Cours 7 Flashcards
Théories cognitivo-comportementales - Partie 1 (22 cards)
Qu’est-ce que l’approche cognitivo-comportementale ?
Idée selon laquelle les pensées, émotions et comportements sont interconnectés.
- Comprendre les causes de la délinquance et pour développer des stratégies d’intervention.
Pensées : croyances, attentes, représentations, interprétation, suppositions.
Émotions : sentiments, humeurs, affects.
Comportements : agissements, conduites, réactions.
Quel est le postulat de l’approche cognitivo-comportementale ?
Les comportements criminels ne sont pas uniquement appris, mais aussi influencés par la façon dont l’individu perçoit et interprète son environnement.
Pourquoi est-ce que l’approche cognitivo-comportementale est importante en criminologie ?
- Comprendre comment les individus justifient leurs actes criminels.
- Expliquer pourquoi certains schémas de pensée favorisent la récidive.
- Identifier des leviers d’intervention.
Qu’est-ce que la théorie de l’association différentielle ?
Sutherland
Le comportement criminel s’apprend par la communication et l’association avec d’autres criminels/délinquants, où l’on apprend des techniques et des méthodes ainsi que de nouvelles attitudes et motivations pour commettre un crime.
Groupes restreints : famille, amis, collègues, etc.
Quels sont les neuf (9) principes de l’association différentiel ?
Sutherland
- Le comportement criminel est appris.
- Il est appris par interaction avec d’autres individus, principalement dans un cadre de communication.
- L’apprentissage se fait au sein de groupes restreints (famille, pairs, amis, collègues, etc.).
- L’apprentissage inclut :
- Les techniques du crime (comment commettre un délit).
- Les motivations et justifications qui rendent le crime acceptable aux yeux de l’individu. - L’orientation d’un individu vers un comportement criminel dépend des définitions favorables ou défavorables à la loi.
- Une personne devient criminelle lorsqu’elle est exposée à plus de définitions favorables au crime qu’à des définitions défavorables.
- L’association différentielle varie en fonction de la fréquence, de la durée, de la priorité et de l’intensité des interactions avec des modèles criminels.
- Le processus d’apprentissage du crime suit les mêmes mécanismes que tout autre apprentissage.
- Le crime ne peut pas être expliqué uniquement par les besoins généraux et les valeurs : des personnes vivant les mêmes conditions économiques ne deviennent pas toutes criminelles.
Quels sont les trois (3) idées centrales de l’association différentielle ?
Sutherland
- Le crime est un comportement appris au sein de groupes restreints (famille, amis, pairs, gangs).
- L’apprentissage comprend les techniques du crime, mais aussi les motivations et justifications du comportement criminel (modèles criminels).
- Un individu devient criminel lorsqu’il est exposé à plus de définitions favorables au crime qu’à des définitions favorables à la loi.
Quelle est l’importance des définitions favorables ou défavorables à la loi ?
Sutherland
L’exposition aux définitions du crime qui détermine si un individu deviendra criminel.
1. Favorables au crime : elles justifient, normalisent ou valorisent le comportement criminel.
2. Défavorables au crime : elles condamnent et découragent le passage à l’acte.
Explique comment un individu adopte et justifie un comportement criminel.
Quelles sont les limites et les critiques de la théorie de l’association différentielle ?
-
Une théorie qui sous-estime les différences individuelles.
- Les traits de personnalité.
- L’histoire personnelle et les expériences précoces.
- Les capacités cognitives.
Considère que tous les individus sont influençables à leur entourage criminel (études disent le contraire). -
Un modèle trop rigide et quantitatif de l’apprentissage criminel.
Suppose une sorte de calcul mathématique à chaque action (processus plus complexe). -
Une focalisation excessive sur l’apprentissage social, sans prise en compte des renforcements et punitions.
Pas de considération sur pourquoi le comportement est maintenu/arrêté (trajectoire criminelle non linéaire). -
Une absence de prise en compte des structures économiques et sociales.
- Les inégalités économiques.
- L’influence des institutions.
- Les opportunités criminelles. -
Une théorie qui s’applique mal aux crimes en col blanc.
But = expliquer toute forme de criminalité, mais ne s’applique pas aux crimes de rue et col-blanc rarement dans un environnement instable (n’existe pas dans le temps donc on ne peut pas prédire).
Qu’est-ce que la théorie de l’apprentissage social ?
Akers
Le crime et les comportements déviants sont appris au travers des interactions sociales, en intégrant les principes du renforcement différentiel, de l’imitation, des définitions favorables et des associations différentielles.
Le crime est appris ET renforcé par des punitions et récompenses.
Importance du conditionnement comportemental (punitions/récompenses).
Exposition + Renforcement positif = maintien du comportement criminel.
Quels sont les quatre (4) principes de l’apprentissage social ?
Akers
-
L’association différentielle (Sutherland).
- Un individu est exposé à des groupes qui lui transmettent des normes et des valeurs (famille, amis, pairs, médias, gangs). -
Les définitions (Sutherland).
- Il développe des croyances et des justifications qui l’amènent à percevoir certains comportements comme acceptables ou inacceptables. -
Le renforcement différentiel (Jeffery).
- Un comportement est maintenu ou abandonné en fonction des récompenses ou des punitions qu’il reçoit. -
L’imitation (modélisation comportementale).
- L’individu observe et reproduit les comportements d’autrui, surtout ceux de personnes perçues comme des modèles.
Quels sont les deux (2) mécanismes des théories de l’association différentielle et de l’apprentissage social ?
Sutherland et Akers
- L’imitation.
- Un individu reproduit un comportement observé chez d’autres, surtout s’il perçoit l’auteur de ce comportement comme un modèle de réussite ou de pouvoir. - Le renforcement différentiel.
- La poursuite ou l’abandon d’un comportement dépend des récompenses ou punitions qu’il reçoit après l’avoir adopté.
Quelles sont les limites et les critiques de la théorie de l’apprentissage social ?
- Une sous-estimation du libre arbitre.
- Un modèle trop mécanique.
- Motivations idéologiques aussi , pas seulement processus/mécanisme de récompenses (calcul coûts/bénéfices). - Une difficulté à expliquer les crimes en col blanc.
- Stratégies à long terme et pas de motivation immédiate.
Qu’est-ce que la thérapie cognitivo-comportementale ?
Les distorsions cognitives sont des erreurs systématiques de raisonnement, des biais de pensée qui conduisent un individu à mal interpréter la réalité et à justifier des comportements inadaptés, y compris criminels.
Que sont les schémas cognitifs ?
Beck
Structures automatiques, inconscientes et difficiles à modifier de représentations des connaissances et des expériences antérieures inscrites en mémoire à long terme (MLT).
- Rappel dans la mémoire.
- Sentiment d’exagération de la réalité/des émotions.
- Rigide et ancré, résistance aux changements.
- Les distortions peuvent mener à des comportements criminels.
Les schémas génèrent à la fois les émotions, les cognitions et les comportements.
Qu’est-ce que le modèle du traitement de l’information ?
Beck
- Schémas : «Les autres me méprisent.»
- Distorsions : personnalisation, «Ce policier me regarde, il me provoque. »
-
Comportements : agression en réponse à la « provocation ».
Perception d’une situation → Activation du schéma → Traitement altéré de l’information (distorsions cognitives) → Pensées automatiques ↔ Symptômes comportementaux ↔ Symptômes émotionnels ↔ Pensées automatiques
Distorsions envers soi-même, envers les autres, vis-à-vis au futur.
Que sont les distorsions cognitives ?
Beck
Erreurs systématiques de raisonnement inconscient et automatique qui altèrent la perception de la réalité.
- Elles conduisent à des jugements biaisés et irrationnels.
- Elles faussent la réalité et permettent aux délinquants de rationaliser leurs actes et de réduire leur culpabilité.
Les distorsions cognitives peuvent être à la fois une cause du crime et une conséquence.
Quels sont les neuf (9) types de distorsion cognitive ?
Beck
- Rationalisation : justification, « c’est nécessaire ».
- Projection de la faute sur autrui : transfert de la responsabilité, aucune remise en question.
- Minimisation des conséquences : déni.
- Raisonnement dichotomique (tout ou rien) : renforce le code d’honneur d’un groupe, légitimiser la violence.
- Exagération des injustices subies : se placer en position de persécution.
- Catastrophisme: anticiper de manière excessive des conséquences pour justifier.
- Personnalisation : réinterpréter des éléments neutres/passifs pour alimenter la colère/haine (attaque personnelle).
- Surgénéralisation: transformer un élément isolé comme général (vision globale de la menace).
- Raisonnement émotionnel: croire que ses émotions reflètent la réalité (légitimité intuitive).
Causes et conséquences du crime (justifications).
Quelles sont les limites et les critiques de la théorie des distorsions cognitives ?
Beck
- Un modèle trop général.
- Un biais d’interprétation.
- Un manque de prise en compte des émotions.
Qu’est-ce que la théorie de l’impuissance apprise/acquise ?
Seligman
Lorsque des individus sont confrontés à des échecs répétés ou à un environnement inchangeable, ils peuvent apprendre à ne plus essayer d’améliorer leur situation, même si des solutions existent.
1. Une perte de motivation à agir.
2. Une résignation face aux problèmes.
3. Une diminution de l’initiative et de la capacité à chercher des solutions.
Quel est le lien entre l’impuissance apprise et la criminalité ?
Seligman
L’impuissance acquise peut jouer un rôle central dans le développement et le maintien des comportements criminels en influençant la perception qu’un individu a de sa capacité à modifier sa trajectoire de vie.
1. Milieux criminogènes et absence d’opportunités perçues.
2. Victimisation répétée et passage à l’acte.
3. Expérience carcérale et récidive.
Quels sont les quatre (4) utilisations de la théorie de l’impuissance acquise/apprise ?
Seligman
-
Reconnaître les pensées et comportements liés à l’impuissance.
- Prendre conscience des croyances négatives sur soi-même.
- Identifier les situations où l’on abandonne trop vite. -
Changer de perspective.
- Encourager l’idée que l’échec n’est pas définitif et que l’on peut apprendre de ses erreurs.
- Développer une vision plus optimiste en s’appuyant sur ses succès passés. -
Identifier les obstacles et les contourner.
- Déterminer ce qui bloque réellement l’action.
- Mettre en place des objectifs atteignables pour retrouver confiance. -
Passer à l’action avec des petits succès.
- Exposition progressive à des défis pour retrouver un sentiment de contrôle.
- Expérimenter de nouvelles approches.
Quelles sont les limites et les critiques de la théorie de l’impuissance acquise/apprise ?
Seligman
-
Généralisation excessive des expériences animales.
- Difficile de transposer aux humains. -
Approche trop individualiste et sous-estimation des facteurs sociaux.
- Ne prend pas en compte les déterminants sociaux.
- Impuissance explicative : comment un individu interprète ses échecs ? -
Difficulté à expliquer pourquoi certaines personnes résistent à l’impuissance acquise.
- Surgénéralisation. -
Sous-estimation des stratégies de résilience et des interventions extérieures.
- Néglige les facteurs protecteurs (thérapies, etc.). - Manque de prise en compte de la dimension émotionnelle et motivationnelle.
-
Limites culturelles : un modèle occidental pas toujours généralisable.
- Culture collective (résilience collective, impuissance religieuse/familiale/etc.).