Course 9 Flashcards
(14 cards)
Qu’est-ce qu’un récit fictionnel à la première personne ?
R :
Un récit fictionnel à la première personne est une narration dans laquelle le personnage principal raconte l’histoire en utilisant le pronom “je”. Cette technique littéraire crée une forte impression d’intimité et de subjectivité : le lecteur a l’impression d’être dans la tête du narrateur et de partager directement ses pensées, émotions et perceptions. Cependant, il est important de noter que, même à la première personne, le récit peut être totalement fictif : le narrateur n’est pas forcément l’auteur, même s’il semble parler en son nom propre.
Quelle est la différence entre le narrateur, le personnage principal et l’auteur ?
R :
Le narrateur est celui qui raconte l’histoire, du point de vue de l’intérieur du récit. Le personnage principal est le héros de l’histoire, celui autour de qui l’action est centrée. L’auteur, en revanche, est la personne réelle qui écrit le texte. Dans un récit à la première personne, le narrateur et le personnage principal peuvent être la même personne, mais cela ne veut pas dire qu’ils sont identiques à l’auteur. Il faut bien distinguer la voix du récit (narrateur) de la personne réelle derrière le livre (auteur).
Qu’est-ce qu’une biographie ?
Une biographie est le récit de la vie d’une personne réelle, mais écrit par une autre personne. Elle repose sur des documents, témoignages et recherches, et vise à raconter les faits marquants de cette vie, de façon aussi fidèle que possible à la réalité. Le biographe doit faire des choix dans les événements à raconter, adopter un point de vue et construire une cohérence narrative, tout en respectant la vérité des faits. L’auteur de la biographie n’est donc pas le protagoniste du récit.
Qu’est-ce qu’une autobiographie ?
R :
Selon Philippe Lejeune, spécialiste de l’autobiographie, il s’agit d’un récit rétrospectif en prose qu’une personne réelle fait de sa propre existence, en mettant l’accent sur l’histoire de sa personnalité individuelle. L’autobiographie repose sur l’identité entre l’auteur, le narrateur et le personnage principal. Elle suppose un retour sur soi, une volonté de comprendre et d’expliquer son parcours, ses choix, ses échecs et ses réussites. Elle est aussi souvent une tentative de laisser une trace, de témoigner ou de se justifier.
Qu’est-ce que le pacte autobiographique ?
R :
Le “pacte autobiographique” est un terme inventé par Philippe Lejeune. Il désigne un engagement implicite de l’auteur envers le lecteur : en écrivant une autobiographie, l’auteur promet de dire la vérité sur sa vie, de ne pas inventer de faits, et de respecter une certaine sincérité. Ce pacte repose sur la confiance : le lecteur croit que ce qu’il lit correspond à la réalité vécue. Ce pacte distingue l’autobiographie de la fiction, même si, en pratique, la frontière entre les deux est parfois floue.
Peut-on vraiment être sincère et dire la vérité dans une autobiographie ?
R :
La question de la sincérité et de la vérité est centrale et complexe dans le genre autobiographique. D’une part, l’auteur peut sincèrement vouloir dire la vérité ; d’autre part, la mémoire est sélective et souvent déformée. Les souvenirs peuvent être embellis, modifiés, recomposés, consciemment ou non. Chaque individu a sa propre version des faits, et il est difficile de restituer une réalité objective. Certains auteurs comme Gide affirment que les mémoires ne sont jamais sincères, tandis que Perec confesse n’avoir aucun souvenir d’enfance, soulignant le caractère lacunaire de la mémoire. L’écriture autobiographique est donc toujours une reconstruction du passé, influencée par le présent de la narration
En quoi l’autobiographie est-elle proche du roman ?
R :
L’autobiographie et le roman partagent des outils narratifs communs : structure dramatique, dialogues reconstitués, mise en scène de soi… Certains récits autobiographiques intègrent des éléments fictifs pour rendre le texte plus cohérent ou plus fort sur le plan littéraire. À l’inverse, certains romans sont très proches de la vie réelle de leur auteur (on parle alors d’autofiction). L’autobiographie se heurte aussi à la difficulté de raconter sa vie de manière linéaire, alors que la mémoire est désordonnée. L’auteur doit choisir, hiérarchiser, parfois combler les vides, ce qui rapproche son travail de celui d’un romancier.
Quelle est la relation entre le sujet écrivant et le sujet écrit ?
R :
Le sujet écrivant est l’auteur dans le présent de l’écriture ; le sujet écrit est celui qu’il a été dans le passé. Il y a donc un décalage temporel et psychologique. L’auteur regarde en arrière et reconstruit son parcours avec le recul du temps. Il sélectionne les événements importants, interprète ses souvenirs, et leur donne un sens. Ce processus transforme la mémoire en récit, avec ses choix, ses ellipses, ses justifications.
Qu’est-ce que l’autofiction ?
R :
L’autofiction, selon Serge Doubrovsky, est une forme de récit dans laquelle un auteur raconte sa vie en mêlant faits réels et fiction, tout en conservant son propre nom. Il s’agit d’un mélange volontaire et assumé de vérité et d’invention. L’autofiction permet de dire certaines vérités subjectives tout en se protégeant derrière le masque de la fiction.
Qu’est-ce que l’autosociobiographie ?
R :
L’autosociobiographie est un genre littéraire hybride dans lequel l’auteur part de son expérience personnelle pour interroger un phénomène social plus large. Il s’agit souvent d’une mise en récit des questions de classe, genre, sexualité, religion, immigration, etc. L’auteur parle de lui pour parler de tous ceux qui ont vécu des expériences semblables. Ce genre croise littérature, sciences sociales et témoignage, et engage une réflexion à la fois intime et politique.
Qu’est-ce qu’un journal intime ?
R :
Le journal intime est un écrit personnel et quotidien, où une personne note ses pensées, émotions, doutes, rêves, et événements de la vie quotidienne. Ce genre est souvent écrit sans intention de publication, ce qui permet une grande liberté de ton. Il privilégie la spontanéité, la sincérité immédiate, et reflète l’évolution de la pensée au fil du temps. C’est un genre moderne, né au tournant des XVIIIᵉ et XIXᵉ siècles, avec l’individualisme et le culte de l’introspection.
Qu’est-ce qu’un journal intime romancé ?
R :
C’est un journal qui adopte les formes du journal intime, mais qui est écrit dans une optique littéraire ou fictive. Il peut s’agir d’un journal d’un personnage inventé, ou d’un texte inspiré d’un vrai journal mais retravaillé pour la publication. Ce type de texte brouille les frontières entre vérité et fiction.
Pourquoi le journal d’Anne Frank est-il célèbre ?
R :
Anne Frank, une jeune fille juive allemande réfugiée à Amsterdam pendant la Seconde Guerre mondiale, a tenu un journal intime entre juin 1942 et août 1944, alors qu’elle vivait cachée dans une annexe secrète pour échapper aux nazis. Son journal, publié après sa mort, est devenu un témoignage universel sur la guerre, l’exil, la peur, mais aussi l’adolescence et l’espoir. Il illustre la puissance du journal intime comme mémoire historique et personnelle.
Pourquoi le journal intime pose-t-il problème en tant que genre littéraire ?
R :
Le journal intime se situe à la frontière entre le privé et le public. Quand il est publié, il devient une œuvre littéraire, ce qui peut trahir l’intimité de sa forme originale. De plus, il ne suit pas toujours une structure linéaire : il est constitué d’entrées périodiques, souvent dispersées, qui contrastent avec la cohérence narrative du roman ou de l’autobiographie. Enfin, il est marqué par la parole immédiate, écrite dans l’instant, ce qui lui donne une force d’authenticité mais aussi une certaine instabilité littéraire.
