Cours 9 Flashcards
(27 cards)
Définition: Évaluation du risque
Méthode qui permet d’estimer la probabilité (risque)
qu’un évènement futur indésirable se produise, en fonction d’un ensemble de facteurs identifiés (prédicteurs).
o Méthode de prévention qui permet de réduire le degré d’incertitude
o Utilisée dans plusieurs domaines, notamment :
• Santé (p.ex. médicaments et vaccins)
• Assurances (p.ex. voiture)
• Criminologie (p.ex. évaluation du risque de récidive criminelle)
Définition: Récidive
répéter un comportement indésirable qui a eu des
conséquences négatives ou qui a été ciblé par une intervention.
Définition: Récidive criminelle
Commettre à nouveau un crime, après que celui-ci ait été détecté et sanctionné par le système de justice pénale.
Définition: Évaluation du risque de récidive criminelle
méthode qui vise à évaluer
le risque de récidive d’une personne pour la prendre en charge de
façon personnalisée afin de réduire son risque de récidive criminelle.
Quel est l’objectif de l’évaluation du risque?
L’objectif de l’évaluation du risque est d’identifier des facteurs de risque associés à la récidive criminelle à l’aide d’études empiriques pour la prévenir.
o Importance de la précision dans l’évaluation
• Sous-évaluation: présente risque faible, peut réintégrer la communauté, mais est réellement dangereux.
• Surévaluation: garde individu longtemps en prison car pense que risque élevé, mais est risque faible.
o Pourquoi faut-il évaluer si un individu est à risque élevé ou faible de récidive criminelle?
• Le niveau de risque de l’individu permet d’ajuster l’intensité de l’intervention pour…
➢ Plus d’efficacité
➢ Limiter les effets indésirables
➢ Mieux orienter les ressources
Pourquoi faut-il évaluer si un individu est à risque élevé ou faible de récidive criminelle?
Le niveau de risque de l’individu permet d’ajuster l’intensité de l’intervention pour…
➢ Plus d’efficacité
➢ Limiter les effets indésirables
➢ Mieux orienter les ressources
Qu’est-ce qui doit être pris en compte lors de l’évaluation du risque?
Qu’est-ce qui doit être pris en compte lors de l’évaluation?
o Quel(s) évènement(s) risque(nt) de se (re)produire?
o À quelle fréquence?
o Dans quelles conditions?
o Quelle(s) intervention(s) permettrai(en)t de réduire le risque de récidive?
― Le rapport d’évaluation doit donc indiquer…
o Niveau de risque
o Besoins
o Stratégies
Définition: Facteurs de risque
Caractéristiques personnelles, présentes et passées, qui augmentent la probabilité qu’une récidive se produise
3 types: statiques, dynamiques stables et dynamiques aigus
Quels sont les types de facteurs de risque?
3 types: statiques, dynamiques stables et dynamiques aigus
Définition: Facteurs de risque statiques
Facteurs immuables, ancrés dans le passé
o Par exemple :
• Âge lors de la commission du premier crime
• Nombre d’antécédents criminels
o Ne peuvent pas changer avec une intervention
o Meilleur facteur de risque prédictif d’une récidive criminelle
o Avantages : faciles à mesurer et utiles pour évaluer le risque à long terme
o Limites : immuables et ne permettent pas d’identifier de cibles d’intervention
Définition: facteurs de risque dynamiques
Aussi nommé besoins criminogènes, ces facteurs peuvent théoriquement changer à la suite d’une intervention (modifiable)
Facteurs dynamiques stables : caractéristiques psycho et sociales durables
• Par exemple : toxicomanie et pairs délinquants
• Intervention possible à moyen-long terme (mois ou années)
• Permettent d’identifier les cibles thérapeutiques/de surveillance
o Facteurs dynamiques aigus : facteurs contextuels et immédiats
• Par exemple : intoxication et émotions négatives
• Changent rapidement (minutes, heures ou quelques jours)
• Permettent d’orienter l’intervention en situation de crise et la surveillance immédiat
Quelles sont les deux façons de concevoir le risque de récidive?
Il existe deux façons de concevoir le risque de récidive :
1) Risque inter-individuel : différence de risque entre deux personnes
• Facteurs dynamiques stables
2) Risque intra-individuel : différence de risque à l’intérieur d’une personne
• Facteurs dynamiques aigus
Quelle est l’évolution des approches en matières d’évaluation du risque?
1ère: jugement clinique non structuré
2e: évaluation actuarielle (facteurs statiques)
3e: évaluation du risque et des besoins (facteurs statiques et dynamiques)
4e: gestion du cas + facteurs statiques et dynamiques
Définition: 1ère génération (approches en matière d’évaluation du risque)
Jugement clinique non-structuré:
o Évaluation clinique du contrevenant au cours d’entrevues
• Basée sur l’expérience clinique et le feeling du clinicien (subjectivité)
• Dossier officiel du contrevenant est parfois consulté
• Mauvaise fidélité inter-juge
o Validité prédictive est équivalente au hasard
• A mené au développement d’outils pour évaluer le risque de récidive
Méthode juste expérience clinique et la subjectivité. Pas d’utilisation d’outils évaluation du risque
Définition: 2e génération (approches en matière d’évaluation du risque)
Évaluation actuarielle (facteurs statiques):
o Pas de jugement clinique, contient seulement des facteurs de risque statiques
• Rassemblés de façon athéorique
• Cotation très mécanique qui laisse peu ou pas de place au jugement individuel
• Score de risque = somme des items (facteurs de risque statiques) du contrevenant
o Avantages : passation rapide et validité prédictive supérieure
o Limites : ne tient pas compte des changements et pas de cibles d’intervention
Définition: 3e génération (approches en matière d’évaluation du risque)
Évaluation du risque et des besoins (facteurs statiques et dynamiques)
o Incorpore les facteurs dynamiques (besoins criminogènes) aux facteurs statiques
• Permet d’étudier le changement dans le niveau de risque
• Permet d’identifier des cibles d’intervention
o Il existe deux types d’outils de 3e génération :
1) Évaluation actuarielle dynamique (p.ex. STABLE-2007)
2) Jugement clinique structuré (p.ex. HCR-20)
Partage les caractéristiques de l’évaluation actuarielle statique
o Incorpore les facteurs de risque dynamiques
• Nécessite une entrevue et une certaine expertise clinique
• Prévoit des règles de cotations claire
Jugement clinique structuré
o Apparu à la suite de l’insatisfaction de certains par rapport aux outils actuariels
o Clinicien évalue le cas en fonction de facteurs de risque déterminés à l’avance
o Aucune procédure automatisée pour compiler les résultats
• Le clinicien détermine le niveau de risque après avoir évalué en entrevue l’individu et
avoir identifié ses facteurs de risque parmi ceux qui sont spécifiés dans l’outil employé,
en faisant appel à son jugement et à son expérience professionnelle.
Quelle est l’efficacité relative de chacune des générations?
Plus efficace = 4e génération (Gestion du cas + facteurs statiques et dynamiques)
Méthode la plus efficace à moins efficace:
1. Gestion du cas + facteurs statiques et dynamiques
2. Évaluation actuarielle statique et dynamique (efficacité semblable)
3. Jugement clinique structuré
4. Jugement clinique non-structuré
Quelle est l’utilité de l’évaluation du risque?
Évaluer les contrevenants
o Évaluation du risque permet de distinguer délinquants à contrôler vs. dangereux
o Limiter la remise en liberté de délinquants dangereux pour la société
― Orienter la démarche d’intervention pour favoriser la réinsertion sociale
o En fonction des principes du modèle Risque-Besoins-Réceptivité (RBR)
Définition: Modèle RBR
Modèle Risque-Besoins-Réceptivité
Risque: «qui» traiter
Bien identifier qui est à risque élevé pour savoir à qui offrir l’intervention.
Besoins: «quoi» traiter
Besoins criminogènes (cibles d’interventions sur lesquelles on veut agir pour diminuer le risque de récidives) vs. besoins non-criminogènes (pas associé à la récidive en recherche)
Réceptivité: «comment» traiter
Intervenant doit s’assurer de la réceptivité du délinquant.
- Cibler les éléments qui font en sorte qu’on ne peut pas travailler sur certains facteurs. En ciblant les difficultés qui pourraient empêcher de travailler sur ses besoins criminogènes (ex.: toxicomanie)
Définition: Principe Risque (Modèle RBR)
Risque : « qui » traiter
o Adapter le niveau (intensité) d’intervention au niveau de risque du contrevenant
o Corrélations entre niveau adapté de l’intervention et risque de récidive
• Contrevenant à risque élevé : intervention intensive diminue risque
• Contrevenant à risque faible : intervention intensive ou minimale augmente risque (pourrait se comparer, étiquetage, école du crime, stigmatisation)
→ … d’où l’importance de bien évaluer quel individu est à risque élevé de récidive,
afin de savoir à qui offrir un traitement
Définition: Principe Besoins (Modèle RBR)
Besoins : « quoi » traiter
o Adapter les interventions selon les besoins criminogènes (facteurs dynamiques)
• Intervenir sur les besoins criminogènes que présentent le délinquant
• Ne pas intervenir sur les besoins criminogènes qu’il ne présente pas
• Ne pas intervenir sur les besoins non-criminogènes du délinquant
o S’occuper d’abord des besoins criminogènes qui ont obtenu les cotes les plus
élevées lors de l’évaluation du risque
o Si deux besoins d’égale importance, donner la priorité au besoin intrinsèque
• Laisser le délinquant choisir le besoin qui va le plus lui donner de motivation à change
(Selon le mandat de l’intervenant = monde plus safe, pas nécessairement travailler sur estime)
Définition: Principe Réceptivité (Modèle RBR)
Réceptivité : « comment » traiter
o Optimiser la capacité du délinquant à tirer des apprentissages d’une intervention en
lui offrant une thérapie cognitivo-comportementale et en adaptant l’intervention à
son style d’apprentissage, à sa motivation, à ses aptitudes et à ses points forts.
o Il y a deux types de réceptivité :
• Générale : utiliser des stratégies cognitivo-comportementales et liées à l’apprentissage
social pour changer le comportement du délinquant
• Spécifique : adapter les stratégies d’intervention au style d’apprentissage, à la
motivation, aux aptitudes, aux forces et aux caractéristiques du délinquant pour
favoriser un changement de son comportement
o Intervention cognitivo-comportementale
• Considère les troubles émotifs et comportementaux comme des réactions apprises par
conditionnement et inadaptées pouvant être remplacées par des réactions adaptées
• Approche qui semble fonctionner le mieux auprès des contrevenants
• Centrée sur l’apprentissage social et l’action (approche active) :
➢ Restructuration cognitive
➢ Apprentissage de capacités déficitaires
➢ Réalisation de travaux/devoirs
Exemples de facteurs de réceptivité spécifique :
• Psychopathie
• Degré de motivation
• Adaptation du programme au sexe du délinquant
• Adaptation du programme à la culture du délinquant
• Troubles mentaux
Quelle est la différence entre les besoins criminogènes et les besoins non-criminogènes?
Les besoins criminogènes sont associés à la diminution du risque de récidive en recherche, et non les besoins non-criminogènes. Les besoins criminogènes sont donc cible d’intervention.
Besoins criminogènes:
Personnalité antisociale
Attitudes procriminelles
Pairs antisociaux
Toxicomanie
Faible aptitude à résoudre des problèmes
Hostilité et colère
Faible maitrise de soi
Manque d’activités prosociales
Besoins non-criminogènes:
Hallucination
Dépression
Faible estime de soi
Sentiment d’être rejeté
Manque d’activité physique
Faibles habiletés interpersonnelles
Anxiété
Mauvais voisinage
Définition: Psychologie du comportement criminel
Psychologie du comportement criminel (PCC; Andrews et Bonta, 2010)
o Fondements théoriques
• Le risque de commettre un crime augmente au fur et à mesure que les récompenses
perçues augmentent et que les coûts diminuent (calcul coût/bénéfice).
➢ La perception de récompenses se fait en fonction de facteurs de risque :
attitudes antisociales, impulsivité, prédispositions personnelles, faible contrôle de soi…
• Semble fonctionner selon un effet additif :
plus de facteurs de risque = plus de risque de commettre des crime
Vont évaluer si la réhabilitation sociale fonctionne au Canada
o Conclusions :
• L’évaluation du risque détermine la façon d’intervenir auprès du délinquant.
• Il faut adopter un modèle de traitement des délinquants selon les principes RBR.
➢ 8 facteurs centraux de la récidive criminelle (Big Four et Moderate Four