Cours 6 - Genre et STEM Flashcards
(7 cards)
Quel est l’effet Matilda et comment fonctionne-t-il?
C’es le déni, l’invisibilisation et la minimisation récurrente et systémique de l’apport des femmes dans les recherches scientifiques dans lesquelles le crédit est souvent attribué à leurs collègues masculins.
Il fonctionne ainsi:
- Réattribution des découvertes: plusieurs recherches ont été publiées sous le nom d’un homme, souvent un supérieur hiérarchique.
- Dévalorisation systématique: la contribution d’une femme dans un travail scientifique sera minimisée ou qualifiée de technique ou due à la chance.
- Absence de reconnaissance officielle: les femmes reçoivent peu de mérite ou de prix pour leur travail. Peu de postes de prestige et moins citées dans les articles scientifiques.
- Effacement dans les récits: les manuels, les articles de vulgarisation ou de commémoration oublient les femmes
Quelles sont les conséquences de l’effet Matilda?
1- conséquences sur les carrières individuelles: moins d’opportunité, auto-censure, perte de légitimité.
2- conséquences sur le récit collectif des sciences: la science est androcentrée et vue comme une affaire d’hommes, le fait que les femmes soient invisibilisées créent moins de modèles pour les générations futures, les stéréotypes sur les “compétences naturelles liées au genre” se perpétuent.
- Conséquences sur l’épistémologie elle-même: certains savoir sont jugés moins scientifiques et moins explorés, le manque de diversité dans les chercheurs appauvrit les questions posées et les méthodes utilisées
Quels facteurs a une influence sur l’orientation des filles vers le STEM?
la socialisation et les stéréotypes précoces
Pourquoi dit-on que les perceptions comptent plus que les performances dans l’orientation des filles vers les STEM ?
Les filles se perçoivent souvent moins compétentes que les garçons à compétences égales. La perception que l’entourage des jeunes filles ont sur leurs compétences et leurs chances dans les domaines du STEM influence leur propre perception d’elles-mêmes et la probabilité qu’elles visent ce type de métier. C’est donc plus la perception que les compétences réelles qui ont un impact sur la place des femmes dans ces métiers.
Quels sont les obstacles systémiques qui limitent la présence des filles et des femmes dans les STEM, dès l’école ?
Les jeunes sont confrontés une socialisation différenciée et à des stéréotypes genrés qui impact négativement les aspirations des filles pour le STEM. Par exemple, les enseignants ont tendance à donner plus de place et d’opportunité de parole aux garçons dans les exercices scientifiques et d’attribuer les réussites scientifiques des filles à de la chance ou à beaucoup d’efforts plutôt qu’à leurs compétences. Ces biais de perception quant à la compétence des filles et les attentes différenciées des enseignant.es ne les encouragent pas à viser ce genre de métier.
L’environnement scolaire peut aussi être peu inclusif : moqueries, isolement, manque de rôles modèles. Tous ces éléments façonnent les aspirations bien plus que les performances réelles, qui sont souvent similaires entre les sexes.
En quoi les enseignant·es peuvent-ils jouer un rôle positif ou négatif dans l’orientation des filles vers les filières scientifiques ?
Les enseignant·es jouent un rôle-clé dans la construction de la confiance des élèves. De façon positive, ils peuvent :
- Valoriser équitablement les réussites en sciences ;
- Introduire des rôles modèles féminins dans les cours ;
- Créer une ambiance inclusive en encourageant toutes les questions, en valorisant les essais/erreurs.
Mais ils peuvent aussi, sans le vouloir, renforcer les inégalités :
- En ayant des attentes genrées (« les garçons sont meilleurs en maths ») ;
-En distribuant inégalement la parole ; - En donnant aux filles des feedbacks centrés sur l’effort, pas sur la compétence ;
- En orientant différemment filles et garçons à résultats égaux.
Quels seraient des leviers d’action pour favoriser une meilleure inclusion des filles et des femmes dans le domaine des STEM?
1- Agir sur les représentations (lutter contre stéréotypes et attentes genrées face aux sciences, plus de modèles scientifiques féminins)
2- Transformer les pratiques pédagogiques (offrir des espaces non-mixtes pour les filles, former les enseignants sur les biais de genre, mettre en place des pédagogies actives qui favorisent l’engament des filles, etc.)
3- Réformer les structures politiques (salaires égaux, agir sur les violences sexistes, politiques équitables, etc.)
