Maladie de Parkinson Flashcards

1
Q

Pour comprendre

A
  • La maladie de Parkinson est la cause la plus fréquente de syndrome parkinsonien, défini par l’association d’une akinésie (ralentissement à l’initiation d’un mouvement), d’une bradykinésie (ralentissement à l’exécution d’un mouvement), d’une hypokinésie (diminution de l’amplitude d’un mouvement), d’une rigidité dite plastique et d’un tremblement de repos.
  • L’existence d’un syndrome parkinsonien témoigne d’un déficit dopaminergique.
  • Le déficit dopaminergique peut être la conséquence d’un processus neurodégénératif (maladie de Parkinson) mais aussi d’une impossibilité de la dopamine d’exercer son action (les neuroleptiques «bloquent» les récepteurs dopaminergiques).
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2
Q

Conditions générales de diagnostic

A

Le diagnostic de maladie de Parkinson est clinique et ne justifie aucun examen complémentaire en cas de présentation typique.
• La réalisation d’examens complémentaires (IRM cérébrale, par exemple) est indiquée en cas d’atypie clinique (signes d’alerte ou «drapeaux rouges») faisant douter du diagnostic de maladie de Parkinson.
• Il est important d’exclure une maladie de Wilson chez un patient jeune(< 40 ans) présentant un syndrome parkinsonien

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3
Q

Epidémiologie

A
  • Prévalence de 150 pour 100000 habitants dans la population générale, s’élevant à 1,5 % au-delà de 65 ans (chiffre croissant en raison du vieillissement de la population).
  • Débute en général dans la sixième décennie, mais peut survenir à tout âge (10 % avant 40 ans).
  • Deuxième cause de handicap moteur chez le sujet âgé.
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4
Q

Physiopathologie

A
  • Perte progressive des neurones dopaminergiques de la voie nigro-striatale.
  • Perte de 50 à 60 % des neurones nécessaire avant la survenue des signes moteurs de la triade parkinsonienne.
  • Le processus neurodégénératif dépasse la voie nigro-striatale, expliquant la survenue d’autres signes moteurs (les signes axiaux, par exemple) et non moteurs (les troubles cognitifs, par exemple) résistant au traitement dopaminergique.
  • Présence de corps de Lewy (inclusions intraneuronales contenant des agrégats anormaux d’alpha-synucléine) (fig. 16.1).
  • Ëtiologie inconnue, mais plusieurs facteurs génétiques et environnementaux identifiés
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5
Q

Facteurs de risque

A

L’~ge est le facteur de risque principal.
A un moindre degré, des études épidémiologiques ont mis en évidence un risque plus élevé chez des sujets exposés aux pesticides.
Plusieurs mutations de transmission autosomique récessive et autosomique dominante ont été identifiées. Ces mutations comptent pour environ 15 % des patients atteints de maladie de Parkinson (50 % des patients avec un début de maladie avant 40 ans).

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6
Q

Triade parkinsonienne

A

La manifestation des signes de la triade parkinsonienne est unilatérale ou asymétrique. L’asymétrie persiste tout au long de la maladie.
Tremblement de repos
Rigidité de type plastique
Akinésie/bradykinésie/hypokinésie

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7
Q

Tremblement de repos

A

• Présent au repos et disparaissant lors du mouvement.
• Lent (4-6 Hz).
• Touchant les membres, les lèvres ou le menton.
• Unilatéral ou asymétrique.
• Aggravé par les émotions et le calcul mental.
Le tremblement de repos est pathognomonique, mais pas obligatoire pour le diagnostic (absence chez un tiers des patients). Il peut être présent dans d’autres syndromes parkinsoniens, en particulier iatrogènes.

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8
Q

Rigidité de type plastique

A

Mode de révélation
Raideur des extrémités ou de la nuque.

À l’examen
Résistance constante à la mobilisation passive, cède par à-coups, phénomène de roue dentée, sensibilisation par la manœuvre de Froment

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9
Q

Akinésie/bradykinésie/hypokinésie

A

Mode de révélation
Gêne à l’écriture (réduction de la taille des lettres, ou micrographie), à la réalisation des activités de la vie quotidienne (se raser, couper la viande … ), troubles de la marche.

À l’examen
Hypomimie, ralentissement des gestes alternatifs rapides (opposition pouce-index, battre la mesure avec le pied), perte du ballant du bras avec, parfois, une lenteur de la marche (à petits pas), pauvreté de mouvements spontanés (clignement des yeux … ), voix monocorde et monotone.

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10
Q

En l’absence de tremblement de repos, le syndrome akinéto-rigide peut prendre des aspects

A

trompeurs

  1. rhumatologiques (raideur d’un membre, périarthrite scapulo-humérale fréquente dans la maladie de Parkinson) ou
  2. neuropsychiques (ralentissement évoquant une dépression).
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11
Q

D’autres formes de début ont été rapportées plus récemment sous forme d’un

A

déficit de l’odorat par atteinte du noyau du nerf olfactif ou de troubles du comportement en sommeil paradoxal (il s’agit de véritables rêves animés qui peuvent être responsables d’actes auto- ou hétéro-agressifs).
Ces symptômes, ainsi que la constipation, peuvent précéder les troubles moteurs de plusieurs années.

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12
Q

Les signes non moteurs sont fréquents dans la maladie de Parkinson, notamment dans les stades avancés; la prise en charge doit en tenir compte :

A
  • troubles cognitifs et comportementaux;
  • dépression;
  • douleurs;
  • dysautonomie;
  • troubles du sommeil et de la vigilance.
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13
Q

Examen clinique. L’objectif est:

A
  • d’authentifier l’existence d’un syndrome parkinsonien;
  • de différencier une maladie de Parkinson d’une autre cause de syndrome parkinsonien par la recherche de «drapeaux rouges » (cf. encadré et § IV.B. Syndromes parkinsoniens atypiques).
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14
Q

Drapeaux rouges

A

Absence de réponse prolongée au traitement dopaminergique,
progression rapide avec chutes précoces,
signes précoces d’atteinte cognitive,
pseudo-bulbaire (dysarthrie et dysphagie) ou
de dysautonomie (incontinence urinaire, hypotension orthostatique sévère),
syndrome cérébelleux,
atteinte pyramidale,
troubles oculomoteurs et
signes corticaux (apraxie, aphasie, troubles sensitifs).

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15
Q

Arguments principaux du diagnostic

A
  • tremblement de repos caractéristique;
  • asymétrie de la symptomatologie parkinsonienne;
  • normalité du reste de l’examen neurologique (absence de «drapeaux rouges»);
  • absence de facteurs iatrogéniques explicatifs.
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16
Q

Le diagnostic est

A

clinique. Aucun examen complémentaire n’est justifié, sauf chez les sujets de moins de 40 ans (IRM cérébrale et bilan du cuivre afin d’exclure une maladie de Wilson).

17
Q

Le marquage des terminaisons dopaminergiques en scintigraphie cérébrale (DaTSCAN”) peut être utile dans

A

le diagnostic différentiel de tremblement« mixte » d’attitude, d’action et de repos; /’indication est posée par le spécialiste

18
Q

Le diagnostic est confirmé

A

cliniquement par l’observation d’une nette réduction des signes moteurs à l’instauration du traitement dopaminergique. Dans la maladie de Parkinson cette sensibilité aux traitements est prolongée au-delà de 5 ans.

19
Q

Diagnostic différentiel

A
  • Syndrome parkinsonien iatrogène.
  • Syndrome parkinsonien dégénératif.
  • Syndrome parkinsonien vasculaire.
  • Maladie de Wilson.
20
Q

Le traitement vise à

A

restaurer la transmission dopaminergique

21
Q

Avant 65-70 ans

A
  • Agoniste dopaminergique en monothérapie (retardement de l’apparition des complications motrices) ou inhibiteur de la monoamine oxydase 8 (IMA0-8).
  • Si contrôle insatisfaisant, progression posologique de l’agoniste dopaminergique. Si contrôle insatisfaisant, association avec la L-dopa ou IMA0-8.
  • Coprescription de dompéridone (diminution des effets secondaires à la stimulation des récepteurs dopaminergiques périphériques : nausées, vomissements).
  • Anticholinergiques : quasi obsolètes en raison de leurs effets secondaires, ils peuvent avoir un intérêt chez les patients jeunes avec tremblement malgré un traitement dopaminergique bien conduit.
22
Q

Après 65-70 ans

A
  • L-dopa d’emblée en monothérapie ou IMA0-8.
  • Si contrôle insatisfaisant, progression posologique de la L-dopa ou association avec IMA0-8.
  • Coprescription de dompéridone.
23
Q

L-dopa

A

La L-dopa est un précurseur de la dopamine (transformation intracérébrale en dopamine par la dopa décarboxylase [DDC]).
Un inhibiteur périphérique de la DDC est toujours adjoint à la L-dopa afin de limiter les effets secondaires périphériques (nausées, vomissements, hypotension orthostatique).
La L-dopa est le traitement le plus efficace sur la symptomatologie parkinsonienne et le mieux toléré.

24
Q

Agonistes dopaminergiques

A

Les agonistes dopaminergiques (pramipéxole, ropinirole, rotigotine, piribédil) agissent directement sur les récepteurs dopaminergiques sans passer par la synthèse de la dopamine.
Ils ont une action un peu moins puissante que celle de la L-dopa et sont moins bien tolérés que cette dernière.
Des troubles du comportement avec parfois des conséquences désastreuses sont observés chez 15 % des patients peu pathologique, troubles alimentaires, achats compulsifs, hypersexualité … ).
Il faut informer systématiquement les patients du risque de survenue de ces troubles qui sont réversibles à la diminution ou à l’arrêt du traitement.
L’utilisation des agonistes dopaminergiques au début de la maladie permet de retarder la survenue des complications motrices.

25
Q

Inhibiteurs de la monoamine oxydase de type B

A

Les IMA0-8 (rasagiline) ont une action dopaminergique modérée par inhibition du métabolisme de la dopamine.

26
Q

4 phases

A

Phase diagnostique
Phase du bon contrôle moteur sous traitement
Phase des complications motrices du traitement dopaminergique
Phase du déclin moteur et du déclin cognitif
- Signes moteurs axiaux
- Troubles cognitifs et comportementaux
- Troubles dysautonomiques

27
Q

Phase du bon contrôle moteur sous traitement

A

Qualifiée parfois de «lune de miel».

28
Q

Phase des complications motrices du traitement dopaminergique

A

• Les complications motrices apparaissent en moyenne 4 à 5 ans après le début de la maladie.
• L’âge jeune du début de la maladie est un facteur de risque pour l’apparition précoce des complications motrices.
• On distingue fluctuations d’efficacité du traitement et dyskinésies (encadré 16.2) :
- les fluctuations d’efficacité du traitement: réapparition des signes parkinsoniens à distance des prises médicamenteuses (blocages);
- les mouvements involontaires : dyskinésies
• Dans les stades évolués, le patient oscille entre un état parkinsonien sévère et des phases de symptomatologie parkinsonienne corrigée mais compliquée par la présence de dyskinésies.

29
Q

Phase du déclin moteur et du déclin cognitif

A

Ces déclins ne sont pas ou peu sensibles aux traitements dopaminergiques.

30
Q

Signes moteurs axiaux

A
  • Dysarthrie (et dysphagie), hypersialorrhée en raison de la diminution de la déglutition spontanée.
  • Troubles de la marche : - enrayement cinétique (freezing) : les pieds restent «collés au sol » à l’initiation de la marche; - festination: brutal emballement de la marche qui devient incontrôlable, risque de chute.
  • Troubles de la posture : triple flexion, camptocormie (flexion du tronc en avant), syndrome de Pise (flexion latérale du tronc)
  • Troubles de l’équilibre postural avec chutes en arrière.
31
Q

Troubles cognitifs et comportementaux

A
  • Syndrome dysexécutif, évoluant vers une démence (30 % des patients, 80 % après 15 à 20 ans d’évolution).
  • Le traitement dopaminergique peut provoquer des hallucinations, voire un véritable délire (notamment paranoïaque). La survenue de ces troubles peut être indicatrice d’une évolution de la maladie vers un état démentiel.
32
Q

Troubles dysautonomiques

A

Ils s’accentuent avec le temps, associant selon les cas : constipation, hypotension artérielle orthostatique, troubles vésico-sphinctériens (impériosités mictionnelles)

33
Q

Traitement des fluctuations motrices

A

• Fractionnement de la L-dopa (rapprochement des prises).
• Agoniste dopaminergique si le traitement reposait sur la L-dopa seule ou renforcement des doses d’agoniste dopaminergique.
• Injection d’apomorphine (agoniste dopaminergique) par stylo en cas de blocage sévère.
• ICOMT en association avec la L-dopa.
• IMAO-B.
Les inhibiteurs de la catéchol-0-méthyltransférase (ICOMD diminuent le métabolisme périphérique de la L-dopa et permettent ainsi de prolonger son action.

34
Q

Dyskinésies

A
  • Réduction des posologies de la L-dopa en cas de dyskinésies de milieu de dose avec, en général, un plus grand fractionnement sur la journée.
  • Amantadine : son effet antidyskinétique est probablement lié à la correction du dysfonctionnement glutamatergique du striatum secondaire à la déficience dopaminergique.
35
Q

Fluctuations et/ou dyskinésies sévères non contrôlées par les traitements

A
  • la stimulation à haute fréquence du noyau sous-thalamique ou du pallidum interne peut être proposée chez des patients de moins de 70 ans présentant des complications motrices sévères ou un tremblement handicapant malgré un traitement bien conduit, en l’absence de troubles sévères cognitifs ou du comportement;
  • deux autres alternatives sont possibles : la pompe d’apomorphine (agoniste dopaminergique appliqué en continue en sous-cutané) et l’administration intraduodénale continue de la L-dopa via une gastrostomie.
36
Q

Signes non moteurs

A
  • Hallucinations, délire : suppression progressive des traitements antiparkinsoniens en dehors de la L-dopa; si persistance, traitement par clozapine (cf. infra).
  • Démence: anticholinestérasique.
  • Dépression : antidépresseurs.
  • Dysautonomie · hypotension orthostatique (mesures hygiéniques, bas de contention; si insuffisant : midodrine ou fludrocortisone), impériosités mictionnelles (anticholinergiques de type chlorure de trospium ou oxybutinine).
  • Troubles du sommeil: somnifères si nécessaire; clonazépam si troubles sévères du comportement en sommeil paradoxal.
37
Q

Autres mesures thérapeutiques

A
  • Demande d’ALD.
  • Orthophonie (rééducation de la dysarthrie et de la déglutition) : elle ne doit pas être proposée trop tardivement.
  • Kinésithérapie (enseignement de la gymnastique quotidienne, travail de l’équilibre postural, lutte contre la raideur, apprentissage des transferts … ).
  • Associations de patients (information pour les patients et les aidants)