Essentiel Sénat - Droit institutionnel Flashcards
(92 cards)
Un arbitrage entre deux États membres, dans un domaine couvert par le droit de l’Union, constituerait un double manquement à l’obligation de coopération loyale :
- En exerçant une compétence qui relève de la Communauté ;
- En omettant de consulter les institutions communautaires compétentes.
⚖️ CJCE, 2006, Mox
La Cour de justice s’est déclarée incompétente pour statuer sur un différend frontalier entre deux États membres tant que ceux-ci :
- En vertu de l’art. 4 § 3 TUE , œuvrent loyalement à la mise en place d’une solution juridique définitive à ce différend, conforme au droit international ;
- Dès lors que ces États s’assurent de l’application effective du droit de l’Union dans les zones concernées.
⚖️ CJUE, 2020, Slovénie c/ Croatie
Consécration du principe de solidarité, « à la base de l’ensemble du système communautaire ».
⚖️ CJCE, 1969, Com. c/ France
Le mécanisme (1°) de conditionnalité de l’attribution des fonds européens au respect de l’État de droit est validé (2°).
1° Règlement du 16 décembre 2020 relatif à un régime général de conditionnalité pour la protection du budget de l’Union, entré en vigueur le 1er janvier 2021 ;
2° ⚖️ CJUE, 2022, Hongrie c/ Parlement et Pologne c/ Parlement
I. Les institutions et les organes de l’Union sont dépourvus de personnalité morale (1°).
⚠️ À l’exception des organes suivants :
La Banque européenne d’investissement (BEI - 2°) ;
La Banque centrale européenne (BCE - 3°) ;
L’Agence d’approvisionnement d’Euratom (4°).
II. Le traité de Lisbonne reconnaîtra explicitement la personnalité juridique de l’Union européenne (5).
1° ⚖️ CJCE, 1957, Algera ;
2° Art. 308 TFUE ;
3° Art. 129 TFUE ;
4° Art. 54 CEEA ;
5° Art. 47 TUE.
La Cour de justice reconnaît l’existence de compétences implicitement induites par l’effet utile du droit communautaire.
CJCE, 1956, Fédération charbonnière de Belgique c/ Haute Autorité
I. Application de la théorie des compétences implicites en matière de relations extérieures dans le cadre de la Communauté économique européenne, en déclarant que celle-ci disposait de la compétence pour conclure des accords dans d’autres domaines que les domaines restreints prévus par les traités.
Au regard du parallélisme des compétences, l’exercice de la compétence interne induisait celle de la compétence externe, dès lors qu’elle répondait à l’économie des traités, sans que cela ne soit prévu explicitement par les traités.
II. En l’espèce, dans le domaine des transports.
CJCE, 1971, Accord européen sur les transports routiers (AETR)
Une compétence peut découler également de manière implicite d’autres dispositions du traité, de l’acte d’adhésion et d’actes pris, dans le cadre de ces dispositions, par les institutions de la communauté.
CJCE, 1976, Kramer
La Cour refuse de fonder sur l’article 352 TFUE l’adhésion de la Communauté à la Convention européenne des droits de l’homme.
CJCE, avis, 1996, Adhésion de la Communauté à la Convention EDH
En matière de politique commerciale ou de conservation des ressources maritimes, l’exercice d’une compétence parallèle par les États membres aurait ruiné la « défense efficace de l’intérêt global de la Communauté » dans la perspective du fonctionnement du marché commun → dessaisissement de la compétence nationale
CJCE, avis, 1975
La politique communautaire en matière de conservation des ressources maritimes constitue une compétence exclusive qui implique un dessaisissement des compétences nationales.
CJCE, 1976, Kramer
La Cour reconnaît la compétence exclusive des États membres pour fixer le siège des institutions.
CJCE, 1983, Grand-Duché de Luxembourg c/Parlement européen
Un règlement européen n’ayant pas fait l’objet d’une publication dans la langue d’un nouvel État membre est valable et produit ses effets obligatoires, mais n’est pas opposable aux ressortissants de ce pays.
CJCE, 2007, Skoma-Lux
Le droit de retrait de sa proposition par la Commission
I. Tant que le Conseil n’a pas statué, la Commission a le pouvoir de modifier sa proposition, voire, si nécessaire, de la retirer. Il n’y a alors aucune violation du principe de coopération loyale.
II. Cependant, ce droit de retrait ne saurait s’apparenter à un droit de veto dans le déroulement du processus législatif : la Commission doit motiver son retrait par des éléments convaincants.
III. Il s’agit en outre d’un acte susceptible d’un recours en annulation dans la mesure où il empêche le Parlement et le Conseil d’exercer leur fonction législative.
CJUE, 2015, Conseil c/ Commission
Les actes du SEBC sont soumis au contrôle de légalité dans les conditions prévues par le traité.
CJUE, 2015, Gauweiler
Le Conseil d’État a catégoriquement rejeté l’argument selon lequel les tribunaux des États membres, en particulier leurs cours suprêmes (ou constitutionnelles), sont habilités à contrôler tout « ultra vires » des institutions européennes.
Ainsi, « il n’appartient pas au juge administratif de s’assurer du respect, par le droit dérivé de l’Union européenne ou par la Cour de justice elle-même, de la répartition des compétences entre l’Union européenne et les Etats membres. Il ne saurait ainsi exercer un contrôle sur la conformité au droit de l’Union des décisions de la Cour de justice et, notamment, priver de telles décisions de la force obligatoire dont elles sont revêtues, rappelée par l’article 91 de son règlement de procédure, au motif que celle-ci aurait excédé sa compétence en conférant à un principe ou à un acte du droit de l’Union une portée excédant le champ d’application prévu par les traités ».
CE, 2021, French Data Network
Une absence de consultation entraîne un vice de forme substantiel qui entraîne la nullité de l’acte si celui-ci est attaqué devant la Cour de justice.
CJCE, 1980, Roquette et Maïzena
Lorsque le traité prévoit l’avis du Parlement, le Conseil n’est pas tenu de l’attendre pour examiner une proposition.
Le Parlement ne peut faire obstruction en refusant d’émettre son avis → violation par le Parlement de son devoir de coopération loyale vis-à-vis du Conseil.
CJCE, 1995, Parlement c/ Conseil
Lorsque la consultation du Parlement est prévue, le Conseil est tenu de le consulter à nouveau dans l’hypothèse où il adopte un texte fondamentalement différent de la proposition initiale.
CJCE, 1970, ACF Chemiefarma
La détermination des éléments essentiels d’un acte législatif dépend des caractéristiques et des particularités de chaque matière :
Ils recouvrent « les dispositions dont l’adoption nécessite d’effectuer des choix politiques relevant des responsabilités propres du législateur de l’Union » et ne peuvent donc faire l’objet d’une délégation ;
La question de savoir si des éléments sont essentiels ou non ne résulte pas de la seule appréciation du législateur de l’Union, celui-ci « doit se fonder sur des éléments objectifs susceptibles de faire l’objet d’un contrôle juridictionnel »
CJUE, 2012, Code frontières Schengen
Pour le contrôle de l’art. 218 § 11 TFUE*, la Cour peut être saisie pour avis dès que cette condition est remplie, à n’importe quel degré d’avancement dans la procédure, mais avant la conclusion formelle de l’accord.
Un État membre, le Parlement européen, le Conseil ou la Commission peut recueillir l’avis de la Cour de justice sur la compatibilité d’un accord envisagé avec les traités. En cas d’avis négatif de la Cour, l’accord envisagé ne peut entrer en vigueur, sauf modification de celui-ci ou révision des traités.
CJCE, avis, 1994
Si la Cour de justice n’est pas compétente pour contrôler les actes relatifs à la politique étrangère et de sécurité commune (art. 275 TFUE), elle l’est pour vérifier la délimitation de l’exercice de cette compétence.
CJCE, 2008, Commission c/ Conseil
I. Sur le fondement de l’art. 275 TFUE, la Cour est compétente pour les recours concernant la légalité des actes prévoyant des mesures restrictives adoptées par le Conseil sur la base de la politique étrangère et de sécurité commune à l’encontre de personnes physiques ou morales.
II. Ici, annulation des sanctions prises par le Conseil contre XXX, dans le contexte d’invasion de l’Ukraine par la Russie : considérant que le lien d’association des deux personnes établi au moment de l’adoption des actes attaqués et sur lesquels le Conseil s’est fondé, ne repose que sur leur lien de parenté, ce qui ne saurait suffire à justifier son inscription sur les listes litigieuses.
TUE, 2023, Violetta Prigozhina c/ Conseil
Les traités se situent au sommet de l’ordre juridique de l’Union.
Exclusion de la coutume.
CJCE, 1983, Grand-Duché de Luxembourg c/Parlement