M8S2.1 Pathologies digestives pédiatriques : Diarrhée constipation Flashcards

• Savoir identifier dans les chapitres précédents les particularités des pathologies chez ces catégories de population. • Comprendre les implications nutritionnelles de ces pathologies. (47 cards)

1
Q

Définition de la diarrhée :

A

Une diarrhée se définit par l’augmentation de la fréquence des selles ou par leur
consistance liquide.

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Q

Quelle est l’étiologie la plus fréquente des diarrhées aiguës du nourrisson en France ?

A

La cause la plus fréquente des diarrhées aiguës chez le nourrisson en France est virale, principalement due aux rotavirus, très contagieux et résistants, transmis par les selles ou les vomissements.

Les autres causes potentielles de diarrhée aiguë infectieuse du nourrisson sont :

  • les bactéries, suivant des mécanismes entérotoxinogènes (exemples : Escherichi coli entérotoxinogène, Clostridium
    difficile) ou entéroinvasifs (exemples : salmonelle, shigelle, Campylobacter, Yersinia, Escherichia coli entéro‑hémorragique)
  • les parasites ;
  • les infections touchant d’autres organes : elles sont volontiers responsables de diarrhée chez les nourrissons, en particulier les otites, les infections urinaires, les pneumopathies…
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3
Q

Quels sont les symptômes et le traitement d’une diarrhée à rotavirus ?

A

Les symptômes digestifs peuvent s’accompagner de fièvre.

Le traitement de ce type de diarrhée
à rotavirus passe généralement exclusivement par la prévention de la déshydratation (solutés de réhydratation par voie orale) et d’hospitalisation en cas de déshydratation intra cellulaire et de choc volémique (soluté parentérale + surveillance).

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4
Q

Pourquoi l’immunité acquise après une infection à rotavirus n’est-elle pas totalement protectrice ?

A

La quasi‑totalité des enfants ont été exposés à ce type de virus avant l’âge de deux ou trois ans, cependant l’immunité qui se développe au cours des infections n’est pas d’une efficacité imparable puisqu’il existe une grande variabilité virale (la protection acquise au cours de l’infection par un rotavirus ne concerne pas tous les types de rotavirus).

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5
Q

Pourquoi la déshydratation est-elle plus rapide chez le nourrisson que chez l’adulte ? Quel est le premier signe à rechercher ?

A

Chez le nourrisson, l’eau représente environ 2/3 de la masse corporelle (contre 1/2 chez l’adulte), et son bilan hydrique est plus fragile en raison d’un renouvellement rapide et de nombreuses pertes qu’il faut compenser.

Les signes cliniques de déshydratation chez le nourrisson sont en partie différents de ceux de l’adulte.

Le premier signe à rechercher est la perte de poids (qui peut survenir en quelques heures en cas de diarrhée importante). On considère que le pourcentage de poids perdu chez un enfant est équivalent au pourcentage de déshydratation.

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6
Q

Quels sont les signes cliniques de déshydratation extra-cellulaire chez le nourrisson ?

A

Les signes incluent la dépression de la fontanelle, des cernes, la persistance du pli cutané, la sécheresse des muqueuses, et en cas grave, un choc hypovolémique avec hypotension et anurie.

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7
Q

Quels sont les signes cliniques de déshydratation intra-cellulaire chez le nourrisson ?

A

‑ Hypotonie des
globes oculaires.

‑ Sécheresse globale :
bouche sèche,
absence de larmes,
autres muqueuses
sèches.

‑ Troubles
neurologiques :
confusion,
somnolence,
éventuellement
convulsions.

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8
Q

Quels sont les signes cliniques de choc hypovolémique chez le nourrisson ?

A

Insuffisance
circulatoire liée
au manque de
volume sanguin
se traduisant par
des défaillances
d’organes :

‑ Bradycardie et
hypotension par
baisse du débit
cardiaque.

‑ Anurie par
défaillance rénale.

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9
Q

À partir de quel pourcentage de perte de poids considère-t-on une déshydratation extra-cellulaire chez le nourrisson ? Intra cellulaire ? Choc hypovolémique ?

A

On parle de déshydratation extra-cellulaire à partir d’environ 5 % de perte de poids chez le nourrisson.

Intra cellulaire : <10 %

Choc volémique : < 15 %

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10
Q

Quels sont les signes biologiques associés à la déshydratation chez le nourrisson ?

A

On peut observer une hyperprotidémie et une hypernatrémie dans le cadre de la déshydratation extra cellulaire.

Et une hypernatrémie dans le cadre de la déshydratation intra-cellulaire.

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11
Q

Comment est défini un cas de diarrhée chronique chez l’enfant ? Comment évalue t-on son retentissement ?

A

Une diarrhée chronique est définie par une persistance des symptômes pendant plus de deux semaines.

La surveillance du poids est importante pour apprécier son retentissement.

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12
Q

Quels sont les symptômes cliniques de la maladie cœliaque chez l’enfant ?

A

Chez l’enfant, la maladie cœliaque peut se manifester par :

  • une cassure de la courbe de croissance
  • des troubles digestifs comme la diarrhée chronique ou la constipation (+ rare), des ballonnements,
  • de l’anorexie,
  • une apathie,
  • des carences nutritionnelles
  • un retard pubertaire.
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13
Q

Comment diagnostique-t-on la maladie cœliaque chez l’enfant ?

A

Le diagnostic repose sur un tableau clinique évocateur et des examens biologiques recherchant :

Les IgA (anti-transglutaminase, anti‑endomysium, antigliadine)

Certains variants du système HLA

La biopsie duodénale est réservée aux cas de doute lorsque (les IgA anti‑transglutaminase ne sont pas fortement positifs)

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14
Q

Qu’est ce que les variants du système HLA ?

A

Il s’agit d’antigènes situés à la surface de nos cellules et reconnus par notre
système immunitaire, ce qui lui permet de reconnaître le « soi » du « non‑soi ».

Les combinaisons de ces antigènes
sont différentes selon les individus, et on sait que certains groupes HLA prédisposent à certaines pathologies,
notamment auto‑immunes, comme la maladie cœliaque.

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15
Q

Quel est le traitement de la maladie cœliaque ?

A

Le traitement repose sur un régime strict sans gluten.

L’amélioration des symptômes après mise en place de ce régime confirme le diagnostic.

Education et faire le liens avec les associations. (www.afdiag.fr)

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16
Q

Qu’est ce que la mucoviscidose ?

A

La mucoviscidose est la maladie génétique de transmission autosomique récessive la plus fréquente en France.

Elle est la conséquence de la mutation du gène codant pour la protéine CFTR (Cystic Fibrosis Transmembrane conductance Reegulator) provoquant des anomalies de la protéine du même nom, laquelle est impliquée dans l’ouverture des canaux chlore et sodium du pôle apical des cellules épithéliales.

Cette anomalie provoque une réabsorption accrue de sodium (et donc de l’eau), ce qui rend les mucus de l’organisme particulièrement visqueux dans de nombreux organes (système respiratoire, pancréas, foie…).

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17
Q

Quelle est la cause de la diarrhée dans la mucoviscidose ?

A

Elle est due à une insuffisance pancréatique exocrine (par viscosité anormale des sécrétions exocrines engendrant une stagnation et une fibrose du pancréas en amont) provoquant une sécrétion insuffisante d’enzymes digestives dans le duodénum.

Le déficit en enzymes responsables de la digestion des triglycérides (lipolyse)
provoque une accumulation de lipides non absorbables, qui seront évacués dans les selles sous forme de diarrhée
avec stéatorrhée.

L’absorption des vitamines liposolubles (A, D, E, K) se faisant physiologiquement de manière conjointe à celle des
acides gras, l’élimination des triglycérides non digérés s’accompagne de l’élimination des vitamines liposolubles dans les fèces, ce qui concourt à la stéatorrhée et engendre des carences vitaminiques.

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18
Q

Quels sont les manifestations des carences en vitamines liposolubles ?

A

Défaut de vision nocturne, ostéopénie, troubles neurologiques, troubles
hémorragiques.

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19
Q

Quelle sont les conséquences des stéatorrhée chez le patient atteint de mucoviscidose ?

A

La mucoviscidose est responsable d’un retard staturo‑pondéral chez l’enfant.

En effet, on retrouve une maldigestion
de polypeptides, qui sont éliminés plutôt que de libérer les acides aminés essentiels à la synthèse protéique de
l’organisme.

Le foie, qui ne bénéficie pas de suffisamment d’acides aminés pour synthétiser des protéines, utilise
donc les acides aminés qui devraient être destinés au muscle, ce qui explique l’amyotrophie (masse musculaire
insuffisante) retrouvée chez ces patients.

On observe par conséquent dans un premier temps un amaigrissement,
évoluant vers une dénutrition protéique accompagnée d’un retard staturo‑pondéral avec altération des courbes de poids et de taille.

20
Q

Qu’est ce qu’une intolérance au disaccharides ?

A

Le saccharose (sucre ordinaire de l’alimentation) est un disaccharide dégradé dans l’intestin par la
saccharase‑isomaltase en deux oses simples : le glucose et le fructose.

Le lactose (sucre du lait) est un disaccharide dégradé dans l’intestin par la lactase en deux oses simples : le glucose et le galactose.

L’intolérance aux disaccharides est liée à un défaut enzymatique : l’enzyme nécessaire à la dégradation de ces sucres en oses simples est en quantité insuffisante, or le lactose et le saccharose ne peuvent pas être absorbés sans avoir
été digérés.

21
Q

Avec quoi ne doit on pas confondre une intolérance aux disaccharides ?

A

Ces intolérances ne doivent pas être confondues avec la fructosémie et la galactosémie.

En effet, le fructose et le galactose sont deux oses simples absorbables par l’intestin grêle.

La fructosémie et la galactosémie
sont des pathologies liées à un défaut d’enzymes hépatiques responsables du métabolisme de ce sucre.

22
Q

A quoi est du le déficit en saccharase-isomaltase ? Quel est le tableau clinique ?

A

Ce déficit est dû à des mutations du gène codant cette enzyme, pouvant être de gravité variable.

Le déficit peut par conséquent être partiel ou complet.

En cas de déficit complet, les symptômes apparaissent lorsque le nourrisson commence à être alimenté par des produits sucrés au saccharose.

Le saccharose non digéré ne peut être absorbé et s’accumule par conséquent dans l’intestin, où son pouvoir osmotique va s’exercer en créant une accumulation d’eau responsable de ballonnements et de diarrhée osmotique.

Le diagnostic sera confirmé par une éviction du saccharose
(qui sera remplacé par des oses simples).

Comme pour la plupart des diarrhées chroniques, le retard de diagnostic
d’un déficit en saccharase‑isomaltase peut provoquer une dénutrition et un retard staturo‑pondéral.

23
Q

Quelle est la cause d’un déficit en lactase ? Quel est le tableau clinique ?

A

Il s’agit d’un déficit courant et pour lequel il existe également un degré d’expression clinique variable en fonction du niveau d’insuffisance en lactase.

En cas de déficit sévère, l’expression se fera dès l’introduction du lactose dans
l’alimentation, c’est‑à‑dire dès le premier repas du bébé puisque celui‑ci est nourri au lait.

Le défaut de digestion du
lactose provoque, comme pour le saccharose, une accumulation et une diarrhée osmotique avec des ballonnements d’autant plus intenses que le lactose accumulé est dégradé par les bactéries de la flore intestinale par fermentation (libérant des gaz).

Le lait étant l’aliment essentiel du nourrisson, celui‑ci va subir une dénutrition importante pouvant
être très grave, et il faudra remplacer le lait par du lait sans lactose.

Dans la plupart des cas cependant, la déficience en lactase n’est pas si intense et se manifeste uniquement par un inconfort digestif pouvant apparaître à l’âge adulte.

24
Q

Qu’est ce que la maladie de Hirschprung ?

A

La maladie de Hirschprung est une atteinte congénitale du côlon associant une dilatation et une anomalie de motricité qui est due à une anomalie de migration de cellules nerveuses ganglionnaires le long de la sous-muqueuse et de la musculeuse du tube digestif (on parle d’aganglionnie).

Historiquement, la maladie de Hirschprung était appelée « mégacôlon congénital », en raison de la dilatation colique observée, cependant, cette appellation n’est plus très utilisée dans la mesure où la portion de côlon dilatée est la portion saine.

25
Comment sont innervés les cellules musculaire lisses et la musculeuse du tube digestif ? Quelle est la cause de la maladie de Hirschprung ?
Les cellules musculaires lisses du tube digestif sont innervées par des plexus nerveux situés dans la sous‑muqueuse (plexus de Meisner) et la musculeuse (plexus d’Auerbach), et ces plexus se développent progressivement chez l’embryon depuis la bouche jusqu’au rectum. Dans certains cas, la migration de ces plexus s’arrête avant d’avoir atteint le rectum, à un niveau variable du côlon, par conséquent toute la partie colique en aval de ce point d’arrêt n’est pas innervée et présente des anomalies de motilité. Cette anomalie de migration peut être due la mutation de plusieurs gènes.
26
Qu’est-ce que le syndrome du grêle court et ses causes principales ?
La maladie du grêle court est une pathologie consécutive à une réduction de la surface d’absorption fonctionnelle de l’intestin grêle. Chez l’enfant et le nourrisson, elle est généralement due à la résection chirurgicale d’une portion d’intestin, faisant suite à une ischémie intestinale (qui provoque une nécrose des cellules intestinales).
27
A quoi peut être due une ischémie intestinale chez le nourrisson ?
L’ischémie intestinale peut être la conséquence de diverses pathologies, parmi lesquelles nous citerons : * l’entérocolite ulcéro‑nécrosante du nourrisson, qui est une pathologie très redoutée chez l’enfant prématuré, en raison de l’immaturité du tube digestif à la naissance. Certaines bactéries telles que le Clostridium seraient impliquées dans sa physiopathologie ; * le volvulus du grêle, qui correspond à la torsion d’une partie d’intestin grêle (accompagné de sa vascularisation) sur lui‑même.
28
Quelles sont les conséquences d'un grêle court ?
La diminution de la surface d’absorption de l’intestin grêle est à l’origine d’une diarrhée de malabsorption, de manière variable selon la quantité et la qualité du grêle réséqué. La valvule de Bauhin (valvule iléo-caecale située entre l’intestin grêle et le côlon) est un frein essentiel au transit intestinal, et les chirurgies respectant cette valvule sont bien moins lourdes de conséquences que les chirurgies devant la retirer. D’une manière générale, la diarrhée de malabsorption du grêle court est susceptible de provoquer des carences diverses et les conséquences cliniques qui y sont associées. D’un point de vue nutritionnel, la plupart des enfants présentant un grêle court pourront progressivement reprendre une alimentation par voie orale, cependant, il sera nécessaire de recourir à la nutrition artificielle parentérale à long terme pour certains autres.
29
Qu’est-ce qu'une olive pylorique ?
Le pylore hypertrophié constitue une masse appelée olive pylorique, qui peut éventuellement être palpée à l’examen clinique, il s’agit alors d’un signe pathognomonique d'une sténose (c’est‑à‑dire totalement spécifique de cette pathologie). Cependant, la plupart du temps la palpation de l’olive pylorique est impossible, et les principaux signes cliniques observables sont des ondulations péristaltiques (mouvements ondulatoires de l’estomac).
30
Que doit on distingué quand on parle de vomissement chez le nourrisson ?
Chez le nourrisson, les vomissements reflètent le plus souvent un reflux gastro‑oesophagien. En théorie, il faudrait distinguer les « régurgitations » (reflux gastro‑oesophagien) des « vomissements », les premières étant passives et les seconds étant actifs, mais en pratique il n’est pas toujours facile de juger de la nature exacte des remontées, ce qui conduit à utiliser le terme « vomissements » comme un terme générique.
31
Quels sont les principales étiologies des vomissements du nourrisson ?
Chez le nourrisson, les "vomissements" reflètent le plus souvent un reflux gastro‑oesophagien. Parmi les autres causes de vomissements du nourrisson, on pourra notamment retenir : - causes infectieuses - causes intestinales anatomiques et occlusives - causes intestinales liées à une maldigestion ou malabsorption (maladie coeliaque, allergies aux protéine de lait de vache) - alimentation inadaptée (trop abondante)
32
Quelles sont les causes infectieuses des vomissements chez le nourrisson ?
* Intestinales : gastro‑entérite virale, plus rarement diarrhée bactérienne. * Extra‑digestives : les otites, par exemple, mais également les infections urinaires, les infections respiratoires, voire des infections plus graves telles que les méningites.
33
Quelles sont les causes infectieuse des vomissements chez le nourrisson
* Volvulus du grêle, à l’origine d’une occlusion et d’une ischémie intestinale. * Sténose du duodénum, c’est‑à‑dire diminution du calibre du duodénum entraînant une occlusion. * Sténose du pylore, c’est‑à‑dire diminution du calibre de la jonction entre l’estomac et le duodénum. * Atrésie intestinale (occlusion intestinale) ou iléus méconial (occlusion intestinale concernant le méconium, c’est‑à‑dire les premières selles du nouveau‑né) rencontrés notamment dans un contexte de mucoviscidose. * Entérocolite ulcéro‑nécrosante. * Maladie de Hirschprung. * Invagination intestinale aiguë (repli de l’intestin sur lui‑même).
34
Quelles complications peuvent survenir en cas de vomissements répétés chez le nourrisson ?
On peut observer une déshydratation, une dénutrition, une inhalation bronchique ou une hémorragie digestive haute (syndrome de Mallory-Weiss).
35
Quelle est la prise en charge en cas de vomissement chez le nourrisson ?
Il faut essentiellement retenir que la prise en charge des vomissements est étiologique : à chaque cause correspond un traitement particulier, du plus simple (simple réhydratation ou modifications dans l’alimentation) au plus invasif (chirurgie dans le cadre de sténoses, de volvulus…).
36
Comment faire le diagnostique différence entre les causes de vomissement ?
Concernant le diagnostic étiologique des vomissements, celui‑ci est la plupart du temps assez simple dans la mesure où les causes les plus fréquentes sont le reflux gastro‑oesophagien, la gastro‑entérite virale (associant vomissements, diarrhée et fièvre) l’otite (diagnostic par examen clinique O.R.L. : observation de l’oreille à l’otoscope) et l’alimentation inadaptée (détection à l’interrogatoire des parents). L’examen clinique digestif doit permettre d’éliminer les urgences (infection grave par recherche de foyers infectieux, urgences chirurgicales liées à une occlusion par palpation abdominale). Les examens paracliniques sont dans la plupart des cas inutiles, sauf en cas de suspicion de causes graves (bilan infectieux, imagerie médicale) ou en l’absence d’orientation diagnostique à l’examen clinique.
37
Quelles sont les conséquences possibles des vomissement chez le nourrisson ?
* la déshydratation * la dénutrition, par altération du transit intestinal normal et donc diminution de l’absorption ; * l’inhalation, c’est‑à‑dire le passage de contenu gastrique vers les bronches lors des vomissements, pouvant altérer la fonction respiratoire ; * l’hémorragie digestive haute par ulcération de la partie inférieure de l’œsophage par les vomissements itératifs. On parle alors de syndrome de Mallory Weiss. Pour rappel, l’hémorragie oesophagienne peut entraîner des vomissements sanglants (hématémèse) ou un méléna.
38
Quel est le tableau clinique de la maladie de Hirschprung ?
* elle est la plupart du temps diagnostiquée dans les heures qui suivent la naissance en raison de l’occlusion qu’elle peut provoquer : la partie non innervée de la musculeuse ne peut participer à la motilité intestinale et empêche l’évacuation des premières selles (le méconium). On peut donc suspecter une maladie de Hirschprung lorsque le méconium n’a pas été émis au bout de 48 heures. Ce retard est associé à un ballonnement abdominal, et potentiellement à des vomissements ; * elle peut également être diagnostiquée plus tardivement, chez le nourrisson ou l’enfant, devant une constipation, des vomissements, voire occasionnellement chez l’adulte.
39
Quels examens paracliniques peuvent contribuer au diagnostique de la maladie d'Hirschprung ?
* la radiographie d’abdomen sans préparation elle permet d'observer la distension du côlon ; * le lavement baryté : il s’agit d’une radiographie avec produit de contraste injecté dans le tube digestif via l’anus, permettant de montrer une variation du calibre du côlon : la portion basse est atteinte et donc étroite, tandis que la partie en amont qui n’est pas atteinte est dilatée. Par la suite, la confirmation du diagnostic implique une étude anatomopathologique qui nécessite une biopsie rectale afin d’en étudier les caractères histologiques. L’analyse montre l’absence de cellules nerveuses ganglionnaires dans la sous‑muqueuse. Plusieurs biopsies à différents niveaux peuvent permettre de confirmer l’étendue de l’atteinte colique supposée lors du lavement baryté.
40
Quel est le traitement de la maladie de Hirschprung ? Quelles sont les complications possibles ?
Le traitement est chirurgical : résection du segment de côlon atteint et anastomose du côlon sain à l’anus. La maladie de Hirschprung peut se compliquer d’une entérocolite, qui est une inflammation intestinale potentiellement mortelle (avec diarrhée, fièvre, vomissements, distension abdominale), mais également de perforation colique. Ces deux situations peuvent nécessiter un traitement chirurgical en urgence.
41
Qu’est-ce que la sténose du pylore ?
La sténose du pylore est une sténose de jonction entre l’estomac et le duodénum liée à une hypertrophie des fibres musculaires qui la composent. Elle provoque des vomissements (composés d’aliments, en raison de la localisation gastrique du pylore) pouvant s’accompagner de constipation et se compliquer de déshydratation et de dénutrition en raison de la difficulté des apports alimentaires et de la perte hydrique.
42
Quel est le traitement de la sténose du pylore ? Quelles sont les complications ?
Le traitement est chirurgical : il consiste à effectuer une incision longitudinale dans le pylore afin de réduire la sténose. Il donne d’excellents résultats. La prise en charge des complications par réhydratation et renutrition est la première urgence. Les complications possibles sont liées aux vomissements itératifs : déshydratation, dénutrition et éventuellement hémorragie digestive haute par syndrome de Mallory Weiss.
43
Quels signes cliniques orientent vers une sténose du pylore ? Quels examens ?
Vomissements alimentaires, ondes péristaltiques visibles, et parfois palpation de l’olive pylorique. Les examens paracliniques contributifs sont la radiographie d’abdomen sans préparation, qui montre une distension de l’estomac (en amont du pylore hypertrophié qui constitue un obstacle) et l’échographie, qui permet de mesurer l’épaisseur du pylore et de faire le diagnostic.
44
Qu’est-ce que le reflux gastro-œsophagien (RGO) du nourrisson ? Quels symptomes
Le reflux gastro‑oesophagien (RGO) du nourrisson est défini par une régurgitation passive du contenu gastrique, s’exprimant donc souvent par une extériorisation buccale. Il s’agit de la première cause de vomissements (au sens générique du terme) chez le nourrisson et il peut concerner jusqu’à deux tiers des enfants au cours de la première année de vie. Le reflux gastro‑oesophagien du grand enfant à une symptomatologie proche de celle de l’adulte (pyrosis et brûlures rétro‑sternales).
45
Comment le diagnostique du reflux gastro-œsophagien du nourrisson est il posé ?
Le diagnostic de cette pathologie est simple et ne nécessite généralement pas d’examens complémentaires : le RGO est responsable de régurgitations postprandiales favorisées par les aliments liquides et les changements de positions.
46
Quel est le traitement du RGO ? Quelles sont les complications possibles ?
Les complications potentielles sont l’œsophagite (voire exceptionnellement la sténose peptique) et exceptionnellement la dénutrition. Des manifestations extra‑digestives sont possibles, comme chez l’adulte, à type de toux, d’asthme ou de bronchites. Le traitement peut consister en l’utilisation d’un lait épaissi (la viscosité diminuant les régurgitations), voire en l’utilisation de traitements antiacides (inhibiteurs de la pompe à protons en cas d’oesophagite). La plupart du temps, les symptômes sont de régression spontanée, le reflux gastro‑oesophagien marquant un épisode fugace de la vie du nourrisson.
47