Cours 12 - Applications cliniques système somatosensoriel Flashcards
(35 cards)
Qu’est-ce que la douleur ?
Définition avant : La douleur est la sensation ressentie par un organisme dont le système nerveux détecte un stimulus nociceptif. Habituellement, elle correspond à un signal d’alarme de l’organisme pour signifier une remise en cause de son intégrité physique.
Définition maintenant : « La douleur est une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable, liée à une lésion tissulaire réelle ou potentielle, ou décrite en termes d’une telle lésion. »
Par quoi peut être provoquée la douleur ?
La douleur peut être provoquée par un traumatisme (brûlure, plaie, choc) ou une maladie, mais aussi par un mauvais fonctionnement du système nerveux responsable de sa transmission.
Qu’est-ce que la sensibilisation périphérique ?
- Résulte de l’interaction entre les substances inflammatoires relâchées au site de la lésion et les nocicepteurs
- Le seuil de dépolarisation du nocicepteur est diminué.
- Une stimulation est perçue beaucoup plus douloureuse qu’elle ne serait d’ordinaire (hyperalgésie)
Ex: Augmentation de la sensibilité après un coup de soleil
Sur un IRMf cérébral suite à l’application
d’une pression sur la peau à l’aide d’un filament de nylon, quelle est la différence la douleur avant et après l’application de la capsaicine chez un sujet neurologiquement sain ?
Chez des sujets neurologiquement sains, seulement l’insula est activé (syst. latéral de la douleur).
Suite à une irritation (capsaicine) de la région adjacente à la région stimulée, les syst. médial et latéral de la douleur sont sollicités.
Qu’est-ce que la sommation temporelle (phénomène de sensibilisation centrale) ou wind up ?
Augmentation de l’excitabilité des neurones de la corne dorsale suite à un haut niveau d’afférences nociceptives
• La stimulation est maintenue constante, l’intensité perçue augmente à chaque présentation du stimulus
• N’excède pas la période de stimulation
- Perception de douleur augmentée
(1 aiguille 1x < 1 aiguille 10x) ou application d’une plaque chaude début
Qu’est-ce que l’allodynie ? (phénomène de sensibilisation centrale)
- Augmentation de l’excitabilité du SNC au voie nociceptive suite à des afférences nociceptives prolongées
- Cette plasticité cérébrale serait relié au phénomène de potentialisation à long terme (récepteurs NMDA) similaire à ceux de la mémoire
- Excède la période de stimulation
**Même mécanisme que le LTP. Le système nociceptif apprend à être efficace. Si une douleur est là de façon répétée, le système l’apprend et elle perdure dans le temps même si la cause a disparu.
Qu’est-ce que la douleur projetée ?
- Douleur perçue à un site distinct de son origine
- Souvent associée à une douleur viscérale que l’on perçoit sur un territoire cutané
- Les afférences nociceptives viscéraux et cutanées convergent sur le même neurone de 2e ordre
ex. douleur dans le bras gauche suite à une crise cardiaque
Qu’est-ce que la matrice de la douleur ?
Structures cérébrales qui traitent et régulent l’information nociceptive.
Le cerveau peut influencer l’information ascendante, soit en l’augmentant ou en la diminuant. La balance entre ces deux flèches (pronociceptif et antinociceptif) est différente et variable pour chaque individu.
Comment la matrice de la douleur régule-t-elle l’information nociceptive ?
Antinociception vs. Pronociception
L’activation de ces structures peut évoquer la douleur en l’absence de stimuli nociceptifs.
Nommez les étapes impliquées dans la régulation et le contrôle de la douleur.
Niveau 1: Périphérique
Niveau 2: Corne dorsale
Niveau 3: Système neuronal descendant
Niveau 4: Système hormonal
Niveau 5: Système cortical
Expliquer la régulation et le contrôle de la douleur dans la périphérie. (étape 1)
Différentes substances peuvent diminuer / augmenter la sensibilité des nocicepteurs
Ex : les analgésiques non-opiacés (Aspirine) diminuent la synthèse de prostaglandines a/n périphérique et dans la corne dorsale
Expliquer la régulation et le contrôle de la douleur dans la corne dorsale. (étape 2)
Les états de la corne dorsale peuvent modifier la perception de la douleur:
- Normal
- Suppression de la nociception
- Sensibilisation temporaire
- Réorganisation persistante
Qu’est-ce que la théorie du portillon ?
Suite à un coup de marteau sur le pouce, une réaction normale est de se frotter vigoureusement le pouce pendant quelques minutes.
Ces observations ont amenées Melzack et Wall à proposer la théorie du portillon: Il est possible de réduire la douleur aigue en activant les mécanorécepteurs de bas seuil.
Pourquoi ? Les afférences nociceptives et les afférences mécaniques de bas seuil convergent vers le même neurone de 2e ordre. La prépondérance des afférences (nociceptives ou mécaniques) détermine le patron de signal du neurone de 2e ordre.
Application clinique : TENS : application de stimulation électrique au niveau cutané. Vient recruter les neurones non nociceptif, pour contrecarrer l’information nociceptive, car recrute les gros neurones.
Qu’est-ce que la théorie du contre-irritant ?
La stimulation des mécanorécepteurs activerait des interneurones qui relâcheraient de l’enképhaline (opiacé naturel). L’enképhaline diminuerait le relarguage de la substance P et hyperpolariserait l’interneurone, inhibant ainsi la transmission du signal nociceptif.
Quelles structures font partie du système hormonal et influencent la perception de la douleur au niveau de la corne dorsale ?
- Substance grise périventriculaire,
- Hypothlamus
- Hypophyse
- Médullo-surrénale
Quelles structures font partie du système neuronal descendant et influencent la perception de la douleur au niveau de la corne dorsale ?
- Substance grise périaqueducale (SGP)
- Noyau raphé
- Locus coeruleus
Quelles structures font partie du cortex cérébral et influencent la perception de la douleur au niveau du système hormonal et du système neuronal descendant ?
Régions variées du cerveau.
Facteurs influençants :
attentes, attention, contexte, expériences antérieures, changements structurels, humeur, etc.
En créant des attentes positives ou négatives, on peut moduler la perception de la douleur. (effet placebo = diminue la douleur grâce aux attentes). Il y a donc des facteurs psychologiques et physiologiques sur la douleur.
Comment mesure-t-on concrètement le phénomène de pronociception et d’antinociception chez des patients ?
Cold pressure test : Déclencher les mécanismes inhibiteurs de la douleur. On ne teste pas la même main. La 2e main ressentira moins de douleur que la 1ere grâce à ce mécanisme.
Quelle est l’ampleur du problème de la douleur chronique ?
- Au Québec, on estime que la douleur chronique touche 20 % des hommes et 24 % des femmes adultes, soit plus d’un million de personnes.
- Une augmentation de l’incidence de douleur ou de malaise chronique est prévue à cause du vieillissement de la population.
- Le nombre moyen de jours d’absence du travail pour cause de douleur chronique s’élève à 9,3 jours/an et augmente à 16 jours pour les personnes avec des douleurs sévères.
- Aux États-Unis, les coûts directs et indirects de la douleur chronique sont estimés à 125 milliards $US/an.
- Les personnes souffrant de douleurs neuropathiques nécessitent des services de santé dont le coût est 2,25 fois plus élevé que d’autres groupes de patients.
- Au-delà des coûts économiques qu’elle engendre, la douleur chronique impose des pressions sociales, psychologiques, familiales sur les personnes en souffrant et leur entourage.
Qu’est-ce qu’une douleur chronique nociceptive ?
Stimulation continue des nocicepteurs suite à un trauma
- Hyperalgie primaire
- Bénéfique pour la protection des tissus
Ex: brûlure
Qu’est-ce qu’une douleur chronique neuropathique ?
- Activité neuronale pathologique
- La douleur est indépendante de la stimulation des terminaisons nerveuses
Quels sont les symptômes de la douleur chronique neuropathique ?
- Paresthésies: fourmillement, picotement
- Dysesthésies: sensations anormales désagréables
- Allodynie: sensation de douleur pour un stimulus non-douloureux
- Hyperalgésie secondaire: stimulation est perçue beaucoup plus douloureuse que normalement
Qu’est-ce qu’un foyer ectopique et comment cela contribue-t-il au douleur chronique neuropathique ?
La démyélinisation d’un axone entraîne une production excessive de canaux ioniques mécano- et chemosensitifs.
Cette région peut ensuite contribuer à la production de potentiels d’action pathologiques en réponse à un stimulus chimique ou mécanique
Qu’est-ce qu’une transmission ephatique et comment cela contribue-t-il au douleur chronique neuropathique ?
A cause de la diminution d’isolation liée à la perte de myéline, le potentiel d’action dans un axone peut causer un potentiel d’action dans un axone adjacent (cross-talk): activation par des stimuli non-nociceptifs d’afferences transmettant des flux nociceptifs
Un stimulus de toucher peut activer l’axone de la voie nociceptive à cause de la démyélinisation, par conséquent, un stimulus de toucher sera interprété comme de la douleur.