Wharton Flashcards

(72 cards)

1
Q

Quelles sont les différentes temporalités du Temps de l’Innocence ?

A

3 temporalités :

  • New York des années 1870 dans lequel se déroule l’action
  • Newland au début du XXe siècle à la fin du roman
  • Le point de vue de l’auteure en 1920 lors de la publication
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2
Q

A quoi renvoie l’innocence ?

A

C’est un bonheur fragile dans la méconnaissance du mal : à la fois le fait de ne pas nuire (être innocent) et d’être ignorant de la réalité.

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3
Q

Qu’interroge le roman d’Edith Wharton ?

A

Elle interroge la fonction de la communauté :

  • Est-elle protectrice ? : Oui.
  • Est-elle l’endroit où l’individu se constitue, s’épanoui, advient à soi ? : Le roman l’étudie.
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4
Q

Comment décrire la communauté new-yorkaise du Temps de l’Innocence ?

A

C’est une bulle illusoire à l’intérieur de laquelle on peut avoir l’impression d’une stabilité mais qui est en réalité fragile

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5
Q

Que raconte l’histoire de Newland ?

A

C’est le récit de la découverte de l’illusion par Newland qui prend conscience du caractère artificiel de son monde.

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6
Q

La communauté produit une image cohérente mais fausse, elle se constitue en décor pour protéger ses membres. De quoi les membres cherchent-ils à se protéger par la communauté ?

A

Non pas d’un danger concret mais de la réalité elle-même

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7
Q

Quel est l’argument associé aux citations : «retard tout personnel » + «s’il avait pu fixer avec le régisseur la minute précise de son arrivée, il n’aurait pu choisir un moment plus propice » ?
Commenter.

A

Le sort de l’individu est déterminé par sa communauté

«retard tout personnel » et «s’il avait pu fixer avec le régisseur la minute précise de son arrivée, il n’aurait pu choisir un moment plus propice »

  • Newland arrive au théâtre avec «un retard tout personnel » : c’est-à-dire à un moment qu’il a choisit de lui-même, en tant qu’individu, dans la plus grande autonomie dont il puisse disposer
  • pourtant ce moment ne pourrait être « plus propice » : il saisit un kaïros dont il n’est pas le maitre
  • «régisseur » = metteur en scène, Newland est un élément de la scène, il est déterminé par son milieu et s’inscrit comme un rouage dans la mécanique de la société
  • l’individu, même lorsqu’il se croit autonome et singulier, est en fait parfaitement à sa place : le sort de l’individu est déterminé par sa communauté
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8
Q

Quelle est la citation associée à l’argument : Le sort de l’individu est déterminé par sa communauté ?

A

«retard tout personnel » + «s’il avait pu fixer avec le régisseur la minute précise de son arrivée, il n’aurait pu choisir un moment plus propice »

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9
Q

Que signifie “sulfureux” ?

A

Qui choque la norme sociale

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10
Q

Quel est l’argument associé à la citation : «Il n’y a rien à craindre à New-York, ajouta-t-il avec une pointe de sarcasme » ?
Commenter.

A

La communauté est une construction

«Il n’y a rien à craindre à New-York, ajouta-t-il avec une pointe de sarcasme »

  • Newland semble faire l’éloge de la communauté New-Yorkaise à laquelle il appartient, comme si sa communauté le protégeait de tous les dangers
  • «sarcasme » : ironie, la communauté n’est pas le lieu où l’on a rien à craindre mais seulement le lieu où l’on a l’impression que l’on a rien à craindre
  • volonté de perpétuer une image idéalisée de la communauté à travers le discours, malgré la connaissance de ses limites
  • la communauté est un faire-croire qui n’existe que parce que ses membres y croient ou font semblant d’y croire
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11
Q

Quelle est la citation associée à l’argument : La communauté est une construction ?

A

«Il n’y a rien à craindre à New-York, ajouta-t-il avec une pointe de sarcasme »

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12
Q

En quoi la communauté chez Wharton est-elle différente de chez Eschyle ?

A

Chez Eschyle, la communauté est d’abord territoriale concrète. Pour Wharton, ce n’est pas New York qui est important mais le groupe d’individus privilégié qui y évolue et s’efforce de maintenir une vision du monde qu’il partage

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13
Q

En quoi la menace intérieure est-elle aussi la plus dangereuse chez Wharton ?

A

Le plus gros risque est l’apparition à l’intérieur de la communauté d’une vision alternative, puisque celle-ci se maintient par la volonté de chacun de faire communauté et de croire en la vision proposée

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14
Q

Quel est l’argument associé à la citation : « bizarre quartier » ?
Commenter.

A

L’émergence d’une entité autonome au sein de la communauté menace cette dernière

«bizarre quartier »

  • Ellen réside dans le quartier des artistes qui est qualifié de «bizarre » et ainsi mis à distance
  • ses habitants sont proches du vieux New York, notamment par leur éducation, et c’est pourquoi ils sont particulièrement dangereux : ils pourraient presque être acceptés mais déstabiliserait la communauté par leur décalage, leur capacité à penser différemment de ce que la communauté propose
  • la communauté se protège alors en décrivant cet extérieur comme «bizarre », moins enviable car il ne suit pas les mêmes conventions
  • c’est en réalité une manière d’éviter qu’en son sein ne se développe, ou ne s’introduise, une vision alternative, une réflexion autonome
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15
Q

Quelle est la citation associée à l’argument : L’émergence d’une entité autonome au sein de la communauté menace cette dernière?

A

«bizarre quartier » + «gens qui écrivent»

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16
Q

En quoi Le Temps de l’Innocence est-il le récit d’une crise double ?

Quel est le lien entre les deux crises ?

A

Il raconte une crise individuelle épistémologique (passage de l’ignorance à la connaissance) et une crise communautaire contre les sceptiques, les visions alternatives.

La première induit la deuxième

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17
Q

Comment définir la crise ?

A

Comme la situation qui exige une réaction, qui force l’action

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18
Q

Quel est l’argument associé à la citation : «Newland remercia le ciel d’être un citoyen de New York » + «espèce » ?
Commenter.

A

La communauté ne doit pas se penser absolue

«Newland remercia le ciel d’être un citoyen de New York » + «espèce »

  • l’individu constate le profit qu’il tire de sa communauté des « citoyen[s] de New York » : la communauté se définit donc d’abord comme une caractéristique que d’autres n’ont pas, une singularité
  • il revendique au même moment son appartenance à une «espèce » particulière : la communauté est une singularité spécifique, qui n’a rien d’absolue
  • «le ciel » : Newland se croit même l’objet d’une attention particulière de Dieu, comme s’il existait une communauté idéale et absolue et qu’il y appartenait
  • mode hyperbolique qui traduit l’ironie et le jugement critique porté par Wharton : malgré la contingence de son appartenance le personnage essentialise à tort sa condition
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19
Q

Quelle est la citation associée à l’argument : La communauté ne doit pas se penser absolue ?

A

«Newland remercia le ciel d’être un citoyen de New York » + «espèce »

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20
Q

Quel rôle jouent l’éducation et la culture procurées par la communauté ?

A

L’éducation et la culture qui sont procurées à l’intérieur de la communauté sont nécessaires à l’épanouissement de l’individu mais non suffisantes car elles ne lui permettent pas de prendre conscience de la réalité

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21
Q

Qu’appelle-t-on un discours indirect libre et quel est son effet ?

A

Il s’agit de reprendre littéralement propos d’un autre locuteur sans porter les marques d’un discours indirect, c’est une marque très subtile d’ironie qui peut facilement ne pas être remarquée et permet une double lecture

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22
Q

Quel est l’argument associé à la citation «c’était incroyable, mais c’était un fait : Ellen, tournant le dos à son destin de privilégiée, se déclassait » ?
Commenter.

A

La communauté ne doit pas considérer comme une faute la singularité individuelle

«c’était incroyable, mais c’était un fait : Ellen, tournant le dos à son destin de privilégiée, se déclassait »

  • retranscrit la pensée de Mrs. Welland, personnage particulièrement conservateur du roman : «incroyable » : qu’on ne peut pas croire, qu’on refuse d’accepter, jugement péjoratif
  • «mais c’était un fait » : ironie, montre l’absurdité de la situation : le personnage est incapable d’accepter la réalité et n’arrive même pas à envisager la différence alors même qu’elle se présente comme une évidence.
  • ironie renforcée par la forme du discours indirect libre : ce n’est pas qu’Ellen sorte de son milieu, qu’elle prenne une décision au-delà de sa communauté, qui est incroyable mais c’est le fait même qu’on puisse trouver cela incroyable
  • l’auteure dénonce une société hyper-communautaire dans laquelle l’individu prend pour absolue et nécessaire une vision du monde contingente et considère donc la différence comme une faute
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23
Q

Quelle est la citation associée à l’argument : La communauté ne doit pas considérer comme une faute la singularité individuelle ?

A

«c’était incroyable, mais c’était un fait : Ellen, tournant le dos à son destin de privilégiée, se déclassait »

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24
Q

Pourquoi l’auteure n’évoque jamais les périls historiques de la société alors que l’histoire de situe à la suite de la Guerre de sécession et que le roman est publié au lendemain de la Seconde guerre mondiale ?

A

L’auteure soustrait volontairement cette dimension pour montrer l’indifférence de ses personnages à la réalité qui les entoure, et souligner l’enfermement de la communauté sur elle-même

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25
Comment mobiliser l'argument selon lequel la communauté repose sur un ensemble de conventions arbitraires ?
La société s'auto-entretient par le rituel : le rituel est un geste arbitraire, une convention, sur lequel repose la communauté
26
Qu'est-ce que le narcissisme des petites différences ?
Le narcissisme des petites différences est une théorie de Freud : le groupe a tendance à surévaluer ses spécificités, ce qui touche ma communauté a plus de valeur pour moi que la même réalité qui ne me toucherait pas
27
Comment voit-on dans les trois oeuvres l'arbitraire des conventions qui régissent la société ?
- Spinoza : il ne peut pas y avoir de péché avant la loi, ce qui montre que celle-ci n'est pas absolue mais arbitraire - Eschyle : les dieux ne protègent pas contre ceux qui n'y croient pas, pas absolus mais arbitraires - Wharton : il y a des protocoles sociétaux à respecter qui renforcent la communauté justement par leur caractère arbitraire
28
La communauté décrite est-elle une aristocratie ?
La communauté new-yorkaise décrite n'est pas une noblesse, une aristocratie, mais une bourgeoisie. Pourtant elle présente plus les caractéristiques de la première que de le seconde : elle ne produit rien.
29
Quel est l'argument associé à la citation : « En réalité, ils vivaient tous dans un monde fictif, où personne n'osait envisager la réalité » ? Commenter.
**La communauté et ses membres ne produisent rien** (attention, à dire de manière pas trop radicale quand même) *« En réalité, ils vivaient tous dans un monde fictif, où personne n'osait envisager la réalité »* - la communauté décrite par Wharton est une bourgeoisie qui possède pourtant les caractéristiques d'une aristocratie : on ne voit pas travailler les personnage et on ne sait pas de quoi ils vivent - « monde fictif » : la réalité que la communauté présente à ses membres n'est qu'une construction - l'antithèse entre « réalité » et « fictif » souligne la superficialité de la communauté, qui se détache du réel et ne produit rien de concret - les membres sont mêmes incapable d'« envisager », qui est pourtant un verbe passif : toute étape de travail sur le réel, même préliminaire, est évitée
30
Développer l'argument : La communauté et ses membres ne produisent rien
La communauté et ses membres ne produisent rien. En s'enfermant dans des codes et des systèmes de valeurs qui sont uniquement des constructions symboliques, ils se détachent des réalités tangibles et pratiques. La communauté devient alors une sphère de représentation qui ne produit rien de substantiel, car elle se nourrit de fictions partagées, ce qui conduit à une forme d'immobilisme. - s'enferment dans des codes et des valeurs qui sot uniquement des constructions symboliques - se détachent des réalités tangibles et pratiques - devient alors sphère de représentation qui ne produit rien - conduit à une forme d'immobilisme
31
Quelle est la citation associée à l'argument : La communauté et ses membres ne produisent rien
« En réalité, ils vivaient tous dans un monde fictif, où personne n'osait envisager la réalité »
32
Quel est l'argument associé à la citation : « l'obligation rituelle d'ignorer ce qui est déplaisant » ? Commenter.
**La communauté est une protection** *« l'obligation rituelle d'ignorer ce qui est déplaisant »* - « ce qui est déplaisant » = ce qui, dans la réalité, ne coïncide pas avec la vision du monde que propose la communauté - il faut l’« ignorer » : faire comme si ça n’existait pas, pour que ça n’existe finalement plus dans la réalité partagé dans la communauté - la communauté est un système de déni de la réalité, qui est une protection puisque capable de dresse un mur, un décor, une protection entre cette dernière et ses membres - « rituelle » + « tout » : ce déni fait partie intégrante de la communauté, il est pratiqué par tous, de manière habituelle, sans qu'aucun ne le remette en question - « obligation » : ce déni esr nécessaire au bon fonctionnement de la communauté, pour qu’elle puisse remplir ses objectifs de protection, et ses membres sont donc forcés de se comporter de la sorte
33
Quelle est la citation associée à l'argument : La communauté est une protection ?
« l'obligation rituelle d'ignorer ce qui est déplaisant »
34
Quelles sont les deux manières de voir l'éducation ?
Elle est à la fois un instrument de conformation, dangereuse comme système normatif, mais aussi de singularisation et nécessaire comme système historique
35
Quel est l'argument associé à la citation : « Ne peut-on jamais, dans une maison américaine, être un peu seule ? » ? Commenter.
**La communauté refuse que l'individu utilise seul ses libertés** *« Ne peut-on jamais, dans une maison américaine, être un peu seule ? »* - Ellen veut être seule, elle se revendique comme une individualité ayant des désirs décorrélés de la communauté - la tournure interrogative montre qu'elle ne supporte plus sa situation : la communauté frustre Ellen - elle lui offre des libertés mais refuse qu'elle les utilise de son côté, seule - jusque dans la « maison », qui est pourtant le lieu privé où l'individu peut s'isoler
36
Développer l'argument : La communauté refuse que l'individu utilise seul ses libertés
La communauté refuse que l'individu utilise seul ses libertés. En effet, lorsqu’un individu agit sans que ses choix soient connus ou encadrés par la communauté, cela peut être perçu comme une atteinte à l’ordre collectif et à la cohésion sociale. En exigeant que l’individu rende ses libertés visibles et les inscrive dans le cadre collectif, la communauté maintient un contrôle implicite sur ses membres. Ainsi, la liberté individuelle est subordonnée au regard et à l’approbation de la communauté. - choix pas connus de la communauté : peut être perçu comme une atteinte à l'ordre collectif et à la cohésion sociale - en exigeant que l'individu rende visible ses libertés - maintient un contrôle implicite - ainsi, liberté individuelle subordonnée à l'approbation de la communauté
37
Quelle est la citation associée à l'argument : La communauté refuse que l'individu utilise seul ses libertés ?
« Ne peut-on jamais, dans une maison américaine, être un peu seule ? »
38
Quel est l'argument associé à la citation : « « J'ai dû fixer mes yeux sur la Gorgone [...], elle brule les larmes » ? Commenter.
**Il est couteux de s'affranchir de sa communauté** *« J'ai dû fixer mes yeux sur la Gorgone [...], elle brule les larmes »* - Ellen explique à Archer comment elle est parvenue à aller à l'encontre de sa communauté - le cout de cet affranchissement, l'effort demandé, est considérable, car : - avoir le courage de rompre avec sa communauté implique de renoncer au confort de l'illusion et de se confronter à la réalité - et cela « brule les larmes » : on y perd une partie de sa sensibilité, de son individualité
39
Développer l'argument : Il est couteux de s'affranchir de sa communauté
Il est couteux de s'affranchir de sa communauté. La communauté offre à l’individu un cadre structurant : des normes, des valeurs et des repères qui façonnent son identité. Rompre avec elle demande donc de déconstruire ce cadre, ce qui représente un effort intense, et de se confronter au réel, dans sa complexité et son imprévisibilité. - cadre structurant : normes, valeurs et repères - façonnent identité - rompre avec communauté : déconstruire ce cadre, effort intense - + se confronter au réel, dans sa complexité
40
Quelle est la citation associée à l'argument : Il est couteux de s'affranchir de sa communauté ?
« J'ai dû fixer mes yeux sur la Gorgone [...], elle brule les larmes »
41
Quel est l'argument associé à la citation : « Ah ! vous ne nous aimez pas ! s'écria Archer » ? Commenter.
**L'affirmation de la différence peut être perçue comme une faute** *« Ah ! vous ne nous aimez pas ! s'écria Archer »* Chacun, dans la communauté, est conscient qu’Ellen est en avec celle-ci. Alors que personne ne lui avait jamais directement reproché sa différence, lorsqu’elle l’explicite : __ - « nous » : c'est la communauté normative qui s'exprime à travers Newland - interjection « Ah ! » + phrase exclamative + le verbe s'écrier : marquent le sentiment vif et instinctif qui s'empare d'Archer : - cette réaction est un réflexe de la part de la communauté, qui considère l'affirmation de la différence (ici un simple besoin de moments de solitude) comme un rejet de la société, un affront, une faute (opposition « vous »/« nous ») : - le refus d’appartenir complètement à la communauté est un affront, y compris aux yeux de celui qui partage les mêmes aspirations
42
Quelle est la citation associée à l'argument : L'affirmation de la différence peut être perçue comme une faute
« Ah ! vous ne nous aimez pas ! s'écria Archer »
43
Comment la communauté se comporte-t-elle par rapport à la liberté individuelle dans Le Temps de l'Innocence ?
La communauté combat, dans l’individu, l’autonomie qu’elle rend possible et dont elle donne le goût. Elle encourage l’expression de l’exception en son sein et la blâme dès lors qu’elle s’apparente à une volonté d’affranchissement ; l’individu ne peut être une personne singulière, valorisée dans sa singularité, que dans la mesure où il continue à faire allégeance à son groupe.
44
Quel est l'argument associé à la citation : « Janey était sujette à des envolées inattendues qui montaient de sources romanesques depuis toujours comprimées » ? Commenter.
**La société permet la pensée, mais peut empêcher l'action qui en découle** *« Janey était sujette à des envolées inattendues qui montaient de sources romanesques depuis toujours comprimées »* - « sources romanesques » : bovarysme de Janey, la communauté permet la pensée et la favorise même par l'éducation - cependant, si ces pensées sont « inattendues », c’est-à-dire inhabituelles, dont la communauté n’avait pas pour objectif l’émergence, - alors elles sont « comprimées » : la communauté retient l'individu de les exprimer, d'agir et d'utiliser ces pensées pour s'accomplir - (pour exploiter cette liberté de penser, il faut donc prendre un recul critique par rapport à la communauté - dans le roman : Ellen car elle a vécue en Europe et Newland qui s'en approche, grâce à Ellen justement)
45
Quelle est la citation associée à l'argument : La comment permet la pensée, mais peut empêcher l'action qui en découle ?
« Janey était sujette à des envolées inattendues qui montaient de sources romanesques depuis toujours comprimées »
46
Quel est l'argument associé à la citation : « horreur d'être différente » + « devenir comme tout le monde ici » ? Commenter.
**La communauté favorise l'accomplissement de l'individu/les hommes ont besoin de faire communauté** *« horreur d'être différente » + « devenir comme tout le monde ici »* (c'est Ellen qui parle) - à la manière de Hegel, pour qui la conscience de soi ne se constitue qu'à travers la reconnaissance mutuelle des individus, Ellen exprime *...* - une vie qui lui permet d’être entièrement elle-même ne la contente pas si elle est l'isole - montre donc que la communauté est nécessaire à l'accomplissement de l'individu - car elle apporte une reconnaissance de soi, rassurante, à travers l’autre
47
Quelle est la citation associée à l'argument : La communauté favorise l'accomplissement de l'individu
« horreur d'être différente » + « devenir comme tout le monde ici »
48
Quelle est la citation associée à l'argument : Les hommes ont besoin de faire communauté
« horreur d'être différente » + « devenir comme tout le monde ici »
49
Qu’appelle-t-on le « cout » de l’émancipation de la société ?
C’est la perte qu’elle suscite : la confrontation à la répression légale, affective ou quelle qu’elle soit. (Chez Spinoza et Eschyle c’est la communauté qui doit être coercitive)
50
Quel est l'argument associé à la citation : « Le scandale y était plus à craindre que la maladie » ? Commenter.
**La menace intérieure est la plus dangereuse** *« Le scandale y était plus à craindre que la maladie »* (le narrateur, lors du diner de départ de Ellen) - le « scandale » est la mise au jour de la contradiction entre les principes prônés par la communauté et les comportements réels, ici c'est le risque que Newland ne divorce publiquement de May pour rejoindre Ellen - plus dangereux et menaçant que « la maladie » = la menace extérieure, qui ne vient pas de la communauté - la communauté fait tout pour éviter cette menace intérieure : l’entièreté de l’action de la communauté dans le roman est la mise en place d'un complot contre Ellen et Newland dont cette scène est l'aboutissement - menace si importante et enjeu si crucial pour la communauté que même les Van der Luyden, qui représentent le sommet de la société New-Yorkaise et dont la présence est significative, sont là
51
Quelle est la citation associée à l'argument : La menace intérieure est la plus dangereuse ?
« Le scandale y était plus à craindre que la maladie »
52
Quel est l'argument associé à la citation : « comme un captif dans un "triomphe" » ? Commenter
**La communauté n'est pas vouée à la réalisation de tout individu qui la compose** *« comme un captif dans un "triomphe" »* (comment se sent Newland après être allé annoncé ses fiançailles aux familles de la ville) - un « triomphe » est une cérémonie romaine de célébration de la victoire, Newland y joue le rôle du « captif », du perdant - il est donc, de par son mariage, pour le maintient de la communauté, comme voué à la mort - cette mort est la mort de Newland comme individu au profit de la communauté, qui sacrifie l’individu et ses aspirations - ici, l'objectif de la communauté est d'abord de se maintenir dans sa forme, quitte à condamner Newland en l'empêchant de se réaliser
53
Quelle est la citation associée à l'argument : La communauté n'est pas vouée à la réalisation de tout individu qui la compose ?
« comme un captif dans un "triomphe" »
54
Quel est l'argument associé à la citation : « sa maison était devenue la plus recherchée de New-York » ? Commenter.
**Il est possible et nécessaire d'acquérir, selon un processus difficile, les codes et valeurs d'une communauté pour pouvoir l'intégrer** *« sa maison était devenue la plus recherchée de New-York »* - Julius Beaufort est un personnage extérieur à la communauté qui parvient à s'y introduire - sa maison est la première décrite dans le roman et est « la plus recherchée de New-York », marque du succès que représente son intégration - la raison de cela est que les fêtes y sont courues, Beaufort dispose d'une salle de bal, preuve qu'il a intégré les valeurs de la communauté New-Yorkaise - le mariage de Dallas avec la fille Beaufort à la fin du roman achève le processus de légitimation, qui est donc un processus difficile car il s’inscrit dans le temps long de la communauté et met a épreuve l'individu, Beaufort ayant fait faillite entre temps.
55
Quelle est la citation associée à l'argument : Il est possible et nécessaire d'acquérir, selon un processus difficile, les codes et valeurs d'une communauté pour pouvoir l'intégrer ?
« sa maison était devenue la plus recherchée de New-York »
56
Quelle est la différence entre l'individu et la communauté dans la perception du temps ?
Le temps long est par essence celui de la communauté, puisqu'il est la condition nécessaire de son historicité. À l'inverse, il ne faut pas examiner le temps long du point de vue des hommes, pour qui devenir signifie mourir et qui sont incapables de s’arracher à leur propre condition de mortels.
57
Quel est l'argument associé à la citation : « les fondre ensemble » ? Commenter.
**Les interactions entre communautés sont nécessaires** *« les fondre ensemble »* - Newland compare son monde et celui de Ned Winsett, qu'il reconnait tous les deux être « restreints » - il en conclut que le plus bénéfique pour l’une comme pour l’autre serait de « fondre ensemble » leurs deux communautés - il s'agit ici de pousser à l'extrême les relations que peuvent entretenir les deux communautés - Newland exprime cela comme une nécessité pour ouvrir de nouveaux horizons à chacune des deux communautés
58
Quelle est la citation associée à l'argument : Les interactions entre communautés sont nécessaires
« les fondre ensemble »
59
Quel est l'argument associé à la citation : « dans un monde où tout chancelait, la tradition de la cérémonie nuptiale à Grace Church restait immuable » ? Commenter.
**La communauté est d'abord un ancrage (dans le temps long)** *« dans un monde où tout chancelait, la tradition de la cérémonie nuptiale à Grace Church restait immuable »* - Dallas se marie dans la même église que ses parents. Il perpétue ainsi une tradition qui ancre la communauté à la fois dans l’espace (étroitement reliée à l’église) et dans un temps plus long que celui de l'individu - grâce à cela, face au « monde où tout chancel[le] », confrontée à sa nécessaire historicité, la société se maintient, elle reste « immuable » : les individus impliqués ne sont pas les mêmes mais la communauté n'a pas changée - au point de se considérer à plusieurs reprises comme une « aristocratie New-Yorkaise » alors qu'elle n'en a pas les fondements historiques, simplement les usages - la communauté cherche à se définir et se justifier par un ancrage dans l’espace mais surtout temps long
60
Quelle est la citation associée à l'argument : La communauté est d'abord un ancrage (dans le temps long) ?
« dans un monde où tout chancelait, la tradition de la cérémonie nuptiale à Grace Church restait immuable »
61
Dans Le Temps de l'Innocence, comment se situe la communauté par rapport à son historicité ?
La communauté n’est pas aveugle au changement historique : elle entretient un rapport actif avec celui-ci, qui est simplement plus de l’ordre d’une résistance que d'une acceptation
62
Quel est l'argument associé à la citation : « l'individu, dans ces cas là, est presque toujours sacrifié à l'intérêt collectif » ? Commenter.
**La communauté suit la majorité** *« l'individu, dans ces cas là, est presque toujours sacrifié à l'intérêt collectif »* - « dans ces cas là » : lorsque l'individu diffère de sa communauté, du « collectif » - alors, c'est « l'intérêt collectif », la voie de la majorité, qui est privilégié - ici, Newland déconseille à Ellen de divorcer de son mari, il lui explique qu'elle sera « sacrifiée » (mot violent et péjoratif utilisé par l'auteure pour marquer le lecteur, dénonce) car son parti n'est pas celui défendu par la majorité - dans le roman il y a aussi un sacrifice de Newland de son amour pour Ellen - Ces sacrifices individuels sont un moyen de préserver la communauté et l'ordre établi
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Quelle est la citation associée à l'argument : La communauté suit la majorité ?
« l'individu, dans ces cas là, est presque toujours sacrifié à l'intérêt collectif »
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Qu'est-ce que, par la culture et l'éducation, la communauté doit apporter à l'individu ?
Elle doit lui apporter une distance critique par rapport à la communauté et par rapport à lui-même
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Comment apparait dans les différentes œuvres la distance critique que l'individu doit acquérir ?
- Spinoza : la liberté d'opinion doit être garantie et est facteur du progrès - Eschyle : le théâtre en lui même est une distance critique - Wharton : Wharton écrit un roman satyrique sur sa communauté, preuve de la distance critique dont elle dispose
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Comment peut-on voir, du point de vue de Spinoza, le renoncement de Newland à son amour pour Ellen ?
Il délaisse ses passions au profit de la raison, pour la communauté
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Quel est l'argument associé aux citations : « Ellen Olenska n'était pas comme les autres femmes » + « propre jugement » ? Commenter.
**Il existe des individus d'exception dont l’existence ne se réduit pas à la communauté** *« Ellen Olenska n'était pas comme les autres femmes »* + *« propre jugement »* - « pas comme les autres femmes » : elle ne se fond pas avec sa communauté mais s’en démarque. Elle dispose de traits particuliers, au moins une part d’elle existe indépendamment - la cause est qu’elle dispose de son « propre jugement » : la liberté décrite ici par l'auteure est celle d'un recul critique - d’une capacité à analyser ce qui l'entoure en tant qu'individu
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Quelle est la citation associée à l'argument : Il existe des individus d'exception dont l’existence ne se réduit pas à la communauté ?
« Ellen Olenska n'était pas comme les autres femmes » + « propre jugement »
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Faire un récapitulatif des arguments liés à Wharton
- Le sort de l'individu est déterminé par sa communauté - La communauté est une construction - L'émergence d'une entité autonome au sein de la communauté menace cette dernière - La communauté ne doit pas se penser absolue - La communauté ne doit pas considérer comme une faute la singularité individuelle - La communauté et ses membres ne produisent rien (attention, à dire de manière pas trop radicale quand même) - La communauté est une protection - La communauté refuse que l'individu utilise seul ses libertés - Il est couteux de s'affranchir de sa communauté - L'affirmation de la différence peut être perçue comme une faute - La société permet la pensée, mais peut empêcher l'action qui en découle - La communauté favorise l'accomplissement de l'individu/les hommes ont besoin de faire communauté - La menace intérieure est la plus dangereuse - La communauté n'est pas vouée à la réalisation de tout individu qui la compose - Il est possible et nécessaire d'acquérir, selon un processus difficile, les codes et valeurs d'une communauté pour pouvoir l'intégrer - Les interactions entre communautés sont nécessaires - La communauté est d'abord un ancrage (dans le temps long) - La communauté suit la majorité - Il existe des individus d'exception dont l’existence ne se réduit pas à la communauté (19)
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Faire un récapitulatif des arguments liés à Wharton et des citations associées
- Le sort de l'individu est déterminé par sa communauté : *« retard tout personnel » et « s'il avait pu fixer avec le régisseur la minute précise de son arrivée, il n'aurait pu choisir un moment plus propice »* - La communauté est une construction : *« Il n'y a rien à craindre à New-York, ajouta-t-il avec une pointe de sarcasme »* - L'émergence d'une entité autonome au sein de la communauté menace cette dernière : *« bizarre quartier »* + *« gens qui écrivent »* - La communauté ne doit pas se penser absolue : *« Newland remercia le ciel d'être un citoyen de New York » + « espèce »* - La communauté ne doit pas considérer comme une faute la singularité individuelle : *« c'était incroyable, mais c'était un fait : Ellen, tournant le dos à son destin de privilégiée, se déclassait »* - La communauté et ses membres ne produisent rien (attention, à dire de manière pas trop radicale quand même) : *« En réalité, ils vivaient tous dans un monde fictif, où personne n'osait envisager la réalité »* - La communauté est une protection : *« l'obligation rituelle d'ignorer ce qui est déplaisant »* - La communauté refuse que l'individu utilise seul ses libertés : *« Ne peut-on jamais, dans une maison américaine, être un peu seule ? »* - Il est couteux de s'affranchir de sa communauté : *« J'ai dû fixer mes yeux sur la Gorgone [...], elle brule les larmes »* - L'affirmation de la différence peut être perçue comme une faute : *« Ah ! vous ne nous aimez pas ! s'écria» Archer »* - La société permet la pensée, mais peut empêcher l'action qui en découle : *« Janey était sujette à des envolées inattendues qui montaient de sources romanesques depuis toujours comprimées »* - La communauté favorise l'accomplissement de l'individu/les hommes ont besoin de faire communauté : *« horreur d'être différente » + « devenir comme tout le monde ici »* - La menace intérieure est la plus dangereuse : *« Le scandale y était plus à craindre que la maladie »* - La communauté n'est pas vouée à la réalisation de tout individu qui la compose : *« comme un captif dans un "triomphe" »* - Il est possible et nécessaire d'acquérir, selon un processus difficile, les codes et valeurs d'une communauté pour pouvoir l'intégrer : *« sa maison était devenue la plus recherchée de New-York »* - Les interactions entre communautés sont nécessaires : *« les fondre ensemble »* - La communauté est d'abord un ancrage (dans le temps long) : *« dans un monde où tout chancelait, la tradition de la cérémonie nuptiale à Grace Church restait immuable »* - La communauté suit la majorité : *« l'individu, dans ces cas là, est presque toujours sacrifié à l'intérêt collectif »* - Il existe des individus d'exception dont l’existence ne se réduit pas à la communauté : *« Ellen Olenska n'était pas comme les autres femmes »* + *« propre jugement »* (19)
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Comment lier le concept Spinozien des œuvres à Wharton ?
- Si on parle des valeurs qui contraignent l'individu, on peut dire que toutes ne sont pas contraignantes, en prenant l'exemple de la charité et de la justice chez Spinoza, qui ont pour but de favoriser l'épanouissement de l'individu - Chez Wharton comme chez Spinoza, les critères d’évaluation de l’action sont des valeurs mais la difficulté c’est de mesurer la légitimité de ces critères. Chez Spinoza elles sont les instruments de la liberté car elle fixent la limite haute, que l'autorité communautaire ne peut pas dépasser : l'individu doit juste agir selon ces valeurs. À l'inverse, elles sont chez Eschyle des instruments de domination, elles fixent la limite basse de ce que la communauté doit réprimer : l'individu doit au moins agir selon ces valeurs.
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Quel lien établir entre Ellen et les Danaïdes ?
Ellen comme les Danaïdes sont des femmes dans le besoin d'une communauté ; elles ne peuvent pas être seule. Dans les deux cas, elles s'intègrent à la communauté au prix d'un enfermement, la différence est qu'Ellen finit par y échapper.