Agnosie visuelle Flashcards
(51 cards)
Définir ce qu’est la perception
Processus dynamique de réception de stimuli de l’environnement par les sens et les transformer afin qu’ils prennent une signification en fonction de l’apprentissage et des expériences.
Définir ce qu’est une agnosie visuelle
Incapacité de reconnaître les stimuli sensoriels visuels afin de leur donner une signification.
Vrai ou faux ?
Les modalités sensorielles (yeux) sont atteintes dans les agnosies visuelles.
Faux.
Les modalités sensorielles sont bien fonctionnelles, c’est le reconnaissance du stimulus qui est problématique.
Quelle est la présentation clinique des agnosies (3 items) ?
- Sens primaire intact
- Information sensorielle non reconnue
- Objets reconnus rapidement par d’autres modalités sensorielles
Quelles sont les principales zones cérébrales impliquées dans la perception visuelle (8 items) ?
- Corps genouillé (CGL)
- Aire visuelle primaire striée (V1)
- Aire visuelle secondaire (V2)
- Aire visuelle associative (V3)
- Aire visuelle associative (V4)
- Aire visuelle du lobe temporal moyen (MT)
- Aire temporal (TEO ou TE)
- Cortex pariétal
Quelle est la fonction principale du corps genouillé (CGL) ?
Traitement tous les signaux sensoriels en provenance du champ visuel. Il est situé dans le thalamus, donc il reçoit l’information des fibres du tractus optique afin d’être relayée au cortex visuel primaire.
Il est organisé en 6 couches qui entourent le tractus optique qui chacun traite de l’information différente.
Il permet l’attention visuelle, l’orientation, la discrimination visuelle et la perception.
Quelle est la fonction principale de V1 et V2 ?
V1 est plus en postérieur du lobe occipital, de chaque côté de la scissure calcarine, et il reçoit les informations du CGL, pour ensuite les projeter vers V2.
V1 et V2 amorcent l’analyse des stimuli visuels. Par contre, V2 peut analyser des stimuli plus complexes.
Les informations dans ces aires se projettent vers V3, V4 et les aires visuelles pariétales.
Quelle est la fonction principale de V3, V4 et V5 ?
Ce sont les aires visuelles tertiaires.
V3 reçoit les informations de V2, et se projette vers V4 et V5. V3 est sensible à l’orientation, aux couleurs et aux mouvements.
V4 agit pour la reconnaissance des formes et est essentielle pour la perception des couleurs.
V5 agit pour la perception du mouvement. Il reçoit les informations de V1, V2 et V3.
Quelle est la fonction principale des aires temporales (TEO et TE) ?
Elles forment l’aire IT (inféro-temporale). Elles reçoivent les informations de V4 et répondent à une vaste gamme de couleurs et de formes géométriques simples.
Rôle important dans la mémoire visuelle et la reconnaissance des objets en réalisant une description intégrée de la forme.
Elles sont impliquées dans la voie ventrale (Quoi?).
Elles ont aussi un rôle dans la reconnaissance des visages.
Quelle est la fonction principale du cortex pariétal ?
Il est impliqué dans la voie dorsale (Où?). Il est sensible à des stimuli de la région plus périphérique du champ visuel. Il permet de détecter le mouvement lorsqu’il entre dans le champ visuel, et est impliqué dans la position des objets.
Quel est le trajet correspondant à la voie occipito-temporale (voie ventrale) et à quoi sert-elle ?
Trajet: V1 > V2 > V3 > V4 > TEO/TE
Elle est spécialisée dans l’identification visuelle des objets (le Quoi). Elle traite l’information dans le but de reconnaître la forme et lui attribuer une signification grâce aux connexions avec TE et autres structures corticales.
Elle permet la perception consciente, la reconnaissance et l’identification visuelle des objets en traitant les propriétés intrinsèques visuelles (forme, couleur).
Quel est le trajet correspondant à la voie occipito-pariétale (voie dorsale) et à quoi sert-elle ?
Trajet: V1 > V2 > V3 > PO
Elle est essentielle à la localisation des stimuli visuels (le Où). Des connexions du cortex pariétal avec d’autres structures comme le cortex dorso-limbique et dorso-frontal permettent l’intégration des informations spatiales et permettent, avec d’autres modalités, le contrôle visuel des actes moteurs. Elle permet donc d’assurer le contrôle visuo-moteur sur les objets en traitant leurs propriétés extrinsèques (position spatiale, orientation, taille).
Quels sont les éléments (3 items) du traitement de l’information visuelle qui influencent la représentation et la reconnaissance des objets ?
- Variabilité de l’information sensorielle
- Reconnaissance centrée sur l’objet ou sur l’observateur
- Encodage de la forme
Comment la variabilité de l’information sensorielle influence la représentation et la reconnaissance des objets ?
La variabilité de l’information est causée par plusieurs facteurs:
- Position de l’observateur
- Orientations des objets
- Éclairage
- Éléments visuels dans un tout (ils sont rarement seuls)
La constance de l’objet est importante pour le traitement de l’information sensorielle. Donc, la reconnaissance des objets doit être suffisamment générale pour permettre la constance, mais aussi assez spécifique pour repérer les différences entre les objets d’une même catégorie).
Comment la reconnaissance centrée sur l’objet ou sur l’observateur influence la représentation et la reconnaissance des objets ?
Selon les théories centrées sur l’observateur, la perception est supposée dépendre d’une reconnaissance de l’objet vu sous un certain point de vue. La perception se développe à partir de l’analyse des informations obtenues de ce point de vue. Ces théories stipulent que nous avons en mémoire une surabondance de modèles susceptibles d’être reconnus. Il suffit alors de mettre en correspondance un stimulus avec un modèle. Un défaut des théories centrées sur l’observateur c’est qu’il faudrait emmagasiner un grand nombre de modèles pour percevoir les objets sous tous leurs points de vue.
Selon les théories centrées sur l’objet, la reconnaissance s’opère dans un cadre de référence centré sur l’objet. Elle ne résulte pas simplement de l’analyse des informations apportées par le stimulus. Les données sensorielles définissent les propriétés de base, et les autres propriétés de l’objet sont alors définies. Selon les auteurs de cette théorie, il est essentiel pour la reconnaissance que soient déterminés le grand axe et le petit axe de l’objet.
Comment l’encodage de la forme influence la représentation et la reconnaissance des objets ?
La reconnaissance met en jeu des représentations hiérarchisées, chaque étape ajoutant un niveau de complexité. Elles se regroupent ensuite pour former des objets.
Les sources d’informations qui restent constantes quelque soit leur point de vue (ex: pomme) sont appelés des indices invariants.
Selon cette théorie, tous les objets peuvent être décrits comme l’agencement d’un nombre de composantes (géons) qui sont les formes de base fondamentales. Il y aurait 84 géons qui pourraient se combiner et former les objets que l’on connait. Pour identifier les objets, on aurait besoin d’un minimum de 3 géons visibles.
Quelles sont les composantes du modèle de Humpreys et Riddoch ?
- Traitement sensoriel
- Traitement perceptif
- Traitement des caractéristiques élémentaires de la forme
- Point de vue égocentré
- Point de vue exocentré - Traitement cognitif
- Stock structural des formes
- Stock sémantique
- Stock phonologique
- Dénomination
Décrire la composante du traitement sensoriel.
Les propriétés visuelles du stimulus sont analysées et codées à partir de l’image de la rétine, jusqu’au cortex visuel primaire. Ensuite, l’information est transmise aux aires visuelles associatives via les voies occipito-temporale et occipito-pariétale. Ces deux voies permettent la distinction de deux types d’agnosies : les agnosies d’objet et les agnosies spatiales.
Décrire la composante du traitement perceptif.
Il y a plusieurs composantes dans le traitement perceptif qui mènent à la formation d’un percept (description structurée de la forme de l’objet)
a. Processus perceptifs précoces : Traitement des caractéristiques élémentaires de la formes (bords, coins, discontinuités, formes). C’est l’extraction de l’image rétinienne des composantes élémentaires de la forme. Le traitement global est pour la forme générale, tandis que le traitement local est pour les détails. Ce traitement aboutit à un ensemble de représentations indépendantes.
b. Processus perceptifs intermédiaires : Étape de synthèse par des mécanismes de regroupement des représentations indépendantes pour l’intégration de différentes échelles spatiale. Cela aboutit à une représentation unique 2D 1/2, donc centrée sur l’observateur (dépendante de son point de vue). C’est une représentation grossière de la forme globale et des formes des différentes parties composant l’objet. Ensuite, un traitement au niveau global et local se fait pour être intégré dans une seule représentation tenant compte des relations spatiales.
c. Traitements perceptifs tardifs : Transformation en une représentation excentrée propre à l’objet (indépendante du point du vue de l’observateur). Elle aboutit à une représentation de l’objet en 3D. À partir des informations de contour des dernières étapes, un axe d’élongation principal est déterminé, avec des axes d’élongation de segments de l’objet. Cela permet une représentation volumétrique de l’objet et permet de le visualiser sous différents points de vue. Certains auteurs affirment que cette étape n’est pas obligatoire à l’identification visuelle des objets.
Décrire la composante du traitement cognitif.
Les étapes du traitement cognitif permettent la reconnaissance et l’identification du stimulus visuel.
a. Comparaison de la perception aux représentations structurales stockées en mémoire (pictogènes). Ce sont des représentations prototypiques de l’apparence des objets connus. C’est l’étape de reconnaissance de la forme.
b. Cette représentation structurale est ensuite associée à une représentation sémantique (dernière étape du processus d’identification). Cela contient l’ensemble des connaissances sur les objets (fonctions, usage, attributs).
c. Lorsque l’objet est identifié, on accède au stock phonologique pour pouvoir nommer l’objet (dénomination).
Pourquoi évalue-t-on les agnosies visuelles et qu’est-il important de considérer dans l’évaluation ?
L’évaluation vise à définir à quelle étape le traitement de l’information est interrompu.
Il est nécessaire d’utiliser des tests non-verbaux dans lesquels la réussite implique l’identification du stimulus. Ça nous permet de confirmer qu’il s’agit bien d’une agnosie, et qu’elle n’est pas influencée par une aphasie (qui vient souvent avec).
De plus, il est nécessaire d’effectuer un examen visuel approfondi pour évaluer l’acuité visuelle, le champ visuel, la préservation des voies optiques et la sensibilité aux contrastes.
Comment peut-on évaluer les traitements perceptifs précoces ?
Capacité à extraire les caractéristiques élémentaires de la forme ou primitives visuelles.
Appariement perceptif : Jugement même/différent de stimuli se distinguant par les primitives visuelles, des formes simples.
Détection de primitives visuelles : Identifier des cibles (ex : la lettre Q) parmi des distracteurs (ex : les lettres O).
Comment évalue-t-on les traitements perceptifs intermédiaires ?
Capacité à coordonner ou regrouper les traits élémentaires détectés au cours de l’étape précédente à l’échelle locale ou globale.
Comparaison de formes complexes (même/différent) : Consiste à retrouver, en choix multiple, la forme identique à la cible. Les distracteurs sont proches de la cible, donc une vision globale de la forme est nécessaire.
Discrimination figure/fond : Choisir parmi les propositions les éléments qui composent la figure enchevêtrée.
Test de Navon (grande lettre formée de petites lettres) : Permet de distinguer le traitement global (traits plus saillants) du traitement local (détails du stimulus). On évalue ainsi la précédence globale.
Comment évalue-t-on les traitements perceptifs tardifs ?
Capacité de construire une représentation de la forme de l’objet en 3D et indépendant du point du vue de l’observateur.
Dans la vie courante, les individus qui ont une atteinte à ce niveau en sont peu gênés car ils peuvent manipuler l’objet pour le voir d’un point de vue habituel, en 2D. Donc, puisque l’identification est possible sans la représentation 3D, on pense qu’il y a un accès direct entre la représentation 2D et le stock des formes.
À cette étape, on évalue la capacité de constance perceptive tout simplement.
Test de catégorisation perceptive : Identifier si les images représentées sous des angles différents représentent le même objet.