Tumeur cutanée épithéliale et mélanique Flashcards

1
Q

Carcinome cutané : généralités ?

A

Carcinome cutané = plus fréquent des cancers de l’adulte, 90% des cancers cutanés

  • Temps de latence entre exposition UV et développement de cancer cutané : généralement > 40 ans (sauf chez les sujets immunodéprimés ou maladie génétique prédisposante)
  • Incidence en augmentation constante : augmentation durée de vie + exposition solaire
  • Carcinome basocellulaire (plus fréquent = 70%) : évolution lente, essentiellement locale, sans métastase
  • Carcinome épidermoïde = carcinome spinocellulaire (30%) : évolution agressive, métastases possibles
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2
Q

FdR de carcinome cutané : l’exposition solaire généralités ?

A
  • Expositions chroniques et cumulées reçues tout au cours de la vie : CE et CBC
  • Expositions solaires intenses et intermittentes (coup de soleil) pendant les 1ères parties de la vie : CBC et mélanome
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3
Q

FdR de carcinome cutané : l’exposition solaire => héliodermie ?

A

= Vieillissement cutané solaire par l’exposition chronique aux UV
Deux types de vieillissement cutané :
- Intrinsèque (lié à l’âge ; susceptibilité génétique > environnement) = phototype
- Extrinsèque (environnement > susceptibilité génétique) = photo-induit (UVA, héliodermie), comportemental (tabac, OH, carences alimentaires), catabolique (maladies inflammatoires chronique) et endocrinien (maladie endocrinienne, corticothérapie)
- Susceptibilité génétique = phototype (capacité de photoprotection naturelle)
- Accumulation de dommages cellulaires (UV => photoxicité directe sur l’ADN + stress oxydatif)
- Prévention primaire : réduction de l’exposition solaire dès l’enfance, surtout pour les phototypes clairs

SF
- Perte de l’élasticité : sécheresse cutanée (xérose), rides, atrophies cutanées, peau rugueuse, jaunâtre (front, nuque), cicatrices stellaires (avant-bras)
- Signes vasculaires : angiomes séniles (tronc), télangiectasies (visage), purpura sénile de Bateman (avant-bras)
- Signes pigmentaires : éphélides/lentigos (partie supérieure du tronc), lentigo (visage), dépigmentation
(jambes et avant-bras)
- Proliférations cutanées : kératoses actiniques (visage, dos des mains), kératoses séborrhéiques (tronc)

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4
Q

FdR de carcinome cutané : phototype ?

A

= classification de Fitzpatrick
1. Peau très claire, taches de rousseur, cheveux
blonds/roux, yeux clairs, éphélides permanentes
=> Ne bronze pas, coups de soleil systématiques

  1. Peau très claire, cheveux blonds /châtains, taches
    de rousseur au soleil, yeux clairs
    => Bronze difficilement, coups de soleil fréquents
  2. Peau claire, cheveux blonds/châtains
    => Bronze progressivement, parfois des coups de soleil
  3. Peau mate, cheveux châtains/bruns, yeux foncés
    => Bronze bien, peu de coups de soleil
  4. Peau foncée, yeux foncés, cheveux foncés
    => Bronze facilement, coups de soleil rares
  5. Peau noire
    => Peau foncée, jamais de coup de soleil
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5
Q

FdR de carcinome cutané ?

A
  • Exposition solaire
  • Phototype
  • Age avancé
  • Affection génétique : Xeroderma pigmentosum (gènes de réparation de l’ADN), épidermodysplasie verruciforme (rôle de certain HPV), naevomatose basocellulaire (syndrome de Gorlin = anomalie du gène du développement PATCH)
  • Immunosuppression : infection VIH, transplanté, maladie hématologiques chroniques
  • Infection à HPV
  • Radiations ionisantes : radiodermite chronique
  • Dermatoses inflammatoires : lupus cutané, lichen
  • Plaies chroniques : ulcère de jambe, cicatrice de brûlure
  • Exposition à des carcinogènes chimiques : arsenic,
    goudron, tabac, hydrocarbures halogénés
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6
Q

Carcinome basocellulaire : généralités ?

A

= Tumeur d’origine pileuse : généralement > 50 ans, dans 80% des cas sur des zones photo-exposées, sans précurseur

  • Incidence : > 150 cas/100 000 hab/an
  • FdR : exposition solaire intermittente aiguë, surtout pendant l’enfance et l’adolescence, phototype clair, prédisposition génétique (syndrome de Gorlin = naevomatose basocellulaire) ± xéroderma pigmentosum)
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7
Q

Carcinome basocellulaire : clinique ?

A

= Sur les zones photo-exposées (jamais localisé aux muqueuses) :
- Lésion perlée, papule rosée arrondie translucide et télangiectasique, s’étalant progressivement
- ± croute, sclérose, ulcération, pigmentation, kératose
- CBC nodulaire (+ fréquent) : tumeur ferme, bien limitée, lisse, pouvant simuler une lésion kystique, extension centrifuge
- CBC superficiel : plaque érythémateuse et squameuse, bordée de perles (parfois peu visible), s’étalant progressivement, siège surtout au tronc, parfois d’emblée multifocal
- CBC sclérodermiforme : cicatrice blanchâtre spontanée, dure, mal limité, parfois atrophique
=> Toutes ces formes peuvent s’ulcérer au cours de leur évolution, la pigmentation n’a rien à voir avec l’évolution

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8
Q

Carcinome basocellulaire : diagnostic différentiel ?

A
  • Autres tumeurs cutanées (CE, mélanome pour les formes pigmentées)
  • Dermatoses : plaque de pso, dermatophytie
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9
Q

Carcinome basocellulaire : examens complémentaires ?

A

Histologie : confirmation diagnostique, type histologique

  • lobules de petits kératinocytes basophiles, monomorphes, ressemblant à ceux de la couche basale, disposition périphérique palissadique, fentes de rétraction autour des lobules
  • Forme infiltrante ou sclérodermiforme : stroma dense et fibreux, limites imprécises
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10
Q

Carcinome basocellulaire : évolution ?

A
  • Extension locale (fort potentiel invasif), avec parfois un risque de complication : douleur, saignement, surinfection, destruction des organes et structures de voisinage (CBC du canthus interne : canal lacrymal…)
  • Récidive : 5 à 10% des cas
    => Aucune métastase : le seul bilan à réaliser est un examen cutané complet à la recherche d’autres localisation ainsi qu’une autre tumeur cutanée (lien épidémiologique entre CBC, CE et mélanome)
  • Imagerie locale parfois dans les formes très infiltrantes (scan crânio-facial, IRM)
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11
Q

Carcinome basocellulaire : facteurs de mauvais pronostic ?

A
  • Extrémité céphalique (nez et zone péri-orificielle ++)
  • Taille > 2 cm
  • Forme mal limitée, particulièrement sclérodermiforme - Récidive
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12
Q

Carcinome épidermoïde : généralités ?

A

Principaux FdR :
- Exposition solaire cumulative : dose totale d’UV reçue au cours de la vie
- HPV oncogènes (muqueuses +++, col de l’utérus, OGE, anus, cavité oro-pharyngée)
- Autres : chimiques, radiations, inflammation chronique…, plus rares et contextuels
- Incidence : > 30 cas/100 000hab/an
- généralement > 60 ans, prédominance masculine (2/1)
=> Tout carcinome épidermoïde doit être considéré comme potentiellement agressif

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13
Q

Carcinome épidermoïde : précurseur ?

A

= Survenue par transformation d’une lésion précancéreuse ou plus rarement de novo

  1. Kératose photo-induite
    = Kératose actinique, solaire ou sénile : lésions précancéreuses, les plus fréquentes, potentiel de transformation limité
    - Sur les zones photo-exposées (visage, dos des mains), lésions squameuses ou croûteuses,
    souvent multiples, parfois érythémateuses, ou aspect de fines rugosités à la palpation, saigne facilement après grattage
    - Champ de cancérisation : zone comportant des anomalies prénéoplasiques et des mutations géniques infracliniques et multifocales (kératoses actiniques en champ ± CE ou CBC)

TTT
- Destruction : physique (cryothérapie (azote liquide), électrocoagulation ou laser CO2 ) , physico-chimique (photothérapie dynamique)
- Chimique : 5-FU en crème, diclofénac sodique en gel,
imiquimod en crème, mébutate d’ingénol en crème

  1. Muqueux
    Leucoplasie : kératinisation de la muqueuse, particulièrement labiale, généralement due au tabac et/ou aux UV (chéilite actinique localisée à la lèvre inférieure)
    - Lésions blanchâtres, bien limitées, asymptomatique, adhérente, ne saignant pas
    - TTT : idem kératose actinique sauf diclofénac et mébutate d’ingénol, ou chirurgie
    Etat inflammatoire chronique muqueux : lichen scléreux génital, lichen érosif buccal
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14
Q

Carcinome épidermoïde : carcinome in situ ?

A

= Maladie de Bowen : 1ère étape non invasive (sans franchissement de la membrane basale, donc pas de
métastase)
- Au niveau cutané : lésion le plus souvent unique, souvent sur les zones photo-exposées, aspect de
plaque érythémateuse ± pigmentée, squameuse ou croûteuse, bien limitée, à bordure ± festonnée
- Aspect « fissuraire/érodé » superficiel : suspect ++
- Au niveau muqueux génital : lésion unique, chronique, plane, peu infiltré, souvent rosée, parcourues de plages pigmentées chez la femme, érythroplasie de Queyrat = lésion érythémateuse rouge vif du gland, parfois érosive chez l’homme
=> Absence de signe de malignité : non infiltrée, non ulcérée
- Exérèse chirurgicale avec examen histologique
- Alternative non chirurgicale après biopsie : chimiothérapie locale (5-FU), photothérapie
dynamique, cryochirurgie

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15
Q

Carcinome épidermoïde : clinique ?

A

= Tumeur cutanée ou muqueuse :
- Lésion croûteuse, jaunâtre, indurée, avec ulcération centrale
- Lésion végétante ou bourgeonnante
=> 3 clés sémiologiques : ulcération /bourgeon /croûte

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16
Q

Carcinome épidermoïde : examens complémentaires ?

A

Histologie : systématique pour toute lésion chronique, ulcérée ou nodulaire
=> exérèse ou biopsie : confirmation + caractérisation histopronostique
- Prolifération des cellules kératinocytaires de grande taille, organisée en lobules ou en travées, souvent mal limitées, de disposition anarchique, envahissant ± en profondeur le derme ou l’hypoderme, stroma inflammatoire
- Fréquente différenciation kératinisante sous forme de globes cornés
- Nombreuses mitoses et atypies cellulaires

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17
Q

Carcinome épidermoïde : facteurs de mauvais pronostic ?

A
  • Zone à faible risque : zone photo-exposée (hors oreilles et lèvres)
  • Zone à haut risque : extrémité céphalique (zones péri-orificielles), muqueuse, survenue sur radiodermite, brûlure ou ulcère chronique
  • Taille : surtout si > 2 cm
  • Invasion locale : infiltration en profondeur (adhérence), envahissement péri-nerveux, emboles vasculaires
  • Récidive locale
  • Immunodépression
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18
Q

Carcinome épidermoïde : risques évolutifs ?

A
  • Evolution locale : infiltration le long des vaisseaux et des nerfs, emboles vasculaires
  • Récidive = risque de 7% pour une 1ère récidive
  • ADP dans le territoire de drainage : 2% des formes cutanées, 20% des formes muqueuses
  • MT par voie hématogène : métastase pulmonaire, hépatique, cérébrale…, ++ CE muqueux
  • Evolution défavorable surtout en cas de prise en charge initiale tardive ou inadaptée ou formes
    agressives
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19
Q

Carcinome épidermoïde : bilan d’extension ?

A
  • Examen clinique : contrôle de la mobilité par rapport au plan profond, diamètre, carcinome et/ou mélanome associé, palpation des aires ganglionnaires
  • Pas de bilan d’extension sauf forme agressive et terrain à risque, ou signe d’extension LR (++ADP) :
    => Echographie de la zone ganglionnaire
    => TDM thoraco-abdominal
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20
Q

Carcinome cutané : biopsie cutanée ?

A

=> Non systématique si diagnostic clinique certain et geste d’exérèse simple : exérèse d’emblée

Diagnostic clinique incertain

  • Suspicion clinique de tumeur maligne
  • Lésion chronique évolutive ne répondant pas à un traitement topique courant

Diagnostic clinique certain

  • Geste thérapeutique envisagé non chirurgical
  • Geste chirurgical complexe
  • Chirurgie de rançon cicatricielle ou esthétique importante
  • Tumeur de grande taille ou critères cliniques de mauvais pronostic
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21
Q

Carcinome cutané : traitement chirurgical ?

A

=> aucune RCP nécessaire si formes habituelles, RCP si traitement complexe
= Traitement de 1ère intention : avec contrôle histologique de la pièce d’exérèse
- Chirurgie large d’emblée si diagnostic évident, ou après biopsie de la lésion sinon
=> Selon la taille et la localisation : de la simple exérèse-suture en ambulatoire à l’exérèse en 2 temps
avec reconstruction plastique sous AG
=> Possible sous antiagrégant plaquettaire ou sous anticoagulant si INR < 3
- Marges : de 4-5 mm à 1 cm selon le type tumoral et les critères de gravité (plus large pour les CE) et marge hypodermique en profondeur
- En cas d’exérèse chirurgicale incomplète : reprise chirurgicale indispensable
- Chirurgie de reconstruction plastique : différée, après confirmation de l’exérèse complète

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22
Q

Carcinome cutané : alternative non chirurgicale ?

A

= Si malade inopérable ou pour certaines localisations : après biopsie indispensable, et RCP
- Radiothérapie = électronthérapie ou curiethérapie : pour les CBC et CE
- Cryochirurgie (cryode de contact sous contrôle impédancemètrique, ≠ cryothérapie a l’azote !)
- Tumeurs superficielles : photothérapie dynamique, imiquimod topique (CBC superficiels et CE in situ
seulement)
- Chimiothérapie de réduction tumorale (sels de platine, anti-EGFR) : pour les CE de grande taille (réduction avant chir) ou inopérable
- Thérapie ciblée inhibitrice de la voie Hedgehog : pour les formes avancées de CBC non opérable et non accessible à la radiothérapie : Vismodegib, sonidegib

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23
Q

Carcinome épidermoïde métastatique : traitement ?

A

=> Traitement à discuter en RCP
- Récidives MT en transit autour des CE primitifs : exérèse chirurgicale ± radiothérapie adjuvante selon
le nombre et la taille des lésions
- ADP : Biopsie radiologique ou adénectomie chirurgicale de toute ADP suspecte et curage ganglionnaire complet curatif dans un 2nd temps ± radiothérapie adjuvante
- MT : traitement palliatif = chimiothérapie, radiothérapie, chirurgie, immunothérapie…

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24
Q

Carcinome cutané : surveillance ?

A

= Surveillance médicale régulière : 1/an à vie

  • Dépistage des récidives locales, d’autres localisations de carcinome, voire de mélanome
  • Education à l’auto-dépistage de lésions suspectes
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25
Q

Mélanome : généralités ?

A

= tumeur maligne développée aux dépens des mélanocytes (cellules productrices de mélanine)

  • Prédominance féminine (2/1), âge médian au diagnostic = 55 ans, exceptionnel chez l’enfant prépubère
  • Grandes différences mondiales d’incidence fonction de la latitude (exposition aux UV) et des caractéristiques pigmentaires des populations : fort taux en Australie (40cas/100 000hab/an), faible taux en pays asiatique ou africain
  • En France : incidence intermédiaire (11 000 cas/an), qui double tous les 10 ans, taux de mortalité 1,7(h) et 1 (f)/ 100 000, => 1 600 décès annuels (2012), avec une mortalité qui augmente moins que l’incidence
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26
Q

Mélanome : facteurs de risque ?

A
  1. Exposition solaire
    - Rôle majeur des expositions intermittentes intenses, enfance > âge adulte pour les mélanomes
    superficiels extensifs
    - Rôle majeur des expositions chroniques cumulatives pour les mélanomes de Dubreuilh
    - Aucun rôle pour les mélanomes des paumes/plantes et des muqueuses
  2. Prédispositions familiales
    = mélanome familial, 10% des mélanome (≥ 2 cas dans une même famille au 1er degré) : concerne plusieurs gènes (mutation CDKN2A, gène suppresseur de tumeur, muté dans 10 à 30% des formes familiales)

Autres facteurs génétiquement transmis :

  • Phototype 1 et 2 : sujet à peau claire, cheveux blonds/roux, phénotype roux lié aux variants du gène du Rc de la mélacortine (MCIR)
  • Nombre, taille et aspect des naevus : dont le « syndrome du naevus atypique » = grand nombre de naevus (>50), souvent de grande taille (>6mm), d’aspect atypique, pouvant siéger en peau non exposée

Marqueurs de risque :

  • ATCD familiaux de mélanome, et/ou perso de mélanome (5 à 8% de risque de 2e mélanome) et/ou de carcinome
  • Couleur claire de peau et de cheveux,
  • Nombre élevé de naevus/ « syndrome des naevus atypique »
  • ATCD d’expositions solaires intenses, avec coups de soleil
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27
Q

Mélanome : classification de Clark ?

A
  1. Mélanomes à phase d’extension horizontale :
    - Mélanome superficiel extensif = SSM (60-70% des cas) : croissance horizontale puis verticale
    - Mélanome de Dubreuilh = LMM (10% des cas) : sur les zones photo-exposées, principalement le visage, chez les sujets > 60 ans, évolution horizontale pendant des mois/années
    - Mélanome acral lentigineux = ALM (2 à 5% des cas, représente la majorité des cas chez les sujets à peau pigmentée) : sur les paumes, les plantes, les bords latéraux des doigts et des orteils et sous les ongles, majoritairement chez les sujets à peau pigmentée
    - Mélanome muqueux : buccal ou génital
  2. Mélanome sans phase d’extension horizontale
    = Mélanome nodulaire d’emblée (10 à 20%) : sans phase d’extension horizontal, évolution rapidement invasive

=> A indice de Breslow égal, toutes les formes cliniques ont un pronostic comparable

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28
Q

Mélanome : clinique ?

A

= A la vue ou au dermoscopie (par épiluminescence) : lésion mélanocytaire, pigmentée dans 80 à 90% des cas => ≥ 2 critères :

  • A : asymétrique
  • B : bords irréguliers (encochés ou polycycliques)
  • C: couleur inhomogène (brun, noir marron ou bleu, zone dépigmentée, halo inflammatoire)
  • D : diamètre > 6 mm (non spécifique)
  • E : évolution récente documentée (extension en taille, forme, couleur et/ou relief)
  • Règle du « vilain petit canard », faire confiance à la perception du patient (80% des mélanomes sont détectés par le patient lui-même avant le diagnostic)
  • Signes tardifs : prurit, saignement de contact

Lésion atypique :

  • Mélanome achromique, parfois nodulaire, ulcéré (DD : verrue irritée, botryomycome)
  • Mélanome muqueux : tâche noire plane
  • Mélanome unguéal : bande pigmentée longitudinale > 5 mm de large

=> Toute lésion suspecte de mélanome doit être excisée pour examen histopathologique : exérèse complète ou biopsie partielle seulement si lésion de grande taille, dont l’exérèse totale serait délabrante (visage…)

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29
Q

Mélanome : examens complémentaires ?

A

= Diagnostic histologique : affirme la nature mélanocytaire (marquages histochimiques melan-A, p S100, HMB45), la malignité, de recueillir les paramètres histopronostiques, de préciser le caractère complet ou non de l’exérèse

  • Information du patient, pas forcément de délai de réflexion (« urgence » diagnostique)
  • Exérèse complète jusqu’à l’hypoderme, pas de biopsie partielle (Breslow et index mitotique impossibles) sauf cas très particuliers avec tumeurs importante et chirurgie délabrante (à discuter en centre expert)

Histologie, deux composantes :

  • Epidermique : mélanocytes en thèques irrégulières (petits amas de cellules), migration anarchique de cellules isolées dans le haut de l’épiderme
  • Dermique : invasion par des mélanocytes tumoraux, avec souvent réaction inflammatoire

Pronostic :

  • Indice de Breslow = épaisseur tumorale entre la couche granuleuse et la cellule la plus profonde
  • Ulcération (clinique ou histologique) : péjoratif ++ quelle que soit l’épaisseur de la tumeur
  • Index mitotique : nombre de mitoses/mm2 => seulement pour les tumeurs de stade 1 (< 1 mm)
  • Ganglion sentinelle : recherche de micro-métastases infraclinqiues
30
Q

Mélanome : diagnostic différentiel ?

A
  • Tumeur mélanocytaire bénigne : naevus, parfois d’aspect clinique atypique
    Tumeur non mélanocytaire :
  • Kératose séborrhéique : fréquent > 40-50 ans, surface mat, bords nets, petits grains blanchâtres, aspect friable
  • Carcinome basocellulaire pigmenté : aspect translucide perlé télangiectasique
  • Histiocytofibrome (ou dermatofibrome) pigmenté : pastille indurée à la palpation
  • Angiome thrombosé : peut simuler un petit mélanome nodulaire
31
Q

Mélanome : classification UICC/AJCC ?

A

Stade 1
1A : Breslow ≤ 1 mm, sans ulcération et mitose < 1/mm2 (T1a) => 97% de survie à 5 ans
1B : Breslow = 1 à 2 mm sans ulcération ni mitose (T2a)
ou Breslow ≤ 1 mm avec ulcérations ou mitoses ≥ 1/mm2 (T1b)

Stade 2
2A : Breslow = 1 à 2 mm avec ulcération (T2b) ou 2 à 4 mm sans ulcération (T3a) => 80% de survie à 5 ans
2B : Breslow = 2 à 4 mm avec ulcération (T3b) ou > 4 mm sans ulcération (T4a)
2C (T4b) : Breslow > 4 mm avec ulcération => 55% de survie à 5 ans

Stade 3
3A : tumeur initiale sans ulcération, avec ≤ 3 ADP avec micro-métastases => 80% de survie à 5 ans
3B : tumeur initiale sans ulcération avec ≤ 3 ADP avec macro-métastases ou tumeur initiale avec ulcération avec ≤ 3 ADP avec micro-métastases
3C : tumeur initiale avec ulcération avec ≤ 3 ADP avec macro-métastase ou toute tumeur avec ≥ 4 ADP (N3) => 40% de survie à 5 ans

Stade 4
Métastases à distance

32
Q

Mélanome : risques ?

A
  • Mélanome in situ (intra-épidermique) : guérison assurée par l’exérèse, risque d’autre mélanome primitif
  • Récidive locale
  • Métastase cutanée ou sous-cutanée (en transit entre la tumeur et le 1er site ganglionnaire)
  • Métastases ganglionnaires : régionales et à distance
  • Métastases viscérales : souvent après les MT ganglionnaires, peut toucher n’importe quel organe (cérébrale ++…)
  • Risques épidémiologiques : de second mélanome et d’autres tumeurs cutanées liées a l’exposition solaire (CBC, CE) favorisées parfois par les thérapies ciblées)
33
Q

Mélanome : pronostic au stade local ?

A
  • Cliniques : sexe masculin, âge avancé, localisation au tronc, à la tête ou au cou
    Histologiques :
  • Epaisseur tumorale mesurée histologiquement = indice de Breslow, principal facteur histopronostique, corrélé presque linéairement à la mortalité
  • Ulcération (clinique ou histologique) : valeur péjorative quelle que soit l’épaisseur
  • Index mitotique élevé : valeur pronostique indépendante pour les tumeurs de faible épaisseur
    (< 1 mm)
  • Examen du ganglion sentinelle à la recherche de micrométastase,

Niveau de Clark (peu utilisé) = niveau anatomique d’invasion dans le derme et dans l’hypoderme

34
Q

Mélanome : pronostic au stade d’ADP clinique ?

A
  • Nombre de ganglions métastatiques/nombre de ganglions prélevés
  • Rupture capsulaire
  • Ulcération (clinique ou histologique) : reste péjorative à ce stade
35
Q

Mélanome : pronostic au stade métastatique ?

A
  • De mauvais pronostic : augmentation LDH, plus de 3 organes atteints, plus de 3 métastases hépatiques,
    métastases cérébrales symptomatiques et/ou plus de 3 métastases cérébrales
    Impact important sur le pronostic des nouveaux traitements :
  • inhibiteurs de BRAF et de MEK (si mutation BRAF V600, 45% des cas) : survie sans progression
    médiane ≈ 13 mois, survie à 3 ans 45%
  • Ac Monoclonaux anti-CTLA4 ou anti-PD1 : survie sans progression ≈ 13mois, survie à 2 ans ≈ 60%
    pour les associations des deux, 50% pour les anti-PD1 en monothérapie
36
Q

Mélanome : bilan initial du stade 1 ?

A
  • Examen clinique complet avec inspection cutanée (2ème mélanome primitif) et recherche d’ADP
    ± Technique du ganglion sentinelle par méthode scintigraphique, option si Breslow ≥ 1mm et/ou
    ulcération et/ou index mitotique ≥ 2
37
Q

Mélanome : bilan initial du stade 2 ?

A
  • Examen clinique complet avec inspection cutanée (2ème mélanome primitif) et recherche d’ADP
    ± Technique du ganglion sentinelle par méthode scintigraphique, option si Breslow ≥ 1mm et/ou
    ulcération et/ou index mitotique ≥ 2
    + Echographie locorégionale de la zone de drainage en option
  • Pas d’imagerie viscérale (scanner) systématique à ce stade, sauf si > 4mm ulcérés
38
Q

Mélanome : bilan initial du stade 2C ou 3 ?

A
  • Scanner thoraco-abdomino-pelvien + scanner cérébral

± PET-scanner si stade 3

39
Q

Mélanome : bilan initial du stade 4 ?

A
  • Scanner thoraco-abdomino-pelvien + scanner cérébral ± PET-scanner
  • LDH à visée pronostique
  • Recherche de mutation BRAF V600E (40% des cas)
40
Q

Mélanome : traitement chirurgical ?

A
  • Exérèse initiale : sans marge de sécurité => reprise des marges après confirmation, dans les 1 à 2 mois
  • Exérèse chirurgicale élargie jusqu’au fascia (en respectant le fascia), aucune marge > 3 cm
  • Tumeur intra-épidermique : marge 0,5 cm
  • Breslow = 0 à 1 mm (pT1) : marge 1 cm
  • Breslow = 1,01 à 2 mm (pT2) : marge 1 à 2 cm
  • Breslow = 2,01 à 4 mm (pT3) et > 4 mm (pT4) : marge 2 cm
    => En cas de mélanome de Dubreuilh intra-épidermique (mal limité, risque plus élevé de récidive locale) : marge de 1 cm (au lieu de 0,5 cm) ou technique particulière de contrôle anatomopatholoique des berges (chirurgie de Mohs)

Chirurgie ganglionnaire :

  • Curage ganglionnaire si stade 3
  • Curage prophylactique ou méthode du ganglion sentinelle si stade ≥ 1B
41
Q

Mélanome : traitement adjuvant ?

A

= Aucun traitement adjuvant n’est indiqué dans la majorité des cas

  • Interféron α : après chirurgie large, à discuter en centre expert
  • Radiothérapie externe sur les sites ganglionnaires possible si stade 3 de mauvais pronostic
  • Chimiothérapie si inopérable
42
Q

Mélanome métastatique : traitement ?

A
  • Traitement chirurgical si nombre de lésions limitées, accessibles à une exérèse complète : chirurgie
    tumorale et ganglionnaire ± chirurgie des métastases
  • Radiothérapie externe de métastases osseuses ou cérébrales
  • Chimiothérapie palliative : fotemustine + dacarbazine
    Thérapie ciblée :
  • Inhibiteur de sérine-thréonine kinase = vémurafénib : si mutation BRAF V600E
  • Immunothérapie : Ac anti-PD1, anti-CTLA4 (ipilimumab) en 2nd ligne
43
Q

Mélanome : consultation onco-génétique ?

A

Indiquée si :

  • ≥ 2 mélanomes invasifs < 75 ans chez des apparentés de 1er ou 2nd degré
  • Antécédent personnel ou familial de mélanome oculaire, cancer du pancréas, cancer du rein, mésothéliome ou tumeur du système nerveux central
44
Q

Mélanome : surveillance stade 1 ?

A

Examen clinique tous les 6 mois pendant 3 ans puis tous les ans à vie
Education (auto-dépistage)

45
Q

Mélanome : surveillance stade 2A et 2B ?

A

Examen clinique tous les 3 à 6 mois pendant 3 ans puis tous les ans à vie
Education (auto-dépistage)
Option : échographie ganglionnaire tous les 3 à 6 mois pendant 3 ans

46
Q

Mélanome : surveillance stade 2C et 3 ?

A

Examen clinique tous les 3 mois pendant 3 ans, puis tous les 6 mois pendant 2 ans puis 1/an à vie
Education (auto-dépistage)
Echographie ganglionnaire tous les 3 à 6 mois pendant 3 ans
TDM ou 18FDG-TP-TDM 1/an pendant 3 ans

47
Q

Mélanome : surveillance stade 3C 4 ?

A

Examen clinique tous les 3 mois pendant 5 ans puis 1/an à vie
Option : échographie de la zone de drainage, autres examens d’imagerie en fonction des cas

48
Q

Naevus mélanocytaire : généralités ?

A

Hyperplasie mélanocytaire localisée = prolifération ou accumulation mélanocytaire anormale :

  • Etat normal : mélanocytes disposés de manière isolée entre les kératinocytes de la JDE (1 mélanocyte pour 20-30 kératinocytes : unité de mélanisation), production de mélanine, transférée aux kératinocytes via des dendrites
  • Origine neuro-ectodermique des cellules mélanocytaires : expriment la protéine S100, les précurseurs mélanocytaires n’atteignent l’épiderme qu’après leur migration et leur différenciation
  • Tumeur bénigne acquise (plus fréquente) = naevus; “gtains de beauté” : regroupement de cellules mélanocytaires en amas (thèques) dans l’épiderme et/ou le derme
  • Phénomènes malformatifs : d’origine incertaine, différenciation terminale des mélanocytes trop précoce et/ou migration bloquée : naevus congénitaux (hamartomes congénitaux), mélanose dermique (tache mongolique, naevus d’Ota…)
  • Tumeur maligne : mélanome
49
Q

Naevus mélanocytaire : histoire de la maladie ?

A
  • Apparition vers 4 à 5 ans, maximum vers 40 ans (moyenne = 20/personne) puis régression et raréfaction après 60 ans
  • Souvent plan chez l’enfant, et plus fréquemment tubéreux chez l’adulte
  • Adolescence : croissance en taille parallèle à la croissance
  • Grossesse : augmentation de taille (++ abdomen) et modifications pigmentaires possibles => Attention : formes de mélanomes possiblement agressifs (immunomodulation de la grossesse) => exérèse au moindre doute
50
Q

Naevus mélanocytaire : histologie ?

A

3 entités en fonction de la disposition des thèques :

  • Naevus jonctionnel : cellules dispersées et thèques dans la couche basale
  • Naevus dermique : thèques strictement intradermiques
  • Naevus mixte ou composé : thèques dans le derme et la JDE
  • Evolution : enfance composante jonctionnelle majoritaire, diminution ou disparition lors du vieillissement
  • Permet le DD avec le mélanome : surtout grâce à l’architecture plus que la cytologie => « Dysplasie » des mélanocytes ≠ synonyme de malignité
51
Q

Naevus mélanocytaire : FdR ?

A

= identiques au mélanome

  • phototype clair
  • exposition solaire
  • immunodépression
52
Q

Naevus mélanocytaire : clinique naevus commun ?

A
  • Naevus pigmenté : teinte brune variable, plan (naevus jonctionnel) ou légèrement bombé, à surface lisse, rugueuse voire verruqueuse (naevus mixte ou dermique)
  • Naevus tubéreux : peu/non pigmenté, à type d’élevure (papule, souvent en dôme), plutôt sur le
    visage, souvent mixte ou dermique, de surface lisse (naevus de Miescher) ou verruqueuse (naevus de
    Unna)
53
Q

Naevus mélanocytaire : clinique pigmentation ?

A
  • Naevus bleu : localisation dermique avec forte charge en mélanine, surtout à l’âge adulte, bénin, plan ou saillant de couleur bleu nuit, ++ visage et face d’extension des MS
  • Naevus achromique : généralement tubéreux, parfois centré par un poil, prédomine au visage et au tronc
54
Q

Naevus mélanocytaire : clinique naevus atypique ?

A

= NCA (naevus cliniquement atypique) : peut faire suspecter un mélanome

  • Grande taille (diamètre > 5 mm), couleur rosée/brune, asymétrique, irrégulier
  • Type jonctionnel
  • Marqueur phénotypique de risque mais se transforment très rarement, pas d’exérèse systématique
  • Parfois en grand nombre : sujet à haut risque de mélanome, rechercher ATCD familiaux
55
Q

Naevus mélanocytaire : topographie ?

A
  • Naevus du lit de l’ongle : mélanonychie en bande homogène, généralement multiple
    => Une modification récente ou le caractère mono-dactylique (unique) doit faire suspecter un
    mélanome
  • Naevus des muqueuses et des extrémités (paume, plante)
  • Naevus de topographie particulière car analyse anapath délicate : oreilles et seins
56
Q

Naevus mélanocytaire : lésions découvertes à la naissance ?

A
  • Naevus congénitaux : < 1% des naissances, évolution avec la taille du sujet, parfois surface irrégulière avec hypertrichose au fil de l’évolution
  • Naevus congénitaux de grande taille (> 20 cm de diamètre projeté à l’âge adulte) : rares, distribution à tendance métamérique, le plus souvent dorsale => risque accru de mélanome.
  • Tache bleue mongolique (très fréquente, présente chez la plupart des enfants d’origine africaine ou
    asiatique, 1% des enfants à peau claire) : tache ardoisée, s’apparentant à un naevus bleu congénital,
    d’environ 10 cm, dans la région lombo-sacrée, disparaît progressivement dans l’enfance
  • Naevus de Ota : généralement de distribution unilatérale, superposable aux territoires des 2
    branches supérieures du trijumeau, peut atteindre la sclérotique et la conjonctive
57
Q

Naevus mélanocytaire : halo naevus ?

A

= Phénomène de Sutton : développement d’un halo achromique (leucodermique, blanc), circulaire, autour d’un ou plusieurs naevus pigmentés, aboutissant à la disparition progressive du naevus

  • Surtout vers les 20-30 ans, sur le tronc : rassurer le patient
  • Dépigmentation plus tardive et d’aspect irrégulier : suspect de mélanome
58
Q

Naevus mélanocytaire compliqué : neavus traumatisé ?

A
  • Microtraumatisme répété (naevus des zones de friction ou de frottement, naevus du visage soumis au rasage) : n’augmente pas le risque de transformation maligne
  • Naevus localisé sur les zones photosensibles: n’augmente pas le risque de transformation maligne
    => l’exerèse des lésions régulièrement excoriées se discute à titre de confort
59
Q

Naevus mélanocytaire compliqué : folliculite sous/intra-naevique ?

A

= Naevus transitoirement inflammatoire et sensible

- Volontiers favorisée par au traumatisme ou l’inflammation d’un appareil pilo-sébacé

60
Q

Naevus mélanocytaire : pronostic ?

A

Risque de transformation
- Transformation des naevus communs en mélanome : possible, mais exceptionnelle (< 1/100 000), 80 % des mélanomes surviennent sans naevus
- Naevus congénitaux de petite taille : risque très faible, comparable aux naevus communs
- Naevus congénitaux géants : précurseurs potentiels de mélanome, risque dépend de la taille, de la
présence de lésions satellites et de la topographie médiane

Risque de mélanome
- Les naevus communs sont des marqueurs de risque de mélanome : si présent en grande nombre,
surtout si > 5 mm, atypiques, en cas d’antécédents familiaux ou chez le sujet à peau blanche

61
Q

Naevus mélanocytaire : diagnostic différentiel ?

A
  • Lentigo : macules pigmentées, de teinte uniforme,de quelques millimètre de diamètre à contours +/- géographiques en “tache de peinture” sur les zones photo-exposées ou zones de coup de soleil
  • Ephélides (« taches de rousseur ») : semis de petites macules brun clair, en zone photo-exposée uniquement
  • Histiocytofibrome (bénin) : dure à la palpation (infiltration dermique) avec invagination centrale, bénin
  • Kératose séborrhéique : tumeur épithéliale bénigne, prolifération épidermique, très fréquente > 40 ans, surface rugueuse, bords rectilignes
  • Carcinome basocellulaire nodulaire pigmenté
  • Angiome, surtout thrombosé
  • Mélanome => en cas de doute diagnostique, l’exérèse chirurgicale avec examen histologique de la lésion s’impose
62
Q

Naevus mélanocytaire : traitement ?

A

Exérèse : sous AL, au bistouri à lame, en passant à 2 mm des limites macroscopiques de la lésion, avec examen anatomopathologique systématique, ne provoque pas sa transformation (idée reçue)

  • Exérèse à titre diagnostique : lésion pigmentée suspecte => temps de réflexion compressible (« urgence »)
  • Exérèse à titre fonctionnel/esthétique : naevus disgracieux (naevus tubéreux et/ou pileux du visage…) ou régulièrement traumatisé => temps de réflexion incompressible (médico-légal)
63
Q

Tumeur à HPV : généralités ?

A
  • Lésions épithéliales cutanées bénignes = verrues, ou muqueuses = condylomes
  • Parfois associées à un risque néoplasique : muqueuse > peau
64
Q

HPV : généralités sur le virus ?

A

= Définit selon leur génotypes (plus de 120, caractérisées selon la séquence d’ADN), et non leur sérotype
- Très résistants au froid et à la chaleur
- Transmission par contact, à l’occasion d’une effraction épithéliale ou d’une macération cutanée
- Tropisme exclusif pour les épithéliums malpighiens (kératinocytes de la couche basale)
- Durée d’incubation : entre 3 semaines et plusieurs mois selon le statut immunitaire de l’hôte
- Cycle : réplication virale en profitant de la prolifération de la cellule hôte (koïlocyte = aspect particulier des
kératinocytes), persistance à l’état latent sous forme épisomale d’ADN viral libre (infection latente, porteur sain) ou intégration dans le génome cellulaire (=> risque oncogène)
- Le plus souvent co-carcinogène nécessaire : UV +++, tabac, immunosuppression (transplantés/VIH+++)
- HPV muqueux à haut risque oncogène (16, 18, 31, 33) : peuvent être directement carcinogène

65
Q

Verrue HPV : généralités ?

A
  • Prévalence de 7 à 10%, plus fréquente chez l’enfant et adulte jeune
  • Favorisé par les microtraumatismes ou la fréquentation des piscines et des salles de sport (douche)
  • Profession exposées aux verrues des mains (HPV7) : bouchers, vétérinaires, abattoirs, poissonniers
  • Plus fréquent et plus sévère chez les immunodéprimés, augmentation avec la durée et l’intensité de l’immunodépression chez les greffés => photoprotection, dépistage +++
66
Q

Tumeur à HPV : verrue plantaire ?

A
  • Myrmécie (HPV1, plus fréquente) : verrue profonde, douloureuse à la pression, unique ou multiples,
    circonscrite par un épais anneau kératosique recouvrant partiellement la région centrale dont la surface kératosique et papillomateuse est piquetée de points noirs (microhémorragies)
  • Verrues en mosaïque (HPV2) : non douloureuse, multiples verrues regroupées en placard kératosique
67
Q

Tumeur à HPV : verrue vulgaire ?

A

= Verrues vulgaires communes, à HPV2 : principalement de la face dorsale des mains et des doigts, plus rarement palmaires
- Elevures de 3 à 4 mm, de surface hémisphérique hérissée de saillies visqueuses kératosiques, parfois
sillonnées de crevasses, parfois confluentes
- Verrues péri-unguéales et sous-unguéales : altérations unguéales => traitement
- Autre localisation (moins fréquente) : visage, cuir chevelu, sous forme de verrues filiformes disposées
autour des orifices ou criblant la région cervicale et la barbe (auto-inoculation par le rasage)

68
Q

Tumeur à HPV : verrue plane commune ?

A

= Dues à HPV3 : localisation préférentielle au visage, au dos des mains et sur les membres
- Petites papules jaunes, brunes ou chamois, à surface lisse ou finement mamelonnée, parfois disposées
linéairement (suivant des stries de grattage) ou en nappes confluentes
- Régression habituelle <2 ans

69
Q

Tumeur à HPV : diagnostic différentiel ?

A
  • Durillon : épaississement cutané par frottement chronique (pieds +++, points d’appui)
  • Cicatrice fibreuse
  • Granulome secondaire à l’inclusion d’un corps étranger
  • Tumeur maligne : mélanome achromique de la plante des pieds +++
  • Verrues péri-unguéales persistantes : à distinguer d’un carcinome in situ
70
Q

Tumeur à HPV : traitement ?

A
  • Régression le plus souvent spontanée, pas de traitement spécifique des infections à HPV, traitement en fonction des symptômes et du vécu, pas d’acharnement thérapeutique
  • Récidive dans 30% des cas après éradication des lésions
  • Destruction chimique par kératolytique = acide salicylique, collodion salicylé : simple, non douloureux, appliqué après décapage mécanique, quotidiennement sur la verrue en protégeant la peau saine pour une durée prolongé
  • Cryothérapie (azote liquide après décapage au bistouri de la couche cornée, douloureuse)
  • Laser CO2 : sous AL, risque de cicatrice
    => Chez l’enfant, le traitement des verrues ne doit jamais être agressif
  • Prévention : éviction la diffusion (vernis incolore dessus si piscine ou sport pieds nus), soins d’hygiènes simples au sein d’une famille (serviettes individualisées…)