UA 1 Flashcards
Hypertension
Quel est le pourcentage de la population adulte canadienne atteinte d’hypertension artérielle? Quel est l’effet de l’âge sur la prévalence?
environ 18% - prévalence croit avec l’âge de façon importante, 46% à 65 ans !
quelle est la conséquence, sur la perfusion des organes, d’une augmentation de la rétention d’eau et de sel ?
la perfusion est maintenue normale par l’autorégulation (vasoconstriction myogénique), mais ceci a comme conséquence de faire augmenter la résistance en amont, donc la pression centrale
) La tension artérielle systolique a tendance à augmenter avec l’âge, tandis que la diastolique reste stable ou diminue. Quel mécanisme est impliqué dans ce phénomène ?
Ce phénomène est relié à la rigidité des artères associé au vieillissement. Une pression pulsée augmentée en résulte (P systolique – P diastolique). Plusieurs mécanismes sont impliqués au niveau des parois artérielles, notamment la calcification et l’augmentation du collagène et de la fibronectine résultant en une diminution de l’élasticité.
Quel est le symptôme caractéristique de l’hypertension et quel est son surnom. Quel impact ceci peut-il avoir sur l’observance thérapeutique
maladie habituellement asymptomatique – le tueur silencieux ! Comme les patients ne ressentent aucun symptôme, ils oublient fréquemment de prendre leur médication. Le rôle du pharmacien est donc primordial pour rappeler les conséquences de l’hypertension et inciter les patients à protéger leurs organes vitaux contre les dangers de l’augmentation soutenue de la pression artérielle.
Un patient au début de la cinquantaine vient vous consulter parce que sa pression est de 160/102 mmHg.
Avant de répondre à ses questions, quelles vérifications vous semblent nécessaires?
demandez au patient comment il a pris la pression (temps de repos, prise de caféine, tabagisme…); taille du brassard; au moins 2 mesures à 2 minutes d’intervalle et moyennées. Avant toute chose, assurez-vous de la validité des données fournies et ce qui est nécessaire au diagnostic de l’hypertension.
Un patient au début de la cinquantaine vient vous consulter parce que sa pression est de 160/102 mmHg.
Quelle est la valeur normale pour une pression prise à la maison ?
à la maison, on recherche généralement 135 / 85, mais une valeur plus basse peut être recherchée chez des patients à haut risque, e.g. diabétiques, ou patients selon la définition de SPRINT
Un patient au début de la cinquantaine vient vous consulter parce que sa pression est de 160/102 mmHg.
Est-ce fréquent à mon âge?
environ 20% des hommes âgés entre 45-54 ans (enquête sur la santé des collectivités canadiennes en 2014)
Un patient au début de la cinquantaine vient vous consulter parce que sa pression est de 160/102 mmHg.
Est-ce que je fais quelque chose qui pourrait contribuer à ce que ma pression soit élevée?
certaines habitudes de vie (e.g. diète riche en sel, tabagisme, sédentarité, obésité, consommation abusive d’alcool) ou certains médicaments peuvent influencer la tension artérielle.
Un patient au début de la cinquantaine vient vous consulter parce que sa pression est de 160/102 mmHg.
Est-ce dangereux que ma pression soit élevée?
La maladie est silencieuse mais les complications sont majeures, allant de la maladie athérosclérotique (angine, infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral) à la mort, avec dommages aux différents organes cibles (yeux, reins, cerveau, cœur, vaisseaux).
Un patient au début de la cinquantaine vient vous consulter parce que sa pression est de 160/102 mmHg.
Qu’est-ce qui se passe dans mon organisme pour que ma pression soit élevée, même si je me sens bien ?
Pour 95% des patients, la cause n’est pas connue. On parle d’hypertension essentielle. De façon générale, on pense que les petits vaisseaux sanguins sont trop contractés, ce qui augmente la pression que l’on mesure au niveau du bras. Ceci pourrait être le résultat de rétention d’eau et de sel. Par contre, il y beaucoup de systèmes dans l’organisme qui contrôlent la pression et le dérèglement pourrait venir de plusieurs endroits (SRAA, système nerveux sympathique, endothélium, etc…)
Il y aussi des maladies qui peuvent être associées à une augmentation de pression (5-10% des cas). Toujours y penser afin d’éliminer les causes potentielles sous-jacentes, surtout si le patient semble avoir des symptômes associés
Un patient au début de la cinquantaine vient vous consulter parce que sa pression est de 160/102 mmHg prise à la maison.
Que me conseillez-vous ?
Poursuivre la mesure de la pression à la maison et consulter un médecin ou une clinique de détection de l’hypertension
Un patient au début de la cinquantaine vient vous consulter parce que sa pression est de 160/102 mmHg.
Dans quel délai le patient doit-il voir son médecin?
Si pas d’hypertension détectée, évaluer tension artérielle annuellement
Si patient hypertensif en train d’activement modifier ses habitudes de vie, revoir dans 3 à 6 mois (ou moins selon les besoins)
Si patient hypertensif sous traitement, revoir aux 1 à 2 mois jusqu’à l’atteinte de cible x 2 visites, et aux 3 à 6 mois par la suite
Un patient au début de la cinquantaine vient vous consulter parce que sa pression est de 160/102 mmHg.
Que doit faire le médecin selon vous ?
confirmation du diagnostic avec antécédents et examen physique, analyse biochimique (atteintes des organes cibles et diagnostic différentiel) et confirmation en ambulatoire (MAPA ou à domicile) ou une 2ième visite en cabinet dans le mois qui suit si ambulatoire n’est pas possible.
Un patient au début de la cinquantaine vient vous consulter parce que sa pression est de 160/102 mmHg.
Puis-je faire quelque chose par moi-même pour influencer ma pression artérielle, j’aimerais éviter de devoir prendre un médicament
Enseignement sur les modifications des habitudes de vie (exercice, poids, tabac, diète DASH, etc.) et référence à un médecin.
Le pharmacien est dans une position exceptionnelle pour faire le dépistage de l’hypertension artérielle chez ses patients. Chez les patients atteints de quelles conditions le pharmacien devrait-il procéder au dépistage de l’hypertension artérielle de façon systématique?
Les professionnels de la santé ayant reçu une formation particulière pour mesurer précisément la pression artérielle (PA) devraient évaluer cette valeur chez tous les patients adultes, à chaque consultation où il convient de le faire, afin d’établir le risque de maladie cardiovasculaire et de faire le suivi du traitement antihypertenseur
Un patient, MD, vient vous voir pour son renouvellement mensuel de son antihypertenseur. Il prend son médicament régulièrement et sa TA est généralement bien contrôlée. À cette occasion, vous prenez sa TA et vous notez qu’elle est élevée (152/91 mmHg – vous pouvez assumer que la méthode de prise est appropriée). Quelle est une des premières questions que vous devriez vous poser lors de l’analyse de ce problème?
Il faut déterminer si le problème de santé est causé ou aggravé par un médicament. Il faut donc demander au patient s’il prend d’autres médicaments ou toute autre substance connue pour provoquer une élévation de la TA. Comme la TA était préalablement bien contrôlée, on peut penser que si cette situation est due à un médicament, celui-ci a été intégré à la pharmacothérapie du patient relativement récemment.
Le patient vous demande si vous savez en quoi consiste le MAPA, car le médecin n’a donné aucune explication. Que lui répondez-vous?
Le MAPA est une abréviation pour monitoring ambulatoire de la pression artérielle. Il s’agit d’un petit appareil à pression qu’on installe pour généralement 24 h et qui enregistre la pression artérielle tout au long de la journée. Cet appareil calcule ensuite une moyenne pour la période de 24 heures et pour la période d’éveil, ce qui nous permet de savoir si le patient est hypertendu ou non. Ce test est occasionnellement utilisé lorsqu’on veut valider que la pression artérielle élevée enregistrée dans le cabinet du médecin (ou pharmacien) est bien réelle et qu’il ne s’agit pas en fait d’un syndrome de la blouse blanche (hypertension réactionnelle).
Deux patients, mari et femme, et tous deux dans la soixantaine, viennent vous voir à la pharmacie à plusieurs reprises pour prendre leur TA. M. BB souffre d’angine alors que Mme BB n’a aucun problème de santé. M. et Mme BB ont une TA moyenne (3 prises) de 144/88 et 148/92 mmHg, respectivement. Est-ce que les deux patients devraient recevoir un traitement pharmacologique pour traiter l’hypertension?
Comme M. BB souffre également de maladie coronarienne, la TA devrait être traitée pharmacologiquement si elle dépasse 140 mmHg de tension systolique ou 90 mmHg de tension diastolique, ce qui est le cas [Hypertension Canada 2020]. On pourrait aussi le traiter à partir de TAS>130 mmHg puisqu’il est considéré à haut risque [Hypertension Canada 2020, basé sur étude SPRINT].
Par contre, comme Mme BB n’a aucun autre problème de santé, le traitement pharmacologique de l’hypertension est indiqué à partir de 160/100 mmHg. Par conséquent, chez cette patiente, on pourrait se permettre de ne pas traiter d’emblée avec des médicaments, en renforçant les habitudes de vie. Cela dit, tout délai de plus de 6 semaines dans l’atteinte des cibles de TA est associé à un risque accru d’événements cardiovasculaire ou de mortalité. Si la TA demeure élevée, un traitement devrait être initié
La fille de Mme CB, âgée de 77 ans, vient vous voir parce que sa mère présente des étourdissements lorsqu’elle se lève. Vous suspectez de l’hypotension orthostatique.
Mme CB prend les médicaments suivants :
- ramipril 5 mg die
- amlodipine 5 mg die
- indapamide 1.25 mg die
- atorvastatine 10 mg die
- Cal/Vit D 500/400 die
Sa fille s’inquiète et vous demande si cette maladie va persister tout le reste de la vie de sa mère. Que lui répondez-vous ?
L’hypotension orthostatique peut être une maladie transitoire si elle est liée à une déshydratation, à l’utilisation de certains médicaments ou à une diminution de la masse musculaire et de la forme physique. Elle peut être chronique lorsqu’elle est liée à d’autres pathologies comme le diabète, la maladie de Parkinson, l’insuffisance cardiaque etc. Mme CB est une personne âgée ce qui est un facteur de risque supplémentaire pour l’apparition de ces troubles. En effet, une diminution de la sensibilité des barorécepteurs associé à l’âge (avec une réduction de la tachycardie réflexe et de l’activation du système sympathique) peut contribuer à une prévalence accrue de l’hypotension orthostatique chez les personnes âgées. En outre, une même personne peut combiner plusieurs causes ou facteurs de risque ce qui augmente les risques d’apparition. Il y a des moyens pour réduire l’apparition des symptômes et des précautions à prendre, il faut quand même rassurer la fille de Mme CB.
La fille de Mme CB, âgée de 77 ans, vient vous voir parce que sa mère présente des étourdissements lorsqu’elle se lève. Vous suspectez de l’hypotension orthostatique.
Mme CB prend les médicaments suivants :
- ramipril 5 mg die
- amlodipine 5 mg die
- indapamide 1.25 mg die
- atorvastatine 10 mg die
- Cal/Vit D 500/400 die
Elle vous informe que le médecin de sa mère vient de lui ajouter un autre médicament pour traiter son hypertension artérielle, le Catapres (clonidine). Est-ce que ce médicament pourrait-être en cause ?
Le Catapres est de la clonidine, un agoniste des récepteurs alpha2 centraux. Il s’agit d’une molécule qui présente un risque important d’hypotension. Puisque Mme CB a déjà d’autres traitements antihypertenseurs, la combinaison peut favoriser d’autant plus l’effet hypotenseur du Catapres.
La fille de Mme CB, âgée de 77 ans, vient vous voir parce que sa mère présente des étourdissements lorsqu’elle se lève. Vous suspectez de l’hypotension orthostatique.
Mme CB prend les médicaments suivants :
- ramipril 5 mg die
- amlodipine 5 mg die
- indapamide 1.25 mg die
- atorvastatine 10 mg die
- Cal/Vit D 500/400 die
Comment la clonidine fonctionne-t-il pour réduire la pression artérielle ?
En agissant sur les récepteurs alpha2 centraux, la clonidine diminue l’action du système nerveux sympathique sur le cœur, les reins et les vaisseaux. Elle permet de réduire la fréquence cardiaque et de diminuer la résistance périphérique et les baroréflexes. Ainsi, on observe une diminution de la pression artérielle
La fille de Mme CB, âgée de 77 ans, vient vous voir parce que sa mère présente des étourdissements lorsqu’elle se lève. Vous suspectez de l’hypotension orthostatique.
Mme CB prend les médicaments suivants :
- ramipril 5 mg die
- amlodipine 5 mg die
- indapamide 1.25 mg die
- atorvastatine 10 mg die
- Cal/Vit D 500/400 die
Quels conseils donneriez-vous à Mme CB pour réduire son hypotension orthostatique ? (7)
- Changer de positions de façon progressive
- S’hydrater suffisamment
- Faire un peu d’exercice suivant ses capacités (marche à pied, exercices musculaires avec appui sur une chaise. Un physiothérapeute peut indiquer des exercices adaptés à la patiente)
- Porter des bas de contention pour favoriser le retour veineux
- Réduire la taille des repas (Ne pas réduire l’apport global à moins qu’une perte de poids soit visée, mais plutôt prendre de plus petits repas plus fréquemment; éviter les repas copieux)
- Élever la tête du lit de 10 à 30 degrés pour minimiser l’orthostatisme au lever
- Considérer répartir les antihypertenseurs (horaire d’administration) pour éviter le pic simultané en même temps de tous les agents
La fille de Mme CB, âgée de 77 ans, vient vous voir parce que sa mère présente des étourdissements lorsqu’elle se lève. Vous suspectez de l’hypotension orthostatique.
Mme CB prend les médicaments suivants :
- ramipril 5 mg die
- amlodipine 5 mg die
- indapamide 1.25 mg die
- atorvastatine 10 mg die
- Cal/Vit D 500/400 die
Que pensez-vous dans ce contexte de la prescription de Midodrine ?
La midodrine ne serait pas un choix judicieux. En effet, Mme CB présente une hypertension artérielle qui serait accrue avec l’utilisation de Midodrine (agoniste alpha1) qui accroit la résistance périphérique.
est-il préférable de recommander une modification de l’alimentation (composition, sodium et calories totales) ou une augmentation de l’activité physique pour induire une réduction de la pression artérielle?
Modification de l’alimentation, particulièrement les apports en sel. Il ne faut pas oublier que les patients ont de la difficulté à modifier leurs habitudes de vie. Tentez de proposer une seule avenue initiale de changement en fonction de votre patient (obèse, embonpoint, sédentaire). Outillez-les le plus possible pour favoriser l’observance à ces mesures non-pharmacologiques.