Examen synthèse | Session 1 Flashcards

1
Q

Les langues sont-elles figées?

A

Non, elles évoluent avec les personnes qui les parlent (anglicismes, expressions, etc.)

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2
Q

Uniformisation du français?

A

Récente: par le biais des médias de masse.

Uniformisation grâce à l’école et aux guerres (membres du même régiment de régions différentes)

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3
Q

Langue française compliquée (pourquoi?)

A

17e siècle: élitisme à la cour de Louis XIII et Louis XIV et autres cours d’Europe, prestige culturel et scientifique à parler français.

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4
Q

Création de l’académie

A
Cardinal de Richelieu
Observer l'évolution de la langue
Réglementer la langue:
Grammaire: respect des règles, élitisme
Dictionnaire: 1e édition en 1694, refus de contrevenir à la bienséance, mots proscrits (vomir)
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5
Q

Conquête de la Gaule par César

A

le latin devient la langue de commerce, de l’armée, de l’administration et, petit à petit, du peuple. Le latin parlé en Gaule est populaire et ne ressemble pas au latin classique de Rome.

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6
Q

Invasions barbares en Europe

A

au contact du francique (langue germanique des Francs), le latin populaire se transforme graduellement

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7
Q

Fragmentation linguistique au Moyen-Âge

A

Systèmes linguistiques différents
Langue d’oïl (Nord, trouvères)
Langue d’oc (Sud, troubadours)
Capitale: Paris: supériorité du français de l’Île-de-France mais nombreux dialectes.

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8
Q

Valorisation du français (Renaissance)

A

ordonnance Villers-Cotterêts: tous les textes de loi en français plutôt qu’en latin (François 1er)

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9
Q

Enquête de l’abbé Grégoire sur le français

A

Après la révolution
12% parlent français
Mène à une guerre aux dialectes/patois

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10
Q

Période historique

A

laps de temps de plusieurs années, décennies ou siècles selon un découpage historique

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11
Q

Mouvement/courant littéraire/artistique

A

groupe d’artistes ou écrivains partageant la même vision du monde, esthétique, valeurs ou préoccupations.

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12
Q

Période historique (exemples)

A

Antiquité
Moyen-Âge
Renaissance
Lumières

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13
Q

Mouvement/courant littéraire/artistique (exemples)

A
Baroque
Classicisme
Romantisme
Naturalisme
Surréalisme
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14
Q

Genre littéraire

A

catégorie de production littéraire obéissant à certaines contraintes formelles.

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15
Q

Genre littéraire (exemple)

A
Poésie
Théâtre
Roman
Essai
Nouvelle
Autofiction
Roman
Policier
Tragédie
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16
Q

Moyen-Âge (caractéristiques)

A

Soumission
Politique: le régime féodal (suzerain → vassal → serfs)
Religieuse: l’Église: seigneur (politique) → Seigneur (religieux)
Influence spirituelle (inquisition)
Influence politique/militaire: Croisades, façon d’unifier un territoire morcelé autour d’une quête, enfants → vendus esclaves
Influence économique: création comptoirs bancaires par les Templiers
Influence intellectuelle: moines et prêtres seuls à savoir lire/écrire, copistes donc sous décisions Église, université sous gouverne Église
Influence artistique: cathédrales romanes/gothiques, sujets religieux dans l’art (vitraux, peintures
Au cœur de la chanson de geste et de la littérature courtoise
ø présence auteur
ø originalité

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17
Q

La chanson de geste

A

Hauts faits d’armes racontés dans un long poème
Tradition populaire du conte à l’oral, fixée à l’écrit au fil des siècles.
Moyen de se divertir.
La chanson de Roland est plus proche de l’Iliade, très chrétien et peu païen, univers épique, peu nuancé, dichotomique. Le non-christianisme est un défaut.
Faits historiques et légendes.
Tonalité épique
Personnages idéalisés ou au contraire servent de contre-exemples.

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18
Q

Chanson de Roland

A

Chanson de geste
Roland incarne l’idéal moral du Moyen-Âge: chevalier
Ganelon est jaloux de Roland, l’envoie dans une embuscade pour qu’il meurt.
Roland se rend compte qu’il est embusqué mais refuse de sonner le cor.
Au bout d’un certain temps, il cède, après s’être brillamment battu.
Ganelon essaie de convaincre Charlemagne que ce n’est pas Roland qui a fait sonner le cor.
Roland meurt.

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19
Q

La littérature courtoise

A

Courtoi: relatif à la cour → mœurs raffinées, donc sens mélioratif, tandis que vilain désigne un habitant de la campagne et a pris un sens péjoratif.
Fin’amor: règles de l’amour courtois chantées par les troubadours
Récits inspirés de la tradition celtique orale (matière de Bretagne)
Transmission d’un idéal moral (raffinement, noblesse, droiture) qui s’oppose aux mœurs féodales (mariages forcés, inégalité des sexes, etc.);
La roue de fortune: allégorie du destin, roue qui tourne où on peut être au sommet, mais rapidement se retrouver au sol.
Opposition avec la chanson de geste, où il n’y a pas de place pour l’amour.
Expérience initiatique, épreuve à la lisière du merveilleux/surnaturel.
À l’époque, les mœurs féodales sont violentes, tandis que la littérature courtoise transmet un idéal moral.
La soumission est transposée dans les couples (souvent adultères), mais la femme est supérieure (le chevalier lui est soumis complètment).
Personnages
Archétypes
Personnages exclus et laissés pour compte.
Trait surnaturels qui les apparentent à des fées
Importance des objets, des symboles animaux et végétaux dans les Lais.

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20
Q

Amour littérature courtoise

A

Transposition au plan amoureux des rapports entre chevaliers et seigneurs (soumission, obéissance complète, fidélité absolue);
Régi par un code très strict, celui de la cour;
L’amour est un mélange de souffrance et de constance:
Maladie d’amour: fièvre, insomnie, évanouissement, folie
Épreuves à traverser pour atteindre le bonheur
Importance de la déclaration d’amour
Règle du secret: l’amour ne dure pas quand il est divulgué
Ardeur et intensité extrêmes de la passion amoureuse
Coup de foudre (premier regard ou avant rencontre)
Désir de mourir si non-réciprocité
Amour adultère: conflit de loyauté (suzerain vs femme)
Expression de sentiments souvent tourmentés.

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21
Q

Littérature courtoise vs chanson de geste

A

Chevalier de geste guerrier plutôt qu’amoureux, chevalier courtois souffre pour et est soumis avant tout à la femme qu’il aime (code chevaleresque → domaine amoureux).

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22
Q

Vision mystique dans la littérature courtoise

A

Mystique: miracles, surnaturel, merveilleux
L’univers médiéval est fondé sur la foi et sur une vision du monde occulte (miracles, reliques, présages, symboles…).
L’univers de la matière de Bretagne (légendes arthuriennes du Graal, de la Table ronde, de Merlin, des fées, des anneaux magiques…) témoigne de cette vision plus proche du merveilleux omniprésente en littérature.
Certaines pratiques médiévales semblent farfelues aujourd’hui (procès d’animaux, duel judiciaire, croisade des enfants…), mais le Moyen-Âge ne repose pas sur la même logique rationnelle.
Cohabitation fées et mortels, présages, augures, reliques

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23
Q

La poésie courtoise

A

Chanson de Ventadour
Comtesse de Die
Tonalité lyrique: expression des sentiments personnels
Accompagné de la lyre, par métonymie: chanson lyrique.
Un texte est fait pour être interprété et redécouvert et c’est ainsi qu’il continue à vivre.
Il n’y a pas qu’une seule interprétation figée.
Une œuvre est faite pour faire réagir.
Jansénisme: fatalité (impossibilité de choisir si tu as la grâce ou pas, seul Dieu le peut), opposition avec les jésuites (mériter sa place au paradis) et l’existentialisme.

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24
Q

Bernard de Ventadour

A

tous les clichés, codes, archétypes de l’amour courtois
La personne aimée est toujours la meilleure.
Soupir est un lieu commun, symptômes physiques de l’amour.
Série de souffrances pour aimer.
L’amour est une fatalité et non un choix. Les personnages sont des marionnettes de l’amour.
Femme supérieure, ne laisse pas transparaître d’emotion bienveillante, impitoyable, sans merci.
Amour source de grand bonheur et d’extrême malheur → préfère souffrir plutôt que ne pas aimer.
Lien avec le christianisme: souffrir avant le bonheur, abnégation, don de soi.
Perte de la raison, servitude
Qualités chevaleresques (honnêteté, humilité)
Finit par un envoi: apostrophe d’une personne.
Figures de style:
Allégorie: Amour avec un A majuscule
! Les assonances et allitérations doivent, outre une musicalité, illustrer le texte et créer des sons.
Cornes (bois) = honte, les cocus en ont

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25
Q

Comtesse de Die

A

Renversement de situation: on perçoit la vulnérabilité de la femme au début, puis sa supériorité et sa magnanimité.
L’écriture par une femme montre une autre facette de ses sentiments. Les hommes ont tendance à les décrire comme froides et maîtresses de leurs sentiments, ayant les hommes à leur merci, tandis qu’on découvre ici les sentiments ressentis par la femme, le sacrifice qu’eelle est prête à faire.
Beaucoup de déterminants possessifs , impératif, première personne.
Paradoxe: dame en contrôle mais montre sa vulnérabilité, son dévouement.
Très peu chaste, vulgaire
Figures de style:
! Métaphore (analogie, lien entre deux éléments A et B) vs métonymie (substitution, contenant-contenu, l’élément B pour remplacer le A)

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26
Q

Littérature comique

A

Ce vaste regroupement englobe plusieurs genres littéraires, notamment le fabliau et la farce.
Caractéristiques:
Plus près de la réalité sociale du Moyen-Âge que la littérature courtoise et la chanson de geste;
Satire des institutions médiévales et des personnages importants;
Humour souvent facile, grivois ou grossier.
Roman de Renart → littérature comique
Carnavalesque: renversement grotesque des valeurs et de l’autorité

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27
Q

Fabliau

A

petit conte satirique souvent grosier où n’entre en jeu aucun élément merveilleux
Origines: Motifs traditionnels issus du folklore (transmission orale jusqu’au XIIIe siècle environ). Les fabliaux sont pour la plupart anonymes.
Thèmes: Représentation de la vie quotidienne: rapports de force hommes/femmes, peuple/puissants; argent…
Monde renversé, transgression des tabous.
Structure: Concentration de l’action. Renversement carnavalesque (grotesque).
Tonalité: Comique (grossièreté, jeux de mots obscènes, caricature, etc.).
But: Intention première: faire rire. Cela dit, les fabliaux contiennent des morales, ce qui leur donne un caractère didactique malgré leur grossièreté.
Public: Le peuple, la bourgeoisie, mais aussi la noblesse.
Influences: Farce, roman, tradition orale populaire.

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28
Q

Farce

A

petite pièce comique aux personnages peu nombreux

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29
Q

Poésie lyrique

A

Mêle le souci de la rhétorique à l’expression des sentiments personnels, des états d’âme;
Délaisse les lieux communs de l’amour courtois pour des thèmes comme l’infortune, la pauvreté, la misère, la mort;
Formes fixes: ballade, rondeau.
Emploi récurrent du « je ».
Poètes majeurs: Villon, Rutebeuf, Charles d’Orléans

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30
Q

Marie de France

A

Une des premières à signer son oeuvre, mais on sait très peu de choses d’elle
Elle connaît le latin et l’anglais (traductions)
Elle a une bonne connaissance de la tradition celtique
Probablement attachée à la cour d’Angleterre (Henri II, second mari d’Aliénor d’Aquitaine), centre intellectuel durant la seconde moitié du XIIe siècle
Lais écrits entre 1160 et 1189, en anglo-normand dans le but de fixer à l’écrit la tradition orale
Contemporaine de Chrétien de Troyes. Elle choisit la brièveté, lui les romans de chevalerie (Lancelot, Perceval, etc.)
Thèmes empruntés à la chanson de geste et à la littérature courtoise.
Plus grande profondeur psychologique du héros, partagé entre les valeurs épiques et celles de la fin’amor.
Style oscillant entre la simplicité grandiloquente de la chanson de geste et le lyricisme de la littérature courtoise

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31
Q

Lai (définition)

A

court poème narratif destiné à être chanté, apparaissant au XIIIe siècle.
Comme le fabliau, le lai se distingue du roman par sa brièveté et ses personnages sans profondeur psychologique.
Origine bretonne: des jongleurs chantaient, parfois avec un accompagnement musical: récits tirés de la tradition celtique orale (matière de Bretagne)

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32
Q

Lai (genre)

A

Littérature courtoise
Fabliau
Conte

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33
Q

Lai (genre): littérature courtoise

A

Situations classiques de la fin’amor:
Amour adultère ou secret
Dans la tradition courtoise, l’amour est un mélange de souffrance et de constance:
Malédiction/maladie d’amour, épreuve, coma, ardeur et intensité extrêmes de la passion amoureuse, impossibilité de vivre l’un sans l’autre

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34
Q

Lai (genre): littérature courtoise (limites)

A

La situation-clef de l’amour courtois, la domination du partenaire féminin et la soumission de l’amant, est pratiquement étrangère aux Lais.
Pas de situation où la femme est froide et domine.
Équitan: la femme n’est pas supérieure, il accepte de se mettre en possition d’infériorité.
Chez Marie, l’éthique amoureuse n’est pas tout à fait courtoise, elle est plus personnelle.
Union charnelle
Ardent désir de bonheur dans tous les lais choisis par l’auteure.
Égalité nécessaire à l’amour
Rapport à la religion teinté de certaines libertés
L’amour est la valeur la plus importante (même au-dessus de la religion).

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35
Q

Lai (caractéristiques)

A

Origines: Celtiques. Au début, chant lyrique accompagné de musique. Marie de France, au XIIe siècle, le transforme en lai narratif.
Thèmes: Représentation de l’amour courtois (idéal amoureux). Présence de merveilleux (cohabitation/tension entre la société féodale et l’Autre monde).
Structure: Autour de l’« aventure » merveilleuse (situation initiale d’exclusion, aventure, péripétie(s), dénouement rapide).
Tonalité: Lyrique, voire pathétique.
But: Illustrer l’idéal amoureux des personnages (caractère instantané, absolu, réciproque de l’amour), les vertus amoureuses (constance, fidélité). Illustrer les vices amoureux (vantardise, démesure, refus de l’amour).
Public: Noblesse (en particulier les femmes).
Influences: Contes, matière de Bretagne, tradition orale.

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36
Q

Lai (genre) vs fabliau

A
Origines
Thèmes
Structure
Tonalité
But
Public
Influences
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37
Q

Lai (genre): conte

A

Brièveté
Personnages simples et typés, sans profondeur psychologique.
Narration rapide (plusieurs dénouements précipités)
Les exploits guerriers n’ont pas d’importance, on met l’accent sur leurs situations amoureuses et leurs valeurs.
Recours fréquent au merveilleux
Rareté des dialogues (très directs: déclarations d’amour) et des monologues
Prédominance accordée à l’action, à une aventure.
Les similarités entre les héros:
Laissés pour compte, exclus
Cherchent à trouver leur place dans la société
Les personnages féminins cherchent souvent le bonheur ou l’amour hors de l’autorité masculine oppressante (mari, père)
Des personnages typés:
Plutôt que d’avoir une individualité propre, les personnages correspondent à des archétypes:
La mal mariée;
Le chevalier courtois
Le père protecteur
La femme médisante
La fée
Le prince charmant
Physiognomonie: les traits physiques correspondent aux traits de caractère. Les portraits des personnages sont vagues, ils ont presque tous les mêmes traits physiques et psychologiques (beauté, noblesse, courtoisie, bravoure, générosité, etc.).
Souvent, les personnages (surtout les personnages féminins) n’ont même pas de nom.
Des motifs récurrents interviennent: évanouissement reverdie

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38
Q

Lai (caractéristiques communes)

A

Malgré la diversité thématique et l’absence de structure unique, il est possible de percevoir un grand axe thématique et un grand axe structurel dans les Lais.
Situation amoureuse au cœur des lais
Schéma actanciel: confrontation de deux pôle dans un schéma actanciel typique

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39
Q

Amour dans les lais

A

Chez Marie de France, la situation amoureuse typique repose généralement sur trois étapes:
la rencontre amoureuse,
la séparation des amants,
les retrouvailles.
La naissance de l’amour est instantanée (coup de foudre) et précède même parfois la rencontre des amants
Motifs récurrents:
étincelle d’amour
flèche du dieu Amour
caractère prédestiné de l’amour
importance de l’attrait physique (la beauté suffit pour aimer);
caractère absolu, total et réciproque de l’amour
Amour et parole:
Déclaration d’amour indissociable du sentiment amoureux dans les Lais:
Pour les hommes: marque de courtoisie, d’éloquence.
Pour les femmes: façon directe d’afficher son pouvoir (comme la fée dans « Lanval »), moyen d’action privilégié des femmes dans une société qui ne leur en permet pas d’autres (la simple évocation par la parole de Muldumarec permet de le faire apparaître).
Cela dit, les paroles sont lourdes de conséquences:
« Equitan »: La femme a l’idée du meurtre de son mari
« Frêne »: Son aventure est causée par les médisances de sa mère
« Bisclavret »: La curiosité de sa femme cause l’aventure
« Lanval »: Transgression de l’interdit en parlant de la fée à la reine
« Éliduc »: Calomnies

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40
Q

Lai: schéma actanciel

A

Dans plusieurs lais, les personnages naviguent entre deux pôles aux valeurs opposées:
communauté/individu
lois sociales/valeurs amoureuses
exclusion/intégration
société féodale/monde merveilleux
civilisation/monde sauvage
Schéma actantiel typique des Lais:
Situation initiale: Le héros est en situation d’exclusion (étranger, différent, marginal)
Fait partie du monde merveilleux; double forme
Impossibilité de vivre l’amour
A commis une faute sociale/courtoise
Est victime d’une injustice
Élément déclencheur/Aventure: Perturbation de l’ordre naturel qui passe parfois par le merveilleux:
Péripéties: Le héros vit le bonheur, mais celui-ci est précaire. Le récit va d’épreuve en épreuve (souffrance indissociable de l’amour).
​​Dénouement: Souvent ambigu, toujours abrupt, le dénouement résout les oppositions entre les différents pôles.
réintégration des amants à la société humaine, évanouissement du merveilleux
sublimation de l’amour, appel au pathétique, exclusion définitive dans le monde merveilleux ), la mort, le souvenir, la religion
victoire de l’amour sur la mort par les images de la nature (philtre qui fait pousser les plantes; rossignol, symbole de l’amour, conservé malgré la mort de l’oiseau).

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41
Q

Renaissance (définition)

A

Période de grande effervescence (scientifique, religieuse, politique, artistique) qui succède au Moyen-Âge
Son nom suggère une nouvelle naissance, la fin de l’immobilisme du Moyen- ge, et le retour aux valeurs de l’Antiquité
Dans la seconde moitié du XVIe siècle: les modèles anciens ne donnent plus de certitudes:
L’Antiquité n’est plus vue comme une période infaillible;
L’Église est remise en question;
Les guerres civiles ébranlent l’optimisme des humanistes;
Avec les grandes découvertes, l’homme européen voit chanceler son importance.
Ces doutes paveront la voie au mouvement baroque.

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42
Q

Paradoxes à la Renaissance

A

Immenses avancées scientifiques, renouveau artistique, exploration du monde, foi en l’homme, etc.
Période de violence, d’incertitude, de luttes fratricides (guerres de religion)
Les voisins deviennent des ennemis
Guerre civile laisse des cicatrices,
Impossible de détester autrui (les étrangers)
Réforme divise la population: catholiques vs protestants
Fascination pour l’Antiquité paradoxale: se tourner vers le passé permet de transformer le présent.

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43
Q

Événements importants préalables à la Renaissance

A

Invention de l’imprimerie: croyants peuvent consulter les textes (religieux), remise en question des dogmes de l’Église, démocratisation du savoir (scandale des indulgences)
Révolution copernicienne: remise en question des dogmes religieux: l’Homme n’est pas au centre de l’Univers après tout.
Découverte de l’Amérique: remise en question de la place de la civilisation européenne dans le monde
Chute de Constantinople: fuite de la population orientale vers l’Occident, amènent avec eux des nouveaux concepts.
Guerres d’Italie: inspiration et appropriation

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44
Q

Idéal moral MA

A

chevalier: généreux, loyal, code d’honneur

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45
Q

Humanisme

A

mouvement intellectuel caractérisé par le retour à l’Antiquité classique pour étudier l’être humain et ses œuvres (rapport au monde)
Caractéristiques:
Redécouverte de la culture gréco-latine
Exploration et observation de l’être humain, du monde et du cosmos
Foi en l’être humain et ses capacités
Léonard de Vinci: humaniste par excellence: peintre, sculpteur, architecte, musicien, mathématicien, ingénieur, inventeur, anatomiste, géologue, cartographe, botaniste et écrivain.
Proportion parfaites (homme de Vitruve)
Joconde: fascination pour son expression
Croquis d’inventions avant-gardistes

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46
Q

Idéal moral de la Renaissance

A

Humaniste
Redécouverte de la culture gréco-latine
Exploration et observation de l’être humain, du monde et du cosmos
Foi en l’être humain et ses capacités

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47
Q

Humanisme: pédagogie

A

L’être humain s’accomplit à travers l’acquisition d’une culture.
Méthodes employées:
Compréhension des textes et développement de l’esprit critique plutôt que la simple mémorisation
Lecture de textes anciens, et par extension apprentissage du grec, du latin et de l’hébreu
Enseignement individualisé et qui respecte la progression de l’élève

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48
Q

Humanisme: sciences

A

Les humanistes s’intéressent autant à l’astronomie (Copernic) qu’à l’anatomie (Ambroise Paré).
Les grandes découvertes (héliocentrisme, découverte de l’Amérique, avancées en médecine) entraînent un bouleversement des valeurs. Certains dogmes sont remis en question.

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49
Q

Humanisme: politique

A

Les humanistes, ayant foi en l’être humain, sont foncièrement pacifistes.
Selon eux, les qualités humaines peuvent améliorer la société.
Ils imaginent des utopies (sociétés idéales).

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50
Q

Humanisme: art

A

Les artistes humanistes tels que Léonard de Vinci, Albrecht Dürer ou Michel-Ange s’intéressent à dépeindre le corps humain tel qu’il est.
Même si les thèmes religieux sont encore très présents, les sujets profanes deviennent beaucoup plus fréquents qu’au Moyen-Âge.

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51
Q

Humanisme: religion

A

Avec l’accessibilité de l’imprimerie, le retour aux textes sacrés (sans l’intermédiaire de l’Église) est simple.
Certains humanistes adoptent une attitude critique envers l’Église à partir de leur interprétation personnelle de la Bible.
Optimisme: l’être humain est maître de son destin, il n’a pas à s’humilier devant Dieu.
Réforme et guerres de religion
Dénonciation des abus de l’Église (scandale des indulgences, mode de vie scandaleux des papes) par Martin Luther et Jean Calvin: naissance du protestantisme.
La Réforme entraîne de sanglantes luttes fratricides partout en Europe (massacre de la Saint-Barthélemy: 3000 protestants massacrés par les catholiques dans la nuit du 23 au 24 août 1572).
1598: Henri IV, un protestant converti au catholicisme, signe l’édit de Nantes. La liberté de religion est accordée à tous les Français.

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52
Q

Littérature française de la Renaissance: poésie

A

La Pléiade est un groupe de sept poètes (incluant Pierre de Ronsard et Joachim du Bellay) qui tire son nom d’une constellation qui comporte sept étoiles.
Groupe soutenu par le roi François Ier, qui valorise la poésie et les arts en général.
Du Bellay est l’auteur de Défense et illustration de la langue française, un manifeste qui cherche à défendre le français contre la suprématie du latin et à enrichir le français, ce que feront les poètes de la Pléiade.
Caractéristiques:
Références historiques ou mythologiques à l’Antiquité.
Forte inspiration des poètes anciens et de Pétrarque, poète italien du XIVe siècle.
Poésie amoureuse
Propagation du sonnet (popularisé par Pétrarque: deux quatrains, deux tercets) et de l’alexandrin.

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53
Q

Littérature française de la Renaissance: roman

A

Rabelais: Auteur de Pantagruel (1532), de Gargantua (1534), du Tiers Livre (1546) et du Quart Livre (1552).
Publie sous le nom de Alcofribas Nasier (anagramme)
Maître de la contrepèterie (grotesque)
Inspiration du fabliau
Invente des centaines de mots et proverbes (revenons à nos moutons)
Gargantua: traité humaniste
Grand romancier de la Renaissance
Caractéristiques de ses romans:
Désir de tout connaître, prédilection pour les compilations, d’où un éclatement du récit
Mélange des tonalités: la même œuvre mêle la grossièreté avec l’élévation de la pensée et du style. Le rire est un outil pédagogique pour faire passer un message (passe du grossier au sublime)
Souci d’enrichissement linguistique.
Les œuvres ont pour centre l’amélioration de l’homme (l’humanisme).
Extérieur grotesque, intérieur sublime

54
Q

Littérature française de la Renaissance: essai

A

Alors que les grandes utopies humanistes sont en déclin, Michel de Montaigne s’interroge dans ses Essais (1580-1588) sur la vie, sur l’amitié, sur la mort.
Caractéristiques de l’essai chez Montaigne:
Recherche de la vérité plutôt que l’énoncé de vérités;
Exercice de la liberté de pensée en dehors des dogmes;
Emploi du « je », du « nous », sur un ton parfois lyrique, parfois objectif;
Genre hybride, entre le texte argumentatif et le récit.

55
Q

Valorisation du français par rapport au latin à la Renaissance

A

Ordonnance de Villers-Cotterêts. Sous l’ordre de François 1er, tous les textes de loi doivent être rédigés en français.
Défense et illustration de la langue française. Dans ce manifeste, Joachim du Bellay soutient que le français devrait être la langue littéraire nationale en France. À cette époque, même si le latin n’était plus à proprement parler une langue populaire (c’est-à-dire parlée par le peuple), il s’agissait toujours de la langue de prédilection de l’université et du clergé.

56
Q

Émergence du mouvement baroque

A

Mouvement artistique qui naît au cœur des incertitudes qui marquent la fin de la Renaissance (instabilité religieuse, politique et idéologique).
En France (pour la littérature): fin du XVIe siècle et début du XVIIe siècle.
Origine (contestée): Barroco, perle irrégulière.
Le mouvement a marqué toutes les sphères artistiques: architecture, peinture, musique, théâtre, littérature, sculpture, etc.

57
Q

Caractéristiques thématiques littérature baroque

A

Conscience de l’instabilité de l’homme et du monde;
Exubérance, confrontation des contrastes;
Importance du mouvement, du transitoire, des métamorphoses, de la diversité;
Jeu entre réel et illusion, entre vérité et mensonge;
Goût pour la nature changeante.

58
Q

Caractéristiques formelles de la littérature baroque

A

Excès, démesure (nombreuses hyperboles), foisonnement (ornements, fioritures en musique);
Variété et liberté formelles (refus des unités théâtrales et de certaines contraintes poétiques);
Jeu sur les contrastes (clair-obscur en peinture, antithèses en littérature, mode majeur et mode mineur en musique, etc.).
Ces caractéristiques s’opposent diamétralement à l’esprit de rigueur de la période classique, qui succèdera au baroque.
Shakespeare

59
Q

Baroque vs classique

A

Complexité de l’intrigue, foisonnement des lieux, des personnages (Hamlet de Shakespeare) vs Simplicité: règle des trois unités (temps, lieu, action)
Goût pour les mises en scène extravagantes (pièces à machine, effets spéciaux, combats sur scène qui pavent la voie à un genre naissant, l’opéra) vs Restriction des sujets
Mélange des tonalités (toutes les pièces de Shakespeare, Dom Juan de Molière) vs Règles de bienséance et de vraisemblance
Thèmes de prédilection: l’illusion, le rêve (La Tempête et Le songe d’une nuit d’été de Shakespeare, L’illusion comique de Corneille) vs Dépouillement scénique et linguistique
Fin de la Renaissance, début XVIIe siècle vs Fin du XVIIe siècle jusqu’à la mort de Louis XIV

60
Q

Classicisme

A

Mouvement artistique, esthétique et culturel ayant cours en France entre 1660 et 1715.
Idée de s’inspirer des anciens pour créer des œuvres universelles et éternelles. Gommer les effets de mode pour créer quelque chose d’intemporel.
Vient de classicus: quelque chose qui est indélogeable, intemporel, indémodable et qui sert de modèle. Ce qui est digne d’être enseigné en classe et qui convient aux plus hautes classes sociales. Dimension didactique: contiennent une morale. Règles, mesure, clarté, pureté.

61
Q

Classicisme: politique

A

Absolutisme: régime politique où, en France, le souverain Louis XIV (le Roi-Soleil: 1638-1715) a tous les pouvoirs.
Contrôle des courtisans, des ministres… L’aristocratie s’affaiblit considérablement sous le règne de Louis XIV.
Les courtisans doivent changer de façon d’agir afin de garder le pouvoir

62
Q

Classicisme: Église

A

Sur le plan religieux, l’Église continue d’être très influente (notamment grâce à l’influence de la maîtresse du roi, madame de Maintenon).

1664: La Compagnie du Saint-Sacrement, une société secrète catholique, réussit à faire interdire Le Tartuffe de Molière.
1673: Après le décès de Molière, Louis XIV devra utiliser toute son influence pour lui permettre d’avoir des funérailles chrétiennes.
1685: Révocation de l’édit de Nantes.

63
Q

Classicisme: arts

A

Le roi Louis XIV devient le plus grand mécène pour toutes les formes d’arts (ballet, musique, littérature, architecture…). Le roi contrôle le succès ou l’échec des écrivains.
Nominations à l’Académie française
Jean Racine historiographe du roi
Jean de La Fontaine après l’affaire Fouquet.

64
Q

Classicisme: littérature

A

​​Domination de l’ordre, de la bienséance, des règles.
Création de l’Académie française en 1635 pour veiller sur la langue française et la réglementer
fixer des règles de grammaire et dicter le « bon usage »
créer un dictionnaire (première éd. en 1694, certains mots sont proscrits).
Art poétique de Nicolas Boileau (1674): valorisation de l’esthétique classique.
Nombreuses règles à observer dans l’univers bienséant de la cour.

65
Q

Classicisme: imitation des Anciens

A

Références à l’Antiquité grecque et latine encore dominantes, mais pas dans la même optique qu’à la Renaissance.
But: viser l’éternel et l’universel en imitant les modèles qui ont résisté au temps (La Fontaine s’inspire d’Ésope, Molière de Térence et de Plaute, Racine et Corneille d’Euripide, d’Eschyle et de Sophocle, etc.).
Absence d’originalité: les textes littéraires sont semblables à des joyaux que l’on travaille de main en main pour les rendre de plus en plus beaux.
Imiter ou non? Cette question va mener à la Querelle des Anciens et des Modernes, qui va opposer les partisans de l’imitation des Anciens (comme La Fontaine et Boileau) aux tenants d’une littérature renouvelée, moderne (comme Charles Perrault).

66
Q

Idéal moral du classicisme

A

Héritier des humanistes, l’honnête homme va préparer le philosophe du siècle suivant.
Défenseur de la raison, du bon sens et de l’honneur, il cherche à briller par l’esprit et non par la force.
L’honnête homme possède un sens de la mesure, de la retenue, il est conscient de ses limites et ne tente pas d’être un surhomme.
Sociable, désireux de se rendre agréable et habile courtisan sans flagornerie, il sait s’effacer et se soumettre au groupe.
Cultivé sans être pompeux.
altruisme, respect des règles établies et des obligations.
L’honnête homme est mesuré, raisonnable, sensé, a le sens de l’honneur et souhaite plaire, aller dans le sens du groupe et être agréable.
Les œuvres littéraires sont écrites dans le but de plaire à l’honnête homme: pour ce faire, elles doivent êtres bienséantes, mesurées, claires et ordonnées, tant sur le plan du contenu que de la forme.
Les confidents des personnages principaux sont d’honnêtes hommes, tandis que les personnages principaux non.

67
Q

Classicisme: âge d’or du théâtre

A

Théâtre: genre suprême durant le règne de Louis XIV (Corneille, Racine et Molière).
Genre tout indiqué pour une époque où les apparences et le jeu sont très importants.
En effet, Louis XIV se donne en spectacle, rien de moins.
Dimension sociale importante du théâtre: il est fait pour être reçu collectivement, c’est un des divertissements les plus importants pour les gens de la cour.
Public « VIP » sur scène à l’époque.

68
Q

Préciosité

A

Courant mineur, à la jonction du baroque et du classicisme.
À son apogée dans les années 1650-1660.
Naît à l’intérieur du mouvement baroque, dans les salons.
—Salons: Lieux de rencontre et de divertissement qui accordent une place importante aux femmes. Elles sont les hôtesses de rencontres entre intellectuels.

69
Q

Caractéristiques thématiques: préciosité

A

Amour chaste – voire prude – et idéalisé, tout comme le classique.
Valorisation des choses de l’esprit (bouts-rimés, énigmes, débats, jeux d’esprit)
—Importance de la bienséance, de la noblesse, de la distinction (refus des termes jugés obscènes, comme les jambes d’une table)

70
Q

Caractéristiques formelles: préciosité

A

Exagération et ostentation
Néologismes: s’encanailler, incontestable, débrutaliser
Beaucoup d’adverbes: furieusement
—Importance d’un langage précis et clair (nuances de sens entre les mots), tout comme le classique.
—Paradoxalement, goût pour les périphrases imagées: le conseiller des grâces.
Pas d’idéal moral, mais le comportement des courtisans et intellectuels se raffine, se polit, tout comme dans la période classique.

71
Q

Féminisme et préciosité

A

Mouvement représenté par des femmes écrivaines à l’époque où il n’y en avait presque pas.
Les caractéristiques formelles et thématiques de la préciosité découlent d’une idée sous-jacente: la femme ne veut pas être traitée comme un objet, elle cherche en quelque sorte à se donner un prix élevé, d’où sa langue savante et élégante. La femme est précieuse, un joyau rare. Elle se donne des airs élégants dans le but d’être traitée comme telle.
Que faut-il penser de l’image ridicule qu’ont les précieuses dans l’imaginaire collectif, et qui découle de l’opinion que certains hommes avaient d’elles?

72
Q

Molière

A

Jean-Baptiste Poquelin: fils du tapissier et du valet de chambre du roi (charge dont il héritera).
Illustre Théâtre fondé en 1643: débuts difficiles (deux emprisonnements pour dettes). Molière plus doué pour la comédie que pour la tragédie: ses premiers succès sont des farces sympathiques inspirées de la commedia dell’arte (Le Médecin volant).
En 1658, après treize ans de tournée dans le sud de la France, Molière s’installe à Paris. Immense succès et faveur du roi en 1659 avec Les Précieuses ridicules.
Au fil du temps, pièces plus ambitieuses, plus graves, qui allient des éléments comiques à des structures tragiques (Tartuffe, Dom Juan, Le Misanthrope).
Mort légendaire en 1673 peu après un malaise sur scène pendant une représentation du Malade imaginaire.
Il a écrit une trentaine de pièces.

73
Q

Rédaction de Dom Juan

A

Après l’interdiction de la diffusion de Tartuffe, Molière écrit Dom Juan pour dénoncer cette censure. Molière est toutefois plus prudent dans ses attaques contre la religion: par exemple, au lieu de parler de Dieu, Molière emploie la métonymie « Ciel » pas moins de 65 fois dans la pièce. Molière s’inspirera assurément des deux Français et des Italiens (commedia dell’arte), eux-mêmes ayant repris le personnage de Tirso de Molina.
Spécificités de la version de Molière: personnage de Dom Juan plus sombre, moins insouciant; intrigue resserrée, Elvire (femme abandonnée qui revient tenter de sauver l’âme du personnage) et Dom Louis (incarnation de l’autorité paternelle qui permettra de mieux faire ressortir l’hypocrisie de Dom Juan).

74
Q

Vision de la comédie de Molière

A

Double but de la comédie pour Molière:
Divertir
Instruire
« Le devoir de la comédie [est] de corriger les hommes en les divertissant » (Premier placet de Tartuffe, 1664)
Cette dimension didactique de la littérature est omniprésente à la période classique (Fables de La Fontaine, Contes de Perrault, Maximes de La Rochefoucauld, Caractères de La Bruyère, etc.).

75
Q

Didascalie

A

texte en italique qui indique les actions et les émotions pour le jeu.

76
Q

Aparté

A

répliques récitées au public, bris du quatrième mur.

77
Q

Monologue

A

discours d’une personne seule sur scène.

78
Q

Tirade

A

long discours d’une personne alors qu’il s’adresse à un autre personnage.

79
Q

Dom Juan: le personnage

A

mythe d’une grande complexité qui fascine depuis des siècles.
Hédoniste superficiel et irréfléchi qui ne pense qu’à la réalisation de ses désirs.
Héros romantique révolté dans une société contraignante.
Athée courageux qui ose dénoncer les travers de la religion, libertin.
Aristocrate indigne qui profite des classes inférieures.
Prédateur sexuel misogyne, monstre d’égoïsme, de lâcheté et d’hypocrisie.
Dandy blasé en quête d’idéal.
Héros absurde qui se révolte contre l’absurdité de l’existence.
Incarnation cynique d’un nihilisme (ne croire en rien) postmoderne (tout a déjà été fait, écrit)
Ce personnage plein de contradictions est à la fois admiré et honni, fascinant et dégoûtant, charmeur et repoussant (comme Sganarelle le montre).
Impossible à cerner, interprétation à différents degrés
2e - 3e degré: glorification de l’athéisme, critique de l’Église
1er degré: Dom Juan est puni.

80
Q

Dom Juan: un personnage paradoxal

A

Sens de l’honneur développé: va sauver Dom Carlos (accepte sans broncher l’invitation de la statue, prend sa main),
mais parfois lâche (il se défile devant Elvire et se tourne vers Sganarelle, il demande à Sganarelle de changer de vêtements avec lui avant de se déguiser en paysan)
Libre penseur rationaliste, mais hypocrite trompeur au nom de la séduction et du libertinage (faux remords pour justifier son abandon d’Elvire, double discours à Charlotte et à Mathurine, désir de faire blasphémer le pauvre au nom du libertinage religieux, éloge de l’hypocrisie (p. 146-149).

81
Q

Dom Juan: pouvoir de la parole

A

Enjôleur :
Avec Charlotte
Avec Charlotte et Mathurine
Avec Monsieur Dimanche
Avec Dom Louis
Habile discoureur (par opposition à Sganarelle):
Éloge de la séduction
La femme est un objet et une divinité
Être séduite est un droit et c’est une injustice de les en empêcher.
Amour = changement
Conquêtes, domination, absence de consentement
Série de métaphores (dont celle de la guerre)
Éloge de l’hypocrisie
Ce discours ne fonctionne toutefois pas toujours : ni Elvire, ni le pauvre, ni dom Carlos ne se laissent berner par les paroles de Dom Juan.

82
Q

Sganarelle

A

Personnage important chez Molière (personnage de valet inspiré de la commedia dell’arte), il revient dans plusieurs pièces et il est toujours interprété par Molière lui-même.
Dimension comique de Sganarelle atténue le tragique (soufflet reçu, réplique finale…)
Contrepoids essentiel à Dom Juan (à la fois pour les effets comiques, mais aussi dans une perspective idéologique).
Sganarelle a la première réplique et la dernière réplique de la pièce.
Dénonciation subtile de la religion via Sganarelle : sa piété, fondée sur la crainte et la superstition (il croit au Moine-Bourru), se révèle creuse lorsqu’il tente maladroitement de l’expliquer.
Sganarelle, contrairement à son maître, est lâche, irrationnel, faible, soumis, apeuré, superstitieux → ce qui amène une dimension comique.
Sganarelle est en partie fasciné par Don Juan parce qu’il envie la liberté de son maître. Lui qui n’est qu’un valet vit sans cesse dans la soumission et la peur :
Peur du châtiment physique
Peur de mourir (fuite lors de la scène des brigands)
Peur de se retrouver sans argent (« Mes gages! »)
Peur irrationnelles, superstitieuses, peur du surnaturel
Toutefois, à la toute fin, les scrupules moraux de Sganarelle sont plus importants que la peur : « Faites-moi tout ce qu’il vous plaira, battez-moi, assommez-moi de coups, tuez-moi, si vous voulez ; il faut que je décharge mon cœur, et qu’en valet fidèle je vous dise ce que je dois. » : fatrasie (long discours ridicule): tient tête à son maître pour la première fois, mais échoue.

83
Q

Relation maître-valet DJ

A

Relation paradoxale : Sganarelle ressent à la fois…
de l’ADMIRATION (il voudrait être habile discoureur comme Dom Juan et reconnaît son éloquence, mais il radote sur le tabac, a des idées embrouillées, ne réussit pas à être aussi efficace que lui (il est obligé de chasser Monsieur Dimanche en le poussant plutôt qu’en lui parlant))
de la CRAINTE (il n’assume pas du tout les médisances qu’il colporte à Gusman; il a peur de contredire son maître; il évite de confronter directement Dom Juan et fait des reproches à un maître imaginaire; il change de discours rapidement quand il veut confronter Dom Juan (« vous avez tort ») il est lâche et a fui lorsque Dom Juan a défendu Don Carlos et lors du festin de pierre)
et du DÉGOÛT pour son maître (« Ah! Quel abominable maître me vois-je obligé de servir! » « Cœur de tigre! », « Quoi ! ce n’est pas… Vous ne… Votre… Oh! quel homme! quel homme! quel homme! »
Interdépendance : Sganarelle a besoin de Dom Juan, mais l’inverse est aussi vrai (il a besoin d’un personnage inférieur, de quelqu’un qui l’écoute et qu’il peut dominer, menacer et mépriser). Il se forme une sorte de complicité entre eux.
Menace physique de la part de Dom Juan.

84
Q

Elvire

A

Évolution entre la femme blessée (en quête de réponses, lucide et assoiffée de vengeance) et le symbole de la grandeur d’âme (sereine, posée, sage, repentante, détachée des plaisirs terrestres, émissaire d’un ultime avertissement divin)

85
Q

Genre Dom Juan

A

À la croisée du baroque et du classicisme
Contraintes/unités du classicisme (temps, lieu, action) non-respectées, mais pas complètement baroque: le temps et l’action sont resserrés.
Pièce en prose plutôt qu’en vers
Utilisation baroque des décors (nombreux lieux) et des effets spéciaux (notamment la fin)
Liberté formelle relative de création et les touches baroques en époque classique témoignent de la soif de liberté de Dom Juan: le mélange des genres et des tonalités (comique, tragique, fantastique) est loin de l’esthétique classique.

86
Q

Comique de situation

A

l’intrigue place un personnage dans une situation ridicule ou inattendue (quiproquo ou autre)
Dispute entre Charlotte et Mathurine, Dom Juan essaie de les convaincre qu’il les épousera.

87
Q

Comique de mots

A

Le comique de mots: jeux de mots, plaisanteries, langage déformé ou répété.
« bien tué » selon les lois du duel plutôt qu’en vrai
Formule équivoque « il est un peu de mes amis »
Répétition comique de « vous avez tort »
Répétition de « quel homme! »

88
Q

Comique de caractère

A

critique d’un trait de caractère ou d’une profession.

Critique de la médecine

89
Q

Comique de gestes

A

les didascalies de l’auteur imposent aux acteurs des mouvements comiques.
Sganarelle reçoit un soufflet destiné à Pierrot.
Sganarelle tombant en tentant d’expliquer son rapport à la foi.
Sganarelle poussant Monsieur Dimanche hors de la scène.
Sganarelle se faisant sans cesse retirer son assiette.

90
Q

Fantastique vs merveilleux

A

Merveilleux: magie existe dans l’univers
Fantastique: merveilleux est source d’angoisse

91
Q

Présence du fantastique DJ

A

La Statue baisse trois fois la tête pour accepter l’invitation de Dom Juan à souper.
La Statue se déplace chez Dom Juan pendant son souper et prend la parole pour l’inviter à souper le lendemain.
Le Spectre apparaît (hybride entre Elvire, toutes les femmes séduites par Dom Juan et une allégorie du Temps), donne une ultime chance à Dom Juan de se repentir et s’envole.
La Statue apparaît une dernière fois pour prendre la main de Dom Juan et l’amener en enfer.

92
Q

Présence du tragique DJ

A

Tout au long de la pièce, de nombreuses préfigurations laissent entrevoir la fin de Dom Juan :
Avertissements de Sganarelle, d’Elvire et de Dom Louis
Toutefois, contrairement à un héros tragique, qui n’a aucun contrôle sur sa destinée, Dom Juan est le seul responsable de son sort, par son obstination à conserver le même comportement en dépit de tous les avertissements. Dom Juan n’est pas une marionnette: il a le choix de son destin mais choisit de ne pas changer: le rôle de la fatalité est différent.
Eau: au début de l’acte II, Dom Juan échappe de peu à la mort par noyade. Son absence totale de reconnaissance envers Pierrot, son sauveur, est remarquable (il le frappe à maintes reprises et tente de séduire Charlotte)
Fer: Dom Juan aurait pu être tué par Dom Carlos et Dom Alonse, mais la bonté de Dom Carlos ne se bute qu’à l’ingratitude de Dom Juan.
Feu: ultimement, les flammes de l’enfer réussiront à engloutir Dom Juan, là où la mer a échoué.

93
Q

Idéal moral DJ

A

Dom Juan:
En tant que libertin, il ne veut être lié à aucune obligation : il ne veut rien devoir au Ciel, aux femmes, à son père, à Monsieur Dimanche ni à Sganarelle.
Pourtant, il veut profiter des avantages du mariage et de son rang sans avoir à assumer ses responsabilités ni les conséquences de ses actes.
Gradation des « crimes » de Dom Juan :
Profession de foi du séducteur
Profession de foi du libertin (au sens religieux)
Profession de foi de l’hypocrite
Le refus de la mesure, l’absence d’altruisme, le mépris des règles et l’hypocrisie érigée en mode de vie sont opposés à l’idéal de l’honnête homme.
Sganarelle: lâche, incapable de tenir tête
Dom Louis: honte et déshonneur reprochés à Dom Juan est égoïste: pense seulement à avoir une bonne image plutôt qu’un fils heureux.
Dom Carlos: honnête homme

94
Q

Tragédie

A

La tragédie antique naît au Ve siècle av. J.-C. en Grèce antique. Ses auteurs principaux sont Eschyle, Euripide et Sophocle. Les règles de la tragédie sont énoncées dans La Poétique d’Aristote.
Les règles de la tragédie classique sont définies en France au XVIIe siècle. Corneille et Racine en sont les plus célèbres représentants.
Au XXe siècle, de nombreux auteurs se réapproprient la tragédie, dans une perspective moderne, pour montrer que les grands mythes antiques permettent de se questionner sur des enjeux contemporains (Jean Cocteau, La machine infernale (1934); Jean Giraudoux, La guerre de Troie n’aura pas lieu (1935); Jean Anouilh, Antigone (1944).

95
Q

But de la tragédie

A

En présentant la toute-puissance de la fatalité, susciter la terreur et la pitié chez les spectateurs en créant une catharsis (purgation des passions). Pour y parvenir, la tragédie comporte notamment un héros tragique et de l’ironie tragique.
La catharsis permet de vivre par procuration des émotions intenses et de se libérer de celles-ci.
Par exemple, en voyant les personnages broyés par le destin au fil de la pièce (Agamemnon et son dilemme…), on est amené à compatir avec eux.

96
Q

Noyaux de la tragédie

A

Les tragédies décrivent les conflits qui déchirent l’institution familiale (mari/épouse, parent/enfant, frères/sœurs, etc.). Ce microcosme est fondamental et central.
Dans une perspective plus politique et plus large, la tragédie explore la question du pouvoir (comment y parvenir, comment le maintenir, comment l’enlever aux autres).
Enfin, dans une perspective métaphysique ou religieuse, la tragédie explore la question de la fatalité, de la responsabilité, du libre-arbitre.
La résolution des conflits, presque toujours funeste, va entraîner le rétablissement d’un ordre juste et divin.

97
Q

Contraintes de la tragédie

A

Au XVIIe siècle, en France, d’autres règles s’ajoutent à celles énoncées par Aristote, les plus importantes étant :
Le respect des trois unités
Temps (l’intrigue doit se dérouler en 24 heures),
Lieu (un seul lieu)
Action (respecter une seule action homogène).
La règle de bienséance (rien de choquant ou d’excessif : pas question de voir des personnages qui se battent, qui mangent, encore moins de la sexualité ou du sang)
La règle de vraisemblance (toutes les actions doivent être crédibles pour que les spectateurs puissent s’y identifier)
Des sujets restreints à la mythologie gréco-latine, à l’Histoire (et plus rarement aux récits bibliques)
La rédaction en alexandrins, dans une langue épurée et claire, à l’inverse des excès baroques. L’alexandrin est une sorte de cothurne verbal, qui montre que les personnages sont hors du commun, plus grands que nature.
En plus, dans une tragédie classique, il devait y avoir au moins une scène entre chaque personnage principal.

98
Q

Jean Racine

A

Orphelin en bas âge, il est éduqué par les jansénistes à Port-Royal.
Après des tentatives en poésie, il s’illustre par la tragédie
Racine est admis à l’Académie française

99
Q

Corneille vs Racine

A

Influence du jésuitisme (précepte: Par son libre arbitre, ses bonnes actions et sa foi, l’être humain peut obtenir la grâce de Dieu). vs Influence du jansénisme (précepte : Seul Dieu peut accorder la grâce divine, l’être humain n’a aucun libre arbitre, aucune liberté).
Stoïcisme : volonté, esprit plus fort que les passions vs Fatalité destructrice
L’héroïsme des personnages permet la résolution des dilemmes moraux. vs
Passion dévorante des personnages, qui sont des monstres d’égoïsme

100
Q

Iphigénie (Atrides)

A

Les Atrides sont marqués par les pires crimes imaginables: luttes fratricides, meurtres crapuleux, inceste, matricide… D’innombrables épopées et tragédies les mettent en scène.
La fatalité s’abat sur eux de génération en génération

101
Q

Mythes Iphigénie

A

Iphigénie à Aulis: C’est le cœur de la tragédie de Racine. La flotte des Achéens menés par Agamemnon est prisonnière d’Aulis à cause de l’absence de vent. Afin de pouvoir arriver jusqu’à Troie et d’apaiser la colère des dieux, Agamemnon doit sacrifier sa fille Iphigénie, sur l’ordre du devin Calchas. Juste avant le sacrifice, la déesse Artémis remplace Iphigénie par une biche blanche.
Iphigénie en Tauride : Après avoir échappé à la mort, Iphigénie devient prêtresse d’Artémis en Tauride, où elle a comme mission de sacrifier tous les étrangers qui abordent près du temple (notamment son frère Oreste, avec qui elle fuit finalement).

102
Q

Personnages Iphigénie

A

Agamemnon : roi de Mycènes, chef de l’armée grecque contre les Troyens, père d’Iphigénie et mari de Clytemnestre.
Clytemnestre : femme d’Agamemnon et mère d’Iphigénie.
Iphigénie : incarnation de la pureté (par opposition à son frère Oreste et à sa sœur Électre, dont la rage, la folie, la violence et les crimes seront légendaires).
Ulysse : héros de L’Odyssée, roi d’Ithaque reconnu pour sa ruse et pour son éloquence.
Achille : le plus grand guerrier grec (reconnu pour son orgueil et son désir de passer à la postérité), fiancé d’Iphigénie.
Ériphile : captive d’Achille (elle ignore qu’elle est la fille d’Hélène et de Thésée).
Tous les personnages de confident.es ont relativement peu d’importance (Arcas, Eurybate, Ægine, Doris…).

103
Q

Ironie tragique

A

paroles ou actions d’un personnage qui se retournent contre lui, pour montrer son aveuglement face à son destin. Décalage entre ce que connaît le spectateur et ce qu’ignore un personnage.
Vante les mérites d’Agamemnon, père heureux.
Ériphile qui veut connaître l’identité de ses parents.
Iphigénie veut assister au sacrifice.
En voulant nuire à Iphigénie, Ériphile lui sauve la vie.
Amener Iphigénie à l’autel: sacrifice/mariage

104
Q

Iphigénie (version de Racine)

A
Racine remet en question la fatalité.
Personnage d’Ériphile: efficacité, le sacrifice d’une personne coupable est plus vraisemblable que le sacrifice d’une personne innocente (Iphigénie).
Vient d’une union illégitime
Crée des conflits politiques (ennemie)
Prédéterminé par les dieux
105
Q

Querelle des anciens et des modernes: tragédie vs opéra

A

La tragédie, le genre théâtral suprême depuis l’Antiquité vs L’opéra, un art lyrique naissant
Racine veut montrer avec Iphigénie la suprématie de la tragédie classique vs cette nouvelle forme alliant musique, théâtre et lyrisme entre en compétition directe avec la tragédie classique.
Inspiration directe d’Euripide vs Lully et Quinault écrivent en 1674 la tragédie lyrique Alceste, basée elle aussi sur le sacrifice d’une innocente.
Respect de toutes les règles, notamment la vraisemblance :
refus de la « pièce à machine » et des effets spéciaux, pour garder la pureté et la force de la catharsis (p. 36).
Le sacrifice d’Ériphile est plus vraisemblable que l’intervention de la déesse Diane (p. 36) vs caractère baroque

106
Q

Lieux de la tragédie

A

Aulis est le lieu où, selon la légende, les Achéens partirent pour aller combattre les Troyens. La tragédie se situe dans le camp des Grecs, plus précisément dans l’ouverture de la tente d’Agamemnon (p. 43).
La ville de Troie est la destination souhaitée. L’impossibilité d’y accéder à cause de l’absence de vent accentue la puissance de l’unité de lieu : Aulis devient une sorte de prison que les personnages veulent quitter.
L’île de Lesbos, directement au sud de Troie, fut le siège d’une bataille gagnée par Achille, bataille lors de laquelle il prit Ériphile comme captive et où le père de Doris, qui connaissait ses origines, fut tué

107
Q

Héros tragique

A

Le héros tragique échappe à une perspective manichéenne : ni complètement bon, ni complètement mauvais, il est le pantin de la volonté des dieux et de la fatalité.
Malgré son héroïsme et ses traits plus grands que nature, il possède souvent une faille, par exemple l’HUBRIS (orgueil démesuré) d’Achille.
Dans certaines pièces de Racine (Andromaque, Britannicus, Phèdre, Bajazet…), les personnages sont des monstres d’égoïsme, aveuglés par leurs passions, incapables d’agir avec la raison et la mesure qu’incarnent leurs confidents.
Toutefois, dans Iphigénie, le dilemme apparemment insoluble d’Agamemnon brouille toute frontière entre le bien et le mal, entre l’égoïsme et l’abnégation.
Ériphile elle-même oscille entre une quête identitaire légitime et une attitude revancharde fondée sur le dépit amoureux d’une malheureuse captive. Iphigénie a un caractère banal si on la compare avec les fougueux Achille, Clytemnestre et Ériphile.

108
Q

Racine et l’amour-passion destructeur:

A

Plusieurs tragédies de Racine présentent des personnages qui, devant l’absence de réciprocité de l’amour passionné qu’ils ressentent pour quelqu’un, vont le transformer en haine destructrice.
Iphigénie-Achille-Ériphile : rivalité amoureuse (triangle amoureux et jeux de miroir des deux Iphigénie)
Achille-Iphigénie-Agamemnon : amour paternel vs amour du fiancé (rivalité). Plusieurs couches de conflits opposés

109
Q

Iphigénie-Achille-Ériphile

A

Iphigénie:
Lucide, raisonnable et mesurée
Entourée d’un père, d’une mère et d’un amant qu’elle repousse en dépit de son amour
Prête à se sacrifier par grandeur d’âme en dépit de son innocence
Ériphile
Aveuglée par sa passion, monstre d’égoïsme
Seule au monde et jalouse d’Iphigénie (même de sa mort)
Prête à se sacrifier par dépit amoureux et à mourir dans la culpabilité
La gentillesse d’Iphigénie à son égard blesse Ériphile parce qu’elle lui rappelle tout ce qu’elle n’a pas (une famille, l’amour d’Achille, la reconnaissance).
La rivalité entre les deux femmes éclat

110
Q

Achille-Iphigénie-Agamemnon

A

Sur le plan politique, Achille veut convaincre Agamemnon de partir pour Troie dès que possible, il ne comprend pas son refus au début.
Sur le plan familial, Achille veut convaincre Agamemnon de renoncer à partir à Troie pour sauver Iphigénie. Les deux personnages se retrouvent donc à défendre des positions différentes au fil de la pièce, selon qu’il s’agisse du guerrier qui parle au chef de guerre ou du gendre potentiel qui s’adresse au père.
La tension entre Agamemnon et Achille entraîne une querelle entre Iphigénie et Achille, mais aussi le désir d’Iphigénie de mourir et une autre querelle avec Achille à la scène suivante. Sans possibilité d’épouser Achille, la vie n’a plus de sens à ses yeux.

111
Q

Structure d’Iphigénie

A

Toute la pièce est structurée selon un crescendo : l’exposition, à l’aube, se déroule dans le silence presque complet du camp endormi.
La volonté d’Agamemnon de sacrifier Iphigénie est révélée au grand jour presque exactement au milieu de la pièce.
La fin de la pièce se déroule au contraire dans le tumulte de la bataille dans le camp, avec la mort d’Ériphile et la tempête qui s’ensuit (vents, tonnerre, feu…).

112
Q

Exposition d’Iphigénie

A

Le coup de théâtre dès le départ. Arcas, confident d’Agamemnon, passe de surprise en surprise :
La prophétie de Calchas exigeant le sacrifice d’Iphigénie1
La première lettre trompeuse d’Agamemnon à Iphigénie, alors qu’il se fait passer pour Achille, laisse présager un mariage alors que ce n’est qu’un prétexte pour qu’elle soit sacrifiée
La deuxième lettre trompeuse d’Agamemnon à Iphigénie laisse croire qu’Achille est amoureux d’Ériphile et qu’il ne veut plus épouser Iphigénie
L’exposition est efficace: Arcas sert de miroir au public, car il apprend les mêmes choses qu’eux. Ces informations permettent au public d’apprendre toutes les informations nécessaires à sa compréhension.

113
Q

Trois couches de dilemmes tragiques Iphigénie

A

Ces trois plans sont étroitement liés et indissociables. Chaque geste, chaque parole a une conséquence directe sur tous les autres personnages.
Par exemple, si Iphigénie était repartie à la fin de l’acte II à cause du quiproquo amoureux entre Achille et elle, cela aurait résulté en un triple échec (rupture des amants, échec politique d’Agamemnon, colère divine inassouvie), mais en une victoire familiale dans la mesure où elle serait encore vivante.

114
Q

Trois couches de dilemmes tragiques Iphigénie: familial

A

Agamemnon ne veut pas sacrifier sa fille, mais il ressent une pression politique (Ulysse, Ménélas) et divine (par la voix du devin Calchas) à le faire.
« C’est l’un des plus forts exemples de ce qu’Aristote nomme la violence au cœur des alliances, l’expression pure de la violence tragique [:] Agamemnon […] n’envoie pas sa fille à la mort parce qu’il la croit coupable; il la condamne au sacrifice parce qu’elle est rigoureusement innocente et alors qu’il l’aime plus que tout au monde. » - Georges Forestier, préface de l’édition Folio, p. 30)
Clytemnestre est prête à mourir pour protéger Iphigénie; Agamemnon risque de perdre sa femme et sa fille.
La venue même d’Iphigénie repose sur un faux prétexte familial : le mariage d’Achille et d’Iphigénie.

115
Q

Trois couches de dilemmes tragiques Iphigénie: politique

A

Refuser le sacrifice, c’est briser le serment fait envers son frère Ménélas et toute l’alliance achéenne, c’est échouer en tant que roi et ne pas punir l’enlèvement d’Hélène.
En tant que roi, il n’a pas le choix de sacrifier sa fille, même si le père en lui refuse de le faire. Il est perdant d’un côté comme de l’autre.
Se mettre à dos Achille ou d’autres guerriers et rois puissants entraîne des risques de luttes intestines à l’intérieur même de l’alliance achéenne.
« Si Agamemnon envoie Iphigénie à la mort, c’est que tout en étant le “roi des rois”, il est plongé dans une situation qui le réduit à l’impuissance. C’est cette union des contraires (il aime mais il tue; il est le plus puissant des rois mais il est réduit à l’impuissance) qui confère à ce sujet un caractère qu’on qualifiait au XVIIe siècle de “sublime”. »

116
Q

Trois couches de dilemmes tragiques Iphigénie: fatalité divine

A

Même le plus puissant des rois n’est qu’un pantin, qu’un esclave devant la volonté des dieux (v. 10-12). Le « Ciel », incarnation de la volonté divine, est mentionné 37 fois dans la pièce (ce qui est un peu moins que dans Dom Juan de Molière, mais quand même substantiel).
Plus encore, les personnages dans la pièce de Racine n’ont commis aucune faute pour susciter la colère divine (contrairement à Œdipe chez Sophocle, par exemple).
Leur seule faute est d’appartenir à la famille des Atrides, mais cet élément est assez secondaire dans la pièce (v. 33-35, 1065, 1249-1252, 1690-1691).
Iphigénie est l’un des personnages les plus mesurés du répertoire racinien, ce qui rend son sacrifice d’autant plus abject et gratuit.
La volonté des dieux semble imperturbable et claire, mais l’Iphigénie qui devait être sacrifiée n’est pas celle que l’on attendait, ce qui montre la difficulté d’interpréter la volonté divine.

117
Q

Trois couches de dilemmes tragiques Iphigénie: résolution

A

Dimension familiale : Iphigénie est sauvée, Agamemnon et Clytemnestre sont soulagés. Achille n’a pas perdu sa potentielle épouse et Ériphile, la rivale amoureuse, est morte en découvrant sa véritable identité.
Dimension politique : L’insurrection du camp est évitée, les vents sont levés, l’armée peut partir à Troie, Agamemnon n’a pas perdu son autorité et il est réconcilié avec Achille. Ériphile, la rivale politique (v.1136-1140), est morte.
Dimension de la fatalité : Les dieux sont apaisés par le sacrifice d’Ériphile, « l’autre Iphigénie » dont l’attitude coupable méritait un châtiment divin, contrairement à l’innocence de la fille d’Agamemnon.

118
Q

Libre arbitre Iphigénie

A

Même si les personnages semblent complètement asservis à la volonté des dieux, Racine, au XVIIe siècle, présente une vision plus ambiguë que ses prédécesseurs antiques.
Les dieux ne sont jamais explicitement présents (même Diane, à la toute fin, n’apparaît que dans la vision crédule d’un soldat: respect de la vraisemblance).
Peut-être qu’une force supérieure contrôle tout et que les personnages ne sont que des victimes du destin (Iphigénie et Clytemnestre qui se perdent, ce qui fait en sorte qu’elles ne reçoivent pas la deuxième lettre d’Agamemnon, par exemple).
Toutefois, il est aussi permis de croire que les actions des humains (l’éloquence d’Ulysse, l’orgueil d’Achille, le dépit amoureux d’Ériphile) sont les véritables moteurs du drame et que les humains sont responsables de leurs actes. C’est ce que prône Achille à la toute fin de l’acte III (v. 1083-1084).
Dans cette optique, on peut interpréter le « miracle inouï » des vents contraires au début (v. 51) et la tempête de la fin (v. 1778-1787) à la fois comme une marque indiscutable de la présence divine… ou comme une simple coïncidence. Iphigénie est assurément la pièce la moins janséniste de Racine.

119
Q

Siècle des lumières: repères historiques

A

Le XVIIIe siècle s’ouvre en France avec la mort d’un monarque absolu, Louis XIV, et se termine avec la Révolution française en 1789.
Déclin de l’aristocratie, essor de la bourgeoisie.
La mort de Louis XIV est accueillie avec soulagement en 1715 (voir texte de Montesquieu, p. 63 du recueil). À la mort du roi, en 1715, les courtisans poussent un soupir de soulagement : à la dévotion et à la rigueur succèdent une époque de grand luxe et de libertinage (sexuel) pendant la Régence de Philippe d’Orléans.
Légèreté des mœurs favorisée par le Régent.
Mais une censure est toujours opérée dans les écrits (pour tout ce qui touche la religion et la politique)
Caractère dichotomique (libertinage vs censure
Certains auteurs se réfugient dans des pays plus ouverts pour échapper à la censure.

120
Q

Classicisme vs siècle des lumières

A

Absolutisme vs Révolution (et recherche à travers l’Europe de réformes politiques : despotisme éclairé, monarchie parlementaire…)
Église très puissante vs Critique de l’Église, des dogmes, de la censure (idéal moral du PHILOSOPHE)
Inégalités sociales, société hiérarchisée et élitiste vs Désir de liberté, d’égalité et de fraternité, déclaration des droits de l’homme
Passé comme modèle pour viser l’éternel vs Foi dans le PROGRÈS (France devient un modèle international, On se tourne vers le futur, Rupture plutôt que continuité)
Recherche du salut divin vs Recherche du bonheur terrestre

121
Q

Origine du nom lumières

A

Les lumières de la raison s’opposent à l’obscurantisme des dogmes.
Les philosophes ont la responsabilité « d’éclairer » le peuple par la raison, par la logique.

122
Q

Idéal moral lumières

A

La raison est à l’égard d’un philosophe ce que la grâce est à l’égard d’un chrétien. La grâce détermine le chrétien à agir; la raison détermine le philosophe. […] L’esprit philosophique est donc un esprit d’observation et de justesse, qui rapporte tout à ses véritables principes. […] Le philosophe est donc un honnête homme qui agit en tout par raison et qui joint à un esprit de réflexion et de justesse les mœurs et les qualités sociables. Entez un souverain sur un philosophe d’une telle trempe, et vous aurez un parfait souverain.
Héritier direct de l’humaniste et de l’honnête homme, il est guidé par des qualités similaires :
Raison opposée aux préjugés, aux dogmes, aux lieux communs, aux institutions arbitraires (davantage que l’honnête homme, qui ne remettait pas en question les institutions comme l’Église ou la monarchie).
Ouverture à l’autre : valorisation des voyages, des comparaisons entre les sociétés, volonté de faire disparaître les préjugés. Contrairement à l’humaniste, tourné vers le passé, le philosophe croit au progrès. Il n’est pas élitiste, s’intéresse aux artisans, aux gens plus humbles.
Engagement : dénonciation des injustices (esclavage, privilèges, torture, guerre). Le philosophe pave la voie à la Révolution : l’hérédité n’est pas assez forte pour justifier la monarchie, l’ordre social dans lequel la plus grande partie des biens va au plus petit nombre non plus.
Droits d’auteur
Propriété intellectuelle

123
Q

Genres littéraires au XVIIIe siècle (Lumières)

A

Paradoxalement, certaines conventions héritées du classicisme tiennent encore (Voltaire et la tragédie, par exemple).
Toutefois, de notre point de vue contemporain, les deux genres ayant traversé l’épreuve du temps sont le théâtre et le roman.
Au théâtre, la comédie et le drame bourgeois dominent, avec Marivaux (Le jeu de l’amour et du hasard) et Beaumarchais (Le barbier de Séville, Le mariage de Figaro).
Le roman, même s’il est encore un genre mineur, est extrêmement populaire. Le roman sentimental est à la mode (Manon Lescaut, Paul et Virginie), mais les philosophes trouvent aussi dans le roman une excellente façon de faire passer leurs idées. Ce sera le cas de Voltaire avec ses contes philosophiques (Candide, Zadig, L’Ingénu), mais aussi de Montesquieu (Les lettres persanes), de Diderot (Jacques le fataliste), de Defoe (Robinson Crusoë), de Swift (Les voyages de Gulliver).
Le roman épistolaire est très prisé (Les lettres persanes de Montesquieu, Les liaisons dangereuses de Laclos, La Nouvelle Héloïse de Rousseau). Les romans par lettres, sans narrateur, créent une proximité privilégiée avec le lecteur en plus de créer l’illusion du réel (les romans ne sont pas signés, on fait semblant de publier des lettres qu’on a trouvées dans un grenier…).
Le conte philosophique: Voltaire commence à en écrire pour présenter son point de vue de façon ludique et humoristique.

124
Q

Encyclopédie

A

L’Encyclopédie est l’ouvrage majeur du siècle, une entreprise monumentale qui incarne un but typique des philosophes : regrouper dans un même ouvrage toutes les connaissances humaines. Ouvrage de vulgarisation et de démystification dans tous les domaines : sciences, botanique, ethnologie, philosophie, histoire, mais aussi la description des outils et des ateliers des artisans, le fonctionnement des machines, etc.
Entreprise collaborative: d’abord avec d’Alembert, qui la codirige, mais aussi avec Rousseau (articles sur la musique), Voltaire, d’Holbach et de nombreux autres.
But: faire le tour des connaissances humaines.
Perdent le privilège d’imprimer en raison de la censure.
Encyclopédie ou dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers
Travail manuel valorisé tout autant que la pensée
Essor de la bourgeoisie: ce ne sont plus les nobles qui écrivent des ouvrages destinés aux nobles.
Ouvrage qui cherchait à regrouper toutes les connaissances du monde en une seule œuvre
Subjectif

125
Q

Caractéristiques de l’œuvre de Diderot

A

Importance du dialogue: de nombreux textes sont des dialogues philosophiques ou des textes de théâtre, mais même ceux qui ne le sont pas empruntent la forme du dialogue.
Humour et satire: le Neveu de Rameau et les Bijoux indiscrets sont deux féroces critiques sociales.
Ambiguïté morale: la forme dialoguée permet la coexistence de points de vue opposés sans qu’un qu’un narrateur tranche.
Importance de l’exotisme et des expériences de pensée: le Supplément à Bougainville et les Bijoux indiscrets ont lieu dans des pays lointains.

126
Q

Idées philosophiques Diderot

A

Matérialisme: doctrine philosophique selon laquelle seule la matière existe (pas d’idées platoniciennes, d’âme ou d’esprit)
Empirisme: doctrine philosophique selon laquelle nos idées viennent des expériences vécues et des sens.
Athéisme: doctrine philosophique réfutant l’existence de Dieu.
Relativisme moral, notamment par rapport aux dogmes établis (relations hommes-femmes, importance de la religion, mariage, sexualité, etc.)

127
Q

Salons

A

Institution qui donne naissance à des textes
Exposition organisée par l’académie royale de peinture et de sculpture (créée en 1648)
But: montrer la supériorité de la peinture française
Financer les artistes
Montrer la supériorité de la monarchie absolue et de la France.
Accessible gratuitement à tous (entrée dans un lieu royal)
Certains écrivains ont écrit des comptes-rendus (descriptifs, éloge) de leur visite et ces textes seront publiés.
Naissance de la critique d’art

128
Q

Jacques le fataliste: anti roman

A

Remise en question des codes narratifs: cette œuvre n’appartient à aucun genre. Il veut atteindre le vrai: la vie n’est pas construite comme un roman.
Pas de portée morale
Jacques est misogyne et les deux autres sont sympathiques à Mme de la Pommeraye
Interprété comme un récit par le maître: caractéristiques psychologiques pas vraisemblables (p.212)
Différence avec le classicisme: pas de portée didactique. Diderot ne fait pas un roman ni un conte: il fait dans le vrai et pas dans la morale.
p.214-215: l’auteur dit qu’il n’y a pas de morale. Raisonnons.Met en garde contre un jugement hâtif: on ne connaît pas tous les éléments.
La vie est faite de nuances, comme tous les personnages du livre: pas de caricature. La vie peut décevoir, mais c’est un épisode dont on ne connaît pas la fin, série de possibilités, de péripéties auxquelles il est impossible de donner un sens.

129
Q

Structure narrative: JLF

A

Dialogue entre l’auteur et le lecteur
Histoire de Jacques et de son maître en voyage (voyage qui dure dix jours, repères chronologiques fugaces, mais réels)
Récit des amours de Jacques par lui-même
Au sein de ces trois niveaux, il y a différentes couches de digression (le lecteur qui pose des questions, l’auteur qui s’interpose, l’hôtesse qui raconte l’histoire de madame de La Pommeraye, Jacques ou le maître qui s’éloignent pour raconter une autre anecdote). Il ne s’agit pas de simples récits enchâssés, mais d’un véritable va-et-vient entre chacun de ces trois niveaux superposés.
Le narrateur semble être tout-puissant, mais le lecteur l’est véritablement: choix des trois fins
Sens de l’observation et lucidité de Jacques valorisés (notamment lors du récit de l’amour de Jacques): car il croit en la fatalité et en le déterminisme, je suis conscient de la fatalité et ma liberté naît de ce constat
Refus de la superstition, histoire de l’anneau qui se sépare
On cherche toujours à donner un sens

130
Q

Critique sociale: JLF

A

Dans les années 1760 et 1770, la France connaît une série de disettes. La famine, les épidémies et le brigandage ravagent les campagnes et donnent lieu à des émeutes populaires. De plus, le pouvoir soumet les paysans à une lourde imposition.
Allusions nombreuses au brigandage
Précarité de la condition féminine
Rigueurs de la vie paysanne
Critique des abus de certaines professions
Débauche des religieux
Chosification du Tiers État

131
Q

Relation maître-valet JLF

A

Côté ridicule
En apparence, son acceptation naïve des paroles de son capitaine, qu’il répète sans cesse, semblent le montrer comme un perroquet.
Son goût démesuré pour la parole (mais pas pour l’écoute) lui nuit depuis l’enfance
Son jugement envers madame de La Pommeraye est tranchant et misogyne.

Côté philosophe
Le maître le compare explicitement à un philosophe.
Côté rationnel: Refus de la superstition, refus des généralisations, esprit critique, refus des dogmes : Jacques se libère de son asservissement grâce à la pensée philosophique. Il s’agit là d’un propos typique des Lumières, Esprit d’observation et de lucidité
Homme d’action et non de simple parole ; courageux, contrairement à Sganarelle.
Grâce à la philosophie, à la parole, Jacques devient le maître de son maître, renverse les rôles.