DC - 002 - Portelli Flashcards
(240 cards)
Société entrée directement dans la modernité étatique
Les Etats-Unis, société de colons émancipés de la Couronne britannique.
L’État-nation
Deux conceptions justifient l’identification de l’État et de sa population :
- L’approche volontariste (France) ;
- La vision déterministe : espace, langue, religion (Allemagne).
Le principe des nationalités selon lequel toute nation a vocation à se constituer en Etat se répand en Europe :
- Les révolutions au XIXe, surtout 1848 ;
- Au lendemain de la guerre de 1914-1918, avec le traité de Versaille qui démantèle les Empires (allemand, austro-hongrois, russe et ottoman).
Aujourd’hui, des difficultés :
- Les découpages administratifs qui ont été réalisés par les puissances coloniales constituent des Etats-nations manquant de cohérence et posant des problèmes de minorités ;
- L’affaiblissement des liens d’allégeance et de solidarité, conduisant à des phénomènes identitaires : Flandre, Catalogne, Pays Basque, fracture Nord-Sud italienne.
Apport essentiel de l’acte II de la décentralisation par rapport au premier
La constitutionnalisation de la décentralisation en 2003.
Régionalisme espagnol
La Constitution de 1978 :
- S’appuie sur un socle hérité de la tradition administrative française : communes et provinces ;
- Distingue entre les communautés historiques au fort particularisme (Catalogne, Pays Basque, Galice) et les communautés autonomes ordinaires ;
- Organise des transferts de compétences : statuts adoptés par les parlements régionaux, puis validés par le parlement espagnol (Cortes) puis soumis à référendum local ; ainsi, le nouveau statut catalan en 2005 a été modifié par les Cortes et ratifié par référendum local en 2006, ce qui n’a pas empêché la tenue d’un vote sur l’avenir de la Catalogne le 9 novembre 2014 à l’initiative de la région, déclaré inconstitutionnel par le Tribunal constitutionnel saisi par le gouvernement.
Régionalisme italien
La Constitution de 1948 a instauré un double régionalisme :
- Des régions à statut spécial disposant d’une forte autonomie ;
- Des régions à statut ordinaire.
La révision constitutionnelle de 2001 a organisé un système quasi-fédéral :
- Les compétences de l’Etat sont limitativement énumérées ;
- Les régions détiennent la compétence législative de principe ;
- Les régions et les communes disposent prioritairement des fonctions administratives.
En revanche, rejet par un référendum en 2006 de la réforme de 2005 proposée par Silvio Berlusconi qui proposait :
- Le transfert de nouvelles compétences exclusives aux régions en matière de santé, d’éducation et de police ;
- La suppression des mécanismes de péréquation entre régions riches et régions pauvres.
Spécificité des Etats régionaux
Ils ont construit une organisation territoriale inégalitaire pour tenter de répondre aux tensions nationalistes qui remettent en cause leur unité.
Par exemple, au Royaume-Uni, le parlement Ecossais dispose d’une autonomie plus forte (pouvoir législatif originaire) que celle du parlement gallois (pouvoir législatif délégué), respectivement introduits par le Scotland Act et le Government of Wales Act de 1998
→ rejet en 2014 de l’indépendance lors du référendum écossais (55%).
Problèmes des Etats régionaux
Tensions identitaires ou autonomistes :
- En Espagne : Catalogne, pays Basque ;
- En Italie, tandis que les régions périphériques (îles, régions frontalières à minorités linguistiques) ont un statut spécial, c’est le nord de la péninsule qui réclame plus d’autonomie (fiscale et refus de péréquation).
-> contestation de l’existence d’une Chambre représentant les CT, alors qu’elles-mêmes détiennent un pouvoir législatif.
Modalités de la naissance d’Etats fédéraux
Agrégation d’Etats indépendants décidant d’abandonner leur souveraineté internationale au profit d’une nouvelle entité politique :
- Forcée : transformation de la confédération en Etat fédéral en Suisse en 1848 ; unification allemande de 1871 sous la tutelle de la Prusse ;
- Libre : Etats-Unis d’Amérique en 1787 à partir des 13 Etats associés en Confédération en 1776.
Dislocation de l’Etat unitaire, de centralisé à fédéral, comme en Belgique de 1970 à 1993. Depuis :
- Zone flamande regroupant la représentation de la Flandre et de la minorité flamande de Bruxelles en un seul Parlement depuis 2004 ;
- Les wallons et bruxellois francophonesont constitué en 2011 une Fédération Wallonie-Bruxelles dotée d’un Parlement commun.
Les principes des Etats fédéraux
Principe d’autonomie, selon lequel les Etats fédérés s’organisent librement :
- Ordre juridique propre : compétences propres et juridiction constitutionnelle tranchant les conflits de compétences ;
- Souvent leur propre Constitution ;
- Exclusion de la diplomatie, de la défense, de la monnaie (souveraineté externe).
Principe de participation à la décision fédérale :
- Représentation : Sénat américain ;
- Conseil (Rat en Allemagne) : les membres des gouvernements des Etats constituent la Chambre et votent sur la base de mandats impératifs.
Exemples de guerres résultant du refus du fédéralisme
Guerre de Sécession : guerre civile américaine de 1861-1865.
Guerre du Biafra : guerre civile au Nigéria de 1967-1970.
Guerre en ex-Yougoslavie de 1992 à 1996.
Critères faisant de l’UE une organisation sui generis
Eléments de fédéralisme :
- Le Parlement européen est élu au suffrage universel depuis 1979, Commission - Organe exécutif - et Cour de justice imposant la supériorité du droit de l’UE sur le droit national ;
- Transfert croissant de compétences des Etats vers l’Union : en matière économique et commerciale notamment.
Eléments de confédéralisme :
- Conseil européen des chefs d’Etat et de gouvernement, Conseil des ministres ;
- Refus de la monnaie unique dans neuf Etats. La défense et la diplomatie sont des prérogatives des Etats, en dépit de l’instauration, par le traité de Lisbonne, d’un haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité ;
- L’UE ne détient pas la compétence de sa compétence ;
- Introduction avec l’art 50 TUE de la possibilité pour un Etat membre de se retirer de l’UE.
Nature constitutionnelle du Parlement européen
Le Parlement européen ne constitue pas une assemblée souveraine dotée d’une compétence générale et qui aurait pour vocation de concourir à l’exercice de la souveraineté nationale.
(CC, n° 92-308 DC du 9 avril 1992, Maastricht I)
Nature constitutionnelle du peuple français
La Constitution ne connaît que le peuple français, composé de tous les citoyens français sans distinction d’origine, de race ou de religion → la mention faite par le législateur du « peuple corse, composante du peuple français » est donc contraire à la Constitution.
(CC, n° 91-290 DC, Loi portant statut de la collectivité territoriale de la Corse)
Les différentes modalités d’élaboration des constitutions
- Octroyées par le souverain dans les Etats monarchiques ;
- Elaborées par les détenteurs effectifs du pouvoir (armée, partis politiques), plébiscitées ou non par peuple (Constitutions napoléoniennes) ;
- Associant le peuple au pouvoir constituant originaire : élection d’une assemblée constituante, qui peut appeler le peuple à se prononcer sur le texte (ex : projets de constitutions de 1946, Constitution de 1958).
Les normes constitutionnelles anglaises
La constitution coutumière :
- Série de règles coutumières et de conventions politiques ;
- Grande charte de 1215 ;
- Pétition des droits de 1628 ;
- Habeas Corpus de 1679 ;
- Bill of Rights de 1689 ;
- Parliament Acts de 1911, 1949 et 2011 ;
- Constitutionnal Reform Act de 2005 ;
- Human Rights Act de 1998.
Les voies de modification d’une constitution
- La pratique des acteurs politiques : “Constitution Grevy” de 1879, qui s’engage devant l’Assemblée à exercer son mandat de président de la République de façon à le soumettre à la “volonté de la nation” incarnée par le Parlement ;
- La coutume constitutionnelle palliant le silence des textes : sous la Troisième république, coutume praeter legem complétant les dispositions succintes des lois constitutionnelles de 1875 ;
- Révision formelle d’un texte : souple (Chartes de 1814 et 1830 n’imposant aucune règle de modification ; recours à une loi ordinaire) ou rigide (procédures spécifiques ; trois législatures pour réviser la Constitution de 1791 → abrogation de l’ensemble au bout d’un an) ;
- Par le peuple ou par une assemblée nouvellement élue (Belgique) ou spéciale (réunion des Chambres en Congrès - art 89 C)
- Il peut être prévu l’interdiction de révision : loi fondamentale allemande (interdiction de remettre en cause la forme fédérale), Constitution américaine (interdiction de porter atteinte à l’égale représentation des Etats membres de l’Union au Sénat), en France (depuis 1884) et en Italie, interdiction de porter atteinte à la forme républicaine du gouvernement. En France, interdiction de procéder à une révision en cas d’occupation du territoire, d’intérim de la présidence de la République, d’exercice des pouvoirs de l’article 16 C notamment.
Les éléments constitutifs de l’Etat de droit
1° La protection des citoyens contre l’arbitraire et l’affirmation d’un droit de l’exécution des lois ou de l’organisation de l’Etat ;
2° L’affirmation des déclarations des droits (difficile en France du fait de l’accumulation des déclarations pendant un siècle, alors que les lois constitutionnelles de 1875, appelées à rester en vigueur 65 ans, n’en ont pas comportées) ;
3° Le contrôle de constitutionnalité : d’abord pour les actes administratifs, sous une forme juridictionnelle ; puis pour les lois (contrôle politique dans les Constitutions impériales de l’An VIII ou de 1852 ou juridictionnel ; par voie d’exception aux Etats-Unis, ou suivant le modèle européen ) ;
4° Le contrôle de conventionnalité : traités de l’UE, Conv EDH, conventions de droit du travail.
Le contrôle de constitutionnalité en Europe
Apparu en Autriche (Constitution de 1920).
Politisation du recrutement :
- Les juges allemands (16) sont élus par moitié par chacune des Chambres à la majorité des 2/3 ;
- Les juges belges sont nommés par le roi sur une liste établie par le Sénat à la majorité des deux tiers ;
- Les juges autrichiens nommés par le Parlement et le gouvernement.
En contrepartie, obligation d’une formation juridique, sauf France.
Seule l’Irlande a repris le modèle américain de contrôle de constitutionnalité confié au juge ordinaire.
Le contrôle peut être a priori ou a posteriori, concret ou abstrait.
Apport de la Constitution des Etats-Unis au constitutionnalisme moderne
17 septembre 1787
Invention :
- De la forme de l’Etat fédéral ;
- De la séparation des pouvoirs ;
- D’une souveraineté du peuple dont émane tout pouvoir.
Guerre d’indépendance des colonies anglaises
Elle éclate en 1775, s’achève par la reconnaissance de l’émancipation des 13 Etats par l’Angleterre par les traités de Paris et de Versailles en 1783.
Une Confédération a été établie dès 1777, mais ratifiée seulement en 1781. Inefficace, une convention constitutionnelle se réunit à Philadephie en mai 1787 pour élaborer une “Constitution fédérale”.
La représentation des citoyens aux US dans la Constitution initiale
Compromis des 3/5e : cinq esclaves correspondent à trois citoyens dans le calcul démographique des sièges de la Chambre représentant la population.
Ce compromis permettra de faire aboutir les négociations le 17 septembre 1787. Il restera en vigueur jusqu’à sa suppression par le XIVe amendement, adopté à la fin de la guerre de Sécession, qui fait également de toute personne née sur le sol américain un citoyen des Etats-Unis.
Les trois principes de la conception américaine de l’Etat libéral
La séparation des pouvoirs.
Le fédéralisme.
La protection des droits individuels.
La séparation des pouvoirs aux Etats-Unis
La séparation des pouvoirs :
- Checks and balances entre les différents pouvoirs : politique et judiciaire, exécutif et législatif, fédéral et des Etats, etc. ;
- Sept articles dans la Constitution, traitant des différents organes fédéraux et des compétences attribuées ou interdites ; texte bref et technique laissant place à l’interprétation par les organes politiques et judiciaires.
Le fédéralisme aux US
Un congrès bicaméral :
1° La Chambre des représentants (435 membres) élue pour deux ans ;
2° Le Sénat (2 membres par Etat, soit 100 membres) élu pour six ans et renouvelé par tiers, en même temps que les élections des représentants.
