Gynécomastie Flashcards

1
Q

Quelle est la définition d’une gynecomastie ?

A
  • La gynécomastie est une HYPERPLASIE du tissu glandulaire mammaire, fréquente, qui peut être uni- ou bilatérale.
  • Elle est parfois découverte de façon fortuite, plus souvent à l’occasion d’une gêne sensible de la région péri-aréolaire, voire d’une augmentation visible et indolore du sein chez l’homme.
  • Il s’agit d’un symptôme fréquent, répondant à de nombreuses étiologies dont la caractéristique commune est d’augmenter le rapport œstradiol/testostérone
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
2
Q

Quelle est la physiopathologie de la gynécomastie ? Comment est produit l’oestrogene chez l’homme ?

A
  • Le tissu mammaire dispose, dans les deux sexes, des mêmes potentialités de développement.
    => Chez l’homme son absence de développement est liée à l’absence de stimulation par les œstrogènes, normalement produits en faible quantité, et à l’effet antagoniste de la testostérone.
  • Dès qu’apparaît un déséquilibre entre la quantité circulante d’œstrogènes (augmentation) et/ou celle de la testostérone (diminution), le tissu mammaire est stimulé, conduisant à une gynécomastie.
  • Chez l’homme normal, 80 % des œstrogènes sont produits par conversion périphérique, en particulier dans le tissu adipeux, de la Δ4-androstènedione et de la testostérone sous l’influence d’une aromatase.
  • Plus que le rapport des hormones totales, c’est le rapport de la testostérone libre à l’œstradiol libre qui conditionne la survenue d’une gynécomastie. Comme les deux hormones (testostérone et œstradiol) circulent en partie sous forme libre et en partie sous forme liée à la TeBG (= Testosterone-estradiol Binding Globulin, ou SHBG = Sex Hormone Binding Globulin), les variations des concentrations de TeBG sont aussi susceptibles d’influencer le rapport testostérone libre sur œstradiol libre et donc de favoriser une gynécomastie
    -> la TeBG ayant une affinité supérieure pour la testostérone que pour l’œstradiol, son augmentation provoque une diminution de la testostérone libre plus importante que celle de l’œstradiol libre
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
3
Q

Quelle est la demarche diagnostique devant un patient qui consulte pour gynecomastie ?

A

1 - s’agit-il d’une gynécomastie ou d’une adipomastie ?
-> clinique
-> mammographie et echographie mammaire

2 - quelle est l’étiologie de cette gynecomastie ?
-> situations évidentes associées à une gynecomastie (IR, cirrhose, médicaments)
-> exploration hormonale minimale
-> recherche d’étiologies endocriniennes des gynécomasties

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
4
Q

Comment savoir si il s’agit d’une gynecomastie ou d’une adipomastie ?

A

De nombreux patients venant consulter pour gynécomastie ont, en fait, une adipomastie sans prolifération glandulaire

  • clinique
  • mammographie et echographie mammaire
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
5
Q

que recherche-t-on à l’examen clinique ? Que palpe-t-on en cas de gynecomastie ? en cas d’adipomastie ?

A
  • Cliniquement, le patient est examiné en position allongée, en pressant le sein entre le pouce et l’index et en rapprochant les doigts progressivement autour du mamelon.
    => L’examen est complété par les aires GANGLIONNAIRES et surtout la palpation TESTICULAIRE, la pression concentrique et l’expression du mamelon rechercheront aussi une GALACTORRHEE évocatrice d’une pathologie de la prolactine

-> En cas de gynécomastie (photo p 261), on palpe un tissu ferme ou rugueux, mobile, arrondi, centré par le mamelon. Elle peut être aussi bien unilatérale que bilatérale sans que ceci ait la moindre importance diagnostique ou pronostique

-> En cas d’adipomastie, on ne palpe rien. Mais le diagnostic différentiel est parfois difficile, justifiant alors, sans hésiter, une mammographie!!

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
6
Q

Strategie diagnostique en cas de gynécomastie

A

photo p261

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
7
Q

A quoi sert l’echo ou la mammographie ? Que voit-on en echographie en cas de gynecomastie? de cancer du sein ? en cas d’adipomastie ? photo p262

A
  • Elles affirment le diagnostic en cas de doute diagnostique à l’examen clinique.

-> Elles permettent en outre d’éliminer un rare cancer du sein (< 1 %) chez l’homme, que l’on aurait pu suspecter sur une gynécomastie excentrée, dure, fixée aux plans profonds et parfois associée à une déformation du mamelon, voire à un écoulement sanglant.

-> En cas de gynécomastie simple, la mammographie montre une opacité nodulaire ou triangulaire, étoilée

-> Alors qu’elle ne trouve aucun tissu en cas d’adipomastie

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
8
Q

Quelles sont les étiologies possibles d’une gynécomastie ? Quels examens complémentaires faire pour trouver l’étiologie ?

A
  • S’il est facile de reconnaître une gynécomastie, son diagnostic étiologique l’est beaucoup moins.

-> Après avoir écarté les situations évidentes s’accompagnant d’une gynécomastie, le diagnostic impose la réalisation de quelques examens hormonaux simples et une échographie testiculaire

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
9
Q

Quelles sont les 3 situations évidentes associées à une gynecomastie ?

A

1) Insuffisance rénale chronique
La gynécomastie peut être multifactorielle : liée à l’augmentation de la TeBG, à l’hypogonadisme secondaire à l’hyperprolactinémie en cas d’IR sévère.

2) Cirrhose
Elle peut représenter dans certaines séries 8 % des étiologies de gynécomasties. La gynécomastie est fréquente (40 % des cas). Elle est souvent associée à des signes d’hypogonadisme.

Le mécanisme de cette gynécomastie peut être double : baisse de la production d’androgènes et augmentation des concentrations d’œstradiol libre par activation de la synthèse hépatique de la TeBG. La toxicité de l’alcool est également en cause. La renutrition d’un patient dénutri s’accompagne aussi parfois d’une gynécomastie par un mécanisme proche de celui de la cirrhose.

3) Médicaments
Ils sont à l’origine de 10 à 25 % des gynécomasties selon les séries

Le mécanisme de ces gynécomasties iatrogènes est très variable : prise des hormones elles-mêmes ou de produits œstrogéno-mimétiques, de produits bloquant la sécrétion d’androgènes ou empêchant leur action.

Les médicaments le plus souvent en cause (niveau de preuve élevé) sont:

  • la spironolactone (Aldactone®)
  • les antiandrogènes
  • le kétoconazole (Nizoral®)
  • les neuroleptiques (par leur effet sur la prolactine et donc la baisse de la testostérone)
  • certains antibiotiques
  • antirétroviraux
  • antiulcéreux dont les mécanismes d’action ne sont pas connus.

Dans les autres cas, les mécanismes d’action sont mal documentés et les niveaux de preuve faibles.

=> Si aucune de ces situations évidentes associées à une gynécomastie n’est trouvée à l’interrogatoire, à l’examen clinique ou en cas d’anomalie du volume testiculaire, une exploration hormonale est de toute manière nécessaire.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
10
Q

Quels sont les ttt responsables de gynécomastie (niveau de preuve elevee) ? tableau p263

A

1° Hormones et anti-hormones
– Œstrogènes
– Androgènes et anabolisants stéroïdiens
– Gonadotrophines chorioniques
– Antiandrogènes : acétate de cyprotérone (Androcur®), flutamide (Eulexine®)
– Agonistes de la GnRH (médicaments utilisés dans le ttt du cancer de la prostate)
– Inhibiteurs de la 5α-réductase dont finastéride (Chibroprocar®)
– Spironolactone (Aldactone®) : inhibiteur du récepteur de l’aldostérone et des androgènes

2° Médicaments psychoactifs
– Neuroleptiques : rispéridone (Risperdal®), halopéridol (Haldol®), amisulpride (Solian®), olanzapine (Zyprexa®)
– Phénothiazines : chlorpromazine (Largactil®)
– Antidépresseurs tricycliques : amitriptyline (Largatil®), imipramine (Tofranil®), clomipramine (Anafranil®)

3° Chimiothérapie anticancéreuse
– Agents alkylants

4° Antibiotiques et antirétroviraux
– Isoniazide (Rimifon®)
– Kétoconazole (Nizoral®)
– Antirétroviraux : didanosine (Videx®), éfavirenz (Sustiva®), indinavir (Crixivan®), névirapine (Viramune®)

5° Antiulcéreux et antiacide
– Cimétidine (Tagamet®)
– Oméprazole (Mopral®, Zoltum®)
– Ranitidine (Azantac®, Raniplex®)

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
11
Q

Quels sont les explorations (hormonales et autre) minimales indispensables ?

A

Elle comporte les dosages sanguins de:

  • T4 libre, TSH
  • hCG
  • testostérone totale, LH, FSH, prolactine et œstradiol

=> Cette exploration hormonale doit être complétée systématiquement par une ECHOGRAPHIES.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
12
Q

Quelles sont les 6 étiologies endocriniennes possibles de la gynécomastie ?

A

1° Hyperthyroidie
2° Hypogonadisme hypothalamique ou hypophysaire
3° Hypogonadisme periphérique
4° Tumeur secrétant des oestrogènes
5° Tumeur secrétant des hCG
6° Gynécomastie idiopathique

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
13
Q

Quelle est l’explication physiopathologique au fait que l’hyperthyroidie puisse etre responsable d’une gynecomastie ?

A

Au cours de l’hyperthyroïdie, la gynécomastie est liée à la stimulation par les hormones thyroïdiennes, de la synthèse de TeBG (ou SHBG ) par le foie

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
14
Q

Quelle est l’incidence de l’insuffisance testiculaire (hypogonadisme peripherique) ? physiopatho? Quel syndrome en est l’etiologie la + fréquente ?

A
  • Il est responsable de 8 % des gynécomasties.
  • Lorsque la concentration de testostérone plasmatique est basse et s’accompagne d’une élévation de celle de FSH et de LH (hypogonadisme par lésion testiculaire), la gynécomastie est fréquente.
    -> Généralement (mais ce n’est pas toujours le cas), il existe aussi des signes d’insuffisance gonadique et la palpation des testicules trouve une diminution de volume des gonades.
  • Parfois la gynécomastie est le premier signe d’un hypogonadisme périphérique, ne s’accompagnant pas encore ni de troubles sexuels ni d’une baisse de la concentration de testostérone (qui reste normale) : le diagnostic ne repose alors que sur l’élévation des gonadotrophines.
  • Le syndrome de Klinefelter (caryotype 47,XXY) en est l’étiologie la + fréquente (40 % des patients porteurs d’un syndrome de Klinefelter ont une gynécomastie)
    -> Le diagnostic est fait par le caryotype.
  • D’autres étiologies plus rares sont retrouvées à l’interrogatoire (ATCD d’orchite ou de traumatisme génital, parfois très ancien, histoire de torsion testiculaire, chimiothérapie anticancéreuse ou irradiation…)
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
15
Q

Comment est fait le diagnostic d’un hypogonadisme d’origine hypothalamique ou hypophysaire ? Quelles en sont les causes ?

A
  • C’est la découverte d’une concentration de testostérone basse associée à une non-élévation de celle des gonadotrophines (FSH et LH abaissées ou normales) qui en permet le diagnostic.
    -> Une imagerie de la région hypophysaire par SCANNER ou IRM est alors indispensable, de même qu’un dosage de prolactine.
  • L’hyperprolactinémie freine la sécrétion des gonadotrophines et donc de la testostérone et stimule le développement mammaire.
  • Les autres causes sont généralement tumorales, par exemple adénome de l’hypophyse non fonctionnel, tumeur hypothalamique ou hypogonadisme non tumoral
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
16
Q

Quelles sont les caractéristiques biologiques des tumeurs secretants des oestrogenes ? Quel est l’examen clé ? Quelles sont les origines possibles de ces tumeurs ?

A
  • La présence d’une concentration élevée (> 40 pg/ml) d’œstradiol, associée ou non à une testostéronémie basse, doit faire penser à une tumeur productrice d’œstrogènes, testiculaire le plus souvent (leydigome) ou surrénalienne, exceptionnelle.
  • L’ÉCHOGRAPHIE TESTICULAIRE constitue l’examen clé
    => Elle permet même parfois de visualiser des tumeurs non palpables.
  • Si la source d’œstrogènes n’est pas testiculaire, on s’oriente vers une origine surrénalienne : le SCANNER abdominal révèle une tumeur maligne
17
Q

Quels examens d’imagerie faire en cas d’elevation des hCG ? Quelles sont les origines possibles des tumeurs secretants de l’hcG ? Quel est le ttt de ces tumeurs ?

A
  • Un dosage d’hCG est indispensable
    => en cas d’élévation, ceci justifie la réalisation d’abord d’une ECHOGRAPHIE testiculaire à la recherche d’une tumeur maligne germinale (choriocarcinome testiculaire) et d’une IRM cérébrale (germinome hypothalamique, souvent responsable également d’un diabète insipide).
  • Ces tumeurs sécrétant de l’hCG ne sont pas nécessairement trophoblastiques et peuvent intéresser les bronches, le foie
    => Elles sont alors à l’origine d’une authentique sécrétion ectopique d’hCG.
    => Un scanner est toujours indiqué lors du bilan d’extension de ces tumeurs malignes.
  • Le ttt repose le plus souvent sur une chimiothérapie en première intention après conservation de sperme.
18
Q

Qu’est ce que la gynecomastie idiopathique ? Quels sont les 3 types de gynecomastie idipathique selon l’age ?

A
  • Fréquemment, aucune cause n’est trouvée, il s’agit alors d’une gynécomastie idiopathique.
    => Elle disparaîtra d’elle-même ou persistera, justifiant une exérèse chirurgicale. Elle est plus fréquente à certaines périodes de la vie.

1° Gynécomastie du nouveau-né
Elle se développe chez plus de 2/3 des nouveau-nés. Elle est liée à un passage transplacentaire des œstrogènes maternels.

2° Gynécomastie pubertaire
Elle peut se voir dès l’âge de 10 ans. C’est surtout vers 13 ou 14 ans que l’on observe une gynécomastie, puis elle diminue avec l’âge, mais elle peut durer jusqu’à 18 à 20 ans (30 à 70 % des garçons de 10 à 17 ans ont une gynécomastie).

-> Elle est liée à l’augmentation progressive de la production d’androgènes pendant cette période dont l’aromatisation aboutit à un taux transitoirement accru d’œstrogènes
-> Elle rétrocède habituellement après la puberté de façon spontanée
-> La palpation testiculaire est néanmoins indispensable, à la recherche d’une atrophie testiculaire ou d’une tumeur (+++).

=> En cas de persistance d’une gynécomastie après l’âge de 20 ans, il est légitime d’explorer ces patients à la recherche d’une pathologie

3° Gynécomastie du sujet âgé
-> Elle est également fréquente après l’âge de 65 ans, jusqu’à 50 % des hommes sur des séries autopsiques
-> Elle est en rapport avec la diminution de la fonction testiculaire habituelle à cet âge et à l’augmentation de la transformation des androgènes en œstrogènes (aromatisation) en périphérie (augmentation relative de la masse grasse)

=> Néanmoins, quand bien même sa fréquence, chez un patient consultant pour ce problème, même en cas de palpation testiculaire normale, il est légitime de l’explorer à la recherche d’une pathologie

19
Q

Quels sont les ttt possibles ?

A
  • Le ttt doit viser autant que possible à traiter la cause de la gynécomastie. Ce ttt sera le plus souvent efficace
  • ttt des gynecomasties pubertaires
  • ttt des gynecomasties de l’adute
20
Q

Quel est le ttt des gynecomasties pubertaires ?

A
  • Il faut ne rien faire !!
  • La gynécomastie disparaîtra d’elle-même, il faut rassurer les parents et l’enfant.
    -> Si la gynécomastie persiste après l’âge de 18 ans et qu’aucune étiologie n’a été trouvée, en cas de gêne ou de préjudice esthétique, l’exérèse du tissu glandulaire au prix d’une minime cicatrice aréolaire est possible
21
Q

Quel est le ttt des gynecomasties de l’adulte ?

A
  • Si un ttt hormonal est entrepris, il doit, pour avoir les meilleures chances de succès, être débuté tôt, pendant la phase active, proliférative de la gynécomastie
    => au bout de 12 mois le tissu glandulaire se transforme en un tissu fibreux qui a peu de chances de répondre au ttt.
  • Il fait appel aux androgènes non aromatisables (dihydrotestostérone, Andractim ®) par voie percutanée en application sur la gynécomastie (actuellement non disponible à la vente).
  • En absence d’amélioration au bout de 3 mois, la chirurgie plastique peut être indiquée. Il en est de même des gynécomasties secondaires si le facteur étiologique a été traité et qu’une gynécomastie devenue fibreuse, persiste.
22
Q

lire points cles p266

A

0KIIIIIIII ♡