cours 6 Flashcards
(11 cards)
Quelle est l’influence de Michel Foucault sur la théorie queer et sur la pensée de Judith Butler?
- Notion de pouvoir comme non dichotomique (nous avons tous du pouvoir et nous sommes tous assujettis au pouvoir)
- Pouvoir positif et négatif : rien hors du pouvoir
- La sexualité est créée par le pouvoir et les discours sexologiques, médicaux et psychologiques, elle n’a pas à être libérée
Quel est l’héritage matérialiste de Monique Wittig dans le féminisme de Judith Butler?
- Concept d’hétérosexualité obligatoire : mènera à la matrice hétérosexuelle de Butler
- La pensée straight
- Hétérosexualité = régime politique qui repose sur :
1. Un fait matériel : l’exploitation des femmes par les hommes dans un modèle socioéconomique qui est le mariage
2. Un fait symbolique/discursif : la pensée straight - Les discours qui naturalisent l’hétérosexualité contribuent à renforcer l’oppression matérielle des femmes, des lesbiennes et des hommes homosexuels
- L’hétérosexualité crée le genre : l’hétérosexualité est à l’origine du patriarcat
- Il faut abolir les catégories «homme» et «femme» car elles produisent des rapports de domination patriarcaux, dont l’hétérosexualité obligatoire
- « Qu’est-ce qu’une femme? […] Franchement c’est un problème que les lesbiennes n’ont pas, simple changement de perspective, et il serait impropre de dire que les lesbiennes vivent, s’associent, font l’amour avec des femmes car « femme » n’a de sens que dans les systèmes de pensée et les systèmes économiques hétérosexuels. Les lesbiennes ne sont pas des femmes. »
Quel est l’apport féministe queer de Gayle Rubin et son approche pro-sexe?
- Texte fondateur : penser le sexe, pour une théorie radicale de la politique de la sexualité.
- But : ébauche d’une théorie radicale sur la sexualité et dénoncer l’injustice érotique
- Poser la sexualité comme vecteur d’oppression autonome, spécifique, qui dépasse le genre
Les 6 idéologies sur la sexualité : 1. L’essentialisme sexuel
o Déconstruire l’idée du sexe comme une propriété intrinsèque des individus qui existe hors de la vie sociale
o Le sexe est comme la gastronomie : un produit de l’activité humaine
Les 6 idéologies sur la sexualité : 2. Négativité sexuelle
o En Occident, on considère généralement le sexe comme une force asociale, dangereuse, destructrice et surtout négative
o Héritage des traditions chrétiennes
o Sexualité acceptable dans le mariage, à des fins procréatrices et dans l’amour conjugal
o Il est mal vu et suspect de trop aimer la sexualité et d’y prendre beaucoup de plaisir : c’est un mal nécessaire
Les 6 idéologies sur la sexualité : 3. Sophisme de la différence d’échelle
o Dispositions légales sont démesurées en matière de sexualité
o Sexualités hors normes deviennent des délits plus importants (sentence disproportionnée pour actes sexuels peu dangereux et entre personnes consentantes)
Les 6 idéologies sur la sexualité : 4. L’évaluation hiérarchique des actes sexuels
o Interdits religieux : organisation sociale basée sur le clan, faire le bon choix de partenaire
o Médecine et psychiatrie : faire le bon choix de sexualité (définir les mauvaises formes de désir)
o Culture populaire
Les 6 idéologies sur la sexualité : 5. Théorie des dominos : périls sexuels
o Si on abaisse les règles sexuelles : ce sera le chaos
o Seules les sexualités acceptables ont droit à une nuance morale
o La sexualité hétéro passe de sublime à destructrice (viol), mais S/M est mal d’emblée
Les 6 idéologies sur la sexualité : 6. Absence de concept de variété sexuelle anodine
o Système de valeur universel pose problème
o Variété sexuelle est normale et sans danger
Quel est le concept de performativité du genre de Judith Butler?
- Le genre est performatif : il n’est qu’une imitation réifiée ou décalée de la norme hétérosexuelle, mais il n’imite aucun original (imitation répétée)
- On « performe » notre genre à travers le langage et le corps : notre genre existe en fonction de la façon dont on lui donne « corps » mais il n’y a pas de genre préexistant à l’action
- Selon Butler, « il n’y a pas d’identité de genre derrière l’expression du genre : l’identité est constitué de manière performative par l’expression même, qu’elle prétend être le produit. »
- S’inspire de la figure de la drag Queen qui parodie la « femme »
- La drag Queen joue la femme dans l’excès, et c’est justement cet excès qui met en lumière le caractère construit du genre (ici de la féminité) : qu’est-ce qu’une vraie femme? La « vraie » femme n’existe pas, c’est une chimère
- L’identité et le genre se créent en imitant les normes hétérosexuelles
- On performe le genre sous la contrainte
- C’est une représentation contrainte, car se produire hors des normes hétérosexuelles apporte ostracisme, sanctions et violence, sans parler des plaisirs transgressifs liés aux interdits
- L’importance de la théorie de la reconnaissance : il ne peut y avoir de justice sociale dans une société qui ne reconnait ni ne valorise les individus sur le plan affectif, juridique et culturel
- On imite « un idéal fantasmatique de l’identité hétérosexuelle »
- Face à cet idéal impossible a atteindre :
1. On peut multiplier des imitations qui cherchent à se rapprocher de cette norme
2. Ou on peut chercher a multiplier les écarts à la norme
3. Et dans le décalage avec la norme se cache notre agentivité (agency)
Quelle est la place du consentement et son opérationnalisation dans la théorie féministe matérialiste et queer?
- Le consentement dans la critique pro sexe de Gayle Rubin
- Une question de privilège et une application à géométrie variable
- Le privilège des personnes qui pratiquent une sexualité conventionnelle (celleux qui s’inscrivent dans le cercle vertueux de la sexualité.)
- Les personnes qui pratiquent une sexualité non conventionnelle font l’objet d’une dépossession, ou d’une non reconnaissance de leur capacité à consentir : par exemple, les travailleuses du sexe ou les adeptes de BDSM
- Exemple de procès :
1. Lois contre le sodomie : même si les deux partenaires sont consentants, il sont accusés
2. BDSM : un homme inculpé pour avoir fouetté son partenaire. La Cour Supreme des États-Unis à stipulé qu’on ne peut consentir à être frappé, sauf dans certains sports de contact ou en cas de maladie mentale (ce qui annule le consentement)