PP semaine 2 Flashcards
(16 cards)
Introduction à la politique comparée une histoire riche et ancienne
La politique comparée est une branche de la science politique qui consiste à étudier et comparer les systèmes politiques, les institutions, et les comportements politiques à travers différents pays.
Qu’est-ce que la politique comparée ?
- C’est une sous-discipline de la science politique.
- Elle explore les thèmes classiques de cette discipline, comme les régimes politiques, la démocratie, les élections, et les institutions.
Une histoire récente mais influencée par le passé :
- Bien que la pratique comparatiste ait des racines anciennes, la politique comparée en tant que champ académique s’est formée récemment.
- Son développement a été marqué par les tendances académiques des États-Unis, où elle a émergé plus tôt que dans les pays francophones.
Un rôle central aujourd’hui :
- La politique comparée est essentielle pour une analyse approfondie en science politique.
- Selon le politologue Seiler, adopter une perspective comparative est incontournable pour produire une science sociale rigoureuse.
Définition de la politique comparée
Qu’est-ce que la politique comparée ?
- C’est une branche de la science politique reconnue comme une discipline spécifique.
- Elle étudie et compare les systèmes politiques, les institutions et les pratiques politiques dans différents contextes.
Pourquoi est-elle importante ?
- Elle s’applique à toutes les spécialités de la politique et offre des outils pour poser des questions pertinentes dans chaque domaine.
- Elle ne se limite pas à un sujet précis, mais se distingue par sa méthode analytique, qui utilise des données et des analyses rigoureuses pour répondre à de grandes questions.
Les bases de la comparaison en politique :
- Empirique : Le chercheur doit bien connaître les sociétés étudiées pour éviter les erreurs.
- Théorique : Des cadres théoriques clairs (institutionnalisme, sociologie historique, etc.) permettent de structurer et interpréter les faits.
- Méthodologique : La démarche doit être bien planifiée et peut inclure des méthodes quantitatives (statistiques) ou qualitatives (entretiens, enquêtes).
Objectif :
- Offrir des explications alternatives et des réponses solides, basées sur des théories et des données, pour mieux comprendre les phénomènes politiques.
Les auteurs modernes et ceux de la Renaissance :
Période de la Renaissance :
- Machiavel : Auteur de Le Prince, il analyse le pouvoir et la manière dont il est exercé de manière pragmatique, marquant le début d’une réflexion réaliste sur la politique.
- Descartes : Bien que philosophe, son approche rationnelle inspire des analyses méthodiques en politique.
- Montesquieu : Dans De l’esprit des lois, il développe la théorie de la séparation des pouvoirs, essentielle pour comprendre les régimes politiques modernes.
- Rousseau : Auteur du Contrat social, il réfléchit aux bases de la souveraineté et de la démocratie, influençant les théories politiques contemporaines.
Les fondateurs du 19e siècle :
- Tocqueville : Avec De la démocratie en Amérique, il étudie les institutions démocratiques et leurs effets sur la société.
- Marx : Propose une analyse des rapports de pouvoir basée sur l’économie et les classes sociales, fondant le matérialisme historique.
- Durkheim : Sociologue, il explore les liens entre les institutions politiques et la cohésion sociale.
- Weber : S’intéresse à l’autorité et aux formes de légitimité, introduisant des concepts comme la bureaucratie et l’éthique protestante.
Les principaux objets et orientations de la politique comparée :
Qu’est-ce que la politique comparée étudie ?
- La politique comparée analyse une grande variété de thèmes liés aux systèmes politiques et sociaux.
- Ces thèmes sont regroupés en cinq grandes catégories, selon Munck et Snyder, pour mieux organiser l’étude.
Les cinq catégories principales :
- L’ordre politique : Comment la société est structurée et organisée politiquement.
- Le régime politique : Les types de régimes (démocratie, autoritarisme, etc.) et leurs dynamiques.
- Les acteurs sociaux : Les groupes influents, comme les mouvements sociaux, les partis politiques et les citoyens.
- Les institutions démocratiques et l’État : Les règles, les structures et le rôle de l’État dans la gouvernance.
- Les processus économiques et non étatiques : Les influences de l’économie et des acteurs non gouvernementaux sur la politique.
Pourquoi est-ce important ?
- Cette organisation permet une compréhension plus claire des interactions complexes entre les dimensions politiques, sociales et économiques.
- Elle aide à poser les bonnes questions et à explorer des sujets variés avec une méthode structurée.
Les précurseurs ou pères fondateurs de la politique comparée :
Origines anciennes :
- La politique comparée a des racines qui remontent à l’Antiquité grecque, avec des contributions importantes entre le XVe et le XIXe siècle en Europe.
Le rôle d’Aristote :
- Qui était-il ? Philosophe grec (384-322 av. J.-C.), considéré comme l’un des premiers penseurs en politique comparée.
- Son œuvre clé : Politique, où il examine différents systèmes de gouvernement dans le monde antique.
- Son objectif : Déterminer ce qu’est un « bon gouvernement » en comparant les constitutions et en classant les régimes politiques.
Son apport :
- Aristote est l’inventeur du « constitutionnalisme sociologique », une méthode qui lie l’organisation politique à la société dans laquelle elle évolue.
- Ses idées ont été enrichies par d’autres politologues au fil des siècles.
Émile Durkheim et la science des classifications :
Qui était Émile Durkheim ?
- Sociologue français (1858-1917), considéré comme un des pères fondateurs de la politique comparée.
- Il a introduit des méthodes rigoureuses pour analyser les phénomènes sociaux et politiques.
Sa vision méthodologique :
- Durkheim propose que les sciences sociales doivent toujours utiliser la méthode comparative, qu’il décrit comme une “expérimentation indirecte”.
-Cela signifie qu’en comparant différentes sociétés ou situations, on peut tester des hypothèses sans mener d’expérimentations directes, comme dans les sciences naturelles.
Sur le plan des méthodes :
-Il insiste sur une analyse systématique et structurée des faits sociaux pour établir des lois générales.
- Les classifications (comme la distinction entre sociétés simples et complexes) permettent d’organiser ces faits.
Sur le plan des enjeux :
- Durkheim veut comprendre comment les institutions et les structures sociales influencent la cohésion et le fonctionnement des sociétés.
- Il s’intéresse particulièrement à la notion de société civile, c’est-à-dire l’ensemble des relations sociales au-delà de l’État.
Sur le plan théorique :
- Il établit que les institutions politiques et sociales ne peuvent être comprises qu’en les étudiant dans leur contexte comparatif.
- Ses travaux sont à l’origine de concepts comme la solidarité sociale (mécanique et organique), qui expliquent les liens entre les individus et les structures.
Alexis de Tocqueville et sa contribution à la politique comparée :
Au plan de la méthode :
- Tocqueville privilégie une approche empirique et comparative. Il observe directement les sociétés, notamment lors de son voyage aux États-Unis, pour étudier leurs institutions politiques et sociales.
- Sa méthode repose sur l’étude approfondie de cas concrets, qu’il compare pour en tirer des enseignements généraux.
Au plan des enjeux :
- Il s’intéresse aux conséquences de la démocratie, notamment sur les valeurs, les comportements sociaux et les institutions.
- Son objectif principal est de comprendre les défis et les opportunités qu’offre la démocratie, comme le risque de la tyrannie de la majorité ou l’importance des libertés individuelles.
Au plan théorique :
- Tocqueville développe une réflexion sur les mécanismes de la démocratie et les conditions nécessaires à son bon fonctionnement.
- Il introduit des concepts fondamentaux comme :
——-La tyrannie de la majorité : le danger que la volonté de la majorité écrase les droits des minorités.
——-L’importance des institutions intermédiaires (comme les associations) pour équilibrer le pouvoir dans une société démocratique.
Karl Marx et sa contribution à la politique comparée :
Au plan de la méthode :
- Marx adopte une approche matérialiste et historique, appelée le matérialisme historique.
- Il analyse l’histoire et les sociétés à travers les relations économiques et les modes de production, en mettant l’accent sur les conflits entre classes sociales.
- Sa méthode repose sur l’observation des structures économiques pour expliquer les dynamiques politiques et sociales.
Au plan des enjeux :
- L’enjeu central pour Marx est de comprendre et expliquer les inégalités sociales et l’exploitation des classes ouvrières dans les sociétés capitalistes.
- Il cherche à dévoiler les mécanismes par lesquels le pouvoir économique détermine les structures politiques et sociales.
- Son objectif final est de proposer une alternative au capitalisme : une société sans classes.
Au plan théorique :
- Marx développe des concepts clés pour analyser les systèmes sociaux, comme :
- La lutte des classes : le moteur principal des transformations sociales et politiques.
- Les modes de production : systèmes économiques (esclavagisme, féodalisme, capitalisme) qui structurent les sociétés.
- La superstructure (politique, culture) et l’infrastructure (économie) : l’économie détermine les autres aspects de la société.
- Il théorise l’idée que le capitalisme contient en lui-même les germes de sa propre destruction, ouvrant la voie au communisme.
Max Weber et sa contribution à la politique comparée :
Au plan de la méthode :
- Weber utilise une méthode compréhensive et comparative, cherchant à comprendre les actions sociales en les replaçant dans leur contexte.
- Il introduit le concept d’idéal-type, une construction théorique qui sert à analyser les phénomènes sociaux en les comparant à des modèles idéaux (exemple : bureaucratie, capitalisme).
- Il combine des approches qualitatives (analyse des idées et des valeurs) et historiques pour étudier les sociétés.
Au plan des enjeux :
- Weber s’intéresse aux sources de légitimité du pouvoir et aux formes d’autorité (traditionnelle, charismatique, rationnelle-légale).
- Il cherche à comprendre les effets de la modernité et de la rationalisation sur les institutions politiques et sociales.
- Un enjeu clé est d’expliquer comment le capitalisme s’est développé en Occident, en lien avec des facteurs culturels comme l’éthique protestante.
Au plan théorique :
- Weber développe des concepts fondamentaux comme :
——-Les formes de domination (traditionnelle, charismatique, rationnelle-légale).
——-La rationalisation : le processus par lequel la société se structure autour de règles, de bureaucratie et d’efficacité.
——-L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme : il explique comment les valeurs religieuses protestantes ont contribué au développement du capitalisme moderne.
- Il explore également la bureaucratie, qu’il considère comme la forme d’organisation la plus efficace mais potentiellement déshumanisante.
La politique comparée et la période classique (1900-1930) :
Contexte de l’époque :
- Cette période est marquée par le développement du “gouvernement comparé”, qui se concentre sur l’étude des institutions politiques (parlements, constitutions, systèmes électoraux, etc.).
- L’objectif principal est de comprendre les règles et structures formelles des gouvernements.
La méthode :
- Approche juridique : on analyse les textes légaux et les constitutions pour comparer les systèmes politiques.
- Approche normative : les chercheurs cherchent à déterminer quels systèmes politiques sont “meilleurs” selon des critères idéaux (efficacité, justice, stabilité).
Les enjeux :
- Mettre en lumière les différences institutionnelles entre les régimes politiques (démocratie, monarchie, autoritarisme).
- Proposer des modèles pour améliorer les systèmes existants en s’appuyant sur les bonnes pratiques observées ailleurs.
La politique comparée entre 1950 et 1970 : une transformation majeure
Contexte historique :
- La politique comparée devient une sous-discipline distincte de la science politique.
- Elle se développe plus tôt aux États-Unis et dans le monde anglo-saxon, mais plus tardivement en France et dans les pays francophones.
- Elle passe d’une simple comparaison des constitutions et institutions à une analyse plus large des systèmes politiques et sociaux.
Changements méthodologiques :
- Méthode sociologique et scientifique : On adopte des approches empiriques et quantitatives pour analyser la politique.
- Behaviorisme : Étude des comportements politiques via des sondages d’opinion et des analyses des valeurs (bourgeoises/matérialistes vs post-matérialistes).
- Analyse de données agrégées : Utilisation d’indicateurs quantitatifs sur le développement économique, les structures sociales, les types de régimes, et les politiques publiques.
Les grandes orientations :
- Études sur les villes, le pouvoir et le développement.
- Recherche sur la « culture civique », considérée comme essentielle pour une démocratie stable.
- Intégration des communautés politiques non occidentales dans les analyses comparatives.
Le rôle du structuro-fonctionnalisme :
- Ce courant identifie les fonctions universelles que tous les systèmes politiques doivent remplir, indépendamment de leurs institutions ou cultures.
- Il permet d’aller au-delà des analyses purement constitutionnelles, en étudiant des entités comme les tribus, les associations et les partis, et pas seulement les parlements ou gouvernements.
- Il s’inspire de théoriciens comme Max Weber, Karl Marx et Antonio Gramsci pour comprendre les spécificités de l’État moderne.
Objectif ultime :
- Élaborer une théorie générale pour structurer et unifier l’analyse des régimes politiques, jusque-là basée sur des observations disparates.
La politique comparée et la diversification des approches théoriques (1960-1980) :
Diversification des théories :
- Pendant cette période, les chercheurs commencent à adopter différentes approches pour analyser les systèmes politiques, dépassant les paradigmes uniques comme le behaviorisme ou le structuro-fonctionnalisme.
- Cela permet d’explorer des questions politiques sous des angles nouveaux, en intégrant des perspectives culturelles, économiques, historiques et sociales.
Sujets populaires :
- Années 1960-1970 : Les chercheurs se concentrent sur le développement politique, les révolutions, et les mouvements de décolonisation en Afrique et en Asie.
- Années 1980 : Avec la chute des dictatures en Europe (Espagne, Portugal) et en Amérique latine (Brésil, Argentine, Chili), l’attention se tourne vers la transition démocratique.
—–Étude des mécanismes permettant le passage de régimes autoritaires à des démocraties.
—–Analyse des facteurs favorisant ou freinant la consolidation démocratique.
Impact de cette diversification :
- La politique comparée devient plus globale, en tenant compte des réalités politiques de régions autrefois négligées.
- Elle s’enrichit de nouveaux cadres théoriques et méthodologies, s’ouvrant à une pluralité de disciplines comme l’anthropologie, l’économie et l’histoire.
L’avenir de la politique comparée depuis 1980 :
Nouvelles approches :
- Néo-institutionnalisme : Analyse des institutions (comme les parlements ou les partis politiques) en mettant l’accent sur leur évolution et leur influence sur les comportements politiques.
- Approche stratégique : Étudie les choix des acteurs politiques et leurs stratégies pour maximiser leurs intérêts dans des contextes spécifiques.
Les grands défis :
- La complexité : Les systèmes politiques sont de plus en plus imbriqués, avec des acteurs variés et des relations complexes entre les États, les organisations internationales, et les sociétés civiles.
- La mondialisation : Les frontières entre les politiques nationales et internationales s’effacent, nécessitant des analyses qui prennent en compte les effets globaux sur les politiques locales.
Focus sur des communautés politiques diversifiées :
- L’étude ne se limite plus aux États : elle inclut aussi des acteurs non étatiques comme les ONG, les entreprises multinationales, et les mouvements sociaux.
- L’idée d’interdépendance complexe met en lumière les relations étroites entre les économies, les cultures, et les politiques du monde entier.
Comment se déploie la politique comparée et ce qu’elle permet de faire :
La comparaison comme fondement :
- La politique comparée analyse les formes des régimes et les modalités d’exercice du pouvoir à travers différents pays.
- Elle s’intéresse aux régimes politiques, aux systèmes de partis et aux comportements politiques, avec une ambition constante de classification.
Ce qu’elle permet de comprendre :
- Le fonctionnement des systèmes politiques, notamment :
- Le rôle des pouvoirs : exécutif, législatif, judiciaire.
- L’influence des partis politiques sur les opinions et les votes.
- Les formes de compétition électorale et l’impact des groupes de pression.
- Ces analyses aident à mieux cerner les mécanismes de pouvoir et les interactions dans une société donnée.
Un postulat clé : le “détour comparatif” :
- Comparer d’autres systèmes permet de décentrer son regard sur sa propre réalité nationale.
- Ce processus aide à questionner des éléments qui semblent évidents dans un cadre strictement interne.
Débats normatifs et méthodologiques :
- Débats normatifs : La discipline propose des réflexions sur ce qui pourrait ou devrait être amélioré dans les systèmes politiques.
- Débats méthodologiques et théoriques : Discussions sur les meilleures façons de collecter et d’analyser les données pour comprendre les systèmes politiques.
Les exigences de la comparaison en politique comparée :
Simplifier la réalité :
- Utiliser des classifications pour organiser et comparer des systèmes politiques complexes.
- Exemple : Regrouper les régimes en démocraties, autocraties, ou régimes hybrides.
Travailler sur des enjeux clés :
- Analyser des questions fondamentales comme :
——Le fonctionnement de l’État.
——Les conditions et défis de la démocratie.
——Les processus de développement économique et social.
Stratégies de recherche alternatives :
- Développer et affiner des méthodes pour comparer les systèmes :
——-Méthodes quantitatives : statistiques, analyses de données.
——-Méthodes qualitatives : études de cas, entretiens, enquêtes ethnographiques.
- Adapter ces stratégies aux contextes spécifiques pour mieux répondre aux questions politiques.
Les 6 apports de la méthode comparative à la science politique :
Maîtrise de l’espace et du temps :
- Permet de comparer des systèmes politiques éloignés dans l’espace ou dans le temps, en mettant en relation leurs dynamiques.
Substitut à l’expérimentation directe :
- Comme il est impossible de faire des expériences en politique, la comparaison sert d’outil pour tester des hypothèses à partir de situations réelles.
Précision monographique :
- Étudier un cas spécifique en profondeur (un pays, une région) pour comprendre ses particularités avec rigueur.
Production de généralisations :
- À partir de plusieurs études de cas, identifier des patterns ou des règles générales applicables à d’autres systèmes.
Réconciliation entre le détail et l’ensemble :
- Allier l’analyse précise d’un cas particulier (l’arbre) avec une compréhension globale des phénomènes politiques (la forêt).
Élaboration de théories :
- Grâce à cette méthode, la politique comparée peut développer des théories solides qui expliquent les similitudes et différences entre les systèmes politiques.