Cours 9 - Le trouble d'anxiété généralisée Flashcards
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Dans le trouble d’anxiété généralisé, comment fait-on pour déterminer s’il y a un problème, est-ce qu’on regarde s’il y a présence ou non d’anxiété (catégories) ou plutôt s’il y a un continuum (dimension) entre le fait de ne pas avoir d’anxiété du tout et avoir de l’anxiété extrême?
Catégorie: On ne peut pas analyser l’anxiété seulement pas sa présence ou son absence parce que dans la vraie vie ce n’est pas comme ça que ça se passe, les inquiétudes sont normales et tout le monde en vit.
Dimension: On pourrait tracer une ligne sur le continuum pour établir le seuil de normalité clinique - mais on ne le fait pas puisque ce ne serait pas très significatif.
Pour déterminer la gravité de l’anxiété on va plutôt regarder avec des critères (intensité de l’anxiété, impact sur le fonctionnement et détresse ressentie) pour voir comment elle affecte la personne puis la situer sur le continuum.
Quel est le modèle théorique de base du trouble d’anxiété généralisé?
1- Il y a une situation qui se produit.
2- La personne se dit: “et si…?” ou “s’il fallait que…?”
3- La personne se met à avoir des inquiétudes.
4- Des inquiétudes découlent l’anxiété.
5- L’anxiété entraine la démoralisation, l’épuisement et d’autres symptômes physiologiques comme des tensions musculaires.
Quel élément très important retrouve-t-on derrière le modèle théorique de base du trouble d’anxiété généralisé?
Il y a vraiment une intolérance à l’incertitude. S’il n’y avait pas cela, les gens se diraient moins souvent des “et si…?” et développeraient donc moins d’inquiétudes.
**Quelle est la définition d’une inquiétude?
Une inquiétude c’est un ensemble de pensées, d’images ou de doutes qui s’enchaînent, qui portent sur des événements négatifs futurs et qui sont accompagnés d’anxiété.
Durant la thérapie, on va demander à la personne de faire son auto-observation, en quoi cela consiste-il?
À 3 moments précis dans la journée, on va demander à la personne d’écrire dans une grille la date et l’heure - ses inquiétudes présentement - son niveau d’anxiété (sur une échelle de 1 à 10) - et le type d’inquiétude (type 1 ou type 2).
Qu’est-ce qu’une inquiétude de type 1 et qu’est-ce qu’une inquiétude de type 2?
Inquiétude de type 1: Elle a pour origine un problème qui est actuel (ex: blessure au pied).
Inquiétude de type 2: Elle a pour origine un problème éventuel, c’est-à-dire un problème qui pourrait arriver un jour (même s’il n’y a aucun signe que ça va arriver), c’est vraiment une inquiétude qui dépend d’un problème qui arriverait selon une éventualité (ex: ne pas vouloir prendre sa voiture dès qu’il neige un peu parce qu’il se pourrait qu’on ait un accident).
**C’est le problème qui doit être actuel ou éventuel pas l’inquiétude.
Vrai ou faux, ce ne seront pas les mêmes stratégies d’intervention qui seront utilisées dépendamment du type d’inquiétude de la personne.
Vrai.
Vrai ou faux, le problème cause l’inquiétude.
Vrai.
L’analyse des grilles d’auto-observation du patient permettent souvent de se rendre compte de quoi?
On va se rendre compte qu’il y a des thèmes récurrents chez le patient et qui sont à la source de ses inquiétudes.
Vrai ou faux, une inquiétude ne peut pas être de type 1 et de type 2 en même temps.
Faux, certaines inquiétudes peuvent être des deux types à la fois si par exemple l’inquiétude porte sur un problème actuel, mais que la personne s’inquiète de quelque chose d’éventuel par rapport à ce problème actuel.
ex. J’ai mal au ventre (problème actuel, inquiétude de type 1), c’est peut-être la maladie de Crohn (problème éventuel, inquiétude de type 2).
Quelles sont les 2 analogies qui illustrent bien le rôle de l’intolérance à l’incertitude dans le trouble d’anxiété généralisée?
1- L’analogie des allergies: Quand on est allergiques au pollen il ne suffit que d’une petite quantité de pollen dans l’air et on réagit très fort. C’est le même principe avec les gens qui ont un trouble d’anxiété généralisée: il ne suffit que d’un petit peu d’incertitude dans leur environnement et il vont réagir énormément (inquiétude, puis anxiété).
2- L’analogie des verres filtrants: Les gens qui ont un trouble d’anxiété généralisée vont avoir des “lunettes” d’incertitude qui vont leur permettre inconsciemment de repérer l’incertitude dans leur environnement et toutes les mauvaises choses qui pourraient se produire.
Pourquoi n’est-il pas utile d’utiliser les statistiques très faibles que quelque chose se produise pour essayer de faire de la restructuration cognitive avec quelqu’un qui a un trouble d’anxiété généralisée?
Parce que les gens qui ont un trouble d’anxiété généralisée vont s’inquiéter tant que la probabilité que quelque chose se produise n’est pas de 0. Il est donc inutile d’essayer de jouer avec les chiffres avec eux pour faire de la restructuration cognitive.
Que peut-on faire pour aider les gens qui ont un trouble d’anxiété généralisé à améliorer leur niveau d’énergie afin qu’ils se sentent moins épuisés?
On va essayer de les aider à se rendre compte des choses automatiques qu’ils font quand ils s’inquiètent et qui les font dépenser beaucoup d’énergie inutilement.
Quelles sont les 2 familles de manifestations de l’intolérance à l’incertitude?
1- Les stratégies d’approche: pour diminuer l’incertitude, elles sont souvent très demandantes.
2- Les stratégies d’évitement: pour éviter l’incertitude.
Quelles sont les 6 stratégies d’approche qui sont des manifestations d’une intolérance à l’incertitude?
*Toutes les stratégies visent à réduire l’incertitude.
1- Faire tout soi-même et ne pas déléguer: Pour ressentir un certain contrôle de la situation, éliminer la possibilité que les autres fassent des erreurs et ainsi diminuer l’incertitude.
2- Rechercher beaucoup d’information avant de passer à l’action: Sert à récolter tellement d’information qu’il n’y a presque plus d’incertitude par rapport au choix que l’on prendra. Un temps fou et beaucoup d’énergie y sont consacrés, souvent pour des détails peu importants.
3- Questionner une décision déjà prise: Repasser la réflexion dans sa tête sans arrêt pour s’assurer d’avoir pris la bonne décision et ainsi diminuer l’incertitude (mais ça ne sert à rien, c’est déjà passé).
4- Chercher à être rassuré: Cela demande beaucoup d’énergie à l’entourage. Ils vont constamment chercher à être rassurés par autant de personnes qu’il le faut, pas seulement 1 ou 2, afin de diminuer l’incertitude.
5- Vérifier et revérifier: Pour minimiser l’incertitude le plus possible en étant vraiment certains à 100%.
6- Surprotéger les autres: Ils s’inquiètent toujours de tout, ils vont donc surprotéger les autres de ce qui pourrait arriver afin de diminuer leur propre incertitude.
Quelles sont les 3 stratégies d’évitement qui sont des manifestations d’une intolérance à l’incertitude?
*Toutes les stratégies visent à éviter l’incertitude.
1- Éviter de s’engager: Étant donné que l’engagement présente un risque, une incertitude, la personne préfère ne pas s’engager (ex: avoir peur des conséquences émotionnelles suite à l’engagement dans une relation si celle-ci prend fin). Donc, l’incertitude est évitée en ne s’engageant pas.
2- Trouver des raisons « imaginaires » pour éviter certaines activités: si une situation suscite de l’incertitude, la personne trouvera un moyen de ne pas y participer.
3- Procrastiner: Si quelque chose est une cause d’anxiété/d’incertitude, la personne l’évite en la reportant à plus tard (ex: procrastiner une décision).
Quelle est l’opinion des personnes ayant un trouble d’anxiété généralisée à propos de l’utilité de s’inquiéter?
Les personnes ayant un trouble d’anxiété généralisée entretiennent des idées positives avec le fait de s’inquiéter, mais ce sont des idées qui sont fausses. Ils trouvent en général qu’il est utile de s’inquiéter et tiennent fortement à le faire.
Quelles sont les 5 fausses idées entrenues par les personnes ayant un trouble d’anxiété généralisé à propos de l’utilité de s’inquiéter?
1- S’inquiéter aide à solutionner des problèmes.
2- Les inquiétudes constituent une source de motivation qui assure que les choses soient faites.
3- S’inquiéter permet de se protéger contre certaines émotions négatives.
4- Les inquiétudes peuvent prévenir les événements négatifs.
5- Le fait de s’inquiéter constitue un trait positif de la personnalité.
Pourquoi le fait de s’inquiéter n’aide-t-il pas à solutionner des problèmes?
Parce que quand on s’inquiète beaucoup ça interfère cognitivement avec notre capacité à utiliser le processus de résolution de problème. Cela a aussi un effet sur notre concentration donc on est moins concentré pour trouver des solutions. De plus, la personne va discréditer toutes les solutions possibles puisqu’elles ont toutes un degré d’incertitude.
Pourquoi les inquiétudes ne constituent pas une source de motivation qui assure que les choses soient faites?
Parce qu’on peut très bien être motivés même si on ne s’inquiète pas. On sait aussi que le fait de s’inquiéter va inciter les gens à procrastiner. En plus, les inquiétudes vont nuire à la performance (concentration, mémoire, etc.).
Pourquoi s’inquiéter ne permet pas de se protéger contre certaines émotions négatives?
Il est faux de croire que s’inquiéter tout de suite de quelque chose permet de mieux recevoir la nouvelle si cela arrive pour vrai.
Parce que en plus de vivre de l’inquiétude pour rien, on vivra la mauvaise nouvelle autant durement (même plus puisqu’on n’est pas en bonne condition physique et mentale étant donné le temps passé à s’inquiéter avant qui nous a épuisé, donc au final la personne qui ne s’est pas inquiété sera plus en forme pour faire face aux émotions négatives).
De plus, si on s’inquiète et que la mauvaise nouvelle n’arrive jamais, on a passé tout ce temps à s’inquiéter et à nuire à notre qualité de vie pour rien.
Que peut-on faire avec une personne qui a la conviction que le fait de s’inquiéter permet de prévenir les événements négatifs?
La personne a la fausse croyance que: “Si je m’inquiète de quelque chose, ça n’arrivera pas. Je me suis toujours inquiété et ce n’est jamais arrivé…”
Il faut faire de la restructuration cognitive avec la personne qui entretient ces fausse croyances. On va lui demander s’il n’y aurait pas des situations où elle ne se serait pas inquiétée et que rien ne s’est passé malgré tout. On peut aussi lui demander s’il y aurait un moment où elle s’est inquiétée et que l’événement s’est produit quand même.
Que peut-on faire avec une personne qui croit que s’inquiéter constitue un trait positif de la personnalité?
Le fait de croire que de s’inquiéter des gens qu’on aime signifie qu’on tient à eux est faux.
On peut faire de la restructuration cognitive avec ces personnes. On pourrait leur demander si dans leur entourage il n’y aurait pas des gens qui ont des enfants qu’ils aiment et qui ne s’inquiètent pas pour eux tout le temps. On peut aussi demander avec beaucoup de doigté à ces personnes si le fait qu’elles s’inquiètent tout le temps pour les gens qu’elles aiment ne nuirait pas à leurs relations avec ceux-ci plutôt que de les améliorer (on veut faire comprendre à la personne qu’il y a des mauvais côtés à s’inquiéter pour ses proches).
Quelle révélation peut-on retirer de l’analyse des fausses idées à propos de l’utilité de s’inquiéter?
S’inquiéter ça ne sert à rien du tout.