Cours 12 Flashcards
(16 cards)
Quelle est la définition de BDSM?
- Acronyme pour Bondage, Discipline, Domination/soumission, et sadomasochisme.
- Le BDSM est un ensemble de pratiques fondées sur l’érotisation d’un échange de pouvoir consensuel.
Quelles sont les distinctions entre les pratiques BD, D/s et SM?
- B, D : restriction physique (bondage) et psychologique (discipline).
- D/s : érotisation du différentiel de pouvoir entre partenaires (dominant, soumis).
- SM : érotisation de la douleur (la donner, la recevoir ou les deux).
Quelle est la différence entre BDSM et kink?
Les pratiques kinky représentent un concept plus large. Le BDSM fait partie de la grande catégorie des kink, comme le l’exhibitionnisme, le voyeurisme et le fétichisme. Donc, il est possible d’être kinky sans pratiquer le BDSM.
Définition du BDSM selon le DSM?
Le masochisme et le sadisme sexuel sont classés dans la section des paraphilies. Le terme paraphilie signifie aimer ce qui est en marge de la norme sexuelle.
Quelles critiques peut-on faire du discours sur la construction psychopathologique/paraphilique du BDSM?
- On évacue tous les facteurs socioculturels, politiques et affectifs
- Le DSM ne problématise pas les agressions sexuelles, bien que certaines paraphilies impliquent un manque de consentement (frotteurisme, pédophilie, exhibitionnisme et sadisme non consensuel).
Quelles sont les grandes tendances de prévalence générale du BDSM?
- Quand on compare les hommes et les femmes, il y a plus d’hommes qui préfère la domination et plus de femmes qui préfère la domination.
- Quand on compare les hommes entre eux, il y a plus d’hommes qui préfère la soumission.
- Quand on compare les femmes entre elles, il y a plus de femmes qui préfèrent la soumission aussi.
- Prévalence plus élevée au sein des communautés LGBTQ
Analyse critique de cette dynamique contradictoire domination-soumission entre hommes et femmes?
- Reflet de la désapprobation sociale à déroger des normes de genre (hommes dominants, femmes soumises)
- Les méthodes de recherche et l’absence d’une définition claire du BDSM peuvent influencer les données recueillies.
Quelles sont les grandes tendances de prévalence chez les femmes concernant le BDSM?
- Beaucoup de femmes kinky sont en relation stable, mais une proportion significative pratique également le polyamour/relation ouverte.
- En termes de rôles, une majorité de femmes qui se considèrent switch, suivies de celles qui préfèrent la soumission, et enfin la domination.
- En termes de pratiques, on retrouve fréquemment le bondage, la fessée, la discipline et les jeux de sensations (mordre, griffer, tirer les cheveux).
- Certaines pratiques sont plus spécifiques aux femmes : jeux avec les seins, la masculinisation forcée, les jeux de fluides vaginaux, l’utilisation du strap-on, le fisting vaginal, et certaines formes de blood play.
Qu’est-ce qui constitue l’argumentaire anti-BDSM sur les thèmes du pouvoir, du consentement et des jeux de rôles (féminisme radical)?
- Pouvoir : Le BDSM est vu comme une relation de pouvoir et donc comme de la violence sexuelle. L’objectif est de détruire le pouvoir.
- Consentement : Le consentement est considéré comme invalide car les femmes sont socialement conditionnées à érotiser la soumission sexuelle, tandis que les hommes érotisent la domination.
- Jeux de rôles : Les jeux de rôles dominant·e/soumis·e sont perçus comme un héritage patriarcal de l’érotisation de la hiérarchie. Même les rôles butch/fem chez les lesbiennes sont vus comme une reproduction des rôles homme/femme et donc comme de l’homophobie intériorisée.
Qu’est-ce qui constitue l’argumentaire pro-BDSM sur les thèmes du pouvoir, du consentement et des jeux de rôles?
- Pouvoir : On ne peut abolir le pouvoir, donc on peut plutôt jouer avec et le redistribuer pour éviter les abus (négociation des rôles, des pratiques et des limites, aftercare, safe word).
- Consentement : La communauté BDSM met en place des mécanismes pour assurer le consentement libre et éclairé ainsi que la sécurité (négociation, contrats, moniteur·ices de jeu). Elle se positionne comme une éthique du consentement en opposition à la culture du viol.
- Jeux de rôles : Il y a une fluidité et une interchangeabilité des rôles contrairement aux rôles figés de la vie quotidienne.
Quel est l’apport d’une lecture postcoloniale sur des sexualités qui sortent de la norme?
- Propose une approche plus nuancée du débat féministe sur le sujet.
- Met en lumière la normalisation de la douleur (rituels de beauté, sport, exercice) et la naturalisation de la hiérarchie (travail, école, gouvernement) dans la culture dominante.
- Questionner pourquoi ces dynamiques seraient plus néfastes dans un contexte sexuel consentant que dans d’autres sphères de la vie sociale.
- Invite à considérer le BDSM comme une autre culture sexuelle avec ses propres codes et significations.
Quelles significations féministes sont accorder à certaines pratiques BDSM?
Aucune pratique est féministe ou anti-féministe en soi, il faut s’intéresser au contexte et à la signification pour celles qui la pratique. Certaines pratiques BDSM peuvent avoir un potentiel féministe :
- Équilibrer des privilèges sexuels historiques (déni de l’orgasme ou cage de chasteté pour l’homme)
- Se moquer d’oppresseurs historiques (jeu de rôles humiliant pour un partenaire masculin déguisé en figure d’autorité)
- Reprendre du pouvoir sur une agression sexuelle passée (rape play)
Comment le BDSM peut nous aider à porter un regard critique, voire féministe sur la sexualité?
- Remet en question le script sexuel hégémonique (hétérosexuel, phallocentré) en proposant une sexualité sans script typique.
- Considère le plaisir comme une expérience multisensorielle, où la peau est une zone érogène et où les cinq sens peuvent être impliqués, pas juste génital.
- Critique de l’univers hétéro “vanille” où le consentement est souvent pris pour acquis et où le plaisir des femmes a moins d’importance.
Quelles sont les trois approches du consentement dans le BDSM?
- Safe, Sane, and Consensual (SSC) : Considère le BDSM comme une expression érotique saine car elle repose sur le consentement, la négociation et la sécurité.
- Risk Aware Consensual Kink (RACK) : Reconnaît que toute pratique BDSM comporte une part de risque et qu’il doit y avoir un consentement et une responsabilité mutuelle des partenaires face à ces risques.
- Personally Responsible Informed Consensual Kink (PRICK) : Reconnait l’agentivité de la personne soumise dans l’expression de ses besoins et de ses limites, soulignant que la sécurité et la communication ne reposent pas uniquement sur la personne dominante. Fait apparaître le consentement comme une forme de soin.
Qu’est l’éthique du care (sollicitude)?
Reconnaît la vulnérabilité et l’interdépendance des êtres humains ainsi que leur capacité à prendre soin d’autrui. Dans le BDSM, l’éthique du care se manifeste par le consentement, la sécurité et l’écoute.
Comment le BDSM s’inscrit-il dans une éthique du care?
- Au niveau collectif : familles choisies fondées sur l’amour et l’amitié, réseau de soutien en marge de la famille nucléaire. (ex : leather families).
- Au niveau individuel : rituels de consentement incluant du soin (ex : aftercare).