Cours 5 - écoféminisme Flashcards
(11 cards)
Qui a inventé le terme écoféminisme?
Françoise D’eaubonne en 1974
Pourquoi le courant écoféministe peut-il être utile pour construire un nouveau paradigme?
Car son objectif est de reconquérir les valeurs vues “inférieures et féminines” afin de reconnecter ce que la société moderne a séparé: la reproduction sociale, biologique et environnementale qui sont les fondements d’un monde durable.
Le productivisme est le paradigme dénoncé par les écoféministes. Elles affirment qu’il a été rendu possible par…?
La triple exploitation des femmes, de la Terre et des pays tiers.
Quels sont les 3 piliers du capitalisme?
- Écologie de la planète: dégradation écologique
- Pouvoir politique: domination
- Reproduction sociale: oppression de genre
Quel est le diagnostic et la politique de Tronto?
Il y a 2 éthiques:
1- Éthique masculine basée sur la loi et le devoir
2- Éthique féminine qui intègre l’expérience, les relations humaines et les questions du vulnérabilité, sensibilité et lien social
En matière de protection sociale, quels 2 dimensions sont concernées dans une perspective écoféministe?
1- financement: il faut répartir et redistribuer la richesse. La diminution des inégalités n’est pas ici une fin mais un moyen de réaliser les objectifs du système sans passer par la croissance.
2- Périmètre de la protection sociale: tous les humains doivent être impliqués. Même si le projet doit être délimité dans un territoire donné, on ne peut exclure personne de cette délimitation (sans papiers, femmes, etc. )
Pourquoi est-il nécessaire de repenser la protection sociale dans le contexte de la crise écologique?
La protection sociale ne doit plus être un outil du productivisme et du capitalisme, mais elle doit être un levier à la transition écologique. La crise climatique et écologique oblige à repenser en profondeur notre modèle économique et social, car celui-ci repose sur des postulats désormais obsolètes, comme la croissance illimitée et la séparation entre l’humain et la nature.
Les inégalités sociales aggravent la crise écologique, laquelle accentue en retour ces inégalités. Dès lors, la transition écologique ne pourra réussir que si elle s’appuie sur une redistribution des richesses et une solidarité renforcée, ce qui remet en question la forme actuelle des systèmes de protection sociale.
Or, ces systèmes sont historiquement liés à un modèle capitaliste fondé sur la croissance. Dans un monde où la croissance ne peut plus être un objectif central, la survie et la légitimité des mécanismes de protection sociale sont fragilisées. Il faut donc non seulement préserver leur fonction essentielle, mais les adapter à un paradigme nouveau, plus durable, équitable et respectueux des limites planétaires.
C’est pourquoi l’auteure propose de s’appuyer sur la pensée écoféministe, qui permet de remettre au centre la reproduction, le care, l’interdépendance et la soutenabilité, pour réinventer la protection sociale dans une perspective de transition juste.
Qu’est-ce que le « cadre conceptuel d’oppression » dénoncé par les écoféministes ?
C’est un système de pensée binaire et hiérarchique qui oppose et valorise certaines dimensions au détriment d’autres : rationnel vs émotionnel, humain vs nature, masculin vs féminin, etc.
Ce cadre légitime la domination patriarcale, coloniale et environnementale. Il rend pensables et acceptables les rapports de domination et l’exploitation, notamment des femmes, des peuples du Sud et de la nature.
Pourquoi les écoféministes critiquent-elles la science moderne ? Donne deux raisons.
Elle reflète une vision masculine, abstraite et mécaniste du monde, alignée avec les valeurs du productivisme. Elle rejette les savoirs sensibles, pratiques, ou traditionnels, souvent portés par les femmes.
Elle établit une séparation rigide entre savoir « scientifique » et savoir « profane », disqualifiant ainsi les connaissances empiriques et locales, souvent enracinées dans la nature et les pratiques de soin ou de subsistance.
Quelle est la critique de l’« illimitisme » formulée par Françoise d’Eaubonne ?
D’Eaubonne dénonce l’idéologie de croissance infinie, qu’elle appelle « illimitisme ». Ce postulat justifie la surexploitation des ressources naturelles et la croissance démographique au service du capital.
Elle considère que tant le capitalisme que l’économie administrée sont patriarcaux et destructeurs de la nature. Elle rejette la « croissance verte » et prône une décroissance qualitative, orientée vers la régénération des sols, la sobriété, et le bien-être.
Pourquoi les écoféministes insistent-elles sur la nécessité de revaloriser les tâches de reproduction ?
Parce que ces tâches (soin aux personnes, éducation, entretien du vivant) sont essentielles à la survie humaine et invisibilisées par les logiques productivistes.
Elles permettent de penser une économie du maintien de la vie, plutôt que de la production de biens.
Revaloriser ces tâches, c’est aussi remettre en cause la division sexuelle du travail et permettre leur partage équitable entre hommes et femmes.
