Exanthème et érythrodermie Flashcards
(36 cards)
Exanthème : généralités ?
= éruption cutanée d’apparition brutale, transitoire +/- grave, diffus, isolé et intense
- Peut s’accompagner d’une atteinte muqueuse = énanthème
= A différencier de l’érythème : rougeur transitoire de la peau par vasodilatation des vaisseaux cutanés superficiels, pouvant s’accompagner d’une exsudation dermique (œdème) donnant un caractère papuleux
Caractéristiques de l’exanthème roséoliforme ?
= Rubéoliforme : petites macules rosées, pâles, bien séparées les unes des autres
- Par rapport à l’exanthème morbiliforme : de couleur plus pâle, à la limite de la visibilité
Caractéristiques de l’exanthème morbiliforme ?
= Maculo-papules rouges, pouvant confluer en plaques séparées par des espaces de peau saine
avec une surface douce, veloutée à la palpation
Caractéristiques de l’exanthème scarlatiniforme ?
= Plaques diffuses rouge vif, légèrement granités à la palpation, sans intervalle de peau saine, chauds ou cuisants, s’intensifiant dans les plis
- Possible évolution vers une desquamation secondaire en larges lambeaux
Exanthème : diagnostic différentiel ?
- Purpura : ne disparaît pas à la vitropression
- Angiome/télangiectasie : topographie stable, intensité variable avec la chaleur ambiante
- Urticaire : parfois de différenciation difficile, surtout en cas d’évolution fluctuante et transitoire
- Erythème vasomoteur : Bouffée vasomotrice de la rosacée, érythème pudique du décolleté (localisé au cou ou au visage, ne durant que quelques minutes, chez des patients facilement émotifs)
- Erythème de cause exogène : piqûre d’insecte, brûlure thermique ou caustique, érythème phototoxique
- Erythrodermie : atteinte universelle des téguments (> 90%), caractère squameux, signes généraux associés
Exanthème : examens complémentaires ?
- Chez l’enfant : aucun examen indispensable, sauf si suspicion de scarlatine ou de syndrome de Kawasaki
- Chez l’adulte (en dehors des causes évidentes) : NFS, bilan hépatique, sérodiagnostic MNI, THPA/VDRL, charge virale VIH, antigénémie p24
- Chez la femme enceinte : sérologie toxoplasmose, rubéole, CMV, parvovirus B19, syphilis
- En cas d’altération franche de l’état général ou de signe d’appel (syndrome méningé, syndrome dysentérique…) : recherche de septicémie par hémoculture
=> Biopsie cutanée non justifiée : anomalies discrètes, non spécifiques, ne contribue pas au diagnostic étiologique
Exanthème : étiologies ?
Principalement de cause infectieuse (maladie virale chez l’enfant, IST chez l’adulte) outoxique/médicamenteuse
- En faveur d’une atteinte virale : contexte épidémique, notion de contage, fièvre, syndrome grippal, énanthème, ADP
- En faveur d’une cause médicamenteuse : prurit, polymorphisme de l’éruption, hyperéosinophilie, introduction d’un médicament 5 à 14 jours avant l’éruption
=> Aucune correspondance stricte n’existe entre l’aspect de l’érythème et la cause
=> urgence thérapeutique : syndrome de Kawazaki, primo-infection VIH, syndrome de choc toxique staphylococcique
Exanthème morbiliforme : étiologies ?
- Essentiellement virale : mégalérythème épidémique (parvovirus B19), entérovirus (échovirus (9 et 16), adénovirus), arbovirus, coxsackie, rougeole, rubéole, EBV, CMV, hépatite virale, primo-infection VIH
- Parfois bactérienne ou parasitaire : rickettsiose, mycoplasme, leptospirose, fièvre jaune, dengue, méningocoque, toxoplasmose…
- Syndrome de Kawasaki (à la phase de début)
- Lupus érythémateux
- Toxidermie
Exanthème roséoliforme : étiologies ?
Maladie infectieuse essentiellement : exanthème subit, rubéole, échovirus, arbovirus, fièvre typhoïde, syphilis secondaire, primo-infection VIH
Exanthème scarlatiniforme : étiologies ?
- Maladie infectieuse : scarlatine, syndrome du choc toxique, septicémie à staphylocoque, streptocoque, parfois virose atypique (mononucléose infectieuse…)
- Toxidermie
- Syndrome de Kawasaki
Exanthème morbiliforme : mégalérythème épidémique ?
= Infection au parvovirus B19 : survenue entre 5 et 10 ans, rare chez l’adulte
- Incubation = 14 jours
- Contagiosité limitée à la phase pré-éruptive
- Atteinte érythémateuse et oedèmes des joues, puis érythème dit en “gants et chaussettes”
- Parfois très discrète, révélé par une exposition solaire
- Arthralgies possibles
- Complications : surtout chez les immunodéprimés, les patients avec anémie chronique et les femmes enceintes (pas de risque tératogène, infection du 2nd trimestre = risque anasarque foetale, myocardite, anémie foetale)
Exanthème morbiliforme : mononucléose infectieuse ?
= Infection par le virus d’Epstein-Barr (EBV), surtout chez l’adolescent
- Incubation 4-6 semaines, contagiosité maximale pendant la phase aiguë (jusqu’à 6 mois)
- Eruption très inconstante (5-10%), sauf en cas de prescription de pénicilline A, survenant après 1 semaine d’un tableau général avec fièvre, angine, asthénie, ADP, splénomégalie, lymphocytose élevée/hyperbasophilie
- Complication viscérale (rare) : hépatite, méningo-encéphalite, rupture splénique, agranulocytose
Exanthème morbiliforme : rougeole ?
= Infection à Paramyxovirus : rare depuis la généralisation du vaccin ROR
- Incubation 10-12 jours avec contagiosité 3-5 jours avant et 4 jours après l’éruption
- Phase de catarrhe oculo-nasal pré-éruptive, avec fièvre à 39-40°, toux, signe de Köplick (énanthème localisé avec petits points blancs entourés d’un halo inflammatoire rouge en regard des 1ère molaires), conjonctivite
- Phase éruptive en quelques jours, avec une seule poussée d’évolution descendante, débutant derrière les oreilles puis s’étendant au visage et au tronc
- Complication viscérale (rare) : encéphalite, pneumopathie, myocardite, kératite et cécité, pancréatite, hépatite
- Maladie à déclaration obligatoire, éviction de la collectivité recommandée dans les 5 jours
Exanthème morbiliforme : fièvre boutonneuse méditerranéenne ?
= Due à Rickettsia conorii (inoculé par tique) : non exceptionnel en région méditerranéenne
- En été, après une incubation de 1 semaine
- Débute par une fièvre à 40°C avec céphalées et myalgies pendant 4 à 8 jours
- Puis éruption de petites papules érythémateuses, parfois purpuriques, évoluant en plusieurs poussées, avec extension palmo-plantaire
- Possible chancre escarrotique au siège de la piqûre de tique
- Complication viscérale : rénale, cardiaque, pulmonaire, CIVD
- Mise en évidence des rickettsies par hémoculture ou prélèvement cutanée
- Sérologie par IF directe : positive après 7 à 15 jours
- Antibiothérapie : cycline, quinolone ou macrolide
Exanthème morbiliforme : entérovirus ?
= coxsackie, échovirus 9
= Souvent accompagné d’une éruption fugace, surtout chez l’enfant < 3 ans, touchant principalement le tronc, puis les paumes et les plantes, avec un énanthème
- Infection estivale après quelques jours d’incubation
- Début par fièvre, céphalées, anorexie, gastro-entérite
- Infection à coxsackie = syndrome main-pied-bouche : vésicules ovalaires des mains et des pieds avec énanthème vésiculeux du voile du palais
Exanthème morbiliforme : adénovirus ?
- Atteinte adéno-pharyngo-conjonctivale, avec parfois pneumopathie, atteinte digestive, exanthème morbiliforme, parfois purpurique, de l’hémicorps supérieur, durant 2-3 jours
Exanthème morbiliforme : hépatite B ?
- Poussées urticariennes en phase pré-ictérique, avec céphalées, arthralgies, nausées, vomissements, asthénie
- Possible éruption morbiliforme ou scarlatiniforme
Exanthème roséoliforme : exanthème subit ?
= roséole infantile = du à HHV6 ou HHV7 : chez le nourrisson de 6 mois à 2 ans
- Après 10 jours d’incubation souvent asymptomatique ou fièvre (39-40°C) isolée pendant 48-72h
- Eruption discrète, transitoire, touchant principalement le tronc, 3 jours après la fièvre
- Complication viscérale (rare) : ADP, méningite, syndrome mononucléosique, hépatite, pneumopathie, convulsions fébriles
Exanthème roséoliforme : rubéole ?
= Du à un togavirus : rare depuis la vaccination, inaperçue dans 50% des cas, chez les 15-25 ans
- Incubation de 3 semaines, contagiosité 7 avant et 14 après le début de l’éruption
- Exanthème fruste, pâle, fugace (2-3 jours), avec peu de signes généraux (ADP cervicales postérieures, arthralgies, arthrite, conjonctivite)
- Risque de rubéole congénitale en cas de contamination d’une femme enceinte
Exanthème roséoliforme :primo-infection VIH ?
= Symptomatique dans > 50% des cas, après 2 à 3 semaines d’incubation
- Syndrome fébrile pseudo-grippal, syndrome mononucléosique, pharyngite, ADP, asthénie fébrile, érosions buccales et génitales
- Eruption érythémato-maculeuse du tronc, avec parfois atteinte du visage, paumes et plantes
- Diagnostic : antigénémie p24, charge virale (sérologie VIH négative à la phase précoce)
Exanthème roséoliforme : syphilis secondaire ?
= 45 jours après le chancre (syphilis primaire)
- Roséole (1ère floraison) formée de macules de 5-10 mm arrondies, roses, planes, touchant principalement le tronc, durant quelques semaines, laissant parfois des séquelles dyschromiques (« collier de Venus »)
- Diagnostic : sérologie TPHA/VDRL
Exanthème roséoliforme : fièvre typhoïde ?
= éruption fugace lenticulaire du tronc dans la 2ème semaine d’un tableau fébrile bruyant, en zone tropicale ou au retour d’une zone tropicale
Exanthème scarlatiniforme : scarlatine ?
= Sécrétion d’une toxine érythrogène par un streptocoque β-hémolytique : rare
- Début brutal chez un enfant d’âge scolaire (5-10 ans) : angine érythémateuse, fièvre à 39-40°
- Exanthème 24h après les signes généraux, débutant sur le tronc et la racine des membres, légèrement granité, se généralisant avec un aspect souffleté du visage et une atteinte plus importante des plis de flexion
- Enanthème avec gorge rouge et langue blanche, desquamante (de la pointe et des bords vers la
base) , prenant un aspect framboisé en 4-6 jours - Desquamation secondaire en larges lambeaux entre le 10ème et le 20ème jour, avec aspect en « doigts de gants » sur les mains et les pieds
- Signes associés : fièvre, tachycardie, angine, vomissements, céphalées, ADP sous-maxillaires
- Complication (rare) : RAA, glomérulonéphrite post-streptococcique
- Diagnostic : prélèvement pharyngé, leucocytose à PNN, augmentation des antistreptolysine (retardée)
- TTT : antibiothérapie pendant 10 jours, éviction scolaire jusqu’à 48h de traitement
Exanthème scarlatiniforme : scarlatine staphylococcique ?
= Forme bénigne de choc toxique staphylococcique : secondaire à la sécrétion d’une toxine TSST1 secrétée à partir d’un foyer bactérien