Cours 6 Flashcards
Quelle est la définition de l’ostéoporose ?
L’ostéoporose est une maladie osseuse métabolique progressive, qui diminue la densité minérale osseuse (masse osseuse par unité de volume), avec détérioration de l’architecture osseuse.
La fragilisation osseuse entraîne des fractures causées par des traumatismes mineurs, voire qui sont passés inaperçus, en particulier au niveau du rachis lombaire, du poignet et de la hanche (appelées fractures de fragilisation).
Quels sont les signes susceptibles de contribuer au Dx d’ostéoporose ?
- les douleurs dorsales (le mal de dos étant un symptôme non spécifique, il est rarement associé à l’ostéoporose);
- « le phénomène du sapin » (où des plis cutanés pointant vers le bas du dos ressemblent aux branches d’un sapin);
- un dos voûté (on se tient debout et on marche comme un bossu); cyphose
Qu’est-ce qu’une fracture de fragilisation ?
Fx se produisant à basse vélocité (immobile ou à la marche) survenant spontanément ou à la suite de traumatisme mineur : chute de sa hauteur ou assis, chute après avoir manqué 1-3 marches ; à la toux.
Sont considérées comme des fractures non ostéoporotiques les fractures de la main, du pied et des os craniofaciaux.
Que pourrait-on trouver au dépistage clinique de l’ostéoporose ?
perte de taille à vie ≥ 6 cm
perte de taille prospective ≥ 2 cm (entre deux suivis)
distance entre crête iliaque et rebord costal inférieur ≤ 2 travers de doigts
distance occiput-mur > 5 cm
poids < 60 kg.
Quels sont les critères Dx cliniques de l’ostéoporose ?
Un diagnostic clinique d’ostéoporose peut être posé chez les personnes âgées de 50 ans et plus si :
Si fracture de la hanche, des vertèbres, de l’humérus ou du bassin liée à un traumatisme léger après l’âge de 40 ans.
ou
Si risque absolu de fracture de 20 % ou plus au cours des 10 prochaines années, en utilisant un outil d’évaluation du risque de fracture (FRAX ou le Canadian Association of Radiologists and Osteoporosis Canada [CAROC]).
ou
T-score ≤ 2,5 écarts-types (ET) à n’importe quel site sur la base de la mesure de la densité minérale osseuse (DMO).
Quelles sont les indications de traitement en ostéoporose ?
- Si risque modéré (15-19,9 % ou score T ≤ 2,5 et âge < 70 ans) : traitement pharmacologique suggéré.
*Si risque élevé (≥20 % ou score T≤2,5 et âge ≥ 70 ans ou antécédent de fracture de fragilisation de la hanche ou d’une vertèbre ou ≥ 2 fractures de fragilisation) : traitement pharmacologique recommandé.
risque faible = pas indication de tx
Quand devrait-on référer en spécialité pour possible tx agent anabolique plutôt que de px des biphosphonates ?
Lorsqu’il y a une fx vertébrale sévère récente
OU
2 fx vertébrales ou + et score T ≤ -2,5
Quand pouvons-nous prescrire le Dénosumab ?
Lors de CI, intolérance ou obstacle importants aux biphosphonates et volonté de tx à long terme.
Quel est le rôle de la vit. D?
L’association de calcium et de vitamine D diminue l’incidence de fractures. Toutefois, l’effet de la vitamine D seule sur le risque fracturaire semble moins évident.
Quels sont les apports en calcium recommandés ?
- Il faut viser un apport quotidien total ≥ 1200 mg (environ trois portions de produits laitiers par jour).
- Une supplémentation quotidienne minimale de 500 mg de calcium.
- Cette recommandation de 500 mg, plutôt que 1000 mg tel qu’utilisés dans les essais thérapeutiques, provient, en partie, de l’incertitude quant à la sécurité cardiovasculaire des suppléments de calcium mais aussi de leur relative mauvaise tolérance chez les patients âgés.
- Rappelons, de plus, que presque tous les essais thérapeutiques positifs en ostéoporose, avec les agents antirésorptifs (voir plus loin), ont été menés avec la prise associée de suppléments de vitamine D et d’au moins 1000 mg de calcium par jour.
Quelle est la dose de vit. D recommandée ?
- La supplémentation en vitamine D est recommandée avec 600 à 800 unités/jour.
- Cette dose pourrait atteindre 2 000 unités/jour sans nécessiter de suivi particulier.
- Notre pratique courante est vitamine D 10 000 unités hebdomadairement. (si pas de calcium DIE concomittant)
- Si un patient possède un très faible taux de vitamine D, une dose de charge peut être envisagée (p. ex. : vitamine D3, 10 000 unités die pendant un mois, ou 50 000 unités 1 fois par semaine pendant 1 à 3 mois, ou encore 50 000 unités 2 fois par semaine pour 2 ou 3 semaines)
Quel est le pronostic vital minimal pour considérer l’initiation d’un tx antirésorptif et pourquoi ?
pronostic vital minimal de 1 an car prend 6-12 mois pour avoir un incidence sur la baisse du risque de fx
Quelles sont les conditions de prise de biphosphonate ?
Éviter de manger ou de boire pendant plus de 30 minutes
Éviter les aliments riches en minéraux et des produits laitier
Prendre à jeun
Quelles sont les CI des biphosphonates ?
Anomalie de l’oesophage / Dysphagie / ClCr < 30-35 ml/min / hypocalcémie / incapacité à rester debout ou assis 90°
Quelle est l’efficacité des tx
Les biphosphonate augmentent la masse osseuse après 3 à 6 mois de traitement, ce qui se traduit déjà par une baisse de l’incidence de fractures après 6 à 12 mois de traitement.
Sauf si fracture qui correspond à un échec thérapeutique
Quelle est l’efficacité des différents traitements pour l’ostéorporose en fonction du type de fracture ?
Les traitements antirésorptifs: les biphosphonates (alendronate, risedronate, acide zolédronique) et le denosumab sont efficaces pour les fractures vertébrales, de la hanche et non-vertébrale.
Le tx stimulant de la formation osseuse (Tériparatide) n’est pas efficace pour la fx de la hanche.
Quelles sont les complications des tx antirésorptifs à long terme ?
Fractures atypiques: fractures apparaissant spontanément à des sites non usuels (ex : diaphyse fémorale, ischion), souvent bilatérales, et pouvant provoquer des douleurs prodromes « inexpliquées ».
Ostéonécrose de la mâchoire.
Advenant la survenue de telles complications, le traitement antirésorptif doit évidemment être cessé.
Explication: Une des hypothèses physiopathologiques qui prévaut est celle d’une inhibition « chronique » des ostéoclastes, avec un os qui devient « sidéré » (↓↓↓ remodelage osseux) et peu à peu incapable de réparer ses micro-dommages.
Doit-on arrêter le biphosphonate lors d’une fx aiguë ?
Considérant l’effet thérapeutique résiduel d’un biphosphonate au long cours, on ne cesse pas biphosphonate sur fx aiguë
Si fx rencontre critères échec thérapeutique: on peut arrêter.
Qu’est-il recommandé en termes de congé thérapeutique pour l’ostéoporose en fonction du risque fractuaire ?
Haut risque de fx ( FRAX 20% ou + ou T score ≤ -2,5 et âge de 70 ans et +): tx minimal initial de 10 ans avant de considérer un congé, possible pendant 1-2 ans, considérer prise d’un autre agent pendant le congé. On peut aussi le poursuivre > 10 ans.
Risque modéré de fx (FRAX 15-19,9% ou T score ≤ -2,5 et âge < 70 ans): tx minimal initial de 5-10 ans (ou 3 ans avec acide zolédronique), possible pendant 3-5 ans ou jusqu’à l’apparition d’une nouvelle fx
Risque faible de fx (FRAX < 15% ou T score > -2,5): tx minimal initial de 3-5 ans, réévaluer l’indication de tx
Qu’est-ce qu’un échec thérapeutique aux biphosphonates ?
Survenue, sous traitement, d’une nouvelle fracture : soit une fracture vertébrale après plus d’un an de traitement, soit une fracture de hanche ou du bassin après dix-huit mois, dans les deux cas chez un patient fidèle à son traitement (≥ 80% de renouvellement des médicaments).
Que faire face à un échec thérapeutique aux biphosphonates ?
- Face à l’échec thérapeutique, il faut donc d’abord revoir l’observance au traitement.
- Il faut aussi vérifier la façon de prendre les bisphosphonates, car si la prise à jeun, avec un verre d’eau, sans aucun autre médicament, n’est pas respectée, la médication ne sera pas absorbée de façon optimale (biodisponibilité maximale d’à peine 1% dans des conditions idéales).
- En cas de non-observance à la médication po ou face à une malabsorption, le traitement pourra être modifié pour un agent antirésorptif utilisant la voie parentérale, tel l’acide zolédronique intra-veineux annuellement, ou le Dénosumab sous-cutané́ aux six mois.
- Surveiller la vitamine D, puisque les patients qui possèdent un taux inférieur à 75 nmol/l sont quatre fois plus susceptibles de répondre de manière inadéquate aux bisphosphonates
Quand devrait-on envisager une réponse inadéquate au tx ?
lorsque surviennent plus d’une fracture ou une baisse substantielle de la densité osseuse (par exemple, ≥ 5 %) malgré l’observance à un traitement adéquat (généralement supérieur à 1 an).
Quoi faire à la fin d’un congé thérapeutique de biphosphonates ?
réévaluer le risque de fracture avec une évaluation clinique et une DMO
Quand devrait-on référer en spécialité en contexte d’ostéoporose ?
Fracture ou perte osseuse significative (> 5 % sur 2 ans) malgré une bonne observance au traitement
intolérance au traitement de 1re et 2ème ligne
ostéoporose secondaire hors de l’expertise du MD
DMO extrêmement basse.