M6S1 Insuffisance rénale - Classifications Flashcards
Connaître l’étiopathogénie de l’insuffisance rénale Maîtriser la définition d’une insuffisance rénale Comprendre le mécanisme de ses complications Connaître les méthodes de prise en charge : dialyse
Qu’est ce que l’insuffisance rénale ? Comment doit être la prise en charge ? Pourquoi ?
L’insuffisance rénale est une maladie multifactorielle qui se manifeste par une diminution plus ou moins importante et plus ou moins rapide de l’activité rénale.
L’atteinte rénale peut être primaire ou secondaire à une autre pathologie.
La prise en charge de cette pathologie est donc pluridisciplinaire, les causes de l’affection rénale étant très diverses.
Sans prise en charge, l’atteinte rénale évolue vers l’insuffisance rénale, qui conduit au décès du patient.
Qu’est ce qu’une néphropathie ? Selon quels critères sont elles classées ?
Le terme néphropathie regroupe toutes les affections du rein.
Lorsqu’une néphropathie altère suffisamment les reins pour perturber leur fonctionnement, en particulier la filtration glomérulaire, on parle d’insuffisance rénale.
Suivant la vitesse et la durée d’évolution de la maladie rénale, on distingue les néphropathies aiguës des néphropathies chroniques.
Les néphropathies sont très diverses et sont classées en fonction de la localisation de la lésion initiale et prédominante.
De quoi s’accompagnent les néphropathies tubulaires chroniques ?
Avec le temps, les néphropathies tubulaires chroniques s’accompagnent toujours d’un retentissement interstitiel, et les néphropathies interstitielles chroniques s’accompagnent toujours d’un retentissement tubulaire.
On les a donc regroupées sous le nom de néphropathies tubulo‑interstitielles chroniques.
Quel types de néphropathies existe t-il ?
- les néphropathies glomérulaires (aiguës ou chroniques) ;
- les néphropathies tubulaires aiguës ;
- les néphropathies interstitielles aiguës ;
- les néphropathies tubulo‑interstitielles chroniques ;
- les néphropathies vasculaires (aiguës ou chroniques).
Qu’est ce que les néphropathies glomérulaires ou glomérulopathies ? Quelles formes distingue t-on ?
Ce sont les maladies qui touchent les glomérules, ce qui affecte donc la filtration rénale.
Elles peuvent être aiguës, subaiguës ou chroniques et s’accompagnent souvent d’un syndrome inflammatoire.
Les glomérulopathies sont la principale cause d’insuffisance rénale chronique.
On distingue :
- les glomérulopathies primitives ou idiopathiques, qui sont des atteintes rénales isolées et sans étiologie connue ;
- Les glomérulopathies secondaires, qui surviennent au cours d’une maladie identifiée (diabète, infections, amyloses).
Quels signes permettent d’évoquée une glomérulopathie ? Quels autres signes peuvent être associés ?
Protéinurie :
- Composée principalement d’albumine, et parfois de γ globulines.
- Avec ou sans syndrome néphrotique (protéinurie ≥ 3 g/24 h, albuminémie < 30 g/L, protéinémie < 60 g/L).
Hématurie :
- Microscopique : hématies > 10/mm3 ou 104/mL, le plus souvent déformées avec présence de cylindres hématiques.
- Macroscopique totale, indolore, sans caillots.
Trois autres signes peuvent être associés :
* HTA ;
* œdèmes ;
* insuffisance rénale : aiguë ou rapidement progressive, ou chronique.
Qu’est ce qu’un syndrome néphrotique pur / impur ?
Le syndrome néphrotique peut être pur (hyperprotéinurie, hypoalbuminémie et hypoprotéinémie). ~ Filtre rénal percé fuite de protéine compensation avec des œdèmes.
Il est dit impur quand il est accompagné d’une hématurie (macro ou microscopique) et/ou une hypertension artérielle.
Dans les deux cas, l’hypoprotéinémie peut s’accompagner d’œdèmes importants par baisse de la pression oncotique plasmatique.
Qu’est ce qu’un syndrome néphrétique ? Comment peut on confirmer le diagnostique ?
- début brutal d’une hypertension artérielle,
- d’une hématurie macroscopique,
- d’œdèmes,
- +/- protéinurie,
- d’une oligurie
- d’un syndrome inflammatoire.
~ filtre inflammé, le sang a du mal à passer = hypertension, des cellules sanguins s’accumulent et aggrave le tableau.
La ponction‑biopsie rénale (PBR) permet de confirmer le diagnostic. Elle permet notamment de qualifier et de quantifier les lésions glomérulaires
Quelle types de lésions peut on observer avec une PBR ?
Selon leur étendue, les lésions observées lors de la ponction de biopsie rénale peuvent être :
- segmentaires (une partie du glomérule) ou globales (tout le glomérule) ;
- focales (quelques glomérules) ou diffuses (tous les glomérules).
Les lésions glomérulaires élémentaires sont au nombre de quatre :
- prolifération cellulaire : tous les types cellulaires présents peuvent être concernés (cellules mésangiales, endothéliales ou épithéliales) ;
- sclérose (ou fibrose) : accumulation de collagène remplaçant la totalité ou une partie du glomérule détruit ;
- dépôts d’immunoglobulines (IgG, IgM, IgA) ou de complément ;
- dépôts non immunologiques : hyalins, amyloïdes, de protéines et de matrice extra‑cellulaires glycosylées.
Exemples de glomérulopathie primitive :
- Néphroses
- Glomérulonéphrite extramembraneuse (GEM)
- Maladie de berger / Néphropathie à Ig A
- Glomérulonéphrite membranoproliférative (GNMP)
- Glomérulonéphrites extracapillaire (GEC) ou rapidement progressive
Qu’est ce qu’une glomérulopathie primitive ? Par quoi sont elles caractérisées ? Sur quoi repose le diagnostique ?
Il s’agit de maladies glomérulaires sans facteur étiologique retrouvé.
Sur le plan clinique, elles sont caractérisées par l’absence de signe extrarénal.
Le diagnostic repose sur la biopsie rénale.
Comment s’exprime une néphrose ? Quels types distingue t-on ?
Elles s’expriment sous la forme d’un syndrome néphrotique avec œdèmes diffus.
On distingue trois types de néphroses selon les caractéristiques histologiques :
- les lésions glomérulaires minimes (LGM) ;
- la hyalinose segmentaire et focale (HSF) ;
- la glomérulonéphrite proliférative mésangiale à IgM.
Quel est le tableau d’une LGM ? Quel est le traitement ?
Cette néphrose à lésions glomérulaire minime s’observe surtout chez les enfants, les adolescents et les jeunes adultes, en particulier les garçons.
Les œdèmes apparaissent brutalement, ils peuvent être importants et gagner les séreuses (ascite, pleurésie…).
Chez l’enfant, des signes d’hypovolémie (hypotension artérielle, tachycardie, hypotension orthostatique) sont possibles.
Le syndrome néphrotique est généralement pur (sans autres signes cliniques).
La biopsie rénale ne présente pas de lésion.
Traitement : corticothérapie.
Quel est le tableau d’une HSF ? Quel est le traitement ?
Mécanisme :
Dépôts hyalins (accumulations de protéines dégénérées ou de matériel amorphe) dans les glomérules.
Segmentaire = ne touchent qu’une partie du glomérule.
Focale = les lésions que dans certains glomérules
Cause
Cette glomérulopathie est le plus souvent primitive (évolution d’une néphrose à LGM)
Elle peut également être secondaire (intoxication à l’héroïne, SIDA) ou résulter de la cicatrisation d’une lésion glomérulaire, quelle que soit son origine.
Tableau :
La HSF se traduit par un syndrome néphrotique le plus souvent impur (HTA fréquente).
Biopsie :
Zone de hyalinose segmentaire et focale avec des dépôts d’IgM.
Traitement :
Corticothérapie, immunosuppresseurs (si corticorésistance).
Quel est le tableau d’une glomérulonéphrite proliférative mésangiale ? Quel est le traitement ?
La biopsie rénale révèle une prolifération mésangiale discrète avec une augmentation de la matrice mésangiale et des dépôts d’IgM et de C3.
Traitement : corticothérapie, immunosuppresseurs.
Quel est le tableau d’une GEM primitive ? Quel est le traitement ?
C’est la principale cause de syndrome néphrotique chez l’adulte.
Dans plus de 85 % des cas, il existe un syndrome néphrotique. Le syndrome néphrotique est le plus souvent impur :
- avec hématurie microscopique (dans 40 % des cas) ;
- avec HTA et insuffisance rénale chronique (dans 30 % des cas).
La GEM peut être :
- primitive (85 % des cas) : dépôts immuns contre un antigène ;
- secondaire (15 % des cas) : cancers, lupus érythémateux, infection, traitement médicamenteux (AINS, antibiotiques).
La biopsie rénale met en évidence des dépôts d’IgG et de C3 en position extra‑membraneuse, sans prolifération.
D’autres lésions du parenchyme rénal sont possibles : fibrose interstitielle, lésions vasculaires, fibrose glomérulaire…
Complication spécifique : en plus des complications liées au syndrome néphrotique, la thrombose des veines rénales est une complication particulièrement fréquente.
Traitement : corticothérapie, immunosuppresseurs, traitement symptomatique du syndrome néphrotique.
Quel est le tableau d’une maladie de Berger ? Quel est le traitement ?
Epidémiologie : C’est la plus fréquente des glomérulopathies de l’adulte.
Mécanisme : Production excessive IgA avec dépôt et inflammation du mésangium (Maladie auto-immune après infection ORL ?)
Tableau :
- Hématurie : le principal signe clinique (microscopique ou macroscopique)
- Une protéinurie de type glomérulaire (mais très rarement un syndrome néphrotique)
- L’HTA peut dominer le tableau et être révélatrice de la maladie.
- Une augmentation du taux des IgA sériques est observée dans 50 % des cas.
Evolution : lente (pas de ‘vrai’ syndrome néphritique)
Examens :
La biopsie rénale met en évidence des dépôts mésangiaux d’IgA, (parfois associés à des dépôts d’IgM et de C3.)
L’histologie révèle souvent des lésions associées aux dépôts (hypertrophie mésangiale, prolifération, fibrose, hyalinose vasculaire).
Traitement : symptomatique (contrôle de l’HTA), corticothérapie, immunosuppresseurs.
Quel est le tableau d’une GNMP ? Quel est le traitement ?
Epidémiologie : La glomérulonéphrite membranoproliférative est une glomérulopathie rare
Mécanisme : Prolifération endocapillaire et des dépôts endomembraneux d’IgG et de protéines du complément.
Tableau :
Elle se traduit par un syndrome néphrotique impur ou par un syndrome néphritique.
La GNMP est le plus souvent primitive, mais il existe des formes secondaires (lupus érythémateux, infections bactériennes ou virales, cancers).
Traitement : symptomatique.
Qu’est qu’une GEC ? Quels types existe t-il?
Epidémiologie : Rare
Mécanisme : Prolifération des podocytes et des cellules épithéliales de la capsule créant un croissant cellulaire. Le plus souvent suite à une affection déterminée (= secondaire )
Evolution : Les GEC sont rares mais doivent être prises en charge rapidement.
On distingue 3 types de GEC:
- La maladie de Goodpasture (GEC type I )
- GEC avec dépôts granuleux d’immunoglobulines (GEC type II)
- GEC Pauci-immunes (GEC type III)
Quel est le tableau d’une GEC I ? Quel est le traitement ?
La maladie de Goodpasture est due à la présence d’anticorps anti‑membrane basale (AMB) qui vont se déposer sur la membrane basale glomérulaire et sur la membrane basale alvéolaire.
Le tableau clinique typique est le syndrome pneumorénal qui associe :
- un syndrome de glomérulonéphrite rapidement progressive ;
- une atteinte pulmonaire (dyspnée, hémorragie).
Le diagnostic est confirmé par :
- la présence d’Ac anti‑membrane basale dans le sang ;
- la biopsie rénale : Ac AMB le long de la membrane basale glomérulaire, croissants cellulaires, nécrose glomérulaire.
Traitement : symptomatique, corticothérapie, immunosuppresseurs.
Quel est le tableau d’une GEC II ? Quel est le traitement ?
Epidémiologie : Rare
Mécanisme : Dépôts granuleux d’immunoglobulines endo membraneux.
Cause pour la forme secondaire :
- d’origine immunologique : lupus érythémateux, purpura rhumatoïde, cryoglobulinémie essentielle ;
- ou infectieuse : infections streptococciques et staphylococciques.
Certaines glomérulopathies primitives (maladie de Berger, GNMP) peuvent évoluer en GEC de type II.
Traitement :
- GEC d’origine immunologique : corticoïdes et immunosuppresseurs ;
- GEC d’origine infectieuse : traitement de l’infection causale.
Quel est le tableau d’une GEC III ? Quel est les étiologies possibles ? Quel traitement ?
Les GEC pauci‑immunes ont en commun l’absence de dépôts d’immunoglobulines dans les glomérules.
Elles sont le plus souvent associées à la présence dans le sérum d’anticorps anticytoplasme des polynucléaires (ANCA) et traduisent l’atteinte rénale d’une vascularite associée aux ANCA.
Les ANCA ont un rôle pathogène ; ils activent les polynucléaires neutrophiles.
Ces cellules activées sont impliquées dans la nécrose de la paroi des petits vaisseaux.
Le tableau clinique est celui d’un syndrome pneumorénal ou d’un syndrome de glomérulonéphrite rapidement progressive associé aux signes spécifiques de la maladie causale.
Les étiologies sont les suivantes :
- GEC des vascularites nécrosantes systémiques : maladie de Wegener, périartérite noueuse microscopique, maladie de Churg et Strauss ;
- GEC type III idiopathique (où l’atteinte se limite aux capillaires glomérulaires).
Traitement : symptomatique, corticoïdes, immunosuppresseurs.
Qu’est ce qu’une glomérulopathies secondaires ? Exemples :
Ce sont des glomérulopathies survenant au cours d’affections relevant d’une cause précise.
Sur le plan clinique, l’existence de signes extrarénaux oriente vers une glomérulopathie secondaire.
- La glomérulosclérose ou néphropathie diabétique
- Les glomérulopathies des maladies auto‑immunes
- L’amylose secondaire (amylose AA)
- Les glomérulopathies au cours des dysprotéinémies
- Les glomérulopathies secondaires aux infections
- Les glomérulopathies secondaires aux néoplasies
- Les glomérulopathies des maladies hépatiques
- Les glomérulopathies d’origine médicamenteuse et toxique
Prévalence de la glomérulosclérose chez les diabétiques ? différence de diagnostique entre le Diabète de type 1 et 2 ? Quels traitements sont possibles ?
20 à 40 % des diabétiques vont développer une atteinte rénale en rapport avec leur maladie. La glomérulosclérose diabétique passe par 5 stades.
Les 5 stades de néphropathie n’apparaissent pas aussi bien chez les diabétiques de type 2 que chez les diabétiques de type 1.
En effet, beaucoup de malades diabétiques de type 2 sont diagnostiqués alors qu’ils sont déjà au stade 3 de néphropathie, voire même au‑delà.
Traitements :
Stades 1 et 2 : traitement préventif :
meilleur équilibre possible du diabète.
À partir du stade 3 :
* équilibre du diabète ;
* contrôle de l’HTA ;
* régime hypoprotidique (entre 0,6 et 1 g/kg/jour) ;
* arrêt du tabac, exercice physique ;
* traitement de l’hypercholestérolémie.