Tumeurs du col utérin, tumeurs du corps utérin (part1: tumeurs benignes et precurseurs de cancer de col uterin) Flashcards
(46 cards)
De quoi sont principalement constitués les lésions bénignes du col utérin? Quelles sont les autres ?
- Les lésions bénignes du col utérin sont essentiellement constituées par les lésions PRECANCEREUSES : néoplasie intraépithéliale malpighienne cervicale et adénocarcinome in situ
- Autres lésions bénignes du col : polype, fibrome, endométriose, cervicite
Quelles sont les lésions pré-cancereuses ?
Les lésions précancéreuses comprennent les lésions intraépithéliales malpighiennes de bas ou haut grade (LIEBG, LIEHG) et l’adénocarcinome in situ
Quelle est la clinique des lésions pré-cancéreuses ? Quelle est l’évolution invasive respective des 2 lésions pré-cancereuses et le delai ? Quelles techniques de dépistage secondaire permet de diagnostiquer ces lésions et éviter une évolution vers le cancer du col de l’utérus ?
- Ces lésions sont totalement ASYMPTOMATIQUES
- Leur délai d’évolution vers la lésion invasive (carcinome épidermoïde et adénocarcinome infiltrant, respectivement) est généralement LONG
- Le dépistage (prévention secondaire) par TEST HPV et/ou par FROTTIS cervico-utérin (FCU), puis par COLPOSCOPIE et BIOPSIE permet de diagnostiquer ces lésions précancéreuses et de les traiter pour éviter une évolution vers le cancer du col de l’utérus
- La PEC diagnostique et thérapeutique de ces lésions est bien codifiée
Quelle est la condition nécessaire au développement de la majorité des lésions précancéreuses et cancéreuses du col utérin ?
Une INFECTION PERSISTANTE de la muqueuse cervicale par un papillomavirus humain (HPV) oncogène constitue une condition nécessaire au développement de la majorité des lésions précancéreuses et cancéreuses du col utérin
Quelle est la méthode de prevention primaire du cancer du col de l’utérus ?
- La VACCINATION prophylactique contre certaines souches d’HPV oncogène constitue une mesure de prévention primaire complémentaire au dépistage
Comment est la muqueuse exocervicale ? photo p237
- La muqueuse exocervicale (malpighienne) se prolonge dans le canal endocervical par un revêtement cylindrique mucosécrétant accompagné des cellules de réserves (cellules basales, bipotentes, capables d’une différenciation aussi bien malpighienne que glandulaire)
Quelle est la particularité de la zone de jonction pavimento-cylindrique ? Qu’est ce qu’un ectropion ? Comment est cette jonction apres la ménopause ?
- La zone de jonction pavimento-cylindrique est HORMONODEPENDANTE.
- Par conséquent, sa localisation varie avec l’âge et les conditions physiologiques de la femme: pendant la puberté, la grossesse ou sous ttt hormonal, la réapparition physiologique de muqueuse cylindrique (de type endocervical) sur l’exocol est connue sous le terme d’ectropion ou d’éversion
- Après la ménopause, la jonction pavimento-cylindrique se rétracte dans le canal endocervical
Sous quels facteurs l’ectropion peut-il s’etendre ?
- L’extension de l’ectropion est très variable et dépend de multiples facteurs HORMONAUX et ENVIRONNEMENTAUX (acidité vaginale, inflammation)
- C’est une surface dynamique, de régénération active à partir des cellules de réserve sous forme d’une métaplasie malpighienne
-> Elle est appelée ZONE DE TRANSFORMATION
-> Il s’agit de la zone propice à l’infection à HPV qui concerne les cellules basales et de réserve, que les virus infectent grâce à des microbrèches de l’épithélium de surface
- L’infection persistante de la muqueuse cervicale par un HPV oncogène est une condition nécessaire au développement de la majorité des cancers du col utérin et de ses lésions précancéreuses
- Les HPV possèdent une spécificité d’hôte très étroite
-> Parmi les 120 types d’HPV connus, 50 ont un tropisme génital préférentiel et une quinzaine, dits « à haut risque » ou oncogènes, sont associés aux cancers du col de l’utérus, de la vulve, de l’anus et de la sphère ORL (Photo p238)
-> les types 16, 18, 31, 33, 35, 39, 45, 51, 52, 56, 58, 59, 68, 73 et 82 sont considérés à fort potentiel oncogène pour le col utérin - Les types 16 et 18 sont les plus fréquents et les plus virulents
- L’histoire naturelle de l’infection à HPV est bien connue (photo p238)
Quelle est la prevalence de l’infection à HPV ? A quel moment de la vie ces infections sont les + fréquentes ?
- L’infection à HPV est une infection très fréquente et sexuellement transmise
- 80% des personnes font au moins 1 infection à HPV dans leur vie
- L’incidence cumulée de l’infection HPV est particulièrement élevée immédiatement après le début de l’activité sexuelle
-> tous types d’HPV confondus, le risque cumulé d’infection est estimé entre 40 à 80 % dans les 2 à 5 ans après le début de l’activité sexuelle, chez les femmes de moins de 20 ans
Quel est le principal FR de l’infection à HPV ? Quel FR majeur est associé ? Une patiente vous demande si le preservatif est suffisant, que lui repondez vous ?
- Le nombre de partenaires sexuels est le principal FR de l’infection à HPV et le tabagisme a été identifié comme un FR majeur associé à la persistance de l’HPV au niveau génital
- À noter : le préservatif ne protège que très incomplètement de l’infection par HPV car cette dernière se fait plutôt par contact muqueux et cutanéomuqueux
-> C’est pour cela que l’infection à HPV n’est pas considérée à proprement parler comme un IST, mais plutôt comme un marqueur d’activité sexuelle.
Quels sont les 2 évolutions possibles de l’infection à HPV ? Quel type d’HPV presente le + fort taux de persistance ? Comment se traduit histologiquement la présence d’une persistance d’infection à HPV ? Vers quoi peut evoluer la persistance d’une infection à HPV ?
- Les infections à HPV sont éliminées en 1 à 2 ans dans 90 % des cas, dans 10 % des cas, l’infection persiste
- L’infection par HPV16 présente le plus fort taux de persistance
- La persistance d’une infection à HPV se traduit initialement par la présence de KOÏLOCYTES (aspect caractéristique d’infection à HPV sur les cellules de l’épithélium) : c’est l’infection latente
-> puis, elle peut se traduire par des lésions plus importantes : CONDYLOMES ou LESION ITNRAEPITHELIALE selon le type d’HPV
-> En cas de persistance, elle peut évoluer vers le cancer du col de l’utérus
Quelles sont les lésions pré-cancéreuses du cancer du col utérin? (oui je sais encore mais c’est pour répetition, la mémoire tu connais)
Lésions précurseurs de cancer:
- Lésions intraépithéliales malpighiennes cervicales
- Adénocarcinomes in situ
Qu’est ce que sont les lésions intraépithéliales malpighiennes ? Quelle est la différence entre lésions de bas et haut grade ?
- Les lésions intraépithéliales malpighiennes constituent un éventail de lésions caractérisées par une DESORGANISATION architecturale liée principalement à un trouble de la DIFFERENCIATION et une PROLIFERATION de cellules atypiques
- L’intensité et la topographie de ces anomalies permettent de classer les lésions intraépithéliales selon leur sévérité en simples LESIONS INFECTIEUSES, dites de BAS grade (LSIL, Low-Grade Squamous Intraepithelial Lesions)
-> ou LIEBG, lésions malpighiennes intraépithéliales de bas grade - Ou en LESIONS PRE-INVASIVES, dites de HAUT grade (HSIL, High-Grade Squamous Intraepithelial Lesions )
-> ou LIEHG, lésions malpighiennes intraépithéliales de haut grade
Que disent les données épidémiologiques concernant l’incidence et l’age des patientes porteuses des lésions intraépitheliales malpighiennes cervicales ? Quel est le risque de carcinome épidermoide d’une femme porteuse d’une HSIL et quels sont les délais temporels ?
- Les données épidémiologiques récentes suggèrent une AUGMENTATION de l’INCIDENCE et de la prévalence des lésions intraépithéliales et une DIMINUTION de la moyenne d’AGE des patientes porteuses de ces lésions.
- Pour les patientes porteuses d’une HSIL, le risque de développement d’un carcinome épidermoïde infiltrant au bout de 30 ans est estimé entre 30 et 50 % en l’absence de ttt
-> Les délais de développement d’un cancer à partir d’une HSIL varient en moyenne entre 5 et 20 ans, mais des évolutions plus rapides sont quelquefois rapportées, en particulier en cas d’infection par HPV16
Quelle est la prévalence des adénocarcinomes in situ ? Quel structure histologique sont touchées ? Chez quel type de femme ces lésions surviennent-elles le + ?
- L’adénocarcinome in situ (AIS) représente 1 % des lésions précancéreuses du col
- Il concerne l’épithélium de revêtement de l’endocol, glandulaire, et survient en moyenne chez les femmes entre 25 et 30 ans, soit environ 10 à 20 ans avant les adénocarcinomes invasifs du col utérin
-> La fréquence de ces lésions augmente surtout chez les femmes jeunes. - Environ 50 % des AIS sont associés à une lésion malpighienne intraépithéliale
-> Jusqu’à 90 % des AIS sont HPV-induits (surtout HPV18)
Quelles sont les mesures de prévention du cancer du col et dépistage des lésions précancéreuses?
La prévention du cancer du col de l’utérus repose sur l’association de 2 démarches complémentaires de :
- prévention primaire = la vaccination
- de prévention secondaire = le dépistage
Quel est l’objectif de la vaccination contre l’HPV ?
- La vaccination anti-HPV constitue un réel progrès en matière de prévention primaire du cancer du col
- L’histoire naturelle de l’infection HPV étant bien connue, la vaccination contre l’HPV, idéalement avant le 1er contact avec l’HPV, a pour objectif de diminuer l’incidence des pathologies précancéreuses et cancéreuses liées à l’HPV, dont le cancer du col de l’utérus
De quoi est composé le vaccin contre l’HPV ? Quels sont les 3 vaccins crées ?
- La vaccination contre l’HPV repose sur l’injection de protéine L1 recombinante (L1 Virus-Like Particle), fabriquée in vitro, spécifique à la capsule de chaque type d’HPV
-> Une immunogénicité croisée pour différents types d’HPV existe (immunité contre d’autres types d’HPV que ceux ciblés par la vaccination). - 3 vaccins ont été successivement développés :
- le Gardasil® depuis 2007, vaccin tétravalent (contre les HPV6, 11, 16, 18 ; les HPV6 et 11 ne sont pas oncogènes mais responsables de condylomes)
- le Cervarix® depuis 2008, vaccin bivalent (contre HPV16, 18)
- le Gardasil9®, depuis 2019, vaccin nonavalent (contre les HPV6, 11, 16, 18, 31, 33, 45, 52 et 58), actuellement recommandé
Quel est le schéma vaccinal chez les filles et les garçons entre 11 et 14 révolus ? 15 et 19 ans ? pour les hommes homosexuels ayants des relations sexuelles ? pour les patients immunodeprimés ? Quelle est la particularité de la vaccination des enfants des 2 sexes qui sont candidats à un transplantation d’organe solide ?
- Le schéma vaccinal préconisé (BEH 2020) repose sur une vaccination initiée chez les filles et chez les garçons avec le Gardasil9® :
- entre 11 et 14 ans révolus : 2 doses espacées de 6 à 13 mois
- entre 15 ans et 19 ans révolus : 3 doses administrées selon un schéma 0, 2 et 6 mois
- pour les hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes jusqu’à 26 ans révolus : trois doses administrées selon un schéma 0, 2 et 6 mois
- patients immunodéprimés : la vaccination contre l’HPV est recommandée chez les garçons comme les filles aux mêmes âges que dans la population générale, avec 1 rattrapage jusqu’à l’âge de 19 ans révolus
-> Chez les enfants des 2 sexes candidats à une transplantation d’organe solide, la vaccination peut être initiée dès l’âge de 9 ans
Quelles sont les bénéfices attendus de la vaccination contre l’HPV ? Quelle est la particularité des pays qui ont enregistré une forte réduction de la prévalence ?
- Plusieurs études ont été publiées qui démontrent un impact POSITIF de la vaccination contre l’HPV sur la prévalence de l’infection génitale par le HPV, la prévalence des verrues génitales et l’incidence des CIN (Cervical Intraepithelial Neoplasia) depuis l’introduction des programmes de vaccination des filles contre l’HPV
-> Du fait de l’évolution lente des cancers du col de l’utérus et anogénitaux liés à une infection par l’HPV, il n’y a pas encore de données publiées permettant d’estimer l’impact de cette vaccination sur l’incidence et la mortalité liées à ces cancers
-> Les pays où la couverture vaccinale des filles est élevée ont enregistré une forte réduction de la prévalence des génotypes vaccinaux des HPV, en particulier de l’HPV16 et de l’HPV18. - Les réductions sont les plus marquées dans les pays où la couverture vaccinale est la plus élevée:
-> par exemple, en Australie, la vaccination des jeunes filles est proposée depuis 2007 avec une couverture vaccinale de plus de 80 % de la population ciblée
-> Il a été observé une diminution entre la période pré- et post-vaccinale de 90 % des infections à HPV et de 50 à 70 % des taux de détection de lésions précancéreuses du col de l’utérus - L’impact de l’immunité de groupe a également fait en sorte que les groupes plus âgés bénéficient de la vaccination des jeunes filles.
- Ces mesures renforcent la prévention des lésions associées aux HPV mais ne se substituent pas au dépistage des lésions précancéreuses et cancéreuses du col de l’utérus
-> En effet, à l’heure actuelle, le recul sur les données concernant l’évaluation de la vaccination en termes de réduction de l’incidence des cancers du col est limité, mais très encourageant
Quels sont les effets secondaires possibles après la vaccination?
- L’analyse des données disponibles sur la sécurité des vaccins et les données de pharmacovigilance démontre une innocuité de la vaccination.
- Les effets secondaires de la vaccination le plus souvent constatés sont des symptômes au POINT D’INJECTION (douleur, érythème, induration ou prurit pour 75 % des cas) et des SYMPTOMES GENERAUX (fièvre ou céphalées pour 8 % des cas).
- L’ensemble des études pharmaco-épidémiologiques n’ont pas mis en évidence d’augmentation significative du risque de survenue de maladies auto-immunes
- Le lien entre la vaccination et les événements d’intérêts particulièrement étudiés, après que des inquiétudes sont survenues soit à la suite de signalements de pharmacovigilance à l’étranger, soit à la suite du résultat d’une étude épidémiologique menée en France qui retrouvait une possible augmentation du risque de syndrome de Guillain-Barré, n’a pas été confirmé par les autres études internationales
Quel est le taux de couverture vaccinal contre HPV en france ?
- En France, après une forte diminution entre 2011 et 2015, la couverture vaccinale a augmenté entre 2016 et 2018 pour atteindre 29,4 % pour une dose à 15 ans et 23,7 % pour le schéma complet à 16 ans
-> Le rattrapage effectué entre 16 et 20 ans reste modéré. - Ce taux de couverture vaccinal est nettement inférieur à d’autres pays européens (couverture > 70 % en Grande-Bretagne ou en Suède, par exemple)
-> Parmi les freins à la vaccination en France, les sondages montrent qu’il existe un défaut d’information des jeunes filles et de leurs parents et une mauvaise connaissance des effets secondaires du vaccin
Quelles sont les pistes pour améliorer la couverture vaccinale contre HPV ?
- Les pistes pour améliorer la couverture vaccinale sont les suivantes :
- prendre en compte l’hésitation vaccinale et les inégalités sociales : interventions avec approche multicomposante ciblant les jeunes, les parents et les professionnels de santé
- agir sur les connaissances et les comportements : actions sur les professionnels (réunion d’éducation), les parents (système de rappels), les jeunes (application sur tablette pour évaluer les connaissances)
- programme de vaccination à l’école et dans la communauté avec une campagne d’information dans les médias