérose diabétique
- Néphropathie tubulaire immuno-allergique
- Atteinte glomérulaire : syndrome néphrotique idiopathique ou GEM
- Risque d’IRC

Prévention

  • Prescription limitée dans le temps
  • Eviter l’association aux bloqueurs du SRA, avec surveillance de la tolérance si indispensable (rétention hydrosodée, fonction rénale, kaliémie, protéinurie)
  • DFG < 30 ml/min : contre-indication aux AINS
  • DFG < 60 ml/min : prescription limitée à 3-5 jours, surveillance
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14
Q

Prescription chez l’insuffisant rénal : modification pharmacocinétiques ?

A
  • Diminution de l’excrétion urinaire des médicaments à élimination rénale : accumulation
    => Risque de surdosage, notamment :
  • Aminoside : surdité
  • Digitaliques : trouble du rythme cardiaque
  • Neuroleptique/antiémétique : syndrome extrapyramidal
  • Troubles de l’absorption intestinale par modification du pH chez l’urémique
  • Co-prescription de médicaments inhibant l’absorption intestinale : chélateurs du phosphores, résine échangeuse de potassium
  • Modification du volume de distribution par troubles de l’hydratation
    => Adaptation de la posologie au DFG (formule de Cockroft) selon le Vidal®
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15
Q

Prescription chez l’insuffisant rénal chronique non dialysé ?

A
  • Préférer les médicaments de voie d’élimination connue et non modifiée par l’insuffisance rénale
    (notamment à élimination biliaire prédominante)
  • Utiliser les données pharmacocinétiques connues chez l’insuffisant rénal
  • Réduire les posologies unitaires ou allonger l’intervalle entre les prises des médicaments à
    élimination rénale
  • Utiliser le dosage plasmatique lorsqu’il est possible
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16
Q

Prescription chez l’insuffisant rénal chronique dialysé ?

A

= Prendre en compte la dialysance des médicaments : quantité épurée pendant la dialyse
3 facteurs : Taille de la molécule, liaison aux protéines, compartiment de distribution (fixation tissulaire, localisation-intracellulaire)
=> Les grosses molécules (PM > 30 kDa), les molécules liées aux protéines ou à forte fixation tissulaire ont une dialysance très faible/nulle

Règles :

  • Tout médicament éliminé par la dialyse doit être pris en fin de séance d’hémodialyse
  • Risque augmenté de troubles du rythme sous anti-arythmique lors des séances d’hémodialyse (par variations rapides de la kaliémie)