F. Barancy - I. A. Querelle du monopole universitaire Flashcards
(28 cards)
A l’époque, qu’appelle-t-on enseignement libre ?
L’enseignement privé
Il s’oppose à un enseignement organisé par l’Etat : régulation administrative (réglement), pédagogique (programme), financement, surveillance
Qu’est-ce que le monopole universitaire ?
Il concerne l’enseignement secondaire et a été mis en place sous le Ier Empire.
Il confère à l’Etat le monopole de l’éducation
Quelle était la situation avant la mise en place du monopole ?
Quand Napoléon arrive au pouvoir :
- l’enseignement primaire n’a pas de législation et est confié aux hommes d’Eglise
- l’enseignement secondaire est organisé mais ne l’est que localement (par département)
A quels problèmes le monopole universitaire doit-il répondre
Il y en a 2
- L’enseignement représente une possibile source d’instabilité :
Dans l’enseignement primaire, l’Eglise forme les élèves dans une haine du régime en place.
Dans l’enseignement secondaire, les professeurs sont en majorité révolutionnaires. - Les élèves sont en majorité dans des écoles ecclésiastiques, ils ne vont pas dans les écoles révolutionnaires où les professeurs coutent cher puisqu’ils sont plus pointus (attractivité). Le seul cours suivi est le cours de dessin puisqu’il y a des connaissances techniques qui sont importantes piur avoir un métier.
=> Nécessité de trouver d’autres moyens pour augmenter la fréquentation
A quelles nécessités répond le monopole universitaire ?
Il y en a 3
- nécessié d’arbitrer les conflits, de “terminer la révolution”
- nécessité d’unifier la nation française et de la renforcer à l’échelle européenne puisque les savants ont quitté la France
- nécessité de former les nouveaux cadres du régime : “machine à produire des élites” + création du bac = diplôme qui permet de rentrer dans une carrière de fonctionnaire
Comment s’organise l’enseignement avec le monopole universitaire ?
-
Deux organisations sont mises en places
=> L’enseignement secondaire prépare au bac
=> Les facultés sont des machines à faire passer le bac (=/ établissement d’enseignement) -
17 mars 1808 : décret-loi
=> création de l’Université = corporation qui unifie tous les degrés d’enseignement et tous les départements
=> Exclusivité de l’Etat sur l’enseignement les élèves ne peuvent aller que dans les établissements de l’Etat
+ création par Napoléon du “corps des inspecteurs généraux” qui tournent dans les établissements et vérifient que personne ne dit du mal du régime (élèves et enseignants)
Quelle est la première stratégie pour sortir du monopole ?
Utilisée par les parents
Détournement de la concession dans l’article 3 du décret-loi.
Il spécifie que seuls les établissements qui forment les officiers du culte catholique peuvent être libres du monopole.
Mais, fuite des élèves dans les écoles ecclésiastiques même s’ils ne veulent pas être prêtres.
=> Parents craignent que l’éducation impériale ne soit pas suffisante
Pourquoi peut-on considérer que l’Etat finance sa concurrence ?
sous Napoléon
En 1801, Napoléon met en place le Concordat : l’Etat finance ce qui est organisé par le culte catholique.
Ainsi, les élèves formés en dehors des écoles étatiques sont tout de même financés par l’Etat.
Quelles mesures sont prises pour endiguer la fuite des élèves vers les écoles ecclésiastiques ?
sous Napoléon
- 1808 : Décret sur les facultés théologiques : Pour aller dans une université théologique, le baccalauréat est nécessaire
- 1810 : Décret sur les petits séminaires : les élèves des séminaires doivent suivre certains cours dans les établissements publics (ex : philosophie) + Limitation des établissements ecclésiastiques à 1 par département.
- 1811 : Décret du “monopole renforcé” : exclusivité de l’Etat pour l’enseignement
Ainsi, à la fin de l’Empire (1811-1814), le contrôle de l’Etat est total ce qui inclut un contrôle de l’opinion.
Cela est très critiqué par les Hommes d’Eglise et les libre-penseurs.
Quels sont les idéaux fondateurs du monopole ?
- la fusion de la société
- la fabrication de l’opinion publique
Par qui est principalement porté la conquête de la liberté de l’enseignement ?
Par les catholiques
Qu’est-ce que le “paradoxe des conséquences” ?
M. Weber : Situation quand le moyen utilisé a pour conséquence la réalisation d’ambition inverses
Comment le paradoxe des conséquences s’applique-t-il à la lutte contre le monopole universitaire ?
L’activisme catholique pour la liberté d’enseignement va produire des institutions laïques.
Qu’en est-il du monopole universitaire pendant la Restauration (1815-1830)
Le monopole s’assoupli
La monarchie est de confession catholique et confie le monopole aux ecclésiastiques.
Qu’en est-il du monopole universitaire avec la révolution de Juillet 1830 ?
Elle entraîne la monarchie de Juillet.
On écarte alors les catholiques des positions de pouvoir.
Les libéraux contrôlent le monopole qui est relatif (34% des élèves vont dans des établissements “privés”)
Que prévoit la monarchie de Juillet pour la liberté d’enseignement ?
La Charte constitutionnelle de la monarchie de Juillet (1830) prévoit une “loi sur la liberté d’enseignement”.
1833 : Loi Guizot prévoit la liberté des établissements d’enseignement primaire
Quels sont trois ouvrages marquants de la lutte des catholiques contre le monopole universitaire ? Que disent-ils ?
- Le Monopole Universitaire, Rohrbacher (1840)
- Essai sur le panthéisme dans les sociétés modernes, Maret (1841)
- Le Monopole universitaire destructeur de la religion et des lois, Deschamps (1842)
=> Ces ouvrages font le diagnostic des institution et de leur caractère immoral, par rapport au christianisme, des établissements
Ils font une évaluation des risques pour la société : risque de dissolution car tout le monde ne dispose pas de bonnes vertus morales.
Pour eux, la solution est la réforme des institutions. Il faut mettre les catholiques à leur tête et donner aux évêques un droit de surveillance sur les sociétés publiques.
Quelle stratégie moins radicale peut-on retrouver ?
Années 1840-1942
Stratégies d’unionisme : Les libéraux sont rejoints par les catholiques pour l’application de la Charte constitutionnelle. Chacun le fait pour ses propres buts.
L’enjeu pour les catholiques est de faire passer un projet réactionnaire sous un jour plus attractif. Ils veulent conquérir la pénétration des valeurs chrétiennes dans la société avec des outils parlementaires.
Pourquoi les stratégies d’unionismes de vont-elles pas fonctionner ?
En Belgique, dans les années 1830, on retrouve un exemple qui montre que le parlementarisme est une voie efficace pour les catholiques.
Seulement, la situation va également servir de contre-exemple aux libéraux qui comprennent qu’en accordant la liberté d’enseignement, ils seront en position de faiblesse.
Quelle question se place au coeur des débats ?
(après les stratégies d’unionisme)
Comment permettre la liberté de conscience tout en encadrant cette liberté de sorte qu’elle ne puisse jamais donner la possibilité au despotisme de s’affirmer ?
Quelles sont les réponses parlementaires à cette question ?
En 20 ans, 6 projets de loi vont être déposés dont la plupart par Abel Villemain (ministre de l’Instruction publique).
Il prône l’idée d’un idéal eccléctique (= convicition qu’il est possible de trouver un juste milieu en conciliant les extrêmes).
Quel est le premier projet de loi de Villemain ?
1843 : Il propose de faire un “examen impartial” en mettant en evidence ce qui est commun sous la protection de l’Etat.
=> Un Etat tout puissant gouverne l’éducation mais les lois sont créées par des experts
Deux réalisations :
- Renforcement de l’autonomie des établissements libres : Ouverture des établissements privés sans autorisation préalable. Mais les professeurs doivent délivrer un “certificat de moralité”. Suppression de l’exigence d’avoir un bac.
- Condition qui garantit l’autonomie : Tutelle de l’Etat renforcée par une surveillance très forte des établissements libres
Projet abandonné en 1843 : les clercs réclament une liberté totale.
Qu’est-ce qui va influencer le deuxième projet de loi ?
La campagne des catholiques contre le monopole s’est renforcée, n’invitant pas à faire de concessions.
On va de l’autre côté montrer une intolérance envers l’autorité religieuse. (ex : anti-jésuitisme)
=> Renforcement de la ligne politique
Quelles sont les propositions du deuxième projet de loi ?
1844 :
- Etablissements privés peuvent ouvrir sans autorisation mais tous les professeurs doivent répondre à une exigence de titre universitaire. Ils doivent aussi fournir un certificat qui prouvent qu’ils n’acceptent pas à une congrégation non-autorisée (ex : jésuite)
- Le baccalauréat ne peut être passé qu’après une scolarité publique
=> Projet abandonné (voté par la chambre des députés (Assemblée nationale) mais pas par celle des représentants (Sénat)) + Démission d’A. Villemain