CM PSYCHOPATHOLOGIE 1 Flashcards

Introduction -> normal/pathologique + historique

1
Q

Que dit Canguilhem sur les anomalies ?

A

“Il y a une polarité dynamique de la vie. Pour autant que les variations morphologiques ou fonctionnelles sur le type spécifique ne contrarient pas ou n’invertissent pas cette polarité, l’anomalie est un fait toléré […] De son point de vue objectif, le savant ne veut voir dans l’anomalie que l’écart statistique, en méconnaissant que l’intérêt scientifique du biologiste a été suscité par l’écart normatif. En bref, toute anomalie n’est pas pathologique, mais seule l’existence d’anomalies pathologiques a suscité une science spéciale des anomalies […]” -> Toute anomalie n’est pas pathologique, mais seule l’existence d’anomalies pathologiques a suscité une science spéciale des anomalies

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2
Q

Qu’est-ce qui est normal selon la normalité statistique ?

A

Ce qui est normal est ce qui est observé chez une majorité d’individus, toute originalité est jugée anormale -> ce qui est normale est ce qui est fréquent et ce qui est dans la moyenne

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3
Q

Quelle critique peut-on faire à la normalité statistique ?

A

Les minorités dans la population pourraient être considérées comme pathologiques simplement parce qu’elles sont différentes et hors de la moyenne

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4
Q

Que concerne la norme sociale ?

A

Elle concerne les rôles et les attentes partagées par les personnes appartenant à une société et plus spécifiquement les croyances relatives aux rôles, comportements et conduites que les personnes doivent adopter dans cette société ; et des attentes que les personnes ont de la manière dont autrui devrait les exercer

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5
Q

Comment la norme sociale définit-elle la normalité ?

A

Tout comportement, rôle ou conduite qui s’écartent de ce qui est attendu dans cette société est considéré comme anormal, déviant, et, par conséquent, comme une forme de pathologie psychique -> une norme sociale est toujours historique et culturellement située

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6
Q

Quelle critique pouvons nous faire à la normalité sociale ?

A

Ce qui est normal dans une culture peut être considéré comme anormal dans une autre culture

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7
Q

Qu’est-ce que la normalité idéale ou existentielle ?

A

L’individu est le seul juge de ce qui est normal ou pathologique -> liberté psychique: chacun est capable de décider s’il est sain ou malade

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8
Q

Quelle critique pouvons nous faire à la normalité existentielle ?

A

En effaçant les notions de collectivité, cette norme dissocie le sujet de ses pairs et ne reconnaît pas la pertinence d’autrui dans la qualification du pathologique -> le relativisme total est en fait assez dangereux (dans des situations psychiatriques graves)

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9
Q

Qu’est-ce que la normalité professionnelle ou pratique ?

A

C’est la normalité déterminée par le professionnel, qui se base sur des références théoriques et des critères partagés par son groupe professionnel

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10
Q

Quelle critique pouvons-nous faire à la normalité professionnelle ou pratique ?

A

La normalité peut être considérée comme absence de pathologie, au sens de celui ou de celle qui évalue

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11
Q

Quelles sont les sources d’information du professionnel en dehors des outils basés sur la normalité statistique ?

A
  • le discours du patient
  • le comportement du patient
  • sa propre intuition et expérience clinique
  • ses références théoriques
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12
Q

Selon Boudoukha & Graziani (2014), qu’est-ce que la normalité ?

A

“Le normal se définit alors comme une intrication de paramètres à la fois statistiques, sociaux, culturels et historiques et renvoie le plus souvent au comportement majoritaire dans un groupe, à une époque donnée; il est donc sujet à des fluctuations”

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13
Q

En quoi devons nous considérer le normal comme une souplesse ?

A

Si certains symptômes ou modes d’être (entente de voix, neurodiversité) peuvent être considérées comme des variétés du normal; s’il appartient au sujet de pouvoir définir ce qui est normal ou pas pour lui, alors: le normal se qualifie avant tout par sa capacité de souplesse, de plasticité et d’adaptation
les mécanismes de défenses ne deviennent pathologiques que lorsqu’ils sont rigides

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14
Q

Quels sont les 3 seuils de déformation de la psyché humaine (en la comparant à un crystal) ?

A
  • élasticité: déformation légère, psyché reprend sa forme initiale
  • plasticité: changements pérennes mais qui font pas craquer
  • rupture/décompensation
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15
Q

Expliquez la métaphore du cristal de Freud

A

Il essaye d’expliquer ce qu’il se passe au moment où un sujet subit un tel seuil de déformation qu’elle n’a plus qu’une seule façon se s’accomoder aux tensions = par la rupture. Il y a des déterminants qui ont menés à ce qu’un sujet rencontrant des tensions, décompense et donne naissance à des symptômes précis, cela ne se fait pas au hasard. Ces pré-déterminations sont présentes avant la décompensation, comme des lignes de fragilité invisibles. Ce déterminisme est non absolu, càd que tout le monde ne déclenche pas les mêmes symptômes pour les mêmes évènements de vie, et la décompensation du sujet est qqch qui se joue entre le sujet lui même mais aussi le monde qu’il rencontre

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16
Q

Qu’appelle-t-on pathologique ?

A

On parlera de pathologie à partir du moment où le sujet fait / montre des comportements, des modes d’être au monde et d’être avec les autres rigides, répétitifs, sources de souffrances, altérant ses activités et ses relations -> on va se demander à partir de quand un mode de fonctionnement rigide et répétitif est-il source de souffrance

17
Q

Que permet l’idée du normal comme souplesse et comme capacité d’adaptation ?

A

Permet la rencontre entre:
- l’approche psychodynamique
- l’approche TCC
- la notion de résilience
- le courant de rétablissement

18
Q

Quelles sont les spécificités du savoir psychopathologique ?

A
  • méthode clinique et savoir sémiologique objectif (action: voir ; objet: le signe)
  • relation clinique et savoir subjectif (action: écouter ; objet: le symptôme)
  • question du rapport entre ce que l’on voit et ce que l’on écoute
19
Q

Quelle est la différence entre signe et symptôme ?

A

Le signe est ce que l’observateur repère tandis que le symptôme est ce dont le sujet se plaint

20
Q

Quels sont les deux apports principaux du savoir psychiatrique ?

A
  • la méthode clinique
  • la réflexion syndromique
21
Q

Qu’est-ce que la méthode clinique ?

A

C’est les observations et écoute en conditions réelles: “étude préliminaire et approfondie des diverses lésions de l’entendement et la volonté, manifestée au dehors par des changements, par des gestes et des paroles propres à faire connaître l’état intérieur”

22
Q

A quoi faut-il faire attention dans la méthode clinique ?

A

Il est important de rester humble: ce n’est pas parce que j’ai repéré l’ensemble des changements propres à faire connaître l’état intérieur que je connais vraiment l’état intérieur

23
Q

Qu’est-ce que la réflexion syndromique ?

A

“les classifications syndromiques sont pragmatiques et reposent avant tout sur la stabilité d’associations de signes pathologiques auxquels elles vont donner un nom précis. Ces signes doivent être clairement définis pour être facilement repérés par les praticiens […] Les classifications syndromiques sont essentielles pour fournir des informations sur la nature, l’origine et le développement des troubles et permettent une prédiction de leurs conséquences et de leur évolution”

24
Q

Un signe vaut-il tout seul ?

A

Non, il n’est pas propre à nous faire connaître l’état intérieur, c’est un ensemble de signes qui vont donner à voir et à entendre, quand on les regroupent on appelle ça des syndromes, ils vont nous permettre de classer les différentes affections

25
Q

Historiquement, quels sont 2 grands points de l’histoire de la psychiatrie que l’on peut retenir ?

A
  • classifications des maladies mentales par Hippocrate puis Galien avec la théorie des humeurs
  • Philippe Pinel et l’aliénation mentale
26
Q

Quels sont les apports de Philippe Pinel à la psychiatrie ?

A
  • “traitement moral”: idée de dialogue avec le malade, 1e pas vers l’humanisation des malades mentaux -> il existe une partie lucide exploitable chez l’aliéné
  • l’hôpital peut parfois contribuer à rendre les gens plus malades qu’au départ
  • principe de travail et éthique
27
Q

Quels sont les apports de Jean-Etienne Esquirol à la psychiatrie ?

A
  • propose des regroupements syndromiques: lypémanie, monomanie, manie, démence aigüe ou chronique, idiotie
  • a permis que les politiques publiques de l’époque offrent des conditions de traitement aux aliénés
  • indique l’utilité de l’hôpital: c’est la structure à l’intérieur de laquelle le malade est soigné qui porte en elle le plus grand potentiel thérapeutique
28
Q

Quels sont les apports de Emil Kraepelin à la psychiatrie ?

A
  • avance une nosologie: les troubles mentaux ont pour étiologie un substrat organique, anatomo-pathologique
  • utilise la notion de dégénéresence puis de démence
  • classification par étiologie des troubles mentaux basée sur une approche clinico-évolutive des troubles mentaux: apparition/évolution/terminaison
  • disticntion entre symptôme observable et processus sous-jacent: Certains tableaux morbides, très différents les uns des autres dans leur essence, peuvent parfois présenter la plus grande ressemblance extérieure, et, inversement, certains états semblant de prime abord parfaitement incompatibles, parce que présentant les contrastes les plus marqués, peuvent être légitimement tenus, aujourd’hui, pour l’expression d’un seul et même processus morbide.
29
Q

A quelle question répondent la nosographie et la nosologie ?

A
  • nosographie: ce que c’est et à quoi ça ressemble -> question du regard et du regard que l’on pose sur le discours du patient
  • nosologie: pourquoi c’est comme ça -> explication en fonction de notre orientation théorique
30
Q

Concrètement, qu’est-ce que la nosographie et la nosologie ?

A
  • nosographie: classification descriptive en syndromes
  • nosologie: typologie par étiopathogénie des structures ou organisations psychiques
31
Q

Comment enrichit-on la nosographie et la nosologie ?

A
  • nosographie: par l’observation sémiologique -> utiliser un repérage de signes
  • nosologie: par l’écoute du sujet, les études neurobiologiques,…
32
Q

A quoi la nosographie et la nosologie contribuent-elles à étudier ?

A
  • nosographie: contribue à étudier la maladie (état présent + diagnostic)
  • nosologie: contribue à étudier le sujet malade (état présente en fonction du passé/de l’inné/de l’épigénétique) -> déterminants qui ont amené le sujet à décompenser telle maladie, on s’intéresse à l’histoire de la famille, les antécédents du patient,…
33
Q

A quoi sert l’usage des classifications actuellement selon Gimenez, Pedinielli et Bretagne ?

A

L’utilite de la classification est celle du service au malade

34
Q

Citez 4 classifications célèbres

A
  • DSM
  • CIM
  • CFTM-R
  • CFTMEA