cours 2 Flashcards

1
Q

évolution du concept de societe

A
  • Définition conventionnelle, tirée d’un dictionnaire : Collectivité organisée d’humains unis par des institutions et une culture communes. Il y a au moins trois problèmes fondamentaux dans cette définition : l) l’impression laissée que la société est un objet réel, clairement identifiable; 2) l’idée d’homogénéité, d’unicité; 3) la perspective fonctionnaliste liée à l’idée d’organisation. En fait, chacune de ses facettes constitue une question fondamentale de la sociologie.
  • Aristote : l’humain est un « animal politique ». Ceux qui vivent en marge du social sont ou des monstres, ou des dieux. Pour le philosophe grec, la cité (le groupe sociopolitique) « existe » avant même l’humain, puisque ce dernier est « fait » pour elle. Pour Aristote l’organisation politique fait partie de la nature : ce n’est pas une création humaine. Comme les tours mal construites, les cités mal organisées s’écroulent tout simplement sous les lois de la nature.
  • À l’époque de l’invention de la sociologie (~1850), on la voulait une science « positive », c’est-à-dire qui ressemblerait davantage aux sciences naturelles et moins à la polémique politique pamphlétaire (« négative ») qui avait existé jusque-là. On appela cette position épistémologique le positivisme.
  • NOTE : le positivisme a souvent voulu dire, « le déterminisme causal » et il y a longtemps eu conflit entre cette position et d’autres visions de la société et des faits sociaux se disant moins réductrices. Ce conflit est aujourd’hui en voie de disparition. L’approche dite « positiviste », débarrassée de ses présupposés mécanistes et déterministes, se réduit à une formule simple : en sciences on ne peut être certain que de ce qui a été
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2
Q

les trois mousquetaires de la sociologie française

A
  • Auguste Comte, Émile Durkheim et Saint-Simon. Pour eux, la société est irréductible à ses membres. C’est ce qu’on appelle le « holisme méthodologique » : l’idée que le groupe est plus que la somme de ses parties. Lorsque plusieurs personnes sont ensemble, un « monde social » apparaît.
  • Pour Durkheim, le social doit être expliqué par le social. On n’explique pas le fonctionnement d’un moteur à l’aide d’une description des molécules dont il est fait, mais bien en décrivant son mécanisme. Donc, si on veut comprendre le fonctionnement du moteur social, il faut s’en tenir à son mécanisme et laisser à d’autres la compréhension de la psychologie des atomes sociaux que sont les individus. Les désirs, les stratégies, les actions, les croyances, les humeurs des acteurs individuels fondent entièrement dans le mécanisme social; il est donc inutile de faire appel à des notions de psychologie en sociologie.
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3
Q

la notion de consensus

A
  • Comme la définition ci-haut l’implique, nous avons l’habitude de voir le social comme fondamentalement consensuel, c’est-à-dire que la plupart de ses membres — sinon tous — s’entendent, en gros, sur les valeurs, les pratiques et sur la signification des choses ayant cours dans leur groupe. Dans une interprétation maximale, même les déviants savent qu’ils dévient : le voleur sait que voler est mal (et n’apprécierait pas être lui-même victime de vol).
  • Il y a donc également consensus sur ce qui constitue un acte criminel. Durkheim dit qu’un crime est un acte qui offense les états forts de la conscience collective (nous reviendrons sur cette définition dans le prochain cours). Qui dit « conscience collective » dit consensus : tout le monde voit bien ce qui est criminel et il n’y a pas de controverse fondamentale sur les lois.
  • NOTE : le crime n’est donc pas une donnée naturelle et immobile, « réelle ». C’est une donnée relative à l’échelle de valeurs qui a cours dans un groupe social. Or, cette échelle change avec le temps. Elle est aussi différente d’une société à l’autre (ainsi, il ne reste plus qu’à se questionner sur l’ampleur exacte de la notion de « société »; nous reviendrons là-dessus plus tard).
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4
Q

la notion de consensus 2

A
  • Enfin, il y a consensus sur ce qu’est un criminel. Pas simplement au sens de « celui qui a commis un crime », mais dans sa nature même, dans la façon dont on conçoit les raisons qui poussent à commettre un crime. Ceci nous en apprend énormément sur la façon dont les gens se conçoivent eux-mêmes. En fait, l’identité de celui qui est pointé du doigt et exclu du groupe sert à définir l’identité des autres membres, c’est une façon de renforcer la cohésion du groupe.
  • L’objectif de la criminologie, dans cette perspective, est donc tenter d’identifier les causes sociales de la criminalité en tant que transgression des valeurs établies, mais au niveau social :

Cet objectif paraît aller de soi, mais comme nous le verrons il repose sur une montagne assez fragile de présupposés non-scientifiques.

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5
Q

deux types de produits médiatisés nous intéressent: information et fiction

A
  • Les médias sont à la fois omniprésents et centralisés, incluant l’Internet, jadis (!) fragmenté, qui devient de plus en plus industriel et centralisé à son tour. De plus, sous la menace du contenu pornographique, de l’échange de fichiers musicaux sans permission, du terrorisme etc. l’accès à l’information sur internet est de plus en plus encadré par des entreprises industrielles.
  • Les médias sont un des principaux véhicules de la culture populaire (l’autre véhicule étant les gens eux-mêmes). Pensez-y : mis à part vos cours de criminologie, quelles sont vos sources de connaissances sur le crime? Statistiquement, seule une faible minorité d’entre nous seront victimes d’un crime sérieux; même dans ce cas, nous aurons fait l’expérience directe d’une infime partie de la réalité de la criminalité en tant que phénomène social.
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6
Q

or les médias

A

déforment la réalité de la criminalité (et participent à la création et au maintien du sentiment d’insécurité)

o par leur foyer sélectif (crime de rue, scandales)

o par symbolisme (le viol digne de nouvelle est la forme la plus rare)

o par fausse représentation (on ne peut juger de l’importance réelle d’un phénomène criminel à partir du temps d’antenne qui y est consacré)

o stéréotypent le crime et le criminel et offrent au public une réalité simplifiée qui permet d’avoir une opinion-minute sur la criminalité. Ils donnent donc effectivement au public ce qu’il veut, dans une économie de marché. Ceci est une impasse majeure.

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7
Q

qu’est-ce qui explique cet état de faits

A
  • fonctionnement fondamental des médias: passivité et conventionnalisme. lesmedias d’information ne sont pas intéressés a l’enquêterons ou a la recherche. Noam chomsky (1988); ou Jacques keable au Quebec): 1) les journalistes sont engages pour leur compétences a tirer de la nouvelle des événements, c’est-a-dire précisément de déformer et de stéréotyper. 2) les journalistes n’enquêtent pas: ils vont a des conférences de presses, suivent les politiciens et surveillent les services de nouvelles et les communiques.
  • Pour Richard Ericson (1987), Les médias sont des « reproducteurs d’ordre social », c’est-à-dire qu’en illustrant la déviance ils enseignent la conformité et la prévisibilité. Ils font ceci en reconstituant (visualisant) des histoires criminelles à partir de sources d’autorité (la police, surtout) — ou en donnant une impression de réalisme (de différentes façons : caméra documentaire, réalisme médical, rappel de faits divers) dans les productions de fiction (CSI, Criminal Minds, etc.; chez nous, District 31).
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8
Q

qu’est ce qui explique cet état de fait 2

A
  • Par ailleurs, les crimes violents/sexuels sont surreprésentés par un facteur de 20x (if it bleeds, it leads). Les crimes qui dominent (introduction par effraction, vol à l’étalage), évidemment, ne font pas de bonnes nouvelles. En gros, le crime médiatique doit être compris comme divertissement (entertainment) et non comme information (voir Doyle, 2003).
  • Conclusion : les médias ne trompent pas le public par exprès; il n’y a pas non plus de conspiration au sens ordinaire du terme. La situation est plus complexe. En fait les médias sont une industrie, qui doit fonctionner dans un contexte industriel.La nouvelle est le moyen employé pour produire.
  • Non-conclusion : faut-il abandonner, ne plus « consommer » de production médiatique? Faut-il « douter de tout »? D’un extrême à l’autre il n’y a rien à gagner.
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9
Q

l’état de nature et le contrat social: la societe comme production rationnelle

A

Petit retour en arrière sur un mystère : comment se fait-il qu’on ait dû attendre le 19e siècle avant que des scientifiques se penchent sur le fait social?

  • Première raison : la religion, qui établissait déjà le mode de fonctionnement de l’être humain et sa place dans la nature. Avant Descartes l’être humain a été le sujet réservé de la théologie et de la philosophie : tout savoir non-religieux était suspect. Fondamentalement différent de l’animal, la raison humaine, le péché et la rédemption ou damnation semblaient exclus du domaine de la science.
  • Seconde raison : avant l’époque industrielle les populations étaient rurales, donc peu agglomérées, peu changeantes et non-problématisées. Avec la révolution industrielle l’urbanisation, l’anonymat et les grands nombres ont soulevé de nouvelles questions.
  • Troisième raison : la philosophie politique. On a longtemps eu beaucoup de difficulté à concevoir la société hors du politique. L’État, la nation, le pays, le sang (la famille) sont les concepts courants pendant des siècles. Voyons l’idée d’« état de nature » selon Hobbes (1651).
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10
Q

l’état de nature et le contrat social: la societe comme production rationnelle 2

A
  • L’état de nature est l’état dans lequel les groupes humains se trouvent avant la formation de lois et d’un gouvernement. C’est un état de guerre de tous contre tous. La propriété n’existe pas, et la sécurité est nulle. Chacun est en parfaite liberté de faire absolument n’importe quoi.

o Tant qu’il est guidé par ses passions (côté animal, imprévisible, désordonné), l’humain reste dans cet état. Mais son côté rationnel (calme, calculateur, réfléchi) prend éventuellement le dessus — pourquoi ne pas renoncer à un peu de ma liberté pour mieux assurer le reste? En fait Hobbes dit que la peur fondamentale de l’humain est la peur de la mort violente — et qu’il est prêt à tout abandonner pour assurer sa sécurité.

oLes humains forment donc un contrat social, où ils limitent leur liberté en se soumettant à des lois, et où ils inventent l’État (sinon elles ne valent pas le papier sur lequel elles sont écrites, dit Hobbes). Dans cette perspective, le social est donc fondamentalement politique.

Souverain) pour faire respecter les lois

  • Cette vision des choses a produit une criminologie bien spécifique : (Hobbes, Montesquieu, Beccaria, Bentham). Dans cette perspective il n’y a qu’une « cause » au crime : un manque de dissuasion pénale.
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11
Q

le contrôle social: comment produit-on la conformité?

A

Travis Hirschi (Causes of Delinquency, 1969) l’explique ainsi : l’individu, au départ, cherche son bénéfice à tout prix. Il est prêt à tout pour assurer son avantage. Mais en société, il apprend que certains avantages résident dans le fait de se conformer, essentiellement à travers la formation de liens sociaux. Or, des actes déviants pourraient causer un rejet et la perte de ces avantages. L’être humain est donc socialisé en faisant appel à sa rationalité (tu veux ceci ? Conforme-toi aux attentes).

Il y a 4 types de liens sociaux :

o Attachement. Aux parents, aux professeurs, aux pairs (non délinquants, bien sûr). La déviance pourrait provoquer un bris des relations avec les gens à qui on est attaché, donc on l’évite. L’attachement aux parents dépend du temps passé avec eux, du niveau d’intimité dans les communications et de l’identification émotionnelle avec les parents.

o Engagement (commitment). Investissement de temps et d’effort dans des activités conventionnelles qui illustrent les règles morales en vigueur. Éducation, jeux et loisirs socialement acceptables, passe-temps, etc. Ceci créé des responsabilités assorties d’un sentiment d’appartenance.

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12
Q

le contrôle social: comment produit-on la conformité? 2

A

o Participation (involvement). Participation à des activités sociales conventionnelles : moins de temps pour le reste. De plus, la déviance pourrait nous faire perdre accès à ces activités.

o Conviction (belief). Croyance en la validité, légitimité et utilité des règles sociales.

Note importante : il s’agit ici d’expliquer la conformité, et non la déviance. Pour Hirschi, la déviance est un réflexe naturel chez tout être humain qui cherche des bénéfices plus nombreux, plus immédiats et moins difficiles à obtenir. En physique, ce serait comme tenter d’expliquer l’obscurité, alors que ce n’est que l’absence d’une chose — la lumière — qui elle nécessite explication.

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13
Q

les limites de la conformité: Robert merton et l’anomie

A
  • Comme Durkheim, Merton voit la culture comme consensuelle, mais il ajoute une distinction fondamentale : les valeurs, ou normes en cours dans une societe peuvent etre regroupes en deux grandes catégories: les normes-buts ou aspirations culturellement valorises et les normes-moyens ou ressources mobilisables qui sont approuves.
  • Dans toute société, une proportion variable d’individus seront ou bien capables de se conformer aux deux, ou bien les moyens approuvés disponibles seront inadéquats ou insuffisants pour parvenir aux buts recherchés, ce qui produira une « tension » (strain).

-Comment expliquer la force de cette tension ? Pour Durkheim, les animaux ont des désirs qui sont limités par la nature, alors que ceux les humains, qui sont capables d’abstraction, dépassent les limites naturelles. Nos désirs ne sont limités que par notre culture et notre capacité d’imaginer des choses dont nous pourrions avoir besoin. En fait, on pourrait dire que dans une société de consommation, nos désirs sont multipliés par la culture, et entre autres par la publicité. Merton ajoute deux choses :

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14
Q

les limites de la conformité: Robert merton et l’anomie 2

A

o TOUS désirent un revenu à peu près 25 % plus élevé que leur revenu actuel.

o Il y a un paradoxe dans les sociétés libérales capitalistes : tous, en théorie, peuvent légitimement viser les mêmes buts, mais la place au sommet est restreinte. C’est l’« American Dream » de l’homme (jamais une femme) qui part de rien et qui bâtit un empire (Ray Kroc — McDonald, Bill Gates — Microsoft, Pierre Péladeau - Québécor). Cependant, mathématiquement la richesse des uns dépend de la pauvreté relative des autres — le pouvoir d’achat individuel ne peut augmenter uniformément (si tout le monde s’enrichit le boulanger aussi voudra devenir millionnaire et un pain coûtera 75$ ; autrement dit tout le monde sera pauvre à nouveau, transportant des brouettes pleines d’argent sans valeur).

  • on peut en conclure que c’est la poursuite de la réussite économique qui est la valeur but la plus importante des sociétés occidentales.

De plus, toutes les sociétés n’accordent pas la même importance ou priorité à ces deux types de normes. Les sociétés se distribuent entre deux extrêmes, tel qu’illustré ci-dessous. Dans les sociétés à gauche du continuum il sera plus facile d’être prêt à tout pour arriver à nos fins, parce que la réussite pardonne tout. c’est donc en quelque sorte la recherche de conformité qui produit le crime.

La société à gauche du continuum, c’est la société nord-américaine, qui ferme les yeux sur les moyens

douteux lorsque la réussite est atteinte. À la fois, cette société est hautement inégale en termes de ressources mobilisables : tous n’ont pas accès aux études, à l’emploi. Ainsi, une tension très forte est inévitable et se manifestera surtout chez certains sous-groupes n’ayant

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15
Q

les limites de la conformité: Robert merton et l’anomie 3

A

Or, en cas de tension (ou stress, ou frustration…), il y a toujours adaptation. Il y a cinq stratégies, selon Merton (attention, c’est un modele deterministe, ces straegies ne sont pas consciemment choisies par les individus)

:

o Conformisme. Continuer d’essayer d’atteindre les buts, avec les moyens acceptés, même si on risque de ne jamais y arriver. La plus commune. N’est pas criminogène.

o Innovation. Trouver de nouveaux moyens d’atteindre les buts. Ces moyens pourront être plus ou moins moraux ou légaux. Ici, le potentiel criminogène est évident ; parmi les moyens innovateurs, certains risquent d’être illégaux.

o Ritualisme. Laisser tomber les idéaux, perdre toute ambition, suivre aveuglément la règle institutionnalisée. Encore ici, peu criminogène.

o Retraite. Laisser tout tomber. Itinérants, populations marginalisées. Cette stratégie est « criminogène » seulement si la société décide de criminaliser la marginalité elle-même (en bannissant les mendiants, par exemple).

o Rébellion. Juger que le système est mauvais. Réactions diverses, mais rejet du conformisme légal. Hautement criminogène, voire terroriste, mais rare au point de l’insignifiance.

Bref, la criminalité vient d’une adaptation au différentiel buts-moyens disponibles dans une société donnée. Dans une société qui donne priorité aux buts sur les moyens, on trouvera plus souvent des adaptations illégales au manque de moyens.

À NOTER : dans ce modèle ce n’est donc pas la pauvreté en tant que telle qui est à la base du problème, mais bien la proximité conceptuelle et géographique d’idéaux impossibles à atteindre. Il est donc question de disparité sociale.

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16
Q

deux versions contemporaines de la tension

A
  • Hagan et McCarthy (1998) prennent pour point de départ la tension existant entre les buts glorifiés par une culture et les moyens disponibles pour les atteindre, se basant sur les travaux de Merton. Comme lui, Hagan et McCarthy se penchent sur les opportunités disponibles aux gens. Bien sûr, ces opportunités sont fortement associées à la richesse — entendue au sens propre, monétaire — de l’individu et de son entourage (parenté, surtout).
  • Note : à la fois, ceci ne signifie pas que seulement les pauvres soient la proie de tensions ; rappelez-vous que nous tous, sans exception, désirons toujours plus (buts) que ce que nous avons. Bien sûr, les individus de classe moyenne ont tout de même un plus grand éventail de stratégies/ressources/moyens disponibles à essayer.
  • Seulement, disent-ils, il existe différentes formes de richesse, de ressources. En les additionnant, on obtient un tout qu’on appelle « capital social », qui « englobe le savoir, le sens des obligations, les attentes, la loyauté, les canaux d’informations, les normes et les sanctions que ces relations engendrent » (p. 6).
  • tout ceci forme votre capital, c’est-a-dire les ressources sociales que vous pouvez mobiliser pour arriver a vos buts. ( je mets vos entre guillemets, parce qu’en fait ce sont débuts qui vous seront enseignes par la culture- ils ne viennent pas de vous).
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17
Q

deux versions contemporaines de la tension 2

A

Dans une large mesure, les relations sociales qui sont à la base du capital social sont des CONDUITS pour d’autres formes de capital, comme le capital humain : les capacités et compétences acquises par l’individu.

  • Exemple : jeunes sans domicile fixe et criminalité de rue.

o Ce sont des jeunes dont le capital social, comme celui de leurs parents, amis et voisins, est très bas. Ils viennent de contextes où les relations sociales sont désorganisées, voire inexistantes. Ils n’ont pas de « contacts » qui peuvent les aider. Ils n’ont pas non plus de relation productive avec des gens qui pourraient leur apprendre quelque chose (parents, enseignants, mentors divers).

o Par contre, ils ont des contacts fréquents avec des personnes engagées dans des activités déviantes. Ces nouveaux réseaux, plutôt que d’aider à fonctionner, sont des réseaux d’exploitation, qui appauvrissent d’avantage l’individu au lieu d’augmenter son capital social — entre autres, en le marginalisant davantage.

o Cela dit, l’argent conserve tout de même un pouvoir extrêmement puissant pour les jeunes, comme le montre le texte obligatoire (Bill McCarthy et John Hagan (2004) « L’argent change tout : les revenus personnels des adolescents et leur penchant à la délinquance » Criminologie 37(2).)

o Robert Agnew a aussi repris la théorie de la tension en l’adaptant quelque peu, en particulier en ajoutant des aspects psychologiques de tension. Dans votre lecture de cette semaine, Agnew utilise une version multifactorielle de la tension et tente de prédire les effets criminologiques de la crise environnementale à venir.

18
Q

l’argent change tout: les revenus personnels des adolescents et leur penchant a la délinquance

A
  • s’ils s’estiment prives des ressources dont ils ont besoin pour s’intégrer dans le monde dans lequel ils évoluent, il ne serait pas surprenant qu’ils soient tenter par la délinquance. il serait également logique qu’ils s’intéressent plus particulièrement aux délits qui sont susceptibles de leur procurer l’argent ou les biens qu’ils recherchent et que cette stratégie s’impose surtout aux adolescents dont les familles se trouvent coincées au bas de l’échelle sociale.
19
Q

l’approche théorique

A
  • pour les classiques (Beccaria et Bentham) comme pour les partisans des théories du choix rationnel, la raison de commettre un délit réside dans les avantages que les délinquants espèrent en retirer. ces avantages sont souvent d’ordre économique et on devrait s’attendre a ce que le taux de criminalité varie en fonction inverse des avantages que celle-ci procure.
  • un ensemble de facteurs contribuent au besoin d’argent des adolescents: l’importance culturelle acordee a la possession de biens et de ressources pour se procurer des services; le déclin de leur participation a la vie de famille et leur rôle accru sur le marche du travail et des loisirs’ le marketing cibler dont ils font l’objet et de manière générale, le statut social confère d’office a toute manifestation de richesse.
  • Simon et gagnon par exemple font état du dereglemnt atomique dans lequel se retrouvent les adolescents qui ayant déjà obtenu sans effort ce que d’autres n’obtiennent qu’au prix de sacrifices d’ingéniosité et de patience, recherchent dans la délinquance un sens a donner a leur vie.
  • contrairement aux adolescent qui sont avantager par le sort, une augmentation de leurs revenus devrait s’accompagner d’une diminution plus marquée de l’utilité escomptée des délits qu’ils envisagent de commettre (et qu’ils réaliseront). et inversement: une baisse de leurs revenus devrait se traduire par une augmentation plus marquée de délits (en raison de la satisfaction marginale qu’ils en retirent).
20
Q

recherches antérieures

A
  • une autre étude qui exploite les donnes recueillies auprès de la premiere cohorte de jeunes gens de la Youth in transition Survey montre encore une fois que ce sont les adolescents les plus fortunes qui volent le plus et que cet effet est imputable a la spirale atomique des désirs de richesse. En revanche les données recueillies lors d’une enquête nationale auprès de la jeunesse américaine montrent que les revenus personnels des adolescents n’ont pas d’impact statistiquement significatif de leurs comportements délinquants.
  • toutes ces études présentent un certain nombre de défaut . elles incorporent dans leurs mesures de délinquance des conduites qui ne relèvent pas du code criminel. ces études négligent aussi de prendre en considération les résultats de certaines recherches qui indiquent que l’impact de la situation financière des adolescents (niveaux de revenus, chômage, inégalité des rétribution) devrait au premier chef affecter la fréquence de leurs délits contre les biens. la plupart des travaux recensent n’explorent pas non plus la possibilité que l’effet des revenus personnels sur la délinquance des adolescents puisse varier selon leur classe sociale. finalement, et c’est la, peut-etre, leur lacune la plus grave, aucune des analyses publiées n’a juger pertinent de mesurer adéquatement les revenus personnels des adolescents.
21
Q

données variables et stratégie d’analyse

A
  • mortimer (2003) montre que plusieurs facteurs exercent une influence sur la motivation des adolescents a travailler, les revenus qu’ils retirent de leur emploi et la quantité d’argent de poche qu’ils reçoivent de leurs parents (le sexe, l’âge, les caractéristiques familiales, le degré d’affection et de supervision exercer par les parents, leur performance et leurs ambitions scolaires).
  • la théorie générale du choix rationnel admet que les individus puissent avoir une preferencxe plus ou moins marquée pour la prise de risque.
22
Q

résultats

A
  • lorsqu’on combine les deux sources de revenu, leur situation financière globale se présente ainsi: le tier de ces adolescents ne recevaient ni allocation familiale ni salaire le quart d’entre eux disposaient d’un revenu inférieur a la moyenne de l’échantillon; et parmi les sujets les plus fortunes 20% avaient des revenus combines de 120$ a 200$ par semaine, 16% des revenus de 20$ a 300$ et 7% des revenus supérieures a 300$
  • les adolescents dont les parents se retrouvent en marge du marche de travail ont des revenus personnels beaucoup moins élevés quelques soient leur âge, leur sexe, le type de famille dans lequel ils se trouvent, leur performance a l’école ou leurs ambitions scolaires.
  • comme nous l’avions supposer et contrairement aux conclusions de la plupart des auteurs qui ont traiter de cette question, plus les revenus personnels des adolescents sont élevés, moins ils commettent de délits contre les biens.
23
Q

the effects of climate change

A
  • it is important to note that in making these arguments, researchers emphasize that climate change is most likely to cause Conflict when it occurs in combination with other factors, particularly low levels of economic development, poor governance and per-existing social divisions.
  • it is beginning to appear that the effects of climate change are more likely to lead to small, localized conflits; rather than to civil Wars and Interstate conflits.
24
Q

the size and timing of thèse effects

A
  • this means that global food production Will plummet billions Will expérience fresh water shortages, a fifth of the world’s population Will be affected by flooding, and there Will be large increases in deaths due to malnutrition, disease and extreme Weather events
25
Q

the impact of climate change on crime

A
  • the central argument i make is that climate change May Foster a range of crimes at the individual corporate and State levels. these crimes include individual acts of violence and theft of the type that are illégal in virtually all States; corporate crimes such as environmental pollution and bribery, which are illégal in many States; and acts of State agression that violente international law.
26
Q

climate change as a source of strain

A
  • crime is one possible response, with crime being used to reduce or escape from strain (e.g. theft, illégal immigration) seek revenge against the source of strain or related targets (e.g. vandalism, terrorism) or alleviate negative emotions (e.g. illicite drug use)
27
Q

crime related strains

A
  • it is most commonly argued that high température is a stresser and directly affects crime by increasing levels of irritabilité or anger. further, the better labaratory studies find that high températures increase agression.
  • évidence suuggests that disasters increases post traumatic stress discorder, as well as négative émotions such as anger and dépression. also, research suggests that violence against Women and possibly children increases after disasters, something partly explained in terms of increased train among men and parents
  • research indicateur that food and freshwater shortages are associated with négative émotions such as frustration and anger. food and freshwater shortages are not only quite stresful in and of themselves, They also lead to a range of secondaire strains including Health, work and school problems. it is reasonable to suppose that such shortages would lead to individual crimes such as theft and agression, as well as corporate and State crimes
  • higher températures, extreme Weather events, sea-level rise, Health threats, hunger/malnutrition, force migration and social Conflict Will result in the loss of or threats to livelihood and property; thereby increasing poverty at the individual level
28
Q

crime related strains 2

A
  • forced migration. such migration involves the loss of home land close others and often livelihood. further many of the migrants Will Seattle in refugee camps and the seum areas of mega cities in developping countries, where they are exposer to additional strains. migration seems more likely to lead to crime when the migrants move involuntarily, are economically deprived, are under great stress, suffer from physical and mental Health problems, lack social supports and include a high percentage of young miles.
  • civilises May répond with crime in an effort to protect themselves, obtint needed ressources or seek revente.

such strains générâtes strong negative emotions, tax the ability to Cope in a légal manner, and more readily prompt justifications and excuses of crime.

  • strains are also more likely to lead to crime when They are seen as injustice.
  • strains associated with low social control are also more likely to lead to crime, since those low in control have less to lose through crime.
  • finally strains are more likely to lead to crime when They are easily résolve through crime.
29
Q

Lower social control and increased social disorganization

A
  • direct control involves stations clear rules that froid crime, monitoring behavior and consistent sanctionné crime in a meaningful, but not overly harsh manner.
  • climate change Will also reduce the direct control exercice by Community résidents.
  • efforts to mitigate, adapt to and repaire the Harm caused by climate change Will consume State ressources reducing the ability of many States to dévote adéquate ressources to their criminal justice systems.
  • stase in conformité refers to those things that individuals and groups might jeopardize through crime. They include oies’s income possessions; investment in conventionnai institutions such as school, work and government and emotional tiens to conventionnai others.
30
Q

lower levels of conventionnal social support

A
  • research indicates that such supports often reduce crime, particularly among those experiencing strains such as poverty. the disaster research suggests that there is frequently an increase in supporte behavior following natural disasters. but as climate change proceeds, ils effects Will become more widespreadm fréquent, and sévère. and it May eventually lead to a significant réduction in levels of support.
31
Q

beliefs and values favorable to crime

A
  • climate change May lead to large numbers of individuals to expérience sévère strains, blâme thèse strains on others, and find that They cannot Count on the State for relief. as subcultural théorises suggest, such conditions are conduction to the development of beliefs and values favorable to crime. further, the above conditions Will promote arrange of justifications and excuses for crime
32
Q

individual traits conductrice to crime

A
  • several individuals traits are conduction to crime, including low intelligence, low contraint, negative emotionality, low self-control (similar to low contraint and negative emotionality) and certain types of mental distordre. climate change Will increase the prévalence and severity of thèse traits through ils effects on thèse biological haras and environnemental problems.
33
Q

opportunities for crime

A
  • in particilar armer Weather Will alter routine activities, such that more people are in public places-increasing the likelihood that motivâtes offenses Will encontre victimes and leaving more homes unprotected. at the same time, other aspects of climate change May reduce opportunities for crime. increases in poverty May reduce the supply of attractive targets. also, the loss of livelihood May lead people to spend more time at home, increasing guardianship. further, economic decline and damage to infrastructure May make it more difficult for individuals and groups to engage in many of the currently légal acts that contribue to climate change, such as air and automobile travel, excessive consomption and the heating and colin of large homes and business.
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Q

increased social conflict

A
  • finally, climate change Will increase crime and other harmful acts through its effect on social conflict. as discussed above, climate change Will contribue to conflict through several mechanisms with perhaps, the most important being increased competition between groups over scarce ressources.
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Q

a model of climate change and crime

A
  • in particular, there is good reason to Believe that each élément of climate change Will increase train, reduce social control, weekend conventionnel social supports, Foster beliefs and values favorable to crime, lead to individual traits conduite to crime, increase certain opportunities for crime, and/or increase social conflits.
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Q

chapitre 3: le conflit et le consensus

A
  • pour les théoriciens du conflit, la societe telle que nous la connaissons n’est pas le résultat d’un accord généralisé sur le fonctionnement des institutions et des individus, mais bien une conséquence de multiples conflits sociaux, considérés sois plusieurs angles ( ceux de l’aga et du genre, mais aussi ceux économique, éducatif, culturel, professionnel, religieux, national, international, etc)
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Q

qu’est-ce qu’une societe?

A
  • pour Gabriel tarde, le principal moteur de ce qui créait l’homogénéité sociale qu’il observait était un mécanisme d’imitation généralisé ( la contre-imitation), c’est faire exactement, le contraire de ce qu’on voit- et c’est aussi une sorte d’imitation parce qu’elle est directement inspirée par l’acte observe. pour lui, le processus d’imitation est largement automatique, ancre dans notre nature.
  • cette homogénéités est également centrale dans la définition de la societe que donne le dictionnaire: ensemble des individus entre lesquels existent des rapports durables et organises, le plus souvent établis en institutions. cette définition inclut également l’aspect du fonctionnement de la societe c’est a dire que les éléments de celle-ci sont faits pour s’embraquer les uns dans les autres et qu’ils produisent un résultat qui n’est pas mentionner, mais qu’on suppose bénéfique ou désirer.
  • souvent on utilise également le mot societe pour soutenir une observation qu’on veut généraliser ou pour expliquer un fait tout en faisant remarquer qu’on est pas responsable.
  • fréquemment, nous nous servons aussi du concept de societe pour y opposer notre individualité authentique.
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Q

les valeurs et la normativité

A
  • on appelle consensus cet accord généralisé sur les valeurs. dire qu’il y a consensus sur les valeurs, que la societe est consensuelle, c’est d’affirmer que dans l’ensemble, les individus portent des jugements moraux équivalents sur la plupart des conduites possibles.
  • si un certain accord existe au sujet de la gravite relative des crimes lorsqu’on compare les uns aux autres, il vole en éclats face a l’épineuse question des sanctions possibles lorsqu’on compare les crimes a leurs réponses.
  • pour conclure, il n’est pas certain que la notion de consensus soit particulièrement solide en matière de criminalité. certaines conduites criminelles font l’objet d’un accord moral généralisé et d’autres pas du tout.
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Q

la notion du contrôle social

A
  • cette théorie ainsi que beaucoup d’autres se déploient autour d’un consensus: l’approbation ou la désapprobation généralisée, prévisible et stable des conduites est nécessaire a la formation d’un citoyen respectueux des lois.
  • la théorie du contrôle suppose que la plupart des parents partagent les memes voleurs que le reste de la population et lorsque ce n’est pas le cas, la socialisation de l’enfant est impossible- ou plutôt, l’enfant est socialise au sein d’un sous groupe culturel dans lequel certaines conduites criminelles sont peut etre permise ou du moins suffisamment découragés.
  • le problème de la perspective du contrôle social, c’est qu’elle ne permet pas en elle-même, de différencier les déviances acceptables de celles qui ne le sont pas.
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Q

le consensus rationnel: ce qu’il nous reste de Hobbes et du contrat social

A
  • on distingue chez Hobbes deux périodes : une premiere, ou aucune societe n’existe parce qu’il n’y a aucun état pour la proteger et la faire fonctionner, seulement des individus qui agissent individuellement: et une seconde ou le social peut émerger parce qu’un souverain est la pour faire respecter le contrat social.
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Q

le noyau dur de la criminalité

A
  • Durkheim définissait le crime comme tout acte allant a l’encontre des valeurs fondamentales de la societe.
  • il était prêt a accepter que ces valeurs puissent etre different d’un endroit a l’autre au fil des siècles.
  • le juriste français Raymond Yassin répond que la notion de crime n’est aucunement problématique. pour lui le vrai crime est universel et atemporel, c’est a dire qu’il est reconnaissable comme tel par tous, partout a toutes les époques.
  • le plus évident de ses problemes on l’aura remarqué c’est que meme si on admet que deux fils conducteurs unissent tous les codes criminels de tous les temps, on ne peut pas conclure a l’inverse, que tous les actes violents ou ruses soient des crimes.
  • le deuxième problème est que les notions empiriques, objectives ne sont pas de la meme nature que les notions normatives.
  • le dernier est relativement simple: si nous criminalisons tout une série de conduites situées dans la dentelle extérieure du noyau dur, il doit bien y avoir une raison.
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Q

les techniques de la neutralisation

A
  • Gresham skies et david mata ont remarque des les années 1950, que les jeunes délinquants malgré leur apparence et leurs discours de durs en public, s’exprimaient assez différemment en entrevue.
  • meme les délinquants les plus actifs ne consacrent qu’une petite portion de leur temps a des actes délinquants la plupart du temps, ils se comportent a peu près comme les autres.
  • le délinquant dérivé périodiquement, selon le contexte social et physique qui l’entoure, entre un mode de pensée conformiste et un mode de pensée, qui bien qu’accorde généralement aux memes valeurs, lui donne une permission spéciale de contrevenir aux regles. cette permission est le résultat de diverses techniques de neutralisation:
  • la premiere consiste a nier sa responsabilite
  • la seconde est la négation des dommages
  • la troisième nie l’existence d’une victime
  • la quatrième est l’accusation des accusateurs
  • la dernière est l’invocation d’autorités supérieures.
  • ces techniques de neutralisation sont apprises généralement au contrat de pairs qui les utilisent eux-aussi ce qui rappelle l’association différentielle.