Système urinaire partie 2 Flashcards
Qu’est-ce qu’une protéinurie?
- Présence de protéines dans l’urine
- Un glomérule normal ne laisse passer que très peu de protéines dans l’urine, puisque leur taille et leur charge électrique empêche leur filtration par le glomérule. Une petite quantité de protéines se retrouve tout de même dans l’urine et est réabsorbé par le tubule.
- Lorsqu’une pathologie survient et entraîne le passage de protéines dans l’urine en quantité excessive, la protéinurie survient.
3 mécanismes physiopathologiques principaux de la protéinurie
- Par débordement (overflow)
- Par dommage glomérulaire
- Par dommage tubulaire
3 mécanismes physiopathologiques principaux de la protéinurie - 1. Par débrodement
Il y a une quantité anormalement élevée de protéines plasmatiques qui sont suffisamment petites pour être filtrées au glomérule, excédant ainsi la capacité de réabsorption tubulaire
3 mécanismes physiopathologiques principaux de la protéinurie - 2. Par dommage glomérulaire
Le glomérule est endommagé, ce qui le rend trop poreux (augmentation de la perméabilité du glomérule): TOUTES les protéines passent dans l’urine. Comme l’albumine est la protéine la plus abondante, c’est aussi celle qu’on retrouvera en plus grande quantité. Il y aura aussi présence d’autres protéines sériques, qu’on nomme les globulines
3 mécanismes physiopathologiques principaux de la protéinurie - 3. Par dommage tubulaire
Un dommage au tubule entraîne une diminution de la réabsorption des protéines normalement filtrées. Comme les protéines qui sont habituellement filtrées sont en général des protéines de petite taille (faible poids moléculaire), on retrouvera davantage de petites globulines que d’albumine.
Mesure de la protéinurie - Mesure qualitative
- Bâtonnet qu’on plonge dans l’urine et qui permet de comparer la couleur à une échelle
- Mesure semi-quantitative, c-a-d qu’il est possible de savoir s’il y a des traces, de petites ou de grandes quantités d’albumine dans l’urine. Elle est grandement affectée par le degré de concentration des urines. Donc, c’est un test peu adapté pour le suivi d’un patient qui est déjà connu pour une protéinurie. Bref, le bâtonnet offre des ordres de grandeur, mais peu de précision.
- Bâtonnet n’est pas un test très sensible: produit plusieurs faux négatifs (présence de protéinurie alors que la bâtonnet affirme l’absence). Une petite quantité d’albumine peut être indétectable par le bâtonnet et malgré tout être anormale: c’est pourquoi si notre indice de suspicion de la protéinurie est élevée en l’absence de réaction du bâtonnet, il vaut mieux faire un test quantitatif. Aussi, le bâtonnet réagit seulement à l’albumine et non aux autres protéines contenues dans le sang (ex: chaînes légères d’immunoglobulines)
- Malgré les limites du test au bâtonnet, la réaction colorimétrique est la méthode usuelle de dépistage de la protéinurie.
Mesure de la protéinurie - Mesure quantitative
- Mesure la quantité de toutes les protéines urinaires (albumine et globulines). Se fait soit sur une collecte urinaire (patient collecte toutes ses mictions pendant 24h), soit sur UN échantillon.
- Lorsque la quantification de la protéinurie est réalisée sur une collecte de 24h, il n’y a pas de correction à effectuer. On mesure directement la qté de protéine en 24h, ce qui nous donne une valeur en mg/jour. C’est la méthode idéale de mesure, mais elle est cependant relativement compliquée à obtenir.
Mesure de la protéinurie - Mesure quantitative: Particularités lorsqu’on mesure la protéinurie sur UN échantillon (et non, sur 24h)
-Lorsqu’on mesure la protéinurie sur un échantillon, on mesure également la créatinine urinaire pour corriger le degré de dilution de l’urine: la protéinurie est alors exprimée en “mg de protéines” par “mmol de créatinine” (ration protéine sur créatinine ou ration P/C)
Mesure de la protéinurie - Informations pour bien comprendre le ratio P/C
-À l’état physiologique, l’excrétion urinaire quotidienne de créatinine est d’environ 10-12 mmol pour une F et 12-16 mmol pour un H (varie en fct de la masse musculaire, mais elle ne varie pas chez un même individu): l’excrétion de la créatinine ne varie pas en fonction de la concentration de l’urine
-Un H et une F avec le même ration P/C peuvent avoir des protéinuries quotidiennes bien différentes:
Pour un H: 100 mg/mmol * 15 mmol de créatinine = 1500 mg/jour, alors que pour une F: 100 mg/mmol * 10 mmol de créatinine = 1000 mg/jour
-La quantité de protéine contenue dans l’urine ne varie pas en fonction de la concentration de l’urine
Mesure de la protéinurie - Exemple du ratio P/C
- 1er jour: 20 mg de protéinurie et 2 mmol de créatinine, donc Ratio R/C = 10 mg protéine/mmol de créatinine
- 2e jour: 50 mg de protéinurie et 5 mmol de créatinine, donc Ration R/C = 10 mg protéine/mmol de créatinine
- Dans les deux cas, le ration P/C est de 10 (NORMAL), mais la quantité de protéine dans l’urine n’est pas la même. Or, si on ne met pas la protéinurie en contexte avec la créatinurie pour un échantillon urinaire, il est impossible de savoir quelle proportion de l’urine nous avons récolté.
Mesure de la protéinurie - Myélome multiple
Protéinurie constituée de chaînes légères d’immunoglobulines et non, d’albumine. Donc, le dépistage au bâtonnet est négatif, alors que la mesure quantitative peut être franchement positive
Mesure de la protéinurie - Détection de la microalbuminurie
- Détecter des quantités d’albumine que les bâtonnets ordinaires ne décèlent pas
- Microalbuminurie = présence minime, mais anormale d’albumine dans l’urine (L’albumine est de même taille, seulement en plus petite quantité)
- Microalbuminurie est la façon qu’a l’endothélium vasculaire de dire qu’il est en souffrance. C’est le système cardio-vasculaire qui s’exprime, via l’urine, en laissant passer un peu trop d’albumine. Il faut se souvenir que le rein est un gros vaisseau sanguin, que son endothélium représente une très grande surface et que celui-ci est très exposé (à cause de cette surface et du débit important) aux différents stress qui affectent les vaisseaux partout dans l’organisme. Le rein est le premier à parler: c’est un témoin des atteintes vasculaires précoces.
2 maladies dans lesquelles il est utile de mesurer la microalbuminurie
Il y a surtout 2 maladies, d’évolution lente, où il est utile de mesurer la microalbuminurie: le diabète et l’hypertension artérielle
- La microalbuminurie est habituellement le premier signe d’une néphropathie diabétique. Elle est le témoin d’une atteinte endothéliale qui déborde largement du rein et un facteur prédictif d’une évolution défavorable rénale et systémique. Cette condition est réversible si un traitement adéquat est appliqué. À ce stade précoce d’évolution de l’atteinte rénale, la protéinurie est généralement discrète, non détectable au bâtonnet usuel.
- La microalbuminurie indique également un pronostic défavorable chez un hypertendu tant au niveau rénal que cardio-vasculaire
Degré de protéinurie (3)
- Légère: - de 1g/jour
- Modérée: 1 à 3 g/jour
- Sévère: + de 3g/jour
Syndromes néphrotique et néphritique
Un syndrome est un ensemble de signes cliniques et de symptômes qu’un patient est susceptible de présenter lors de certaines maladies.
Deux syndromes bien connus revêtent une importance primordiale en néphrologie par leur signification clinique: les syndromes néphrotique et néphritique. Ils résultent TOUJOURS de dommages glomérulaires.
Syndrome néphrotique
Survient lorsque la perméabilité glomérulaire aux protéines est augmentée. Il s’agit généralement de maladies du podocyte qui est responsable de l’électrification de la membrane basale glomérulaire. Il y a alors passage en grande quantité dans l’urine.
Syndrome néphrotique - 5 caractéristiques cliniques classiques
- Protéinurie supérieure à 3g/jour
- Lipidurie (les lipoprotéines passent dans l’urine)
- Hyperlipidémie (le foie produit plus de lipoprotéines pour compenser la perte urinaire)
- Oedème (notamment par diminution de la P oncotique)
- Hypoalbuminémie (par perte urinaire)
Syndrome néphrotiques - complications graves
- Thrombo-embolies veineuses (par perte de protéines anticoagulantes notamment)
- Infections (par perte de gammaglobulines)
- Anasarque (oedème généralisé) avec des épanchements pleuraux ou ascite et les complications cardio-vasculaires associées à l’athérosclérose (secondaire à l’hyperlipidémie sur une longue période)
*Dans les syndromes néphrotiques, la filtration glomérulaire est souvent peu altérée et parfois même augmentée (par hyperfiltration)
Syndrome néphritique
Survient lorsqu’il y a une inflammation glomérulaire. Il s’agit surtout d’atteintes mésangiales et endothéliales. Il y aura alors passage de protéines dans l’urine (habituellement dans une moindre mesure que le syndrome néphrotique), mais également passage de globules rouges dans l’urine. Dans le syndrome néphritique, la fonction rénale est altérée et la filtration glomérulaire diminue.
Syndrome néphritique - 4 caractéristiques cliniques classiques
- Protéinurie habituellement - de 3g/jour (par bris de la paroi glomérulaire)
- Hématurie (par bris de la paroi glomérulaire)
- Hypertension artérielle (par natriurèse diminuée avec rétention hydro-sodée surtout)
- Insuffisance rénale (par diminution de la filtration glomérulaire secondaire à l’inflammation)
Syndrome néphritique - complications
Les complications associées au syndromes néphritiques sont surtout celles associées à l’HTA (peut être sévère) et à l’insuffisance rénale aiguë, qui peut même nécessiter de la suppléance rénale (dialyse ou greffe)
Syndromes néphrotique et néphritique - chevauchement
Il est possible de trouver à la fois des éléments néphrotiques et des éléments néphritiques dans une analyse d’urine. Il est également possible de retrouver des syndromes partiels avec seulement certains de ces éléments, la médecine clinique étant rarement celle décrite dans les livres. Il est également possible qu’une maladie commence par affecter les podocytes et progresse par la suite pour affecter tout le glomérule, ce qui peut faire apparaître d’abord des éléments néphrotiques, puis des éléments néphritiques plus tard dans l’évolution.
8 causes fréquentes de protéinurie
- Protéinurie fonctionnelle
- Protéinurie orthostatique
- Néphropathie diabétique
- HTA
- Pré-éclampsie
- Maladies glomérulaires
- Myélome multiple
- Tubulopathies
Causes fréquentes de protéinurie - Protéinurie fonctionnelle
- Type de protéinurie qui ne témoigne pas de lésions rénales, mais plutôt d’un processus physiopathologique systémique. Elle est ainsi associée à des conditions diverses: exercice, fièvre, infections (notamment urinaires), défaillance cardiaque ou toute situation de stress physiologique important
- Elle est en général intermittente ou passagère
- Sa physiopatho est mal expliquée: on croit que l’angiotensine 2 et la noradrénaline jouent un rôle en augmentant la perméabilité capillaire glomérulaire