M7S1 Anémies Flashcards
• Connaître les principaux types d’anémies • Comprendre leur implication diététique
Epidémiologie de l’anémie :
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), pas moins de 25 % de la population mondiale souffrirait d’anémie. Celle‑ci entraîne fatigue, maux de tête…
Définition de l’anémie :
C’est la diminution du nombre de globules rouges ou, plus précisément, du taux d’hémoglobine dans le sang.
Il existe des valeurs de référence du taux d’hémoglobine sanguin en fonction de l’âge et du sexe de l’individu.
Quelles sont les valeurs physiologiques d’hémoglobine et d’hématocrite :
Nouveau‑né
140‑200 g/l
45‑60
Enfants (2 à 12 ans)
110‑140 g/l
35‑42
Homme adulte
130‑177 g/l
42‑53
Femme adulte
115‑160 g/l
36‑45
Femme enceinte (à partir du deuxième trimestre de grossesse)
105‑120 g/l
24‑45
Pourquoi est il important de vérifier le volume plasmatique lors d’une prise de sang ? Et l’hématocrite chez la femme enceinte ?
Car il y a un risque de détecter de fausses anémies.
En effet, si le volume plasmatique augmente, il y aura une fausse anémie par hémodilution.
On retrouve cette dilution du sang chez la femme enceinte (au cours du deuxième trimestre).
C’est pourquoi un hématocrite est toujours réalisé lors d’une analyse du taux d’hémoglobine.
Qu’est ce que l’hématocrite ?
Un hématocrite est le pourcentage relatif du volume des globules rouges circulant dans le sang par rapport au volume total du sang.
Pour faire plus simple, il permet d’indiquer le volume de globules rouges par rapport au volume de plasma.
Schéma page 4
Quels sont les signes cliniques de l’anémie ?
- Pâleur (attention, une pâleur peut avoir d’autres causes)
En cas d’installation rapide, il y aura des signes liés à l’hypoxie des organes :
- dyspnée,
- amplification du rythme respiratoire (polypnée permanente), - tachycardie,
- palpitations,
- fatigue,
- étourdissements,
- vertiges,
- malaises,
- céphalées…
Tous ces signes peuvent également apparaître lors d’une installation progressive de l’anémie, mais ils sont diffus et mieux tolérés.
Ils sont aussi souvent minimisés par le patient qui a appris à vivre avec.
Cependant, en cas d’anémie chronique, il peut n’y avoir aucun signe clinique.
En effet, il y a une adaptation progressive de l’organisme.
La baisse de globules rouges est progressivement compensée par l’augmentation du volume plasmatique.
Comment diagnostique t-on l’anémie ?
Ils sont identifiés suite à une analyse de sang, ou hémogramme.
Ils reposent sur les critères de définition de l’anémie.
Ainsi, on s’attachera à doser le taux d’hémoglobine et l’hématocrite.
L’anémie est diagnostiquée en cas de:
taux d’hémoglobine inférieur à 12 g/dl chez l’homme et inférieur à 11,5 g/dl chez la femme
ou
d’hématocrite inférieur à 0,40 pour l’homme et inférieur à 0,37 pour la femme.
Comment appelle t-on les analyses quantitative et qualitative des éléments figurés du sang ? Qu’examinent ils ?
- hémogramme,
- numération et formule sanguine (NFS),
- examen hématologique complet,
- formule sanguine complète (FSC) ou hémato complet.
Ces analyses examinent :
* les hématies, ou globules rouges, ou encore érythrocytes ;
* les leucocytes, ou globules blancs ;
* les thrombocytes, ou plaquettes.
Qu’est ce que le VGM ?
Il est guidé par le volume globulaire moyen (VGM), qui est calculé lors de l’analyse du sang.
Il indique la taille des globules rouges.
Ainsi :
- VGM < 80 fL : anémies microcytaires (érythrocytes de petite taille) ;
- 80 fl < VGM < 100 fL : anémies normocytaires ;
- VGM > 100 fL : anémies macrocytaires (érythrocytes de grande taille).
VGM = hématocrite / nombre de globules rouges par litre
fL = femtolitres (1 fL = 10‑15 L)
Qu’indique un érythrocyte de grande ou petite taille ?
Un érythrocyte de grande ou de petite taille indique un problème dans la formation de celui‑ci, c’est donc un érythrocyte anormal.
Attention : chez l’enfant, un VGM normal est compris entre 74 et 91 fL.
Qu’est ce que la CCMH ?
Le dosage en hémoglobine se fait par la concentration corpusculaire moyenne en hémoglobine (CCMH), c’est la quantité d’hémoglobine dans 100 mL d’hématies.
La valeur normale est de 32 à 36 g/100 mL.
CCMH = hémoglobine (g/dL) / hématocrite (fraction)
L’hypochrome (HGM basse, inférieure à 32 g/100 mL) est lié à une anémie microcytaire. Le normochrome est lié à une anémie normocytaire. Il n’existe pas d’hyperchrome, les hématies sont juste chargées en hémoglobine à leur maximum.
Quels sont les différents systèmes de classification ?
- selon le VGM :
– microcytaire ;
– normocytaire ;
– macrocytaire. - selon la reticulocytose :
– arégénérative ;
– normorégénérative ;
– régénérative. - acquise ou congénitale.
–normochrome ou hypochrome. - selon la cause
Comment classe t-on les anémies selon la cause ?
En fonction de l’atteinte ou non de la moelle rouge des os et de la production ou non de nouveaux globules rouges, les réticulocytes (ce sont des globules rouges jeunes).
La moelle rouge des os se situe dans les têtes des os longs et dans le tissu spongieux pour les os courts
Quelles sont les anémies avec une moelle osseuse intacte ?
Anémies régénératives ou anémies périphériques :
– destruction trop importante
– anémies hémorragiques : hémorragies aiguës suite à un accident, par exemple, ou hémorragies chroniques.
– anémies hémolytiques : héréditaire, dont la maladie de Minkowski‑Chauffard, ou acquise.
– par insuffisance de production
– anémies carentielles : manque de fer, déficit en vitamine B12, en folates (vitamine B9).
Quelles sont les anémies avec une atteinte de la moelle osseuse ?
– par insuffisance de production
– anémies inflammatoires.
– anémies des dysplasies et aplasies médullaires (= insuffisance de production par la moelle osseuse des différentes lignées sanguines, secondaire à la raréfaction plus ou moins durable des cellules‑souches) : elles peuvent être héréditaires, iatrogènes, radiques, toxiques, infectieuses.
– anémies carentielles : manque de fer, déficit en vitamine B12, en folates (vitamine B9).
– Anémies des maladies endocriniennes : hypothyroïdie, hypocorticisme.
Quelles sont les conséquences de l’anémie ?
Les anémies ont des conséquences souvent graves si l’on ne s’en occupe pas rapidement.
En effet, la circulation et la respiration cellulaire dépendent du taux d’hémoglobine.
Si le taux d’hémoglobine baisse, la viscosité du sang diminue de ce fait.
Le flux sanguin augmente, et donc le travail du cœur également (le retour veineux étant plus important).
Malgré cela, le sang ne fournit pas assez de dioxygène, car il n’a pas assez d’éléments (les globules rouges) pour le transporter.
Il y a donc une hypoxie des tissus, ce qui favorise la vasodilatation et le débit cardiaque.
Cet enchaînement va à la longue provoquer une diminution de la tolérance à l’effort (hypoxie des tissus et diminution des capacités adaptatives du cœur).
Qu’est ce que une anémie microcytaire ferriprive ? Quelles sont les causes ?
Il s’agit d’une carence martiale, c’est‑à‑dire une carence en fer.
C’est la première cause d’anémie.
Elles affectent toutes les tranches d’âge dans tous les pays, développés ou non.
Chez les adultes des pays développés, dans 90 % des cas, la carence est due à un excès de perte par saignement chronique.
Chez le nourrisson, la carence est le plus souvent due à un défaut d’apport.
Il existe aussi des anémies inflammatoires par stockage excessif du fer dans les réserves (= anémie des maladies chroniques), ainsi que des anémies par anomalie de l’hémoglobine.
Ces cas seront vus plus loin dans cette partie.
Quels sont les besoin en fer ? Où est il absorbé et comment ?
Le fer est indispensable à la synthèse de l’hémoglobine.
Chez un individu normal, les besoins en fer sont de 9 mg/jour pour l’homme et de 7 à 30 mg/jour pour la femme.
Le fer est absorbé dans le duodénum et le jéjunum, cette absorption nécessite un pH gastrique acide afin de maintenir le fer sous forme de fer ferreux.
Comment le fer est il transporté dans le sang ? Où est il acheminé ?
Le fer est transporté dans le sang grâce à une protéine de transport auquel il est lié : la transférine.
La grande majorité du fer absorbé va aller aux érythroblastes (les jeunes globules rouges).
À noter qu’une grande partie du fer ingéré n’est pas absorbée.
Il existe toutefois des réserves de fer dans l’organisme au niveau des hépatocytes et dans le système réticulo‑endothélial.
Comment est stocké le fer dans l’organisme ? Comment peut on évaluer la quantité en réserve ?
Le fer est stocké sous forme de ferritine qui est rapidement mobilisable ou sous forme de hémosidérine, une forme beaucoup plus stable.
Les réserves de fer sont de 1 200 mg pour l’homme et de 600 mg pour la femme.
La ferritine donne une estimation des réserves de fer de l’organisme.
Son interprétation doit d’abord éliminer un état inflammatoire chronique, une affection maligne, une cytolyse ou une hyperthyroïdie, situations où la ferritine s’élève indépendamment de l’état des réserves.
Comment se font les pertes de fer ?
Les pertes en fer de l’organisme sont de 1 mg/jour chez l’homme et de 1,5 mg/jour chez la femme.
Les pertes se font par l’urine, la transpiration, les matières fécales,
les pertes menstruelles chez la femme (perte de 2 mg/jour pendant cette période).
Lorsque vient à manquer le fer, la synthèse de l’hème, et donc celle de l’hémoglobine (Hb), devient insuffisante, mais la production de globules rouges est relativement peu affectée (on rappelle que l’hémoglobine est contenue dans un globule rouge, mais n’intervient pas dans la formation de ce dernier).
Quelle sont les caractéristiques de l’anémie ferriprive ?
- est hypochrome, les hématies (globules rouges) semblent pâles et l’indice de coloration est inférieur à la normale ;
- est microcytaire, car la concentration sanguine en hémoglobine entre pour un tiers dans le volume du globule rouge normal ;
- et surtout, déclenche une baisse de la concentration en hémoglobine globulaire
Qu’entraine une carence martiale ?
Les carences martiales entraînent une augmentation de l’absorption du fer qui, de 10 %, peut passer à 30 %.
Cette absorption nécessite un pH gastrique acide pour maintenir le fer sous forme de fer ferreux.
L’anémie témoigne d’un déficit profond des réserves de l’organisme au point que la synthèse de l’hème s’en trouve ralentie.
Chaque érythroblaste subit un nombre excessif de mitoses, d’où une diminution du volume globulaire.