M4S2 Pathologies gastriques Flashcards
• Connaître les pathologies gastriques • Comprendre leurs mécanismes physiopathologiques • Connaître les principes de leur prise en charge • Comprendre les implications nutritionnelles des chirurgies gastriques • Maîtriser la définition de gastrite, d’ulcère (78 cards)
Qu’est ce que les gastrites ? Que retrouve t-on à l’examen anatomopathologique ?
Les gastrites regroupent des pathologies se manifestant par une inflammation de la muqueuse gastrique pouvant être aiguë ou chronique.
Les signes d’inflammation de la muqueuse sont retrouvés à l’examen anatomopathologique de la muqueuse de l’estomac, par exemple lorsqu’une biopsie gastrique a été réalisée au cours d’une endoscopie oesophago‑gastro‑dudodénale.
Qu’est ce qu’une gastrite aigüe ?
Les gastrites aiguës expriment une inflammation d’apparition rapide, et de gravité variable selon la cause.
Par quoi la muqueuse gastrique est elle protégée contre l’acidité ?
La muqueuse gastrique est physiologiquement protégée par une barrière physico‑chimique nommée barrière muqueuse.
Cette barrière est constituée par la surface des cellules épithéliales, les jonctions serrées qui les relient, et une couche de mucus et de bicarbonates (sécrétions des glandes gastriques) qui les recouvre.
Elle empêche en particulier la rétrodiffusion d’ions H+ (acides), c’est‑à‑dire leur diffusion depuis la lumière gastrique vers la paroi gastrique.
En effet, il convient de rappeler que l’estomac sécrète une grande quantité de protons, dont le rôle est d’obtenir un pH très acide qui contribue à la formation du chyme à partir du bol alimentaire.
L’estomac doit donc à la fois être capable de sécréter de l’acide et de s’en protéger.
Quelles sont les causes d’agression pouvant entrainer une gastrite aiguë .
- l’ingestion d’alcool
- l’ingestion de produits caustiques (facteur agressif, association d’une œsophagite et d’une gastrite)
- des infections : certains virus ou certaines bactéries
- certains médicaments, notamment les anti‑inflammatoires non stéroïdiens (AINS).
- une situation de stress aigu de l’organisme, c’est‑à‑dire de choc (défaillance de la circulation ne permettant pas d’apporter un débit sanguin suffisant aux différents organes, et notamment à l’estomac, dont la protection requiert une vascularisation suffisante de la muqueuse). Cette situation est fréquente chez les patients hospitalisés en service de réanimation.
Qu’est que Helicobacter pylori ?
Une bactérie capable de survivre dans l’estomac malgré le PH très bas et de traverser le mucus pour aller se fixer sur les cellules épithéliales gastriques et y générer une inflammation.
Qu’est ce que les AINS ? Exemples
Les AINS sont des médicaments très couramment utilisés pour lutter contre l’inflammation (effet anti‑inflammatoire), la fièvre (effet antipyrétique) ou la douleur (effet antalgique, ou analgésique).
Ces médicaments agissent en empêchant la synthèse de facteurs pro‑inflammatoires dans l’organisme tels que les prostaglandines.
Pour information, voici quelques molécules couramment utilisées appartenant à la classe médicamenteuse des AINS :
- acide acétylsalicylique (Aspirine®, Aspegic®, Kardegic®…),
- ibuprofène (Nurofen®…),
- kétoprofène (Ketum®, Profenid®),
- diclofénac (Voltarene®)…
Quel lien existe t-il entre AINS et gastrites ?
Certaines prostaglandines interviennent dans la protection de la muqueuse gastrique (car elles stimulent la sécrétion de mucus et de bicarbonates).
Ce rôle protecteur est essentiel en raison de la forte acidité du milieu gastrique.
Un effet indésirable des AINS est donc de diminuer la protection de la muqueuse gastrique, ce qui favorise les gastrites.
Quels sont les symptômes d’une gastrite aiguë ?
Le tableau clinique le plus courant consiste en des épigastralgies (douleurs de la région épigastrique, c’est‑à‑dire douleurs abdominales en regard de l’estomac) ou un inconfort digestif (syndrome dyspeptique).
Dans les cas plus graves, on peut retrouver des hémorragies digestives hautes.
Dans quel cas de gastrite aiguë une endoscopie est elle réalisée ?
Pour les cas graves comme : des patients ayant ingéré un produit caustique (tentative de suicide ou accident domestique) ou des patients présentant une hémorragie digestive.
Qu’est ce qu’une hématémèse?
Le vomissement de sang.
Comment diagnostique t-on une gastrite bénigne ?
La gastrite bénigne n’est pas réellement diagnostiquée, car le diagnostic d’une gastrite passe par l’observation d’une muqueuse gastrique inflammatoire ; or il est impossible d’observer la muqueuse gastrique sans l’atteindre par voie endoscopique.
Quelle est la PEC d’une gastrite provoquée par des AINS ?
Les douleurs épigastriques provoquées par la prise d’AINS peuvent alors disparaître grâce à des inhibiteurs de la pompe à protons (médicaments diminuant la sécrétion de protons dans l’estomac, ce qui permet d’en réduire l’acidité).
Dans le cas où les AINS ne sont pas indispensables, leur utilisation doit simplement être évitée.
Qu’est ce qu’une gastrite chronique ? Comment se manifeste t-elle ?
Les gastrites chroniques correspondent à l’évolution d’une inflammation de la muqueuse gastrique durant plusieurs semaines, mois ou années.
De même que pour les gastrites aiguës, elles peuvent s’exprimer par des douleurs épigastriques (épigastralgies).
Cependant, les causes de gastrites chroniques sont généralement moins agressives dans l’intensité immédiate que les causes de gastrites aiguës, ce qui fait que ces pathologies sont souvent asymptomatiques.
Comment diagnostique t-on une gastrite chronique ?
Le diagnostic des gastrites chroniques se fait par endoscopie, avec des biopsies donnant lieu
à une analyse anatomopathologique.
Cette analyse permettra, en fonction de l’histologie observée, de déterminer de quel type de gastrite il s’agit.
Qu’est ce qu’une gastrite chronique atrophique ?
Il s’agit de gastrites provoquant une dégénérescence de la muqueuse gastrique.
Cette atteinte peut provoquer une diminution des sécrétions gastriques, notamment en facteur intrinsèque.
En cas de gastrite atrophique, on retrouve donc un déficit en facteur intrinsèque, provoquant une carence en vitamine B12, susceptible de provoquer une anémie macrocytaire, normochrome, arégénérative.
Qu’est ce que le facteur intrinsèque ? Par quelles cellules est il sécrété ?
Le facteur intrinsèque est une glycoprotéine sécrétée par les cellules pariétales de l’estomac et participant à l’absorption de la vitamine B12.
Pourquoi une carence en vitamine B12 est elle susceptible de provoquer une anémie macrocytaire, normochrome, arégénérative ?
En effet, la vitamine B12 est un cofacteur nécessaire à la synthèse de la thymine, une base constitutive de l’ADN.
Lors de l’hématopoïèse, une carence en vitamine B12 est un facteur limitant à la synthèse de l’ADN des hématies.
Cela explique qu’en cas de gastrite chronique atrophique il existe un ralentissement des divisions cellulaires donnant lieu à la production des hématies à partir de leurs précurseurs, qui s’exprime à la fois :
- par une macrocytose (volume globulaire augmenté en raison d’une diminution de la division cellulaire)
- une anémie (par production insuffisante d’hématies et donc d’hémoglobine).
Quelles peuvent être les causes de gastrites chroniques atrophiques ?
- Gastrites à Helicobacter pylori : il s’agit d’une gastrite atrophique provoquée par la présence dans l’estomac de la bactérie Helicobacter pylori. L’infection par cette bactérie est extrêmement fréquente. Si cette infection est rapidement traitée, la gastrite ne dépasse pas le stade de gastrite aiguë. En revanche, c’est l’absence de traitement de cette infection qui est à l’origine d’une gastrite chronique. Le principal risque est l’évolution vers l’ulcère gastrique et le cancer.
- Gastrites auto‑immunes : il s’agit de pathologies au cours desquelles le système immunitaire du patient se dirige contre son propre estomac. Il s’agit principalement de la maladie de Biermer, pouvant associer gastrite et anémie.
Quels sont les symptômes des gastrites chroniques ?
Elles sont le plus souvent asymptomatiques ou peu symptomatiques.
Elles peuvent se manifester, comme les gastrites aiguës, par des épigastralgies ou un syndrome dyspeptique.
Comment pose t-on le diagnostique d’une gastrite à Helicobacter ?
Le diagnostic de gastrite à Helicobacter pylori est porté grâce aux biopsies réalisées au cours d’une endoscopie gastrique, qui permettent de retrouver l’aspect inflammatoire définissant la gastrite à l’examen anatomopathologique, et la bactérie Helicobacter pylori à l’examen microbiologique.
Comment pose t-on le diagnostique d’une maladie de Biermer ?
Le premier élément concourant au diagnostic de la maladie de Biermer est généralement l’apparition d’une anémie macrocytaire, normochrome, arégénérative, associée à une carence en vitamine B12 sur un dosage sanguin.
Le diagnostic est ensuite étayé par la recherche d’auto‑anticorps sanguins (puisqu’il s’agit d’une maladie auto‑immune) dirigés contre le facteur intrinsèque ou contre les cellules pariétales gastriques.
L’endoscopie gastrique permet de réaliser des biopsies, pour lesquelles l’examen anatomopathologique révèle une atrophie de la muqueuse
Quelle est la PEC des gastrites à Helicobacter ? de la maladie de Biermer ?
La prise en charge des gastrites à Helicobacter pylori passe par l’éradication de ce germe.
La prise en charge de la maladie de Biermer nécessite une supplémentation en vitamine B12 à vie.
Quels autres types de gastrites existe t-il ?
- Gastrite par reflux biliaire : les sels biliaires sécrétés dans le duodénum par la vésicule biliaire peuvent venir agresser la muqueuse gastrique s’ils refluent vers l’estomac.
- Gastrite par éthylisme chronique : autrement dit, gastrite des patients alcooliques.
- Gastrites médicamenteuses : principalement par prise chronique d’AINS.
- Autres causes : infections par des parasites, allergies, maladie coeliaque, maladie de Crohn, gastrite postchirurgicale, gastroparésie du diabétique…
Qu’est ce qu’un ulcère de l’estomac ?
L’ulcère est une atteinte de l’estomac ou du duodénum (première portion de l’intestin) caractérisée par une perte de substance atteignant la musculeuse.
La perte de substance est la conséquence de l’agressivité des sécrétions acides sur la paroi de l’estomac.