Tumeurs ORL Flashcards

1
Q

Anatomie des tumeurs ORL ?

A
  • Cavité orale : lèvres, vestibule labial et jugal, gencives, régions rétro-molaires, plancher buccal, langue mobile, palais
  • Naso-pharynx = cavum : base du crâne (corps du sphénoïde), bourrelets tubaires, paroi pharyngée postérieure
  • Oropharynx : base de langue, vallécule, sillon amygdalo-glosse, voile du palais et piliers, amygdales linguales et palatines, paroi pharyngée postérieure
  • Pharyngo-larynx (hypopharynx) : sinus piriforme, paroi pharyngée postérieure, région rétro-crico-arythénoïdienne
  • Larynx supra-glottique : épiglotte, replis ary-épiglottiques, aryténoïdes, bandes ventriculaires
  • Larynx glottique : cordes vocales, commissures antérieure et postérieure
  • Larynx sous-glottique : cricoïde
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2
Q

Aires ganglionnaires des tumeurs ORL ?

A

=> Les cancers des VADS sont très lymphophiles (seules les petites tumeurs T1 du plan glottique ne nécessitent pas de traitement systématique des aires ganglionnaires)

  • 1er relai de drainage : fréquemment situé en zone IIa
  • Curage ganglionnaire classique : zones IIa, IIb, III, IV ± étendu Ia-Ib (cavité orale ou face), bilatéral en cas de tumeur franchissant la ligne médiane
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3
Q

Classification de Robin ?

A
Ia : sous-mentale (cavité orale)
Ib : sous-mandibulaire
IIa : sous-angulo-mandibulaire
IIb : sus et rétro-spinale
III : jugulo-carotidienne moyenne
IV : sus-claviculaire
Va : spinale
Vb : cervicale transverse
VI : pré-laryngé (larynx)
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4
Q

Epidémio des tumeurs ORL ?

A

= 15% des cancers de l’homme = 15 000/an = 5ème le plus fréquent, 2% chez la femme (en augmentation), mortalité < 4 000/an

  1. Cancer de la cavité buccale, de l’oropharynx, de l’hypopharynx et du larynx
    - Touche essentiellement les hommes (95%) éthylo-tabagiques, fréquence maximale = 45 à 70 ans
    - Histologie : carcinome épidermoïde (90%), indifférencié (cavum), lymphome
    - Extension : lymphatique ++ (sauf cancer glottique), MT à distance (poumon ++) peu fréquentes
    - Recherche systématique de cancer associé (20% des cas) : cancer de l’œsophage, du poumon ou autre cancer des VADS
  2. Cancers spécifiques
    - Cancer de l’éthmoïde : adénocarcinome, du aux poussières de bois
    => Maladie professionnelle pour les travailleurs du bois, jusqu’à 30 ans après l’exposition
    - Cancer du cavum (UCNT) : carcinome indifférencié, lié à EBV
    => Fréquent en Asie du Sud-Est et Afrique du Nord
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5
Q

Signes d’appel des tumeurs ORL ?

A
  • Douleur, ulcération persistante, dyspnée, dysphagie, dysphonie, otalgie chez un alcoolo-tabagique : examen ORL (recherche d’ulcération ou tumeur bourgeonnante) => panendoscopie + biopsie sous AG
  • ADP cervicale : examen ORL + panendoscopie, voire cervicotomie exploratrice en 2nd intention (exérèse de l’ADP sans effraction capsulaire avec examen extemporané => si carcinome : curage ganglionnaire ± amygdalectomie homolatérale à visée histologique (micro-carcinomes fréquents) en l’absence de primitif)
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6
Q

Bilan d’extension des tumeurs ORL ?

A
  • Examen ORL : inspection endo-buccale et oropharyngée, laryngoscopie indirecte, fibroscopie pharyngo-laryngée, rhinoscopie, cavoscopie, palpation cervicale, du plancher buccal et lange ± biopsie si accessible
  • Panendoscopie des VADS au tube rigide = systématique, sous AG, intubation non systématique : hypopharyngoscope, oesophagoscope (œsophage cervical), laryngoscopie + biopsies à a pince, examen
    clinique sous AG (réalisé après l’exploration au tube rigide : risque de saignement gênant l’exploration)
  • TDM cervico-thoracique injectée : recherche d’ADP infra-cliniques, MT pulmonaire ou cancer synchrone
  • IRM faciale pour les cancers du cavum, de la cavité buccale ou de l’oropharynx : extension tumorale
  • Sérologie EBV pour les tumeur du rhinopharynx et les carcinomes indifférenciés de l’oropharynx
  • Consultation stomato avec panoramique dentaire et remise en état : avant radiothérapie
  • PET-scanner si haut risque métastatique (≥ N2b, ADP IV et V) ou cancer du cavum
  • RP face/profil ou TDM thoracique => fibroscopie bronchique si anomalie
  • Bilan biologique hépatique => échographie hépatique si anomalie
  • Cancer synchrone : endoscopie digestive haute systématique (sauf si cancer du cavum ou des sinus)
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7
Q

Traitement des tumeurs ORL ?

A
  • Chirurgie d’exérèse (avec reconstruction ) + curage ganglionnaire uni- ou bilatéral
  • Radiothérapie externe (sur la tumeur et les ADP), curithérapie : généralement en 6 semaines, après bilan stomato
  • Chimiothérapie : à base de cisplatine et/ou 5-FU essentiellement (+ taxotère si néo-adjuvante)
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8
Q

Surveillance des tumeurs ORL ?

A
  • Examen général + ORL avec naso-fibroscopie au besoin : tous les 2 mois pendant 1 an, puis tous les 3 mois pendant 2 ans, puis tous les 6 mois pendant 2 ans, puis 1/an à vie
  • Dosage de la TSH après irradiation cervicale ou thyroïdectomie partielle : tous les 6 mois pendant 2 ans puis 1/an
  • TDM + panendoscopie des VADS de référence dans les 6 mois après le traitement, puis panendoscopie des VADS, fibroscopie oesophagienne, TDM thoracique, échographie hépatique, scintigraphie osseuse sur signe d’appel
  • Cancer du rhinopharynx : TDM ± IRM tous les 6 mois pendant 2 ans, puis 1/an jusqu’à 5 ans
  • RP face + profil ou TDM thoracique à faible dose si le patient est fumeur ou ancien fumeur
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9
Q

Cancer de la cavité buccale : manifestations ?

A

= 15% des tumeurs ORL

  • Leucoplasie : plaque blanche ± granuleuse, visible sur la muqueuse
  • Lésions muqueuses chroniques à risque de dégénérescence : lichen plan…
  • Ulcération (aphte) rebelle aux soins > 15 jours, sur une base indurée
  • Glossodynie, gêne buccale, douleur, mobilité dentaire, otalgie (rare), trismus (envahissement du m. ptérygoïdien)
  • Hypersialorrhée, dysphagie, dysarthrie : plus tardive
  • ADP sous-mentonnière Ia ou sous-mandibulaire Ib (50%) dure +/- fixée

=> Stade de début : leucoplasie ou leuco-kératose, induration
=> Stade confirmé : ulcération, bourgeonnement ou induration, saignant au contact, trouble de motilité linguale

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10
Q

Cancer de la cavité buccale : examens complémentaires et traitement ?

A

=> Biopsie en consultation, sous AL : généralement carcinome épidermoïde (90%), carcinome glandulaire (5%)…
- Radio-chirurgical : exérèse large de la lésion + curage ganglionnaire + irradiation complémentaire (70 Gy max)
=> possible technique du ganglion sentinelle pour les petites tumeurs
- Curiethérapie interstitielle : proposée pour les tumeurs de petite taille, à distance des gencives

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11
Q

Quels sont les cancers de l’oropharynx ?

A
  • cancer de l’amygdale 15% des tumeurs ORL : carcinome (90%) ou lymphome (10%)
  • cancer du voile du palais
  • cancer de la base de la langue
    => 25% des tumeurs ORL
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12
Q

Cancer de l’amygdale : carcinome ?

A

Signes fonctionnels discret :
- Gêne pharyngée unilatérale, apparaissant à la déglutition
- Otalgie persistante chez un alcoolo-tabagique > 50 ans
- ADP sous-angulo-maxillaire IIa, dure ± fixée, indolore
- Tumeur bourgeonnante ulcérée avec infiltration profonde, saignant au contact, indurée au toucher de la loge amygdalienne
- Diagnostic moins évident : tumeur de petite dimension, cachée derrière le pilier antérieur, au fond d’un récessus amygdalien ou atteignant le sillon amygdaloglosse, induration localisée
- Biopsie : affirme le diagnostic + forme histologique
- Chirurgie d’exérèse (bucco-pharyngectomie) + curage cervical + radiothérapie
=> Pronostic sévère : récidive locorégionale ou générale fréquente

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13
Q

Cancer de l’amygdale : lymphome malin ?

A

= 50% des lymphomes malins des VADS, majoritairement non hodgkinien
- A tout âge, avec maximum à 60 ans, plus fréquent chez l’homme
- Gêne pharyngée, voix étouffée
- Hypertrophie unilatérale d’une amygdale, aspect pseudo-phlegmoneux
- ADP cervicale (révélatrice ou concomitante) : ferme, mobile ou poly-ADP
- Biopsie tumorale ou d’une ADP (sur tissu non fixé pour étude cytogénétique)
=> Stade :1 : limité aux VADS
=> Stade 2 : ADP sus-diaphragmatique
=> Stade 3 : ADP sous-diaphragmatique
=> Stade 4 : disséminé
- Polychimiothérapie ± radiothérapie : survie de 40-50% à 5 ans si forme localisée

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14
Q

Cancer du voile du palais : histologie et manifestations ?

A
  • Généralement carcinome épidermoïde : favorisé par l’alcoolo-tabagisme ou des lésions leucoplasiques
  • Tumeur épithéliale d’origine salivaire = carcinome adénoïde kystique : plus rare, pronostic réservé
    (récidive, métastases pulmonaires)
  • Dysphagie haute
  • Otalgie réflexe unilatérale
  • ADP cervicale dures, ± fixées : présente dans 50% des cas, souvent bilatérales
  • Ulcération indurée du voile mou : diagnostic facile
  • Aspect trompeur : érythème diffus d’aspect framboisé ou dépoli
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15
Q

Cancer du voile du palais : examens complémentaires et traitement ?

A
  • Biopsie : affirme le diagnostic + type histologique
  • Radiothérapie de la tumeur et des aires ganglionnaires, de 70-75 Gy
  • Chirurgie d’exérèse = très mutilante : seulement si tumeur avancée ou échec de la radiothérapie
  • Curage ganglionnaire bilatéral systématique
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16
Q

Cancer de la base de la langue : histologie et manifestations ?

A
  • Généralement cancer épidermoïde bien différencié, infiltrant et lymphophile, de haute gravité
  • Lymphome malin non hodgkinien possible à ce niveau (amygdale linguale), très rare
  • Dysphagie haute, otalgie réflexe, dysarthrie
  • ADP cervicale : très fréquente, souvent bilatérale
  • Déviation homolatérale à la tumeur lors de la protraction de la langue
  • Induration de la base de la langue en arrière du V lingual à la palpation
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17
Q

Cancer de la base de la langue : examens complémentaires et traitement ?

A
  • Biopsie en laryngoscopie indirecte ou directe
  • Radiochimiothérapie ± chirurgie (ablation de la base de la langue : mutilante, troubles de la déglutition, pouvant nécessiter une laryngectomie totale de nécessité), curage bilatéral
    => Pronostic sombre : évolution insidieuse (diagnostic retardé), infiltration diffuse dans le muscle lingual, lymphophilie bilatérale
18
Q

Cancer de l’oropharynx : épidémiologie et manifestations ?

A

= 15% des tumeurs ORL
= Carcinome épidermoïde bien différencié du sinus piriforme : fréquent, de pronostic grave (évolution insidieuse, ADP)
- Epidémiologie : 50-60 ans, prépondérance masculine (95% des cas)
- Gêne pharyngée latéralisée, puis dysphagie haute progressive
- Otalgie réflexe unilatérale
- ADP cervicale moyenne unilatérale (parfois surinfectée) : révélatrice dans 1/3 des cas
- Tumeur volumineuse : dysphonie, dyspnée laryngée (envahissement laryngé ou récurrentiel), amaigrissement
- Examen de l’hypopharynx au laryngoscope indirecte ou laryngo-fibroscope par un ORL : tumeur ulcéro-
bourgeonnante du sinus piriforme, associée le plus souvent à une mobilité laryngée unilatérale

19
Q

Cancer de l’oropharynx : examens complémentaires et traitement ?

A
  • Biopsie : carcinome épidermoïde
  • Chimiothérapie néo-adjuvante => radiothérapie si régression tumorale suffisante (évite la laryngectomie totale)
  • Chirurgie d’exérèse = pharyngo-laryngectomie totale avec curage ganglionnaire bilatéral en cas d’échec de la chimio-radiothérapie ou si tumeur avancée : chirurgie très mutilante (trachéostomie, mutilation vocale), avec
    radiothérapie ou chimio-radiothérapie concomitante systématique
    => Pronostic grave = 20% de survie à 5 ans : récidive locale ou ganglionnaire, 2ème localisation, métastase
20
Q

Cancer de l’étage glottique : épidémio et manifestations ?

A

= 25% des tumeurs ORL
= Carcinome épidermoïde différencié : prédominance masculine (90%)
- FdR : tabac ++, laryngite chronique avec dysplasie (tabac, malmenage vocal), RGO

=> Dysphonie ++ : précoce, progressive, permanente
- D’installation récente, variable dans la journée
- Chez un fumeur avec laryngite chronique : aggravation de l’enrouement, ne cède pas au TTT
Autres (tardifs) : dyspnée laryngée, gêne pharyngée ou dysphagie, otalgie, ADP (rare)
- Laryngoscopie indirecte au miroir ou nasofibroscopie : lésion tumorale glottique

21
Q

Cancer de l’étage glottique : examens complémentaires et traitement ?

A
  • Laryngoscopie directe sous AG au microscope : extension locorégionale, biopsie
  • Cordectomie ou radiothérapie externe si cancer de la corde vocale mobile : très bon pronostic
  • Laryngectomie partielle ou subtotale reconstructive si cancer plus étendu
  • Chimiothérapie néo-adjuvante si cancer étendu => radiothérapie si régression suffisante
  • Laryngectomie totale avec trachéostomie définitif si cancer évolué
    => Pronostic favorable : 95% de survie à 5 ans si corde vocale mobile, 50% si laryngectomie
22
Q

Cancer sous-glottique ?

A
  • 1er signe : dyspnée laryngée, d’apparition tardive
  • Radiothérapie + chirurgie : laryngectomie totale + curage cervical + radiothérapie
    => Pronostic peu favorable : extension fréquente au corps thyroïde, récidive trachéale, lymphophilie
23
Q

Cancer sus-glottique ?

A

= Bande ventriculaire et épiglotte : s’apparente plutôt aux cancers hypopharyngés

  • Signes d’appels tardifs : gêne pharyngée, dysphagie
  • TTT radio-chirurgical : laryngectomie totale ou horizontale sus-glottique + curage + radiothérapie
24
Q

Cancer du rhinopharynx : épidémiologie ?

A

Carcinome indifférencié de type nasopharyngé (forme la plus fréquente) : diffère des autres cancers des VADS
Distribution géographique particulière :
- Zone à haut risque : Asie du Sud-Est (Canton), Alaska (Inuits), Maghreb
- Zone à risque intermédiaire : Afrique de l’Est, Chine, Mongolie
- Zone à risque faible : Europe, USA, Japon

  • A tous âge (non rare chez l’enfant et l’adolescent), touche les femmes dans 1/3 des cas : pic d’incidence = 40-50 ans
  • Non lié à l’alcoolo-tabagisme
  • Facteur viral EBV constant avec profil sérologique spécifique (augmentation Ac anti-EBV)
  • Exposition : nitrosamine (alimentaire), formaldéhyde (maladie professionnelle)
  • Forme familiale dans 10% des cas
25
Q

Cancer du rhinopharynx : manifestations ?

A
  • ADP cervicale (50-90%) : haute, postérieure, rétro-mandibulaire ou sous-mastoïdienne, souvent bilatérale
  • Symptômes otologiques (25%, par obstruction tubaire unilatérale) : hypoacousie de transmission, autophonie,
    bourdonnement, otite séreuse unilatérale
  • Symptômes rhinologiques (20%) : obstruction nasale, épistaxis, rhinorrhée séro-sanglante
  • Symptômes neurologiques (10-15%) : névralgie du V ou du IX, céphalées persistantes, paralysie oculomotrice
    => Associations fréquentes de plusieurs symptômes (2/3 des cas), facilitant le diagnostic
  • Examen du cavum par rhinoscopie antérieure et postérieur au fibroscope : localisation généralement latérale ou postéro-supérieure, aspect ulcéro-bourgeonnant ou infiltrant
  • DD : végétation adénoïde hypertrophique, polype antro-choanal, fibrome naso-pharyngien de la puberté
    masculine, ulcérations spécifiques (tuberculose, sarcoïdose : rare)
26
Q

Cancer du rhinopharynx : examens complémentaires ?

A

=> Biopsie :
- Carcinome indifférencié de type nasopharyngé (UCNT)
- Lymphome, généralement non hodgkinien (10-20%)
- Carcinome épidermoïde kératinisant : patient éthylo-tabagique, non associé à EBV
=> Bilan d’extension :
- Atteinte osseuse basi-crânienne et des structures voisines : TDM injectée, IRM, audiométrie
- PET-scanner systématique : MT principalement osseuse, parfois pulmonaire et hépatique

27
Q

Cancer du rhinopharynx : traitement ?

A
  • Radiothérapie de 65-70 Gy : traitement de référence
  • Chirurgie : uniquement exérèse des reliquats ganglionnaires persistant > 2 mois après irradiation
  • Chimiothérapie : selon le stade évolutif ou en cas de métastases avérées
    => Pronostic : 30% de survie à 5 ans, dépend du type histologique et de l’ostéolyse basi-crânienne (péjorative)
28
Q

Quels sont les cancers des fosses nasales et des sinus ?

A

= rare, grandes variétés histologiques, peu lymphophile

  • cancer de l’ethmoïde
  • cancer du sinus maxillaire
  • tumeur de la cloison nasale :
  • tumeur du sphénoïde : céphalées profondes, postérieures, troubles ophtalmo (à proximité de l’apex orbitaire)
29
Q

Tumeur de la cloison nasale ?

A

= carcinome épidermoïde le plus souvent : très agressif, infiltrant, térébrant, ulcérant, très lymphophiles

  • folliculite, rhinite vestibulaire traînante
  • exérèse chirurgicale précoce + curage ganglionnaire bilatéral + radiothérapie adjuvante sur la tumeur primitive et les zones ganglionnaires touchées
30
Q

Cancer de l’ethmoïde : FdR ?

A
  • Profession du bois (maladie professionnelle): même après une exposition courte (1 à 2 ans)
  • Autres substances : nickel, nitrosamine, goudron de houille, amiante…
    => Aucune influence notable de l’intoxication alcoolo-tabagique
31
Q

Cancer de l’ethmoïde : manifestations ?

A
  • Obstruction nasale unilatérale, rhinorrhée mucopurulente ± striée de sang
  • Epistaxis le plus souvent spontanée, unilatérale, répétée, sans cause locale
  • Syndrome oculaire : œdème de la paupière supérieure, dacryocystite, exophtalmie isolée, ptosis, paralysie oculaire, diplopie
  • Syndrome neurologique : douleur (rares au début), jusqu’à la névralgie faciale symptomatique
  • Rhinoscopie antérieure : masse bourgeonnante hémorragique, ou banal polype réactionnel,
    unilatéral, cachant une lésion située plus haut (polype sentinelle)
  • Examen de la cavité buccale, de la face et de la région orbito-oculaire : recherche d’extension
  • ADP cervicale très rare
32
Q

Cancer de l’ethmoïde : examens complémentaires ?

A

=> Biopsie par voie naturelle, généralement sous contrôle endoscopique :
- Adénocarcinome de la fente olfactive le plus souvent
- Autres (rares, sans lien avec les FdR professionnels) : tumeur nerveuse de la plaque olfactive
(esthésio-neuroblastome), tumeur papillaire à potentiel malin (papillome inversé), mélanome
=> Bilan d’extension par TDM + IRM du massif facial : extension à la face, l’orbite ou au crâne

33
Q

Cancer de l’ethmoïde : évolution ?

A
  • Locorégionale : vers l’orbite, l’endocrâne (de mauvais pronostic), la fosse temporo-zygomatique et la fosse ptérygo-maxillaire, les autres sinus, la cavité buccale et la face
  • Extension ganglionnaire : rare (10%)
  • Extension métastatique dans 20% des cas : poumon, os, cerveau
34
Q

Cancer de l’ethmoïde : traitement ?

A
  • Chirurgical : exérèse large de la tumeur par voie ORL seule ou ORL + neurochirurgicale
  • Radiothérapie complémentaire systématique (sauf mélanome)
  • Chimiothérapie : indications limitées si très étendue, récidive ou certains types histologiques
    => Survie à 5 ans = 40-50%
35
Q

Cancer du sinus maxillaire ?

A

= Carcinome épidermoïde : sujet âgé surtout, favorisé par une infection naso-sinusienne chronique
- Début algique, prédominant ou isolé : douleur dentaire à type de pulpite, névralgie faciale localisée au nerf sous-orbitaire avec anesthésie, algie faciale de type vasomotrice
- Tableau de sinusite maxillaire aiguë ou chronique, avec rhinorrhée fétide et hémorragique
- Signes buccodentaires : ulcération gingivale hémorragique, bombement alvéolaire
- Tuméfaction de la canine et de la joue => toute mobilité molaire nouvelle en secteur 1 et 2 est suspecte
=> Examen clinique, bilan et traitement similaire au cancer de l’ethmoïde, de pronostic plus mauvais

36
Q

FdR des tumeurs ORL ?

A
  • Antécédents familiaux de cancer des VADS
  • Tabac : brûlure chronique, composants toxiques (nicotine…) et cancérigènes (hydrocarbures…)
  • Alcool : irritation locale (éthanol), dégradation hépatique (avitaminose A), solvant de substances cancérigènes du tabac
  • Irritation chronique de la muqueuse : mécanique (dent délabré, prothèse mal ajustée, morsure répétée), thermique (cigarette, alimentation brûlante)
  • Exposition professionnelle : métaux lourds (chrome, nickel), amiante…
  • HPV cancérigène = cancer des amygdales linguales et palatines et de l’oropharynx : de meilleur pronostic, recherche virale sur l’histologie par PCR, hybridation in situ ou surexpression de la protéine p16 optionnelle (épidémiologique)
37
Q

Lésions pré-cancéreuse des tumeurs ORL ?

A
  1. Lésion blanche
    - Leucoplasie (leucokératose) : plage blanchâtre, souple, ne se détachant pas au grattage
    - Lichen buccal = lichen plan, érosif ou atrophique : placard érythémateux, irrégulier, parsemé de ponctuation grisâtres, adhérentes, fines et serrées
    - Candidose chronique : notamment de forme hyperplasique
    - Papillomatose orale floride : touffes de fines villosités, blanches/rosées, extensives, très récidivantes
  2. Lésion rouge
    - Erythroplasie de Queyrat : plaques rouges, souvent étendues, superficielles, d’aspect velouté, à bords irréguliers => dysplasie sévère ou carcinome in situ
38
Q

Traitement des tumeurs ORL : indications ?

A

Tumeur :
- T1/T2 : chirurgie (ou curithérapie si distante des structures osseuse)
- T3/T4 : chirurgie + radiothérapie externe si possible, chimio-radiothérapie si non résécable
=> Privilégier une chirurgie exclusive à une radiothérapie exclusive si possible (la radiothérapie n’est pas
réutilisable en cas de récidive de cancer local)

ADP :

  • Curage ganglionnaire en cas de chirurgie de tumeur primitive
  • Radiothérapie externe des aires de drainage lymphatique si radiothérapie de la tumeur primitive
  • Curage systématique en cas de curithérapie sur tumeur N0
  • Thérapie ciblée = cetuximab (Ac anti-EGFR) : utilisée en palliatif associé à une chimiothérapie
39
Q

Complication de la radiothérapie ?

A
  • Mucite et dermite : dès le 15ème jour, de l’érythème non douloureux, aux ulcérations saignantes,
    douloureuses, obligeant à une alimentation entérale ou parentérale, disparition 1 mois après la fin du TTT
  • Hyposialie (systématique) : risque de carie (puis odontonécrose) => prophylaxie fluorée systématique
  • Agueusie
  • Mycose : risque permanent, très fréquent
  • Complication dentaire (après 1 an) : caries du collet, fracture par fragilisation de la dentine, abrasion
    progressive, coloration noire des dents, odontonécrose
  • Limitation de l’ouverture de la bouche par myosite rétractile des muscles masticateurs
  • Réhabilitation dentaire prothétique difficile
  • Ulcérations torpides et nécroses muqueuses : trouble trophique post-radique => à distinguer d’une
    récidive tumorale
  • dyspnée par récidive ou oedème post-radique : peut nécessiter une trachéotomie
  • dysphagie avec perte de poids : SNG, gastrostomie, jéjunostomie
  • hémorragie des gros vaisseaux du cou par radionécrose ou récidive : cataclysmique le plus souvent, parfois accessible au traitement chirurgical ou à l’embolisation de branches de la CE
  • ostéoradionécrose mandibulaire
40
Q

Ostéoradionécrose mandibulaire ?

A

= Par thrombose de la vascularisation osseuse : généralement extensive

  • Apparition précoce (à 3 mois) ou jusqu’à 10 ans après
  • Fonction de la dose, de l’âge et de l’hygiène buccodentaire
  • TTT médical : antibiothérapie, oxygénothérapie hyperbare
  • TTT chirurgical : curetage osseux étendu, voire mandibulectomie

Prévention
- Avant irradiation : soins et hygiène buccodentaire avec détartrage, avulsion de toute dent non correctement traitable ou siège de parodontopathie
=> Dans un délai > 1-2 semaines avant la radiothérapie/curiethérapie
A vie :
- Gouttière de fluoration : à vie, > 5 minutes/jour, à débuter après la fin de l’irradiation (après correction de la mucite)
- Surveillance dentaire 1 à 2 fois/an
- Avulsion dentaire sous antibiothérapie