Promotion de la santé Flashcards

1
Q

Qu’est-ce que la promotion de la santé?

A

La promotion de la santé est un ensemble d’actions possibles pour agir en amont pour permettre à tous les individus d’atteindre leur plein potentiel de santé et réduire les inégalités sociales de santé entre les individus.

La promotion de la santé émerge au tournant des années 1980. Elle est constituée de l’ensemble des actions possibles pour agir en amont pour permettre à tous les individus d’atteindre leur plein potentiel de santé. Vers le milieu des années 90, la promotion de la santé incluera aussi l’ensemble des actions qui visent à réduire les inégalités sociales de santé.

Cette approche intégrera certains éléments des approches précédentes : l’approche hygéniste en faisant la promotion d’environnement sain, sécuritaire, équitable et durable, l’éducation à la santé par le développement des capacités d’agir des indivius et la réorientation des soins de santé. Mais deux nouvelles avenues d’intervention s’ajoutent : l’action sur les politiques publiques et le renforcement de l’action communautaire.

Ainsi, la promotion est une démarche ayant pour but de donner aux individus davantage de maîtrise de leur propre santé et davantage de moyens de l’améliorer.

La promotion de la santé est le processus qui confère aux populations les moyens d’assurer un plus grand contrôle sur leur propre santé, et d’améliorer celle-ci. Cette démarche relève d’un concept définissant la “santé” comme la mesure dans laquelle un groupe ou un individu peut d’une part, réaliser ses ambitions et satisfaire ses besoins et, d’autre part, évoluer avec le milieu ou s’adapter à celui-ci. La santé est donc perçue comme une ressource de la vie quotidienne, et non comme le but de la vie; il s’agit d’un concept positif mettant en valeur les ressources sociales et individuelles, ainsi que les capacités physiques.

Ainsi donc, la promotion de la santé ne relève pas seulement du secteur sanitaire : elle dépasse les modes de vie sains pour viser le bienêtre.

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2
Q

Quelle est la différence entre la promotion de la santé et la prévention des maladies?

A

La prévention de la maladie s’attarde aux facteurs de risques individuels et collectifs qui, s’ils ne sont pas modifiés, risque d’entraîner des problèmes de santé. La prévention de la maladie comprend aussi les activités de dépistage ou détection précoce des problèmes de santé pour intervenir plus rapidement et réduire la morbidité et la mortalité associées à certaines maladies.

La promotion de la santé est plus globale : elle s’intéresse aux facteurs collectifs qui favorisent la santé, réduisent les inégalités sociales de santé et permettent aux individus de développer leur plein potentiel de santé.

La séparation entre la prévention de la maladie et la promotion de la santé n’est pas toujours évidente. Pour les experts, il s’agit plutôt d’un continuum d’actions et d’activités. Dans les faits, la prévention de la maladie est souvent associée à des problèmes de santé spécifiques et des causes bien identifiées, tandis que la promotion de la santé agit sur des déterminants qui ont des effets multiples, sur plusieurs problèmes de santé, et socialement ancrée dans nos sociétés modernes. La promotion de la santé est souvent plus globale que son pendant préventif.

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3
Q

Comment peut-on faire de la promotion de la santé en tant qu’étudiant?

A

Toutes actions qui visent à améliorer les conditions de vie, à renforcer certaines aptitudes individuelles favorables à la santé, à militer pour des changements plus globaux ou à modifier votre environnement d’étude ou votre communauté peut être considérées comme de la promotion de la santé. S’impliquer au niveau communautaire, dans des associations étudiantes ou encore dans des organisations, si les finalités de ces regroupements visent la santé ou l’amélioration des conditions de vie des personnes, sont aussi des actions en promotion de la santé.

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4
Q

Quelles sont les origines de la promotion de la santé?

A

À la fin du XIXe siècle et au début du XXième siècle émerge l’approche hygiéniste de la maladie pour prévenir les maladies. Selon cette approche, la maladie est associée à des causes modifiables qu’il faut contrôler. C’est l’époque où les gouvernements investiront massivement dans les grandes infrastructures sanitaires et sur l’amélioration de l’environnement physique, notamment le logement et l’aménagement des villes.

Peu à peu, s’imposera dans le monde médical, en même temps que l’accès à l’éducation se démocratise, un courant majeur en santé, celui de l’éducation à la santé. Selon cette perspective, la santé peut être acquise par de bons messages, livrés en temps opportun. L’école devient le lieu privilégié pour inculquer les concepts de base pour une vie en santé.

Selon ce courant, toujours présent de nos jours, savoir c’est pouvoir. Le changement et les bons comportements à la santé reposent sur un encadrement approprié et un accompagnement des personnes. Encore maintenant, l’entretien motivationnel, enseigné aux cliniciens, repose sur cette approche.

Dès la fin de la deuxième guerre mondiale, la médecine se modernise, devient de plus en plus technique. Des maladies longtemps considérées comme fatales sont désormais guéries. Les années cinquante du XXe siècle marquent le début de l’apogée des services de santé. Les investissements dans les infrastructures de santé sont de plus en plus importants. L’état assure le financement et l’accès de ces infrastructures. Les régimes de santé se démocratisent et, au Canada, l’assurance-hospitalisation, qui deviendra éventuellement l’assurance-maladie est prise en charge progressivement par les provinces. La perspective dominante de cette approche est de garantir l’accès à un richesse (le système de soins) qu’on implante de plus en plus systématiquement. À cette époque, la santé est encore perçue comme une absence de maladie et le système de soins a pour principale mission de lutter contre la maladie.

En 1946, l’Organisation mondiale de la santé lance toutefois un premier pavé dans la marre. La définition de la santé doit changer. D’une définition négative (l’absence de maladie), la santé doit désormais se définir de façon de plus en plus nuancée. La santé devient une ressource qui comporte de nombreuses dimensions : culturelle, sociale, physique, psychologique. La santé permet de se réaliser. C’est une capacité. Elle est aussi subjective, chacun, chaque milieu, chaque culture peut se doter d’une définition qui reflète ses aspirations. C’est désormais un concept positif.

Cette vision plus nuancée de la santé permettra l’émergence du rapport Lalonde, publié en 1974. Ce document canadien jette les balises du concept de déterminants de la santé. Ce rapport est un plaidoyer efficace qui rappelle l’important d’investir au-delà des services de santé.

Avec cette prise de conscience des limites du modèle centré sur les soins de santé, de plus en plus les experts de santé publique et de chercheurs vont tenter de décortiquer comment l’environnement influence la santé. La promotion de la santé connaîtra alors son apogée.

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5
Q

Quels sont les 4 éléments principaux de la santé selon le rapport Lalonde?

A
  1. La biologie humaine
  2. L’environnement
  3. Les habitudes de vie
  4. L’organisation des soins de santé
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6
Q

En quoi consiste la biologie humaine (rapport Lalonde) ?

A

La biologie humaine englobe tous les aspects de la santé, à la fois physique et mentale, qui ont leur origine à l’intérieur de l’organisme et qui dépendent de la structure biologique de l’homme et de la constitution organique de l’individu.

Ce premier élément englobe le patrimoine génétique individuel, la maturation, le vieillissement et les nombreux systèmes internes complexes de l’organisme, notamment le squelette et les systèmes nerveux, musculaire, cardio-vasculaire, endocrinien et digestif. Étant donné la complexité du corps humain, les incidences de la biologie sur la santé sont innombrables, variées et importantes sans compter que les défaillances inhérentes à l’organisme sont elles aussi fort nombreuses.

En effet, cet élément est la cause de toutes sortes de maladies et de décès, en particulier d’un grand nombre de maladies chroniques (arthrite, diabète, athérosclérose, cancer) ou autres (anomalies génétiques, malformations congénitales, déficience mentale). Les problèmes de santé reliés à la biologie humaine suscitent d’innombrables souffrances et coûtent des milliards de dollars en soins.

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7
Q

Comment l’environnement est-il un élément de la santé?

A

L’environnement représente l’ensemble des facteurs extérieurs au corps humain qui ont une incidence sur la santé et qui échappent en tout ou en partie à la maîtrise de chacun. Il est impossible pour les particuliers de veiller seuls à ce que:

  1. les aliments, les produits pharmaceutiques, les cosmétiques, les appareils et l’eau potable par exemple, soient sans danger ou non contaminés;
  2. que les dangers pour la santé que constituent la pollution de l’air, de l’eau et le bruit, soient maîtrisés;
  3. que la propagation des maladies transmissibles soit empêchée, les eaux d’égoût et les ordures évacuées,
  4. que le milieu social et les transformations rapides qui le caractérisent, n’aient pas de répercussions néfastes sur la santé.
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8
Q

Comment les habitudes de vie sont-elles un élément de la santé?

A

Les habitudes de vie représentent l’ensemble des décisions que prennent les individus et qui ont des répercussions sur leur propre santé, en somme les facteurs sur lesquels l’homme peut exercer un certain contrôle.

Le comportement et les habitudes de vie qui nuisent à la santé créent des risques auxquels la personne s’expose délibérément. Lorsque ces risques provoquent la maladie ou la mort, on peut dire que le mode de vie d’une personne est la cause, directe ou indirecte, de sa propre maladie ou de son décès.

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9
Q

Comment l’organisation des soins de santé peuvent-ils influencer la promotion de la santé?

A

Le quatrième élément, l’organisation des soins de santé, comprend non seulement la quantité, la qualité, l’agencement et la nature des soins, mais aussi les rapports entre la population et les ressources engagées dans la distribution des soins de santé.

Dans l’organisation des soins, on range la pratique médicale, les soins infirmiers, les hôpitaux, les établissements de soins à long terme, les médicaments, les services d’hygiène publique et de santé communautaire, y compris les services ambulanciers, les soins dentaires et autres soins tels que l’optométrie, la chiropraxie et lapodiatrie. On donne généralement à cette quatrième composante le nom de système de soins de santé.

La plupart des efforts déployés jusqu’ici par la société en vue d’améliorer la situation de la santé et l’ensemble des dépenses directes affectées à ce secteur ont porté avant tout sur l’organisation des soins. Et pourtant, lorsque nous relevons les principales causes demaladies ou de décès au Canada, nous constatons qu’elles prennent leur source dans les trois premiers éléments.

Il est, par conséquent, évident que des sommes considérables sont dépensées pour le traitement de maladies qui auraient pu être évitées. On doit donc porter une attention toute particulière aux trois éléments précités si nous voulons réduire le nombre d’invalidités et de décès prématurés.

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10
Q

À quoi sert-il d’avoir une conception globale de la santé?

A

De par ses nombreuses caractéristiques, la conception globale de la santé est un instrument d’analyse efficace des questions se rapportant à la santé; elle permet en outre de déterminer les besoins de santé des Canadiens et d’adopter les mesures susceptibles de satisfaire ces besoins.

Une des conséquences indiscutables de la conception globale de la santé a consisté à donner à la biologie humaine, à l’environnement et aux habitudes de vie, en tant que catégories, une importance égale à celle de l’organisation des soins de santé. Cela représente en soi un changement radical si l’on se réfère à la nette prééminence qu’on accordait antérieurement à l’organisation des soins dans le domaine de la santé.

Le deuxième trait dominant de cette conception de la santé provient de son approche globale. Toute maladie découle en effet de l’un de ces quatre éléments ou de leur combinaison. Cette vue d’ensemble revêt une grande importance puisqu’elle recoupe tous les aspects de la santé et oblige, individuellement et collectivement, tous ceux qui contribuent à son maintien (le malade, le médecin, le scientifique et l’État) à s’interroger sur leurs rôles respectifs et sur l’influence qu’ils exercent sur la qualité de la santé.

Une troisième caractéristique de la conception globale de la santé consiste à pouvoir examiner toute question à la lumière des quatre éléments, de façon à évaluer leur importance relative et leur interaction. Par exemple, les causes d’accidents de la circulation et de décès qui s’y rapportent sont attribuables dans une large mesure aux risques auxquels les individus s’exposent délibérément, la qualité des automobiles et des routes de même que la disponibilité de soins d’urgence ne revêtant qu’une importance secondaire; la biologie humaine n’intervient en rien ou très peu dans un tel cas.

Ce sont donc, par ordre d’importance, aux habitudes de vie, à l’environnement et à l’organisation des soins qu’il faut imputer les décès par accident de circulation et ce, dans une proportion d’environ 75%, 20% et 5% respectivement. Cette analyse permet ainsi aux planificateurs de faire porter leur attention sur les principaux facteurs en cause.

On peut procéder à des évaluations semblables de l’importance relative des facteurs dans le cas d’un grand nombre d’autres questions où la santé entre en jeu.

La conception globale de la santé a pour quatrième caractéristique de permettre une sous-division de facteurs. Dans le cas de décès dus aux accidents de la route, les habitudes de vie peuvent être fragmentées selon les genres de risques: conduite d’un véhicule alors que les facultés sont diminuées, imprudence au volant, ceinture de sécurité non bouclée et excès de vitesse. Cette conception nouvelle de la santé permet d’illustrer schématiquement les liens directs qui existent entre les maladies ou accidents et leurs causes sous-jacentes, d’une part, et l’importance relative des divers facteurs en cause, d’autre part.

Enfin, la conception globale projette un nouvel éclairage sur les questions relatives à la santé, laissant le champ libre aux esprits novateurs pour délimiter et explorer les secteurs qui ont été négligés jusqu’ici. L’importance que revêtent le comportement et les habitudes de vie sur la santé des Canadiens est un exemple du genre de conclusion à laquelle peut conduire l’instrument d’analyse qu’est la conception globale de la santé.

Une des principales difficultés que pose l’amélioration de la santé des Canadiens tient à la dispersion des centres de décision. Particuliers, gouvernements, spécialistes de la santé et institutions se partagent les décisions chacun dans leur domaine respectif. Ce morcellement a quelquefois conduit à des solutions incohérentes où chacun se bornait au domaine qui le concernait directement. La conception globale de la santé vient cimenter tous les efforts fragmentaires, faisant ressortir l’importance de tous les facteurs, y compris ceux dont la responsabilité dépend d’autrui.

Cette conception unifiée peut très bien se révéler l’un des principaux instruments visant à améliorer la santé des Canadiens.

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11
Q

Quelles sont les caractéristiques d’une action de promotion de la santé?

A

L’action en promotion se caractérise par des investissements vers la prévention des problèmes, avant qu’ils ne se posent. Ce sont des actions “en amont.”

La promotion de la santé s’appuie sur l’utilisation de multiples stratégies complémentaires pour promouvoir la santé de l’individu et de la collectivité.

Elle repose sur l’approche écologique, où la santé est considérée comme le produit dynamique d’interactions entre les individus et leurs environnements (voir cours sur les déterminants de la santé et les déterminants sociaux).

Elle valorise le développement du pouvoir d’agir et la participation sociale des individus. Le sentiment de contrôle sur sa santé est au coeur des approches proposées, bien qu’on y reconnaisse aussi l’importance d’influencer fortement les choix possibles vers des options santé.

De façon plus contemporaine, beaucoup d’acteurs en promotion de la santé précisent que cette action doit viser, ultimement, à réduire les inégalités sociales de santé qui sont constatées dans nos sociétés. C’est donc aussi un courant d’intervention empreint d’une éthique collective de bienveillance à l’égard des personnes les plus défavorisées.

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12
Q

Quelles sont les 5 grandes catégories d’action proposées pour améliorer la santé par la Charte d’Ottawa?

A

1) Élaboration de politiques pour la santé
2) Création d’environnements favorables
3) Renforcement de l’action communautaire
4) Acquisition d’aptitude individuelle
5) Réorientation des services de santé

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13
Q

Quels sont les principes et valeurs associés à la Charte d’Ottawa?

A

La promotion de la santé repose sur certains principes de base :

  • l’équité et la justice sociale
  • une vision holistique de la santé
  • l’importance des déterminants de la santé
  • reconnaissance de l’influence de l’environnement sur la santé
  • l’habilitation des gens et renforcement des capacités individuelles et collectives
  • la participation sociale
  • la collaboration intersectorielle.

Les principes rejoignent certaines valeurs de base en médecine soit la santé, le bien-être, la bienfaisance/non-malfaisance et l’autonomie. Les principes de la Charte d’Ottawa peuvent aussi être associés aux principes du bien-commun et de l’utilité/efficacité de l’action.

En synthèse, la Charte d’Ottawa est un appel à la solidarité, l’égalité, l’équité et la justice.

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14
Q

Quelles sont les conditions préalables à la santé?

A

Les conditions et ressources préalables sont, en matière de santé : la paix, un abri, de la nourriture et un revenu. Toute amélioration du niveau de santé est nécessairement solidement ancrée dans ces éléments de base.

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15
Q

En quoi la promotion de la santé est-elle liée à la promotion d’idées?

A

Une bonne santé est une ressource majeure pour le progrès social, économique et individuel, tout en constituant un aspect important de la qualité de la vie. Les facteurs politiques, économiques, sociaux, culturels, environnementaux, comportementaux et biologiques peuvent tous intervenir en faveur ou au détriment de la santé.

La démarche de promotion de la santé tente de rendre ces conditions favorables par le biais de la promotion des idées.

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16
Q

Comment la promotion de la santé tente-t-elle de conférer les moyens à tous?

A

La promotion de la santé vise l’égalité en matière de santé. Ses interventions ont pour but de réduire les écarts actuels caractérisant l’état de santé, et d’offrir à tous les individus les mêmes ressources et possibilités pour réaliser pleinement leur potentiel santé.

Cela comprend une solide fondation dans un milieu apportant son soutien, l’information, les aptitudes et les possibilités permettant de faire des choix sains. Les gens ne peuvent réaliser leur potentiel de santé optimal s’ils ne prennent pas en charge les éléments qui déterminent leur état de santé. En outre, cela doit s’appliquer également aux hommes et aux femmes.

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17
Q

Comment la promotion de la santé peut-elle servir de médiateur?

A

Seul, le secteur sanitaire ne saurait offrir ces conditions préalables et ces perspectives favorables à la santé. Fait encore plus important, la promotion de la santé exige l’action concertée de tous les intervenants : les gouvernements, le secteur de la santé et les domaines sociaux et économiques connexes, les organismes bénévoles, les autorités régionales et locales, l’industrie et les médias.

Les gens de tous milieux interviennent en tant qu’individus, familles et communautés. Les groupements professionnels et sociaux, tout comme les personnels de santé, sont particulièrement responsable de la médiation entre les intérêts divergents, en faveur de la santé.

Les programmes et stratégies de promotion de la santé doivent être adaptés aux besoins et possibilités locaux des pays et régions, et prendre en compte les divers systèmes sociaux, culturels et économiques.

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18
Q

Comment peut-on élaborer une politique publique saine grâce à la promotion de la santé?

A

La promotion de la santé va bien au-delà des soins. Elle inscrit la santé à l’ordre du jour des responsables politiques des divers secteurs en les éclairant sur les conséquences que leurs décisions peuvent avoir sur la santé, et en leur faisant admettre leur responsabilité à cet égard.

Une politique de promotion de la santé combine des méthodes différentes mais complémentaires, et notamment :

  • la législation,
  • les mesures fiscales,
  • la taxation,
  • les changements organisationnels.

Il s’agit d’une action coordonnée qui conduit à la santé, et de politiques fiscales et sociales favorisant une plus forte égalité. L’action commune permet d’offrir des biens et services plus sains et moins dangereux, des services publics favorisant davantage la santé, et des milieux plus hygiéniques et plus plaisants.

La politique de promotion de la santé suppose l’identification des obstacles gênant l’adoption des politiques publiques saines dans les secteurs non sanitaires, ainsi que la détermination des solutions. Le but doit être de rendre les choix sains les plus faciles pour les auteurs des politiques également.

19
Q

Comment la promotion de la santé permet-elle de créer des milieux favorables?

A

Nos sociétés sont complexes et interreliées, et l’on ne peut pas séparer la santé des autres objectifs. Le lien qui unit de façon inextricable les individus et leur milieu constitue la base d’une approche socio-écologique de la santé. Le grand principe directeur menant le monde, les régions, les nations et les communautés est le besoin d’encourager les soins mutuels, de veiller les uns sur les autres, de nos communautés et de notre milieu naturel.

Il faut attirer l’attention sur la conservation des ressources naturelles en tant que responsabilité mondiale. L’évolution des schèmes de la vie, du travail et des loisirs doit être une source de santé pour la population, et la façon dont la société organise le travail doit permettre de la rendre plus saine . La promotion de la santé engendre des conditions de vie et de travail sûres, stimulantes, plaisantes et agréables.

L’évaluation systématique des effets du milieu sur la santé – et plus particulièrement dans les domaines de la technologie, de l’énergie et de l’urbanisation, qui évoluent rapidement – est indispensable; de plus, elle doit être suivie d’une intervention garantissant le caractère positif de ces effets. La protection des milieux naturels et artificiels et la conservation des ressources naturelles doivent recevoir une attention majeure dans toute stratégie de promotion de la santé.

20
Q

Comment la promotion de la santé tente-t-elle de renforcer l’action communautaire?

A

La promotion de la santé procède de la participation effective et concrète de la communauté à la fixation des priorités, à la prise des décisions et à l’élaboration des stratégies de planification, pour atteindre un meilleur niveau de santé.

La promotion de la santé puise dans les ressources humaines et physiques de la communauté pour stimuler l’indépendance de l’individu et le soutien social, et pour instaurer des systèmes souples susceptibles de renforcer la participation et le contrôle du public dans les questions sanitaires. Cela exige l’accès illimité et permanent aux informations sur la santé, aux possibilités de santé et à l’aide financière.

21
Q

Comment la promotion de la santé permet-elle d’acquérir des aptitudes individuelles

A

La promotion de la santé soutient le développement individuel et social en offrant des informations, en assurant l’éducation pour la santé et en perfectionnant les aptitudes indispensables à la vie. Ce faisant, elle permet aux gens d’exercer un plus grand contrôle sur leur propre santé, et de faire des choix favorables à celle-ci.

Il est crucial de permettre aux gens d’apprendre pendant toute leur vie et de se préparer à affronter les diverses étapes de cette dernière. Cette démarche doit être accomplie à l’école, dans les foyers, au travail et dans le cadre communautaire, par les organismes professionnels, commerciaux et bénévoles, et dans les institutions elles-mêmes.

22
Q

Pourquoi la promotion de la santé aimerait-elle réorienter les services de santé?

A

Dans le cadre des services de santé, la tâche de promotion est partagée entre les particuliers, les groupes communautaires, les professionnels de la santé, les institutions offrant les services, et les gouvernements. Tous doivent oeuvrer ensemble à la création d’un système de soins servant les intérêts de la santé.

Le rôle du secteur sanitaire doit abonder de plus en plus dans le sens de la promotion de la santé, au-delà du mandat exigeant la prestation des soins médicaux. Ce secteur doit se doter d’un nouveau mandat comprenant le plaidoyer pour une politique sanitaire multisectorielle, ainsi que le soutien des individus et des groupes dans l’expression de leurs besoins de santé et dans l’adoption de modes de vie sains.

La réorientation des services de santé exige également une attention accrue à l’égard de la recherche sanitaire, ainsi que des changements au niveau de l’éducation et de la formation professionnelles. Ceci doit mener à un changement d’attitude et d’organisation au sein des services de santé, recentrés sur l’ensemble des besoins de l’individu perçu globalement.

23
Q

À quoi se sont engagés les participants de la charte d’Ottawa?

A

Les participants de cette conférence s’engagent :

  • à intervenir dans le domaine des politiques publiques saines et à plaider en faveur d’un engagement politique clair en ce qui concerne la santé et l’égalité dans tous les secteurs;
  • à contrer les pressions exercées en faveur des produits dangereux, des milieux et conditions de vie malsains ou d’une nutrition inadéquate; ils s’engagent également à attirer l’attention sur les questions de santé publique telles que la pollution, les risques professionnels, le logement et les peuplements;
  • à combler les écarts de niveau de santé dans les sociétés et à lutter contre les inégalités produites dans ce domaine par les règles et pratiques des sociétés;
  • à reconnaître que les individus constituent la principale ressource sanitaire, à les soutenir et à leur donner les moyens de demeurer en bonne santé, eux, leurs familles et leurs amis; ils s’engagent également à accepter la communauté comme le principal porte-parole en matière de santé, de conditions de vie et de bien-être;
  • à réorienter les services de santé et leurs ressources au profit de la promotion de la santé, et à partager leur pouvoir avec d’autres secteurs, d’autres disciplines et, ce qui est encore plus important, avec la population elle-même;
  • à reconnaître que la santé et son maintien constituent un investissement social majeur, et à traiter la question écologique globale que représentent nos modes de vie.

Les participants de la Conférence prient instamment toutes les personnes intéressées de se joindre à eux dans leur engagement en faveur d’une puissante alliance pour la santé publique.

24
Q

En quoi consiste le continuum de soins et de services en santé?

A

L’illustration suivante évoque le continuum de soins et de services en santé et la place des différentes interventions cliniques possibles dans ce continuum.

La surface totale représente la portion de la population qui bénéficie des services de soins et de santé. Au centre de l’image, la flèche à double sens décrit les impacts appréhendés des actions du système de santé : certaines actions favorisent la santé tandis que d’autres luttent contre la maladie ou en réduisent les impacts.

La partie supérieure des cases de ce schéma présente les différents stades de la maladie : non symptomatique, stade-préclinique, maladie, invalidité, fin de vie.

La partie inférieure des cases de ce schéma présente l’activité clinique possible selon les stades de la maladie ou les états de santé. C’est dans cette section que l’on retrouve les 5 actions inscrites dans la Charte d’Ottawa.

Dans les faits, la plupart des interventions préventives effectuées par les cliniciens se retrouvent dans les deux cases inférieures suivantes : éducation, intervention préventive, dépistage et contrôle des risques.

Cette illustration est une invitation à agir en amont. Dans les faits 98% des ressources du système de santé sont consacrées à la maladie. Or, le réel potentiel d’amélioration de la santé se situe dans des actions en amont qui vise toute la population et qui ont pour finalité de conserver ou acquérir la santé.

25
Q

Quel est l’historique des déterminants sociaux de la santé?

A

La santé et le bien-être sont fortement influencés par des facteurs économiques que l’on appelle les déterminants sociaux de la santé (DSS), c’est-à-dire, les conditions dans lesquelles les gens naissent, grandissent, vivent, travaillent et vieillissent. Ces conditions sont influencées par la distribution de richesses, du pouvoir et des ressources à l’échelle mondiale, nationale et locale.

La base de connaissances sur les DSS remonte au début des années 1800 et ne cesse de croître. Nombre de rapports, colloques et études corroborent le lien entre les facteurs sociaux et la santé humaine.

Au Canada, le rapport Lalonde publié en 1974 encourageait les professionnels de la santé à sortir du cadre des soins traditionnels et à privilégier la prévention plutôt que les soins actifs pour améliorer la santé de la population. Nous en avons appris beaucoup sur les mécanismes qui régissent les DSS et les inégalités en matière de santé. L’idée qu’il existe une « échelle sociale » de la maladie est largement admise : plus vous vous rapprochez du sommet de cette échelle, plus votre état de santé est bon, et inversement, plus vous vous situez au bas de l’échelle, plus vos résultats sont mauvais.

Les DSS incluent les facteurs suivants, sans toutefois s’y limiter:

  1. le revenu (et sa distribution)
  2. l’insécurité alimentaire (p. ex., la faim)
  3. l’éducation
  4. le logement
  5. le chômage et la sécurité d’emploi
  6. l’exclusion sociale
  7. les conditions de travail et d’emploi
  8. le filet social (politique d’aide sociale)
  9. le développement de la petite enfance
  10. les services de santé
  11. la race
  12. le statut d’autochtone
  13. le genre
  14. l’invalidité
  15. la sexualité
26
Q

Quelle est l’importance des déterminants sociaux de la santé pour la santé du patient et de la population?

A

L’attention portée aux DSS fait partie intégrante de la santé des populations et de la médecine familiale. De nombreux médecins de famille canadiens admettent qu’il est difficile de traiter les problèmes de santé immédiats sans s’attaquer d’une certaine façon aux conditions sociales sous-jacentes qui engendrent ces problèmes chez leurs patients.

Tandis que la plupart des interventions en santé publique ciblent les comportements individuels, l’approche en matière de DSS révèle que les choix individuels sont influencés et limités par des facteurs structurels et environnementaux qui souvent échappent au contrôle direct de la personne. C’est la raison pour laquelle les médecins de famille devraient chercher à influencer les habitudes de vie et les facteurs comportementaux qui ont un effet sur la santé des patients, mais aussi les conditions sociales qui influencent et limitent le bien-être.

Le CMFC accorde beaucoup de place aux DSS et à la responsabilité sociale dans son Plan stratégique 2013-2017. Un des six buts de ce plan précise que le CMFC devrait « être socialement responsable et assurer que toutes les décisions et tous les gestes du CMFC favorisent l’équité sociale. »

Les buts intermédiaires de cette catégorie cherchent à sensibiliser davantage l’organisation à l’impact des déterminants sociaux sur la santé et à militer en faveur de politiques gouvernementales qui les abordent. En poursuivant ce but, le CMFC cherche à améliorer les déterminants sociaux de la santé et les résultats sur la santé de tous les Canadiens et Canadiennes.

Le CMFC démontre sa volonté d’intervenir au sujet des DSS dans sa vision pour la médecine familiale appelée le Centre de médecine de famille (CMF). Le CMF est un milieu de pratique de la médecine familiale centré sur les besoins du patient. De fait, les patients considèrent le CMF comme le carrefour central qui dispense et coordonne la gamme des services médicaux dont ils ont besoin. La recommandation 5.5 du Document de vision sur le CMF est claire :

Les Centres de médecine de famille doivent répondre aux besoins de santé des gens et des populations qu’ils desservent en tenant compte des effets que les déterminants sociaux de la santé comme la pauvreté, la perte d’emploi, la culture, le genre et l’itinérance exercent sur la santé.

27
Q

Que peuvent être des défis d’intervention des déterminants sociaux de la santé?

A

Il est important de connaître les défis qui entravent l’intervention à l’égard des déterminants sociaux de la santé afin de pouvoir élaborer des stratégies capables d’amener un changement.

Les médecins de famille ont évoqué les contraintes de temps comme le problème le plus fréquent, suivi de près par la rémunération. La quasi-totalité des prestataires de soins interrogés ont mentionné que la rémunération à l’acte les dissuadait de passer du temps avec les patients pour améliorer leurs DSS.

De nombreux travailleurs sociaux et médecins de famille avaient l’impression que leur formation pré et post doctorale ne les préparait pas à faire face aux systèmes complexes de soutien social ou à prendre les antécédents sociaux d’un patient. Le médecin n’avait pas toujours l’option de transférer le dossier à un travailleur social.

Parmi les autres obstacles courants, ils ont mentionné les problèmes d’attitude, notamment la stigmatisation par d’autres prestataires. Plusieurs participants ont été témoins de préjugés envers la pauvreté de la part d’autres professionnels, ou ont senti que la stigmatisation entourant la pauvreté rendait les gens mal à l’aise de discuter de leurs conditions de vie et de leur revenu.

Ils ont également mentionné qu’ils éprouvaient un sentiment d’impuissance. Traditionnellement, les médecins ne considéraient pas que les DSS relèvent de leur compétence. Malgré l’attention croissante portée aux DSS pendant la formation médicale et la sensibilisation accrue à l’incidence des DSS sur les patients, certains médecins considèrent qu’il s’agit d’un domaine dans lequel ils ne peuvent intervenir. Comme le faisait remarquer un participant : « Je regrette que leur situation soit si difficile, mais je ne peux rien faire pour les aider à cet égard. »

Le CMFC estime que les médecins de famille sont souvent les professionnels de soins primaires les mieux placés pour intervenir face aux DSS de leur population de patients. En dépit des difficultés précitées, les médecins de famille et les professionnels de la santé peuvent contribuer à améliorer les DSS de leurs patients et de la population en général.

28
Q

Comment les médecins peuvent-ils grossièrement intégrer les déterminants sociaux de la santé à leur pratique de médecine familiale?

A

Voici les étapes que les médecins peuvent emprunter pour répondre aux problèmes liés aux DSS de leurs patients et de la population en général. Les recommandations ciblent trois niveaux d’intervention :

  1. Individuel :
    • ​​Dans le milieu clinique immédiat, le travail quotidien effectué auprès de chaque patient et reposant sur les principes de la compassion
  2. Communautaire :
    • ​​Dans la collectivité, y compris celle du patient, la collectivité médicale et la « collectivité civique », les professionnels de la santé sont à la fois des citoyens et des praticiens (inclut également l’éducation, la formation et le développement professionnel continu [DPC])
  3. Global :
    • Dans l’action humanitaire, les médecins se soucient du bien-être de toute leur population de patients et cherchent à améliorer le bien-être humain par l’intermédiaire de politiques publiques qui contribuent au maintien de la santé (p. ex., réduire l’inégalité des revenus, assurer une taxation équitable et progressive et étendre le « filet social »)

Plusieurs activités communautaires et globales sont axées sur la promotion de la santé. Pour le CMFC, la promotion de la santé est un élément fondamental de la médecine familiale. Elle englobe de nombreux aspects :

  • la façon dont les médecins de famille défendent les intérêts de leurs patients;
  • la façon dont ils agissent comme personne-ressource et défendent leur collectivité;
  • le rôle de la médecine familiale pour promouvoir de meilleures conditions de vie et des politiques publiques qui contribuent au maintien de la santé de la population canadienne.

On trouve le cadre d’action sur la promotion de la santé dans le Cadre de compétences CanMEDSMF*, qui décrit le savoir-faire, les compétences et les habiletés dont les médecins de famille ont besoin pour améliorer l’état de santé de leurs patients. Bon nombre de médecins de famille connaissent le Cadre de compétences CanMEDS-MF, qui occupe une place centrale dans la formation postdoctorale en médecine familiale. La plupart connaissent aussi le rôle de promoteur de la santé, mais ont peine à identifier des moyens de défendre efficacement les intérêts de leurs patients.

29
Q

Au niveau individuel, les médecins peuvent

  • Procéder au dépistage régulier de la pauvreté et intervenir au besoin
  • Veiller à rendre votre pratique accessible à tous les patients, plus particulièrement aux populations marginalisées
  • Offrir des rendez-vous accélérés et des rendez-vous le jour même
  • Constituer une équipe anti-pauvreté modelée sur les besoins de la collectivité
  • Comprendre les programmes d’aide sociale provinciaux/territoriaux et fournir les formulaires appropriés

Quelles sont les caractéristiques du dépistage de la pauvreté et de l’intervention au besoin?

A

Le Comité sur la pauvreté du Collège des médecins de famille de l’Ontario (CMFO) a mis au point un outil de dépistage de la pauvreté et d’intervention qui pose une question simple ayant un degré de sensibilité élevé pour détecter les personnes vivant sous le seuil de la pauvreté. Facile à poser, cette question devrait faire partie des consultations médicales de routine : « Avez-vous parfois de la difficulté à joindre les deux bouts à la fin du mois? »

La plupart des prestataires de soins savent qu’il est contraire aux règles éthiques de procéder au dépistage d’un problème pour lequel ils ne sont pas en mesure d’effectuer une intervention. Pourtant, il existe de nombreuses interventions pour aider les patients qui vivent dans la pauvreté.

Même si une partie des ressources répertoriées dans cet outil s’applique uniquement à l’Ontario, plusieurs programmes d’aide auxquels ils sont liés sont de juridiction fédérale. Par ailleurs, plusieurs groupes ont entrepris d’adapter cet outil aux autres provinces et territoires. En Colombie-Britannique, par exemple, les Divisions of Family Practice ont adapté l’outil de dépistage de la pauvreté à l’échelle de la province. Cette approche de dépistage de la pauvreté, de rajustement du risque et d’intervention a été adoptée à grande échelle partout au pays — la majorité des travailleurs sociaux et des professionnels du domaine juridique interrogés connaissaient l’outil d’intervention en matière de pauvreté, mais la sensibilisation était plus faible chez les médecins de famille.

Le CMFC encourage le dépistage de la pauvreté dans les évaluations routinières de l’état de santé. Il endosse les Fiches de contrôle pour les soins préventifs, dans lesquelles figure la case « Revenu en-dessous du seuil de la pauvreté ». Il existe aussi des modules de développement professionnel continu (DPC) à ce sujet sur le site Web de l’Association médicale canadienne.

De nombreuses provinces ont un code de facturation pour les formulaires d’aide sociale. Même si le dépistage de la pauvreté et la prévention ne suffisent pas toujours à améliorer les conditions sociales et économiques d’un patient, l’utilisation de l’outil de dépistage de la pauvreté dans la pratique est la meilleure méthode disponible pour diriger les patients vers les programmes qui peuvent les aider à améliorer leurs conditions de vie.

30
Q

Comment peut-on veiller à rendre votre pratique accessible à tous les patients, plus particulièrement aux populations marginalisées?

A

Les professionnels de la santé devraient évaluer la façon dont leur pratique traite les populations marginalisées comme les demandeurs d’asile, les patients à faible revenu, les personnes LGBTQI (lesbiennes, gais, bisexuelles, transgenres et intersexes) et les patients ayant une déficience ou un retard de développement.

À titre d’exemple, une clinique offre des billets de transport en commun aux patients à faible revenu qui viennent consulter sur place. Une autre a installé un babillard public qui permet aux membres de la communauté d’annoncer les événements locaux et les rencontres communautaires. Il est recommandé aux professionnels de la santé de porter des vêtements décontractés pour que les patients soient moins conscients des différences sociales et du déséquilibre des pouvoirs. Ces inégalités rendent les patients mal à l’aise de parler de leur revenu ou de leurs conditions de vie.

Les soins véritablement accessibles sont centrés sur les besoins du patient. Il est fondamental de permettre aux patients d’exprimer pleinement leurs inquiétudes, puis de valider leur situation en reconnaissant les effets de ces problèmes sur leur vie.

De plus, les principes de soins et de compassion doivent être au centre de chaque pratique inspirée du CMF et doivent être présents dans les piliers de tout centre de médecine de famille.

31
Q

En quoi offrir des rendez-vous accélérés et des rendez-vous le jour même peuvent-ils promouvoir la santé?

A

Une pratique véritablement accessible va audelà de l’accessibilité géographique. Offrir des horaires flexibles et des rendez-vous suffisamment longs fait également partie des éléments clés de l’accessibilité. Le modèle du CMF a recours aux rendez-vous accélérés pour offrir aux patients des rendez-vous le jour même ou au moment qui leur convient.

Grâce aux rendez-vous accélérés, les patients qui arrivent en retard peuvent attendre qu’une place se libère, au lieu de voir leur rendez-vous annulé.

32
Q

Qu’est-ce qu’une équipe anti-pauvreté modelée sur les besoins de la collectivité?

A

Les soins en équipe — un pilier du modèle du CMF— constituent une autre stratégie qui présente de bonnes solutions aux différents besoins des patients, y compris les conditions sociales et économiques.

Les modèles du CMF sont structurés de manière à répondre aux besoins de santé des populations qu’ils desservent, ce qui les rend adaptables à la population locale et à ses besoins. Cela signifie que si votre population est fortement composée de nouveaux immigrants et/ou de demandeurs d’asile, votre équipe pourrait avoir recours aux services à temps partiel d’un conseiller d’aide juridique et/ou d’un travailleur social qui connaît les services sociaux locaux offerts aux nouveaux arrivants.

Par contre, si une région connaît des périodes de chômage ou de mises à pied, il est essentiel de retenir les services d’un travailleur social ayant une formation en orientation professionnelle en raison du lien étroit entre le revenu et la santé.

S’il est impossible d’offrir des soins en équipe sur place, le modèle du CMF peut s’adapter aux besoins des patients grâce à des services de soins virtuels, à la plateforme Télésanté ou à d’autres solutions comme les courriels et la vidéoconférence.

33
Q

Pourquoi est-il important de comprendre les programmes d’aide sociale provinciaux/territoriaux et de fournir les formulaires appropriés?

A

Pour répondre aux besoins particuliers d’un patient, il faut souvent remplir les formulaires de programmes d’aide sociale provinciaux/territoriaux et fédéraux. Pour cette raison, il est important que les médecins de famille connaissent bien ces formulaires et les aient sous la main à leur bureau.

Les professionnels de la santé sont nombreux à remplir quotidiennement des formulaires d’aide sociale fédéraux sans aucune formation sur la façon de les remplir. De plus, leur degré de connaissance de ces formulaires et des codes de frais qui y sont associés varie considérablement. Des médecins ont mentionné que certaines pratiques imputaient aux patients des frais pour remplir ces formulaires. Dans certains cas, ces frais peuvent empêcher les patients d’accéder à des revenus additionnels, notamment les mesures de soutien pour personnes handicapées, l’allocation pour régime alimentaire particulier (en Ontario seulement), l’indemnité de déplacement et les crédits d’impôt pour personnes handicapées.

Les professionnels de la santé (au cours de leur DPC/FMC) peuvent et doivent se familiariser avec les codes de frais utilisés par les formulaires de leur province/territoire. Pour des raisons d’équité et de responsabilité sociale, les patients — dont plusieurs sont déjà marginalisés — ne devraient pas avoir à payer des frais pour faire remplir les documents d’aide sociale.

34
Q

Au niveau communautaire, les gestes suivants peuvent être posés:

  1. Recueillir et utiliser les données sur la santé et le bien-être de la population locale
  2. Fournir un apprentissage expérientiel sur les déterminants sociaux de la santé aux étudiants de niveau pré et postdoctoral
  3. Agir comme promoteur de la santé et utiliser le Cadre CanMEDS-MF comme guide
  4. Dispenser des soins à domicile aux patients qui ne consultent pas en clinique

Comment le fait de recueillir et utiliser les données sur la santé et le bien-être de la population locale peuvent-ils améliorer la santé de la population?

A

La quatrième recommandation de la section précédente indique que le modèle du CMF consiste en partie à veiller à ce que votre milieu de soins réponde aux besoins de la collectivité locale. Pour ce faire, deux conditions s’imposent :

  • premièrement, veiller à avoir une population de patients bien définie — l’inscription de clientèle est la meilleure façon de s’en assurer,
  • deuxièmement, recueillir des données sur votre population de patients.

Cette collecte de données peut être grandement facilitée par l’utilisation de dossiers médicaux électroniques (DMÉ). Plusieurs fournisseurs de DMÉ élaborent actuellement des questionnaires généralisés sur les DSS qui colligent les données des patients relativement à plusieurs indicateurs des DSS, y compris la pauvreté, le revenu, le logement, la citoyenneté et la sexualité. Ces données peuvent être anonymisées et fournir des statistiques agrégées sur la collectivité à des fins d’activités d’amélioration continue de la qualité (ACQ).

Il est aussi possible de recueillir des données sans les DMÉ. Plutôt que de recueillir les données sur une base continue, il est alors préférable d’élaborer un sondage de recherche. Les données ainsi recueillies serviraient alors à déterminer si votre équipe possède toutes les compétences requises. Au besoin, vous pourriez prendre contact avec des professionnels locaux, par exemple des agents de logement, des agents de probation et des avocats, dans l’éventualité où vos patients auraient besoin de lettres d’appui.

35
Q

Comment devrait-on fournir un apprentissage expérientiel sur les déterminants sociaux de la santé aux étudiants de niveau pré et postdoctoral?

A

Le cursus prédoctoral de plusieurs des 17 facultés de médecine du Canada traite déjà de la question des DSS. Il est essentiel d’aider les étudiants à adopter une approche proactive et à étudier les déterminants de la santé d’une population avant de commencer à exercer la médecine. La plupart des études pédagogiques révèlent que les styles d’apprentissage courants ne suffisent pas pour faire comprendre la marginalisation et expliquer l’effet des DSS (comme le statut d’immigrant ou l’inégalité des revenus) sur la santé de la collectivité.

Pour bien comprendre l’importance des DSS, les étudiants ont besoin d’expériences pratiques dans leur collectivité. De nombreux étudiants en médecine intègrent déjà une forme d’apprentissage expérientiel dans leur cursus, avec beaucoup de succès. Il serait indiqué d’inclure une interaction communautaire ou des activités de bénévolat dans le cursus de tous les étudiants, à qui l’on donnerait l’option de choisir les DSS qui les intéressent le plus.

Cette formation pratique des futurs médecins ne devrait pas se limiter aux DSS dans la pratique. Elle devrait aussi s’inscrire dans l’action de sensibilisation plus large.

36
Q

Qu’est-ce que le Cadre CanMEDS-MF?

A

La promotion de la santé est au coeur de la médecine familiale. De nombreux professionnels de la santé défendent les intérêts de leurs patients quotidiennement sans pour autant considérer leur action comme un travail de promotion. À titre d’exemple, un des médecins ayant participé aux entrevues a écrit à un propriétaire de logement pour décrire les effets de la moisissure sur la santé respiratoire de son patient. Même si cette action fait la promotion directe de la santé du patient, le médecin considérait qu’elle faisait partie de son travail quotidien comme médecin de famille. Il faut revoir la façon dont les professionnels de la santé considèrent la promotion de la santé pour comprendre comment elle fonctionne à différents niveaux.

Le rôle de promoteur de la santé décrit dans le Cadre de compétences CanMEDS-MF établit des paramètres clairs et mesurables pour évaluer la promotion de la santé dans la formation et la pratique.

Le Cadre définit le promoteur de la santé comme suit :

En tant que (promoteurs de la santé), les médecins mettent à profit leur expertise et leur influence en oeuvrant avec des collectivités ou des populations de patients en vue d’améliorer la santé. Ils collaborent avec ceux qu’ils desservent afin d’établir et de comprendre leurs besoins, d’être si nécessaire leur porteparole, et de soutenir l’allocation des ressources permettant de procéder à un changement.

37
Q

Pourquoi devrait-on dispenser des soins à domicile aux patients qui ne consultent pas en clinique?

A

Comme le dit Dr Gary Bloch dans son TEDx talk intitulé, If you want to help me, prescribe me money and put the French title in brackets « Si vous voulez m’aider, prescrivez-moi de l’argent », l’apparence ou le comportement d’un patient ne permettent pas toujours de dépister la pauvreté. Une personne peut paraître moyennement « aisée » même si elle peine à joindre les deux bouts. Le dépistage de la pauvreté est assurément un moyen de pallier ce danger, mais les consultations régulières à domicile sont encore plus efficaces.

Lorsque les médecins de famille font des consultations à domicile, ils voient le milieu social et les conditions de vie du patient et comprennent mieux le contexte communautaire dans lequel ils évoluent. Le principe s’applique de la même manière aux sans-abri. Pour s’assurer de dispenser des soins aux membres les plus marginalisés de la collectivité, il faut s’occuper des patients qui ne veulent pas ou ne peuvent pas se rendre à la clinique pendant les heures d’ouverture. Les rendez-vous accélérés et les rendez-vous le jour même peuvent faciliter l’accès, mais un CMF devra parfois faire preuve de souplesse pour dispenser les soins là où ils sont requis.

38
Q

Parmi les actions au niveau global pour promouvoir la santé, on compte les suivants:

  1. Joindre ou créer une organisation de promotion de la santé avec la collectivité et en son nom
  2. S’engager auprès d’organisations médicales, de soins de santé et de services sociaux pour fournir une action organisationnelle en vue d’améliorer les déterminants sociaux de la santé
  3. Promouvoir des dispositions en matière de rémunération et de financement qui encourage les soins axés sur les DSS
  4. Collaborer avec d’autres organisations pour établir un vaste soutien intersectoriel pour des politiques publiques visant à traiter les déterminants de la santé en amont
  5. Mettre davantage l’accent sur les DSS en éducation médicale pré et postdoctorale

Comment joindre ou créer une organisation de promotion de la santé avec la collectivité et en son nom va-t-il aider à promouvoir la santé?

A

Les médecins de famille occupent une position privilégiée dans la société. En retour, ils doivent être socialement responsables des populations qu’ils desservent. Partout au pays, il existe des groupes et des réseaux de médecins qui militent pour la santé des Canadiens. Les médecins peuvent joindre un de ces groupes pour promouvoir la responsabilité sociale dans leur domaine d’intérêt et adopter une attitude ferme sur les déterminants de la santé. Les efforts de promotion de la santé doivent cibler les gouvernements municipaux, provinciaux, territoriaux et fédéral afin d’établir des politiques publiques qui favorisent la prévention au regard des déterminants de la santé.

À titre d’exemple, voici des groupes qui font la promotion de la santé :

  • Association canadienne des médecins pour l’environnement (ACME)
  • Health Providers Against Poverty (HPAP)
  • Médecins canadiens pour le régime public
  • Doctors for Fair Taxation
  • Canadian Doctors for Refugee Care (CDRC)
  • Health for All (H4A)
  • Upstream

L’Association médicale canadienne (AMC) propose plusieurs outils de représentation pour encourager l’action et l’engagement politiques. Les membres de l’AMC peuvent utiliser ces outils et leur Programme de contact médecin-député, qui permettent de jumeler les membres de l’AMC à leur député.

Les exemples ci-dessous illustrent des domaines clés où les médecins collaborent déjà avec les collectivités pour promouvoir des changements législatifs aux paliers municipal, provincial, territorial et fédéral :

  • L’exclusion sociale au Canada, y compris le racisme, la discrimination fondée sur la capacité physique, la xénophobie, l’homophobie et la transphobie
  • Les conditions de travail des travailleurs temporaires étrangers
  • Les conditions de vie des migrants actuellement détenus au Canada
  • L’effet de la colonisation continue sur les conditions de vie des Premières Nations, des Inuits et des Métis
  • Les politiques de taxation progressive visant à réduire l’inégalité des revenus

Il est important de ne pas baisser les bras lorsque ces grands enjeux s’immiscent dans la pratique — les médecins de famille sont souvent les citoyens les mieux placés pour en observer les impacts directs et encourager des changements profonds.

39
Q

Pourquoi devrait-on s’engager auprès d’organisations médicales, de soins de santé et de services sociaux pour fournir une action organisationnelle en vue d’améliorer les déterminants sociaux de la santé?

A

De nombreuses voies s’offrent aux membres du Collège qui souhaitent s’impliquer bénévolement pour militer en faveur de politiques publiques fédérales qui contribuent au maintien de la santé. Les membres qui souhaitent agir dans l’arène provinciale ou territoriale sont invités à communiquer avec leur section provinciale. Nous vous encourageons fortement à transmettre vos idées et vos points de vue à l’une des nombreuses organisations médicales dédiées au service de votre profession. Le CMFC accueille volontiers tout commentaire sur l’ensemble de ses documents, politiques et énoncés de position, et sur son travail inlassable en matière de politiques de santé et de défense d’intérêt. Fort de vos commentaires, le CMFC peut mieux agir en tant que porte-parole de la médecine familiale au Canada.

Grâce à ses activités soutenues de relations gouvernementales, le Collège est fortement impliqué dans les politiques fédérales sur la santé. Le Bilan 2013 du CMFC examine le rôle du gouvernement fédéral dans divers secteurs des soins de santé. Ce Bilan a retenu l’attention des médias partout au pays, car il cible et analyse en particulier l’inaction du gouvernement fédéral dans des secteurs clés comme la pauvreté, l’itinérance et la santé des populations autochtones. Nous nous reportons régulièrement au Bilan pour réagir officiellement au budget et au discours du Trône. Le Bilan comprend également des recommandations pour améliorer les soins à domicile et la santé des enfants et de la jeunesse.

Nous accueillons votre rétroaction constructive sur l’ensemble de nos documents, politiques et énoncés de position. Les organisations médicales, dont le CMFC, l’AMC, le CRMCC (Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada), l’AIIC (Association des infirmières et infirmiers du Canada) et l’ACTS (Association canadienne des travailleurs sociaux), doivent également assumer un rôle plus important pour promouvoir un système de santé plus équitable et davantage axé sur les données probantes au Canada. De nombreuses organisations, y compris le CMFC, soutiennent une stratégie nationale relativement aux produits pharmaceutiques et un programme national de soins à domicile. D’ailleurs, le CMFC a appelé le gouvernement fédéral à mettre fin à la pauvreté infantile d’ici 2020 et à examiner des stratégies visant la consommation d’aliments santé.

Plusieurs de ces idées reposent sur une base financière solide et sont pertinentes du point de vue de l’équité et des DSS. Le CMFC participe à l’initiative Choisir avec soin Canada, laquelle s’attache à fournir des soins centrés sur les besoins des patients qui sont fondés sur les données probantes, à éliminer les examens excessifs et à fournir les soins sans danger et nécessaires.

L’appui que vous apportez aux initiatives de ce genre, sous quelque forme que ce soit, contribue aux efforts de promotion des organisations.

40
Q

Comment le fait de promouvoir des dispositions en matière de rémunération et de financement qui encourage les soins axés sur les DSS va-t-il aussi promouvoir la santé?

A

Comme de nombreux prestataires de soins ont cité le temps et la rémunération comme les principales contraintes dans leurs efforts de prévention, il est possible de contourner ces obstacles avec des mesures de soutien ou des incitatifs structurels appropriés. Un modèle de soins fondé sur les principes du CMF facilite la prise en charge en équipe, ce qui libère du temps pour les cas complexes, plus susceptibles de toucher les populations marginalisées.

À titre d’exemple, les Centres de santé communautaire (CSC) de l’Ontario proposent des soins en équipe et des stratégies de rémunération alternatives au lieu de la rémunération à l’acte. Une étude menée par l’Institut de recherche en services de santé en 2012 a révélé que ces centres étaient plus susceptibles de desservir les populations de quartiers à faible revenu, notamment les populations vulnérables comme les nouveaux arrivants et les bénéficiaires d’aide sociale.

Lorsqu’il est impossible de compter sur des professionnels de la santé (travailleurs sociaux ou spécialistes en santé mentale) ou d’obtenir des services financés par le gouvernement provincial, les prestataires de soins devraient militer pour que leurs patients obtiennent un accès universel à des soins sociaux de qualité.

Le modèle de rémunération de chaque CMF variera suivant les besoins locaux, mais ces établissements doivent avoir un financement stable et durable, et être soutenus par tous les paliers de gouvernement.

41
Q

Comment le fait de collaborer avec d’autres organisations pour établir un vaste soutien intersectoriel pour des politiques publiques visant à traiter les déterminants de la santé en amont peut-il aider à promouvoir la santé?

A

Il est essentiel d’établir un partenariat et une collaboration intersectorielle — c.-à-d. de s’associer à des membres à l’extérieur du milieu traditionnel de la santé — pour s’assurer que les voix d’autres groupes d’experts et collectivités guident aussi les efforts de représentation. Il est clairement nécessaire de promouvoir des changements aux politiques sociales hors du domaine traditionnel du secteur de la santé. Ainsi, de nombreux médecins et spécialistes des politiques de santé nouent des liens avec des organisations de défense pour explorer la possibilité d’offrir un revenu garanti de base à tous les Canadiens et Canadiennes.

42
Q

Pourquoi devrait-on mettre davantage l’accent sur les DSS en éducation médicale pré et postdoctorale?

A

En partie, tenir compte des DSS est une disposition d’esprit du médecin et doit être établie au début d’une carrière axée sur l’apprentissage continu. Les enjeux dont nous traitons s’apparentent à ceux des collectivités rurales et éloignées pour recruter et retenir des professionnels de la santé compétents.

Même si le programme d’exonération des dettes d’études est efficace à court terme, il est essentiel de changer le type de candidats qui entrent en médecine. Par exemple, l’École de médecine du Nord de l’Ontario a démontré que le meilleur moyen d’assurer que les médecins exerceront dans des collectivités rurales et éloignées mal desservies est de recruter des candidats issus de ces collectivités.

De la même manière, si les facultés de médecine cibleraient les candidats d’une collectivité marginalisée, ces étudiants seraient plus susceptibles de comprendre les défis des collectivités défavorisées et de s’identifier à elles. Les facultés de médecine devraient mettre en place des politiques de recrutement qui assurent que la composition de leurs nouveaux étudiants reflète la diversité démographique de la population canadienne quant à la race, au genre et aux classes sociales.

43
Q

Dans quelle mesure le plan stratégique du conseil d’administration du CMFC s’efforce-t-il d’améliorer les DSS?

A
44
Q

En résumé, que peut-on faire pour améliorer les déterminants sociaux de santé?

A
  1. Identifier les préjugés, les idées préconçues, les stéréotypes
    • S’exprimer simplement – N’ajoutez pas au stress des patients
  2. Aborder les personnes dans leur globalité
  3. Connaître les contextes de vie des personnes
    • Analyser leur parcours de vie et les déterminants de santé qui les influencent
  4. Tenir compte des facteurs sociaux dans l’intervention
    • Moyens de se payer des services complémentaires
    • Accès aux médicaments
      • Prescrivez des médicaments couverts
  5. Dépersonnaliser les situations
    • Les problèmes sociaux sont le fruit de décisions collectives
  6. Connaître les organismes de sa communauté
    • Sortir de son bureau
    • S’impliquer
    • Collaborer
  7. S’assurer que les services offerts dans l’établissement tiennent compte des déterminants de santé
    • Adaptés / accessibles (littératie médicale)
    • Favoriser le pouvoir d’agir
  8. Soutenir la participation et le pouvoir d’agir
  9. Prendre la parole
    • Privilégier les initiatives où vous pouvez influencer l’action sur les déterminants sociaux
      • Sécurité alimentaire
      • Hausse du salaire minimum – Revenu de citoyenneté – Programmes d’aide financière
      • Logements sociaux
      • Persévérance scolaire et raccrochage scolaire
      • Soutenir les initiatives en petite enfance
      • Créer des environnements sains : parcs, jardins communautaires, ruelles vertes
      • Lieux pour les activités sportives, culturelles, ludiques
      • Transport collectif et actif
      • Services de santé gratuits et universels
  10. Procéder au dépistage régulier de la pauvreté
    • « Avez-vous parfois de la difficulté à joindre les deux bouts à la fin du mois? »
    • Si une réponse affirmative
      • référer et collaborer avec la communauté : connaître les ressources
  11. Améliorer l’accessibilité de sa pratique
    • Accès adapté
    • Offrir le transport au besoin
    • S’intégrer à la communauté – Babillard de services collectifs
    • Rendez-vous accélérés
    • Offrir des services dans la communauté – à domicile
  12. Être sensible à certaines vulnérabilités propres aux milieux plus défavorisés
    • Grossesse et adolescence
      • Suivre de plus près les jeunes femmes
      • S’informer sur les autres sphères de leur vie à importance de la scolarisation
    • Santé mentale
      • Dépistage systématique
    • Santé cardiovasculaire
      • Se méfier des brûlements d’estomac chez vos clientèles vulnérables
    • Dépistage de façon plus soutenue
      • Dépistage du cancer du col de l’utérus
  13. Connaître sa population
    • Profil démographique
    • Enjeux politiques et économiques ponctuels
    • Avoir des antennes
  14. Connaître les programmes sociaux disponibles
    • Être honnête dans les formulaires de recours aux programmes sociaux
    • Soyez factuels sans préjugés
    • Y diriger vos patients au besoin
      • Aide sociale
      • Assurance-emploi
      • Régie des rentes (si invalidité)
      • Crédit d’impôt fédéral – Attestation de déficience (Qc)
    • Encourager vos patients à faire leur déclaration d’impôts
      • Crédit d’impôt pour solidarité