Cours 2 Flashcards
(21 cards)
Définition: Phrénologie de Gall
Gall propose l’existence d’une relation entre la forme de la boîte crânienne et les aptitudes morales et intellectuelles chez l’humain.
Les prédispositions mentales de chaque individu sont situées dans des zones précises du cerveau, à la surface du crâne.
Le développement d’une prédisposition donne lieu à une proéminence osseuse, une bosse (p.ex. « bosse des maths »), et l’inhibition d’une prédisposition donne lieu à un creux qui sont tous les deux décelables par palpation du crâne.
La surface du crâne, selon Gall, comprend 26 zones de prédispositions, dont l’amour conjugal, l’espoir, l’appétit, la musique, la mémoire et le meurtre.
Il prétend avoir identifié la tendance au meurtre ou la « bosse du crime » qui serait localisée derrière l’oreille.
Il remet ainsi en question le libre arbitre dans le passage à l’acte avec sa méthode, la phrénologie, car le crime est selon lui déterminé par la physiologie de l’individu.
La phrénologie a recours à la cranioscopie pour mesurer les différentes bosses et lessingularités des crânes, afin de déterminer les anomalies et prévoir les crimes.
Le crâne n’a jamais la même forme selon les individus et leur caractère, donc il est possible selon lui de déterminer le caractère d’une personne en palpant son crâne.
Même si la phrénologie est critiquée et même remise en question au cours du siècle, elle est une source d’inspiration pour l’anthropologie criminelle et pour Lombroso.
Qui est Cesare Lombroso?
Cesare Lombroso (1835-1909)
À l’origine de l’anthropologie criminelle et père de la criminologie « scientifique »
Il a imposé l’étude « scientifique » du criminel, objet d’étude jusque-là négligé.
Fonde l’école italienne de criminologie à la fin du 19e siècle avec Ferri et Garofalo.
L’école italienne a proposé plusieurs théories novatrices, à partir desquelles d’autres écoles ou mouvements ont été créés pour proposer d’autres théories.
Uomo delinquente (1876) : Lombroso postule la théorie du criminel-né
Théorie du criminel-né : théorie morphologique qui permet de détecter les traits et les stigmates anatomiques et biologiques qui distinguent les criminels des non-criminels.
Définition: Théorie du criminel-né de Lombroso
Uomo delinquente (1876) : Lombroso postule la théorie du criminel-né
Théorie du criminel-né : théorie morphologique qui permet de détecter les traits et les stigmates anatomiques et biologiques qui distinguent les criminels des non-criminels.
La théorie du criminel-né…
- Elle est novatrice, car elle propose des réflexions nouvelles sur le criminel.
- Elle a recours à la théorie de l’évolution de Darwin pour expliquer le criminel : l’anatomie et la biologie viennent déterminer le comportement criminel.
Le criminel-né à des caractéristiques héréditaires physiques très précises :
Violeur : longues oreilles, yeux obliques et rapprochés, nez épaté et menton excessif
Meurtrier : crâne étroit, longues maxillaires et pommettes saillantes
Voleur : yeux petits et inquiets, sourcils épais et tombant, peu de barbe et menton bas
En plus des caractéristiques anatomiques (physiques), le criminel-né de Lombroso a aussi les caractéristiques suivantes :
- Épileptique
Épilepsie = délinquance, anomalie pathologique
- Insensibilité psychique
Absence de culpabilité et de remords
- « Fou moral »
Criminel est un fou moral, car il est un fou fonctionnel (vs. criminel aliéné)
Violent, imprévisible, vaniteux, manque de modération, sensuel…
Quelle est la typologie des criminels selon Lombroso?
Juste noms
- Criminels aliénés
Ceux qui commettent des crimes sous l’influence d’une maladie mentale. - Criminels-nés
Ceux qui sont prédisposés au crime, chez qui la criminalité est innée. - Criminels d’habitude
Ceux qui sont récidivistes, chez qui la criminalité est chronique et fait partie de leur mode de vie. - Criminels d’occasion
Ceux qui deviennent criminels à cause d’une faille dans leur vie et de circonstances fortuites. - Criminels par passion
Ceux qui sont sanguins, nerveux, émotifs se laissent emporter facilement par leur passion violente et agissent sans préméditation dans leur crime.
En plus des caractéristiques anatomiques (physiques), le criminel-né de Lombroso a aussi quelles caractéristiques?
- Épileptique
Épilepsie = délinquance, anomalie pathologique
2.Insensibilité psychique
Absence de culpabilité et de remords
3.« Fou moral »
Criminel est un fou moral, car il est un fou fonctionnel (vs. criminel aliéné)
Violent, imprévisible, vaniteux, manque de modération, sensuel…
Forces et critiques de la théorie et typologie de Lombroso?
Forces
Première théorie et typologie des criminels.
Les criminels sont une race à part, avec des caractéristiques qui leur sont propres.
Plusieurs opposants à ses propositions qui vont avancer leurs propres idées.
→ Ces éléments ont contribué au développement de la criminologie « scientifique ».
Critiques
Les anormalités anatomiques et biologiques sont déterministes (pas de choix rationnel).
La théorie et la typologie ont rapidement été invalidées (p.ex. étude de Goring).
Définition: Anthropométrie criminelle de Bertillon
Pionnier en identification judiciaire et crée la police scientifique moderne
Sa méthode, le bertillonnage, a été universellement adoptée par les polices.
Il a révolutionné les méthodes de reconnaissance des criminels et des récidivistes.
Bertillonnage : méthode de classement basée sur les moyennes de différentes mesures osseuses prises sur différents individus dans les années 1880 et 1890.
L’ossature humaine est fixée à partir de 20 ans, selon Bertillon.
Chaque squelette serait unique et empêcherait toute confusion.
Certaines parties du squelette humain sont faciles à mesurer avec un compas.
→ P.ex. longueur et largeur de : tête, oreille droite, pied et auriculaire gauche
Sa méthode inclut aussi : l’âge, la couleur des yeux, le sexe, les tatouages, lescicatrices, les grains de beauté, la photographie et les empreintes digitales.
Critiques du bertillonnage?
Le bertillonnage a subi plusieurs critiques, par exemple :
Méthode inutilisable chez les mineurs qui n’ont pas terminé leur croissance
Méthode difficilement utilisable avec les femmes à cause de leur chevelure
Définition: Dactyloscopie
L’anthropométrie de Bertillon est remplacée par la dactyloscopie.
Méthode de reconnaissance des criminels avec les empreintes digitales.
Ironiquement, c’est Bertillon qui a expérimenté et découvert cette méthode le premier, en effectuant la reconnaissance d’un meurtrier en 1902.
→ Le bertillonnage est aussitôt délaissé et la dactyloscopie devient rapidement la méthode d’identification universelle des criminels adoptée par toutes les polices.
Définition: École cartographique ou géographique
Les représentants de cette école sont Quetelet (1796-1874) et Guerry (1802-1866).
Ils vont étudier l’impact de la géographie sur le crime.
Quetelet : loi thermique de la criminalité
→ Crimes contre la personne : régions du sud de l’Europe, pendant l’été
→ Crimes contre la propriété : régions du nord de l’Europe, pendant l’hiver
Guerry : la criminalité a un lien avec la géographie, les climats et les saisons
Définition: École du milieu social
Le représentant de cette école est Lacassagne (1834-1924) qui est également le fondateur de l’école lyonnaise de criminologie.
Il va étudier l’influence du milieu social (p.ex. ville) sur la criminalité.
Pour lui, il y a une influence quasi exclusive du milieu social sur la criminalité.
→ Si un criminel est dans un milieu favorisant la criminalité, il va manifester sa délinquance ou sa dangerosité à travers la commission d’une infraction.
→ Si un criminel est dans un milieu qui rend difficile de commettre un crime, il y a moins de chance que ce dernier passe à l’acte.
= le milieu social (p.ex. ville) est l’unique chose qui peut expliquer la criminalité
La sociologie de l’école de Chicago, fondée au début du 20e siècle, a été inspirée par l’école du milieu social de Lacassagne.
Définition: École de l’interpsychologie
Le représentant de cette école est Tarde (1843-1904).
Il va étudier l’influence du milieu social (autrui) sur l’individu.
Selon Tarde, les individus apprennent le crime dans la rue et ils deviennent ainsi des délinquants professionnels.
Loi de l’imitation : chaque individu a tendance à imiter le comportement des autres personnes dans son milieu
→ L’ imitation est donc une cause de la criminalité qui comprend trois paramètres :
1) Proximité : tendance à imiter quelqu’un de proche (p.ex. ami, famille)
2) Hiérarchie : tendance à imiter un individu socialement supérieur (p.ex. mafia)
3) Mode : tendance à imiter quelqu’un qui est le modèle du moment (p.ex. ado cool)
Définition: École multifactorielle de Ferri
École multifactorielle de Ferri
Le représentant de cette école est Ferri (1856-1926) qui est également l’un des trois fondateurs de l’école italienne avec Lombroso et Garofalo.
Dans sa thèse de doctorat sur le déterminisme du phénomène criminel, il avance que le libre arbitre n’existe pas. Cette idée teinte sa théorie subséquente.
Dans La sociologie criminelle (1881), il introduit sa théorie multifactorielle.
Théorie multifactorielle : théorie selon laquelle le criminel est déterminé par plusieurs facteurs criminogènes. La combinaison de trois catégories de facteurs criminogènes permet de décrire la spécificité de chaque délinquant :
1) Facteurs anthropologiques
2) Facteurs du milieu physique ou cosmo-telluriques
3) Facteurs du milieu social
- Facteurs anthropologiques : facteurs internes et propres à chaque délinquant
Facteurs anatomiques, biologiques et psychiques
Par exemple : anomalies psychiques, âge, sexe… - Facteurs du milieu physique ou cosmo-telluriques : liés au climat, aux saisons, à la température, aux conditions météorologiques et aux phases lunaires
- Facteurs du milieu social : facteurs externes au délinquant que l’on retrouve dans la société dans laquelle va vivre ce dernier
Facteurs sociaux, économiques et politiques
Par exemple : densité de la population, composition des familles, système d’éducation, taux de chômage, organisation politique…
Quelles sont les deux lois de la théorie multifactorielle?
À partir de sa théorie multifactorielle, Ferri va formuler deux lois :
Loi de la saturation : le niveau de criminalité annuel dans une société donnée est relativement constant, car il est déterminé par des facteurs anthropologiques, du milieu physique et du milieu social.
« […] dans un milieu social donné, avec des conditions individuelles et physiques données, il se commet un nombre déterminé de délits, pas un de plus, pas un de moins ».
Loi de la sursaturation : les évènements sociaux particuliers (p.ex. guerre, famine) vont causer une augmentation brusque de la criminalité dans une société donnée.
→ Quand ces conditions exceptionnelles disparaissent, la criminalité revient à son niveau de saturation normale OU la sursaturation du crime devient le nouveau niveau de crime.
Forces et faiblesses de l’école mutlifactorielle de Ferri?
Forces
1. La criminalité est un phénomène qui résulte de plusieurs facteurs, c’est-à-dire qu’elle comprend des causes complexes et multiples.
2. Met en place l’examen médical du criminel et l’analyse de son milieu social.
3. La réponse au crime doit être adaptée (individualisée) à chaque délinquant.
Critiques
1. Responsabilité sociale fondée sur le danger social que représente le délinquant
2. Mesures de sûreté préventives (p.ex. peine de mort et déportation des irrécupérables)
Définition: Analyse sociologique de Durkheim
Le premier à étudier le crime dans le contexte de la société.
Crime : « un acte que la société définit comme tel en fonction de ses options morales déterminées dans le temps et l’espace ».
Pour lui, le crime est un phénomène social normal et utile.
→ Normal : il existe dans toutes les sociétés, donc il est naturel et inévitable.
→ Utile : il entraîne une réaction sociale et il vient affirmer les valeurs sociales.
En résumé, il n’existe aucune société sans crime et le crime est un fait social. Le crime ne peut donc pas être expliqué par des facteurs individuels (p.ex. biologiques, anatomiques, psychologiques), selon Durkheim.
Définition: Anomie
Analyse sociologique de Durkheim (1858-1917) (suite)
Il a proposé le concept d’anomie pour expliquer la conduite délinquante.
Anomie (sans loi) : affaiblissement du rôle des valeurs civiques, morales et religieuses dans les sociétés modernes.
→ Dans les sociétés capitalistes, il y a un décalage entre les intérêts du groupe et les intérêts individuels qui vient créer un état d’anomie, lequel entraîne des conflits et des tensions qui conduisent certains individus à violer la loi.
→ Dans les sociétés capitalistes, l’anomie permet d’expliquer la conduite délinquante liée à la recherche de biens matériels.
… nous allons y revenir au cours 5 avec la théorie de la tension de Merton!
Définition: École socialiste
Fondée sur les thèses de Marx (1818-1883) et de Engels (1820-1895).
Elle examine la relation entre le crime et le milieu économique.
Marx : la criminalité est « un sous-produit du capitalisme ».
→ La criminalité est une réaction contre les injustices sociales, ce qui explique pourquoi elle est présente dans la masse (prolétariat).
→ La délinquance est une réaction de la masse : les lois sont des lois de classe, formulées par la bourgeoisie, et la classe prolétaire composée de travailleurs n’accepte pas les lois bourgeoises.
= La disparation de la criminalité surviendrait avec la disparition de la société capitaliste et avec l’avènement de la société communiste, selon Marx.
Définition: École économique
Le représentant de cette école est Bonger (1876-1940).
Il examine les relations entre les conditions économiques d’un pays et la criminalité.
Il y a une corrélation entre de bonnes conditions économiques et la diminution des délits contre les biens et il existe aussi une corrélation entre de mauvaises conditions économiques et l’augmentation des délits contre les biens.
Il constate que le passage d’une économie agricole à une économie industrielle au 19e siècle a été accompagné par le passage d’une criminalité violente et musculaire à une criminalité rusée et intellectuelle.
= avec le capitalisme, il y a émergence de crimes contre les biens et d’une criminalité plus rusée (crimes en col blanc).
Définition: Auburn Prison et le modèle Auburien
Auburn Prison (1817 à aujourd’hui)
Prison mise sur pied en réponse aux « échecs » du modèle Pennsylvanien.
Ne lutte pas contre la surpopulation carcérale (plusieurs prisonniers par cellule), mais permet de travailler sur la réinsertion sociale et inclut un régime de travail forcé.
Raisons derrière sa création:
- répondre à l’échec du modèle pensylvanien
- travailler plus efficacement pour les prisonnier, réinsertion sociale en tête.
- travail forcé pour financer la prison elle même
Avec le modèle Auburien, les prisonniers sont…
Entassés et en silence dans leur cellule la nuit
Mangent et travaillent ensemble (mais peuvent parler entre eux seulement pendant leurs repas)
Travaillent en commun et en silence de jour (jusqu’à 10h par jour, 6 jours par semaine)
→ Pas efficace pour contrer la surpopulation carcérale… mais les détenus semblaient plus socialisés et ont pu travailler leurs habiletés de communication, un élément important pour la réinsertion sociale!
Quelles sont les différences entre le modèle pennsylvanien et le modèle auburien? (Avantages et limites)
Modèle Pennsylvanien:
Isolement de jour et de nuit
Travail en cellule
Avantages:
- pas de surpopulation carcérale
- contribuer à l’économie du pays
Limites:
- problèmes de santé mentale
- haut taux de suicide
Modèle Auburien:
Isolement de nuit en silence
Travail en commun de jour
Avantages:
- contribuer à l’économie de la prison
- socialisation pendant les repas
- santé mentale et réinsertion sociale
Limites:
- surpopulation carcérale
