Trouble apprentissages - Lecture et écriture Flashcards
(75 cards)
Qu’est-ce que lire, du point de vue cognitif ?
Lire consiste à identifier des mots pour accéder au sens. L’identification des mots repose sur des processus de décodage phonologique et d’accès au lexique orthographique.
Quelle est la nature du système d’écriture du français ?
C’est un système alphabétique, où les lettres codent les sons (graphèmes = sons). L’apprenti-lecteur doit apprendre la correspondance graphème-phonème pour pouvoir décoder.
Pourquoi dit-on que le français est une langue à opacité moyenne ?
Parce que le français présente : Des régularités (transparence partielle), mais aussi Des irrégularités phonographiques (lettres muettes, graphies multiples pour un même son)
Par exemple, les mots sans, cent et sang ont une même prononciation mais une orthographe différente, ce qui montre que la suite de lettres code aussi le sens.
Combien de graphies différentes environ existent en français pour représenter les phonèmes ?
Environ 190 graphies pour coder les phonèmes du français, ce qui rend le système complexe à acquérir.
Quelles sont les trois principales régions cérébrales impliquées dans la lecture (hémisphère gauche) ?
Frontal inférieur : donne un sens à ce qu’on lit (traitement sémantique)
Occipito-temporale : traite les lettres et mots (entrée visuelle)
Temporo-pariétale : traite les sons des lettres (traitement phonologique)
Quelle est la particularité de la lecture d’un point de vue neurodéveloppemental ?
La lecture est une compétence culturelle et non innée. Elle nécessite une réorganisation cérébrale des circuits langagiers et visuels pour permettre l’apprentissage du décodage écrit.
Quelle nouvelle fonction cérébrale se développe chez l’enfant qui apprend à lire ?
La reconnaissance des mots écrits, qui repose sur la coordination de fonctions préexistantes (analyse visuelle, auditive, langage oral).
Qu’est-ce que la conscience phonologique et comment évolue-t-elle ?
C’est la capacité à manipuler mentalement les sons dans un mot. Elle évolue de : Syllabique : ex. Mou-ton Vers phonémique : ex. M + ou + t + on
Le phonème est la plus petite unité de son.
Quelles spécialisations cognitives s’affinent au cours de l’apprentissage de la lecture ?
Orientation des lettres (ex. : différencier b/d, lire de gauche à droite)
Analyse phonologique
Balayage visuel
Empan visuel : au début, l’enfant lit lettre par lettre, puis apprend à reconnaître des groupes de lettres plus larges avec la pratique.
Qu’est-ce que l’automatisation de la lecture et comment est-elle altérée en dyslexie ?
Chez le lecteur expert, la lecture est automatique (ex. : on lit une phrase même quand on voulait seulement en compter les mots).
En dyslexie, cette automatisation est déficitaire : la lecture reste effortful, mobilisant plus de traitement conscient.
Quelle est la première étape cérébrale du traitement de la lecture ?
L’input visuel, capté par les régions occipitales, qui envoie l’information vers la Visual Word Form Area (VWFA) dans le gyrus fusiforme (ventral occipito-temporal).
Quel est le rôle de la Visual Word Form Area (VWFA), aussi appelée « boîte à lettres du cerveau » ?
Elle permet la reconnaissance rapide et spécialisée des mots écrits. Elle joue un rôle fondamental dans l’automatisation de la lecture.
Comment l’automatisation de la lecture se manifeste-t-elle chez l’adulte ?
Chez un lecteur expert, la lecture devient automatique et rapide. Par exemple, même lorsqu’on demande de compter les mots d’une phrase, l’adulte la lit inconsciemment.
Chez l’enfant, cette automatisation n’est pas encore acquise. En dyslexie, l’automatisation est difficile, et la lecture reste effortful.
Quelles sont les principales étapes du traitement de la lecture dans le cerveau selon le modèle moderne ?
Input visuel (régions occipitales)
Reconnaissance des mots (VWFA)
Accès au sens (voies sémantiques – temporal inférieur et frontal gauche)
Lecture sérielle et attention top-down (régions pariétales postérieures)
Accès à la prononciation et à l’articulation (aires précentrales, insula, régions temporales et frontales).
Quels facteurs peuvent influencer l’apprentissage de la lecture et de l’écriture ?
Éducation/stimulation à la maison : un enfant qui n’a jamais été exposé aux livres ni vu ses parents lire aura plus de difficulté à comprendre que les mots ont un sens, comparativement à un enfant ayant déjà été initié à la lecture.
Langue parlée : un enfant ayant appris plusieurs langues dès l’enfance (ex. : russe) peut avoir plus de difficulté à apprendre la lecture en français qu’un enfant québécois unilingue.
Comorbidités
Niveau socio-économique (SSE)
Culture
Capacités générales (ex. : QI)
Hérédité (ex. : antécédents familiaux de difficultés d’apprentissage).
Quelle est la différence entre un retard secondaire et un trouble développemental primaire en lecture/écriture ?
Retard secondaire : difficultés temporaires pouvant être compensées avec du soutien Trouble primaire : difficultés persistantes dans le temps, avec un décalage par rapport aux autres élèves.
Quelles composantes du langage oral sont impliquées dans l’apprentissage de la lecture et de l’écriture ?
Traitement phonologique
Mémoire phonologique (semblable à la mémoire de travail mais pour les sons)
Vocabulaire (plus le vocabulaire est riche, plus la reconnaissance de mots est facile)
Syntaxe
Grammaire / morpho-syntaxe (surtout en écriture : ex. accord pluriel comme dans les chats).
Quel est le lien entre vocabulaire et lecture ?
Le vocabulaire aide la lecture, et la lecture enrichit le vocabulaire. Un enfant avec un vocabulaire riche aura plus de facilité à reconnaître les mots.
En cas de dyslexie, la lecture étant réduite, le vocabulaire peut stagner ou chuter, surtout à l’adolescence. Intervenir tôt sur les fonctions langagières améliore le pronostic.
Que suggère une difficulté dans le langage oral quant aux performances à l’écrit ?
Une difficulté dans le langage oral (ex. : syntaxe, conjugaison, utilisation des pronoms) augmente les risques de difficultés à l’écrit, bien que ce ne soit pas systématique.
Quelles autres fonctions cognitives sont impliquées dans la lecture et l’écriture ?
Mémoire de travail : prédicteur important de la performance scolaire et de la lecture
Mémoire procédurale : intégrée dans les automatismes liés au geste d’écriture et à l’orientation gauche-droite
Traitement visuel
Vitesse de traitement : un ralentissement peut entraîner une lecture plus lente Attention.
Quels sont les deux types de voies impliquées dans les modèles cognitifs de la lecture ?
Voie phonologique (assemblage)
Voie lexicale (adressage).
Quelles sont les caractéristiques de la voie phonologique en lecture dans le modèle à 2 voies?
Première voie à se développer
Associe chaque lettre à un son (lettres = sons)
Requiert un apprentissage explicite
Permet de lire les pseudo-mots, les mots nouveaux ou peu fréquents (ex. : sirtu, gontra, cuistre)
Processus indirect, alphabétique, basé sur l’encodage/décodage.
Indirecte : ne reconnait pas directement le mot
Encodage/décodage
* Encodage : processus de transformer des sons en lettres (utile à l’écriture).
* Décodage : processus inverse, soit lire en transformant les lettres en sons (utile à la lecture).
Alphabétique
* Référence au stade alphabétique de Frith
À force de répétition, les mots deviennent reconnus plus rapidement, avec moins de charge mentale.
Quelles sont les caractéristiques de la voie lexicale en lecture dans le modèle à 2 voies?
Suite ordonnée de lettres reconnue globalement et associée à un sens
Liée à la fréquence d’exposition
Permet de lire des mots connus, y compris irréguliers (ex. : beaucoup, science)
Processus direct, orthographique, basé sur la reconnaissance visuelle rapide.
On s’attend à ce que l’enfant connaisse les mots fréquents (ex. : blanc). L’analyse des erreurs (ex. : oublis de sons ou de lettres) donne des indices sur le fonctionnement de cette voie.
Quelles sont les trois grandes étapes du développement de la lecture selon Frith (1985) ?
Logographique Alphabétique Orthographique.