Cours 9 - Acquisition de la sémantique Flashcards

1
Q

Qu’est-ce que la sémantique?

A
  • Sémantique : étude du sens véhiculé par les différents types de formes signifiantes
  • Deux grands types de sémantique :
    o Sémantique lexicale :
    –> S’intéresse notamment aux relations de sens dans le lexique
    o Sémantique grammaticale (phrastique) :
    –> Décrit les valeurs des morphèmes grammaticaux
    –> Décrit la signification des relations syntaxiques entre les constituants de la phrase
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2
Q

Qu’est-ce que la sémantique lexicale?

A
  • Le lexique est un ensemble structuré, qui contient des sous-ensembles organisés
    o Ces sous-ensembles organisés sont en fait des micro-systèmes lexicaux : « champs sémantiques »
  • Champ sémantique :
    o L’association d’un ensemble de termes du lexique (champ lexical) à une notion particulière (champ notionnel)
    o Exemple : le champ sémantique des sièges fera correspondre au champ notionnel « siège », le champ lexical comprenant les mots : chaise, fauteuil, canapé, tabouret, pouf, banc
  • L’analyse sémique permet de décrire les champs sémantiques
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3
Q

Qu’est-ce qu’une analyse sémique?

A
  • La comparaison de mots entre eux permet de dégager des différences minimales (= sèmes)
    o Qui les distingue
    o Qui les structure le sous-ensemble
  • Sème :
    o Le plus petit élément conceptuel
    o Une unité distinctive minimale du point de vue du contenu, mais incomplète en elle-même
  • Sème générique : le sème commun à l’ensemble des mots, qui définit le champ notionnel (p.ex., pour s’asseoir)
  • Sème spécifique : les autres sèmes (p.ex., avec bras)
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4
Q

Quels sont les différents types de relations de sens entre les mots?

A
  • L’analyse componentielle (sémique) s’avère utile pour préciser les relations sémantiques entre les mots. P.ex.,
    o Homonymie
    o Synonymie
    o Antonymie
    o Hyponymie et hyperonymie
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5
Q

Qu’est-ce que l’homonymie et la polysémie?

A
  • Homonymie : 2 mots différents ayant une même forme
  • Polysémie : un même mot ayant plusieurs sens
  • On utilise le terme d’homonymie lorsqu’il n’existe pas de relation sémantique entre deux formes identiques, et le terme de polysémie lorsqu’il y a une relation de sens.
  • Homonymes : mots qui ont la même forme, mais dont les sens sont distincts. P.ex., pêche (fruit) / pêche (activité)
  • Les différents sens d’un mot polysémique sont reliés (souvent par métonymie ou métaphore)
    o Par exemple le mot “cuisine” :
    –> Je suis des cours de cuisine. (art de préparer les aliments)
    –> La cuisine de cette maison est immense. (lieu où se pratique cet art)
    –> Elle adore la cuisine chinoise. (aliments préparés selon cet art)
    –> Ces élections, c’est de la pure cuisine! (manoeuvre, intrigue louche)
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6
Q

Qu’est-ce que l’hyponymie et l’hyperonymie?

A
  • Relation hiérarchique entre un terme sous-ordonné et un terme qui lui est superordonné
    o Mammifère > carnivore > félin > chat > chat angora
  • Hyperonyme = terme superordonné
  • Hyponyme = terme sous-ordonné
  • Co-hyponymes = termes qui partagent le même hyperonyme
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7
Q

Quelles sont les tâches de l’acquisition de la sémantique?

A
  • Sémantique du mot :
    o Découvrir le sens d’un mot, son extension (à quels objets/actions exactement il fait référence)
    o Découvrir le sens d’un morphème (une partie de mot). Ex., dé- = faire l’action inverse (décomposer)
  • Sémantique de la phrase :
    o Découvrir les règles d’appariement entre fonctions grammaticales et rôles sémantiques
    –> Quantification
    –> Négation
    –> Autres
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8
Q

Qu’est-ce que la lexicalisation et la conceptualisation? Quels sont les problèmes liés à tout cela?

A

Acquisition de la sémantique : lexicalisation et conceptualisation
- Sens : humain = [animé, adulte, rationnel, etc.]
- Toutes les personnes ont le même système conceptuel
- Les langues diffèrent dans la manière d’organiser et d’exprimer le système conceptuel de la réalité qui entoure les humains
Lexicalisation
- Lexicaliser : exprimer au moyen d’un mot
- P.ex., en Inuktitut
o Aput : neige au sol
o Qana: neige qui tombe
o Piqsirpoq: poudrerie
o Qimuqsuq: neige au sol et déplacée par le vent
- L’Inuktitut possède divers mots pour « neige » et lexicalise, i.e. codifie, les concepts de « chute » et « neige » dans le même mot
- Le français utilise des mots différents.
- P.ex., algonquin :
o Âniwâtin : ‘le moment de la journée où toute la nature est en équilibre’.
- Ce n’est pas toujours le cas que le ou les concept(s) n’existe(nt) pas en français.
- C’est justement que ces concepts ne sont pas lexicalisés et c’est la raison pour laquelle le français ne possède pas de mot pour cette réalité.
- Cependant, ce(s) concept(s) peut/peuvent être exprimé(s) avec des groupes de mots.
Acquisition
- Ce que l’enfant doit apprendre : l’enfant doit savoir quels concepts sont lexicalisés dans sa langue, ainsi que les mots qui y réfèrent.
- Concepts et mots : lequel en premier

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9
Q

Quelles sont les différentes hypothèses quant à l’acquisition de la lexicalisation et la conceptualisation?

A
  • Hypothèses :
    1. Le concept est acquis avant le mot
    2. Les deux se développent simultanément
    3. Le mot influence le champ conceptuel
  • Hypothèse 1 : le concept avant le mot
    o Si l’enfant acquiert un concept (ex., mouvement d’objet), il peut acquérir le mot qui l’exprime
    o Deux points de vue :
    1) Les concepts s’acquièrent
    2) Les concepts préexistent
    a. L’enfant doit découvrir comment ces concepts sont lexicalisés dans sa langue
    b. Le développement linguistique s’appuie sur des capacités conceptuelles
  • Hypothèse 2 : simultanéité et parallélisme
    o Les concepts et les mots de couleur s’acquièrent indépendamment l’un de l’autre
    o Par la suite, il y a correspondance entre les deux
    –> Au début, l’enfant regroupe des objets de la même couleur : démonstration de la connaissance du concept
    –> Parallèlement, l’enfant connait plusieurs mots de couleurs et il sait que ces mots réfèrent à des couleurs
    –> Mais, il n’associe pas le mot à la couleur concrète. Ex., un camion bleu est décrit avec le mot « rouge »
  • Hypothèse 3 : modification du champ conceptuel
    o La langue acquise influence la façon dont les enfants conceptualisent le monde, p.ex., l’espace
    o Anglais :
    –> « In » = relation
    –> D’enfermement « on » = relation de support
    o Coréen :
    –> Relation spatiale : espace serré
    –> Relation spatiale : espace non serré
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10
Q

Quelle est l’expérience reliée à l’hypothèse 3?

A
  • Enfants : 18-23 mois
  • Tâche : visionnement d’enfermement, support, espace serré, espace non serré
    o Ex : des blocs legos placés sur un autre (On/kkita)
    o Ex., des anneaux placés dans un panier (in/nehta)
    o Ex, des pinces placées dans un espace serré (in/kkita)
  • Procédure : visionnement de deux vidéos à la fois et écoute de phrases par les enfants dans leur propre langue. On leur demande de regarder une des deux vidéos :
    o Anglais : Where’s she putting it in?
    o Coréen : Eti-ey kki-e ‘Dans quel espace serré elle le place?’
  • Résultats :
    o Les enfants anglais ont regardé plus longtemps les scènes décrivant les événements d’enfermement quand ils ont entendu in, peu importe si la scène décrivait des événements de placement dans un espace serré ou non serré.
    o Les enfants coréens ont regardé plus longtemps les événements de placement dans un espace serré lorsqu’ils ont entendu kki-e, peu importe si les scènes montraient des événements d’enfermement (in) ou de support (on.)
  • Dès les plus jeunes âges testés, les enfants ont montré une conscience des catégories spatiales de leur propre langue
  • Est-ce que cela indique que leur conceptualisation spatiale était directement influencée par la langue à laquelle ils étaient exposés?
  • Une option : la langue peut influencer l’expressibilité des concepts, mais pas déterminer la conceptualisation
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11
Q

Qu’est-ce que la sémantique de la phrase?

A
  • Connaître la signification d’une phrase c’est notamment connaître ses valeurs et conditions de vérité
  • Valeur de vérité :
    o Si une phrase est vraie ou fausse
  • Conditions de vérité :
    o Quelles sont les conditions qui doivent être remplies pour qu’une phrase soit vraie
    o Ex., la conjonction (entre p et q)
    –> Quelle est la valeur de vérité d’une conjonction lorsque p = V et q = F? la réponse est : F
    –> Quelles conditions doivent être remplies pour qu’une conjonction soit vraie. La réponse : p = v et q = V
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12
Q

Quelle est une des méthodes les plus utilisées dans les études d’acquisition de la sémantique formelle?

A
  • Une des méthodes les plus utilisés dans les études d’acquisition de la sémantique formelle est le jugement de vérité (truth value jugement task)
  • Propriété fondamentale de cette tâche est sa simplicité : l’enfant devrait faire un jugement par rapport à un énoncé en disant si cet énoncé décrit de façon juste une situation.
  • 2 valeurs : oui ou non
  • Permet de cueillir beaucoup de données sur la compréhension des phrases complexes
  • Évaluation de certaines connaissances linguistiques qui semblait difficile à tester auparavant
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13
Q

Quelles sont les différentes catégories pour exprimer la quantification dans les langues naturelles?

A
  • Langues naturelles utilisent les catégorie différentes pour exprimer la quantification
  • Déterminants (relations entre des individus ou ensembles d’individus)
    o Every = chacun
    o All = tous
    o Few = quelque
    o A = un
    o Three = trois
  • Adverbes de quantification (relations entre des événements)
    o Always = toujours
    o Usually = habituellement
    o Etc.
  • Les SDs (DPs) contenant un nom propre ou un déterminant défini et un nom commun sont des expression référentielles.
  • Leurs référents sont des individus spécifiques dans le monde (ou dans un domaine du discours)
  • Les déterminants quantifieurs (chaque, tous, beaucoup, quelques, un, plusieurs) sont des expressions non référentielles.
  • Leurs référents ne sont pas des individus spécifiques dans le monde.
  • Ils expriment une quantité d’individus dans un domaine de discours qui ont une certaine propriété.
  • Chaque enfant boit du jus  cette phrase transmet l’idée que la quantité d’individus qui boivent du jus dans une situation donnée comprend la totalité des enfants dans cette situation.
  • Nathalie a acheté un vélo  cette phrase transmet l’idée que, dans le monde (ou domaine de discours), il existe au moins un vélo qui a été acheté par Nathalie.
  • La plupart des mammifères ont des poils  cette phrase transmet l’idée que, dans le monde, la quantité de mammifères qui ont des poils est majeure que la quantité de mammifères qui n’en ont pas.
  • De plus, les quantifieurs sont interprétés comme une relation entre deux ensembles d’individus.
  • Chaque enfant boit du jus :
    o La relation est établie entre l’ensemble d’enfants et l’ensemble de personnes qui boivent du jus.
    o Plus précisément, chaque dénote une relation de sous-ensemble : l’ensemble d’enfants est un sous-ensemble de l’ensemble de personnes buvant du jus.
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14
Q

Comment peut être analysée la relation d’ensemble des quantifieurs?

A
  • Cette relation d’ensembles peut être analysée en divisant la phrase en trois parties :
    1. Déterminant – quantifieur
    2. Restriction – le SN
    3. Portée – le reste de la phrase
  • Le déterminant et la restriction = SD (DP) quantifieur
  • La restriction est l’ensemble particulière sur lequel le quantifieur indique une quantité quelconque (ex., l’ensemble d’enfants dans chaque enfant)
  • La restriction se crée en combinant le déterminant (ex., chaque) avec un SN (ex., enfant)
    o Le résultat est un SD quantifieur (ex., chaque enfant)
  • C’est une propriété universelle de déterminants quantifieurs que leur restriction est définie par le nom avec lequel ils se combinent syntaxiquement.
    o Principe de conversation
  • Portée : l’ensemble avec lequel l’ensemble de la restriction interagit (ensemble de buveurs de jus)
    o Chaque enfant boit du jus
    –> [Pour chaque entité (a), tel que (a) est un enfant, [(a) boit du jus]]
    o Nathalie a acheté un vélo
    –> [Il existe une entité (b), tel que cette entité est un vélo, et [Nathalie a acheté (b)]]
  • Dans certains cas, les phrases contenant deux quantifieurs peuvent être ambiguës :
    o Tous les étudiants parlent une langue.
    –> Les étudiants parlent chacun une langue différente de celle des autres.
    –> La même langue est parlée par tous les étudiants.
    o Comme il y a deux quantifieurs dans la phrase, chacun a sa portée.
    o Pour obtenir l’interprétation 1, la portée du quantifieur universel (QU) (tous/toutes) doit inclure celle du quantifieur existentiel (QE) (un/une) –> portée large du QU
    –> Tous les étudiants parlent une langue  [Pour toute entité (a), tel que (a) est un étudiant, [il existe une autre entité (b) tel que (b) est une langue et [(a) parle (b)]]]
    o Pour obtenir l’interprétation 2, la portée du quantifieur existentiel doit inclure celle du quantifieur universel (portée large du QE)
    –> Tous les étudiants parlent une langue –> [Il existe une entité (a), tel que (a) est une langue, [et pour toute autre entité (b) tel que (b) est un étudiant, et [(b) parle (a)]]]
  • En outre, le domaine de quantification des SD quantifieurs est contextuellement ou pragmatiquement délimité.
  • Si la phrase chaque enfant boit du jus est énoncée dans une garderie, le SD chaque enfant réfère aux enfants de la garderie, pas à tous les enfants du monde.
  • Une phrase contenant un SD quantifieur est généralement énoncée par rapport à une situation particulière.
  • Les entités d’un type particulier dont il faut tenir compte pour vérifier si la phrase est vraie ou fausse ne sont pas toutes les entités au monde dénotées par le nom, mais seulement celles dans cette situation particulière.
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15
Q

Qu’est-ce que les enfants doivent savoir sur la quantification?

A
  • Ce que les enfants doivent savoir sur la quantification :
    o Différencier les SD référentiel (ER) de SD quantifieurs (Q)
    o Restreindre les quantifieurs aux noms avec lesquels ils se combinent
    o Créer la portée des quantifieurs
    o Limiter le domaine de quantification contextuellement
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16
Q

Comment se fait la différenciation entre les SD référentiels et quantifieurs?

A
  • Différenciation entre les SD référentiels et les SD quantifieurs
    o Les enfants anglophones interprètent les phrases contenant un pronom non réfléchi (PNR) et un SD référentiel (ER) de façon différente des phrases contenant un pronom non réfléchi et un SD quantifieur (Q)
    –> Alice washes her
    o Dans (a), le PNR peut être interprété comme s’il était réfléchi
    –> (a) = Alice washes herself
  • Par contre, dans (b), ce pronom est toujours interprété comme un PNR
    o (b) = Every girl washes her
  • Donc pour l’enfant, (b) signifie que pour toute entité, tel que (a) est une fille, et (a) lave une autre entité de genre féminin.
  • Puisque la seule différence entre (a) et (b) est le type de SD, référentiel vs quantifieur, il est possible de conclure que les différentes réponses que les enfants donnent à ces phrases sont une indication qu’ils distinguent entre SD référentiels et quantifieurs.
17
Q

Quelle est l’étude de Brooks et Braine (1996) sur la restriction des quantifieurs?

A
  • Étude : Brooks & Braine
  • 1996 : Enfants de 4 à 10 ans
  • Tâche : appariement d’image, les enfants doivent choisir l’image décrite par la phrase :
    o All of the men are carrying a box
    o There is a man carrying all the boxes.
  • Résultats :
    o Le pourcentage des réponses correctes concernant les deux phrases était d’environ 83% à l’âge de 4 ans et de 90% ou plus à 5 ans.
    o Même les enfants les plus jeunes ont été capables d’associer correctement la phrase (1.a) à la première image et la phrase (1.b) à la deuxième.
    o Ces résultats indiquent que les enfants appliquent le principe de conservation
    o S’ils ne le respectaient pas, ils auraient dû avoir du mal à choisir les images correspondantes dans l’expérience de Brooks & Braine
  • Supposons qu’ils interprètent (1.a) comme signifiant que l’action de porter effectuée par tous les hommes et subie par toutes les boîtes.
  • C’est-à-dire, all quantifie sur l’ensemble complet d’hommes et l’ensemble complet de boîtes.
  • Les enfants n’auraient pas pu apparier (1a) ni à l’image 1 ni à l’image 2.
  • Dans les deux cas, la phrase serait fausse, car il a des hommes supplémentaires dans une image et des boîtes supplémentaires dans l’autre.
18
Q

Quelle est l’étude de Crain et al (1996) sur la compréhension de la création de portées?

A
  • Portée large du QU :
    o Tous les étudiants parlent une langue : Pour toute entité (a) tel que (a) est étudiant, il existe une autre entité (b) tel que (b) est une langue, et (a) parle (b)
  • Crain et al (1996)
    o Participants : 14 enfants de 3;5-5;10
    o Tâche : jugement de vérité
    o Protocole :
    –> Des histoires sont jouées avec des jouets et des accessoires par un expérimentateur
    –> Les histoires sont regardées par l’enfant et une marionnette, Kermit la grenouille, jouée par un deuxième expérimentateur
    –> Après chaque histoire, Kermit dit ce qu’il pense qu’il s’est passé dans l’histoire
    –> On demande à l’enfant d’indiquer si la description de l’histoire par Kermit est vraie ou fausse
    –> Si Kermit a raison, selon l’enfant, alors l’enfant fait semblant de lui donner quelque chose de savoureux, comme un ananas
    –> Si Kermit dit quelque chose qui ne s’est pas produit dans l’histoire, alors l’enfant fait semblant de lui donner autre chose, par exemple un piment fort, pour lui rappeler de faire plus attention
    o Histoire : Une mère et ses deux enfants font du ski et viennent ensuite prendre un verre au chalet de ski. Il y a des tasses de cidre de pomme chaud et des bouteilles de boisson gazeuse disposées sur une table. La mère prend une tasse de cidre de pomme, mais les enfants sont tentés par les boissons gazeuses. La mère persuade les enfants de boire du cidre de pomme à la place, car cela les réchauffera. Les enfants prennent chacun une tasse de cidre de pomme
    o Phrases de Kermit :
    –> Vraie : Every skier drank a cup of hot apple cider
    –> Fausse : Only one skier drank a cup of hot apple cider
    o Résultats : acceptation des phrases à 88% du temps (49/56) –> 12 enfants sur 14 ont dit « oui » = vrai
19
Q

Quelle est l’étude de Crain et al (1996) sur la production de la création de portées?

A
  • Enfants : 14 entre 3;5-5;10
  • Tâche : élicitation
  • Protocole : afin que les enfants produisent les phrases désirées, Kermit a mal décrit les situations en utilisant uniquement le mot only. C’est-à-dire que Kermit a dit : Only one skier drank a cup of hot apple cider alors qu’en fait, tous les personnages en avaient bu. Lorsque les enfants ont indiqué que Kermit n’avait pas dit la bonne chose, on leur a demandé de lui expliquer : « Qu’est-ce qui s’est réellement passé? »
  • Résultats : les enfants ont correctement rejeté les fausses déclarations de Kermit à 98% du temps (55/56). Lorsqu’on leur a demandé d’expliquer à Kermit ce qui s’était réellement passé, 12 de 14 enfants ont produit des phrases avec all ou every.
  • Histoire similaire, mais avec des biscuits et des cerises.
  • Phase de Kermit : Only one girl ate a cherry.
  • Conclusion : les enfants créent des représentations dans lesquelles le QU a une portée large, i.e. une portée sur le QE
    o Pour toute entité (a), tel que (a) est une fille, il existe une autre entité (b) tel que (b) est une cerise, et (a) mange (b)
20
Q

Quels sont donc les défis de la quantification?

A
  • Pour que l’enfant interprète correctement une phrase il devrait :
    o Distinguer SDs (DPs) référentiels et quantifiés
    o Connaître la syntaxe du groupe nominal
    o Connaître la sémantique du groupe nominal
  • Pour que le DP quantifié soit interprété, il faut que le quantificateur se déplace de sa position de base vers « la gauche » : Quantifier Raising (QR)
  • Les études montrent que les enfants :
    o Distinguent SDs (DPs) référentiels et quantifiés
    –> Ex., Alice washes hero ou Every girl washes her
    o Comprennent le lien entre la syntaxe et la sémantique
    o Connaissent des restrictions sur l’emploi des quantifieurs
    o Etc.
  • Vers 2 ans, la connaissance des quantifieurs commence à apparaitre et se développe graduellement entre 2 et 5 ans
21
Q

Quelle est l’étude de cas sur la sémantique?

A
  • Les quantificateurs chacun et beaucoup
    1. Les enfants ont chacun reçu un ballon.
    2. Les enfants ont beaucoup reçu de ballons.
    3. Les enfants ont tous mangé la tarte. (Français standard)
    4. Les enfants ont tUt mangé la tarte. (Québécois)
    5. Comment les enfants font-ils?
  • Test :
    o 5 phrases simples grammaticales
    o 5 phrases simples non grammaticales
    o 3 phrases grammaticales avec beaucoup/chacun
    o 3 phrases non grammaticales avec beaucoup/chacun
  • Stimuli :
    o *Les enfants ont beaucoup construit un château de sable.
    –> (Beaucoup d’enfants ont construit un château de sable)
    o *Le policier a chacun attrapé des voleurs.
    –> (Le policier a attrapé chacun des voleurs.)
  • Tâche : jugement de grammaticalité (Bubu)
    o Bubu ne parle pas bien le français.
    o Il voudrait que tu l’aides.
    o Il va décrire les images.
    o Il voudrait que tu lui dises si c’est comme ça qu’on dit en français
  • Sujets :
    o Beaucoup : 32 enfants entre 3;01 et 6;03
    –> 6 de 3 ans
    –> 19 de 4 ans
    –> 4 de 5 ans
    –> 3 de 6 ans
    –> 21 adultes
    o Chacun : 40 enfants entre 3;01 et 5;04
    –> 14 de 3 ans
    –> 17 de 4 ans
    –> 9 de 5 ans
    –> 13 adultes
    o Résultat – beaucoup
    –> Les enfants acceptent les phrases simples grammaticales et rejettent les phrases simples agrammaticales = ils ont compris le test et ils peuvent faire des jugements de grammaticalité
    –> Ils acceptent les phrases où beaucoup porte sur l’objet (correctement) (mais les adultes ont de la difficulté avec ces phrases…!)
    –> À 3 ans, ils acceptent aussi les phrases où beaucoup porte sur le sujet
    o Résultat – chacun
    –> Encore une fois, les enfants acceptent les phrases simples grammaticales et rejettent les phrases simples non grammaticales
    –> Mais ils acceptent toutes les phrases avec « chacun », grammaticales ou non, et ce, jusqu’à 5 ans (alors que les adultes les rejettent)
    –> Peut-être y a-t-il une influence de tUt québécois?
    –> Pour le savoir, il faudrait aller tester des petits français non influencés par le français québécois.
  • Test 2 – jugement de vérité
    o Beaucoup peut aussi être un quantifieur sur le groupe verbal :
    –> J’ai beaucoup apprécié ce film = beaucoup apprécié, pas beaucoup de films
    o Question : est-ce que les enfants ont une préférence pour la quantification sur le groupe verbal?
    o Phrases tests : (4 phrases de type)
    –> Les abeilles ont beaucoup piqué le chat
    o Deux images :
    –> Beaucoup d’abeilles, peu de piqûres (= beaucoup d’abeilles)
    –> Beaucoup de piqûres, peu d’abeilles (= beaucoup piqué)
    o Question : « Est-ce que la phrase décrit l’image? Pourquoi? »
    o Types de justification possibles :
    –> SQ = il y a beaucoup/pas beaucoup d’abeilles
    –> VQ = il y a beaucoup/pas beaucoup de piqûres
    –> OQ = il n’y a pas beaucoup de chats
    o À partir de 4 ans, la majorité des réponses sont de type Quantification sur le verbe
    o Mais la moitié des réponses à 3 ans et presque le tiers à 4 et 5 ans sont de type Quantification sur le sujet.
    –> Conclusion : la quantification « à distance » n’est pas maîtrisée avant 6 ans.