Chapitre 12 Flashcards
(32 cards)
- Qu’est-ce que le pouvoir de marché? Quels sont les moyens par lesquels un monopole acquiert un pouvoir de marché?
Réponse : Le pouvoir de marché est la capacité des producteurs à influer sur les prix. Le monopoleur gagne du pouvoir de marché au moyen de barrières à l’entrée. Une barrière à l’entrée désigne un obstacle qui protège une entreprise contre l’arrivée sur le marché de concurrents potentiels. Les barrières à l’entrée engendrent deux types de pouvoirs de marché : le pouvoir de marché acquis au moyen de barrières légales et le pouvoir de marché acquis au moyen de barrières naturelles. On dit qu’une entreprise a un pouvoir de marché acquis au moyen de barrières légales lorsqu’elle acquiert ce pouvoir non pas par les barrières à l’entrée qu’elle a créées elle-même, mais plutôt par celles qui ont été octroyées par un gouvernement. Ces barrières peuvent prendre la forme de brevets ou de droits d’auteur. Un monopoleur a un pouvoir de marché acquis au moyen de barrières naturelles lorsqu’il a la propriété ou le contrôle des principales ressources nécessaires à la production ou lorsqu’il réalise des économies d’échelle sur un segment important de la production.
- À l’aide d’un graphique, expliquez la différence entre la courbe de coût total moyen d’une entreprise concurrentielle et celle d’un monopole naturel.
Réponse : Il y a monopole naturel lorsque le niveau de production d’une entreprise lui permet de réaliser des économies d’échelle. On réalise des économies d’échelle lorsque le coût total moyen d’une unité de production diminue à mesure que la production totale augmente. Il en résulte que la courbe de coût total moyen d’un monopole naturel est toujours décroissante et à pente négative. Par contre, la courbe de coût total moyen d’une entreprise concurrentielle prend, à long terme, une forme de U, ce qui laisse entendre qu’elle enregistre au fil des ans un rendement d’échelle croissant, un rendement d’échelle constant et un rendement d’échelle décroissant. Le graphique (a) présente la courbe de coût total moyen à long terme d’une entreprise concurrentielle. Le graphique (b) présente la courbe de coût total moyen (CTM) à long terme d’un monopole naturel.
- Qu’est-ce qu’un bien qui génère des externalités de réseau?
Réponse : Pour tout consommateur, la valeur ou l’utilité d’un bien qui génère des externalités de réseau s’accroît le nombre de consommateurs qui l’utilisent. Par exemple, pour vous, la valeur d’être sur Facebook s’accroît à mesure que le nombre de personnes qui utilisent aussi Facebook augmente. Ainsi, une entreprise qui augmente sa clientèle peut acquérir un pouvoir de marché.
- Pourquoi la défense nationale a-t-elle avantage à être un monopole naturel? À votre avis, quel autre secteur ou service devrait être un monopole naturel?
Réponse : Un secteur comme celui de la défense nationale fait des économies d’échelle. Lorsque le coût fixe total est très élevé, le coût total moyen à long terme diminue au fur et à mesure que la production s’accroît. Les entreprises qui entrent sur le marché ne peuvent pas atteindre le faible coût d’un monopole naturel déjà en place, puisque, par leur entrée, elles risquent de morceler le marché et, en conséquence, d’augmenter le coût et de diminuer le profit de chaque producteur. L’eau potable, le gaz naturel et l’électricité sont d’autres exemples de secteurs où il est efficace de n’avoir qu’un seul fournisseur sur le marché.
- Quelle est la différence entre un monopole naturel et une entreprise qui devient un monopole grâce à des externalités de réseau?
Réponse : Les monopoles naturels se forment grâce aux économies d’échelle qu’ils peuvent réaliser – le CTM diminue lorsque la quantité de production est importante. Les externalités de réseau créent des avantages dont les consommateurs bénéficient, et n’ont pas d’effet sur le coût de production ou sur les économies d’échelle, lesquels sont liés à l’entreprise. Certains biens, par exemple les systèmes d’exploitation et le réseau téléphonique, se caractérisent autant par des économies d’échelle que par des externalités de réseau.
- Les gens qui ont besoin de médicaments vitaux sont prêts à les payer au prix fort. Alors pourquoi les laboratoires pharmaceutiques qui fabriquent de tels médicaments ne peuvent-ils pas les vendre au prix qu’ils souhaiteraient les vendre?
Réponse : Bien que le monopoleur soit puissant, il ne peut pas vendre son produit à un prix qui se trouve au-dessus de la courbe de demande du marché. Un monopoleur ne peut pas fixer le prix qu’il souhaite parce qu’il doit composer avec une courbe de demande du marché décroissante. Si l’entreprise augmente son prix, elle vendra un moins grand nombre d’unités, mais réalisera une recette plus élevée par unité vendue. Si l’entreprise diminue le prix du produit, le nombre d’unités vendues augmentera, mais la recette par unité diminuera.
- Quelle est la forme d’une courbe de demande et d’une courbe de recette marginale d’un monopoleur?
Réponse : La courbe de demande et la courbe de recette marginale d’un monopoleur ont toutes les deux une pente décroissante. Les deux courbes ont leur origine au même point de l’axe des prix, parce que le prix de la première unité correspond à la recette marginale tirée de la vente de la première unité. Ensuite, la recette marginale (Rm) reste inférieure au prix, parce que le monopoleur doit diminuer le prix de toutes les unités du produit qu’il vend afin de vendre plus d’unités de ce produit.
- Quelle est la relation entre le prix, la recette marginale et la recette totale d’un monopoleur?
Réponse : Comme le montre le graphique ci-dessous, la courbe de recette totale prend une forme de cloche parce que la recette totale augmente lorsque la recette marginale est positive et qu’elle diminue lorsque la recette marginale est négative. C’est la raison pour laquelle la recette totale atteint son montant maximal lorsque la courbe de recette marginale croise l’axe des abscisses, soit le point où, avec une unité de production additionnelle, la recette marginale est nulle.
- La production des entreprises concurrentielles et des monopoles se fait au niveau où le coût marginal est égal à la recette marginale. Alors, toutes choses égales par ailleurs, pourquoi le prix d’un bien sur un marché concurrentiel est-il plus bas que le prix demandé par un monopole?
Réponse : Dans les deux structures de marché, les entreprises produisent la quantité à laquelle le coût marginal est égal à la recette marginale. Une entreprise sur un marché parfaitement concurrentiel doit composer avec une courbe de demande parfaitement élastique. Par conséquent, la recette marginale d’une entreprise concurrentielle est égale au prix. Ainsi, lorsque la recette marginale d’une entreprise concurrentielle est égale à son coût marginal, c’est également le cas pour le prix et le coût marginal. Par contre, dans le cas d’un monopoleur, la recette marginale est inférieure à la demande (inférieure au prix), et la courbe de demande du marché est à pente décroissante. C’est la raison pour laquelle le monopoleur doit baisser le prix d’un produit pour vendre une unité additionnelle de ce produit. Par conséquent, pour un monopoleur, la recette marginale est inférieure au prix; la différence entre le prix et la recette marginale résulte de la baisse du prix pour vendre plus de produits. Ainsi, lorsqu’un la recette marginale d’un monopoleur est égale à son coût marginal, le prix sera supérieur au coût marginal (puisque le prix est supérieur à la recette marginale).
- Pourquoi est-ce qu’un monopole n’a pas de courbe d’offre?
Réponse : Les entreprises qui sont des preneurs de prix déterminent leur niveau de production en se fondant sur le prix donné par le marché. Les décisions relatives à l’offre d’une entreprise reposent sur la quantité à laquelle le coût marginal de production de la dernière unité d’un bien est égal à n’importe quel prix du marché donné. Cependant, un monopoleur ne modifie pas sa production pour tenir compte du prix du marché, car c’est lui-même qui fixe le prix; il n’est donc pas pertinent de demander la quantité de biens qu’un monopole produira à un prix donné. Puisque la décision du monopoleur quant à la quantité de biens à produire est basée sur la demande, on ne peut pas la représenter par une courbe d’offre indépendante (il faut se rappeler que la courbe d’offre correspond à la disposition à vendre à divers prix, quelle que soit la demande). Un monopoleur choisit le prix ainsi que la quantité.
- Identifiez le type de discrimination par les prixque décrit chacun des énoncés suivants :
a) Dans un club très fréquenté de la ville, l’entrée est gratuite pour les femmes qui arrivent avant 23 h.
b) Dans un casse-croûte, un repas à prix fixe composé d’un hamburger, d’un soda et de frites coûte moins cher que le prix total de ces produits achetés séparément.
c) Un vendeur de montres contrefaites demande un prix différent à chaque acheteur potentiel.
Réponse :
a) Il s’agit d’un exemple de discrimination au troisième degré ou de troisième type; le club offre un prix différent à un certain groupe de consommateurs selon son sexe et l’élasticité-prix de la demande.
b) Il s’agit d’un exemple de discrimination au deuxième degré ou de deuxième type; on fait varier les prix payés par les consommateurs en fonction de la quantité de produits achetés.
c) Il s’agit d’un exemple de discrimination au troisième degré ou de troisième type; on fait varier les prix selon diverses caractéristiques. Le vendeur peut déterminer le prix qu’un client est prêt à payer selon le lieu où il se trouve, le sexe de la personne, la voiture qu’elle conduit, etc.
- Pour restreindre le pouvoir de monopole d’une entreprise, pourquoi les autorités antitrust ne peuvent-elles pas se contenter d’imposer un prix plafond ou un prix plancher sur le marché?
Réponse : Il est difficile de fixer un prix équitable dans un marché faisant l’objet d’un monopole. Les autorités antitrust peuvent soit fixer un prix du marché égal au coût marginal, soit exiger des entreprises qu’elles fixent un prix égal au coût moyen. Le prix fixé au coût marginal est appelé le « prix efficace » ou « prix socialement optimal ». Bien que ce soit à ce prix que l’on maximise le surplus social, dans un monopole naturel, le coût marginal est inférieur au coût total moyen, quelle que soit la quantité. Donc, à ce prix, l’entreprise subira une perte économique et finira par quitter le secteur. Pour remédier à ce problème, l’État pourrait exiger des entreprises qu’elles fixent le prix au coût total moyen. Cette mesure permettrait au monopoleur de poursuivre ses activités, car il ne subirait pas de pertes. Cependant, ces deux types de réglementation des prix auraient pour effet de ne pas inciter l’entreprise à réduire ses coûts, ni à innover et à produire de nouveaux biens et services.
- Existe-t-il des cas où un monopole est utile à l’économie? Expliquez votre réponse.
Réponse : Les monopoles, qui ont le droit de faire un profit, cherchent par tous les moyens des produits novateurs qu’ils pourraient commercialiser. Si nous vivions dans un monde de parfaite concurrence, les entreprises auraient moins de raisons d’investir en recherche et développement, car elles ne pourraient pas tirer autant de profit de l’innovation. À long terme, le profit économique deviendrait nul. Si on ne protège pas les entreprises innovatrices, il n’y aura pas de profit pour promouvoir les inventions. Par conséquent, l’octroi de brevets et de droits d’auteur permet de faire un compromis entre la perte sèche d’un monopole et l’incitation à faire de la recherche et du développement. Il se peut également que l’entreprise soit un monopole naturel, ce qui signifie qu’elle réalisera des économies d’échelle et qu’il sera donc efficace qu’une seule entreprise desserve le marché. Le morcellement du marché entre les diverses entreprises aurait pour effet d’augmenter le coût et de diminuer le profit de chaque entreprise.
Des décideurs de prix
Ce sont des producteurs qui peuvent fixer le prix d’un bien.
Le pouvoir de marché
La capacité des producteurs à influer sur les prix.
Le monopole
Marché formé d’une seule entreprise, laquelle produit un bien ou un service n’ayant aucun bien substitut proche.
Barrière à l’entrée
Un obstacle qui protège une entreprise contre l’arrivée sur le marché de concurrents potentiels.
Pouvoir de marché acquis au moyen de barrières légales
On dit qu’une entreprise à ce pouvoir de marché lorsqu’elle acquiert ce pouvoir non pas par les barrières à l’entrée qu’elle a créées elle-même, mais plutôt par celles qui ont été octroyées par un gouvernement.
Un brevet
Un titre par lequel une administration publique confère à une personne ou à une entreprise le droit exclusif de produite ou de vendre un bien.
Le droit d’auteur
Le droit d’exploitation exclusive que les pouvoirs publics accordent au créateur d’une oeuvre littéraire ou artistique.
Pouvoir de marché acquis au moyen de barrières naturelles
On dit qu’une entreprise à ce pouvoir lorsqu’elle acquiert ce pouvoir par des barrières à l’entrée qu’elle a créées elle-même.
Les ressources clés
Ce sont les intrants essentiels à la production d’un bien ou d’un service.
Externalités de réseau
On en parle lorsque la valeur ou l’utilité d’un produit s’accroît avec le nombre de consommateurs qui l’utilisent.
Un monopole naturel
Il s’agit d’une structure de marché dans laquelle une entreprise peut, à elle seule, produire un bien ou un service à un coût inférieur à ce que feraient deux entreprises ou plus.