P expression de la sensibilité et métamorphose du moi Flashcards
(26 cards)
Proust dans A la recherche du temps perdu
Le support, la continuité qui assure notre identité est le sujet, le moi. Il est insubstituable, unique et nous le retrouvons chaque matin.
Tolstoï dans La Mort d’Ivan Ilitch
“Caïus est un homme ; tous les hommes sont mortels ; donc Caïus est mortel.” Mais quand nous sommes face à la mort, cette logique ne fonctionne plus. Nous sommes des êtres complexes, conscients de leur identité et souvenirs. La mort ne peut que paraître illogique quand on est en face d’elle car elle ne semble pas pouvoir s’appliquer au nôtre moi, unique et singulier, constitué de souvenirs et de sensations. La vie singularise mais la mort ne fait pas de différence : c’est l’angoisse.
Jankélévitch dans L’aventure, l’Ennui, le Serieux
L’homme n’évite pas la mort parce qu’il en a conscience, en réalité c’est le fait de savoir qu’elle arrive mais pas quand, qui nous permet de vivre. Plus nous l’évitons, moins notre vie est une aventure.
St. Augustin dans Confessions
La confession chrétienne est un récit de soi en toute vérité, la connaissance de soi devient donc la grâce, et l’ignorance un péché. Or, la connaissance de soi est difficile et temporaire (réservée à Dieu), le péché donc inévitable : « Je devenais à moi-même une grande énigme ».
Pour Augustin, Dieu est en nous (nous le savons mais l’avons partiellement oublié, d’où l’importance du souvenir), l’extérieur est simplement ce qui nous en éloigne, le péché, le désir concupiscent. La recherche de Dieu nous amène au bonheur.
Le mal vient de l’homme et le bien de Dieu, humilité.
Pascal
la connaissance de soi est impossible à cause du péché. Telle est la misère de l’homme
L’inconscient de Freud
La personne est constituée de trois instances fondamentales :
Le moi : partie consciente qui équilibre le monde extérieur, le ça et le surmoi.
Le ça : partie inconsciente qui représente les pulsions et les instincts.
Le surmoi : conscience morale qui représente les normes et idéaux.
Le moi se retrouve parfois compressé de trois côtés par le ça, le surmoi et le monde extérieur. Cela crée une déconnexion où la fêlure peut apparaître dans le moi.
Jean-Louis Chrétien
l’analogie du cristal pour représenter cela : la structure du cristal possède déjà des lignes de clivage. Quand il est jeté au sol, il sera détruit en lui suivant, rendant cette fêlure entièrement personnelle et prédéterminée.
Rousseau comparé à St. Augustin
Le Romantisme veut libérer l’homme de la dépendance divine en s’élevant par-delà sa Justice, son Bien et son Mal. Elle défie Dieu et met sur le devant de la scène la nature humaine, sensible et orgueilleuse. On proclame une singularité, une indépendance, un narcissisme et un individualisme. On accepte le moi profond en rejetant le moi social qui nous éloigne trop de la vérité.
Emmanuel Kant dans Critique de la faculté de juger
La création artistique est originale, non-absurde, inexplicable et limitée aux beaux arts. Il n’y a pas d’art sans règle, le talent naturel des génies consiste à les extraire pour les intégrer dans la création. Il faut un accord entre l’imagination qui permet d’inventer et l’entendement qui permet d’ordonner.
La nature a une puissance, celle de pouvoir révéler le monde aux hommes. Elle le dépasse, révélant l’ampleur de notre force intérieure car elle nous domine totalement avec sa grandeur vertigineuse.
Friedrich Nietzsche dans Humain trop Humain
Déconstruction du mythe du génie : l’art n’est pas différent de l’ingénierie, il est constitué de labeur, non de miracle. Nous ne montrons d’œuvres que lorsqu’elles sont terminées, mais nous cachons sa création, car laborieuse.
Friedrich Nietzsche dans Crépuscule des idoles
La création découle d’une condition physiologique indispensable : l’ivresse. Nietzsche décrit deux pulsions artistiques : dionysiaques (le fond, chaotique) et apolliniennes (la forme, organisée). Sans l’un, l’art n’est pas possible. Les chrétiens sont donc nihilistes car ils refusent la vie, ils refusent l’ivresse.
Hegel, Esthétique
C’est parce qu’on peut exprimer notre sensibilité à travers la création artistique qu’on a accès à la conscience de soi. L’être conscient cherche à se comprendre en s’interrogeant (pour se définir et représenter) sur sa sensibilité pour pouvoir interagir avec le monde extérieur. Cette individualité de la conscience culmine dans l’art qui nous fait nous approprier le monde.
Bergson, Essai sur les données immédiates de la conscience et Histoire des théories de la mémoire
La conscience se construit sur la durée, quand les émotions affectent peu à peu nos choix futurs. Les états psychiques se teintent petit à petit par l’expérience personnelle et la sensibilité émotionnelle. Pas tout le monde a la même sensibilité face à l’art car elle diffère avec le vécu de chacun et de ses connaissances dessus.
L’expérience spirituelle selon William James
Selon William James, c’est une expérience individuelle métaphysique, consciente et inconsciente qui nous permet de développer notre intuition, créativité et connaissances pour dépasser les limites de l’individualité. Une connexion est faite avec notre inconscient et notre religion (notion de l’au-delà). Contrairement à l’anthropologie chrétienne, on n’étudie pas l’expérience de Dieu mais la naissance de la métaphysique dans l’expérience humaine.
Métaphysique
La connaissance de ce qui existe au-delà du monde visible, en dehors de l’expérience sensible.
William James, Les formes multiples de l’expérience religieuse
Le “moi subconscient” (plus tard nommé inconscient) est un lieu où sont stockés nos souvenirs, nos rêves, nos désirs… Et nous devons communiquer avec ce dernier pour se rendre compte de sa présence et pour mieux comprendre le moi.
Bergson, L’énergie spirituelle
L’âme doit être dissociée du cerveau, car elle est capable de survivre au corps, d’accéder à la réalité. Le monde réel est accessoire comparé à la métaphysique nécessaire.
Hegel, Introduction à l’esthétique
L’art nous permet d’atteindre la spiritualité, c’est notre enseignement. Son but ultime est le réveil de l’âme.
Socrates/Platon, Théétète
Le dialogue (question-réponse) est la forme choisie pour accéder à la vérité et travailler sa subjectivité. La maïeutique est l’art de faire accoucher les esprits en posant des questions jusqu’à atteindre la vérité. Penser est donc dialoguer avec soi-même.
René Descartes, Lettres au père Gibieuf
Chaque homme a une âme qu’il appelle “chose/substance qui pense” et nous sommes conscients de cette âme. Les idées des choses s’y trouvent et elle est séparée du corps. Elle est aussi unique à l’homme et n’est pas nécessairement la bonne.
Kant, Anthropologie du point de vue pragmatique
La conscience est tout ce que l’homme sent et pense, une synthèse de toutes les représentations du moi. Le “je” que nous présentons est unifié car on a conscience de nous même et cela nous élève au rang supérieur et nous donne notre dignité. C’est un processus long qui s’acquiert à partir du moment où l’enfant peut dire “je”.
Bergson, Essai sur les données immédiates de la conscience
Nous ne percevons qu’une ombre de nous-même, non notre globalité. Une chose qui nous permet d’avoir une conscience complète et d’atteindre la subjectivité est l’art.
Psychanalyse
méthode médicale thérapeutique pour soigner la névrose en étudiant le psychisme. Le but est de ressortir les souvenirs du patient et de les mettre en relation avec ses problèmes actuels, de donner un sens à ce qui ne semble pas en avoir. L’hypnose peut détruire la barrière entre les deux consciences.
Nietzsche, Le gai savoir
L’expérience de la folie peut nous permettre l’accès au moi. Il redéfinit le principe de santé et son importance pour l’homme. Et si la perception totale de soi pouvait résulter de la connaissance de sa conscience dans les 2 états : santé et maladie ?