Infection cutanéo-muqueuse Flashcards

1
Q

Infection bactérienne cutanéo-muqueuse : généralités ?

A
  • S. aureus : résistant à l’amoxicilline, sensible à la pénicilline M (oxacilline) et à l’Augmentin® dans 95% des cas
  • Streptococcus pyogenes = streptocoque β-hémolytique du groupe A : sensible à l’amoxicilline dans 100% des cas
  • Antibiothérapie de 2nd intention (en cas d’allergie) : pristinamycine ou clindamycine
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2
Q

Impétigo : généralités ?

A

= infection de la couche cornée de l’épiderme à S. aureus (70-90% en France), streptocoque A ou les 2
- Particulièrement fréquent chez l’enfant et en milieu défavorisé
- Très contagieux : auto-inoculation, petites épidémies familiales ou de collectivité
- Impétigo primaire (rare) ou impétiginisation = sur dermatose préexistante (eczéma, varicelle, lésion de grattage (gale, pédiculose…) ou autre dermatose), surtout chez l’adulte
=> En cas d’impétiginisation sans dermatose connue : évoquer une gale ou une pédiculose (surtout à la nuque)

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3
Q

Impétigo bulleux staphylococcique : clinique ?

A

= Production locale de toxine exfoliatine A ou B ciblant la desmogléine 1 => rupture de cohésion des kératinocytes

  • Lésion élémentaire : bulle fragile
  • Rapidement bulle trouble, puis pustule ou rupture laissant place à une érosion suintante ou recouverte de croûtes jaunâtres mélicériques (couleur miel)
  • Localisation : peut toucher toute zone de la peau, classiquement péri-orificielle (péribuccale chez l’enfant, péri-anale, péri-génitale chez le nourrisson)
  • Regroupement de lésions multiples : placards polycycliques à contours circinés
  • Signes associés : apyrexie, état général conservé, parfois ADP satellite
  • Forme clinique disséminée : en particulier chez le nouveau-né et le nourrisson
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4
Q

Impétigo crouteux streptococcique : clinique ?

A

= Distinction clinique difficile avec l’impétigo staphylococcique, de peu d’intérêt
- Complication (exceptionnelle) : glomérulonéphrite post-streptococcique, RAA

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5
Q

Echtyma : clinique ?

A

= Variante clinique évoluée : impétigo creusant, plus particulièrement au streptocoque A
- Ulcération profonde du derme, initialement recouverte par une croûte épaisse noirâtre entourée d’un halo inflammatoire, laissant une cicatrice séquellaire
- Le plus souvent au membre inférieur, chez l’adulte, volontiers diabétique ou éthylique
=> A distinguer de l’ecthyma gangrenosum à Pseudomonas chez l’immunodéprimé

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6
Q

Impétigo : examens complémentaires ?

A

=> Diagnostic clinique : aucun examen nécessaire
- Prélèvement pour examen bactériologique seulement à but épidémiologique ou en cas d’échec de traitement : mise en évidence de S. aureus, streptocoque A ou des 2

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7
Q

Impétigo : traitement ?

A
  1. Traitement local
    = En cas de forme peu étendue : surface atteinte < 2%, ≤ 5 sites lésionnels, non extensif
    - Antiseptiques locaux pluriquotidiens = polyvidone iodé, chlorhexidine, solution de Dakin : sous forme de pommade (ramollit la croûte et favorise la cicatrisation)
    - Antibiotiques topiques : acide fusidique ou mupirocine 2 à 3 fois/jour pendant 5 à 7 jours
  2. Traitement systémique
    = En cas de lésions multiples étendues : surface atteinte > 2%, ≥ 10 sites lésionnels, impétigo bulleux ou ecthyma ou extension rapide => antibiothérapie pendant 7 jours :
    - Céfadroxil (C1G) ou Augmentin® chez l’enfant
    - Céfalexine (C1G) ou Pristinamycine chez l’adulte
  3. Mesures associées
    - Renforcement des mesures d’hygiène personnelle : douche quotidienne, lavage des mains, brossage des ongles, changement de vêtements fréquents
    - Eviction scolaire pendant 72h après antibiothérapie dans les collectivités d’enfants (non systématique si les lésions peuvent être protégées)
    - Traitement étiologique d’une dermatose prurigineuse sous-jacente
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8
Q

Folliculite superficielle : clinique ?

A

= Infection de la partie superficielle du follicule pilo-sébacé (ostium folliculaire) à S.aureus dans la majorité des cas
- Pustule centrée par un poil, associée à un érythème périfolliculaire
- Localisation : nombre variable, siège sur les régions pileuses des cuisses, périnée, bras, dos, paupière
(orgelet), favorisé par la macération et l’application de dermocorticoïdes
- Sycosis de la barbe : forme clinique particulière localisée à la face, caractérisée par l’extension et la
chronicité des lésions, favorisée par le rasage

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9
Q

Furoncle : clinique ?

A

= Folliculite profonde et nécrosante avec atteinte du follicule pilo-sébacé en totalité, à S.aureus dans la majorité des cas
- Papule ou nodule inflammatoire, douloureux, centré par une pustule sur une zone pileuse, sans poil (le poil disparaît par nécrose), puis constitution de pus avec zone nécrotique (bourbillon)

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10
Q

Folliculite, furoncle : diagnostic différentiel ?

A
  • Autre folliculite : dermatophyte (kérion), folliculite candidosique, pityrosporique ou à BGN
  • Folliculite non infectieuse : maladie de Behçet, maladie de Crohn, folliculite à éosinophiles
  • Hidradénite suppurée = maladie de Verneuil : syndrome suppuratif chronique des plis axillaires, sous-
    mammaires et ano-périnéaux
  • Kyste épidermique inflammatoire ou surinfecté sur le visage : notion de kyste préexistant
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11
Q

Folliculite, furoncle : complications ?

A
  • Anthrax : conglomérat de plusieurs furoncles
  • Furonculose = répétition de furoncles sur plusieurs mois : généralement à S. aureus
  • Abcès primitif
  • Lymphangite
  • Complication systémique = porte d’entrée : bactériémie, localisation secondaire (rare)
  • Staphylococcie maligne de la face (grave, rare) = complication d’un furoncle localisé dans la zone centro-faciale, au dessus de la ligne horizontale des lèvres (zone de drainage veineux vers le sinus caverneux) : thrombophlébite septique des veines de la région centro-faciale, avec risque de thrombophlébite du sinus caverneux
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12
Q

Folliculite, furoncle : examens complémentaires ?

A

=> Diagnostic clinique : aucun bilan nécessaire en cas de forme non compliquée
- Forme compliquée ou furonculose : NFS, sérologie VIH, EPP, glycémie à jeun, recherche de portage nasal

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13
Q

Folliculite : traitement ?

A
  • Mesures d’hygiène générales : lavage des mains à l’antiseptique (chlorhexidine ou polyvidone iodée), éviter la manipulation du furoncle, éventuellement isoler la lésion par un pansement
  • Soins antiseptiques locaux pluriquotidiens (solution, crème, pommade) : chlorhexidine, polyvidone iodée
  • En cas de sycosis : mousse à raser antiseptique, rasoirs jetables, espacer le rasage

Antibiothérapie PO uniquement si forme profuse :

  • Augmentin en 1ère intention
  • Pristamycine si allergie
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14
Q

Furoncle : traitement ?

A
  • Mesures d’hygiène générales : lavage des mains à l’antiseptique (chlorhexidine ou polyvidone iodée), éviter la manipulation du furoncle, éventuellement isoler la lésion par un pansement
  • Soins antiseptiques locaux pluriquotidiens (solution, crème, pommade) : chlorhexidine, polyvidone iodée
  • Pansement imbibé d’alcool à 70° ou d’antiphlogistique : discuté
  • Antibiothérapie réservée aux terrains avec comorbidités, ou à risque de complication (furoncle
    de la face avec risque de staphylococcie maligne) : pristamycine ou clindamycine pour une durée de 5-7 jours
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15
Q

Furonculose : traitement ?

A
  • Mesures d’hygiène générales : lavage des mains à l’antiseptique (chlorhexidine ou polyvidone iodée), éviter la manipulation du furoncle, éventuellement isoler la lésion par un pansement
  • Soins antiseptiques locaux pluriquotidiens (solution, crème, pommade) : chlorhexidine, polyvidone iodé
  • Ecouvillonnage d’un furoncle, prélèvement nasal des 2 narines (recherche d’un portage de S.aureus) ± prélèvement du périnée si furonculose des fesses ou MI
  • Désinfection des principaux gîtes de portage (aisselles, périnée et vestibules narinaires) par
    toilettes antiseptiques et application de pommades antibiotiques 2 fois/ jour (acide fusidique, mupirocine excepté sur les muqueuses…)
  • Antibiothérapie PO pendant 7 jours si lésions multiples actives : clindamycine ou pristamycine
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16
Q

Infection cutanée staphylococcique : panaris ?

A

= Infection du repli unguéal : repli unguéal inflammatoire et douloureux, augmenté de volume
- TTT : antiseptiques locaux ± incision et drainage, antibiotique systémique si résistance, collection ou complication

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17
Q

Infection cutanée staphylococcique : abcès ?

A

= Collection de pus :
- Abcès primaire ou spontané : majoritairement à S. aureus (notamment PVL+)
- Abcès 2ndr (toxicomanie, inoculation…) : à S. aureus (majorité) ou autres germes
- Nodule ou plaque érythémateuse inflammatoire et très douloureux
- Après quelques jours : consistance molle (témoin de la collection), fluctuation à la palpation
- Lymphangite et/ou ADP satellites parfois associées, fièvre rare, état général conservé
- Analyse bactériologique du pus : identification de la bactérie
- Traitement chirurgical essentiellement : mise à plat de l’abcès sous AL ou AG
- Antibiothérapie (faible efficacité) : en cas de localisation critique (visage), immunodépression,
volume important > 5 cm, échec du drainage, âges extrêmes ou présence de signes généraux => clindamycine, pristamycine, pénicilline M ou céfazoline

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18
Q

Infection cutanée staphylococcique : lymphangite ?

A

= Infection du réseau lymphatique : généralement à S. aureus ou à streptocoque A

  • Traînée linéaire inflammatoire érythémateuse, partant généralement de l’origine de l’infection et se dirigeant vers le relai ganglionnaire locorégional
  • Accompagné d’ADP satellites et parfois de fièvre, état général conservé
  • TTT : antibiothérapie systémique adaptée au prélèvement
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19
Q

Infection cutanée staphylococcique : thrombophlébite superficielle ?

A

= Caractère thrombogène de S. aureus (permet le développement de l’infection, à l’origine d’emboles
septiques et de localisations 2ndr) : thrombose septique du réseau veineux superficiel, qui peut se
propager vers les veines profondes, le plus souvent complication d’une pose de perfusion
- Cordon inflammatoire, induré à la palpation, débutant au site d’infection, fébricule

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20
Q

Infection cutanée staphylococcique : cellulite ?

A

= Dermo-hypodermite : non due à S. aureus mais souvent associé à une lésion cutanée à S. aureus
- Plaque inflammatoire érythémateuse et douloureuse, généralement avec un œdème local et fièvre

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21
Q

Infection cutanée staphylococcique : infection secondaire de plaie ?

A
  • Lésion inflammatoire (douleur, érythème), présence de pus (non obligatoire) et rarement fièvre +/- ADP
  • Distinction difficile entre colonisation et infection, surtout pour les plaies chroniques
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22
Q

Infection cutanée staphylococcique : manifestation systémique ?

A

= Manifestation dermatologique de la diffusion systémique d’une toxine : Staphylococcal Scalded Skin
Syndrome (SSSS), Toxic Shock Syndrom

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23
Q

Erysipèle : généralités ?

A

= Dermo-hypodermite bactérienne aiguë non nécrosante : le plus souvent à un streptocoque (A, B, C ou G)

  • Symptomatologie marquée principalement liée à un superantigène, malgré une prolifération bactérienne peu intense
  • Concerne surtout l’adulte > 40 ans, rare chez l’enfant, atteinte du membre inférieur dans 90% des cas
  • Principaux facteurs favorisants : lymphoedème chronique ++, insuffisance veineuse, obésité
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24
Q

Erysipèle : clinique ?

A
  • Fièvre variable, de 38 à 40°C, avec frissons : 1er signe
  • Placard cutané inflammatoire bien circonscrit et oedémateux, douloureux
  • Bourrelet périphérique : rare sur la jambe, fréquent au visage
  • Décollements bulleux superficiels et purpura localisé possibles (conséquences de l’œdème dermique)
  • ADP inflammatoires régionales et/ou lymphangite fréquente
  • Absence de nécrose, de crépitation, de signe de choc ou d’hypoesthésie
    => Rechercher une porte d’entrée locorégionale : fissuration inter-orteil (mécanique, mycosique), piqûre, plaie…
  • Forme bulleuse, purpurique, voire nécrotique
  • Au visage (rare) : placard inflammatoire souvent unilatéral, très oedémateux, avec bourrelet périphérique marqué
  • Plus rarement : membre supérieur, abdomen, thorax (suite de mammectomie), fessier
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25
Q

Erysipèle : examens complémentaires ?

A

=> Diagnostic clinique : aucun examen complémentaire nécessaire en l’absence de signe de gravité

  • Hyperleucocytose souvent marquée (> 12 G/L) avec PNN > 7 G/L
  • Syndrome inflammatoire biologique marqué : CRP précocement élevée, souvent > 150 mg/L
  • Examen bactériologique : peu contributif (rarement positif au niveau de la porte d’entrée ou d’hémocultures)
  • Echographie-Doppler du MI : non systématique, seulement si suspicion de thrombose veineuse profonde
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26
Q

Erysipèle : diagnostic différentiel ?

A
  • Thrombose veineuse surale
  • Dermo-hypodermite de stase (sur insuffisance veineuse) : bilatérale, subaiguë/chronique, sans fièvre
  • Fasciite nécrosante : fièvre persistante sous antibiotique ou hypothermie, collapsus, AEG important, douleur très intense ou évoluant vers une hypoesthésie, induration diffuse et rapidement extensive, zones cyaniques et/ou nécrotiques, crépitation exploration chirurgicale en urgence ± IRM si disponible
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27
Q

Erysipèle : traitement ?

A

=> Hospitalisation seulement si : doute diagnostique, signes généraux marqués, complications, comorbidités
significatives (diabète, insuffisance cardiaque…), contexte social défavorable ou absence d’amélioration à 72h
- Guérison sous antibiothérapie : apyrexie en 2-3 jours, disparition des lésions cutanées généralement en 10 jours
- Récidive : risque évolutif principal = 20%, favorisée par l’insuffisance veineuse ou une lymphangite chronique, la persistance d’une porte d’entrée (ulcère de jambe, intertrigo inter-digito-plantaire) et le surpoids
=> 1% de mortalité

  1. Antibiothérapie
    = Antibiothérapie systémique antistreptococcique :
    - Amoxicilline : oral ± début IV, 50-100 mg/kg en 3 prises/j pendant 7 jours
    - Augmentin® si doute sur autre bactérie en cause (S. aureus)
    - 2nd intention (si allergie) : pristinamycine ou clindamycine (15% de résistance)
  2. Mesures associées
    - Repos au lit non strict avec surélévation des membres inférieurs, arceau
    - Antalgique en cas de douleur
    - Anticoagulation préventive seulement si terrain à risque de maladie thromboembolique
    - Traitement adapté de la porte d’entrée
    => Anti-inflammatoire systémique formellement déconseillé : risque de fasciite nécrosante
  3. Prévention des récidives
    - TTT d’une porte d’entrée persistante : antifongique topique si intertrigo mycosique…
    - Prise en charge des facteurs favorisants : insuffisance veino-lymphatique, obésité…
    - En cas de récidives multiples = > 2 épisodes/an malgré la correction des facteurs favorisants :
    antibiothérapie au long cours possible par benzathine-benzylpénicilline toutes les 2-4 semaines pendant > 6 mois
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28
Q

Dermohypodermite nécrosante : généralités ?

A

= Prolifération bactérienne intense, généralement à streptocoque A en association avec d’autres bactéries type BGN, anaérobie (Clostridium…), avec nécrose évoluant de la profondeur vers la superficie => urgence vitale (30% de mortalité)

  • Fasciite nécrosante associée en cas d’atteinte des aponévroses superficielles et fascias profonds intermusculaires
  • Terrain favorisant : diabète, artériopathie, mauvais état général, prise d’AINS
  • Localisation : membre inférieur (plus fréquent), cervico-faciale (« cellulite » d’origine dentaire, chirurgie), thoraco-abdominale (chirurgie surtout), périnéale = gangrène de Fournier (lésion péri-anale ou chirurgie, surtout anale)

Classification :

  • Type 1 : infection poly-microbienne à anaérobies, CGP et BGN
  • Type 2 : infection mono-microbienne à streptocoque A ou S. aureus
  • Type 3 : infection à Vibrio vulnificus (contamination en eau chaude en Asie)
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29
Q

Dermohypodermite nécrosante : clinique ?

A

= Présentation identique à un érysipèle avec présence de signes de gravité :

  • Signes généraux marqués : sepsis grave, choc septique
  • Douleur intense, non soulagée par les antalgiques de palier 1 et 2, s’étendant au-delà des lésions
  • Induration des tissus au-delà des lésions visibles
  • Evolution défavorable malgré l’antibiothérapie adaptée au diagnostic d’érysipèle
  • Extension rapide en quelques heures
  • Signes locaux (à un stade tardif) : placards grisâtres, hypoesthésie, évoluant vers la nécrose (tâches cyaniques, bulles hémorragiques, aspect livide et atone de la peau)
  • Crépitation neigeuse en cas d’association avec des bactéries anaérobies
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30
Q

Dermohypodermite nécrosante : examens complémentaires ?

A
  • Bilan : bilan pré-opératoire, hémocultures (positives dans 10-20% des cas)
  • Prélèvements bactériologiques peropératoires (aérobie et anaérobie)
  • Imagerie uniquement si réalisable rapidement = IRM (référence), scanner, voire échographie ou Rx : apprécie l’extension en profondeur de la nécrose (épaississement, infiltration hétérogène, bulles d’air)
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31
Q

Dermohypodermite nécrosante : traitement ?

A

=> Hospitalisation urgente en réanimation : mesures non spécifiques de réanimation

  1. Traitement chirurgical
    - Débridement chirurgical large des tissus nécrosés, lavage abondant, mise en place de drain
    - Reprises si besoin les jours suivant (tant que réapparaissent des zones de nécrose)
    - Amputation parfois nécessaire
    - Dans les formes périnéales : dérivation digestive (colostomie) et urinaire
    - Chirurgie reconstructrice si besoin dans un 2nd temps : lambeaux, greffes…
  2. Antibiothérapie
    = IV à forte dose, secondairement adaptée, pour une durée de 14 à 21 jours
    - Membres ou région faciale : Augmentin® + clindamycine (anti-toxinique)
    - Abdomino-périnéale : pipéracilline-tazobactam ou imipénème + métronidazole
    - Post-opératoire ou nosocomiale : pipéracilline-tazobactam ou imipénème
    - Toxicomane : Augmentin® ou pénicilline M (anti-SASM) ± vancomycine (anti-SARM)
    - En cas de sepsis grave : + aminoside (gentamycine si communautaire, amikacine si nosocomiale)
  3. Autres
    - Oxygénothérapie hyperbare : efficacité prouvée en cas d’infection à germes anaérobies
    - Ig polyvalentes : anti-toxinique, efficacité prouvée en cas d’infection streptococcique
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32
Q

Myosite ?

A

= Myo-nécrose ou myosite bactérienne : atteinte primitive ou prédominante du muscle, avec ou sans nécrose, fréquemment associée à une atteinte des fascias et de l’hypoderme
- Généralement mono-microbien : Clostridium, surtout C. perfringens (90%), streptocoque A, S. aureus
- Après un traumatisme (plaie souillée), en post-opératoire (amputation), pied diabétique, brûlure, escarre, injection IM
- Début brutal avec œdème tendu, très douloureux, signes cutanés peu marqués (peau pâle puis rouge-violacée), crépitation sous-cutanée, signes généraux marqués
=> Urgence chirurgicale : prise en charge identique à la dermo-hypodermite nécrosante

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33
Q

Infection cutanéo-muqueuse à candida : généralités ?

A

Candida albicans : levure endo-saprophyte du tube digestif et des muqueuses génitales féminines (non retrouvé sur la peau)
- Peut passer de l’état saprophyte à l’état pathogène sous l’influence de divers facteurs favorisant
Infestation:
- Endogène principalement : porte d’entrée digestive ou génitale
- Exogène (rare): chorio-amniotite par vaginite candidosique chez la mère, candidose sexuellement transmissible
- Septicémie ou lésion viscérale profonde (très rare) : immunosuppression, neutropénie, nouveau-né prématuré

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34
Q

Infection cutanéo-muqueuse à candida : FdR ?

A

Facteurs locaux

  • Humidité/macération : contacts répétés avec l’eau, occlusion, obésité, transpiration…
  • pH acide, irritation chronique (prothèse dentaire, mucite post-radique…), xérostomie

Facteurs généraux

  • Immunosuppression : congénitale, âges extrêmes, grossesse, immunosuppresseur, corticoïdes, VIH, diabète
  • Terrain : pâtissiers (contacts cutanés répétés avec le sucre)
  • Antibiotiques généraux, oestroprogestatifs
35
Q

Candidose buccale et digestive : généralités ?

A

= Touche 1 ou plusieurs segments du tube digestif, prédominante aux extrémités (bouche et anus) : fréquent aux âges extrêmes (nouveau-né, sujet âgé, surtout avec prothèse dentaire), immunodéprimés ou sous antibiotique

36
Q

Candidose buccale : clinique ?

A
  • Perlèche : intertrigo de la commissure labiale, uni- ou bilatérale, avec un fond érythémateux du pli, fissuraire, voire macéré, et extension possible à la peau adjacente et aux lèvres (chéilite)
  • Glossite : langue érythémateuse et dépapillée, souvent associée à la stomatite
  • Stomatite : sécheresse buccale (xérostomie), sensation de cuisson, goût métallique, parfois
    érythémateuse (gencives et palais : muqueuse brillante, rouge, vernissée et douloureuse), dysgueusie
  • Muguet = face interne des joues : érythème recouvert d’un enduit blanchâtre, se détachant facilement au raclage, avec extension possible au pharynx (dysphagie)
    => En l’absence de facteur favorisant retrouvé : dépistage VIH
37
Q

Candidose buccale : diagnostic différentiel ?

A
  • Stomatite : autres inflammations de la muqueuse buccale (leucoplasie, lichen plan..)

Glossite :

  • Langue géographique (glossite exfoliatrice marginée) : plaque rouge dépapillée entourée d’une bordure blanche, mobile d’un jour à l’autre
  • Langue noire villeuse : simple oxydation des papilles du dos de la langue
  • Glossite carentielle ou métabolique
  • Perlèche : streptococcique, syphilitique, herpétique, nutritionnelle
38
Q

Candidose digestive : clinique ?

A
  • Candidose oesophagienne (plus rare) : généralement par extension d’une candidose buccale, doit faire
    rechercher une immunodépression (notamment VIH avec CD4 < 400, hémopathie, traitement)
  • Candidose gastro-intestinale : généralement accompagnant une candidose bucco-oesophagienne,
    possiblement révélée par une diarrhée => ATTENTION un prélèvement de selles positif ne signe pas l’infection car SAPROPHYTE
  • Candidose ano-rectale : anite prurigineuse, érythémateuse, érosive et suintante, avec atteinte péri-
    anale pouvant se prolonger par un intertrigo inter-fessier avec fines pustules inflammatoire en périphérie

Diagnostic différentiel
- Atteinte péri-anale : anite streptococcique, macération, hémorroïdes

39
Q

Candidose génitale : généralités ?

A
  • Caractère sexuellement transmissible controversé surtout chez la femme
  • Possible survenue chez l’enfant par extension d’une dermatite fessière ou d’une anite candidosique
40
Q

Vulvo-vaginite candidosique : clinique ?

A

= Femmes jeunes et d’âge moyen, surtout pendant la grossesse, rare > 50 ans
- Lésions érythémateuses et oedémateuses, puis enduit blanchâtre et leucorrhées, souvent
abondantes, blanc jaunâtre, stagnant dans les plis de la muqueuse vulvo-vaginale
- Prurit, souvent intense, possiblement accompagné de dyspareunie
- Fréquente extension aux plis inguinaux et au pli inter-fessier
- Possible cervicite érosive ou urétrite (dysurie, pollakiurie) associée
- Forme récidivante ou chronique : prolifération répétée d’une colonisation saprophyte, retentissement psychologique ++

41
Q

Vulvo-vaginite candidosique : diagnostic différentiel ?

A
  • Infectieuse : bactérienne, parasitaire (trichomonase)
  • Inflammatoire : lichen scléreux (surtout femme ménopausée), eczéma de contact, lichénification, psoriasis
  • Adénocarcinome intra-épithélial à cellules claires (maladie de Paget), carcinome épidermoïde in situ
42
Q

Candidose génitale masculine : clinique ?

A

= Peu fréquente, souvent pauci-symptomatique : picotements post-coïtal, sans lésion détectable
- Balanite et balano-posthite : lésion érythémateuse, rarement pustuleuse du gland, du sillon balano-
préputial et/ou du prépuce
- Méatite : érythème péri-méatique, dysurie, prurit, exceptionnellement écoulement purulent blanc
verdâtre => à authentifier par prélèvement mycologique
- Urétrite masculine : exceptionnelle, sur terrain favorisant

43
Q

Candidose génitale masculine : diagnostic différentiel ?

A
  • Infection : syphilis secondaire, herpès génital
  • Irritative (balanite de macération) ou inflammatoire (psoriasis)
  • Carcinome intra-épithélial : érythroplasie de Queyrat biopsie au moindre doute
44
Q

Intertrigo candidosique : généralités ?

A

= Le plus souvent auto-inoculation à partir d’un réservoir digestif ou vaginal, favorisé par la macération, l’obésité, le diabète et le manque d’hygiène : évolution souvent chronique, récidivante
- Lésion à fond érythémateux, recouvert d’un enduit crémeux malodorant, avec une fissure fréquente au fond du pli, limitée par une bordure pustuleuse ou une collerette desquamative

45
Q

Intertrigo des grands plis : clinique ?

A

= Plis génito-cruraux, inter-fessier, sous-mammaires ou du repli abdominal chez l’obèse

  • Débute au fond du pli par une fissure prurigineuse bilatérale et symétrique, atteinte souvent associée = “complexe des grands plis”
  • Evolution centrifuge avec en périphérie de petites pustules ou une fine desquamation
46
Q

Intertrigo des grands plis : diagnostic différentiel ?

A
  • Intertrigo dermatophytique : surtout des plis inguinaux et interdigitaux plantaires
  • Psoriasis inversé : intertrigo vernissé, bien limité, parfois papuleux, sans pustule ni aspect en collerette en périphérie à évoquer en cas d’intertrigo résistant à un traitement bien conduit, ou de plaque psoriasique typique en dehors des plis
  • Dermatite de contact allergique (prurigineuse, suintante) ou caustique (sèche, crevassée)
  • Intertrigo microbien : staphylocoque, streptocoque ou pyocyanique associé à Candida albicans => intertrigo douloureux, fissuraire ou répondant mal à l’antifongique
  • Erythrasma = intertrigo à corynébactéries : tache brune, volontiers symétrique, de teinte homogène, asymptomatique, fluorescence rouge corail en lumière de Wood
47
Q

Intertrigo des petits plis : clinique ?

A

= Interdigitaux des mains (plus fréquent) ou des pieds, péri-ombilical, péri-anal, rétro-auriculaire
Facteurs favorisants :
- Contact avec l’eau (plongeur en restaurant, ménagère)
- Hyperhydrose (transpiration excessive)
- Occlusion : port de chaussures de sécurité, bottes…

Diagnostic différentiel : dermatophytose, dyshidrose, psoriasis

48
Q

Folliculite candidosique du cuir chevelu ?

A

= Inflammation et suppuration douloureuse du follicule pilosébacée par C. albicans
- Volontiers associées à la toxicomanie IV (témoin d’une septicémie)
Diagnostic différentiel : folliculite microbienne, pityrosporique, inflammatoires

49
Q

Onychomycose candidosique : clinique ?

A

= Atteinte préférentielle des mains, favorisé par contact avec l’eau (ménagère, artisan pâtissier)
- Périonyxis (ou paronychie) : tuméfaction douloureuse de la zone matricielle et du repli sus-unguéal, possible sudation de pus à la pression
- Onyxis = envahissement de la tablette unguéale : teinte marron verdâtre dans les régions proximales et latérales => évolution chronique, par poussées intermittentes
- Surinfection bactérienne fréquente, notamment à Pseudomonas (teinte bleu-vert)
=> Diagnostic histologique systématique par prélèvement unguéal

Diagnostic différentiel :

  • Périonyxis bactérien
  • Onyxis à dermatophyte, psoriasis (vulgaire, pustuleux), lichen, pelade, microtraumatismes
50
Q

Candidose cutanée congénitale ?

A

= Pustulose diffuse du nouveau-né = consécutive à une chorio-amniotite par vulvo-vaginite maternelle en fin de grossesse : rare, de très bon pronostic
- A différencier de la candidose systémique gravissime : nouveau-né prématuré de faible poids de naissance, contaminé au cours du passage dans la filière génitale (mauvais pronostic)

51
Q

Candidose cutanéo-muqueuse chronique ?

A

= Lié à un déficit congénital de l’immunité cellulaire vis-à-vis de C. albicans : très rare

  • Surtout chez l’enfant : atteinte unguéale, buccale, cutanée (granulomes moniliasiques)
  • Plus discrète chez l’adulte
52
Q

Infection cutanéo-muqueuse à candida : diagnostic mycologique ?

A

= Non systématique en routine : présentation clinique souvent évidente ou efficacité d’un traitement antifongique local

  • Indication: atypie, doute diagnostique (avant traitement), unguéale ou lésion récidivante ou résistante au traitement
  • Prélèvement de lésion cutanéo-muqueuse à l’écouvillon, ou de l’ongle (découpage d’un fragment de tablette)

Examen direct

  • Recherche de levures bourgeonnantes
  • Présence de pseudo-filaments ou de filaments : signe le pouvoir pathogène de C. albicans

Culture sur milieu de Sabouraud
- Développement des colonies en 48h : caractérisation de l’espèce en cause
=> Mise en évidence de C. albicans :
- Site cutané : diagnostic (absent de la peau saine)
- Site muqueux : interprétation selon le nombre de colonies

53
Q

Infection cutanéo-muqueuse à candida : généralités sur le traitement ?

A
  1. Antifongique local : systématique
    - Imidazolé en 1ère intention : clotrimazole, bifonazole, éconazole, genticonazole, isoconazole, kétoconazole,
    miconazole, omoconazole, oxiconazole, sertaconazole, tioconazole
    - Pyridone : ciclopiroxolamine
    - Allylamine : terbinafine, d’efficacité moindre
  2. Antifongique systémique : atteinte étendue, inaccessible à traitement local simple (ongle) ou immunodéprimé
    => Aucun antifongique oral n’est autorisé chez la femme enceinte
    - Fluconazole (Triflucan®) : IV ou po, nombreuses interactions médicamenteuses (AVK, sulfamides…)
    - Polyène = amphotéricine B ou nystatine : orale (action seulement digestive) ou IV
54
Q

Stratégie thérapeutique : candidose buccale de l’immunocompétent ?

A

TTT local :
- Nystatine : 4 à 8 comprimés à sucer/jour
- Amphotéricine B : en suspension, 4 cuillères à café 2 fois/jour
- Miconazole : en gel buccal, 2 cuillères 4 fois/j (CI : AVK/sulfamide)
- Durée : 1 à 3 semaines
- Produits maintenus en contact avec la muqueuse pendant quelques minutes
- Soins à distance des repas
TTT adjuvant : bains de bouche alcalin (Eludril® ou bicarbonate de sodium pour alcaliniser)

55
Q

Stratégie thérapeutique : candidose buccale de l’immunodéprimé ?

A

= Traitement par voie général associé, surtout en cas d’atteinte oesophagienne, posologies augmentées
- Fluconazole (Triflucan®) ou itraconazole : en cures courtes de 5 à 15 jours, discontinues pour éviter la résistance

56
Q

Stratégie thérapeutique : candidose génitale ?

A

Vulvo-vaginite simple

  • Imidazolé : 1 ovule pendant 1 à 3 jours
  • Crème antifongique locale type dérivé imidazolé pendant 2 à 4 semaines
  • Toilette au savon alcalin

Vulvo-vaginite récidivante

  • Traitement préventif : ovule antifongique LP 1 fois/mois à J20 du cycle
  • Traitement prophylactique par ovule d’imidazolé LP avant toute antibiothérapie
  • Rechercher et traiter une éventuelle candidose chez le partenaire

Balanite

  • Toilette au savon alcalin
  • Application quotidienne de crème antifongique pendant 2 à 3 semaines
57
Q

Stratégie thérapeutique : candidose des plis ?

A
  • Antifongique local = lotion, gel, crème : imidazolé ou ciclopiroxolamine pendant 2 à 4 semaines
  • Eradication des facteurs favorisants : macération, traitement d’un réservoir buccal, digestif ou vaginal
    => pas de poudre, irritant ++
58
Q

Stratégie thérapeutique : candidose unguéale ?

A
  • Antifongique local = solution « filmogène » ou crème sous occlusion : efficace seulement en cas d’atteinte modérée et distale
  • Antifongique systémique si atteinte de plusieurs doigts ou échec des topiques, après identification
    mycologique : fluconazole (Triflucan®) pendant 6 semaines à 3 mois
  • Mesures associées : séchage des doigts, bains de doigts antiseptique (poly-vinyl-pyrrolidone ou
    chlorhexidine) pour lutter contre la surinfection bactérienne, port de gants
59
Q

Infection à Dermatophyte : généralités ?

A

Dermatophyte = mycose superficielle : champignons filamenteux type Epidermophyton, Microsporum ou Trichophyton

  • Non saprophyte de la peau, des muqueuses ou des phanères => toujours pathogènes
  • Affinité pour la kératine (couche cornée de l’épiderme et phanères) => aucune atteinte muqueuse
  • Facteur favorisant principal : altération épidermique (traumatique…)
  • Transmission par contact avec des poils ou des squames contaminés
60
Q

Infection à Dermatophyte : transmission ?

A

Interhumaine : contamination directe, ou indirecte par les sols (squame), peigne, brosse, vêtement, chapeaux…
- Espèce anthropophile : Trichophyton (T. rubrum, T. interdigitale, T. violaceum, T. soudanenese, T. tonsurans…)
- Prédomine en milieu sportif (piscine), douches collectives, vestiaires des écoles, favorisé par la macération
=> Risque épidémique en cas de teigne (T. soudanense)

Mammifère (zoophile : Microsporum canis, T. mentagriphytes) : élevage ou de compagnie, lésion souvent inflammatoire

Tellurique (géophile: M. gypseum) : transmission par le sol (terre, sable) ou par un animal vecteur

61
Q

Dermatophytose des plis : intertrigo inter-orteils ?

A

= Trichophyton rubrum (80%) ou interdigitale (15%) ou Epidermophyton floccosum (5%)
= Touche l’adulte surtout, préférentiellement au 3ème et 4ème espaces
- Aspect de simple desquamation sèche ou suintante, associée ou non à des fissures ou à des vésiculo-
bulles sur la face interne des orteils et au fond du pli ± prurit variable
- Complication : porte d’entrée bactérienne (érysipèle), diffusion à l’ensemble du pied ou d’autres régions
du corps, contamination pied-main (notamment T. rubrum) = “two feet, one hand”

Diagnostic différentiel
- Candidose à Candida albicans : rare au pied, le plus souvent au 1er espace
- Eczéma dyshidrosique: vésicules bien individualisées, bulles, évoluant par poussées, prurit intense
- Intertrigo à BGN : lésions érosives, douloureuses, très suintantes, atteinte généralement de plusieurs espaces
inter-orteils, parfois verdâtre, résistant à l’antifongique

62
Q

Dermatophytose des plis : atteinte des grands plis ?

A

= Trichophyton rubrum (80%) ou interdigitale (15%) ou Epidermophyton floccosum (5%)
Pli inguinal = eczéma marginé de Hébra : généralement auto-inoculation à partir du pied
- Placard bistre (guérison centrale), à bordure active érythémato-squameuse, voire vésiculeuse avec fin
décollement épidermique, prurigineux
- Extension à la face interne de la cuisse de façon centrifuge : contour circiné, en carte de géographie
- Fond du pli : ni érythémateux, ni fissuré

=> En faveur d’une dermatophytose :

  • Bordure érythémato-vésiculo-squameuse et bien limitée
  • Extension centrifuge avec guérison centrale
  • Atteinte unilatérale

Autres plis = inter-fessier, axillaire, abdominal, sous-mammaire : moins fréquent, aspect identique

Diagnostic différentiel
- Candidose : placard rouge, souvent vernissé, pli fissuré, recouvert d’un enduit blanchâtre, bords
émiettés avec fine collerette ou pustules périphériques, sans extension à distance du pli
- Erythrasma à Corynebacterium minutissimum : placard brun chamois, finement squameux, sans
bordure active, avec fluorescence rouge corail à la lampe de Wood
- Non infectieux : dermatite de contact, eczéma de contact, psoriasis inversé

63
Q

Dermatophytose en peau glabre : généralités ?

A

= Le plus souvent à dermatophyte antropophile des pieds (T. rubrum ++) ou zoophile (chat, chien)

Diagnostic différentiel :
- Lésion annulaire ≠ dermatophytose : éliminer un eczéma nummulaire, une dermatite atopique, un psoriasis annulaire, un pityriasis rosé de Gilbert (virose à lésions multiples), un lupus subaigu

64
Q

Dermatophytose en peau glabre : dermatophytie circiné ?

A

= Tinea corporis ou « herpès circiné » : atteinte unique ou multiple, surtout des régions couvertes

  • Placards arrondis ou polycycliques (coalescents), avec bordure érythémato-vésiculo-squameuse très évocatrice, d’évolution centrifuge avec guérison centrale
  • Prurit parfois intense
65
Q

Dermatophytose en peau glabre : kérion ?

A

= Forme inflammatoire : dermatophyte d’origine animale ou tellurique

  • Lésion nodulaire et pustuleuse
  • Parfois 2ndr à l’application d’une corticothérapie locale
66
Q

Dermatophytose en peau glabre : kératodermie palmo-plantaire ?

A
  • Tableau stéréotypé : kératodermie palmaire unilatérale, non nécessairement prurigineuse,
    associée à une kératodermie des 2 plantes (« one hand, two feet »)
  • Aspect blanchâtre, farineux, avec renforcement des plis palmo-plantaires ± atteinte unguéale
67
Q

Dermatophytose en peau glabre : forme de l’immunodéprimé ?

A

= VIH, corticothérapie à haute dose, greffé d’organe, diabète : absence de bordure évolutive et de
prurit, profusion des lésions, rapidité d’extension

68
Q

Teigne : généralités ?

A

= Infection dermatophytique avec parasitisme pilaire : beaucoup plus fréquente chez l’enfant

Diagnostic différenteil

  • Psoriasis du cuir chevelu
  • Fausse teigne amiantacée (non alopéciques)
  • Dermatite séborrhéique…
69
Q

Teigne du cuir chevelu : généralités ?

A

= Essentiellement l’enfant avant la puberté : transmission interhumaine indirecte (bonnet, matériel de coiffure en milieu urbain : petites épidémies intrafamiliales), ou transmission animale

70
Q

Teigne du cuir chevelu : teigne tondante microscopique ?

A

= Plaque alopécique et squameuse, de grande taille, unique ou peu nombreuses, arrondies, extension centrifuge
- Cheveux cassés à quelques millimètres de la peau
- Fluorescence jaune-vert à la lumière de Wood
=> D’origine anthropophile ou animale

71
Q

Teigne du cuir chevelu : teigne tondante trichopytique ?

A

= Multiples petites plaques alopéciques éparses, squameuses ou squamo-croûteuses, parfois pustuleuse
- Engluant des cheveux cassés à l’émergence
- Non fluorescente à la lumière de Wood
=> Toute d’origine anthropophile

72
Q

Teigne du cuir chevelu : favus ?

A

= Teigne favique à T. schönleini (exceptionnelle en France) : plaques alopéciques arrondies recouvertes de squames-croûtes à dépression cupuliforme
- Evolution cicatricielle vers l’alopécie définitive

73
Q

Teigne du cuir chevelu : kérion ?

A

= Teigne suppurée : prédomine en milieu rural, d’origine animale ou tellurique, parfois secondaire à l’application d’une corticothérapie locale

  • lésions pluri-nodulaires, croûteuses, très inflammatoires, douloureux, nombreux orifices pseudo-fistuleux avec écoulement purulent et sanglant sans collection
  • dépilation +/- ADP inflammatoire +/- fièvre
74
Q

Teigne de la barbe ?

A

= Sycosis : folliculite aiguë suppurée avec papules inflammatoires, pustuleuses, parfois verruqueuses
=> Difficile à distinguer d’une folliculite staphylococcique : diagnostic au prélèvement mycologique

75
Q

Teigne : aspect atypiques ?

A
  • Pityriasis diffus (état pelliculaire)

- Teignes des immunodéprimés (surtout VIH) : peut simuler une dermatite séborrhéique ou un psoriasis

76
Q

Onyxis dermatophytique ?

A

Ongles des orteils principalement (80%) : Trichophyton rubrum (80%) ou interdigitale (20%)
- Atteinte unguéale presque toujours associée à l’atteinte des espaces interdigitaux ou des plantes
- Débute dans la partie distale et/ou latérale par une leuconychie, suivie d’une hyperkératose sous-unguéale, puis d’une onycholyse par décollement distal de la tablette unguéale, sans périonyxis
Ongle des doigts : beaucoup moins fréquent que l’onyxis candidosique

Diagnostic différentiel

  • Onychopathie post-traumatique (microtraumatisme de chaussure, notamment du gros orteil)
  • Psoriasis
77
Q

Infection à dermatophytes : diagnostic mycologique ?

A

= Indispensable (sauf pour les intertrigos inter-orteils) : faible valeur prédictive de la clinique (polymorphisme lésionnel), nécessité fréquente d’une enquête pour déterminer l’origine humaine ou animale
=> Avant toute prescription d’antifongique local ou systémique ou après une fenêtre thérapeutique de 2 semaines

  1. Examen en lumière UV
    = Lampe de Wood : fluorescence variable selon l’agent pathogène, vérifie l’extension des lésions
    - Dermatophytose microsporique : fluorescence jaune-vert des poils
    - Dermatophytose trichophytique : absence de fluorescence
    - Erythrasma à Corynebacterium minutissium : fluorescence rouge corail
  2. Prélèvements
    = De squames (grattage), cheveux ou ongles atteints :
    - Examen mycologique direct : présence de filaments septés => pose le diagnostique
    - Culture sur milieu de Sabouraud (long délai : 3-4 semaines) : précise le genre et l’espèce
  3. Histologie
    - Biopsie cutanée d’une dermatose inflammatoire non caractérisée : découverte fortuite de filaments mycéliens par coloration au PAS
78
Q

Infection à dermatophytes : généralités sur le traitement ?

A
  • Antifongique local = imidazolé, ciclopiroxolamine, terbinafine : galénique adaptée, 2 applications/j x 3 à 4 semaines

Antifongique général :
- Griséofulvine : fongistatique (association systématique à un TTT local), à prendre au milieu d’un repas
EI = photosensibilité, interactions
- Terbinafine : fongicide, non disponible chez l’enfant, peu d’interactions => dosage ALAT/ASAT + bilirubine avant traitement et à 6 semaines

79
Q

Traitement d’une infection à dermatophytes des plis ou sur peau glabre ?

A
  • Traitement local si atteinte isolée des plis ou lésions de la peau glabre limitées en nombre et en étendue 2-3 semaines
    Traitement systémique si :
  • Atteinte palmo-plantaire
  • Multiples lésions de peau glabre
  • Association à une atteinte unguéale ou pilaire
80
Q

Traitement des teignes ?

A
  • Antifongique local (polyvidone iodée moussante en shampoing) et systémique pour une durée > 6 semaines, jusqu’à guérison complète (clinique et mycologique)
  • Désinfection des bonnets, capuches et instruments de coiffure avec un antifongique en poudre
  • Coupe des cheveux infectés du pourtour des plaques
  • Eviction scolaire
  • Examen de la famille et traitement des sujets atteints (si agent antropophile) ou de l’animal (si zoophile)
81
Q

Traitement d’une infection à dermatophytes des ongles ?

A

=> Seulement après identification mycologique du dermatophyte responsable

  • Antifongique pendant 3 à 6 mois : Local (vernis) si atteinte modérée et distale, systémique si atteinte matricielle
  • Guérison après repousse de l’ongle : 4 à 6 mois à la main ou 9 à 12 mois au pied
82
Q

Infection à Malassezia : généralités ?

A

Malassezia, notamment furfur : levure lipophile et kératinophile, commensale de la peau

  • Facteur de risque : peau grasse, application de corps gras, chaleur, humidité, sudation, grossesse, hypercorticisme, immunodépression
  • Non contagieux
83
Q

Infection à Malassezia : clinique ?

A
  1. Pityriasis versicolor
    - Macule de couleur chamois, finement squameuse (« signe du copeau »), siégeant au thorax et au cou, pouvant s’étendre à tous les corps (hors paume/plante)
    - Kétoconazole topique avec 2nd application à 1 semaine
  2. Dermatite séborrhéique
    - Lésions érythémato-squameuses, généralement prurigineuses, prédominant au visage, notamment aux sourcils, aux plis naso-géniens
  3. Pityriasis capitis
    - Etat pelliculaire du cuir chevelu, prurigineux
  4. Folliculite du tronc
    - Dermatose de l’homme jeune, souvent prurigineuses, siégeant habituellement au dos
  5. Fongémie
    - Rare, principalement chez le prématuré ou l’immunodéprimé sous nutrition parentérale lipidique par voie IV
84
Q

Infection à Malassezia : examens complémentaires ?

A
  • Lumière de Wood : fluorescence jaunâtre

- Prélèvement cutané (de squame, Scotch-test cutané) : examen direct