Cours 4 - Troubles affectifs Flashcards
(40 cards)
Est-ce qu’un neuropsychologue a les compétences et le droit de conclure à la présence d’un trouble de l’humeur ou d’anxiété?
C’est très flou, dépend de la formation que le neuropsychologue a eu. Les programmes de formation diffèrent d’une université à l’autre.
Vrai ou faux. En tant que neuropsychologue nous devrions connaître les critères diagnostics des principaux troubles de l’humeur et anxieux.
Vrai.
Vrai ou faux. Seuls les médecins et les psychologues peuvent d’emblée évaluer et conclure à la présence d’un trouble mental (c.-à-d.: DSM-5).
Vrai, mais les conseillers d’orientation et les infirmières qui ont une attestation/autorisation en provenance de leur ordre professionnel peuvent aussi évaluer les troubles mentaux.
Quelles sont les différences entre un trouble mental et un trouble neuropsychologique?
-Trouble mental : affection cliniquement significative qui se caractérise par le changement du mode de pensée, de l’humeur (affects), du comportement associé à une détresse psychique ou à une altération des fonctions mentales.
-Trouble neuropsychologique : affection cliniquement significative qui se caractérise par des
changements neurocomportementaux (de nature cognitive, émotionnelle et comportementale) liés au dysfonctionnement des fonctions mentales supérieures à la suite d’atteintes du système nerveux central.
Quels sont les troubles neuropsychologiques faisant partie du DSM-V et que les psychologues peuvent évaluer (sans toutefois avoir les compétences nécessaires afin d’évaluer les forces et les faiblesses spécifiques de l’individu)?
- TDA/H
- Dyslexie
- Trouble neurocognitif majeur ou mineur
Donnez des exemples de mandats que peut recevoir un neuropsychologue lorsqu’il est question de troubles anxieux/de l’humeur.
- Dans des cas spécifiques, contribution au diagnostic différentiel (p. ex.: trouble dépressif majeur vs démence?)
- Description des atteintes ou capacités résiduelles (p.ex.: suivant un ESPT*)
- Validation ou confrontation des plaintes subjectives (p.ex.: baisse de la concentration suivant une dépression)
- Planification du traitement / retour au travail / aux études
- Contribution du diagnostic aux limitations fonctionnelles observées (p. ex.: la stagnation dans le traitement est-elle expliquée par le trouble d’anxiété généralisée?)
Quels sont les 2 troubles dépressifs rencontrés fréquemment?
– Trouble/épisode dépressif majeur
– Trouble dépressif persistent (dysthymie)
Quels sont les critères diagnostics du trouble dépressif majeur dans le DSM-V?
A. Au moins 5 symptômes pendant au moins 2 semaines, changement par rapport au fonctionnement antérieur ; au moins soit humeur dépressive, soit perte d’intérêt ou de plaisir.
– 1. Humeur dépressive
– 2. Diminution marquée de l’intérêt ou du plaisir
– 3. Perte ou gain de poids significatif
– 4. Insomnie ou hypersomnie
– 5. Agitation ou ralentissement psychomoteur
– 6. Fatigue ou perte d’énergie
– 7. Sentiment de dévalorisation ou de culpabilité excessive ou inappropriée
– 8. Diminution de l’aptitude à penser ou à se concentrer ou indécision
– 9. Pensées de mort récurrentes, idées suicidaires récurrentes sans plan précis ou tentative de suicide ou plan précis
B. Souffrance cliniquement significative ou altération du fonctionnement social, professionnel ou autre
C. Les symptômes ne sont pas imputables aux effets physiologiques directs d’une substance ou d’une affection médicale générale
Critères A à C: épisode dépressif majeur
D. L’épisode DM n’est pas mieux expliqué par un autre trouble (p. ex.: trouble psychotique)
E. Il n’y a jamais eu d’épisode maniaque ou hypomaniaque
Qu’est-ce que l’indice de Kappa?
- Un indice d’accord inter-juges.
- Quand deux psychologues différents évaluent le même patient avec les mêmes critères diagnostics, est-ce qu’on a le même diagnostic?
- Permet d’évaluer la validité des critères.
Quel est l’indice Kappa des critères DSM-V du trouble dépressif majeur?
0,25 : validité questionnable.
Quelle est la prévalence Canadienne du trouble dépressif majeur? A-t-elle évolué depuis les dernières années? Y a-t-il des différences entre les hommes et les femmes et selon l’âge?
- Prévalence annuelle de 4.7% en 2012 vs 4.8% en 2002 au Canada, donc stable.
- Prévalence plus élevée chez les femmes et les plus jeunes
Les personnes âgées de 80 ans et plus ont-elles plus de chances d’avoir une dépression majeure ou une démence?
Prévalence plus élevée de démence pour cette population. Prévalence moins élevée de trouble dépressif.
Quelles sont les comorbidités (à vie) avec le trouble dépressif majeur les plus importantes?
- Abus d’alcool (19,5%)
- Trouble d’anxiété généralisé (39,2%)
Quels sont les critères diagnostics du trouble dépressif persistent (dysthymie)?
A. Humeur dépressive pendant presque toute la journée, la plupart du temps, tel que rapporté subjectivement ou observé par les autres, pendant au moins 2 ans.
B. Présence de 2 ou plusieurs de ces symptômes lorsque déprimé:
– 1. Perte ou gain important d’appétit
– 2. Insomnie ou hypersomnie
– 3. Faible énergie ou fatigue
– 4. Faible estime de soi
– 5. Difficultés à se concentrer ou à prendre des décisions
– 6. Sentiment de désespoir
C. Pendant la période de 2 ans de l’affectation, la personne n’a jamais été sans symptôme (critères A et B) pour des périodes de plus de 2 mois.
Quels sont les principaux diagnostics différentiels avec la dépression majeure?
- TDAH
- Burnout
- Trouble de la personnalité
- Hypothyroïdie
- Trouble d’adaptation avec humeur dépressive
- Trouble bipolaire
- Abus de substance
- Condition médicale
- Atteinte neurologique
Selon la théorie unifiée de la dépression, quelle est l’étiologie des troubles dépressifs?
- Il y a une part génétique
- Et une part environnementale (stress, trauma, dynamiques interpersonnelles)
- Et l’impact de l’environnement sur l’expression des gènes : épigénétique.
Selon la théorie unifiée de la dépression, quels sont les différents éléments de la pathophysiologie de la dépression?
- Débalancement dans les neurotransmetteurs (sérotonine, NE, DA, glu)
- Inflammation
- Hyperactivité de l’axe HPA
- Neuroplasticité réduite
- Connectivité entre cortex préfrontal et régions limbiques altérée.
Quel est le mécanisme d’action de la Kétamine et quels en sont ses effets dans le traitement de la dépression?
- Kétamine: antagoniste NMDA utilisé en anesthésie
- Module le métabolisme du glutamate (apprentissage et mémoire)
- Action rapide sur l’humeur et les idées suicidaires
- Effets secondaires: dissociatifs et cardiaques bénins
Donnez des exemples de questions ouvertes et fermées à poser durant l’entrevue d’anamnèse et qui visent les critères d’humeur dépressive et de diminution de l’intérêt et du plaisir.
1) Questions ouvertes:
– “Comment ça se passe du côté de l’humeur?”
– “Comment est votre humeur?”
– “Quel(s) sont les activités et passe-temps que vous pratiquez actuellement?”
2) Questions plus directives:
– “Avez-vous remarqué une différence dans votre humeur au cours des dernières semaines ou derniers mois?”
– “Pleurez-vous plus souvent? Êtes-vous plus irritable?”
– “Avez-vous remarqué un changement dans votre motivation ou votre intérêt à faire des activités plaisantes?”
Quelle est la différence entre un trouble bipolaire de type I et un trouble bipolaire de type II?
-Type I : survenue d’un ou plusieurs épisodes maniaques ou mixtes
-Épisode maniaque :
– Période distincte d’humeur anormalement élevée, expansive ou irritable, et un niveau élevé d’activité ou d’énergie, qui dure au moins une semaine
– Pendant cette période:
– 3 symptômes ou plus (p.ex.: plus bavard, moins besoin de sommeil, rehaussement de la confiance en soi, etc.)
2) Type II : présence d’un épisode hypomaniaque (ou par le passé) et d’un épisode dépressif majeur actuel ou passé
-Épisode hypomaniaque : même chose que maniaque mais durant 4 jours ou plus.
Quels sont les critères diagnostics du trouble cyclothymique?
A. Pendant au moins 2 ans, plusieurs périodes avec des symptômes hypomaniaques, sans qu’on puisse rencontrer les critères d’un épisode hypomaniaque et plusieurs périodes avec des symptômes dépressifs, sans qu’on puisse rencontrer les critères d’un épisode dépressif majeur.
B. Pendant cette période de 2 ans, les périodes hypomaniaques et dépressives ont été présentes pendant au moins la moitié du temps et l’individu n’a pas été sans symptôme pendant plus de 2 mois à la fois.
C. Les critères pour un épisode dépressif majeur, maniaque ou hypomaniaque n’ont jamais été rencontrés
Donnez des exemples de questions directives pouvant être posées durant l’entrevue d’anamnèse et permettant d’investiguer la présence d’épisodes maniaques.
– “Avez-vous déjà vécu des situations où vous aviez l’impression que vous pouviez dormir seulement quelques heures et être parfaitement fonctionnel?”
– “Aviez-vous plusieurs idées ou projets en tête ?”
– “Vous êtes-vous déjà senti si bien que votre entourage avait l’impression que vous n’étiez plus vous-même?
Quelle est la prévalence à vie des troubles bipolaires de type I et de type II?
- Type I : 0 à 6%, autant les hommes que les femmes
- Type II : 0 à 4%, surtout les femmes
Quelles sont les différentes étapes de la neuroprogression du trouble bipolaire?
- Stade 0 : phase à risque (variation normale de l’humeur à l’intérieur de l’euthimie).
- Stade 1 : phase prodromale (variations de plus en plus importantes de l’humeur et pouvant dépasser légèrement l’euthimie).
- Stade 2 : premier épisode maniaque.
- Stade 3 : épisodes maniaques multiples.
- Stade 4 : chronicité et stabilisation de l’humeur.
- Durant les stades 0 et 1 : la personne essaie de s’aider elle-même ou consulte un professionnel de la santé mentale.
- Durant les stades 2 et 3 : la personne est médicamentée (lithium) et peut recevoir de la psychoéducation.
- Durant le stade 4 : combinaison de traitements et remédiation fonctionnelle.
-Tout le long, le fonctionnement diminue graduellement et la charge allostatique (stress cérébral) augmente graduellement.